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Michel Cosem, Encres vives (Rocamadour, lieu... et Œuvres récentes). Ou ”Écrire sous l'écorce”...

Cosem.jpgDeux volumes d’’Encres vives. 
Œuvres récentes, n° 480, 2018 
et La pierre à ciel ouvert (Rocamadour), 391ème lieu, 2020
.
Œuvres récentes
ou
"Écrire sous l’écorce" 
 
C’est un vers que j’ai lu dans un de ses poèmes, page 4. Mais il m’a semblé correspondre à l’ensemble, révéler quelque chose, pouvoir être en quelque sorte le titre de cette recension. 
 
 
"Écrire sous l’écorce
 L’histoire et l’imaginaire
 Les voyages dans les hautes dunes d’or
 Et les crépuscules du cœur"

On lit avec la trace en soi de phrases relues juste avant. Parcourant les articles sur les livres de Michel Cosem, j’ai eu deux fois des passages des Carnets d'Albert Camus en mémoire, comme en surimpression. Ce lien avec le lieu. Parmi les dix mots préférés de Camus, le monde, la terre. L’importance de cet ancrage dans la contemplation de la nature je le trouve aussi là, tant dans ce qui est dit 'sur' Michel Cosem, son écriture, que dans ce que je lis 'de' lui. Et quand je parcours ce qu’il dit de la demeure en pensant à la mort (ce qui reste après nous des lieux sans nous) j’ai devant les yeux la phrase de Camus qui voit, dans la "douceur" de "certains soirs" être une consolation qui aidera à mourir, sachant, dit Camus, "que de tels soirs reviendront sur la terre après nous". Nous sommes des lecteurs habités par des pages qui nous hantent. Mais cela ne fait pas écran, non, cela aide à comprendre. Ceux dont l’écriture est une méditation sur vivre et mourir, avec la conscience que nous sommes éphémères, s’éclairent les uns les autres. 

"Écrire sous l’écorce", donc, ce vers du poème cité par Annie Briet, je le retiens plus qu’un autre, car il me semble traduire une poétique. L’écorce c’est la nature, puisque le réel des arbres. Mais c’est soi, notre peau à gratter en écrivant et ainsi aller au centre. 

À travers tous ces textes cités, quels mots garder surtout pour prendre trace de cet univers ? 

Je note… Lieu, lieux, terre, mystère, regard, imaginaire, rêve.

Je retiens une intention posée comme sens de l’écriture. Et c’est encore Annie Briet qui cite les phrases d’un entretien. Il dit vouloir "développer une vision du monde", "participer à la richesse intérieure de mes contemporains", définissant "l’acte poétique" comme "résistance : contre la pensée uniforme et pratique". Ainsi aider ce qu’on peut interpréter comme la possible expansion des êtres. 

Et je me dis que son entreprise de revue-édition doit avoir la même motivation. Produire en nombre des paroles qui élèvent, en ouvrant la porte aux textes de poètes qui amplifieront cette participation évoquée, vers une "vision du monde" enrichie par le regard des poètes. 

J’ai parcouru les différentes recensions regroupées ici, sur des recueils publiés chez divers éditeurs (dont L’Harmattan, Alcyone, Unicité, et Encres vives, aussi). 

Je note des titres...

L’encre des jours (Alcyone, 2016)

Les mots de la lune ronde et Écho de braise et de cigale (L’Harmattan, 2017, 2018)

Aile, la messagère (Unicité, 2018)

La bibliographie qui complète le volume va de 2004 à 2018 (date de la publication de ce numéro 480). Elle ne contient donc pas le livre recensé plus bas, Encres vives/2020, et pas plus celui que j’ai découvert sur le site de L’Harmattan, au beau titre, Un sillon pour l’infini, 2021.

J’ai d’abord lu les citations choisies par les chroniqueurs. Puis repéré leurs mots, leurs ressentis. 

Ils se rejoignent, insistant sur l’importance du regard et de l’imaginaire (ainsi Chantal Danjou), sur la conscience de la "finitude" (Annie Briet), la captation de ce qu’est la nature (Gilles Lades), la place du lieu, des lieux (Christian Saint Paul et Jean-Baptiste Testefort). L’univers animiste mentionné par Murielle Compère-Demarcy je l’ai perçu fortement en lisant le second volume, les poèmes. Ce qu’évoque peut-être aussi Jacmot en mentionnant l’importance de la personnification, dans les poèmes en prose de L’encre des jours (Alcyone). "Il n’est pas une rivière, une colline, une forêt, une roche, une route, qui ne s’anime aussitôt qu’elle est couchée (apprivoisée ?) sur le papier." Du recueil de 2018 paru chez L’Harmattan (Écho de braise et de cigale), Jacqueline Saint Jean dit autant les parts plus sombres (nostalgie, doutes, ombres) que ce qui s’oppose à la "désespérance" (les "gestes"… "enracinés"). Car il y a, écrit, "le partage des connivences et des éternités". Et, dans le même sens, pour voir confirmé que cette poésie est de profondeur, je lis Jean-Louis Bernard, pour Les mots de la lune ronde. "Michel Cosem désencombre la parole de ses artifices pour offrir au lecteur une capacité d’écoute souvent perdue en ce monde, cette écoute qui permet de percevoir l’illimité." D’autres textes méritent aussi lecture. C’est un parcours assez riche. 

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Encres vives.jpgLa pierre à ciel ouvert

ou

"des espoirs aux lèvres d’étoiles"

Belles pages, qui invitent à "goûter à l’élixir de la beauté".

Poèmes en prose (mais trois en vers). Deux textes par page, sauf le premier, seul sous le titre intérieur. Et dont la dernière phrase, séparée de ce qui précède, pour être lue avec plus d’attention, révèle une perception de notre rapport au monde, cette fausse séparation qui vient de notre difficulté à vaincre le mental, à entrer en osmose avec le non-humain. Parfois, oui, cependant... Mais "si par hasard"… Oui, il suffit de peu pour casser le lien. Alors "tout est à recommencer". 

"On ne maîtrisera jamais la dualité".

Superbe premier poème. Une vision mouvante et immobile à la fois. Comment la pierre des rochers peut prendre l’apparence d’animaux ou êtres fantastiques. À moins que ce soit plus que l’apparence. Comment la pierre peut être habitée par quelque chose qui pourrait être l’esprit des animaux (lézards, tortues, crocodiles). Imaginaire puissant ou intuition des "mystères du monde" que les "fées de la rivière" ont "dans leurs flancs". L’imaginaire a les clés du réel. Et de l’inverse de la dualité… Les rochers figurent aussi comme les pages des "tables de la loi" (lois des textes fondateurs ou "lois de la pierre", ou les deux).

Ce recueil est un manifeste amoureux louant la beauté d’un paysage, Rocamadour et ses environs. Mais c’est aussi la trace d’une tension entre les grandes questions métaphysiques et le rapport concret aux choses qu’on peut regarder et toucher.

D’un côté les sujets à penser... 

Le temps, celui de tous les jours et celui qui s’échappe (éternel). 

La dualité. Le monde vu où s’affrontent rapace réel et fées rêvées. Rapace duel car son cri menace l’accord fusionnel avec la nature, séparant.

L’imaginaire des religions. Les pierres "inventant d’émouvantes histoires de dieux qui n’ont jamais existé et de madone toujours vierge"… 

Le passé, l’Histoire. Tout ce qui défila d’humain et de souffrance dans ces lieux. Et "on traverse l’endormissement du monde et les siècles qui vont avec".

Et, autrement, la présence presque charnelle de la nature. Chemins et chemins, rochers, rochers encore, pierre, cailloux. Herbes, lichen, arbres, pollen, rivières, fleurs, dont le rouge coquelicot qui efface, avec le jaune papillon, tout le gris du monde (poussière et vécus). Le papillon jaune me fait penser au papillon noir de Richard Moss (qui joue un rôle troublant pour lui dans une expérience spirituelle, un accès soudain à la non-dualité, ce papillon étant venu se poser un instant sur son front). Richard Moss raconte cela dans Le papillon noir. Cette évocation que je fais n’est pas là par hasard. Dans ce livre les humains sont peu présents, sauf par l’ombre du passage des pèlerins et la trace de ceux que l’arbre mort aime (l’arbre où un oiseau "affirme à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de désert intérieur"). Des jeunes filles, cependant, se penchent sur le ravin, et témoignent de la beauté. 

Pas de bruit. Le silence et quelques chants d’oiseaux (ou "leur immémoriale prière"). 

Des animaux (oiseaux, donc, rapace déjà rencontré, cigale, corbeaux, abeille, et ce papillon jaune…). 

Ce qui est le plus remarquable dans ces denses poèmes, c’est que la nature (végétale, animale) partout a une conscience qui s’exprime. Elle dit, oui, "tous les mystères du monde". Les tiges, sous la rosée sans doute, sont "perlées de rêve et d’illusions". L’eau de la rivière est celle de "l’intelligence". Le coucou apprécie "les voix" qui se dressent "contre les bûchers et pour toutes les libertés". Les champs sont "de lettres nues" et "disent l’avenir", rêvant d’humains (ou peut-être de tous êtres, humains et non-humains) "devenus de petits grains de pollen". (Là c’est à certaines pages de Gabriel Audisio que je pense, poèmes où sa méditation fait pleuvoir des étoiles du cosmos, et nous rêve en traces envolées dans l'espace, les humains laissant la planète continuer sa vie sans l'humain). Le dolmen communique, comme les croix des carrefours (car le poète sait deviner ce langage caché, comme il a su entendre le message de l’oiseau). 

Les pierres parlent, et les chênes, quand les oiseaux font des "confidences". 

Si j’ai pensé au papillon de Richard Moss c’est que le papillon de Michel Cosem en est très proche. Par la perception du vivant non-humain, par un lien avec ce qui dans le monde pense à sa façon, et qu’une conscience humaine peut saisir. Richard Moss a vécu un bouleversement stupéfiant apporté par un papillon. Michel Cosem témoigne d’une connivence avec ce qui l’entoure qui procède d’une connaissance intérieure du même ordre, intuitivement. 

Car… "On aura encore cheminé au pays des mots sur les plus beaux chemins de fulgurance."

Et… 

"Tout au bout une chance essentielle attend."

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Recension © MC San Juan / Trames nomades

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LIENS…

Michel Cosem, Le Printemps des Poètes… https://www.printempsdespoetes.com/Michel-Cosem

Bibliographie. Livres chez L’Harmattan… https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs...

Page auteur, Alcyone… https://www.editionsalcyone.fr/427376417 

Page auteur, Unicité… https://www.editions-unicite.fr/auteurs/COSEM-Michel/aile...

Encres vives, Michel Cosem… https://encresvives.wixsite.com/michelcosem/edition

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01/08/2021 | Lien permanent

ROBERT BADINTER, hommage.

robert badinter,abolition,justice,engagement,humanisme,valeurs,livres,citationsCet homme remarquable, Robert Badinter, a prolongé l’action de Victor Hugo, Albert Camus, Arthur Koestler, et quelques autres… L’abolition de la peine de mort, en 1981, est sa réalisation principale, aux répercussions importantes dans la conscience nationale et internationale (car la lutte pour l’abolition se nourrit des choix des pays abolitionnistes, surtout quand la parole a la force de celle de Robert Badinter). Mais en tant qu’avocat il a associé ce combat de justice à celui concernant les conditions de vie des prisonniers et l’état des prisons, en se désolant des difficultés et des lenteurs à réformer, soucieux aussi de penser la réinsertion des prisonniers après leur libération.

robert badinter,abolition,justice,engagement,humanisme,valeurs,livres,citationsL'engagement contre la peine de mort c'est un combat de toute la vie, dont il fait le récit dans L'Abolition.

Autre abolition, la dépénalisation de l'homosexualité en 1982. On a du mal à réaliser qu’il ait fallu attendre 1982 pour cesser de judiciariser un tel domaine privé, et c’est donc une avancée majeure pour les droits humains.

Lui, dont la famille a vécu directement les horreurs de la déportation menant aux camps d’extermination, il ne peut accepter le négationnisme de ceux qui détournent les faits, les occultant ou les déformant. Il dénonça les mensonges de ces faux historiens.

cet engagement rejoint celui contre l’antisémitisme. Un de ces négationnistes, Faurisson, porta plainte pour diffamation et fut débouté. (Vidéo de la dénonciation du négationnisme par Robert Badinter au procès, voir lien, page Conspiracy Watch).

Et récemment il répondit aux détournements négationnistes de l'Histoire criminelle de Vichy par Zemmour, rappelant comment ce pouvoir de collaborateurs (Pétain, Laval, Bousquet) dépassa même les demandes des nazis en envoyant des enfants en déportation, les condamnant à mort. Comment comprendre que Zemmour, Juif pourtant, puisse nier à ce point la réalité, même si son histoire familiale n’est pas la même ? Zemmour prenant ses références à l’extrême droite il en épouse les dérives. L’explication étant dans cette conception nationaliste qui lui fait oser distinguer Juifs français et étrangers, comme critère, se trompant d’ailleurs sur le sort des premiers (sauvés non par Vichy mais par des résistants et des Justes, simples citoyens, dont des prêtres cachant des enfants dans des institutions chrétiennes).

Le combat pour l’abolition n’est pas achevé.

D’une part, car les idéologues du pire n'acceptent pas l'abolition. (Ainsi la zemmourienne petite-fille de Le Pen a osé déclarer qu'elle n'avait aucune envie de rendre hommage à Robert Badinter. le FN/RN, se dédiabolisant, use, lui, de circonvolutions, son électorat un peu moins).

D’autre part, les enquêtes montrent que les propagandes et l'ignorance ont des effets idéologiques. Un pourcentage (pas négligeable) de la population française suivrait bien la barbarie texane (ou iranienne...ou chinoise). Oubliant que tous deviennent meurtriers, dans un tel système, car déléguant aux bourreaux le fait de tuer.

Il y a donc encore des citoyens fantasmant une solution contre leurs peurs, malgré le fait que les exécutions de criminels (les statistiques le prouvent) ne diminuent en rien la criminalité. Mauvaise réponse sociale (qui tue d’ailleurs aussi des innocents) ou méthode dictatoriale : dans le monde et dans la conscience des populations l’abolition n’est pas encore inscrite.

D’où l’importance de continuer à faire lire Robert Badinter et ses prédécesseurs.

Il faut relire et faire lire Victor Hugo (Le dernier jour d’un condamné), Albert Camus (Réflexions sur la peine capitale, avec Arthur Koestler, et ses essais sur le sujet, regroupés, ouvrage que Robert Badinter a préfacé), et quelques autres auteurs (dont des témoignages). Ainsi cet ouvrage de Stephen King, La ligne verte, qui a donné un film émouvant.

LIENS…

Fiche Wikipédia… https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Badinter

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SUR Robert Badinter : Dominique Missika et Maurice Szafran, Robert Badinter, l’homme juste, Tallandier, 2021, Livre de Poche, 2022. https://www.livredepoche.com/livre/robert-badinter-lhomme-juste-9782253107422

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Ajout. Mise à jour du 16-03-2024.

(Pourquoi en 1997 fut publié Un antisémitisme ordinaire, sur l’éviction des avocats juifs par Vichy, sans réaction de leurs collègues et des ordres professionnels). La mélancolie abyssale de Robert Badinter, par Marc Knobel, La Règle du jeu, 08-03-2024… https://laregledujeu.org/2024/03/08/40144/la-melancolie-abyssale-de-robert-badinter/

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LIVRES de Robert Badinter (sélection) :

L’Exécution (récit d’un procès), Grasset, 1973, Livre de Poche, 1977…. https://www.livredepoche.com/livre/lexecution-9782253011224           

Un antisémitisme ordinaire. Vichy et les avocats juifs (1940-1944), Fayard, 1997. [« Un siècle et demi après l'émancipation des Juifs par la Révolution française, le régime de Vichy promulguait une législation qui faisait d'eux des parias dans leur patrie. / En présence de ce droit antisémite, il importe de savoir ce que fut l'attitude de l'administration, des juridictions et des milieux professionnels concernés. »]… https://www.fayard.fr/livre/un-antisemitisme-ordinaire-9782213598024/

L’Abolition (histoire de son engagement contre la peine de mort), Fayard, 2000, LIvre de Poche, 2021… https://www.fayard.fr/livre/labolition-9782213607061/

robert badinter,abolition,justice,engagement,humanisme,valeurs,livres,citationsContre la peine de mort, Fayard, 2006. [« A ce moment de mon existence déjà longue, me retournant vers ce qui fut un combat passionné, je mesure le chemin parcouru vers l'abolition universelle. Mais, tant qu'on fusillera, qu'on empoisonnera, qu'on décapitera, qu'on lapidera, qu'on pendra, qu'on suppliciera dans ce monde il n'y aura pas de répit pour tous ceux qui croient que la vie est, pour l'humanité tout entière, la valeur suprême, et qu'il ne peut y avoir de justice qui tue. »]… https://www.fayard.fr/livre/contre-la-peine-de-mort-9782213630526/

robert badinter,abolition,justice,engagement,humanisme,valeurs,livres,citationsIdiss (la vie de sa grand-mère), Fayard, 2018, Livre de Poche, [« J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle ». (…) « Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. »]… https://www.livredepoche.com/livre/idiss-9782253820307

robert badinter,abolition,justice,engagement,humanisme,valeurs,livres,citationsVladimir Poutine : L’Accusation (avec Bruno Cotte et Alain Pellet), Fayard, 2023. Présentation (extrait) : « Cet ouvrage présente les fondements de l'accusation contre Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, auteur du crime d'agression contre l'Ukraine et des crimes de guerre et contre l'humanité commis par les forces russes dont il est le chef suprême. »… https://www.fayard.fr/livre/vladimir-poutine-laccusation-9782213726120/

Plusieurs préfaces (voir bibliographie, fiche Wikipédia)

Pour les écrits réunis d’Albert Camus sur la peine de mort) : Albert Camus contre la peine de mort, Gallimard, 2011.

Celle du livre de Simone Veil, Mes combats : Les discours d’une vie, Bayard, 2016,

Et les textes du procès de Bousquet en Juin 1949, annotés par un historien, pour la démonstration d’un déni de justice (acquittement d’un responsable de la collaboration de Vichy avec les nazis). Le procès Bousquet, Fayard, 2022. [« Au-delà de l’intérêt historique que présente ce déni de justice, demeure une question essentielle  : comment la Haute Cour a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance  ? »R.B.]… https://www.fayard.fr/livre/le-proces-bousquet-9782213722337/

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Autres LIENS : articles, et deux vidéos (charge contre le négationnisme, page Conspiracy Watch, et le discours au Parlement, Le Monde)

Mort de Robert Badinter : 5 moments clés qui ont fait la vie de l’avocat et ex-ministre de Mitterrand, Marianne, 09-02-2024…[L'article a l'avantage d'être lisible intégralement, mais si le journal liste cinq moments clés de cette vie, il en oublie deux : en 1982 la dépénalisation de l'homosexualité, et la colère de Robert Badinter contre les "faussaires de l'histoire ».]... https://www.marianne.net/politique/mort-de-robert-badinter-5-moments-qui-ont-fait-la-vie-de-l-avocat-et-ex-ministre-de-mitterrand

Introduction et vidéo (Robert Badinter contre le négationnisme). Conspiracy Watch, 09-02-2024… https://www.conspiracywatch.info/la-colere-de-robert-badinter-contre-les-faussaires-de-lhistoire.html

Robert Badinter, un patricien intimidant, l’avocat de son siècle, Le Figaro, 09-02-2024… https://www.lefigaro.fr/actualite-france/robert-badinter-un-patricien-intimidant-l-avocat-de-son-siecle-20240209

L’adhésion des Français à la peine de mort, symptôme d’une justice en crise. (Mais au contraire les regrets de C. Estrosi, qui n'aime pas celui qu'il fut, votant contre l'abolition...). Le Figaro, 09-02-2024… https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-adhesion-des-francais-a-la-peine-de-mort-symptome-d-une-justice-en-crise-20240209

Robert Badinter, l’ancien ministre et avocat qui a fait abolir la peine capitale en France, est mort. Le Monde, 09-02-2024… https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/02/09/robert-badinter-est-mort_6215627_3382.html

Le discours de Robert Badinter. Page introductive (dont citations), et vidéo, Le Monde, 09-02-2024… https://www.lemonde.fr/culture/video/2024/02/09/le-discours-de-robert-badinter-pour-l-abolition-de-la-peine-de-mort-en-1981_6097730_3247.html

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23/02/2024 | Lien permanent

Alain Finkielkraut, celui que certains aiment détester... ”Terrain miné” ?

alain finkielkraut,finkielkraut,polémiques,idéologie,houria bouteldja,p.i.r.,pir,en terrain miné,élisabeth de fontenay,jean birnbaum,mathieu bock-côté,élisabeth badinter,livres,pensée,sarah cattanLorsqu’il  m’arrive de perdre mon sang-froid, c’est parce que je suis la cible  favorite de ceux qui n’ont que le mot “changement” à la bouche et pour qui rien ne bouge. 

Alain Finkielkraut, En terrain miné. (Dialogue épistolaire avec Elisabeth de Fontenay). 

(Citation éclairante, au sujet des humeurs d’Alain Finkielkraut, qui le font parfois réagir vivement, maladroitement donc… Réponse indirecte à la polémique récente, et à d’autres…)…

Page de l’édition, Stock… http://www.editions-stock.fr/en-terrain-mine-9782234083424

Oui, la citation de Houria B. par Finkielkraut manquait de guillemets oraux ou écrits, mais la dérision portait sur les termes de ce vocabulaire racialiste qui n'est pas celui de Finkielkraut mais bien du PIR (dit-il)... Le constat qu'il faisait des présences des uns ou des autres n'était pas complètement faux, tout moqueur qu'il soit, même si ceux qui ont montré de l'émotion à la mort de Johnny Hallyday,  sans être forcément dans la rue, mais en écrivant, appartenaient à des communautés diverses. (Superbes hommages que j'ai partagés ici, preuve s'il en est). Mais faire de Finkielkraut un raciste de la même veine que ceux du PIR, c'est aussi stupide que de faire de Camus un "terroriste" (Camus est banni des bibliothèques turques pour ce qualificatif et pour ses idées que les résistants à la dictature d'Erdogan utiliseraient...). C'est de la mauvaise foi (ce qui se produit quand on détermine ses positionnements idéologiques avec des arguments qui déguisent et masquent  les raisons réelles, plus ou moins inconscientes - mais pas toujours inconscientes...). Finkielkraut dérange surtout parce qu'il refuse les dénis et dénonce l'antisémitisme (réel, ample, puisque le tiers des agressions racistes sont antisémites alors que les Juifs constituent 1% de la population française, agressions ayant été,  on le sait, jusqu'aux attentats meurtriers ciblés). Et s'il peut être parfois maladroit (à force d'être attaqué on a le droit de  montrer de l'humeur...) il reste l'intelligence qu'il a toujours été.  On le sait quand on l'a lu et quand on le lit. Mais ses interventions peuvent être passionnelles et ses analyses se perdre dans des détours de langage qui ratent leur but. Oui. Donc soyons lecteurs, capables de ne pas le suivre dans un pessimisme excessif (sur l'avenir) ou les négativités (regard sur le présent) tout en entendant des inquiétudes, légitimes cependant. Comme sont légitimes les critiques qu'on peut faire de ses positionnements quand il rejoint des auteurs qui devraient lui rester étrangers, par fidélité à lui-même (lire la chronique de Jean Birnbaum, lien ci-dessous).

Suis-je toujours d’accord avec Alain Finkielkraut ? Non, souvent pas du tout. Mais on peut exprimer des interrogations, des désaccords aussi, à condition de ne pas faire d’injustes procès fondés sur des interprétations erronées et des projections.

Je n’aime pas les polémiques haineuses de ceux qui visent autre chose que les termes utilisés dans un instant d’humeur. Ils auraient attaqué sur n’importe quoi, cherchant des prétextes pour nourrir une haine qui a d’autres raisons, dont l’antisémitisme de certains - de beaucoup - même masqué, ou le rejet de toute pensée qui réfute des complaisances identitaires ou idéologiques (mais parfois en tombant dans des pièges tendus en miroir, c’est vrai). Par contre je peux apprécier les réflexions critiques, et les trouver aussi nécessaires, si elles se situent dans un dialogue respectueux de l’être, quand elles viennent d’Elisabeth de Fontenay (livre à deux) ou de Jean Birnbaum. (Liens ci-dessous…). Pas de mauvaise foi, là. 

Voici la réponse d’Alain Finkielkraut lui-même à la polémique sur l’emploi du mot « souchiens », Marianne, 11-12-2017, par Thomas Vampouille… (Effectivement, on peut lui reprocher une maladresse d’humeur, sans doute) mais lui attribuer une réelle adhésion au contenu idéologique d’une pensée empruntée à Houria Bouteldja de manière critique, c’est excessif. (Et ceux qui protestent ne sont pas toujours ceux qui ont critiqué le vocabulaire et l’idéologie du PIR)… S'il réfute c'est bien qu'il prend distance... (Et prend conscience d'une dérive de langage par imitation, provocation aux effets pervers). https://www.marianne.net/societe/souchiens-alain-finkielk... 

La chronique que je propose en lecture ci-dessous est nécessaire… Elle est de Mathieu Bock-Côté (Québec), Figaro.fr, 14-12-17… Il décrypte les attaques portées contre un intellectuel français, avec un recul qui rend l'analyse plus pertinente encore, hors passions locales... (Que ceux qui aiment détester Alain Finkielkraut lisent, eux aussi)... http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/12/14/31002-2017121...

LIENS complémentaires, dont réflexions critiques… 

« De quoi Alain Finkielkraut est-il le nom? », Le Point, 02-05-2014, par Sébastien Le Fol… http://bit.ly/2j6rKTx 

« Cinq livres clés de Finkielkraut », Le Point, 11-04-2015, par Thomas Mahler … http://www.lepoint.fr/politique/5-livres-cles-de-finkielk... 

Elisabeth Badinter, « L’équation Finkielkraut = Zemmour = FN est absurde », Le Point, 11-04-2015… http://bit.ly/2k2JOiv 

 « En terrain miné ». Livre de dialogue, introduction et extraits. Par Anne Rosencher. « Elisabeth Fontenay et Alain Finkielkraut : Ce qui nous oppose »… Amitié malgré des désaccords (et nourrie par eux). L’Express, 07-09-2017… http://bit.ly/2k4RDnO 

« Alain Finkielkraut joue avec le feu ». Par Jean Birnbaum, Le Monde, 23-10-2013 . Une critique d’autant plus intéressante qu’elle part de la lecture attentive et critique des textes d’une oeuvre qu’il connaît bien (ici d’un livre surtout, précisément), sans acrimonie personnelle, en disant une inquiétude sur des proximités avec des idéologues qui n’aident pas à penser. Il pose la question d’une trahison de l’auteur par lui-même, en comprenant les racines d’une évolution avec laquelle il n’est pas en accord du tout. Mais il ne rejette pas tout des questionnements et de leurs raisons… Passionnante chronique, où Alain Finkielkraut n’est pas une cible (comme souvent ailleurs) mais un auteur traité en interlocuteur problématique par certains aspects. Jean Birnbaum peut être dur, mais pas injuste… http://lemde.fr/2kBFh63 

Fiche wikipediahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Finkielkraut

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MISE à JOUR, 18-12-17. Chronique. Sarah Cattan répond avec humour (et plus) à la polémique autour d’Alain Finkielkraut. Tribune juive, 17-12-17… http://www.tribunejuive.info/opinions/finkie-mets-nous-de...

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16/12/2017 | Lien permanent

CITATIONS sur le thème de la mort... (et ce n'est pas triste...).

SOURCE.jpgSur la mort (réponse à un appel à partages de références sur ce thème). Prétexte trouvé pour fouiner dans mes livres… 

Relire des pages de livres où je sais retrouver des passages sur la mort, c’est faire un parcours qui traite, beaucoup, de sujets métaphysiques, mais aussi d’histoire (Shoah), d’éthique (la question de l’abolition de la peine de mort) et d’actualité (terrorisme, drames des migrants…). C’est infini, ce voyage dans sa bibliothèque… Et ce n’est absolument pas triste. Toute pensée profonde aborde la mort. On se sait d’autant plus vivant, même si c’est pour un passage éphémère. 

TITRES et CITATIONS de… 

… Des fragments dispersés dans l’oeuvre de la philosophe-poète espagnole María Zambrano, recueillis sous le titre Apophtegmes (Corti). Dont celui-ci : « L’horreur de la mort est le parallèle nécessaire à l’horreur de la naissance. » ou (même page, 73, « Si ‘la mort silencieuse’ a été l’idéal des stoïciens, la mort tranquille peut être celle des philosophes de la vie contemplative. »
… Plusieurs textes chez Albert Camus, et notamment dans Le Premier homme et dans ses Carnets. Dernières pages des Carnets je relève deux fragments : « Je souhaitais parfois la mort violente — comme une mort où l’on soit excusé de crier contre l’arrachement de l’âme… « (le fragment se prolonge, p. 344, éd. Gallimard). Pages 344-345, ceci « Si je devais mourir ignoré du monde,dans le fond d’une prison froide, la mer, au dernier moment, emplirait ma cellule, viendrait me soulever au-dessus de moi-même et m’aider à mourir sans haine. ». Et, évidemment, Camus abolitionniste… « Réflexions sur la guillotine ». Citation : « Ni dans le coeur des individus ni dans les moeurs des sociétés, il n’y aura de paix durable tant que la mort ne sera pas mise hors la loi. » 

Guy Lévis Mano (éditeur-poète). Volume coll. Seghers Poètes d’aujourdhui, p. 106 : « La mort n’a rien d’illimité. / Le hasard est toujours pour nous — / Ce sont toujours les autres qui meurent. » Et, p. 117 (poème,« La nuit du prisonnier »), « J’ai vu la mort et j’ai manié des outils de mort / Et me voici aujourd’hui sans mort et sans vie avec mes tribulations sans grandeur » (etc.).
Anise Koltz, « Je renaîtrai », éd. Arfuyen (multiples passages)… 
Emily Dickinson, Poèmes (éd. Belin). « Si je ne suis plus en vie / Quand viendront les Grives », p. 31. Et fragment de poème, dans « Ainsi parlait Emily Dickinson », recueil de citations. Ainsi « Mourir — ne prend qu’un court moment », p. 39 (…). Et Le pire — j’aime la Cause qui M’a tuée — / Souvent quand je meurs » (…). 
Marina Tsvetaeva, « Le Poème de la fin ». Rupture, blessure, mort en soi. 
« — Partons. — Et moi qui espérais : / Mourons. C’est tellement plus simple. »  
Etty Hillesum, « Une vie bouleversée ». Dernières lettres, du 3 et 10 juillet 43 et trois lettres d’août 43. Certains passages, et le tout.
Ingeborg Bachmann, « Toute personne qui tombe a des ailes », Poèmes 1942-1967, Poésie/Gallimard. Le poème « Cimetière juif », p. 509. « Forêt de pierres, sans tombes remarquables, rien pour s’agenouiller, / et pour les fleurs rien » (…) « Qui atteint la sortie n’a pas la mort, / mais le jour au coeur. » 
Gérard de nerval, « Aurélia » . Il y fait le récit d’un voyage intérieur et évoque une traversée vers un monde de supra-conscience, une possible « rencontre » d’êtres d’un mystérieux au-delà, des souvenirs de vies antérieures, un questionnement métaphysique… 
René Char, « Sur la poésie ». Dans le volume « En trente-trois morceaux » (Poésie/Gallimard). P. 53-54. Citations, trois fragments : « La poésie me volera ma mort. »… « Les poèmes sont des bouts d’existence incorruptibles que nous lançons à la gueule répugnante de la mort, mais assez haut pour que, ricochant sur elle, ils tombent dans le monde nominateur de l’unité. » … « Faire un poème, c’est prendre possession d’un au-delà nuptial qui se trouve bien dans cette vie, très rattaché à elle, et cependant à proximité des urnes de la mort. » 
Bossuet, « Oraisons funèbres » .
… Margherita Guidacci, « L’Horloge de Bologne » (Arfuyen). Le poème « Inventaire du massacre », p. 19 (le livre porte sur l’attentat terroriste du 2 août 1980 à la gare de Bologne). Et, poème en fragments, « Ultimes échos », p. 43. J’en relève un : « Les décombres des corps parmi les décombres des murs ». 
Henry Bauchau, « Nous ne sommes pas séparés » (Actes Sud), « Le monologue d’Antigone », long poème, pages 53 à 59. En 4ème de couverture, un texte d’Henry Bauchau explique le titre : « Nous ne sommes pas séparés de la Terre, de la vie et de la mort. Nous ne sommes pas non plus séparés de l’histoire ». Il évoque le retentissement en nous du crime du 11 septembre 2001. Puis le lien que nous avons, devant la beauté d’un jardin, avec le tout.  
Georges Didi-Huberman, « Écorces » (Éds de Minuit). « Récit-photo d’une déambulation à Auschwitz-Birkenau ». Retour sur un terrible lieu de mort, et réflexion sur le regard, sur les « décisions de regard ». 
Michel Houellebecq, « Non réconcilié » (Anthologie, Poésie/Gallimard). Poème, p. 105. « Par la mort du plus pur / Toute joie est invalidée / La poitrine est comme évidée, / Et l’oeil en tout connaît l’obscur. /// Il faut quelques secondes / pour effacer un monde. » Et, volume « Poésies » (J’ai lu), « Rester vivant », partie « Survivre » : « Un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant. » 
Erri de Luca, « Oeuvre sur l’eau » (Seghers). Un poème, « Noël » est dédié à un enfant de migrants, naissant et mourant en mer, p. 93-95. « Il naît dans les soutes des clandestins » (…) / « Il va avec ceux qui durent une heure ». 
... Federico García Lorca (« A las cinco de la tarde », et autres poèmes...).
... Antonio Machado. « Champs de Castille », et « Solitudes ». (Poésie/Gallimard). Citation :  
« Et quand viendra le jour du dernier voyage, 
Quand partira la nef qui jamais ne revient, 
Vous me verrez à bord, et mon maigre bagage, 
Quasiment nu, comme les enfants de la mer. »

… Et, évidemment, la série des « 36 choses à faire avant de mourir », éd. pré#carré 2018 (Hervé Bougel éditeur), recueils miniaturisés de fragments poétiques d’une vingtaine d’auteurs. (Et réédition de nos textes plus anciens). Pour ma contribution en 2018 j’ai ajouté un sous-titre (« 36 traversées d’aubes crépusculaires »), un exergue (citation de Jean-Claude Tardif, poète et éditeur) et un épitaphe intégré au dernier fragment (citation de Benjamin Fondane).
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J’ajoute (non littéraire)
Et… « La source noire » de Patrice Van Eersel, Livre de poche. (Enquête journalistique. « Révélations aux portes de la mort »). 
Trois dossiers (revues). Et bibliographies intégrées… 
… « Aux frontières de la conscience » , Le Monde des religions, mars-avril. Avec des bibliographies qui concernent l’approche de la mort (p. 35, et dernières pages). 
… « Mourir ? », revue 3ème millénaire, Automne 2016 (boutique du site…).
… « Si la mort… » , Inexploré, automne 2018, dernier trimestre 2018

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20/03/2019 | Lien permanent

ISLAMISME et autres VOIES et VOIX d’ISLAM (regards laïques, et voie spirituelle du soufisme)

 
 
islamisme,frères musulmans,salafistes,laïcité,islam,soufisme,conscience soufie,saveurs soufies,isthme,universalisme,différentialisme,lettre au monde musulman,je ne  suis pas diam’s,les nouveaux penseurs de l’islam,l’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchaISLAMISME. On a pu constater que l’entrisme des Frères musulmans atteignait des associations diverses qui prennent des décisions surprenantes, sous influence. Et on a pu voir aussi que les réseaux des salafistes (pourtant minoritaires au départ) se déployaient. Pour comprendre les enjeux et réagir il faut s’informer. Et c'est possible : blogs et sites, associations, auteurs, les sources sont infinies. Et si le fondamentalisme fait pression et influence, l'expression autre existe : des intellectuels musulmans (ou de culture musulmane sans être d'esprit religieux), des militants laïques, des chercheurs spirituels désirant une autre manière de vivre l'islam hérité, soit simplement en voulant le confronter à la modernité et en contextualiser les textes fondateurs, soit en se rapprochant des voies soufies mystiques.
 
 
islamisme,frères musulmans,salafistes,laïcité,islam,soufisme,abdennour bidar,ghaleb bencheikh,khaled bentounes,conscience soufie,saveurs soufies,isthmeISLAM. Volonté de s'opposer aux fanatiques qui instrumentalisent le religieux à des fins politiques, de pouvoir.
Et aussi volonté de répondre aux projections malveillantes qui font un amalgame entre des courants violents et criminels (ou des dogmatiques obscurantistes) et l'ensemble des croyants nés dans cette culture, confusion essentialisante qui rejoint un certain racisme ne disant pas toujours son nom. (Même si les marges extrémistes prêtent de quoi nourrir l'hostilité de gens qui ne sont pas forcément des porteurs de haine.) Et même s'il existe une certaine porosité entre les tenants de vues réactionnaires et de simples pratiquants, à partir du sentiment d'appartenance. Cette porosité on peut la voir à des signes, quand des faits provoquent des débats sur des questions liées au voile, par exemple, et que des laïques (par leur
islamisme,frères musulmans,salafistes,laïcité,islam,soufisme,abdennour bidar,ghaleb bencheikh,khaled bentounes,conscience soufie,saveurs soufies,isthmeexpression, leur comportement, et leurs choix de vie) rejoignent des positionnements qui les rapprochent d'esprits plus rigides, à cause d'une susceptibilité de caractère identitaire. 
 
LAÏCITÉ...
REGARDS LAÏQUES...
Ainsi… Ikhwan Info… Menaces contre la laïcité, investigation…
Comité Laïcité République (en descendant sur la page d’accueil, nombreux LIENS, amis ou pas)…
 
BLOG de Naëm Bestandji… 
 
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LIVRE de Fawzia Zouari, Je ne suis pas Diam's...  https://www.editions-stock.fr/livres/essais-documents/je-...
 
LIVRE. Les Nouveaux Penseurs de l'Islam, de Rachid Benzine... https://www.albin-michel.fr/ouvrages/les-nouveaux-penseur...
Une page de SaphirNews, sur un positionnement de Ghaleb Bencheikh islamologue. À propos du voilement… https://www.saphirnews.com/Ghaleb-Bencheikh-s-explique-ap... 
 
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La collusion qui enferme le monde. Article de Dominique Eddé, dans L'Orient littéraire, Liban, sur un livre de Sophie Bessis (La double impasse. L'universel à l'épreuve des fondamentalismes religieux et marchands, La Découverte, 2014). Elle y dénonce notamment la complaisance d'une certaine gauche qui abdique et sacrifie l'universalisme au différentialisme, et accepte une convergence de vues avec des adversaires idéologiques (ou qui devraient l'être, comme les islamistes)...
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En 2017, LIVRE, au Seuil, Des mille et une façons d’être juif ou musulman,dialogue de Delphine Horvilleur, rabbin, avec Rachid Benzine... 
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HAINE. "Les discours de haine embrasent le monde, les réseaux sociaux sont exploités pour véhiculer le sectarisme. Les mouvements néonazis et les idéologies de la suprématie blanche prolifèrent.  (…) Au cours des dernières décennies, les discours de haine ont été annonciateurs des crimes atroces qui les ont suivis, génocides compris. Je crains que le monde ne se trouve à nouveau dans une période critique de la bataille contre le démon de la haine. (…) La haine est un danger pour tous et c’est donc l’affaire de tous que de la combattre." 
António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, Le JDD, 30-06-2019
 
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Kamel Daoud. Il faut être laïque pour sauver la religion...
 
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Abdennour Bidar. LIVRE. lettre ouverte au monde musulman… http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Lettre_ou...
 
DOSSIER. Réenchanter l’islam, Le Monde des Religions n° 87, janvier-février 2018 (et rubriques régulières dans le magazine)... 
 
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LIVRE. L'instant soufi, Éric Geoffroy... http://www.eric-geoffroy.net/linstant-soufi/
 
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Abdennour Bidar. TEXTE. Par-delà religion et athéisme...  http://www.lemondedesreligions.fr/culture/abdennour-bidar-comment-sortir-de-la-religion 

Maghress.com/SOUFISME et éthique (Forum, 2011)... https://www.maghress.com/fr/mapfr/21202

Conscience soufie… https://consciencesoufie.com/presentation/ 

Isthme...  https://www.isthme.org/

Soufisme.org... http://www.soufisme.org/

Khaled Bentounes, AISA.ong... https://aisa-ong.org/actions/spiritualite/

Khaled Bentounès, Confrérie soufie Alawiyya, ses livres sur le soufisme… https://www.albin-michel.fr/khaled-cheikh-bentounes

Soufisme et création chez Abd Al Malik (pour qui Camus est aussi une référence essentielle). Cet article donne des clés sur la spiritualité musulmane. "Quand le rap rencontre le soufisme"...
 
Autre témoignage spirituel. Atiq Rahimi, écrivain franco-afghan (lui aussi lecteur de Camus) dit son rapport à l’oeuvre de Shams, le maître mystique du soufi Rûmi. La Croix…  

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26/07/2019 | Lien permanent

1. ANTISÉMITISME. Constats et analyses... (dossier, note 1/5)

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"Quand le juif est en danger, le monde est en danger. On commence toujours par ce petit peuple-là"
Magda Hollander-Lafon, 91 ans
rescapée d’ Auschwitz, où elle fut déportée à 16 ans.
L'antisémitisme est pluriel. Celui de l'extrême droite, racines historiques anciennes. Celui des complotistes (le complotisme a pour matrice une obsession antisémite fantasmatique). Celui de l'ultra gauche (alibi du soutien aux Palestiniens, l'anti-sionisme est le masque). Celui des islamistes (racines anciennes, aussi) et de leurs sphères d'influence (ils ont les moyens, y compris financiers, de diffuser leur propagande, qui s'appuie sur un substrat idéologique et culturel déjà favorable dans certains milieux). 
Quelle réponse à cela ? Elle doit tenir compte de cette pluralité. Il y a des idéologues à combattre, idéologiquement et juridiquement, et des publics à instruire (éducation des jeunes, qui ne peut se régler en deux heures de cours mais par un long travail d'explication, de formation au décryptage de la presse et des divers médias). Tous les secteurs de la société doivent s'impliquer. Et les citoyens, dans leur réseau de vie. Ne rien laisser passer, réagir. Il doit y avoir aussi une réponse politique, par des décisions fermes. Pour cela il faudrait que les élus refusent le clientélisme qui est encore la cause de compromissions choquantes. Et il faudrait que cesse un certain angélisme qui aveugle les décideurs et rend possible l'entrisme, dans les institutions, de personnalités douteuses promues pour des rôles qu'elles ne pourront tenir sans détourner les objectifs officiels vers des buts autres. Or ce n'est pas encore le cas. De plus, des alliances économiques avec des dictatures théocratiques entraînent des alliances d'autre type qui limitent la capacité de filtrer (et stopper) des réseaux d'influence clairement antisémites. 
  
Pour comprendre, l’Histoire est nécessaire. Lire cette chronique dans la revue Books (l’actualité par les livres, à la lumière des livres…). Un DOSSIER sur les racines de l’antijudaïsme… Chronique et liens vers d’autres articles. L’extrême droite, l’antisémitisme comme matrice.
 
Une définition simple de l’antisémitisme, sur une page du site Toupie. En exergue, la citation d’Émile Zola, sa lettre à la jeunesse, contre l’antisémitisme. Et rappel étymologique, divers sens, Histoire, mots associés (antisionisme, sionisme…).
 
Constat, donc, "Le climat politique favorise l’antisémitisme", Books...
 
Gauche non atteinte ? Faux…  Parcours historique et actuel, qui complète bien le dossier de Books. "Cette gauche antisémite"…  Sur le blog Thucydide, dont un exergue est une citation de Thucydide ("Se reposer ou être libre, il faut choisir") et l’autre une citation de Raymond Aron ("Connaître le passé est une manière de s’en libérer"). Thucydide ? Historien grec qui fut "le premier qui ait voulu discerner derrière le factuel et l’instantané ‘la cause la plus vraie’" (G. Bidault, site thucydide.com, présentation). C’est l’objectif de ce blog Thucydide : éclairer le présent en sachant le passé…  
 
Mais l’extrême droite actuelle ? (Marginale, dit Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite dont l’article qui suit reprend les analyses : marginale par rapport à l’antisémitisme islamiste. Mais elle réactive ses obsessions, notamment par des publications nauséabondes.)… Libération, "Des néonazis aux somaliens, une extrême droite protéiforme"... https://bit.ly/2SJbCMc
 
Et le FN ? (Dont les fondateurs étaient proches de l’idéologie nazie… et qui a comme symbole la flamme empruntée à un parti fasciste italien…) ? Jean-Yves Camus, spécialiste des extrêmes droites, donc, pense que l’antisémitisme s’y estompe et que M. Le Pen n’est ni antisémite ni négationniste.
Pourtant certains qui le sont se retrouvent dans ses fréquentations… (cf. bal des néonazis à Vienne il n’y a pas si longtemps). Il y a eu un nettoyage, et même l’exclusion de J-M Le Pen pour des propos inqualifiables, oui. Mais les électeurs du FN ont des « réflexes » antisémites. Et une des causes de cette évolution du FN vers moins d’antisémitisme est aussi un transfert tactique. La cible du FN est devenue l’islamisme (mais de telle manière que cette cible devient facilement l’islam quel qu’il soit, et donc les musulmans comme communauté). Lire sur L’Express https://bit.ly/2tp3eCq
 
Confusions. Des révoltes contre le capitalisme peuvent se traduire par une lutte contre un capitalisme imaginaire, fantasmé, avec de fausses racines, des obsessions, et un antisémitisme qui croit (complotisme) servir une lutte légitime mais qui n’est que mensonge. Analyse libertaire de "L’antisémitisme comme anticapitaliste tronqué."... http://sortirducapitalisme.fr/166-l-antisemitisme-d-extre...
 
"Les différents visages d'une haine antijuive insidieuse et banalisée". Deux pages d'un ample article du Monde, chronique qui analyse les différentes composantes de l'antisémitisme dans différents milieux, lieux (sociaux, géographiques), et courants politiques. L'article rappelle les clichés, préjugés, projections fantasmatiques antisémites. Sur le réseau social russe VK (où ont déménagé Dieudonné et Soral) les tabous tombent et l'antisémitisme de ceux qui les suivent s'affirme sans honte, est-il noté. L'historien Marc Knobel est cité plusieurs fois. Il constate notamment que l'antisémitisme est "une courroie de mobilisation". Les croix gammées signent l'appartenance à l'extrême droite. Comme un certain langage. Ainsi cette altercation que rappelle la chronique, où un gilet jaune (qui se présente comme un journaliste GJ) interpelle Mounir Mahjoubi avec cette question au sujet du mouvement des GJ : "Est-ce qu'on peut dire que le bétail goy se rebelle?". Et il y a la gauche ou extrême gauche, surtout,"antisioniste", l'antisionisme comme masque ou alibi de l'antisémitisme, souvent (si ce n'est toujours, à mon sens, car il s'accompagne généralement d'un refus de reconnaître l'existence du pays). Jean-Yves Camus, lui, cité dans l'article, considère que ce peut être une opinion politique dont la limite est claire : "Admissible jusqu'au moment où il nie l'existence d'Israël en tant qu'Etat. A partir de là ça devient de l'antisémitisme." (...) "Soixante-dix ans après la création de l'État, ne pas lui reconnaître le droit à l'existence est antisémite, car c'est signer l'arrêt de mort des juifs qui y vivent." Autre antisémitisme, celui, "insidieux","feutré", d'une bourgeoisie de tradition chrétienne. Enfin, un antisémitisme musulman (qui a montré sa face terroriste dans plusieurs attentats visant des Juifs, dont des enfants, à Toulouse, et qui a aussi une face autre, celle du harcèlement à l'école ou dans les quartiers). Le soutien aux Palestiniens est le prétexte, et la "concurrence mémorielle" une motivation. (La Shoah est difficilement reconnue dans son horreur spécifique de génocide industrialisé.). Cet antisémitisme arrange l'extrême droite qui voudrait lui attribuer tous les faits, et chercherait aussi à mobiliser des juifs contre les musulmans, objectif pervers (sous prétexte de lutte contre l'islamisme). Mais des musulmans (de croyance ou de culture) s'engagent eux aussi contre les dérives antisémites qu'ils constatent. Des initiatives sont mentionnées. Comme la création de "Citoyenneté possible" par Souâd Belhaddad, qui dit, notant la levée des tabous de langage, que "Braver le tabou du verbe, c'est se préparer au passage à l'acte.". Ou les rencontres coordonnées par Marouane à SOS-Racisme, "Salam, Shalom, Salut". La chronique dans Le Monde...
...
Delphine Horvilleur, rabbin libéral, exprime un souhait qui est aussi une réaction au climat qui accompagne le mouvement des GJ. Oui, pas ou peu de réactions (ou individuelles et ponctuelles) aux multiples dérives antisémites autour des manifestations des GJ - ce qui a libéré la parole de haine. Tags, injures, slogans, confusions complotistes, banderoles, quenelle à la manière de Dieudonné, commentaires problématiques sur les pages Facebook. On a vu quelques personnes, GJ, intervenir ponctuellement lors d'agressions avec injures antisémites, mais pas un refus général s'exprimer. Pas un refus de ceux qui continuent à manifester, pour enfin rejeter toute alliance avec des extrémistes associés idéologiquement à des négationnistes. C'est un fait. Delphine Horvilleur insiste sur le fait que l'antisémitisme est aussi un symptôme qui montre que la nation elle-même est en danger. Elle note que les agressions des racistes visent aussi des morts, signe que la haine concerne l'essence des êtres, leur identité. Et elle dit que la lutte contre l'antisémitisme est l'affaire de tous. Émission (et page) sur Europe 1... https://bit.ly/2tsgIgH
Dans un entretien au Figaro, Delphine Horvilleur, encore, explique ce qui, dans l’antisémitisme, est spécifique . En ligne seul le début de l’article est lisible (réservé aux abonnés), mais il y est déjà noté un point essentiel. Aux Juifs on reproche ce qu’on imagine qu’ils ont qu’on n’a pas ("suspicion d’usurpation"), alors qu’aux autres communautés   subissant un racisme on va reprocher de n’avoir pas ce qui les ferait semblables ou plus proches. 
...CITATIONS, relevées dans la suite… "La figure du Juif ce n’est pas que la figure de l’autre, c’est l’autre qui me ressemble trop. Cela renvoie tout un chacun au fait qu’il y a de l’autre en lui."  (…) "L’antisémitisme… relève d’un territoire mental singulier."  Elle considère qu’on ne pourra jamais supprimer l’antisémitisme complètement, mais qu’on peut "donner des clés" pour comprendre "les conditions économiques, sociales, politiques, qui favorisent l’émergence de l’antisémitisme". 
Au sujet du mouvement des "gilets jaunes" elle dit que, s’il n’est pas antisémite en tant que tel, sa manière de contester le pouvoir, son rejet des élites, et "la grille de lecture complotiste de certains manifestants" le rendent "perméable à la langue antisémite". Il y a possible "appel d’air" pour des idées "nauséabondes". Donc, dit-elle, "Il est de la responsabilité de ceux qui sont engagés dans ce mouvement de se désolidariser et de dénoncer sans aucune ambiguïté ces expressions haineuses." Et le reste de la population doit "prendre conscience" de ce que l’augmentation de l’antisémitisme signifie pour tous. Signe que "quelque chose de la nation est en faillite". Et.. "L’antisémitisme est toujours un prélude", l’annonce d’un effondrement, si ce n’est pas combattu par tous.
...
Le président de la Conférence des rabbins européens,
"L'antisémitisme s’aggrave et conduit au pire",
Le JDD...https://bit.ly/2ttWXVV
........................
REPÈRES...
Définition de l’antisémitisme de l’IHRA (en anglais)… 
Sur la définition de l’antisémitisme de l’IHRA (en français)…  
........................
SIGNALER... (publications ou faits)

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14/02/2019 | Lien permanent

3. À L’Index n°37. Se relire, Noir sur noir, soleil... Donc retourner sur les traces de soi et de plus que soi…

A INDEX.jpgTout ce que nos yeux ont vu et que l’esprit ne parvient pas à comprendre.

 Margherita Guidacci

 

Nous qui doutons à une encablure de nous-mêmes  

Ermites ultimes ou migrateurs du sang. 

Jamel-Eddine Bencheikh

J’ai autre chose à dire avant d’en arriver à la relecture de moi-même, et à me citer. Exercice un peu difficile, parce qu’il faut mettre au dehors des textes du dedans, même s’ils parlent du hors soi tout autant, et alors, pourtant, qu’ils sont déjà dehors, puisque sur les pages d’une revue… (Relire… Si relecture on peut dire, plutôt peut-être détour en marge, un peu à la façon d’Amin Maalouf pour la mer, dont il dit aimer rester sur le rivage, marcher au bord plutôt qu’affronter les flots et le grand large. Le grand large de soi, de ce qu’on écrit, c’est écrit, ce qui dut être affronté des mémoires et des rêves, de l’écriture en train d’advenir, c’est fait, c’est là.)

Je veux revenir sur le frontispice de la revue, que j’avais déjà commenté il y a longtemps (mais je ne sais plus ce que je disais, ancienne note). Cette vignette créée par Yves Barbier est une absolue réussite, car elle donne matière à interprétation et vaut manifeste. Dans un rectangle, qui peut figurer une page, une silhouette androgyne pousse une spirale, ou la suit en courant, à moins qu’elle ne lui résiste, reculant. J’y vois le poète qui trace ses signes, en alphabet archaïque, originel, et qui les déchiffre (ou déchiffre en lui ce qui émerge de lettres et de mots). Signe spirale ou Terre, pour le poète qui garde le lien avec le monde, cette planète ronde et son feu central, et nous dans ce circulaire cosmos des galaxies, dont Hubert Reeves dit que nous sommes "poussières d’étoiles". La main touche la surface. La silhouette danse un peu, le cercle est peut-être aussi un cerceau, celui du jeu, pour garder l’esprit d’enfance et faire de la poésie une divinité intérieure "qui saurait danser" (Friedrich Nietzsche…). Ou c’est un fil lancé comme un lasso pour attraper mots et sens, ou s’attraper soi-même, et faire naître la possibilité d’accepter cette "salve" dont parle Henri Pichette cité par Jean-Claude Tardif. Je vois aussi une surimpression de O, cercle symbole de ce qui fait chercher et créer un centre (de soi, d’un texte, d’une oeuvre visuelle)... Mais j’y ai vu aussi l’immense et lourde pierre que Sisyphe pousse jusqu’au sommet qu’il doit atteindre, et inlassablement recommence encore à gravir, encore et encore. Car si l’élan est là, qui fait créer, si la page est tracée, encore faut-il qu’elle sorte du rectangle. Et si la "présence au monde" (Jean-Pierre Chérès) fait s’impliquer celui qui écrit (celle), celui qui se sait "embarqué" (Albert Camus), il peut désespérer devant son impuissance. Désespoir, quand l’obscurantisme et la violence règnent, qu'on sent que ce qui ressemble au fascisme guette, et que cela menace toute possibilité d’entrer dans le silence de l’intériorité. On tend d’aller vers le sommet de soi-même, et tout bouscule et ramène aux réalités triviales. Redescendre, reprendre l’ascension.

Il y a des phrases d'Albert Camus qui m’aident à faire la paix avec ce questionnement tellement mien, intime. J’y reconnais ce grand écart intérieur, que j’ai toujours choisi de garder, mais qui m’a fait choisir longtemps d’être surtout celle qui est "embarquée" plutôt que celle qui prend le temps de montrer l’autre part créatrice. C’est le temps qui déchire. Camus, d’abord, cite Emerson : "Tout mur est une porte" (merveilleuse formule). Et il commente ainsi : "Ne cherchons pas la porte, et l’issue, ailleurs que dans le mur contre lequel nous vivons. Cherchons au contraire le répit où il se trouve, je veux dire au milieu de la bataille. Car selon moi il s’y trouve." (Discours de Suède, 1957). Ailleurs il cite Pascal, en exergue des Lettres à un ami allemand : "On ne montre pas sa grandeur pour être à une extrémité, mais bien en touchant les deux à la fois." (Et tout le livre illustre cette vérité éthique). Cela rejoint d’ailleurs ce que dit Jean-Claude Tardif sur ce qui est vécu en dehors des "salves" de la création : l’ordinaire des vies et des engagements.

Donc. Retour à mes poèmes du numéro 37. Ils font aussi ce grand écart d’une "extrémité" à l’autre "en touchant les deux à la fois" (merci, Pascal). Comme je le fais pour tout ce que j’écris et choisis de vivre. Ils sont en prose, le deuxième alternant fragments en prose et vers isolés, le premier n’ayant que peu de vers seuls, à la fin. 

J’ai cinq sortes d’écriture, différences formelles mais unité intérieure. 

… Celle du blog, ou des posts, prose qui commente ou lutte. (Et j’y tiens). C’est un outil d’implication, d’une part, de méditation, d’autre part (notamment avec les recensions, réflexion intense), quand la pétitionnaire ‘embarquée’ s’arrête. C’est un exercice d’écriture, une mise en état d’écriture, donc de l’écriture, tout simplement. (Je la retrouve dans ce que j’ai donné à la revue Mémoire plurielle, par exemple).

… Celle des poèmes en prose, pour tout un ensemble (comme les textes dans les numéros d’À L’Index). Pour le souffle, le mouvement qui va (et une parole d’émotion qui a besoin du "large").

… Celle des poèmes en vers libres (comme ceux parus dans Les Cahiers du Sens). Une écriture plus ciselée, qui travaille sur le silence.

… Celle des fragments poétiques (comme les "36 choses à faire avant de mourir" édités par pré#carrré). Choix du minimal, des miniatures. Celle-ci étant aussi l’écriture des aphorismes (eux sont dans la longue épreuve du tiroir, c’est-à-dire sur un fichier sauvegardé, tiroir actuel). 

… Celle de la photographe, que je suis aussi. Écrire PAR la photographie et SUR ce qu’est, pour moi, photographier. Écrire "sur" est aussi important, pour l’acte de photographier, que le temps du regard. Il y a interférence. Je l’ai fait pour un dossier sur une série de feuillages d’ombres (dans la revue Babel heureuse : "Peindre sans peindre, et soi dans l’ombre et les ombres..."), et je suis en train d'achever de le faire pour un projet en chantier. C’est mon "art poético-photographique".

Donc, ici, numéro 37, deux textes. Et des exergues. Sans doute trop d’exergues. Mais j’aime ces croisements avec les écritures des autres qui comptent, et dont les citations font manifeste esthétique et éthique. Je n’en ai gardé ici que deux, au début de cette note. 

J’ai ajouté une dédicace au premier poème. Pour, à partir de mémoires anciennes, réactiver les faits passés dans l’écoute des drames du présent.

Un paragraphe où j’évoque les prisonniers, les torturés, les "plaies du monde", les noirceurs de notre humanité. 

Car comment pourrais-je écrire sur quoi que ce soit en oubliant que le très jeune Ali Al Nimr peut être exécuté d’un jour à l’autre en Arabie saoudite, lui qui attend dans le couloir de la mort pour avoir manifesté un jour avec un rêve de démocratie ? Quand je sais que le poète palestinien Ashraf Fayad (qu’on a sauvé de l’exécution par nos actions) y est toujours prisonnier, condamné pour des poèmes ? Quand je sais qu’au Yémen des gens meurent de faim, quand ils ne meurent pas sous les bombes ? Sans parler des Rohingyas persécutés en Birmanie, des Ouïghours musulmans opprimés en Chine, des chrétiens et des juifs tués (parce que chrétiens et parce que juifs). Non, d’abord faire comme Anna Akhmatova affirme le pouvoir. DIRE. Parce que les mots le peuvent. Et trouver la porte dans le mur. C’est ce que j’ai voulu inscrire dans ces poèmes, même si les bribes citées là en rendent difficilement compte. J’ai tenu à faire cela, et le reste : les deux bouts des fils.

Mais l’autre extrémité du fil tiré en moi, c’est, presque, un univers étranger à mon regard sur les douleurs du réel de tous. C’est la parole de la méditante qui lit les mystiques et les philosophes de la haute conscience (avec ou sans dieux), et réussit parfois à s’abstraire du bruit du monde. Celle qui contemple le beau, et écoute le chant des sages. Celle qui pourrait être un ermite heureux. 

Dans ces mêmes poèmes cela passe aussi, par bribes, par évocations glissées. Et dans certains autres, encore plus, avec la joie d’être, de sentir; de voir.

En photographie c'est différent. Je choisis l’abstraction graphique, ou la distance des rues (street photography), les signes sans visages et douleurs, une autre présence de l’humain, par les marques qu’il laisse sur le réel. Et je peins "sans peindre". Si je n’avais pas les mots j’aurais peut-être choisi de montrer ce qui fait mal. Mais j’ai les mots. Donc la photographie est un regard libre de capter des formes, et la joie de ce qui est. Préservé.

Dans mes textes je mets parfois, comme des petits cailloux pour retrouver un chemin de racines, des mots d’espagnol, des bribes de phrases. Et je ne traduis pas souvent. Une signature.

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CITATIONS

Litanie pour juillet plusieurs fois, plusieurs fois tous les temps…

Aujourd’hui je ne me souviens pas. Je ne me souviens pas d’hier, seulement du plus lointain de la mémoire, d’une pluie de sable, d’une pluie d’instants.

Nuages. Comme brouillard sur l’écran des yeux. Très douce la parole du passé, très douce.

Douce et violente de la violence des exils, douce de la déchirure des langues, douce du froissement du papier de soie autour du texte offert par l’étrangère, en cette intime voix du dedans.

(…)

Je ne me souviens plus, je danse. Je danse sur des cadavres, je marche sur des charniers, j’habite des immondices mémoriels, je dors sur de la cendre. Et douce, douce, est la cendre.

Soleil je bois, en coulées d’averses. Non, je ne bois pas l’or, soleil, je cherche l’ombre qui brûle. Je la chante, sanglant oublieux, je la cherche.

(…)

Gargoulette fantasmatique, inutile de tendre les lèvres vers une image, ou de poser les paumes sur un souvenir de fraîcheur, la soif reste, et les mots, dans l’incandescence des mains. De ne pas savoir je me souviens.

(…)

Vers un ailleurs qui sait, lointain rivage.

Buscar. Buscar la luz. 

L’étrangère aussi, en soi sait peut-être… Elle.

……………...........

Noir sur noir, soleil

Il y a des êtres qui sont séparés par des frontières dressées.

Séparés aussi d’eux-mêmes.

Mais ils marchent, le regard à l’horizon, cherchant à rejoindre leur indicible étrangeté. Ecrivant des douleurs inguérissables, des colères enfouies, celles qui rongent et tuent, oblitèrent l’âme. Fouillent, libèrent, réparent. Trouvent l’indicible et l’étrange, la part universelle. Noir sur noir.

(…)

Tourner autour de la ville, dans la poussière.

Oublier. Olvidar ?

(...)

Croix, croissant, étoile. Redire et redire. Appel des sages… Espérance soufie.

(...)

Femme magicienne, viens enlever le feu du feu.

(...)

Rêve, enfant, rêve… 

Et ne traverse pas encore des mers infranchissables.

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Recension (et auto-recension...) MC San Juan

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LIENS

Vers la note de parution (et informations pour se procurer la revue)... http://lelivreadire.blogspot.com/2018/09/a-lindex-n37-paraitre-en-octobre.html
et infos diverses... 
À L’Index éditeur de livres. Coll. Les Plaquettes (recueils, textes et photographies ou dessins ou encres). Même lien, livres publiés comme hors série (hors abonnement) de la revue. Ainsi "Quelqu'un d'absent", de François Vignes.
Commande : Le livre à dire, Jean-Claude Tardif, 11 rue du Stade, 76133 Épouville. La revue, 17€, port compris.

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06/05/2019 | Lien permanent

Albert Memmi. Hommage.

memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifAlbert MEMMI
Hommage
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Albert Memmi est mort le 22 mai à 99 ans. C’est un esprit majeur de notre culture qui disparaît. Un penseur, sociologue de formation philosophique, écrivain et grand lecteur. Né en Tunisie il a écrit un livre important, et reconnu comme tel, Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur (1957), préfacé par Sartre. Mais il avait publié, avant (en 1953) La Statue de sel, livre autobiographique préfacé par Camus. Ce sont deux premiers axes de son oeuvre, souvent réduite à tort à l’étape du livre de 1957. Né en Tunisie d’une mère juive berbère, de culture sépharade, et d’un père d’origine juive italienne. Tunisien sous le protectorat français il aspirait à l’indépendance de son pays natal, pensant y demeurer comme natif et citoyen, se sentant colonisé au même titre que les Tunisiens musulmans. Cependant il quittera la Tunisie à l’indépendance du pays, constatant avec tristesse qu’il n’a pas vraiment, en tant que juif, sa place dans son pays. Il deviendra français, en 1973.
memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifCette déception va orienter ses recherches vers une réflexion sur les raisons de cette cassure et il écrira plusieurs livres qui traitent des rapports entre Juifs et Arabes, d’une part, et de l’identité juive, d’autre part. Titres : Juifs et Arabes, 1974, Portrait du colonisé arabo-musulman et de quelques autres, 2005 (le premier chapitre est titré La grande désillusion, c’est celle de l’échec vécu au moment de l’indépendance).  Autres titres : Portrait d’un Juif, 1962, La Libération du Juif, 1966, Le Juif et l’Autre, 1995, Pour n’en citer que quelques-uns. 
memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifIl a créé des concepts qui ont été utilisés ensuite par d’autres penseurs. Judéité, pour dire l’appartenance à l’identité juive sans que ce soit nécessairement une adhésion religieuse.
memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifEt, par refus de tout ce qui motive la haine d’autrui, le terme hétérophobie, ou rejet de l’autre, perçu comme autre, que ce soit du racisme ou autre chose. Il avait dit que l’existence d’Israël était une renaissance de l’être collectif juif. Militant pour la paix il soutenait LPM, memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifLa Paix Maintenant, mouvement critique.
memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifmemmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifOn lui doit plusieurs anthologies de la littérature francophone du Maghreb (associant toutes les origines) et un essai sous sa direction, La poésie algérienne de 1830 à nos jours.
memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifIl faut lire de lui, aussi, Ce que je crois, 1985, ou Le Nomade immobile (bel oxymore), 2000. 
Laïque convaincu il développa sur cela des analyses importantes. Textes regroupés dans Penser à vif : de la colonisation à la laïcité, 2017. 
memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifLui rendre hommage c’est tenir compte de sa pensée entière, le lire vraiment.
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memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifmemmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vif
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LIENS
 
 
 
 
Fiche wikipedia...
Albert Memmi. Vie et œuvre  de l’auteur du portrait du colonisé. La Règle du jeu...
Un hommage venu de Tunisie, Leaders.tu...
Hommage, Le Figaro. Albert Memmi penseur de la judéité
Bio-Bibliographie, site Étonnants voyageurs
Albert Memmi : Hommage à un emblème du génie républicain. Marianne… 
Chronique de Kamel Daoud (début, mais déjà l'essentiel est dit...). Avec Albert Memmi, contre l'oubli. Le Point...

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12/06/2020 | Lien permanent

ROGER HANIN. HOMMAGE...

roger hanin,raimu,pieds-noirs,alexandre arcady,communautés,juifs,identité,algérie,algériens,alger,casbah,fraternité,humanisme,navarro,elisabeth guigou,albert camus,cinéma,théâtre,engagement,autobiographie,livres,marthe villalonga,patrick bruel,richard berry,haninPas question, pour moi, de ne pas rendre hommage à Roger Hanin, « le Raimu des Pieds-Noirs » (le Soir, Belgique, titre de l’article de Fabienne Bradfer). Acteur plus grand qu’on ne l’a suffisamment dit (et Alexandre Arcady le rappelle), homme d’idées, fidèle à ses racines, et antiraciste de toujours. Son dernier choix (être enterré à Alger, dans le cimetière juif où son père repose) est un geste symbolique très fort, un message envoyé autant aux Algériens qu’à la communauté des Pieds-Noirs (Juifs ou pas), et, aussi, aux Français métropolitains. Que comprendre ? L’appartenance irréversible à une terre de naissance et d’origine (ce qui n’est pas contradictoire avec la pleine implication dans la citoyenneté française). Le lien possible entre les communautés d’une même terre native ou originelle, sur cette rive et sur l’autre rive, à condition de se pacifier soi-même, de ne pas être dans une mémoire de la guerre qui évacuerait les mémoires de paix et de partage. La paix des esprits, donc, nécessaire. La fraternité, indispensable. Et ce message, il le lance dans une période secouée où il est d’autant plus nécessaire de l’entendre.

Liens...

Alexandre Arcady, cité par  Le Monde, 11-02-15. Il dit notamment que pour lui Roger Hanin était "de la même trempe que Gabin et Belmondo », et « n'a pas eu dans le monde du cinéma la reconnaissance qu'il méritait".

Lettre-hommage d’Alexandre Arcady, réalisateur, dans une lettre ouverte écrite le 13, dans le retour vers Alger pour l’enterrement de Roger Hanin (selon le choix de l’acteur), lettre dans laquelle il cite Camus.  JDD, 18-02-15… http://www.lejdd.fr/Culture/Le-cineaste-Alexandre-Arcady-...

La proximité d’Elisabeth Guigou et Roger Hanin ("On trouvait Mitterrand injuste vis à vis des Pieds-Noirs et ça nous réunissait"). Lci.tf1... http://lci.tf1.fr/cinema/video/elisabeth-guigou-evoque-ro... 

 Le Parisien, 12-02-15. Dossier. Titres et sous-titres : "Il était bien plus que le commissaire Navarro". / L’Algérien / L’Amoureux/ L’Acteur. Evocation de Robert Castel, de Marthe Villalonga ("Roger Hanin le plus souvent marié à Marthe Villalonga") / L’Engagé / Ses grands rôles vus par Emmanuelle Boidron, Patrick Bruel, Alexandre Arcady, Richard Berry... 

LIVRES  de Roger Hanin. Sélection. L’Ours en lambeaux, autobiographie. "Roger Hanin raconte et se raconte. Comme il parle : d'une écriture murmurée, traversée d'éclats et de chatoiements.". Et "Les Sanglots de la fête" (histoire vraie de Blanchette, partie de la Casbah vers Paris, et qui mourra à Ravensbrück.) 

Fiche wikipedia (biographie, filmographie, bibliographie, théâtre)... https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Hanin 

Hommage. Article, Actu.J., "L'homme qui a fait entrer les Pieds-Noirs dans le cinéma français"... http://www.actuj.com/2015-02/culture/1451-mort-de-roger-h... 

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23/02/2015 | Lien permanent

CARNETS D’ORIENT, BD de Jacques Ferrandez, L’Intégrale

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Bédéiste, Jacques Ferrandez l’est, d’évidence : il a réussi à créer une oeuvre forte, riche d’albums qui nous racontent une histoire qui rejoint l’Histoire, celle de son pays natal, et des communautés de ce pays, dans un contexte violent de colonisation, guerre, et décolonisation. Des personnages riches en profondeur et humanité permettent de saisir la complexité de cette longue période, sans dogmatisme, sans projections idéologiques, sans volonté de juger les uns ou les autres. Les carnets d’Orient, qui constituent une part importante de cette œuvre, majeure même, sont regroupés en deux volumes (mais disponibles en albums séparés aussi). Je présenterai les différents ouvrages plus précisément, en leur consacrant, petit à petit, une vignette et une page dans un album dédié aux bandes dessinées, qui va s’ouvrir avec ces deux volumes compacts.

C’est donc un auteur de BD, un très bon. Cependant on découvre le peintre, à travers les tableaux de son personnage, Joseph Constant. Mais on sent que le bédéiste observe le peintre, car les tableaux font partie de l’histoire, et posent un regard sur l’histoire de l’art, aussi : l’orientalisme, ses réussites superbes et flamboyantes parfois, ses limites, que le bédéiste veut, lui, franchir. Il n’est pas dans un rapport de contemplation extérieure, celle qui reste étrangère, malgré la fascination qui est celle des grands artistes orientalistes, malgré l’empathie, même : lui regarde de l’intérieur, ses personnages jouent des rôles qui parlent aussi des siens, et de possibles identifications avec les uns et les autres, des parts des uns et des autres. Loin d’une vision duelle, il propose une lecture qui cherche l’approche universelle, et trouve cette dimension dans les récits d’une douloureuse période historique. C’est une création fidèle à l’héritage humaniste de Camus, de Feraoun.

CARNETS D’ORIENT, L’Intégrale, tome 1, 2008 : http://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums-...

Présentation EDITEUR : «Ce premier tome de l’intégrale des CARNETS D’ORIENT de Jacques Ferrandez réunit en un volume unique les cinq premiers tomes de la série (de Carnets d’Orient au Cimetière des princesses) – soit l’époque historique s’étendant des premières années de la colonisation de l’Algérie à la veille de l’indépendance. Bonus : en complément de l’album, un carnet de croquis relié, à la manière d’un fac-similé, rassemble les peintures réalisées par Joseph Constant, le personnage principal du premier volume de la  série. »

L’intégrale, tome 2, 2011 BdFugue : http://www.bdfugue.com/carnets-d-orient-integrale-t-2

Présentation EDITEUR. Citation : « Après un premier tome regroupant les cinq épisodes du premier cycle narratif de la série, le second volume de cette intégrale rassemble en un volume unique les cinq titres du second cycle (La Guerre fantôme, Rue de la bombe, La fille du Djebel Amour, Dernière demeure et La Valise ou le cercueil), qui commence en 1954, à la veille de l’insurrection. »

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BioBibliographie de Jacques Ferrandez, sur wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ferrandez   

 et… bdparadisio.com : http://www.bdparadisio.com/scripts/detail.cfm?id=664

Article, Le grand soleil de Jacques Ferrandez, sur actuabd.com : http://www.actuabd.com/Le-grand-soleil-de-Jacques-Ferrandez  (Citation : « La saga des Carnets d’Orient puise à deux sources très différentes. La première relève d’une certaine tradition historique de la bande dessinée franco-belge. Le trait de Ferrandez est sage, sans envolées excessives. Il fait preuve d’une certaine neutralité qui est aussi celle du propos. Ferrandez ne se propose pas de juger l’histoire de l’Algérie coloniale. Son graphisme respecte cette intention. »)

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02/12/2011 | Lien permanent

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