Revue DIÉRÈSE 88. Suite du parcours...
20/03/2024
Dans la note précédente, j’avais fait un parcours rapide de la revue, accompagnant la lecture de la recension de Michel Diaz et de son récit. Je mentionnais déjà l’intérêt de l’éditorial d’Alain Fabre-Catalan, que j’ai encore relu. Il écrit que la poésie s’inscrit « dans cette extrême tension entre le mutisme de l’existence immédiate et l’invention du langage face au foisonnement du réel ». C’est pourquoi, le poème qui est lu « ne se donne jamais d’emblée ». Je trouve que ce qu’il dit de la lecture pourrait s’appliquer aussi à l’écriture : « Rencontrer une parole autre qui retentit à l’intérieur de soi », permettre « un dialogue avec l’inconnu d’une voix qui soudain vous révèle à vous-même ». Car le processus est proche, écoute de sa propre voix, qui contient aussi une part d’inconnu et provoque une révélation à soi-même de ce qu’on ne savait pas avant que les mots du poème le tracent. Et d’une certaine manière la lecture est une écriture qui participe de la création du poème. Comme l’écriture est une lecture des signes qui deviennent langage en laissant émerger les mots de la langue qui travaillaient souterrainement en soi. C’est d’ailleurs ce qu’il propose aussi pour penser le poème comme « expérience de soi à travers l’écriture ». Je retiens les mots « énigme », concernant poète et lecteur, et « déchiffrement » comme opération de lecture (mais elle succède au déchiffrement premier de notre part d’inconnu que le langage va traduire). Dans les deux moments, écriture et lecture, c’est la possibilité d’un accès à cette « énigme » qui fait qu’écrire ou lire un poème est vivre un triple « franchissement vers un au-delà de soi-même » (poème, poète, lecteur). Et encore plus quand le lecteur est aussi poète qui déchiffre « un au-delà de soi-même » en écrivant ses textes. Sachant que le poète authentique ne naît que par ses lectures de ceux qui l’ont précédé et de ceux qui vivent dans son temps.
Alain Fabre-Catalan appuie son texte sur deux citations de Claude Esteban, hommage à un auteur qui savait « épouser mieux l’obscur / pour avancer ».
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Ouverture… Citation en page-titre intérieure :
Chaque poème est un monde neuf qui nous reçoit
Comme si nous l’avions toujours connu.
Claude Albarède
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[SOMMAIRE de la note : Illustrations / Poésie du monde / Études / Citations (poèmes) / Quelques recensions]
Regard sur quelques illustrations
Les deux pages de couverture de Pacôme Yerma sont très différentes. D’abord un pont de bois, tonalités douces et structures verticales de soutien prenant plus d’espace que le pont lui-même. Et géométries colorées en 4ème de couverture.
De Daniel Abel, page 103, on croit voir une sculpture en dentelle. Comme si c’était suspendu dans l’air, avec des fleurs colorées qui flotteraient derrière, vues à travers une fenêtre imaginaire, bordée de feuillages tracés par des fils.
De Daniel Martinez,deux créations très différentes. Page 20 une sorte de géométrie végétale, très colorée. Alors que page 173 c’est une trace calligraphique très épaisse, noire sur un fond textile de gris et blanc. L’écriture, dans sa densité.
C’est émouvant de retrouver un graphisme de Jean-Claude Pirotte, page 251. Traits qui figurent un paysage, où on peut deviner deux arbres, et penser à des mains, celles du poète qui dessina et écrivit (et publia aussi tant de chroniques sur les recueils des autres, de semaine en semaine). Les quatre traits qui se rejoignent pour dessiner un ciel imaginaire tracent une expansion vers un possible cosmos deviné.
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Poésies du monde, trois domaines : portugais, anglais, chinois. Trois ouvertures à des univers.
Je relève, des textes de Nuno Júdice traduits par Jean-Paul Bota, un fragment du poème Cours d’architecture :
Il y a des mots qui ont le poids des pierres, et lorsqu’ils
tombent sur le sol de la strophe brisent les vers, laissant
un sillage de césures et d’ellipses sur leur passage. Je mets
de côté ces mots, et ils s’accumulent
comme les restes d’une construction dont personne
ne connaît l’architecture.
Du poète David Gascoyne, traduit par Jean-Yves Cadoret, il est dit qu’il était « persuadé que la réalité serait intolérable lorsque l’on en exclue une dimension métaphysique, dimension qu’il s’attache alors à explorer ». Il y a des périodes dures dans sa vie, comme celle d’un internement en hôpital psychiatrique, mais qui s’achève par la rencontre de celle qui devint sa femme, psychiatre qui connaissait ses poèmes.
De lui je note d’abord une strophe du poème Apologie (en exergue, Pascal). Ce fragment semble exprimer ce qu’est la poésie pour lui : « désir absurde », écrit-il, à comprendre comme l’expression d’un paradoxe qui correspond à l’authenticité d’une démarche (cette tension qui est mentionnée dans l’éditorial d’Alain Fabre-Catalan).
Avant de retourner
Enfin au silence, je veux tenter
Une dernière fois de prendre langue pour dire
Que mon désir absurde était de composer
Un poème définitif à la seule lumière de l’œil
Intérieur, dans la droite ligne
De cette Vérité scrupuleuse que je traque
Avec la Poésie. Mais peut-être
Seul le poème que je n’écrirai jamais est-il vrai.
Et, autre poème, où la consumation serait rivage de réussite (ou d’échec si elle n’a lieu) pour l’humaine création) : « soleil », « lumière », « feu »…
Soleil de septembre : 1947
Que nous consume un feu sans aliment pareil au tien
Et qu’en moi son or vif soit frappé
À la juste saison, sans être
Transmué aux fins médiocres de la muette
Et vaine usure.
Bien sûr je m’intéresse au domaine chinois, pour lire beaucoup les grands textes fondateurs. Mais là c’est un poète moderniste que je découvre, Mu Dan (1918-1977), traduit par Guomei Chen. Il faisait partie de l’École des neuf feuilles, et fut interdit d’écriture pendant vingt ans par le parti communiste chinois… Il compensa en traduisant… Les deux poèmes publiés là datent de 1938. Il est présent dans Anthologie de la poésie chinoise (1912-1949), éditions Les Deux-Siciles, 2023.
Les deux extraits que je choisis sont proches des poèmes de la contemplation de la nature qu’on connaît par la poésie des Tang, ces écrits qui sont des méditations par le regard. Mais l’écriture est différente, et le point de vue.
Je suis des yeux
Je suis des yeux les nuages errants peu à peu empourprés
Lesquels, sans le vouloir, émerveillent la terre qui les contemple.
...
Le jardin
Quand par un sentier en friche, je franchis cette porte,
Derrière elle les jours passés restent enfouis,
La mélancolie telle une herbe verte, et la jeunesse, telle une fleur rouge.
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Après les études et essais, CITATIONS (poèmes), puis quelques RECENSIONS...
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Les ÉTUDES, ESSAIS, offrent des ouvertures assez passionnantes.
Chant du monde, monde du chant
L’hommage que Jean-Louis Bernard rend au poète et éditeur Henri Heurtebise (1936-2023) me touche particulièrement. J’ai certaines de ses publications et je me souviens de dialogues avec lui au Marché de la Poésie. Il m’avait invitée à lui adresser des poèmes pour Multiples (sans doute ayant lu quelque part quelque chose) et je n’avais rien envoyé, étant dans une démarche de longue maturation et de retrait dans un silence dont je faisais une démarche d’exigence, pensant que publier devait correspondre à la certitude d’avoir rejoint un sens du Tout qui pouvait alors oser se transmettre (j’attendais alors de moi ce que j’attends des autres). Par Multiples j’avais découvert Monique Rosenberg…
Jean-Louis Bernard rappelle qu’Henri Heurtebise « aura sacrifié une bonne partie de ses propres respirations poétiques à la musique des autres ». Et il note « l’image » comme « un des ‘essentiels’ » de son écriture. Il voit en sa poésie « irruption du sacré (pas forcément religieux mais si proche du secret) »
Par le « silence », et « la lenteur de l’écriture »… « débroussaillant ainsi la route de l’indicible ».
Que ce texte nous fasse le relire…
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Tentative d’épuisement d’une case de bande dessinée
Plusieurs pages de Vincent Courtois (pp. 221-228) sont consacrées à l’analyse d’une case du Lotus bleu, où on voit Tintin devant une tasse de thé, et la tête d’un espion derrière la vitre, plus Milou regardant Tintin (ou le thé fumant). Dans ce texte se rejoignent deux de mes passions, le déchiffrement de l’image et la culture chinoise. Car Vincent Courtois va utiliser (en expert…) « la méthode opératoire du Yi king », Le Livre des transformations, parce que dans la case étudiée il y a un retournement en gestation. Un hexagramme peut être associé à l’image, et un suivant à la mutation annoncée. C’est inconsciemment qu’Hergé a inscrit la portée de ces hexagrammes, mais pas sans lien avec sa connaissance des significations culturelles de la pensée chinoise. Le texte développe la méthode de l’élaboration de la réponse du Livre du Yi king par le tir des baguettes renvoyant à un hexagramme. C’est complexe, le sens est une philosophie de la conscience de l’éphémère, une sagesse qui sait que tout est mutation. La démonstration est savante, mais expliquée précisément. La case prend sens, et la bande dessinée entière devra être relue autrement.
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Mathias Lair, dans Le trou noir de la poésie, dit ce qu’il a retenu du livre de Martine Broda sur le lyrisme, « porté par le désir, lequel creuse un manque à être chez le sujet ». Objet du désir « sublimé », donc en quelque sorte anéanti, le désir est alors écrit comme une abstraction « sans objet ».
Mais le sujet est la poésie… « Les plus heureux parmi les poètes parviennent à ce que Rilke appela ‘l’ouvert’, ce que Bonnefoy appelle ‘l’arrière-pays’ que je comparerai à un trou noir où le sujet disparaît en se multipliant, c’est-à-dire se confond avec l’univers entier, dans une extase matérielle. »
Très intéressant ce concept de trou noir emprunté à la cosmologie.
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Solitude et communion de Gustave Roud
Gérard Bocholier propose un parcours de l’itinéraire d’écriture et de vie de Gustave Roud, dont il loue la « prose incandescente ». Poète solitaire, en retrait, conscient de son « effacement », comme il l’écrivit à Philippe Jaccottet qui avait rédigé une étude sur lui. La « communion » mentionnée est d’incarnation, dans une présence au monde, par la contemplation des paysages.
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CITATIONS (poèmes)
(Elles précèdent le parcours de quelques recensions).
Éric Barbier
Rester infidèle au regard
voir
reste une question
devant rester sans réponse
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Raymond Farina, Ettore Majorana ou la passion de s’effacer
Une lucidité stellaire
grâce à laquelle il traduisait
en équations magiques
les mouvements de l’Invisible.
…
Wolfgang Amadeus Mozart – L’année des trois deuils
Dure est la mort, Amadeus,
douce est la mort, Amadeus.
Elle menace et elle effraie,
elle console et rend sereins
ceux qui dans les yeux la regardent
de leur innocence d'enfant.
………………………
Annie Dana, Équivoque
J’attends dans la chambre d’écho
L’ultime réalité de l’instant dernier
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Pierre Dhainaut, Le don des larmes
Nous rendre au bout de la jetée
qui mène au phare, la leçon des lumières,
un enfant la connaît, ce qui part
ne disparaît pas, ce qui part nous revient,
ainsi les vagues, toujours de ce côté du monde
où nous naissons, la face ruisselante
d’embruns, de larmes, un instant
(…)
l’autre côté commence où nous sommes.
………………………
Isabelle Lévesque, Le dernier coquelicot
Perséphone muette cueille le dernier coquelicot.
Assonance légère, voyelle double
au chant pourpre du passé.
………………………
Béatrice Pailler, La fureur n’est pas mienne
Quiétude dans l’interstice où naît le jour. Quiétude qui déjà se heurte à ce qui doit être dit, fait, vécu à la va-vite du jour.
………………………
Gérard Mottet, Les yeux au ciel
Marchant les yeux levés au ciel pour y lire nos destinées
comment éviterons-nous les abîmes
qui soudain s’ouvrent sous nos pas ?
………………………
Emmanuel Merle
Troubadour
Tu prononces les mots ce sont les braises
D’un feu qui couve
...
Huit
Ta voix est au fond du temps
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Alain Fabre-Catalan, Né d’un vif emportement. Le poème souffle où il veut.
à peine prononcé, il y a au seul passage de l’air
l’écho des paroles naufragées
dans le cœur des vivants (p. 87)
(…)
Saisir au vif
le regard qui se penche –
douloureux dans la forêt des signes. (p. 88)
(…)
déjà les mots s’oublient sur une invisible partition
comme passent les oiseaux au fil de l’air,
dans le presque silence de leurs ailes déployées (p. 91)
………………………
Myette Ronday, Passages secrets
(du recueil Lents ressacs, paru depuis, éds. Sans escale)
NOUS SOMMES INVITÉS dans un monde
plus riche et lus vaste que ce que
nous en percevons de prime abord.
(…)
Ce n’est pas que ta mémoire s’effiloche,
Mais tu te pressens d’ici et d’ailleurs.
(…)
C’est bientôt l’heure de traverser le miroir.
………………………
Claude Albarède
(dont une citation ouvre la revue, en page-titre intérieure)
Maraudes
Nombreux sont les départs,
toutes syllabes dehors,
alors que le poème
demeure sur la porte… (p. 104)
...
L’épineuse clarté s’écrit jusqu’au moment
où la cendre a signé… (p. 109)
………………………
Jean-Christophe Ribeyre, Tomber de ses mots
On tombe même de ses mots,
nul ne sait comment ni pourquoi
(…)
(…) victoire…
Infime
sur le temps échoué,
sur l’abîme don on n’est pas
(…)
des pans entiers de langage
s’obstinent à ne pas
refaire surface
(…)
on a basculé dans du noir,
dans ce qu’on ne savait pas,
un espace de nuit
entre les paroles.
………………………
Daniel Abel
Que peut l’écume d’une parole
le peu du poème
pour que l’épi du jour
soit promesse d’envergure ?
La parole
auréolée de silence
tel le pistil
son pollen.
(…)
On parle pour entendre ses mots trébucher
on écrit pour leur prêter résonance.
……………………….
Daniel Martinez,
D’avant la soif et d’après l’eau
Mais que dire que faire qu’inventer pour satisfaire
le désir d’éternité sans cesse contrarié
l’air violet tremble dans le silence
plus rien que l’image sans cesse répétée
de ce départ sans retour possible
à même le monde transpercé par le temps (p.119)
...
L’Avancée
L’intime seul désigne l’âme sentinelle
à désirer toujours elle croît
portée par le souffle de l’heure
un duvet d’aile flottant
dans les chambres de la mémoire
une fresque de chrysalides (p. 120)
……………………….
Yves Leclair
Apophtegme
La page,
c’est de la bouche
cousue.
...
Folie douce
Le vent,
au moins,
Lui, ne ment pas.
……………………….
Jean-Pierre Otte, La passion Victoria
Il n’est que de s’épanouir en cette vie
et, de toutes pièces rapportées, se fabriquer
une âme pour échapper au piège du néant.
…
Il faut que quelque chose se produise,
d’un mouvement qui s’amorce en soi-même.
………………………
Luc-André Sagne
Enfant des pluies et de l’aube
tu parcours un immense désert
égaré dans la pulpe du sable
en proie à l’éblouissement (p. 140)
...
Ce sentiment d’île
qui me prend comme une cendre (p. 145)
………………………
Raymond Beyeler, Vérone
L’ascèse est difficile sur l’Adige où pencher vers l’univers, hasarder quelques pensées aux étoiles pour estimer un peu de conscience.
………………………
Mathias Lair
EN REVENANT DU BLOC
comme s’il fallait réduire chaque élément
de vie à son oméga pour s’en sortir
tout passer au drastique tamis
de l’intelligence
………………………
Pascal Commère, On ne voit bien le monde qu’en marchant. Notes buissonnières
Écrire pour garder mémoire, certes. Pour oublier, aussi. Pour perdre trace.
Comme on lâcherait une bulle, qui monte qui monte… puis disparaît.
S’abandonner, voilà le maître mot.
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Récits… note précédente, j’évoque celui de Michel Diaz.
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RECENSIONS. Des livres présents dans la partie des Bonnes Feuilles, je note quelques titres. Pour certains on verra plus tard…
Intriguée par ce qu’écrit Jean Ayache lisant Marie-Lise Corneille (Sous nos dents crisse la gloire, Unicité). Il y trouve « une métaphysique incarnée », « partout l’au-delà du réel brut, partout la transcendance », mais aussi « la musique du vers »…
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Du livre d’Angèle Paoli, Marcher dans l’éphémère, Les Lieux-dits, Jean-Louis Bernard dit une « liberté » inscrite comme « sauvagerie ». Liberté faite de « tension entre ce qui s’affirme et ce qui s’efface ». Du recueil il note un « contenu secret » et parle de beauté, née de « l’indéfinissable »…
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Je suis en train de lire le recueil de Jacques Robinet, Clartés du soir, Unicité, dont Michel Diaz a fait une belle recension (qui voisine avec celle de mon dernier recueil, mentionnée note précédente), notant les différents aspects de l’écriture et de l’univers du poète. Que ce soit « expérience sensorielle du monde », « réflexion sur l’écriture », ou « quête spirituelle », tout est lié à « la conscience du temps qui passe ». Michel Diaz relie la « pratique de l’écriture » de Jacques Robinet « au mouvement de l’âme portée vers – et par – la méditation ». Recueil, dit-il, que la démarche élève « vers les hauteurs du cœur ».
……
Pierre Dhainaut est le sujet du texte de Sabine Dewulf, pour la recension de son recueil, L’Art des nuages, Voix d’encre, et pour celle du livre co-écrit avec Isabelle Lévesque (qu’elle qualifie de « magicienne »), La troisième voix, L’Herbe qui tremble. Pour L’Art des nuages sa méthode est particulière, car ce sont deux poèmes qu’elle va étudier, le premier et le dernier, texte « augural » et texte de clôture (or les sens s‘inversent). Pour analyser ce qui est donné à lire elle note les sonorités (assonances, allitérations) mais aussi la proximité des mots nuage et visage (au-delà des sons). Mention de la répétition du mot nuage, création d’écho, et « art de l’oxymore », qui rejoint le paradoxe des poèmes de début et fin qui inversent clôture et ouverture… La technique stylistique dévoile le sens.
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Intriguée, aussi, par la note de lecture que fait Éric Barbier du livre d’Olivier Larizza, La condition solitaire, Andersen. Il met l’accent sur le paratexte qui accompagne les poèmes, notations sur leur rédaction. Cela peut nous rendre curieux de ce « théâtre magique » dont l’auteur fait un lieu où être hanté par « l’avenir ».
Faire parler son âme, étrange et beau titre que celui du recueil d’Éric Chassefière, Sémaphore. Éric Barbier relève : « lumière », « nuit », « rêves »
Et, autre recueil lu par Éric Barbier, d’abord le titre accroche, Naître encore, L’Ail des ours. Or ce livre de Charlotte Mont-Reynaud ne traite pas de notre naissance toujours recommencée, symbolique mise au monde de soi, mais de la naissance d’un enfant et des mois passés dans un service de pédiatrie.
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Note de lecture © MC San Juan
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Diérèse et Les Deux-Siciles : http://revuepoesie.hautetfort.com/
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