« En quête de L’Étranger », essai critique d'Alice Kaplan
20/09/2016
Voilà enfin une étude d’Alice Kaplan qui reprend la question de l’appellation de « l’Arabe » dans L’Étranger d’Albert Camus en tenant compte de faits littéraires qui rendent compte du sens de ce choix, totalement inverse aux interprétations malveillantes de certains lecteurs (parfois essayistes ou « critiques ») qui (contrairement à ce qu’on enseigne pourtant même aux lycéens) confondent l’auteur et le personnage, et projettent des significations qui confortent leurs présupposés idéologiques, et ne tiennent pas compte de ce qui fonde l’éthique de l’écrivain (et donc contredit des pensées qui la nieraient).
Alice Kaplan rappelle l’influence reconnue par Camus du « Facteur sonne toujours deux fois » de James M Cain (qui désigne son personnage par « le Grec », « au lieu d’un véritable nom propre »). Et, dit-elle, « Camus comprend que lui-même peut produire un effet similaire en appelant son propre personnage de victime « l’Arabe ». Réduire un homme à un simple qualificatif ethnique lui permet de signifier le racisme sans avoir à l’expliquer. » Car le romancier, pour Camus « doit être toujours un peu en deçà de l’expression ». Et, ajoute Macha Séry, « D’où l’insondable densité de L’Étranger. ». Le Monde des livres, 16-09-16. J’ai toujours lu ainsi l’intention d’Albert Camus, assez atterrée par « l’insondable » bêtise arrogante et malveillante de certains « lecteurs »…
L'article du Monde : http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/09/15/l-etrange...
Page de l’édition Gallimard... http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Co...
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