Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : michel lamart

”Le Maître de lumière”, livre de Jean-Luc Leguay, danseur chorégraphe devenu enlumineur initié…

LEGUAY LUMIERE.jpgCe qui peut nous faire comprendre la force de notre émotion devant Notre-Dame en feu, je le trouve dans un livre de Jean-Luc Leguay, "Le Maître de lumière". (Histoire de son initiation à l’art de l’enluminure,un long itinéraire...).
 
 
Patrimoine, oui, cette cathédrale. Mais livre d’une mémoire sacrée, où ce qui est dans les pierres, visible et non visible, est la trace des signes et des savoirs que des artisans initiés ont inscrits. Nous ne le savons pas, ne le comprenons pas intellectuellement, mais nous le sentons intuitivement.
 
Parlant de l’art de l’enluminure, appris avec un maître (moine italien de haute spiritualité, le "Maître") il explique comment des éléments invisibles sont travaillés avec autant de soin que ce qui est visible. Car ils jouent un rôle dans la structure de l’oeuvre, son sens et son message. Ainsi, peignant un personnage il pose l’essentiel au-dessous de ce qui sera visible. Jean-Luc Leguay cite Paul Klee, pour montrer que la conscience artistique, si elle est authentique, tient compte de cela…
Je recopie ici un grand passage (page 150 de l’édition Albin Michel, 2004, où cette citation figure) :
"L’initié dissimule un point de couleur précieuse en dessous — or, lapis-lazuli, émeraude —  (…) comme un trésor enfoui, inscrivant la terre et le ciel dans la couleur de la peau. Cette vibration de la matière influence celui qui regarde. Tout n’est pas fait pour être vu. De même, les bâtisseurs de cathédrales cachaient des sculptures extraordinaires sur les hauteurs, invisibles depuis le parvis. Personne ne les voyait jamais mais elles participaient de la vibration générale de l’édifice. Dans cet esprit les faces arrière des statues ornant les portails étaient sculptées consciencieusement. L’invisible était travaillé avec le même zèle que l’apparent. De même les enluminures sont truffées de petits trésors cachés. 
'L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible' disait Paul Klee. Il donne à voir autre chose que le réel."
 
L’initiation à son "métier" aura duré dix ans, pour que sa main devienne "main de lumière" (et que l’humilité et la patience de la vraie création le traverse totalement). Celui qui ne crée pas dans cet état d’esprit ne fait que donner à voir son "labyrinthe" intérieur, 'enténébreur', est-il enseigné (contaminant les autres, qui regardent ou lisent). Celui qui griffonne des oeuvres de l’ego, pressé d’être reconnu par les autres, avant de s’être connu lui-même au sens de ce que nous dit cet initié… Grande leçon d'humilité, que ce témoignage de qui se veut artisan de lumière. 
 
Voir la RECENSION complète de ce superbe livre. NOTE posée, après celle-ci, le 01-05-2019 (et petit portail de  liens : pages des éditions, site de l'enlumineur, note d'un blog sur une conférence...) ... http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2019/05/01/le-maitre-de-lumiere-un-voyage-dans-le-silence-qui-n-a-pas-6147871.html
 
MC San Juan

Lire la suite

20/04/2019 | Lien permanent

Noël… Sources, comparatisme, historicité, symboles. Lectures, parcours...

JESUS MUSULMAN.png

pascaljc.jpgLe Christ juif.jpgJésus Juif errant.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La note rituelle de Noël…Recherches, symboles, lectures diverses, historicité, sources. Cette année je mets l’accent, d’abord, sur Jésus vu par les trois religions du livre. Regards différents, portrait enrichi, questionnements, livres. Puis je note des pages et des dossiers trouvés autant sur wikipedia et L’Internaute que sur fabula.org ou le site de L’Agora. Mais j’ai relevé aussi  (Parcours) un article d’Afrik.com (Noël au Maghreb), des échanges sur des forums (Algérie, humour), une page intéressante sur un site touristique – mais qui n’est pas que ça (Maroc), une vidéo (chant chrétien en Kabylie). Pour finir (mémoire) en gardant en tête les persécutions subies par de nombreux chrétiens dans le monde : carte créée par Libération (persécutions, pays), article du Monde (Centrafrique), Afrik.com (revue de pages : Chrétiens, Afrique…).

D’Edmond Fleg, « Jésus raconté par le Juif errant », première tentative d’aborder vraiment le Jésus chrétien à travers la pensée du judaïsme, 1933, 1953, 1993 (Albin Michel). Deux mythes se rencontrent et dialoguent… Recension, par un chrétien orthodoxe : http://bit.ly/1l97xEx Page de librairie.

 « Un certain Juif : Jésus. Les données de l’histoire », de John Paul Meier, éd. du Cerf, 2004 : http://bit.ly/1kyXQl3(« Croyants ou agnostiques trouveront ici la grande encyclopédie moderne sur ce juif singulier que fut le Jésus de l'histoire. Conduite rigoureusement suivant les sciences historiques de notre temps, elle est reconnue comme œuvre de référence par l'exégèse biblique actuelle. »)

Autre approche, même sujet. Parution récente, août 2013. « Le Christ juif. A la recherche des origines », de Daniel Boyarin, préface du cardinal Ph. Barbarin, éd. du Cerf. Recension sur chretiensdelamediterranee.com : http://bit.ly/19Hff6W (« Séparés depuis 20 siècles, Juifs et chrétiens ont fini par se voir comme étrangers ; longtemps ils ont pensé leurs religions en opposition. Actuellement, beaucoup d’auteurs chrétiens recherchent les sources juives du christianisme ; il est remarquable que ce soit un rabbin, juif orthodoxe, qui s’en charge. / Le propos de l’ouvrage n’est pas la judéité du fils du charpentier. Il est ici question de savoir si la notion de « Messie (Christ), associé du Dieu – père, offrant sa souffrance pour sauver le monde » est une innovation des disciples de Jésus élaborée après sa résurrection, ou si elle existait déjà dans la pensée juive des temps bibliques. »). Autre recension, sur harissa.com (citations et commentaire) : http://bit.ly/1c070Tb

« Jésus vu par un musulman », d’Amadou Hampâté Bâ, éd. Stock : http://bit.ly/1ezDnMS (« …Ouvrage, qui reproduit d'abord une conférence donnée à Niamey, en 1975, devant la "Commission épiscopale des relations avec l'Islam". L'auteur y rappelle - on ne le sait pas toujours - la place éminente occupée par " Jésus fils de Marie " dans la révélation coranique et dans la vénération des musulmans. Puis le texte d'une deuxième conférence établit un parallèle étonnant entre le Pater chrétien et la Fatiha musulmane. Enfin, en postface, des propos d'Hampâté Bâ sur le dialogue religieux illustrent l'enseignement de cet homme imprégné de tolérance, convaincu de l'importance du respect mutuel et de l'écoute d'autrui. Un ouvrage de fraternité, aujourd'hui plus que jamais nécessaire. »)   

Vie de Jésus en BD :  http://vie-de-jesus-illustree.com/

 .................................

Même thématique. L’interreligieux : Jésus vu par... 

Wikipedia (historicité, points de vue religieux, mythe):

Jésus, historicité : http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_de_Nazareth

Wikipedia. Point de vue du judaïsme sur Jésus : http://bit.ly/JX12cR

Wiki. Îsâ, Jésus dans l’islam : http://bit.ly/1jylyjp

Le mythe de Shingo : http://bit.ly/1cpCG78 …………………………………………………………………………………………………………………………………………

.........Deux dossiers.........

Fabula.org :

« Le cadeau de Noël - Histoire d’une invention ». M. Perrot , fabula.org: http://bit.ly/1e4arYP

Représentation de Noël dans la littérature de jeunesse, fabula.org : http://bit.ly/1fT4Ypq

« Noël chez Eckhart et les mystiques rhénans », fabula.org : http://bit.ly/J7Uk2J

.......

 L’Internaute:

« Sur les traces de Jésus de Nazareth ». La personne, le symbole, le mythe. Enquête historique et belle iconographie : http://bit.ly/JTuShw

Les personnages de Noël (et sommaire complémentaire sur les autres éléments portant sens symbolique: la date, les décorations, le repas, etc.) : http://bit.ly/1e4aFz9

Origines et traditions de Noël : http://bit.ly/1fT5hRe

Entretien avec Michel Dousse (historien des religions) sur Christianisme et Islam (Jésus et Marie dans les Evangiles et dans le Coran). Ample et passionnant : http://bit.ly/1kxGkxG

 

Lire la suite

23/12/2013 | Lien permanent

Claude Cailleau, Un parcours littéraire atypique, Encres vives

Cailleau.jpgClaude Cailleau, Un parcours littéraire atypique, 451ème Encres vives, 2016
 
J’ai lu en même temps le numéro d’Encres vives et les recueils, allant du dossier aux livres, découvrant tout en même temps. Le dossier cite beaucoup aussi. 
Relisant, des mots surgissent, qui auraient la prétention de résumer le parcours sans le réduire. Ils s’imposent, car c’est l’univers qu’on traverse dans ces pages. 
Temps, mémoire, souvenir, passé, futur, mort, mots, poésie, livre (au singulier, au sens de ce que l’on construit, l’architecture faite objet à regarder, espace mis en pages…).
 
 
Et silence. 

Le silence est celui d’où viennent les poèmes et il est aussi celui d’une interruption de 27 ans, puis celui d’une décision de clore le domaine poétique, pour écrire autrement. Pourtant prose et vers se croisent en poésie dans ces publications. Ce n’est pas le fait d’aller à la ligne qui fait le poème.  Pour Claude Cailleau ce serait être dans ce 'Je' qui dit "habiter ma langue", qui vient de l’enfance et se prolonge, dans un présent qui pense "demain".  Ce serait aussi inscrire ses textes dans l’espace d’un dialogue intérieur, intime, avec ceux qu’il lit. Mallarmé, Aragon, Jaccotet, pour ne citer que trois noms qui font écho pour lui. 

Quels sont les titres sur lesquels je suis revenue plus longtemps, plus intriguée, plus questionnée ?  Cheminement (2002), Pour une heure incertaine (2005), Traces (2011), Crépuscules (2015), Je, tu, il… (2016). 

Avec Cheminement, Claude Cailleau, dit, dans Encres vives, citant un texte, Énigme du poème, qu’il lui semble "avoir déjà tout dit". C’est vrai que, dans ce poème, on trouve plusieurs de ses mots clés, et la présence de la "pierre", dont il écrit ailleurs qu’il a un lien avec le minéral. (Et, dans son Anthologie, "les pierres seules se souviennent"). Pierre, densité, et silence. Dans ce recueil les poèmes sont commentés par une prose brève, pour situer le contexte de leur écriture. Et là je me souviens de Lamartine, ses commentaires suivant les poèmes des Méditations poétiques. Parfois un paragraphe, parfois plusieurs pages. 

La page, écrit Claude Cailleau, "sonderait le silence". Voilà qui éclaire sa démarche. Chercher ce qui se cache dans un silence qui est de la mémoire, les souvenirs enfuis, visages et choses du passé, soi passé, enfance notamment. 

Le temps n’est pas que celui qui s’enfuit, il est aussi ce qui précède l’écriture. Et l’horizon lointain d’une lecture. "J’écris pour le futur", "contre l’oubli". 

Mais le temps qu’il écrit est troublant. Particulièrement dans un fragment en prose, qui accompagne un poème publié en 2004 par Encres vives. Un jour ou bien une nuit. On le retrouve dans ce numéro de 2016. Ce texte-poème en prose est très beau. Je cite un peu.

"Je parle d’une grande maison assise dans la nuit. Où la vie sommeillait, en attente d’âmes." (Enfance, mémoire, livre…). Et… (…) "Demain encore je parlais."  (…) "Un message se tait, enfermé dans le temps."

Dans la page d’Encres vives il explique la structure. Une page de "proses serrées", et, en face, autre page, des vers, dit-il, parlant du recueil. Structure qui peut correspondre à cette déchirure du temps paradoxal qu’il déroule. L’imparfait devient un futur. La parole passée rêvant son prolongement dans le futur de lecteurs. Qui fera du futur… archive du passé. Alors que la mémoire est "entre des murs de vent". 

Traces est une opération étonnante, comme un exercice sur le temps, justement. Le même poème repris trois autres fois, avec des variantes correspondant à des perceptions différentes suivant les âges de la vie. On peut y voir aussi des hésitations sur ce que perçoit de vrai la conscience. Cette "voix" qui "rampe dans la nuit", "ensanglante la nuit", y "sanglote", puis "pleure". Comme si elle se cherchait, doutant, errant.

Dans un passage de Pour une heure incertaine, repris dans Encres vives, page 7, c’est l’enfant qui "errait", "ombre fragile, enveloppée d’obscur, engluée dans un temps qui ne veut pas sombrer". Même page, évocation d’un livre d’artiste, pour le poème Avec le temps. Ces pages préparent celle sur Traces, qui suit, un peu plus loin. Le temps, encore. Et le désir d’expliquer sa méthode de travail. "Et j’ai voulu faire apparaître ce qui était caché derrière les mots." Il insiste, autre page, sur le fait que ses livres ne sont pas des recueils, mais "d’abord pensés dans leur totalité", livres composés. Les poèmes s’écrivent ensuite.  (Dans L’Anthologie il dit le poème "écrit avant que d’être", et l’écriture "une longue patience"). 

De Crépuscules, poème d’une seule phrase de 30 pages il dit que c’est son 'Coup de dés' (écho mallarméen…). Il n’en dit pas plus dans ce numéro. mais dans L’Anthologie on peut en lire quatre proses,  plus un condensé de la phrase et voir la reproduction de deux pages du livre. 

Je, tu, il.. est paru la même année que ce numéro d’Encres vives, qui ne le mentionne donc pas. Dans son Anthologie de 2019 il dit le considérer comme "testamentaire" en poésie. Mais déjà, page 16 d’Encres vives, en 2016, il notait son intention de cesser la poésie. Dans Je, tu, il… ce sont des proses brèves. Toujours le temps. (Mais c'est présent dès ses premiers textes publiés par Michel Cosem, et dans plusieurs titres). Et la nuit, du vent, des arbres, des questions, l’écriture. Ce que ce volume éclaire ici. 

En conclusion je relève, dans l’Anthologie poétique, une phrase d’un texte de 2003, Habiter la langue"La poésie serait donc un moyen de communiquer avec l’invisible qui parfois est en soi, parfois dans l’autre, dans l’arbre, le caillou du chemin."  Et ceci. "La pierre, c’est le temps arrêté, figé presque. Je serais tenté de dire qu’elle est la négation du temps."

…………………………………………………………………………………… 

Recension © MC San Juan / Trames nomades

/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

LIENS… 

Claude Cailleau. Blog (toujours lisible, même s’il n’est plus enrichi de notes depuis 2019, car remplacé par un autre, ci-dessous)… http://clcailleau.unblog.fr

Entre blog et revue, Les amis de la rue Ventura… https://les-amis-de-la-rue-ventura.over-blog.com/archive/...

Page. Claude Cailleau sur le site d’Auteurs du Mainehttp://www.auteursdumaine.net/index.php/claude-cailleau-4...

Encres vivesMichel Cosem… https://encresvives.wixsite.com/michelcosem/edition

Lire la suite

31/07/2021 | Lien permanent

POÉSIE. Revue Saraswati. Lecture des numéros 10, 13 et 15...

poésie,poètes,saraswati,l’expérience poétique,création,spiritualité,méditation,silvaine arabo,gwen garnier-duguy,recours au poème,alcyone,baudelaire,jean-pierre siméon,simone et henri jean,jacques ancet,ryokan,jean-luc maxence,jean-claude tardif,michel cosem,christian monginot,anne-lise blanchard,hervé martin,lao tseu,michel-françois lavaur,martine morillon-carreau,patrick werstink,claire ubac,citations"Le travail mené par Silvaine Arabo est de passion et de don de soi. Il est totalement voué au Poème, à travers tout ce que ce mot contient de capacité constructive. Par le Poème, Silvaine Arabo, ancienne directrice de feu les éditions de l'Atlantique, qui éditèrent par exemple Michel Host ou les traductions de Claude Mourthé, entend la peinture, la sculpture, les poèmes, mais aussi les animaux et tout ce que la vie contient de palpitation et de sacré."
Gwen Garnier-Duguy, Recours au poème, 07-09-2014 (début d'une chronique sur le numéro 13 de la revue Saraswati).
J’ai choisi cette citation en exergue, car elle me semble traduire précisément la démarche de l’éditrice (et poète)... https://www.recoursaupoeme.fr/saraswati-revue-de-poesie-d...
poésie,poètes,saraswati,l’expérience poétique,création,spiritualité,méditation,silvaine arabo,gwen garnier-duguy,recours au poème,alcyone,baudelaire,jean-pierre siméon,simone et henri jean,jacques ancet,ryokan,jean-luc maxence,jean-claude tardif,michel cosem,christian monginot,anne-lise blanchard,hervé martin,lao tseu,michel-françois lavaur,martine morillon-carreau,patrick werstinkMais pourquoi ce nom Saraswati ? C’est un nom sanskrit qui désigne en Inde une déesse de la sagesse, de la connaissance, de l’art. Mais aussi déesse qui permet d’accéder à la parole, au pouvoir de dire (donc à la création poétique). Liée, dans la culture hindouiste, au dieu Brahma, elle est considérée comme la créatrice des Védas, textes sacrés, et même de la langue. Saraswati était à l’origine le nom d’une rivière tarie, qui aurait été la source de toutes les autres, symbolisme fort que celui de l’eau qui s’écoule et n’est retenue par rien, tout en ne retenant rien. La déesse, détachée des possessions, enseigne le renoncement à l’ambition futile. Appeler ainsi une revue c’est donner une direction, non de thèmes ou de croyances mais de hauteur. Pour ouvrir l’espace à des écritures capables d’un rapport avec le sacré (quel que soit le nom que les auteurs mettent sur cette dimension). Et c’est pourquoi poésie et spiritualité sont associées par ce nom. Ce qui ne veut pas dire religiosité ou appartenances figées. Saraswati est en quelque sorte une soeur d’Orphée, les mythologies se rejoignent car le sens profond est le même. Et d’ailleurs elle aussi est souvent  représentée avec un instrument de musique. Comme représentation visuelle de la déesse Saraswati, j’ai choisi la couverture d’un livre "jeunesse" de Claire Ubac (une fiction, où "la déesse du luth" protège les personnages).
 
Silvaine Arabo continue son œuvre poétique, doublement, par l'écriture personnelle et la poursuite d'un travail éditorial, avec l'édition de recueils. La revue n'est pas arrêtée, comme je l'avais cru, elle paraît toujours, mais de manière moins régulière. 
(Je mets les couvertures d’autres numéros de cette revue, en illustration)
 
Le numéro 10 de la revue Saraswati, paru en 2009  (L’expérience poétique), que j’ai lu avec dix ans de décalage, était une somme proposant les réponses de cinquante et un poètes contemporains à une série de questions, onze, sur la création poétique (pourquoi et comment on est poète).
J’ai découvert la note d’un des participants, Hervé Martin, qui reprenait ses réponses sur son site. On y retrouve exactement, intégralement, les questions de Silvaine Arabo.
 
Ce numéro voulait être un panorama de la poésie contemporaine, il l’est d’une partie, pas de toute bien sûr, et donne surtout à lire des démarches différentes de création poétique. Ceux qui répondent ont des conceptions diverses, des sensibilités diverses. Lisant, il y a des univers qui me séduisent plus, mais aucun qui me laisserait indifférente. Je reconnais des noms, mais il y a aussi des noms qui me sont inconnus, et des noms qu’on ne croise plus, le temps a peut-être fait son tri, cruel. Et, aussi, il y a des auteurs absents, qui ont pu apparaître les années suivantes dans les sommaires des revues que j’aime et dans les catalogues des éditions que je fréquente. C’est d’abord le choix éditorial d’un moment, autour d’une année 2009… 
 
Mais le titre de ce numéro, son thème, utilise le mot "expérience", pas conception. Car ce qui intéresse l’éditrice, par ses questionnements, c’est de faire émerger une parole sur le vécu intime de la venue à l’écriture poétique, sur le processus de la création, tel qu’il s’inscrit dans le corps, le psychisme (et l’âme ?), et comment il transforme l’individu traversé par les mots qu’il fait surgir de lui (ou qu’il laisse surgir de lui).
 
Martine Morillon-Carreau, a publié aussi ses réponses, précédées de la liste des poètes présents dans la revue… http://m.morillon.carreau.free.fr/surlapoesie/saraswati.html
 
4. Saraswati ESPAGNE.jpg
 
Feuilletant les pages j’ai particulièrement apprécié les créations graphiques d’un couple de graveurs, Simone et Henri Jean. Revue d’art, autant que de poésie, Saraswati.
Dans un entretien (réalisé avant) ils expliquaient leur travail à deux, les rencontres et influences, dont un lien avec le Japon. 
Sur les artistes… 
Pour découvrir les œuvres… Galerie
 
J’ai beaucoup aimé aussi les graphismes de Michel-François Lavaur (poète, dessinateur, éditeur de la revue Traces, de manière artisanale). Ainsi celui de la 4ème de couverture, et celui qui est repris sur plusieurs pages, en leitmotiv, inscrivant un rythme. C’est géométrique et cela me fait penser à des créations amérindiennes ou aborigènes, riche univers intérieur. J’aime un visage, page 2, car très stylisé, qui fait intervenir la géométrie aussi. Poète il ne répondait pas aux questions, là, mais il y a un texte de lui, que je  cite dans la note suivante. Son site est passionnant, associant la revue Traces (qu’il avait créée et éditait) à son écriture poétique et à ses créations graphiques. La page de sa biographie mène à sa bibliographie, qui est précédée d’un texte de lui où il prône le choix d’une auto-édition artisanale (et dit son peu de goût pour la sollicitation d’autrui pour être publié, tout en disant qu’il accepte d’être invité à le faire, si on aime ce qu’il écrit...). Il faut voyager dans ce site, c’est une riche galerie virtuelle, où découvrir des formes comme les "tondi", dessins ronds, et on peut lire ses poèmes brefs, ses haïkus. Lui aussi dit, comme le couple des Jean, une affinité avec le Japon, au point de vouloir en apprendre la langue.
 
Sur cette page d’un numéro de la revue Traces (N°63) on peut voir un de ses dessins, et les créations graphiques qu’il réalisait pour la revue, dans l’esprit du nom ‘Traces’, accent mis sur le trait. Il y a aussi sur cette page de sommaire un texte de lui sur la peine qu’on a au décès de gens qu’on connaissait par leurs textes et sur ce qu’est connaître ou pas… En cliquant sur ‘sommaire’ (en bas de page) on trouve un intéressant complément de présentation.
 
Note, sur Michel-François Lavaur, revue Décharge, après son décès...
 
Parmi les auteurs j’ai repéré ceux que j’ai beaucoup lus, comme Jacques Ancet. Ceux que j’ai lus et rencontrés, comme Anne-Lise Blanchard. Ceux qui me sont chers pour leur écriture et leur rôle, ainsi deux de mes éditeurs en revue, Jean-Luc Maxence (Les Cahiers du Sens) et Jean-Claude Tardif (À l’Index). Alors, évidemment, j’ai été plus attentive à certaines réponses qu’à d’autres. Cependant cette lecture est un voyage qui provoque un  questionnement parallèle, et toutes les réponses interpellent. En couverture le choix d’une citation de Charles Baudelaire affirme la volonté de reconnaître chacun dans sa spécificité : "Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun c’est son génie."
Et j’ai aimé que soit cité Jean-Pierre Siméon dans l’éditorial de Silvaine Arabo, lui qui est un inlassable défenseur de l’importance de la poésie. Dans la phrase citée, pour conclure l’éditorial, il parle d’un "empêchement" propre à la poésie française, ce formalisme sec qui refuse l’élan du chant. Piège idéologique, mental, qui en rejoint d’autres, similaires, je crois, et il a bien raison de le rappeler. C’est un écho parfait pour appuyer Baudelaire mis en exergue, je trouve. Car la poésie formaliste (ou esclave de modes) considère que le chant lyrique véhicule des clichés, et que le souffle est à proscrire. (Ne serait-ce pas parce que le souffle demande une maîtrise de la langue qui n’est pas toujours celle des faiseurs de bribes froides ? Et parce que le souffle vient de l’intelligence du cœur, de l’acceptation d’une plongée dans l’émotion, sans peur des ombres, car d’elles naît ce qui luit). 
 
Les auteurs qui répondent là sont fidèles aux exigences du départ. Ils savent dire "je", s’interroger, affirmer ou dire non. 
 
Je ne vais pas reprendre toutes les réponses. Deux cent pages ne se résument pas (les questions de Silvaine Arabo, oui). Mais je vais saisir des fragments. 
 
.1. Pourquoi écrire de la poésie ? À cette question Jacques Ancet répond que s’il le savait il croit qu’il n’écrirait plus. Sa conception de la poésie est large, et il parle d’écrire "l’innommé". L’écriture est pour lui le rythme et la voix d’un corps. Le mouvement du vivant. Refus du classement artificiel en genres. Il cite Mallarmé et Pasternak, qui l’affirment aussi.
Certains parlent d’un événement dans leur vie, d’autres de lectures qui ont déclenché l’appel du poème. Serge Wellens, lui, note l’importance du silence en poésie, ce silence, dont Guillevic (qu’il cite) dit que le poème le sculpte. 
.2. Le mot ? Refus, par Jacques Ancet, du "fétichisme du mot", car pour lui c’est "entre les mots" que se produit le travail d’écriture. Pour d’autres le mot est passage, ou clé, outil, son, graphisme, ou support d’imaginaire. Ou "matériau" (Jean-Claude Tardif). Christophe Forgeot cite François Cheng sur l’importance de "nommer". 
.3. D’où émane le poème, corps, coeur, mental ? Quel schéma ? Pour Jacques Ancet, pas de distinction, et tout ramène au corps. Pas de schéma "prédéterminé". Plusieurs évoqueront le corps. Et certains rappellent le rôle de l’inconscient (Jean-François Hérouard, Jean-Luc Maxence).
.4. Genèse d’un poème ? C’est encore, là, en Jacques Ancet que je me reconnais plus. Il parle d’une "pulsion sonore", d’une "vision dans l’écoute". Sans s’appuyer sur un poème ("ce serait trop long"). Et l’essentiel étant dit c’est suffisant pour saisir ce qui compte. Bernard Grasset, lui, ne donne qu’une indication (des mots "récoltés") ne voulant pas trahir le travail de "l’artisan" qu’est aussi le poète. J’ai été moins intéressée par les récits, plus techniques, de genèses de textes précis. 
.5. Des règles en poésie ? 
Beaucoup, comme Philippe Biget, récusent "les codes". Pas ceux, plus rares, qui s’attachent à des genres codifiés, justement. Mais je partage, en lectrice, le goût de Jean Chatard pour l’alexandrin ("le plus beau vers que l’on puisse imaginer"). Même si, quand on écrit, y compris dans le souffle de la prose, l’alexandrin sache se glisser, clandestinement, car le corps s’en souvient.
.6. Des missions, la poésie ? Est-elle ascèse, nécessité ? "Une nécessité et une forme de méditation", écrit Jacques Ancet, Mais toute sa réponse est précieuse.  Donc je poursuis un peu la citation : "Une manière, par le langage, d’être pleinement présent ici et maintenant". Il parle de "s’effacer comme personne privée", de "faire le vide’". Pour que "quelque chose puisse apparaître".
L’expression "pas de mission" revient souvent dans les réponses qui suivent. Et plutôt, aussi,la mention d'une "nécessité". Pour Michel Cosem l’essentiel c’est de ne pas "aliéner la liberté du poème". Jean-Claude Tardif dit, juste formule paradoxale, que la poésie est "l’inutile nécessaire". Plusieurs parlent de spiritualité. Et Jean-Luc Maxence le développe de manière particulière, en reliant cela, en jungien, au processus d’individuation, qui passe aussi par l’écriture "de l’être que je tente d’être". Il l’associe aussi à sa passion pour la poésie des autres, ce qui a fait de lui un éditeur. Bernard Grasset oppose la technicité matérialiste à "l’écoute du mystère". Christian Monginot développe plus que d’autres sa réflexion sur des aspects qui peuvent paraître contradictoires mais ne le sont pas. Il utilise le mot de mission, mais pour l’idée  d’un "dévoilement" "éthique" et "cognitif" de notre être pensant. Il garde la notion d’ascèse (comme capacité de faire des choix) et celle de nécessité, mais pour une analyse profonde et subtile du rapport à la parole, à un "reste" à dire, qui ne peut l’être, et qu’il faut cependant "capturer". "Donner voix à ce reste" fait rejoindre poésie et spiritualité. Patrick Werstink, qui cite Lao Tseu pour introduire l’idée d’une poésie qui doit tout pouvoir étreindre ("il n’y a pas de zone privilégiée dans les aspirations humaines"), utilise une expression très intéressante pour définir alors la poésie, comme "élan rhizomique". Elle est pour lui "ascèse ludique", exploration , entre microscome (soi) et macrocosme (l’univers).
.7. Enseigner la poésie ? Réponses divergentes (et souvent décevantes). Il y a ceux qui en ont l’expérience, peu, et ceux qui voient cela de l’extérieur, en ignorants d’un domaine qui n’est pas le leur. Certains ont une vision fausse de ce que sont les enseignants (dont beaucoup sont eux-mêmes écrivains et n’ont donc pas besoin de faire appel à d’autres). Et une vison fausse des pratiques effectives, ne voyant d’enseignement que par la lecture des textes, avec parfois la méfiance de tout décryptage (et pourtant cela peut passionner, il y a des méthodes qui le permettent). Enfin peu pensent aux ateliers d’écriture, où la poésie se pratique, se crée. (Les mentionnent notamment

Lire la suite

17 octobre 61, suite. « FLN, censure intestine », un article du Monde des livres

Voilà un article (et la postface d’un livre) qui donnent des clés précieuses pour comprendre un moment historique, ses suites, et de complexes réalités politiques…

« FLN, censure intestine », Le Monde des livres, daté 14-10-2011. Par Catherine Simon http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/10/13/fln-censure-intestine_1586849_3260.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20111014-[player_evenement]  :

"Marcel et Paulette Péju (soutiens inconditionnels  du FLN pendant les années 60…) avaient fini de rédiger leur livre sur le 17 octobre 1961 en 1962. Ils voulaient le publier ( il ne sera publié que maintenant, donc des années après, à l’initiative de l’historien Gilles Manceron, qui l’enrichit d’une postface expliquant l’étrange histoire de cet ouvrage…). Le livre, qui voulait témoigner et dénoncer un crime (celui de Maurice Papon et de l’Etat français) fut censuré… par le FLN (Ordre de Houari Boumédiène et Ahmed Ben Bella...).  Cette censure émanait de la ligne du FLN qui avait pris le pouvoir en éliminant politiquement et physiquement ceux qui ne partageaient pas sa vision de l’Algérie à construire - fondée sur une conception ethnique et religieuse de l’appartenance nationale… (Il ne fallait pas, pour cette ligne du FLN, risquer de mettre en avant un courant qu’on voulait repousser dans l’ombre - et qui avait été l’initiateur de la manifestation du 17 octobre. Plutôt sacrifier la mémoire des victimes."

( Parenthèse Trames nomades)... Habituelle méthode des pouvoirs : la France fait pareil avec les 26 mars et 5 juillet 62, pour ne parler que de deux dates de la même histoire algérienne –auxquelles on peut ajouter l’attentat du Milk Bar à Alger – dont les victimes doivent supporter de voir la télévision française rendre hommage aux terroristes qui posèrent les bombes – cause de morts et d’immenses catastrophes personnelles pour les victimes survivantes, méconnues).

"Le couple Péju obéit à ses maîtres idéologiques, et le livre ne parut pas, silence qui contribua à la chappe de plomb posée sur les morts du 17 octobre 1961. (Jacques Vergès, qui dément, bien sûr, aurait joué un rôle dans cette occultation, d’après Gilles Manceron). Les victimes l’auront été doublement : effacées par les luttes internes du FLN et les « faiblesses » du PCF et des partis politiques français."

cccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccc

Le LIVRE : "Le 17 octobre des Algériens", de Marcel et Paulette Péju, suivi de "La triple occultation d'un massacre", postface de Gilles Manceron. Ed. La Découverte.

ccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccc

A lire : « Pour une reconnaissance, pas une repentance ». Entretien avec Qassa Aïssi, Le Point, 17-10-2011 : http://www.lepoint.fr/monde/france-algerie-17-octobre-1961-pour-une-reconnaissance-pas-une-repentance-17-10-2011-1385700_24.php

Et j’ajoute (mise à jour) un titre suggéré par un internaute : " Les ratonnades d'octobre". Par Michel Levine, Editions Jean-Claude Gawsewitch, 2011. Il est d’ailleurs mentionné dans une liste de titres proposés par El Watan : http://www.djazairess.com/fr/elwatan/343617 

cccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccc

NOTE antérieure, du 18-10-2011 http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2011/10/18/le... 

Lire la suite

Contempler la terreur en soi... ou être (tenter d'être?) et agir.

terrorisme,terreur,conscience,être,méditation,sagesse,spiritualité,christophe claro,tarun tejpal,fabrice midal,gregory mutumbo,etty hillesum,yuval noah harariTerrorisme, terreur, nuit qui obscurcit aussi le regard qu’on porte sur le réel. Il y a des faits et il y a la course aux informations, ou plutôt aux hypothèses qui précèdent les informations. Hâte de beaucoup à interpréter avant même de pouvoir nommer (réseaux sociaux, chaînes en continu). Théâtre vain des certitudes et des projections. Fascination pour la peur, la sienne et celle des autres. Au point qu’on sent parfois dans des mots et des phrases une malsaine jubilation à voir conforter par un fait dramatique une opinion qui le précédait. Il n’y a plus alors de place en l’être pour l’empathie authentique. A cela opposer la lenteur. Légitimes sont les émotions et la tristesse devant l’horreur et la souffrance, mais pas que s’y glisse une sorte de complaisance à se regarder être bouleversé, ni une satisfaction de l’ego à se reconnaître dans des miroirs conformes aux croyances communes, y compris quand elles s’affirment dans d’apparents schémas « d’incroyance ». Comment penser, quand on a lu les analyses contradictoires des uns et des autres, observé les postures, vu les polémiques, risqué la contagion des passions, pris distance en refusant l’obsession guerrière? Par la lenteur et le retour aux questionnements essentiels. Avec l’aide de quelques textes qui sont passés par le filtre de la méditation ou du recul silencieux… Comment agir? En pensant lentement, en dénonçant intégrisme(s) et fascisme(s), et idéologies de haine, d'où qu'elles viennent. Porter une autre parole...

CITATIONS…  

 « Non pas faire comme si de rien n’était, mais comme si rien ne pouvait nous empêcher d’être ». Christophe Claro, écrivain, tweet posé après le 14-07-16. (signé Claro).

« La vraie vie est multiple, complexe, impure : tous les bons romans sont là pour nous le dire. » Tarun Tejpal, cité par Florence Noiville, Le Monde, 02-11-12

« C’est notre propre humanité qui est comme attaquée et niée… Notre première réaction est sans doute de vouloir réagir immédiatement, mais en un sens très profond, dans une telle situation, il est bon de commencer par ne rien dire et garder le silence. Même si cela n’est plus très audible aujourd’hui, le silence, en son sens fort, n’est pas la négation ou la privation de parole, mais une manière très profonde et très digne de dire et de se tenir. Une manière profondément éthique d’être. » Fabrice Midal (enseignant de méditation, auteur, éditeur, co-rédacteur de la revue Ultreïa pour des chroniques diverses, sur la poésie notamment), post, page Facebook,  fragment d’un message posé après le 13 novembre 15 (page Facebook publique), et reposé après Nice. Site : http://www.fabricemidal.com/a-propos-de-fabrice-midal/liv... 

13 NOVEMBRE, 14 JUILLET… « Les temps actuels, par leur intensité, nous obligent à réaliser de profondes prises de conscience. La principale doit nous conduire à mesurer notre responsabilité dans le déroulement et le contenu du spectacle du monde. » (…) « Les temps ne sont plus à commenter avec effroi, stupeur, colère, indignation, résignation ou sentiment d'impuissance ce qui se joue devant nous, comme si cela était séparé ou indépendant de nous, comme complètement coupé de nos scénarios intérieurs. Car, que nous l'assumions ou non, ce qui se joue devant nos yeux est le fruit de nos entrailles. » (…) « Tout ce contre quoi nous luttons se renforce. Mettre toute notre énergie dans la riposte revient à focaliser nos efforts vers la haine et la peur. » (…) Nous sommes responsables de la façon dont nous regardons le monde. » (…) « Combien de temps allons-nous perdurer dans ces archaïsmes qui ont mené l'Humanité dans sa posture actuelle ? En vérité, la décision nous revient. Elle est intérieure. Elle est notre responsabilité collective et individuelle d'êtres humains dotés de conscience. » Gregory Mutumbo (ancien militaire que la guerre a transformé)… http://www.lasymphoniedesames.com/13_novembre.html 

« Ah, nous avons tout cela en nous : Dieu, le ciel, l’enfer, la terre, la vie, la mort et les siècles, tant de siècles. Les circonstances extérieures forment un décor et une action changeants. Mais nous portons tout en nous et les circonstances ne jouent jamais un rôle déterminant. Etty Hillesum, « Une vie bouleversée », Journal, 3 juillet 42.

Terrorisme, terreur, réactions. Par Yuval Noah Harari, historien, université de Jérusalem. Auteur de « Sapiens. Une brève histoire de l’humanité », Albin Michel. Une réflexion qui fait des détours et sort des chemins balisés par la fascination de la peur… A rebours des commentaires et analyses  les plus courants… http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20160331.OBS7480/la-s...

( Photo. © MCSJ. Affiche déchirée, symbole des fractures…)

Lire la suite

25/07/2016 | Lien permanent

Tisseurs de paix... Israël/Palestine. Violences, guerre, initiatives de paix... et élections.

israël,palestine,israéliens,palestiniens,juifs,arabes,paix,humanisme,livres,brice couturier,kamel bencheik,michel taube,david grossman,c.c.l.j.,the times of israël,waleed al-husseini,izzeldin abuelaish,laurent couson,yasmina khadra,nos larmes ont la même couleur,je ne haïrai point,l’attentat,une femme fuyant l’annonce,blasphémateurBeaucoup d’actualités dont je ne parlerai pas, ce serait vain -  ou cela a déjà été traité antérieurement (tags, si recherche, et catégorie Actu…). 
Mais trois séries d’événements m’ont fait beaucoup lire et communiquer ces dernières semaines, ces derniers mois même. Repoussant de jour en jour l’écriture des notes par refus de réaction dans l’immédiateté, qui ne porte qu’à l’agacement ou la colère, souvent. 
Cependant j’ai eu l’occasion de m’exprimer, et de m’informer. Et de voir que la complexité n’est pas ce qui peut le mieux se faire entendre. 
Premiers faits, que je vais traiter là. D’abord ceux qui sont liés au conflit israélo-palestinien. Constat, d’évidence, la violence de certains positionnements, les certitudes haineuses. Le goût qu’ont des esprits, aux certitudes confortables, de classer leurs interlocuteurs dans un camp à affronter. Et suivant qui parle on est dans l’un ou l’autre… 
 
.............................................................................
 
SOMMAIRE de la note
 
. D’abord, l’actualité, et comment en parler difficilement. Et le danger des engagements pour ou contre…
. Des initiatives de paix il y en a. Ainsi, lire Émile Shoufani, Comme un veilleur attend la paix
. Des analyses, pour éviter les débats stériles
. Tensions et réponses urgentes…
. Initiatives, actions pour la paix, le dialogue, contre les violences…
. Témoignages, musique, récits. Livres et art. (Israéliens et Palestiniens, ou pas).
. Citations. Edward Saïd
. Mise à jour. Articles. Courrier international et The Times of Israël
. LIENS. (Notes antérieures sur Israël-Palestine, dont deux mises à jour.
  Une, "Parcours de paix", pour des LIVRES,
  une, "Penser le conflit sans être le conflit", pour des SITES)
.................................................................................

israël,palestine,israéliens,palestiniens,juifs,arabes,paix,humanisme,livres,brice couturier,kamel bencheik,michel taube,david grossman,c.c.l.j.,the times of israël,waleed al-husseini,izzeldin abuelaish,laurent couson,yasmina khadra,nos larmes ont la même couleur,je ne haïrai point,l’attentat,une femme fuyant l’annonce,blasphémateurACTUALITÉ. Quand Israël reçoit des centaines de roquettes et réplique (en prévenant des cibles, pour évacuation), on ne voit souvent que les répliques, comme si les roquettes étaient légitimes. Et comme si le Hamas n’était pas un mouvement islamiste dont la Charte est antisémite, le régime d’oppression, et un pouvoir qui n’a pas l’intention de reconnaître l’existence du pays, pour l'instant. (On ne donne que rarement la parole aux dissidents : pourtant ils existent). Le terme « sionisme » est utilisé comme un argument, en totale ignorance de ce qu’il signifie. Critiquer les motivations des manifestations pro-palestiniennes est inaudible pour certains. (De ceux qui tolèrent des cris de haine et d’appel à la mort, de ceux qui ne réagissent jamais pour soutenir des musulmans - puisque la solidarité se veut identitaire ou en affinité identitaire - victimes de pouvoirs dictatoriaux ou de théocraties qui oppriment au nom de la religion, ou de groupes qui tuent leurs compatriotes au nom de Dieu aussi…). Non, préférence donnée à parler d’apartheid pour un pays où les Arabes israéliens sont représentés dans les institutions du pouvoir. Députés, partis. 

Mais quand on note les obstacles à la paix dans les choix, aussi, du gouvernement qui fut celui de Netanyahu, ou quand on critique la poursuite des colonies, ou quand on pointe la toxicité de courants extrémistes qui favorisent les tensions, d’autres ne sont pas non plus prêts à en tenir compte. Pourtant la presse israélienne, elle, ne craint pas de dénoncer ce qui est injuste ou problématique. (On ne peut en dire autant de l’expression critique palestinienne…). 

Cette actualité se vit sur un fond électoral. Netanyahu qui sentait qu’il jouait sa réélection (perdue), d’un côté. Le Hamas forçant l’AP à retarder les élections, de l’autre. Un contexte poussant à affronter, à provoquer. 

Cette note est la septième de la catégorie Israël-Palestine/tisseurs.de.paix Les deux dernières de 2015 ont été remaniées et mises à jour récemment. Nombreux liens. Livres pour l’une, sites pour l’autre. (Voir les liens en fin de note).

.................................................................................

Pour ma part je continue à être en accord avec la demande des mères qui avaient témoigné dans le livre Nos larmes ont la même couleur. Israélienne, l’une, Palestinienne, l’autre, toutes deux engagées dans le groupe des parents endeuillés militant pour la paix, contre les haines. Elles considèrent que ce que les étrangers doivent faire c’est soutenir les initiatives de paix, très méconnues souvent hors d’Israël. Ne pas importer le conflit.

Le danger des engagements pour ou contre un 'camp' dans le conflit israélo-palestinien, Amos Oz en parlait, en 2002, à l’occasion de la sortie de son livre Seule la mer. Propos rapportés dans le compte-rendu d’entretien du Monde du 7 mai 2002… CITATION. De la lutte contre le fanatisme, il disait qu’il fallait poursuivre le fanatique d’abord "à l’intérieur de soi-même" (famille, société, pays). Et il ajoutait… "C’est simple de manifester, même simpliste. Le cauchemar c’est de croire que le mal est ailleurs, chez les autres". (…) "Les Européens n’ont pas à prendre parti pour l’un ou l’autre camp. C’est contre-productif. Le seul choix est d’être pour la paix." (Les autres attitudes ne servant qu’à "encourager les extrémistes des deux côtés").

.................................................................................

Des initiatives de paix, il y en a. Autant qu’il y a des tensions tenant aux conditions de vie liées au conflit. Des initiatives et des signes divers démontant les clichés. Et c’est ce qui m’intéresse. Pas les débats stériles. Les faits précis,on les trouve le plus souvent dans la presse israélienne, notamment dans The Times of Israël, lisible en français… et newsletter quotidienne. Voir des exemples, plus bas dans la note (dont un qui est mentionné sur le site du CCLJ).

israël,palestine,israéliens,palestiniens,juifs,arabes,paix,humanisme,livres,brice couturier,kamel bencheik,michel taube,david grossman,c.c.l.j.,the times of israël,waleed al-husseini,izzeldin abuelaish,laurent couson,yasmina khadra,nos larmes ont la même couleur,je ne haïrai point,l’attentat,une femme fuyant l’annonce,blasphémateurTisseur de paix, Émile Shoufani, lui, qui, en 'veilleur' de paix, pensa à organiser des voyages judéo-arabes à Auschwitz. Dialogue et amour contre les haines. Et exercice de lucidité à communiquer, par, aussi, la critique des postures idéologiques figées qui transforment un conflit en guerre des religions. Lire son livre complète positivement la réflexion sur 'tisser' la paix. Comme un veilleur attend la paix, Albin Michel, 2002. La 4ème de couverture est lisible sur la page de l’édition (et reprise sur des sites de diffusion)… https://www.albin-michel.fr/ouvrages/comme-un-veilleur-at...

.................................................................................

Justement, débats stériles… Pour les éviter, la lecture de cette page de France Culture est tout à fait utile. Sur les paradoxes des positionnements et leurs motivations… Pourquoi de telles passions en Occident ? Par Brice Couturier… https://www.franceculture.fr/politique/pourquoi-ce-confli...

Utile, aussi, ce regard d’un chroniqueur dans Le Matin d’Algérie. Par Kamel Bencheik. Il insiste sur les responsabilités partagées et ne se fait aucune illusion sur les dirigeants palestiniens. CITATION… "La colombe de la paix ne construira jamais son nid dans cette région alors qu’aucune des deux parties n’acceptera de faire la moindre concession. Des deux côtés, on continuera de verser le sang des innocents et la haine grandira chaque fois un peu plus. A moins qu’un nouveau Yitzhak Rabin puisse de nouveau montrer le bout du nez en Israël et que les Palestiniens entendent se défaire de leurs dirigeants corrompus et de cet islamisme qui les enferme dans un bunker moral. Et que les uns et les autres puissent s’accepter en voisins respectables malgré les singularités et les paradoxes propres à chaque camp."… https://www.lematindalgerie.com/israel-palestine-limpossi...

Et enfin, cette analyse, qui ne fuit pas la complexité, sur Opinion internationaleNouveau gouvernement israélien : les faucons seront-ils les faiseurs de paix ? L'édito de Michel Taube...  CITATIONS… "On le dit souvent, et même on le constate comme une constante dans la politique des hommes : des conflits sociaux aux crises internationales, les durs, que l’on qualifie parfois de faucons, sont plus enclins à trouver des compromis et parfois à réaliser une « paix des braves », que les prétendues colombes. Dans le conflit israélo-arabe, c’est le leader historique du Likoud, Menahem Begin, qui fit la paix en 1978 avec le président égyptien Anouar el-Sadate, lequel avait voulu anéantir Israël cinq ans plus tôt, lors de la Guerre de Kippour. (…)Qui sera le faucon palestinien capable de reconnaître Israël en tant qu’État à majorité juive, de le faire devant son peuple, d’en tirer les conséquences pratiques en termes de coopération et d’échanges, comme cela se dessine entre Israël et les Émirats arabes unis ? On doute que ce soit le Hamas, et on sait que Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, est trop corrompu et affaibli pour être l’homme de la situation. Il n’est ni faucon ni colombe. Quelle que soit l’attitude du nouveau gouvernement israélien, il faudra peut-être attendre sa succession pour que puisse être tentée l’ultime chance de voir un État palestinien se créer en Cisjordanie (mais quid de Gaza ?). / Côté israélien, force est de constater que le gouvernement est une mélasse complètement invraisemblable allant de l’extrême droite à l’extrême gauche, et incluant même un parti arabe islamiste. Le premier objectif de cette coalition est atteint : dégager Netanyahou ! Il faut espérer que son ambition ne s’arrête pas là. (…) Où en seront les Palestiniens en 2023, lorsque Lapid, nullement perçu comme un faucon, prendra les rênes du pouvoir (si la coalition tient jusque là !) ? En seront-ils encore à se déchirer entre les islamistes fanatiques du Hamas, soutenus par Téhéran et le Qatar, qui aspirent à tuer tous les Juifs et imposer la charia universelle, et les pantins corrompus de l’Autorité palestinienne, tenant d’un double discours qui a fini par exacerber de nombreux pays arabes ?(…) Les démocraties ne se font jamais la guerre, raison pour laquelle l’émergence d’une vraie démocratie palestinienne faciliterait grandement la quête de cette paix si attendue et encore si lointaine. Espérons alors que le Moyen-Orient entre peut-être dans une nouvelle ère…"… https://www.opinion-internationale.com/2021/06/22/nouveau...

Une tribune publiée en mai, France, pour exprimer le refus des choix identitaires et des expressions de haine au sujet du conflit Israël-Palestine (importé en France de manière plus que problématique). L’article n’est pas lisible intégralement en ligne, mais l’essentiel est dit dès le titre et le début… Le Monde… https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/31/nous-refu...

Grand changement de gouvernement. Difficile à estimer pour nous, de l’extérieur. Cependant, globalement, que Netanyahu soit éliminé est plutôt apprécié par tous ceux qui espèrent des changements. Huit partis sont représentés, dont un dit ‘islamiste modéré’ (oxymore, mais pourtant réalité, due à la proportionnelle, accueillie comme une avancée dans le dialogue… à suivre). Voir l’analyse du CCLJ belge… (Juifs laïques de Belgique)… https://www.cclj.be/node/14172 

.................................................................................

Tensions. Sur cela les analyses ne manquent pas… Initiatives de paix urgentes, dit le journal, The Times of Israël, qui sait qu’elles existent déjà. Des photographies en illustrent deux. Une marche de la paix organisée ensemble (Israéliens juifs et arabes), le 5 juin 2021 à Tel Aviv, et un match de foot organisé par un Palestinien de Cisjordanie. CITATION…  "Tandis qu’un grand nombre d’efforts entrent dans la catégorie de cette construction patiente de la paix entre Israéliens et Palestiniens, plusieurs groupes impliqués dans le secteur tentent de renforcer le dialogue entre Juifs et Arabes israéliens par le biais de programmes collaboratifs sociétaux. / Certaines initiatives utilisent la technologie pour renforcer les liens tandis que d’autres accordent plus de place au dialogue. Certaines existent seulement sur le territoire israélien, et d’autres s’étendent au-delà des frontières du seul État juif."… Après les émeutes dans les villes mixtes, les initiatives de paix sont urgentes…  https://fr.timesofisrael.com/apres-les-emeutes-dans-les-v...

Dans cet article le journal fait le point sur les attaques de roquettes et la réaction du pays. Mais il insiste aussi sur les tensions internes sans occulter le rôle d’extrémistes juifs israéliens, ni les causes sociales des tensions provenant d’Arabes israéliens.  Il présente comme une priorité la lutte contre les extrêmes des différentes communautés et la correction des injustices et manques… Le titre est dur (‘vicieuse rupture interne’...).  https://fr.timesofisrael.com/israel-le-hamas-et-notre-vic...?

.................................................................................

Initiatives, actions, faits à valeur symbolique... 

Un autre rassemblement pour la paix, qui avait réuni des milliers de personnes… Tel Aviv : Des milliers de Juifs et d'Arabes se rassemblent pour la coexistence. The Times of Israël… Était présent l’écrivain David Grossman… Le 22 mai 2021. CITATIONS… "Des milliers de personnes ont manifesté, samedi soir, dans le centre de Tel Aviv, appelant à la coexistence entre Juifs etArabes et à une solution à deux États au conflit israélo-palestinien. (…) Scandant« c’est notre foyer à tous » et « nous sommes solidaires sans haine et sans peur », les manifestants ont défilé de la place Rabin, à TelAviv, jusqu’à la place du théâtre Habima. Là-bas, la foule rassemblée a écoutéles discours de deux des organisateurs du mouvement, Itamar Avnery et Sally Abed, ainsi que les interventions de l’auteur David Grossman et du député de laListe arabe unie Ayman Odeh."… https://fr.timesofisrael.com/tel-aviv-des-milliers-de-jui...

Mai 2021. Action des femmes de Jérusalem sur Facebook. Protestation contre les violences… The Times of Israël… https://fr.timesofisrael.com/des-femmes-de-jerusalem-prot...

Le CCLJ donne des informations sur des faits qui peuvent appa

Lire la suite

22/06/2021 | Lien permanent

1. À L'INDEX n°37. Faire revue (Jean-Claude Tardif). Donc offrir la poésie ”à la présence du monde” (Jean-Pierre Chérès)

à l’index,à l’index 37,poésie,jean-claude tardif,jean-pierre chérès,henri pichette,lelivreadire.blogspot.com,le livre à dire"Pour moi le poète n'est qu'un instant, une fugacité, un mot égaré qui nous grandit, nous fait advenir. La seconde d'après il redevient vulgum pecus, factotum, quidam et citoyen ; homme ordinaire dans une vie qui l'est tout autant. C'est cet instant, ce souffle court qui le travaille, le taraude et le projette brièvement ailleurs qui le fait et le gardera poète."
 Jean-Claude Tardif, "Au doigt et à l'oeil" (Avant-propos)
 
Je pose enfin la recension de ce numéro de la revue A L’Index, qui m’est particulièrement chère. Alors que le numéro suivant vient de sortir (passionnant dossier sur Michel Mourot, photographe et écrivain). Pourquoi ce décalage de temps ? Je sais et ne sais pas. Des tas de travaux en retard, dont certains demandent beaucoup de silence, de temps de regard intérieur (dont intense réflexion sur l’art photographique : mon art poético-photographique, pour un projet en chantier). Et il y a, dans l’écriture, des moments de maturation où il faut accepter de ne rien faire. 
Mais, réflexion faite, et après relecture des textes et poèmes que je préfère, je crois y être entrée autrement, plus que je n’aurais pu le faire avant. Lire et oublier, même soi (sa propre écriture...), puis relire, c’est toujours autrement, et plus. 
J’occupe une dizaine de pages dans ce numéro, avec deux amples poèmes, dont je noterai les titres et des bribes,  à la fin de ma recension en trois notes. (Lien avec cette revue, et son esprit, depuis 2013, moment où je fus invitée à partager  ce "lieu" d’écriture, avec d’autres qui le fréquentaient depuis longtemps. De ces rencontres heureuses, qui comptent...). 
 
Ici, comme toujours, l’introduction de l’éditeur (et écrivain) Jean-Claude Tardif. Et, comme à chaque fois que je lis son avant-propos, je pense que regrouper toutes ces pages ferait un passionnant livre sur la poésie, sur les questions que se pose qui écrit et publie. 
Il dit une triple réalité. Et le lisant, le relisant, j’en profite pour réfléchir encore à ce qu’est écrire. C’est cela que les textes provoquent : penser à partir d’eux.
Il exprime une lassitude, d’abord, sans doute celle de celui qui est sollicité par l’envoi de textes qu’il peut ne pas aimer. Lassitude qui fait écho à la mienne (autre, car autre vécu) devant la multitude de poèmes que donnent à lire, sur divers réseaux sociaux ou blogs, leurs auteurs. Textes majoritairement décevants par leur médiocrité, mais souvent adulés par des lecteurs rapides (montrant qu’ils aiment pour être aimés aussi ?). Phrases jetées dans l’écriture du jour, loin du silence et de l’épreuve du tiroir. Trop de textes (pourquoi tant quand l’oeuvre de très grands tient parfois en trois ou quatre livres essentiels?). Et ce qui est regrettable c’est aussi que des diamants sont perdus dans la masse. Mais eux viennent, ces diamants, sauf exception, de publications annoncées, citations pour dire un recueil, passé, lui, par le temps du tiroir et le comité de lecture, ou le regard d’un éditeur. On ne peut lire des masses de pages (ou il faudrait choisir de sacrifier les livres). Et que devient le regard sur le monde, cette présence au monde chère à l’équipe de la revue À L’Index ? Et voilà que relire le questionnement de Jean-Claude Tardif (présent ici, sur ce blog, par une recension de livre, en plus de celles de la revue, et présent bientôt par d’autres lectures en attente - car écriture qui compte), voilà que cela me ramène à des questionnements et à des paradoxes. Car si d’autres montrent trop je suis (peut-être) dans un excès contraire. Et de ces réseaux sociaux en partie problématiques (ou de ces blogs) j’ai reçu aussi l’émerveillement de très belles découvertes : écritures authentiques, lumineuses, dont on sent l’exigence méditée (même si c'est peut-être un texte écrit l'instant d'avant). 
Jean-Claude tardif, dans ce qu’il dit de cette sorte de lassitude, parle de "moulins infatués" (ceux qui sollicitent, sans doute, ou ont d’eux une opinion qui ne laisse pas de place au doute). Je pensais, juste avant de relire, à la question du mirage de l’ego. Et pour avoir animé, pendant des années, des ateliers d’écriture, je sais que de très belles pages peuvent sortir des mains de collégiens ou d’étudiants, qui ne prétendent pas pour autant être des "poètes", des "auteurs". Et sachant cela, l’ayant vu si souvent, j’ai toujours pensé qu’il fallait, pour faire "oeuvre", un au-delà de ces démarches, un long cheminement qui justifie que ce soit... "plus". Au risque que rien ne soit, à force de retrait. Car c’est aussi devenir, soi, ce "plus".
 
L’autre réalité dont parle l’éditeur, dans son texte préliminaire, c’est la joie. Des découvertes, rencontres d’écritures auxquelles il trouve de la force de sens. Des retrouvailles, voix qu’il connaissait, et qui reviennent offrir des textes qu’il aime.
 
Et enfin, c’est le questionnement. La revue pourra-t-elle se maintenir ? Les abonnés seront-ils fidèles ? Inquiétude permanente de tous les éditeurs de revues. Même si celle-ci a de très nombreuses années de vie, beaucoup de noms passés par là, des centaines et des centaines de pages produites, et qui resteront. Ce doute est plus que justifié, quand on sait qu’en 1984 il existait 548 revues littéraires, et qu’en 2012 il n’y en avait plus qu’une centaine (enquête de l'éditeur Jean-Michel Place, rappelée par Le Magazine littéraire de février 2012 - et nous sommes en 2019…). Or sans revues la poésie ne peut exister. C'est le laboratoire des éditions (et des auteurs). Ce sont des lettres envoyées, comme bouteilles à la mer, aux lecteurs (poètes ou pas).
 
Ces trois réalités inscrites, cela l’entraîne vers sa réflexion permanente (qui est autant celle de celui qui publie les autres que de celui qui écrit et est publié par d’autres…). Car, au bout du compte, qu’est-ce donc que la poésie ? Tant de livres existent qui tentent de définir cet art, et tant de questions demeurent. Il dit ne pas pouvoir, finalement, le dire (il l’a fait pourtant dans bien des pages, en questionnement renouvelé). Mais il ajoute qu’il sait ce que la poésie n’est pas. Car si elle est "un souffle", "un instant", c’est qu’elle est l’exceptionnel moment où faire advenir la densité vraie du poème "projette ailleurs". Ce qu’elle n’est pas, donc, c’est cette écriture sans le souffle, sans ce miracle de l’instant. Et il cite Henri Pichette : "La poésie est une salve contre l’habitude". Salve. Force qui habite soudain l'être, et transfigure. Mais aussi violence contre soi, pour se défaire des facilités médiocres. Se désapprendre. La poésie ne serait pas ce qui nous laisserait glisser dans les pas de nous-mêmes, du nous d’hier qu’on n’interrogerait pas. 
 
En quatrième de couverture, toujours, le paragraphe de Jean-Pierre Chérès (et tant mieux, car c’est excellent, comme un  manifeste, une charte, que je relis à chaque nouveau numéro). Le rappel du rapport au présent. Et la notion de don "corps et esprit à la présence du monde". La poésie ? C’est "ouvrir en permanence ses antennes sensibles à l’univers". Présence au réel et à autrui, c’est l’éthique de la revue. 
 
Je relis, pour cette recension, ce que j’ai déjà lu et relu. 
Note suivante, mon parcours des textes et poèmes (surtout), parcours intuitif, selon mes préférences (subjectives), donc non exhaustif. Puis, troisième et dernière note, réflexion sur mon écriture, à partir des poèmes publiés là.
 
MC San Juan
 
LIENS
Vers la note de parution (et informations pour se procurer la revue)... http://lelivreadire.blogspot.com/2018/09/a-lindex-n37-paraitre-en-octobre.html
et infos diverses... 
À L’Index éditeur de livres. Coll. Les Plaquettes (recueils, textes et photographies ou dessins ou encres). Même lien, livres publiés comme hors série (hors abonnement) de la revue. Ainsi "Quelqu'un d'absent", de François Vignes.
Commande : Le livre à dire, Jean-Claude Tardif, 11 rue du Stade, 76133 Épouville. La revue, 17€, port compris.

Lire la suite

03/05/2019 | Lien permanent

”La mort n’est point notre issue”. Parole de poète, François Cheng

GLOIRE ICI CHENG.jpg"La mort n’est point notre issue,
  Car plus grand que nous
  Est notre désir, lequel rejoint
  Celui du commencement,
  Désir de la Vie."
  François Cheng, La vraie gloire est ici
 
AME CHENG.jpg"L’âme n’est pas seulement la marque de l’unicité de chaque personne, elle lui assure une unité de fond, et, par là,   une dignité, une valeur, en tant qu’être."
François Cheng, De l’âme
 
ENFIN ROYAUME CHENG.jpg
 
 
 
 
 
 
 
 
"Ce que tu donnes trace une voie
 Te menant plus loin que tes pas."
  François Cheng, Enfin le royaume
 
Sur plusieurs moments de parole du poète, La Grande librairie (2015, 2016, 2018). 
2019... J'avais mis, dans la note sur l'incendie, le lien vers l'émission "Spéciale Notre-Dame", où François Cheng est présent. Je le remets ici... https://www.youtube.com/watch?v=s49jQRLDFn4 
Dans La Grande librairie, l'émission de François Busnel, en novembre 2015, François Cheng parle de son livre,
"La vraie gloire est ici" (Gallimard, 2015), de la poésie, de la création, et de vivre "ici et maintenant" l’instant présent. "Vivre est un triomphe du Tout sur le rien, malgré tout" (comme, le rappelle-t-il, le dit Rilke à un jeune poète, Jules Supervielle, en lui écrivant une semaine avant sa mort : "en dépit de tout, la vie est une gloire"….). La "gloire" est la splendeur de la nature, et des "hauts chants" des êtres humains.
Il parle de la "concentration en soi", d’une sorte d’ascèse qui rend cela possible. Les poèmes ont pour but, dit-il, de révéler cela, les paradoxes de la présence, entre souffrances, épreuves, ténèbres donc, mais lumière des rencontres (avec les êtres ou avec une transcendance)… Et même la mort, la perspective de la mort,  nous offre selon lui la possibilité d’atteindre le sens de tout cela. Y compris dans le travail sur la langue ("épurée"). Et "rien ne vaut la vie" , "même si la vie ne vaut peut-être rien" (il cite alors André Malraux), et même si la tragédie est là (y compris dans la détresse de la misère, pauvreté que le poète a connue) : mais toujours le message de la vie est là aussi, cet "humus" Et l’ailleurs de Rimbaud est, pour lui, "toujours un ici et maintenant". François Busnel insiste sur la manière dont François Cheng dépasse les paradoxes qui opposent souffrances et joie.
Car "La mort n’est point notre issue" (début d’un des poèmes)… Sans la mort, dit-il, "nous n’aurions aucune perspective de transfiguration, alors que la mort nous offre la chance d’atteindre une autre forme d’être, un ordre supérieur d’être." "Rien ne vaut la vie, il insiste, car ‘il y a cette unicité de l’être’.
VIDÉO (extrait de La Grande librairie)…
"La vraie gloire est ici", page éditeur, Gallimard… 
 
Autre moment de La Grande librairie (autour du livre "De l’âme", écrit avec l'intention de réhabiliter ce mot (tabou, presque, en Occident). "Souffle vital", explique-t-il, qu’on retrouve partout (ainsi dans le chi chinois,ou le souffle du latin et des autres cultures). L’âme est "la marque de l’unicité de chacun de nous", liée à une forme de "transcendance". "L’esprit et l’âme sont intimement liés, entrelacés". François Cheng évoque des auteurs comme Malraux et Camus (pour une lettre) qui, parlant des nazis disait qu'ils tentaient de "tuer l’esprit et l’âme". Et c'est cela qui est le sens principal, tuer l'âme. C'est important, pour François Cheng, qu'Albert Camus ait utilisé ce mot et dise ainsi quelque chose d'essentiel. Il aimerait que ce texte soit beaucoup lu.
VIDÉO. La Grande librairie, 2016...
"De l’âme", page éditeur, Albin Michel (une correspondance)…
 
Et, sur un autre ouvrage, "Enfin le royaume", recueil de quatrains, La Grande librairie, février 2018...
On entend d’abord le témoignage de Dany Laferrière, qui dit la part d'écorché vif de François Cheng, qui acquiesce (disant qu’il peut avoir du mal à dormir pendant des jours à cause d’un fait divers bouleversant). De la poésie il dit que celle qu’il aime est celle des poètes de l’être, et il cite Dante. À propos du quatrain il parle d’une lignée de poètes, comme Rimbaud, Nerval, Michaux, Char, poètes "diamantaires". L’écriture du quatrain demande, dit-il, une aimantation (il avait évoqué un instant avant, la "cristallisation"). Il cite aussi Jeanne d’Arc, ce qu’elle a dit aux juges : "Puis vint cette voix, environ l’heure de midi, au temps de l’été, dans le jardin de mon père". C’est un quatrain parfait : (5-7-5-7). Dont il dit que tous les Français devraient le savoir par coeur.
VIDÉO (La Grande librairie, février 2018, extrait)… 
"Enfin le royaume", page éditeur, Gallimard...
 
Et encore, retour à 2016. "Le livre qui a changé ma vie" Le choix de François Cheng n’est pas un recueil de poèmes, mais "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust. Choix d’écrivain, car ce qu’a dit Proust sur l’écriture lui a donné confiance en la possibilité de tout transformer par l’écriture, de se "réconcilier avec la vie". Par cette affirmation : "La vraie vie est une vie vécue et repensée et recrée par l’écriture".
 
MC San Juan
 
Réponse au commentaire (transmise aussi directement en MP sur FB).
Merci pour ce message, qui aide à penser la démarche, à s'interroger.
Oui. Comme c'est interrogé dans un commentaire, ces notes, ces messages sont pour faire signe de sens, d'espoir, en s'appuyant, ici, sur la parole d'un grand poète de l'être. Nécessaire cette alternance avec les colères contre les atteintes multiples aux droits (dissidences, certains pays) et la résurgence de pensées et écritures fascistes (cf. mes notes au sujet de chroniques sur Céline : Céline et l'abjection et Céline, voyage au bout du nazisme). Je crois, comme la géographe Sylvie Brunel (page dans Le Monde du 26 juillet 19) que nous devons "remettre un peu de sérénité dans nos existences". Mais il n'est en aucun cas question de "fuir le monde". On ne libère personne (sauf à agir pour sortir de vrais murs des dissidents), on peut juste travailler à être plus libre soi-même, à être plus vrai. C'est le sens de la parole de François Cheng, entrer dans la profondeur de l'être. Quand à Fred Vargas, elle ne m'intéresse en rien. Et ce qu'elle devait entendre au sujet de son protégé terroriste, des intellectuels italiens (informés et concernés) ont répondu. Et c'est suffisant.

Lire la suite

3. ANTISÉMITISME. Des LIVRES pour le combattre idéologiquement… (dossier, note 3/5)

antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaumUn jour viendra, c'est sûr, de la soif apaisée, 
nous serons au-delà du souvenir, la mort 
aura parachevé les travaux de la haine, 
je serai un bouquet d'orties sous vos pieds, 
– alors, eh bien, sachez que j'avais un visage 
comme vous. Une bouche qui priait, comme vous.
Benjamin Fondane, assassiné en octobre 1944 à Auschwitz-Birkenau
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum"Sur l’antisémitisme / Les origines du totalitarisme", Hannah Arendt.
Tenter de comprendre ce qui ne peut se saisir, ce que "rien de précédent" n’aide à penser...
Page éditeur, Seuil... https://bit.ly/2VcwEQb
 
Alain Finkielkraut, bibliographie, page éditeur, Fayard...
 
Alain Finkielkraut, "Le Juif imaginaire", Seuil
Identité héritée, identité entre recherche des repères dans l'Histoire et désir d'en intégrer les diverses formes,
en se chargeant de mémoires et d'expériences qui ne sont pas soi et le sont pourtant.
Le cheminement entre "l'ostentation" et la "fidélité". 
Voyage intime dans la subjectivité qui construit petit à petit un être intérieur fait de culture et de valeurs.
Ontologie de l'identité.
Le judaïsme et la judéité, dimension juive du "Je" qui sent et pense aussi à partir et à travers une archéologie de
sens multiples accumulés par le temps, médités et "pris pour soi".
Et en soi l'universalité, aussi. Questionnée. 
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum,xénophobie,haine,carolin emckeEn terrain miné (dialogue épistolaire entre Alain Finkielkraut et Élisabeth de Fontenay). 
Page éditeur, Stock… https://bit.ly/2BO4FPw
Article (positif) du JDD sur cet ouvrage. (Élisabeth de Fontenay, sait que la "vérité gagne à parler par plusieurs bouches à la fois ».)  La lecture de l’ouvrage permet, montre l’article, de nuancer la perception des positions parfois abruptes d’Alain Finkielkraut, à travers ce regard amical d’estime qu’est celui d’Élisabeth de Fontenay, regard pourtant souvent divergent.
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum,xénophobie,haine,carolin emcke,élisabeth de fontenayLa seule exactitude, d’Alain Finkielkraut,  éd. Stock, 2015, et édition augmentée, poche, Folio Gallimard, 2016 (avec une postface inédite de l’auteur).
Citation… "Les années trente, dit-on, sont de retour. L’ordre moral sort des catacombes, la crise économique pousse à la recherche d’un bouc émissaire et l’islamophobie prend le relais de l’antisémitisme. Cette analogie historique prétend nous éclairer : elle nous aveugle. Voulant lire ce qui arrive à la lumière de ce qui est arrivé, elle en occulte la nouveauté inquiétante.". Lien... 
 
Pierre-André Taguieff, plusieurs livres de ce philosophe (et politologue).
Ils abordent tous les sujets qui permettent de réfléchir rigoureusement à ce qui est en jeu dans ce qui crée et favorise l’antisémitisme et le complotisme. 
 
P-A Taguieff. "La force du préjugé. Essai sur le racisme et ses doubles". Réflexion sur le racisme et l’antiracisme. Penser philosophiquement un sujet obscurci par des tabous et fonder autrement l’antiracisme…
Page éditeur, Gallimard… https://bit.ly/2tqK677
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaumP-A Taguieff. "17 thèses sur l’islamisme, l’anti-islamisme et l’islamophobie"…
Une synthèse rigoureuse, qui résume une pensée, et donne des repères…
Blog, Le Huffington Post... https://bit.ly/2TXP7iW
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum"Réflexions sur la question antisémite", Delphine Horvilleur. Présentation éditeur, citation... "L'antisémitisme tel qu’il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives. Dans tout ce corpus dont elle fait l’exégèse, elle analyse la conscience particulière qu’ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, et de ce dont elle « charge » le juif"...
Page éditeur, Grasset... 
 
André Versaille traite indirectement de l'antisémitisme puisqu'il affronte la pensée de l'islam et de l'islamisme en refusant les dénis des intellectuels de gauche, qui rendent les Européens (et donc les Français, donc les Français juifs) responsables des dérives islamistes et donc des crimes des djihadistes, déresponsabilisés, eux. Miroir pervers de la culpabilisation... Et cela fait échouer les analyses et les "réponses". Or il faut aller à la source idéologique, et c'est ce qu'il fait, point par point. ("Les musulmans ne sont pas des bébés phoques"). Travail sur Voltaire, en parallèle. Et tout cela disponible en ligne. On peut tout trouver à partir de son SITE, qui renvoie aussi au BLOG. Une pensée de gauche qui met en question les aveuglements de la gauche. C'est approfondi et pourtant très lisible. Pour tous.
Cet entretien est éclairant (sur le site du CCLJ belge)...
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaumContre la haine, plaidoyer pour l’impur, de Carolin Emcke "Quelque chose a changé" (...) "On hait désormais ouvertement et sans vergogne."
Page éditeur, Seuil... "Carolin Emcke conduit une analyse à la fois littéraire et philosophique des contextes qui expliquent la haine xénophobe, raciale, sociale et sexiste minant nos sociétés."...
 
Jean Birnbaum, qui a beaucoup de divergences avec Alain Finkielkraut, dans la manière d'envisager l'identité, a une démarche qui rejoint (autrement) celle d'André Versaille. Lui aussi rejette le déni.
Ses éditoriaux littéraires posent aussi des repères. Un livre traite de l'oubli de la religion (de toutes, de la dimension religieuse dans la vie des individus et des peuples, et dans le domaine politique - qui ne peut, dit-il, être pensé sans tenir compte de cet aspect).
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum,xénophobie,haine,carolin emcke"Un silence religieux/La gauche face au djihadisme", de Jean Birnbaum...
Cet entretien permet de rendre compte du point de vue qui a mené à ce travail...
La gauche, l'identité...
 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum"Les territoires perdus de la République", de Georges Bensoussan.
Préface d'Alain Finkielkraut.
Constat et dénonciation du déni au sujet de l’islamisme,ses offensives
et ses effets tragiques…
Page éditeur, Gallimard...https://bit.ly/2S8fy3S
 
"Le Nouvel antisémitisme en France". Collectif 
(L.Ferry, P.Bruckner,Ph. Val, M.G.Wolkowicz,B.Sansal,
J-P Winter, G. Bensoussan
)

livre préfacé par Élisabeth de Fontenay
Page éditeur, Albin-Michel...https://bit.ly/2SJXlPd
BIBLIOGRAPHIE thématique. 
150 livres abordant l’antisémitisme (romans, essais, témoignages…)…
https://booknode.com/antisemitisme_4148
Anciennes NOTES du blog sur ce sujet... Voir TAGS, "recherche" en marge droite (tags : antisémitisme, négationnisme, complotisme) et CATÉGORIES, liste en marge gauche (antisémitisme, racisme, négationnisme, complotisme).
...............................................
MISE à JOUR, 1er mars 19. Indication de livres à découvrir... 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum,xénophobie,haine,carolin emcke,élisabeth de fontenayPar Jean Birnbaum, chronique à propos de l’essai du sociologue Danny Trom sur la situation des Juifs en France et en Europe actuellement, "La France sans les Juifs". Émancipaton, extermination, expulsion. Malaise et insécurité. Climat d’ostracisme qui touche des classes sociales diverses et vient de populations d’origines diverses. Causes diverses, celles qui produisent le ressentiment… L’article évoque le livre d’Emmanuel Todd, "Qui est Charlie ?" (2015), au sujet du double attentat du Cybercacher et de Charlie Hebdo. Il rappelle aussi les intuitions de Michel Houellebecq dans son livre "Soumission" ("Imaginant une France sous emprise islamiste, il égrenait les notations sur la disparition progressive des Juifs, leur expulsion patiente, silencieuse, presque inaperçue."). 
antisémitisme,livres,benjamin fondane,hannah arendt,alain finkielkraut,pierre-andré taguieff,delphine horvilleur,georges bensoussan,andré versaille,jean birnbaum,xénophobie,haine,carolin emcke,élisabeth de fontenayDans la même page Jean Birnbaum associe cette recension à un billet sur la parution d’un ouvrage de Jean-Claude Milner, "Considérations sur l’Europe", suite d’un premier sur la France. Une vision inquiète des limites de chimères européennes, qui accentuent le danger pour les Juifs. (Inquiétude, mais avec la volonté de "sauver l’idéal européen", ainsi que le rappelle la page de l’éditeur, Cerf). Chronique : "L’expulsion silencieuse des Juifs d’Europe", Le Monde, 1er mars 19, Jean Birnbaum
Page éditeur, PUF. Le livre de Danny Trom… https://www.puf.com/content/La_France_sans_les_juifs
Page éditeur, Cerf, le livre de Jean-Claude Milner (avec Philippe Petit)…

Lire la suite

18/02/2019 | Lien permanent

Page : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11