Le temps du sable...
06/05/2020
C'est de ressemblance que vit le sable ; c'est de son vide diapré qu'il meurt.
Edmond Jabès, Le petit livre de la subversion hors de soupçon
Sable, sables… Je rêve de sable. Marcher pieds nus sur la plage, marcher longtemps, jusqu’à atteindre un autre lieu, s’arrêter et méditer devant la mer, Méditerranée évidemment. J’ai des tas de souvenirs de sable, celui des plages, celui du désert, celui d’un vent de sable, enfance, celui d’un livre magnifique ("La femme des sables", d’Abe Kôbô), celui (ceux) de René Char préfaçant Rimbaud, pour dire le parti du poète qui "empêche les sables mortels de s’épandre sur l’aire de notre coeur". (Et c’est d’actualité, à condition que le poète de 2020, en temps d’épidémie, ne soit pas enfermé dans une contemplation fascinée, regard porté sur ses propres textes et son auto-promotion lassante, avec le poème du jour, qui n'a pas subi l'épreuve du tiroir - mais, c'est autre chose, j'apprécie d'avoir des informations sur les publications abouties).
Le sable ? C’est aussi image de l’éternel et de l’éphémère. Traces qui s’effacent, poussière qui glisse entre nos doigts, nous précède et demeure au-delà de nous, réalité toujours présente quand nous ne serons même plus poussière.





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