J’ai inventé la nuit
qui gênait nos rumeurs
La fragilité d’un arbre
me donne espoir
p. 23. François Mocaër, On écrit avec le corps dès le signe d’un basculement vers la douleur, L’Harmattan, 2003
Dans une poussière
il y a le monde
p. 16
Nous sommes pauvres
près de cette folie qui fait de nous
ces hommes débarquant
au cœur du dernier sursaut
p. 17
avant que nous disions oui
à l’immense
dont chacun de nous porte le mystère
p. 43
F. M., Le don du silence est le diamant du vide, Unicité 2020
Essaie de répondre à la question
qui suis-je
sans te référer à ton moi
qui se projette constamment dans le futur
François Mocaër, S’abandonner à la plénitude, Accarias l’Originel, 2010
p. 65, rééd. Unicité, Définitions de Dieu/Le chant de l'éveil, 2020 (2ème partie du volume Le don du silence…)
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Deux volumes, trois recueils (dont une réédition). Le livre de 2020 est suivi de la reprise d’un ouvrage publié en 2010, et qui est tout à fait dans le même esprit. L’un éclaire l’autre. Mais lire l’ouvrage de 2003 fait de l’itinéraire une évidence, tant pour la dimension personnelle des vécus tels qu’ils sont partagés (vécus émotionnels, interrogations métaphysiques, questions éthiques) que pour la démarche d’écriture. Rien d’ancien, qui serait dépassé, dans la publication de 2003. Les textes demeurent, évidemment, avec toute leur force. Mais on suit, en poésie, dix-sept ans de maturation (2003-2020), avec une étape, donc, en 2010. Cela pour les publications. Car la poésie, elle, est présence permanente, et c’est de ce lieu qui demeure qu'elle provient. Peu de livres dans une vie de poète. Et quelques romans, peu nombreux, qui ne sont pas étrangers au domaine poétique. Ainsi À l’aube d’un dimanche raconte l’histoire d’une femme qui fait dire ses poèmes, pour la voix, par un homme qui va découvrir ainsi le pouvoir de la poésie. Le poème est rare quand il est méditation. En 2020 on retrouve des thématiques présentes en 2003, mais avec le détachement de qui a pris la mesure de l’essentiel, sachant lâcher l’inessentiel.
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On écrit avec le corps dès le signe d'un basculement vers la douleur
Ce recueil a été publié en 2003. Chez l’éditeur, L’Harmattan, la version papier est épuisée. Mais on peut télécharger la version numérique. Je n’ai découvert ce livre qu’en consultant la liste des publications antérieures de François Mocaër, page Du même auteur, dans le dernier recueil, 2020.
Déjà, le titre. Il ouvre au questionnement, tant sur l’écriture que sur les conditions de l’écriture, dans les moments divers de nos vies, bascule entre plénitude et souffrance. On ne sait pas de quelle douleur il s’agit. Physique ? Émotionnelle ? Deuils ? Corps source de difficultés ou corps refuge contre les difficultés ? Et c’est bien qu’on ne sache pas. Le titre est fait pour nous offrir de pénétrer dans un univers, son mystère. En comprenant, avant d’ouvrir les pages, que la conscience de ce qu’est écrire sera un enjeu de la lecture.
Puis on a la quatrième de couverture, lisible aussi sur le site de l’édition :
"La vocation du poète est d’exprimer ce qui est au-delà du sens, c’est-à-dire de notre conditionnement. Le poème convie alors l’être à rentrer dans son intime. Dans ces textes, la folie devient sagesse mais l’inverse est aussi possible. Quête de Dieu ou soumission à la vie dans sa transcendance, l’écriture ose ici un saut dans le vide où l’aventure s’accomplit à travers tous les possibles."
Conception de la poésie qui va avec la rareté, car "exprimer ce qui est au-delà du sens" et sortir pour cela "de notre conditionnement" ce n’est pas une démarche qui ferait noter trop facilement un flux poétique narrant et décrivant les petites choses du quotidien (qui peuvent certes avoir leur charme) et glissant facilement de la main au papier. L’exigence est autre. Oser, est-il écrit, "un saut dans le vide".
C’est un autre basculement dont il s’agit là. Et ce sont les dédicaces qui donnent une autre clé.
Le livre est dédié à Michel Camus et Swami Prajnanpad. Pour lui, des passeurs, ceux qui "ont ouvert la porte". Pourquoi Michel Camus ? Laissons notre intuition le deviner en consultant, notamment, les titres de la fiche wikipedia (voir liens ci-dessous).
Swami Prajnanpad ? De même, si on ne sait pas qui il est (était) des pages permettent de s’informer. Comme les sites qui lui sont dédiés (liens). Un maître spirituel contemporain, à la sagesse parfois déroutante, qui contredit des croyances, défait des clichés.
Les deux premiers vers peuvent être compris comme prémices du saut dans le vide mentionné. Car y a-t-il plus extrême saut que l’affrontement de la pensée de la mort, de soi, d’autrui ? Non, si c’est cette abrupte évocation. "Tu descends vers le froid / que hante la mort". Et l’aube est alors "clarté écorchée vive". Le deuxième poème situe ce que fait l’écriture de cet affrontement. "Mon langage refait les toiles / d’une araignée crépusculaire". Voyage intérieur dans l’ombre. Mais parallèlement présence de la "lumière", nommée, et de "l’or". La vie est double, et l’écrire, aussi.
Poèmes courts. Strophes brèves. Vers seuls, et distiques ou tercets, fréquents, quelques vers au plus. Des espaces pour le silence, la respiration, et l’arrêt du lecteur sur les mots. Pas de ponctuation.
Poursuite de l’interrogation. Poser le regard sur nos "certitudes" et sur "la mort qui nous ronge". Les poèmes disent souvent "tu", laissant un peu de mystère sur le visage qui est derrière ce tu. On peut interpréter (le lecteur co-crée…) et voir en ce "tu" plusieurs réalités. Quelqu’un, intime parole (c’est plus évident encore dans certains poèmes au cours du recueil, avec des inquiétudes - masculines - au sujet de l’amour et du désir). Soi, car l’écriture installe une distance entre celui qui ressent et celui qui trace. Et une transcendance supposée. Mais les trois peuvent se fondre en Un. Celui qui écrit est Un avec le visage du dialogue, et avec ce qu’il cherche à dévoiler en lui, cette part sacrée qu’un maître (Prajnanpad, par exemple) peut aider à extirper de l’inconscient, et qui rencontre alors le troisième "tu". Oui. "Alors est apparue / une autre essence". Mystère du corps, de tout le corps, "énigme".
Celui qui plonge dans les différentes énigmes de l’humain est-il irrationnel ("Maintenant une parole irrationnelle / écrase aussi nos rites"), fou, ou passé du côté de la rationalité des anges ?
"On dit que je suis fou / on dit ça des anges / échappés de nos mystères"
Traverser la "solitude", le "silence". Et découvrir la raison concrète de la matière. "Je ne crois qu’en l’idéologie / de la pierre qui se consume". Est dit un cheminement ouvert ("un rêve est entré en moi") qui élabore un autre rapport au langage.
"J’accède peu à peu à la vie
comme à des mots souterrains
que je sais pouvoir
comprendre"
C’est comme un retour. Car "J’ai été très loin / dans mes transfuges". Écrire… Ou faire "de la lumière / des mots un antre sonore". Sont-ils "un seul naufrage", les humains ? Mais Prajnanpad dirait peut-être qu’il n’y a de naufrage qu’illusoire. L’auteur le pressent déjà, qui écrit, page 23…
"Nous signons à perpétuité
les raisons qui nous enlisent
dans la douleur
Nous inventons des tragédies
et des hommes partout se battent
dans les théâtres"
Et…
"Je suis sur un non-retour
de la tragédie
J’essaie de surprendre
la lumière dans chaque acte"
(Et plus tard lui aussi dira, page 50 "l’illusion que tous les hommes / sont un seul naufrage" - et je reviens le noter après ma relecture de la page 50...).
Même si des remous demeurent qui secouent la conscience. Vacillement entre "ombre" (même révélée en lumière) et "magnificence" (que pourtant "l’échafaud du regard /ébranle").
Peu importe. Car "Je ne suis que gestes fluides / vers la liberté". Et "tout renaît en moi". Acceptation, aussi des paradoxes, de ce partage entre un vertige vers "la mort" et en soi "la joie fulgurante", même si elle est des "nerfs".
Peu importe. On sent l’ébauche intérieure (ou plus) d’un savoir de cette possibilité de bascule "hors du temps". Délivrance possible de notre enfermement dans ce temps qui nous englue dans une fausse perception de qui on est. Même si de nouveau ce sont des inquiétudes et des souffrances qui reviennent, ces "dunes de la douleur", cette "discordance avec le réel", ces "larmes brisées", ce "précipice" en soi, le "silence". Matière humaine des doutes alternant avec leur contraire. Oui, "je me contredis"…
Pourtant le silence n’est pas que d’angoisse et de solitude. Il est aussi le moment d’une rencontre de ce qui est vaste, positivement vaste.
"Ici loin des arbres
Présence d’une fleur que contemple
le souffle vivant d’une étoile
Un homme s’agenouille en lui-même
son cœur bat pour ne pas rompre
pour vivre de la beauté d’un pétale
qui au printemps éclatera
dans l’acte d’une parole méditative"
Promesse.
"Que mes doigts jaillissent du flot
et la source pure
sera infinie"
Dernier vers.
"Le sang est prodigieux dans le silence"
L’écriture aussi, quand elle choisit d’être rare et de toucher ce silence.
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Le don du silence est le diamant du vide
La dédicace, cette fois, est offerte "à tous les êtres". Le titre du recueil aide à comprendre dans quel sens. Car il nous invite à entrer dans un itinéraire d’ordre spirituel. Spirituel, le mot n’est peut-être pas tout à fait adéquat, s’il risque de faire croire à un parcours religieux alors que c’est tout à fait autre chose, mais il est juste si on l’utilise en le comprenant comme indication d’une démarche mystique. Et la dédicace dit aussi le désir du partage d’un message qui ne doit pas se confondre avec celui des prophètes des Églises (quelles qu’elles soient). L’idée centrale est simple. Tout humain porte en lui la capacité de trouver ce "diamant du vide", un centre où il rejoint son essence. Et tout humain en a le moyen. Le silence. Se poser, être à l’écoute de ce qui, en soi, est hors du temps, loin des bruits du mental et des agitations sociales. Enfin, la poésie est capable de rejoindre ce silence, de le traduire, si elle sait effacer les mots en trop… Dédicace à tous, car "l’amour est non-peur".
La brève préface de Philippe Tancelin est superbe, d’une subtile densité. Tout de suite ce dont il parle, c’est d'un défi. Celui de la poésie quand elle aborde de tels sujets. "Comment sauver quelque respiration, laisser pénétrer la lumière au lieu-dit d’une parole qui si souvent en tisse ses habits de trahison ?" (…) "Pour cela François Mocaër n’appelle pas au poème, il l’offre en méditation (…) sur le long chemin de quête d’un au-delà du sens enfin détaché, libéré du vacarme des nominations qui voudraient le former, le formuler et aussitôt le clore. / Grâce au poème (…)". Et il nomme Maître Eckhart, situant la poésie de François Mocaër dans le même registre de hauteur, mettant une majuscule à Écriture, pour ces poèmes qu’il introduit. Ce texte est d’un lecteur qui est entré dans la compréhension du livre, et de la démarche, de telle manière qu’on sait, le lisant, qu’il parle en familier de "l’informulé des profondeurs" (les derniers mots de sa préface…). Cela donne envie de le relire, lui aussi. je pose donc un lien vers un de ses recueils… Philippe Tancelin, je l’avais découvert à partir de la lecture de sa sœur, Geneviève Clancy, dont j’aime particulièrement un recueil, Aphorismes. J’ajoute donc un lien vers ce livre. Sur le site de l’édition L’Harmattan on trouvera d’autres publications, (d’elle, avec elle, et sur elle).
Dès le premier vers du recueil de François Mocaër, distance prise avec le piège (commun à tous) de la souffrance. "Pourquoi toujours sombrer". Pas de point d’interrogation, puisque la ponctuation est absente, mais la question nous est posée, ouvrant l’hypothèse du choix que nous faisons peut-être de sombrer, quand nous entrons en douleur. Dans cette page, ce poème, le regard traverse les écrans des formes, des éléments. L’énigme n’est plus celle d’une sourde inquiétude sur le mystère de nos propres ombres mais plutôt de ce que les yeux perçoivent quand ils savent ne pas être prisonniers des apparences.
"L’énigmatique océan
est une forme pure"
Le silence, de nouveau. Mais peut-être un autre. Celui qui est vraiment "au-delà du sens", comme le dit Philippe Tancelin dans sa préface.
Y a-t-il "peur du vide", "du silence", à "conjurer", comme c’est écrit au début de la préface ? Je ne sais pas s’il faut le formuler ainsi, je ne crois pas. C’était présent dans le recueil de 2003 peut-être, c’est différent dans celui-ci. Le silence est accepté comme une dimension de l’être et du monde. ("Le silence est aussi / en dehors de l’homme"). Et il nous délivre de l’excès mental, de l’agitation conceptuelle, des limites du temps.
"Parce que sans le silence
nous ne serions
que des érudits contradictoires"
Si la perception du temps est autre on peut aborder "l’instant pur". Détachement fait d’acceptation de ce qui est. Cela passe aussi par l’écriture, si elle se libère d’une dépendance "des formes", si le poème "cherche la vérité / au-delà des formes", pour donner sens. Alors cela équivaut à cette prise de distance avec ce qu’on apprend et désapprend de soi.
"Alors que c’est soi-même
qu’il faut comprendre
avant que tout ne s’achève".
Et ce n’est pas pour se complaire dans une attention à soi, mais au contraire pour lâcher ce qui encombre.
Océan, poussière, étoiles, dans tout "il y a le monde". Et "la beauté", aussi, dans tout. Dans le vivant, humain ("une bouche"), ou animal ("l’oiseau").
Alors le silence signifie ce que cette perception révèle, "ce deuxième silence / qui est l’œil de la lumière revenant toujours". Regarder c’est écouter le silence avec cet "œil de la lumière". À partir de cette conscience il est possible de penser ce qui permet de "donner / l’éveil aux vivants". Mais que serait ce don fait aux vivants ?
Peut-être d’abord ceci :
"Divulguer la note secrète
nous annonçant
que tout est Un dans les contraires"
Devons-nous, humains, avoir peur de l’angoisse ? Non, écrit-il. "Derrière l’angoisse il y a une fée".
Et
"L’angoisse est une reine
qui nous jette
hors les murs de notre nuit"
Car sans l’angoisse nous resterions dans nos médiocres illusions, jouant ce théâtre dont parlait le recueil de 2003, celui dans lequel se battent les humains, croyant aux causes qui font combattre.
De la douleur il veut dire "son effacement". Et révéler du silence ce qui est "don", "l’instant insaisissable / qui est le don ultime du silence". Comme l’angoisse est "reine", le silence est "grâce", car cet instant qu’il nous fait rejoindre ouvre la porte "hors du temps".
Et… "fêlure", ou "plaies", rien n’est séparé de cet accès possible à une autre compréhension de nos vies. Car si "tout est Un", c’est aussi de cette manière. Même si nous avons tendance à rester "dans le désir du temps" (…) "ficelés à notre terrestre douleur". Même si "l’on n’atteint jamais" ce "Cœur subtil et transparent".
Qu’est-ce ce "Cœur subtil" ? Ce que chacun, lisant, saisira. Pour moi, c’est le centre, en soi, de la plus grande clarté, infiniment recherchée, parfois sue, parfois s’échappant, cette prescience des initiés, ce Soi des éveillés. Éveil qui n’est sans doute pas un espace absolu, sur terre, mais un éclair en soi - chez certains, plus aptes à exercer le silence - vers ce lieu qui n’est ni lieu ni temps. Sur terre on en sait surtout, je crois, des étapes incertaines.
Mais la poésie, elle, comment peut-elle rejoindre ce centre, ce "Cœur subtil" ?
Un poème le dit, page 33. C’est par le silence, celui de l’effacement des mots en trop, par l’espace créé de "l’énergie du non-agir".
Car "Les mots qui disparaissent
ont un immense pouvoir
celui du non-lieu dans la parole"
Alors le poème, peut faire "endosser un habit de lumière". Mais "Nous ne savons rien / de l’éternité", empêtrés dans nos corps, "voyageurs du sang". Pourtant "ce corps"… "est un temple". Et certains le savent, capables, en eux, de créer l’espace "pour y accueillir la force d’un émerveillement". Comment ? Par "ce souffle qui dépasse le sens" et permet de capter le "son numineux". Comme les oiseaux, ces vivants autres, qui "naugurent"…"ce chemin vers le sens au-delà du sens". Nous, il nous reste à choisir de dire "oui / à l’immense / dont chacun de nous porte le mystère". Pour cela il nous faut "désapprendre qui nous sommes / dans cette vie non réelle".
Et la poésie, donc ? De nouveau un poème le dit, page 47. On retrouve l’idée de la "non-peur", notée bien avant. Proximité de ‘"a mort", "renoncement" et regard de "l’éternité". Mais, paradoxe, le poème "la détruit pour aller plus loin / que l’Arbre / de Vie".
Enfin, dernier poème. Qui donne le titre du recueil. Poème pour rappeler que "la vérité est sans cause".
"Et ne se vit que debout
dans le temps insaisissable
dans le don du silence
qui est le diamant
du vide"
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Définitions de Dieu, Le chant de l’éveil
Ce recueil reprend donc une publication de 2010. Textes mystiques qui ne sont absolument pas une revendication de savoir particulier. Le "tu" des poèmes s’adresse à nous tous.
"Ce recueil est un diamant
que tout le monde
sait briller"
En tous il y a cette source d’Être.
Et le mot Dieu ne renvoie pas ici au personnage des religions. Au contraire. Mais à une transcendance sans visage, qu’on trouverait "justement dans sa dissolution", dans la capacité de "l’abandonner". Se dessaisir des formes illusoires du Dieu des hommes "pour ne plus le faire exister dans l’ego".
Difficile à comprendre ? Oui.
"Personne ne peut comprendre cela
puisqu’il n’y a rien à comprendre
si ce n’est (…)"
Dieu, c’est aussi nous.
Ce qui est juste c’est tendre vers "l’ultime non-savoir", vers un "Absolu sans signe", à partir d’une "compréhension" qui "émane d’une énergie impersonnelle". Le sacré, c’est ici, c’est nous. L’atteindre c’est écouter le silence, renoncer à l’ego, à la dualité.
"Tu vois bien que la vie dans le dualisme
est une vaste escroquerie'
Mais
"Plus profondément
il ne peut pas y avoir d’escroquerie"
Paradoxe. Notre choix est, et n’est pas, notre choix. Notre non-agir est un dépouillement, jusqu’à la nudité hors ego.
"Dans la vraie nudité
il n’y a pas de nudité
mais la certitude d’un esprit vaste"
Pose-toi "la question qui suis-je", nous dit l’auteur. Mais "sans te référer à ton moi / qui se projette constamment dans le futur". Juste "dans le sentiment de présence / inhérent à tous les êtres". Car ‘Tu es Cela au-delà du monde perçu / par les sens".
C que ce recueil a comme message c’est de dépasser la recherche des vérités de tel ou tel prophète plus que de tel autre. Il nous faut sortir de ces illusions. "Tous les mystiques ont transcendé / cette quête / entretenue par l’ego". Il faut seulement accepter de savoir ‘"que pour saisir l’infini / tu dois t’abandonner à tout ce qui arrive / y compris la mort". Ce n’est pas l’intellect qui nous fera pénétrer ces mystères d’être, ni les mots que choisit l’intellect. Comment lire alors ?
"Lis ce poème comme un secret
sachant qu’il n’y a pas de secret"
Notre réalité est d’avant même la naissance, et au-delà de la mort.
Seul élan, "désir", qui compte… "s’abandonner à la plénitude".
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LIENS
Francois Mocaër, recueils...
Le don du silence est le diamant du vide, suivi de Définitions de de Dieu/Le chant de l’éveil. Unicité, 2020… http://www.editions-unicite.fr/auteurs/MOCAER-Francois/le...
On écrit avec le corps dès le signe d'un basculement vers la douleur. L’Harmattan, 2003… https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalog...
François Mocaër, un portrait, sur Saisons de culture… https://www.saisonsdeculture.com/portraits/francois-mocaer/
Michel Camus, fiche wikipedia… https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Camus
Swami Prajnanpad, site dédié (voir les articles et les livres)… https://www.svami-prajnanpad.org
Swami Prajnanpad (biographie, bibliographie, textes, citations)… http://supervielle.univers.free.fr/Swami_Prajnanpad.htm
121 citations de Swami Prajnanpad. Babelio… https://www.babelio.com/auteur/Svami-Prajnanpad/62733/cit...
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Recension © MC San Juan
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