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3. Synchronicités, suite… LIENS (textes, livres et sites).

JUNG SYNCHRO.jpgLivres, articles, fiche (ample), dossiers (sites dédiés), recherches universitaires, et essais….                                               

Voici la troisième, et dernière, note de cette série sur les synchronicités (série qui allie psychologie jungienne, poésie et astrophysique - notamment en relation avec le livre de Jean-Philippe Cazier, "Théorie des Multirêves", créé à partir d’une proposition d’Aurélien Barrau, qui étudie l’hypothèse des multivers - voir note 2).

Dans cette note 3, essentiellement des liens. Vers des livres, des articles, essais, fiches, études universitaires. Et des pages, plus un  passionnant site dédié. En commençant par le livre de Carl Gustav JUNG, "Synchronicité et Paracelsica", et en passant par un ouvrage collectif, "La synchronicité, l’âme et la science".
 
Pour conclure cette série, ce que j’en pense…
La poésie est aussi dans le regard sur le cosmos et sur des mystères qui font affronter l’absolu… Accepter que la rationalité puisse être autre.
N’est-ce pas cela que la poésie cherche, en se faisant expérience radicale ? Cette poésie dont François Cheng parle (celle qui seule l’intéresse) en disant qu’elle est celle de l’être.

Le LIVRE de Carl Gustav JUNG… "Synchronicité et Paracelsica", éd. Albin Michel... https://www.albin-michel.fr/ouvrages/synchronicite-et-par...

SYNCHRO ÂME et sc.jpg

 

 

 

 

 

 

 

"La synchronicité, l’âme et la science". LIVRE collectif (Hubert Reeves, Michel Cazenave, Pierre Solié, Karl H. Pribam, Hansuell Etter et Marie-Louise Von Franz), éd. Albin Michel… https://www.albin-michel.fr/ouvrages/la-synchronicite-lam...

Un article de Marie-Laure Colonna, dans la revue "Cahiers jungiens de psychanalyse’" Très éclairant (et lire sa conclusion, aussi…)…  
A lire sur CAIRN.info
 
Un article de Marc Alain, point de vue psychanalytique et mise en garde contre des confusions (fausses synchronicités et fantasmes). Une bibliographie est jointe (synchronicité, philosophie, science, superstition, etc.).
 
Ample FICHE Wikipedia. Des explications, des références, des liens... https://fr.wikipedia.org/wiki/Synchronicité

Un passionnant SITE dédié, qui fait l’historique des différentes théories successives sur cette notion… http://www.synchronicite.net

Et, prolongement de ce site, celui-ci, qui développe la théorie du physicien Philippe Guillemant… http://guillemant.net

LIVRE. Un essai de Jean Désy, près de 200 pages lisibles en ligne, sur Érudit.org. PDF. Publication universitaire. "Le noeud sacré. Essai sur la synchronicité’".. https://www.erudit.org/fr/revues/ltp/1996-v52-n1-ltp2154/...

Une "leçon" sur la notion de synchronicité (avec des références, philosophiques et scientifiques, sur l’histoire de cette notion)…http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/theorie7.htm

Un DEA sur le paranormal dans le champ freudien. Plan.. 

Et la partie de cette étude concernant la synchronicité chez Carl Gustav Jung http://cabinet.auriol.free.fr/psychanalyse/Combourieu/syn...

Mémoire universitaire, Québec. Le principe de synchronicité chez Carl Gustav Jung... http://depot-e.uqtr.ca/4965/1/000612921.pdf

......

Mise à jour, 11-05-19...

Un point de vue… sur la physique quantique. Façon de voir… https://theconversation.com/sept-idees-fausses-sur-la-physique-quantique-113517?utm

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02/04/2019 | Lien permanent

”Paroles de sagesse éternelle”... ”Épuise le champ du possible.”

SAGESSE ETERNELLE.jpgÔ mon âme, n’aspire point à l’Immortalité mais épuise le champ du possible.
                                         Pindare
(Paroles de sagesse éternelle, coll. Carnets de sagesse, Albin Michel)
 
En couverture, les spirales de Philippe Roux, et sous le frontispice (une sorte de labyrinthe, avec spirale dans des carrés, représentation métaphorique du chemin de la pensée, ou image du destin du chercheur de sagesse...), une citation de  Pythagore mise ici comme en exergue : "Les paroles sont le souffle de l’âme".
 
La présentation de Michel Piquemal et Marc de Smedt, une page, commence par évoquer le roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451. Pour poser la question suivante : quels sont les livres qu’il faudrait garder, sauver ? Et donner la réponse : les grands classiques surnagent, pour les valeurs essentielles qu’ils portent. Et pour allier deux choses : concision et beauté. C’est René Char qu’ils citent, pour clore leur introduction et finir de donner les clés de leurs choix. Char qui nous dit d’éviter de "faire des noeuds", cette "énigmatique maladie" humaine. Leçon de sagesse, aussi. Simplifier, dépouiller. La pensée qui sait le dénuement intérieur (centre de soi lavé des pollutions du temps que les auteurs évoquent - psychiques et médiatiques), cette pensée est celle qui rejoint l’essentiel.
Et, comme toujours pour cette collection, une riche iconographie. Reproductions de fresques antiques, estampes chinoises, miniatures indiennes, ou tableaux, comme "Saint François prêchant aux oiseaux", de Giotto. Mais aussi Raphaël, Vermeer, Vinci, Botticelli, Goya, Van Gogh… Etc. 
 
Ci-dessous, encore des citations, mais ce n’est qu’une sélection. L’anthologie va des textes de sages de l’Asie (taoïstes, penseurs et mystiques du zen, etc.) à des auteurs de la littérature française et étrangère (comme Montaigne, Pascal, Hugo, Balzac, Malraux, Tagore, Tolstoï, Gibran, Rilke...), en passant par Bouddha, L’Ecclésiaste, Jésus, et des mystiques chrétiens ou musulmans, sans oublier les philosophes grecs… Une centaine de pages de fragments et textes brefs.
 
CITATIONS… 
 
Il y a un moment pour chaque chose sous les cieux.
Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir,
Un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté,
(…)
Un temps pour démolir et un temps pour bâtir.
L’Écclésiaste
 
As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ? 
                                Apologue grec
(Socrate répondant à quelqu’un voulant rapporter un fait. Les tamis étant : vérité, bonté, utilité…)
 
Puisque la fin de ce monde est le néant,
Suppose que tu n’existes pas, et sois libre.
                                    Omar Khayyâm
et...
Ne laisse pas la tristesse t’étreindre
(…) Suppose que tu n’existes pas, et sois libre.
Omar Khayyâm
 
Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre 
que ne peut en inventer votre philosophie.
                       William Shakespeare
 
Tu es un enfant de l’Univers, tout autant que les arbres et les étoiles.
(Texte anonyme trouvé dans une église de Baltimore en 1692. Page complète dans le livre.)
 
Je suis une partie, une parcelle de Dieu…
                  Ralph Waldo Emerson 
 
L’homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain —, une corde sur l’abîme. (…) Il est un pont et non un but. 
                         Friedrich Nietzsche
 
Le désespoir est une défaite anticipée.
Karl Jaspers
 
Le chemin mystérieux 
va vers l’intérieur.
Novalis
 
LIENS...
Carnets de sagesse. Les livres. Librairie Decitre
et
Albin Michel Spiritualités...

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04/06/2019 | Lien permanent

« Je me disais aussi… », La vie promise, de Guy Goffette : poèmes… et liens…

LA VIE GOFFETTE.png

« Je me disais aussi : vivre est autre chose / que cet oubli du temps qui passe et des ravages de l’amour, et de l’usure – ce que nous faisons / du matin à la nuit : fendre la mer, / fendre le ciel, la terre, tout à tour oiseau, / poisson, taupe, enfin : jouant à brasser l’air » 

Guy Goffette, La vie promise , éd. Gallimard

Ce poème, intégral, sur Carnets de poésie : http://guesswhoandwhere.typepad.fr/carnets_de_poesie/2008/03/guy-goffette--.html

Une chronique de Céline Barbillon, Le nouveau recueil (revue)  : http://www.lenouveaurecueil.fr/Goffette.htm

Une note de Jean-Michel Maulpoix : http://www.maulpoix.net/goffette.html

Une page, sur Esprits nomades : http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/goffette/Goffette.pdf

Trois ouvrages lus par Michel Baglin, revue Textures (Guy Goffette, La parole « qui éclaire de l’intérieur » : http://revue-texture.fr/spip.php?article1

Fiche wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Goffette

J’ajoute ici un autre fragment de poème, même ouvrage (p.102) :

« C’est la route qu’on n’a pas prise / qui essaime le plus --- l’autre a fini /// dans un sac au fond de quelle chambre obscure / avec la carte des illusions, un morceau /// de montagne ou d’enfance et beaucoup / de poussière, autant dire perdue à jamais : / nous ne reviendrons plus vers nous, la route / est sans retour et tous les ponts /// coupés » (…)

Dans ces poèmes, mélancolie des questionnements sur nos vécus et nos choix (« où donc étais-je, là-bas, si je n’ai pas dansé ? », p.83), sur le temps, la communication avec l’autre (« des silences que rien ne cimente », p.103), et cette sourde parole intérieure absente ou bruissante…

Importance de l’incipit (ici en début de note): on commence, et si la page ne nous dit rien, peut-être que l’ouvrage entier sera clos pour nous. Si, au contraire, une porte de sens s’ouvre, alors on peut continuer : le livre est une lettre qui a trouvé son destinataire…  Lire, relire, ouvrir aussi des pages au hasard, et, là, pour un courrier venu de personne, juste de soi à soi...

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08/03/2013 | Lien permanent

Ukraine... L'enjeu pour l'Europe, l'Occident, l'humanité. Erreurs et perspectives.

L'ENJEU... pour l'humanité...

L'historien Yuval Noah Harari analyse le tournant crucial actuel. Selon les choix que nous ferons. Accepter l'impunité des agresseurs et prolonger l'option de la loi de la jungle. Être proie ou prédateur, avoir une économie axée sur l'armement et sacrifier le reste. Ou choisir l'éthique et construire un autre futur... https://www.courrierinternational.com/article/opinion-yuv...

Fausse théorie. C'est la Russie qui n'a pas su trouver sa place. Pas l'Occident qui l'aurait humiliée.... https://www.lefigaro.fr/international/la-theorie-de-l-hum...

Réveil éthique de l'Europe... ( il faudrait...)... https://www.lefigaro.fr/vox/monde/constantin-sigov-le-tre...

Mais....

Les Syriens se souviennent avec amertume de l'aveuglement occidental...https://www.courrierinternational.com/article/opinion-reg...

Les ambassades russes et la propagande du Kremlin. Agressivité et mensonges... https://www.lefigaro.fr/international/sur-les-reseaux-soc...

///// MISE à JOUR... 12-04-22 /////

De la fermeture de Memorial (mémoire des crimes du stalinisme) en Russie aux menaces russes contre les droits humains partout dans le monde. Note de blog. FIDH... https://blogs.mediapart.fr/fidh/blog/110222/les-methodes-...

////  MISE à JOUR, 17-04-22 ////

Voir que "le récit fantasmagorique du Kremlin vise l'Occident". Par Michel Eltchaninoff, PhiloMag, 13-04-22... https://www.philomag.com/articles/michel-eltchaninoff-nou...

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01/04/2022 | Lien permanent

Saraswati 16. Les saisons en poésie...

Saraswati.jpgen ce crépuscule très bleu d’avril, entre toi et le temps, ces questions : est-ce l’instant qui passe et te traverse ou est-ce toi, poussé toujours au dos, le passant d’un instant immobile ? 
Michel Diaz, Printemps 1
 
Estaciones : eterno horizonte, espejo inmenso que rechaza objetivos
de futuro o los desdobla, los fosiliza, los aumenta
Saisons : éternel horizon, miroir immense qui rejette les buts 
d’avenir ou les dédouble, les fossilise, les augmente
Miguel Àngel Real, Saisons (traduction du poème en français par l’auteur)
 
Dire les incendies
les frimas à venir
les saisons déracinées 
Jean-Louis Bernard
 
(Trois fragments de poèmes publiés dans la revue Saraswati 16, Les saisons)
 
 
Les saisons, rythme de nos vies, respiration visuelle de nos paysages, et thème séculaire de la littérature… Le mot déclenche images et émotions, mémoire de moments et de lieux.
En couverture, sous une création d’Ève Eden (collage de troncs et de branches), une citation d’Albert Camus (de Retour à Tipasa, L’Été). Le hasard fait que c’est justement aussi un exergue d’un de mes poèmes, rencontre de lecture, phrase si forte qu’elle s’impose…
 
 
Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.

Dans son éditorial Silvaine Arabo, l’éditrice, met l’accent sur le retour cyclique des saisons et renvoie aux notions du Yin et du Yang pour dire ce balancement entre deux polarités qui alternent, l’ombre et la lumière, et développer d’autres correspondances. 

Dans la revue, les poèmes des saisons constituent un ensemble en trois temps. Mais d’autres rubriques enrichissent le tout, pour près de deux cents pages.

L’art est très présent. Autres créations d’Ève Eden, mais aussi pages sur Lionel Balard (peintures, et entretien), Alain Tigoulet (photographies), et une rubrique sur des techniques japonaises, par Claire Berthouin. Ses créations, qui allient textile et végétal, sont très fines, subtiles, et l’on reconnaît l’esprit du Japon passé dans la main et les yeux d’une créatrice occidentale. 

La poésie n’est pas uniquement dans les textes sur les saisons. Présent, notamment, Federico Garcia Lorca, traduit par Annick Le Scoëzec. Suivent des notes de lecture (de Jean-Louis Bernard et Georges Cathalo) et les coups de coeur de Silvaine Arabo (qui m’a offert la joie de recenser Ombres géométriques frôlées par le vent). J’ai repéré des titres dans ces pages, dont deux que je vais mentionner ici.

………………………………………………………………………......................................................................

Sommaire, suite… 

Je vais d’abord parcourir - et citer - les poèmes des saisons, dans l’ordre. Pour certains auteurs j’évoquerai d’autres œuvres, lues ou à lire, dont un ouvrage découvert dans la revue. Puis je reviendrai en arrière, pour les autres rubriques (art, traductions, aphorismes).

Quelques mentions associées aux citations : deux livres de Michel Diaz, un recueil, Lignes de crête, et un ouvrage sur Ulysse - la note de lecture de Georges Cathalo recensant un ouvrage de Jean-Claude Tardif accompagnant des créations de Jean-Michel Marchetti - la revue de poésie créée par Colette Klein, Concerto pour marées et silence - deux recueils de Francis Gonnet - note sur l’entretien de Lionel Balard avec Silvaine Arabo, ce qu’il dit de sa peinture et du lien avec d’autres arts, dont la poésie, qu’il signe Léon Bralda - regard sur les photographies d’Alain Tigoulet et sur ce qu’écrit Laurent Bayart en marge d’elles - commentaires en marge des citations de Miguel Ángel Real et des traductions d’Annick Le Scoëzec - brève introduction des citations de Silvaine Arabo, aphorismes).

Liens : note qui suit, Lignes de crête, recueil de Michel Diaz  et page de l’édition Alcyone sur ce livre - Miguel Ángel Real, page de Recours au poème et page d’un site en espagnol - Annick Le Scoëzec, page sur une création théâtrale et entretien avec Silvaine Arabo - art, trois liens (Ève Eden, Alain Tigoulet, Lionel Balard). Et TAG (vers notes précédentes) : Saraswati

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Michel Diaz a écrit quatre amples suites en prose, deux sur la fin de l’hiver, deux sur le printemps. Suites est le terme qui m’est venu, car il y a quelque chose de musical dans ces pages fortement terriennes de marcheur.  Regard d’aube, horizon traversé par le passage fugace d’oiseaux, silence à peine habité par un de leurs chants. Après l’aube, le gris du crépuscule. Goût pour l’entre-deux, frontière entre le jour et la nuit, où le regard est plus intense, et, pour qui sait contempler, capable de créer un instant pour "un lambeau d’extase provisoire".

Citations...

"ce que l’on écoute, c’est ce que nous révèle une urgence de l’âme dans l’instant mis à nu, et ce que l’on entend, c’est la nuit qui pose le pied sur son ombre invisible, une forme, couleur, présence, un fantôme échappé du fond de la pensée, comme on sait que de l’autre côté d’une porte le temps s’est arrêté, une porte qui bat sans fin dans les années, et derrière laquelle on sait qu’on nous écoute

et si nous restons là, un goût de sel au cœur, guettant son ineffable tremblement, c’est que nous requiert une flamme, une mince flamme opiniâtre et son espérance, pour vivre, de ce peu de lumière qui peut, jour après jour encore, augmenter la lueur intérieure de nos silences, en nourrir cette absurde tendresse et immense pitié pour ce qui se lève toujours d’eau bleue, cette promesse enguenillée accoudée aux fenêtres de l’aube"

Fin d’hiver II

. et...

"il t’arrive, souvent, de t’asseoir au bord du chemin et de crayonner sur ton calepin ce que tu crois avoir compris de l’enfance du vent, d’épeler la vieillesse des pierres, de pousser ce soupir qui hausse le plafond du rêve, d’épouser pli à pli la vie jusqu’à sentir les jours pendre à tes cils et sonner leurs grelots, y entendre des voix plaintives monter lentement, lentement"

Printemps 1

De Michel Diaz j’avais justement lu, et aimé, son recueil, Lignes de crête (Alcyone, 2019). Magnifique ouvrage, que j’avais déjà l’intention de recenser, je le fais donc, note suivante car l’espace manque ici…

Dans les coups de cœur de Silvaine Arabo, j’ai remarqué la recension d’un autre livre de Michel Diaz, sur le personnage d’Ulysse, Le verger abandonné. Très intéressée et intriguée. Un fil rejoint ma lecture d’Audisio (notes précédentes)…  (J’en parle un peu plus dans la note suivante).

…...

Mes deux poèmes, amples aussi, suivent ceux de Michel Diaz et précèdent une citation de Khalil Gibran puis une création d’Ève Eden, tous voisinages dont je suis heureuse. Deux textes sur l’été, ma saison préférée. Ce qui illumine brûle, et La pluie est un lieu immuable. L’été, mais aussi la mémoire et l’oubli. Et la traversée vers l’autre côté de la conscience.

"L’été est circulaire,

 nostalgique de l’ascension spiralée

 il la prépare en nous,

 la métamorphose en cercles incandescents.

 C’est loin d’être évanescence inventée."

(…)

"Les mains incendient l’énergétique alchimie,

 symbiose du corps kabbaliste.

 Et c’est ce volcan qui le peut, 

 métaphorique été, 

 fuego."

Ce qui illumine brûle

. et… 

"Il pleut, et c’est dehors qu’il faut être.

 Déchirer le voile,

 tirer vers soi ce mur de nuages."

 La pluie est un lieu immuable

  MC San Juan

……

Je poursuis mon parcours par quelques citations

 

"on tresse chaque jour des liens

 avec des hôtes inattendus

 un soleil oublié rutilant de couleurs

 un violent orage d’été"

 Georges Cathalo,  Quotidiennes des quatre saisons

De lui j’ai noté avec intérêt la recension d’un livre de Jean-Claude Tardif, poète et éditeur (À L’Index, revue et plaquettes). Je connais bien son œuvre pour en avoir lu et recensé déjà plusieurs ouvrages, mais pas encore celui-ci, repéré, en attente. Plaquette publiée par Éditinter, Noir, suivi de Métamorphose du corps noir. Les textes de Jean-Claude Tardif accompagnent les peintures de Jean-Michel Marchetti, où le noir domine. Je connais les créations du plasticien, pour sa présence dans les publications d'À L'Index et en avoir vu aussi chez AEncrages. Promesse d’une méditation sur l’absolu de la couleur, ou sa négation, qu’est le noir. Occasion de relire Michel Pastoureau, sur le Noir, nous dit Georges Cathalo.

…...

"Les feuilles dorent et les générations meurent.

 L’azur ne s’émeut pas. Tout lui indiffère.

 Il a vu défiler la houle des humains."

Parme Ceriset, Saisons d’hommes

……

"Les saisons sont comme les étoiles : elles dévoilent rarement leurs secrets. La nuit venue, dans ce village du sud de la France, de vieux sorciers chenus viennent frotter leurs barbes hirsutes sur les feuilles de vigne que la fraîcheur du matin froisse de son cristal."

Jean-Pierre Védrines, Les Saisons

……

"Je te prendrai ma terre

 mon éveillée tranquille

 mon échouée sereine

 ma renouée d’argile

 au cœur de pâquerette"

Arlette Chaumorcel, Chant de la terre rouge

……

"Lilas citadelle

 de bucolique candeur

 te voilà drapé"

Georges Friedenkraft, Printemps (haïku)

……

"pétales de dahlias en flamme

        rouge et jaune d’été

                    feu  

                leur feu"

Maria Quintreau

……

"L’hiver éreintait les chemins et cernait la ferme dans un brouillard presque solide. Dans les aléas d’une levée de brume surgissaient les fantômes."

Daniel Rivel, Hiver au Violet

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”Frères et soeurs d'infortune”... en rencontre profonde d'humanité essentielle

danielle michel-chich,fraternité,solidarité,victimes,13 novembre,paris,courage,identité,vivre,vie,énergie,haine,écueil,colère,choix,algérie,benoît hopquin,annick cojean,fabienne brugère,guillaume le blancJai lu ce texte d’abord dans Marianne du 4 décembre, rubrique Journal des lecteurs. Je le retrouve en ligne sur un blog. (Je l'introduis, avec, en exergue, cette photographie qui interroge nos chaînes, nos ombres, le refus des chaînes... Mais la capacité de voir l'ombre, et donc la lumière...).

Danielle Michel-Chich, née en Algérie, qui a perdu une jambe à cinq ans en 1956 lors de l’attentat du Milk Bar, écrit aux blessés du 13 novembre. Car, si on a pensé beaucoup aux morts, absence irréversible, douleur infinie des proches, demeurent les blessés, si nombreux, dont certains le sont très gravement, et on peut se douter que des corps seront irrémédiablement atteints. Danielle Michel-Chich sait, pour le vivre, qu’on ne peut pas oublier cette atteinte, toujours présente pour rappeler le fracas terrifiant de cet instant. Terrorisme alors, terrorisme encore. Terreur telle qu’elle sidère quelque chose en soi et dans l’entourage, proche ou moins proche : communauté, concitoyens, compatriotes, et tout simplement humains, qui, même très loin, ressentent l’effet du choc, partagent. 

Ce choc physique et psychique se prolonge longtemps, et c’est un travail sur soi qu’en défaire ce qui serait obstacle au fait de vivre, malgré et à cause de ça, plus, encore plus, ou, simplement, vivre. Comment réagir, comment penser, et comment ne pas s’enfermer dans la haine? Sachant plus que personne les pièges et les ressources de vie qu’on trouve en soi, qu’on décide de trouver en soi, Danielle Michel-Chich s’adresse à tous ceux qui sont directement meurtris. Meurtris ils le sont par le deuil, s’ils ont perdu un proche (parfois deux, ou plus). Ils le sont par l’inquiétude et la révolte devant la souffrance de ceux qu’ils aiment, encore hospitalisés ou revenus chez eux et suivis. Devant le saccage des corps et des liens par la folie de fanatiques. Ils peuvent l’être, aussi, meurtris, par la colère. Colère contre les assassins, colère contre ceux qui n’ont pas su empêcher cela, comme l’ont exprimé fortement des pères révoltés (pourquoi n’a-t-on pas fait avant ce qu’on fait maintenant? pourquoi n’a-t-on pas pris la mesure des failles?). De la souffrance à la haine, de la colère à la haine, le fil est ténu. Parfois cela submerge, même quand on s’y refuse. Mais cela nous détruit, la haine est une prison.

Danielle Michel-Chich leur dit comment elle a réagi, les ‘choix’ qu’elle a faits (se demandant - elle met un point d’interrogation - si ce sont des choix ou un instinct vital qui a coulé sans le décider). Elle a choisi la vie, la joie, l’implication. 

Et elle leur exprime un seul souhait : qu’ils puissent éviter l’écueil de la haine.

D’elle on peut entendre cela, d’autres ce serait différent. Elle parle du lieu du partage, fraternité de douleur, d’infortune (au sens fort : ce hasard tragique qui atteint dans un instant, et aurait pu ne pas atteindre). 

Elle a un autre message : même si elle reprend le mot ‘victimes’ au début de son texte, pour dire à qui elle s’adresse, elle précise à la fin qu’elle récuse ce mot (‘étiquette salement collante’). Mot qui est une autre prison, chape de plomb qui réduit une identité singulière en la figeant dans un moment et dans un rôle. Avec le risque d’être transformé en icône d’une vision. Idéologies qui veulent leurs martyrs pour les maintenir dans leurs filets, en prétextant parfois les protéger, les soutenir. 

Elle parle de réactions à son livre, sans jugement. Dans le contexte passionnel de la mémoire de la guerre d’Algérie, les projections sont encore importantes, tant les douleurs peuvent avoir été violentes, et tous n’ont pas les mêmes ressources pour se délivrer de la haine. Certains ont peut-être désiré d’elle un partage de haine qu’elle n’a jamais proposé. Elle dit seulement que la haine empêche d’avancer. (D’autres ont vécu des drames similaires, et refusé la haine - ainsi la plasticienne Nicole Guiraud, qui a failli mourir en 1956, au Milk Bar, petite fille, et a perdu un bras. Pas de haine non plus. Mais chaque être exprime à sa façon son choix de vie : écrire, créer, militer pour la fraternité, les uns, militer contre le terrorisme, les autres) .  

Voici donc le texte si dense et fort que Danielle Michel-Chich offre aux êtres blessés du 13 novembre (corps et âmes) : « A mes jeunes frères et soeurs d’infortune » : https://blogs.mediapart.fr/danielle-michel-chich/blog/231... 

Dans une chronique du Monde, le 1er décembre, Benoît Hopquin faisait l’éloge des 130 morts, jeunes, citoyens heureux d’une Babel. Ce qu’il dit d’eux on peut le reprendre pour les vivants, les blessés, les meurtris, qui vont se reconstruire : « Ils étaient pioupious de la liesse, sentinelles du vivre-ensemble, artificiers de l’amitié, balançant encore leurs salves de rires, juste avant le drame. » Ils le seront encore, même si, comme le dit Danielle Michel-Chich, il leur faudra beaucoup de courage. Lien : http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/11/30/morts-au... 

Le processus  de reconstruction de soi et de sa vie, c’est un peu le prolongement de ce que raconte ce couple de survivants, Caroline Dos Santos et Julien Boudot : « S’extraire de l’horreur » cela va continuer...  « S’extraire de l’horreur. Hébétés, ahuris, encore dans l’épouvante. Et courir dans la nuit. Survivants! Chercher désespérément un taxi au milieu des sirènes. Et se serrer l’un contre l’autre tandis que la voiture file sur les berges de la Seine et s’éloigne de ce théâtre de guerre. Incrédules. Pleins de larmes et de frissons. Avec l’urgence de vivre. » (…) « J’oscille en permanence », dit Caroline (entre pleurs et rires). Propos recueillis par Annick Cojean : "Je t'aime, on ne doit pas mourir" Lire : http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/28... 

Humanité… Visages. Êtres émouvants, généreux. Et le mal, son mystère. Comment et pourquoi peut-on arriver à ne plus être capables de reconnaître en l’autre un visage, une conscience, un sujet? Humanisation et déshumanisation, disent Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, philosophes, dans une tribune de La Croix du 1er décembre, "L'idée d'humanité" : « Dans toute société, il existe alors des processus d'humanisation portés par des valeurs et des processus de déshumanisation qui tiennent à la présence de la violence ou du mal. ‘Liberté, égalité, fraternité’  est une devise qui porte une idée de l'humanité, et qui doit s'incarner dans des processus d’humanisation… » (…) « Nous avons plus que jamais besoin de tenir ensemble, à la fois dans un même pays, mais aussi dans un univers mondialisé. Défendre les valeurs de l'humanité revient à ne pas faire des autres des ennemis, à ne pas oublier non plus l'ennemi intérieur. Le mal peut toujours être porté surtout s'il trouve les supports pour se déployer. » L’ennemi intérieur qui peut faire basculer un individu dans la folie meurtrière ou l’assassinat de masse. L’ennemi intérieur, tapi en soi, fait de rancoeurs, de ressassements, de haine plus ou moins consciente… Radicalité qui s’installe, fantasmes et théories du complot, fuite dans le jihadisme. Ou, autre radicalité jumelle, rejet de l’autre, xénophobie, projections. Le mal, qui s’insinue dans l’esprit, le langage, nourrit le meurtre dans tous les cas. Donc tentons de faire des valeurs les remparts au mal tapi dans l’ombre : http://www.la-croix.com/Archives/2015-12-01/FORUM.-L-idee...

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04/12/2015 | Lien permanent

Traversée thématique. De l'aleph au son, des livres et des livres... Le silence.

SILENCE.jpgJe prolonge ici une recherche commencée avec une note en 2013 (lien ajouté, note qui suit). Silence entre les mots, entre les textes, par les textes... Titres de livres à découvrir. Poésie, spiritualité, art, philosophie... J'ai noté en titre "De l'aleph au son"... Car le silence est  présent dès l'alphabet dans le processus d'écriture, et paradoxalement il permet d'arriver au son : musique des mots, musique de la poésie, chant intérieur du sens.  

                                 BIBLIOGRAPHIE... 

POÉSIE, fragments.

. Traduit du silence, Joë Bousquet, 1942. L’Imaginaire/Galliimard, 1995 

. Les récifs du silence, d’Ahmed Azeggah, éd. Quatre vents, 1974 

. Ce pays du silence, Charles Juliet, P.O.L., 1992

. Entre parole et silence /Haïkus, de Georges Bogey, Éds de L’Astronome, 2009 

 

. Jours de silence, Henri Michaux, Fata Morgana, 2010 

. Puisqu’il est ce silence (Prose pour Henri Meschonnic),  

. Jacques Ancet, Lettres vives, 2010

. Prologue au silence, François Jacqmin, La Différence, 2011

. Hélène Duc. Le silence de l'autre rive, Unicité, 2014

. Silences (Haïkus), Vincent Hoarau, Unicité, 2016

. Variations sur le silence, Philippe Mac Leod, Ad Solem, 2019

. Dans les plis du silence / Poèmes de la nuit, Gérard Mottet, Unicité, 2019

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SPIRITUALITÉ

. La force du silence, Carlos Castaneda, Gallimard, 1988

. Dans le silence de l’Aleph, Claude Vigée, Albin Michel Spiritualités, 1992

. Le son du silence, Karlfried Graf Dürckheim, Cerf, 1993

. La Révolution du silence, Jiddu Krishnamurti, Stock, 1994

. L’arbre du silence, Jeff Perreau, Altess, 1997

. La mystique du silence, Jacques Vigne, Albin Michel Spiritualités, 2003

. Eloge du silence, Marc de Smedt, Albin Michel Espaces libres, 2015

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REPÈRES. Récits, histoire.

. Le Silence de la mer, de Vercors (Jean Bruller), 1942, Minuit clandestines. Livre de poche, 2000  

   et La bataille du silence, Souvenirs de minuit, rééd. Minuit, 1992

. Silence (roman historique sur les persécutions des chrétiens au XVIIè siècle au Japon) de  Shūsaku Endō, 1966 (Japon), Folio Gallimard, 2010.

. Le Silence, Nathalie Sarraute, Gallimard, 1967, Folio Gallimard, 1993

. Une histoire du silence : De la Renaissance à nos jours. Alain Corbin, Albin Michel, 2016

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Pensée de l’art. ESTHÉTIQUE

. Les Voix du silence, d’André Malraux (art, philo, esthétique), Gallimard, 1951

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… ART

PEINTURE. Le Christ du silence, d'Odilon Redon (1840-1916)

SCULPTURE. Le Silence, d’Auguste Preault (1809-1879)

ARCHITECTURE. Silence et lumière, conférences (1955-1974) de l’architecte et théoricien Louis Isadore Kahn, éds du Linteau, 1996

PHOTOGRAPHIE. Photographier le silence. Titre d'un dossier en ligne sur l’art de la photographe danoise Trine Søndergaard (née en 1972). Elle montre l’absence, l’apparence, le retrait.  (Artefields.net).

CALLIGRAPHIE. Passagère du silence / Dix ans d’initiation en Chine, de Fabienne Verdier, Albin Michel 2003. (Calligraphie, taoïsme, méditation chan. Parcours spirituel et artistique). Livre de poche, 2005.

MIME. Marcel Marceau, la poésie du silence. Livre de Rémi David et Florence Salzano. (Sur l’art du mime, sa création d’un personnage muet, BIP). éd. A dos d’âne, 2016.

OPÉRA (musique et danse). Vers le silence, documentaire de Jean-Stéphane Bron filmant le chef d’orchestre Philippe Jordan (répétitions, coulisses de l’Opéra), 2018.

MUSIQUE. Silence (Conférences et écrits), John Cage, Denoël, 1970, Héros-Limite, 2003

FOLK ROCK. The sounds of silence, de Simon et Garfunkel, 1964 (et 2009-2016-2017). Et dans la bande originale du film de Mike Nichols, Le Lauréat. 

CINÉMA. Le monde du silence, de Louis Malle et Jacques-Yves Cousteau. 1956. Exploration des fonds marins, l’univers de l’océan.

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….. LIENS web…dont articles passionnants (références, citations, bibliographies).

SigilaREVUE franco-portugaise, transdisciplinaire. Dossier : Le silence - O silêncio. Numéro 29, 2012. Thème du silence, en hommage à Cesaria Évora. En ligne, sommaire (bref résumé des articles). L’oxymore comme fil et sujets divers. LIEN… http://www.sigila.msh-paris.fr/-rubrique43-.html

REVUE. Les Cahiers du CIREM (Centre International de Recherches en Esthétique Musicale), dossier sur musique et silence. (N° 32-33-34, 1994). LIEN… http://ressources.ircam.fr/record/default:UNIMARC:19476

POÉSIE (textes). CINQ poèmes sur le silence (et titrés ainsi)… LIEN…  https://www.poesie-francaise.fr/poemes-silence/

CRITIQUEPoésie et silence (article lisible en ligne). Littérature/Larousse. Par Fernand Cambon, 1986 (Lecture de Rilke, Celan, etc.)…. LIEN… https://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1986_num_64_4_1410

CRITIQUE. De Patrick Quillier, L’épreuve de silence, les preuves par silencerevue Noesis, 19 | 2012 (Article lisible en ligne, nombreuses citations, René Char, Boris Gamaleya, etc.)…. LIEN… https://journals.openedition.org/noesis/1810

PHILOSOPHIE.

Silence et philosophie. Article de Jean-Luc Solère, 2005, Revue philosophique de Louvain. Une vingtaine de pages, parcours de la notion en philosophie. A la fin une riche bibliographie (intégrant des mystiques). Lisible intégralement en ligne…. LIEN… https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2005_num_103_4_...

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Et voir la note précédente sur un numéro de Poésie / première... 

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21/06/2019 | Lien permanent

Après le jour des saints et celui des morts... penser...

cover_2.jpegJour des saints (pour certains), suivi du Jour des morts (donc de la mémoire). Beaucoup visitent des cimetières, beaucoup aussi ne le peuvent pas, quand leurs ancêtres sont en des terres un peu lointaines. Est-ce si important ? Ce que la terre garde n'est plus que poussière.  L'essentiel est autre. Je trouve que les peintures de l'artiste japonais Hiroyuki Doi peuvent représenter les lieux symboliques des êtres décédés (ce n'est certainement pas ce qu'il a voulu exprimer, lui qui crée des mondes, un cosmos singulier...). Chacun pouvant y mettre le sens qui lui convient (qu'il soit croyant ou incroyant, même si croire ou ne pas croire n'est pas la distinction qui personnellement me convient). En faisant une recherche Google avec l'indication Hiroyuki Doi circles... on peut voir des reproductions de nombreuses œuvres du peintre. On peut aussi lire un ouvrage (Ricco Maresca Gallery, celui de la couverture reproduite ici...).

Sur le site artnet on trouve 27 reproductions... http://www.artnet.fr/artistes/hiroyuki-doi/

Fauré.jpgEst intéressant, aussi, le regard du psychiatre Christophe Fauré sur la mort... Cela questionne nos rationalités habituelles. Dans un entretien, publié par Le Monde des religions le 1er novembre 2022, il explique comment, pour lui (en fonction de son expérience de médecin) la science peut traiter de la mort, et même d'un au-delà de la mort, du passage. Lui, dont il est dit qu'il s'intéresse au bouddhisme, part de la recherche concernant des expériences de mort imminente vécues par de nombreuses personnes dans le monde. Les récits, ces troublants témoignages, ont été étudiés par des spécialistes des soins palliatifs, des biologistes, des neurologues et des psychiatres. Pour en savoir plus on peut lire son dernier ouvrage sur ce sujet. Cette vie... et au-delà. / Enquête sur la continuité de la conscience après la mort, Albin Michel, nov. 2022. Selon lui, d'après l'article du Monde, ces récits fournissent des clés pour nos vies ici-bas, plus peut-être que d'autres sur un après gardant ses mystères...

L'article du Monde (non lisible intégralement)... https://www.lemonde.fr/le-mondde-des-religions/article/20...

La page de l'édition, Albin Michel... https://www.albin-michel.fr/cette-vie-et-au-dela-97822264...

hiroyuki doi,art,cercles,japon,jour des morts,mort,aphorismes,citations,livres,antonio porchia,voix,jacques ancet,quelque chose comme un cri,christophe fauré,cette vie et au-delà,emi,expériences de mort imminentePour prolonger la réflexion je note des citations d'Antonio Porchia, fragments de ses Voix, aphorismes d'une grande profondeur. Je les choisis dans le volume de Fayard (traduction de Roger Munier, préface de Jorge Luis Borges, et postface de Roberto Juarroz. Ce volume m'est cher, parce que c'est par lui que j'ai découvert cet auteur, majeur pour moi, et pour les commentaires des deux lecteurs prestigieux qui ouvrent et ferment le recueil. (Livre dédié à Roger Caillois, premier traducteur de Porchia - qui, le découvrant en 1940, dit ceci : J'échangerais contre ces lignes tout ce que j'ai écrit). Mais j'ai aussi les Voix réunies d'érès, Po&Psy (car c'est une publication bilingue, intégrale). L'œuvre d'une vie, un grand volume d'un millier d'aphorismes. UN livre. Densité et force. Les éditions Unes ont publié des Voix, dont le volume des Voix inédites, avec une traduction et une préface de Roger Munier.

La page de l'édition. Fayard... https://www.fayard.fr/scinces-humaines/voix-suivi-de-autr...

Extraits...

Qui ne remplit son monde de fantômes reste seul.

Avant cela, qu'y eut-il ? Et après cela qu'y eut-il ? Et cela, que fut-il ? 

Quand je mourrai, je ne me verrai pas mourir, pour la première fois.

Personne ne peut n'aller pas au-delà. Et au-delà il y a un abîme. 

Quand je ne serai plus rien, est-ce que je ne serai plus rien ? Comme je voudrais n'être plus rien quand je ne serai plus rien !

hiroyuki doi,art,cercles,japon,jour des morts,mort,aphorismes,citations,livres,antonio porchia,voix,jacques ancet,quelque chose comme un cri,christophe fauré,cette vie et au-delà,emi,expériences de mort imminenteEt j'ajoute un aphorisme d'un autre grand. Poète et fabuleux traducteur des plus grands auteurs de langue espagnole. Jacques Ancet, un de ses tweets (exercice de concision), du recueil de Po&Psy, érès, Quelque chose comme un cri :

Commencer, finir, sont traversés de vent. Rien ne commence, rien ne finit - tout continue.

Page de l'édition... https://www.editions-eres.com/ouvrage/4111/quelque-chose-...

Le tag "mort" renvoie sur ce blog à quelques notes...

MC San Juan

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17/11/2022 | Lien permanent

Diérèse, revue, et Les Deux-Siciles, parcours de lecture

DIERESE87.jpgParcours des trois derniers numéros de la revue Diérèse, n° 85-86-87 (et une échappée vers un plus ancien, 82, pour deux réflexions importantes, et des poèmes). Mais plutôt que prendre numéro par numéro je vais regrouper par rubriques (éditoriaux, études / poèmes / recensions, notes de lecture).

J’apprécie que les éditoriaux soient rédigés par des auteurs différents, qui présentent ce qu’est l’écriture pour eux, ce que signifie profondément cette entreprise de création. Tous ceux que j’ai lus, ne se limitant pas à une réflexion formelle ou à des questions de pure esthétique littéraire, développent plutôt une analyse de ce que signifie l’expérience d’écrire, son enjeu vital. Écrire fait intervenir des parts de sa vie différentes, dimensions qui s’imbriquent en strates complexes, et chacun peut mettre l’accent sur tel ou tel aspect : psychologie, corps, société, théorie, métaphysique…  Lisant ces textes on peut avoir envie de découvrir certains auteurs qu’on ne connaissait pas, quand on sent que la démarche correspond à ce qu’est, pour soi, juste exigence.

Couverture de la revue, maquette de Xavier Makowski.

Cependant, avant ce parcours j’ai envie de mentionner trois livres rapportés du Marché de la Poésie de juin, stand des Deux-Siciles. Ils feront l’objet d’une vraie lecture en automne…

Fragments & cætera. Une anthologie de poésie brève.

Établie et présentée par Jacques Coly.

Si profonde est la forêt. Anthologie de la poésie des Tang.

Traduite et présentée par Guomei Chen. Préface de Pierre Dhainaut.

D’Ores et Déjà (poésie), de Daniel Martinez.

ÉDITORIAUX

Ainsi, reprenant l’éditorial du numéro 82, L’écriture au présent, j’ai cherché ensuite dans la revue des textes de son auteur, Mathias Lair. Je retrouve mes mots : « juste » et « exigence », dans sa définition de ce qu’il se demande à lui-même, lui qui interroge les fictions de notre existence, pour retrouver le lieu du commencement que l’on avait oublié.

Je relève encore une phrase et un fragment :

Si je reconnais que je ne suis pas étranger à l’étrangeté qui me saisit, alors l’écriture devient une danse. […] L’expérience est ineffable. Hors-sens. Voilà pourquoi il faut l’écrire. Yves Bonnefoy l’appelle l’arrière-pays. 

Plus loin, une chronique de Joël Vincent, Profondeurs et chaos intérieurs, traite aussi de cette dimension particulière de l’écriture, quand on accepte d’aller chercher en soi jusqu’au désordre mouvant qui fait sens. Ce qui m’a d’abord retenue ce sont les exergues : Nelly Sachs, Büchner, Cioran, Nietzsche, Adorno. Parce que j’aime qu’il y en ait, qu’on tisse des liens avec les phrases d‘autrui, offrant à lire autre chose que soi. (J’ai parfois tendance à en mettre trop en tête de mes textes, mais je préfère l’excès au manque.) Ensuite, dans ces pages Joël Vincent cite de nombreux auteurs, en ayant la référence d’Elias Canetti (La conscience des mots) comme un fil qui structure la pensée. Lisant Anaïs Escot, Georges Valiadis ou Silvia Baron Supervielle il interroge la notion de « béance », le « vide » approché, l’identité non sue, la création de soi dans l’acceptation de ce qui n’est pas « balisé ».  Écritures qui appartiennent à l’espace de ceux, poètes, que Canetti, qu’il cite, nomme gardiens des métamorphoses . Beaucoup d’autres noms viennent appuyer la réflexion : René Char, Benjamin Fondane, Novalis, Pessoa, Merleau-Ponty, Philippe Jaccottet, Beckett, Celan, Ponge, Nietzsche, Rimbaud, Baudelaire, Michaux… Tous ayant su regarder leurs gouffres intérieurs et pu forger les mots. Et de nouveau, Canetti : Hors de l’actualité, hors de tout, parfois aussi hors de soi-même, si nous écrivons c’est avec une part de nous-même que nous ne connaissons pas entièrement, qui est nôtre et ne l’est pas, qui jaillit d’une ZONE OBSCURE et SECRÈTE  même pour nous. Secrète et parfois bouleversante.

Et pour conclure il écrit ceci : Ce qui parle souvent dans un poème n’est pas ce qui est, mais ce qui devient, c’est ce « désordre sacré » ou sacré désordre dont parle Rimbaud.

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Avec l’éditorial du numéro 85, Arcanes du poème, je retrouve une écriture que je connais bien, puisque c’est Michel Diaz qui écrit.

En exergue, Henri Thomas (Le besoin d’écrire est premier). L’expression, ensuite, résultant aussi du hasard, d’après l’auteur cité.

Michel Diaz ne nous invite pas à nous interroger sur la source de ce besoin d’écrire, recherche, dit-il, qui serait illusoire. Car…  Il est, ou il n’est pas

Par contre il relie la démarche d’écriture (et d’existence) au désir archaïque de fissurer ce qu’on nous a appris à concevoir de la réalité du monde. Opposant regarder  (qui ne suffit plus) à voir (qui ne se fait qu’avec nos yeux de l’intérieur), il rejoint ce que Michaux nomme, rappelle-t-il, espace du dedans, ou ce lieu où Werner Lambersy voit la possibilité de l’immensité. Je comprends ce qu’il met dans cette opposition entre regarder et voir. Une exigence de profondeur, possible selon la part de soi qui s’offre à la perception visuelle, volonté de nommer pour distinguer et dire une bascule de conscience, en quelque sorte. (Et c’est vrai que voir est étymologiquement de la nature de ce que Rimbaud cherche, se faire « voyant »). Même si, pensant à la photographie (qui capte, ou qui reste un geste mental) je mets, pour ma part, dans le verbe "regarder" une force de présence qui fusionne avec ce qui est de l’ordre de la captation par ces yeux de l’intérieur. Mais ce sens n’est pas toujours dans les emplois du mot, c’est vrai.

Ce qui intéresse Michel Diaz c’est une ouverture, un élargissement permettant à l’esprit d’accueillir le hasard, et (cette fois c’est une autre écoute dont il s’agit) il évoque l’équivalent des yeux de l’intérieur, ce qui serait l’oreille intérieure, capable de laisser surgir ce qui émane du silence d’avant la parole.

Pour faire comprendre exactement la dimension qui est en jeu, là, il reprend l’expression de Reverdy, état poétique. Et cite Jacques Ancet, qui ne séparait pas intensité de langage et intensité de vie.

Forger le poème, écrit-il, c’est aller nécessairement de l’obscur vers le sens. Là je retourne en arrière dans son texte. Forger, je pense au feu. Or il a utilisé l’expression matière-lave pour qualifier la substance insaisissable de cette opération de soi créant. Je traduis : alchimie. Et une transformation alchimique échappe au sujet, refuse les normes, accepte le désordre : Le sens, en fait, vient déranger un ordre qui échappe à toute raison. Ce qui compte, comme le dit Marina Tsvetaïeva, citée, c’est la résonance. Et comme, le rappelle-t-il, c’est inscrit dans les Illuminations de Rimbaud.

Pour Michel Diaz le poème est affaire d’âme.

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Dans le même numéro un entretien :

Pierre Schroven interroge Éric Brogniet

Interrogation au sujet du monde des machines et du virtuel. Reconnaissant l’intérêt de certaines découvertes (dispositifs de l’ordre de la machine) le poète dit que cela pose aussi la question de la conscience et de la liberté de penser. Autre univers la poésie : La parole poétique interroge un indicible quand l’homme prend conscience de son destin, de sa finitude, de sa solitude. […] Et… Dès l’origine, le poétique dit que l’imaginaire est la seule réponse à notre condition.

Mentionnant l’essai qu’Éric Brogniet a écrit sur Jacques Crickillon Pierre Schroven rappelle ce que cet auteur dit du poème et demande si celui-ci peut donc être le langage du cinquième monde (celui de la privation d’espace spirituel). Éric Brogniet, après avoir cité Jacques Crickillon, dit que le poème est un voyage vers un Orient comme figure à la fois du Tout et du Rien, une anabase du fond et de la hauteur, une voix dans le Vide, un voyage sur nul chemin, une question sans réponse.

Dans la réponse suivante il définit le poète comme artisan, chercheur, expérimentateur.

Et, pour conclure, il inscrit sa philosophie de vie : toujours chercher à établir ma demeure dans la métamorphose.

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Numéro 86, dans Le soulèvement poétique, Pierre Dhainaut commence par affirmer la nécessité de dire non. Et pour cela trouver aussi les mots qui ont le souci de la justesse. Expression, d’abord, de la colère, du dégoût. Dire non aux fauteurs de guerre, et aux décideurs de néant. Dire non aux idéologies religieuses et politiques qui justifient le besoin de terroriser, de tuer.

Il rappelle qu’il avait quatre ans en 1940. Et pour la poésie il veut que ce soit un soulèvement qui concerne tout l’être, une insurrection. Cependant ce n’est pas une poésie engagée qu’il propose, car il la pense limitée dans ses perspectives, contraire à l’esprit même d’une activité vraiment créatrice. L’écriture, alors, ne peut se contenter du non : Non est un terme qui se clôt sur lui-même. Et la poésie dépasse les antagonismes, elle engendre ce oui qui intègre le non et l’accroît.

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Et dans ce numéro un dossier de contributions sur son œuvre, issues d‘une Journée d’étude.

En présence de Pierre Dhainaut

Incessante l’approche

Textes d’Anita Lavernhe-Grosset, Jean Attali, Sabine Dewulf, Patricia Castex-Menier, suivis d’un poème de Pierre Dhainaut, Un fil nous guide, fac-similé du manuscrit. J’en cite un extrait ici :

Un fil nous guide, d’une substance inconnue,

innocente, de la soie comme un son

Suit la reproduction d’une peinture de l’auteur, Mon sommeil est un verger d’embruns.

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Mais j’ai lu aussi avec intérêt les pages de Michel Diaz sur Jean-Paul Bota. Ce qui l’interpelle dans l’écriture de ce poète c’est qu’elle le mette en face de ce surgissement énigmatique, de cet impondérable qu’est la poésie, parce qu’il ne veut pas faire poésie. Au début de sa réflexion Michel Diaz a cité Henri Michaux, qui ne trouve pas particulièrement de la poésie dans les poèmes, mais dans n’importe quel genre, soudain élargissement du monde. Et Michel Diaz est plutôt d’accord avec cette affirmation. Moi aussi, pour une raison. Qui est que trop de textes ne correspondent pas à une nécessité, et je serais tentée d’ajouter, nécessité métaphysique. Ou, autre souffle incontournable, à une évidence d’ordre presque physique. Cri ou chant des viscères. Poursuivant ma lecture je trouve dans ce texte une mention de Thelonius Monk qui rejoint ce que je viens d’écrire : une force qui le guide, qu’il exsude chaque fois qu’il se met au piano. Puis il cite Keith Jarret, pour rapprocher la création de Jean-Paul Bota du même processus d’improvisation. Peut-être que ce qui peut me déplaire (et déplaire à Michel Diaz) dans certaines œuvres, en poésie, c’est qu’elles mentent. Or la musique ne le peut pas, ni la danse, comme c’est possible avec les mots qui peuvent masquer l’absence de source authentique, de nécessité.

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Et enfin, éditorial du numéro 87, par Nicolas Rouzet. Sans titre.

Reprenant la formule d’Alberti au sujet de la peinture, une fenêtre ouverte sur le monde, il propose de l’appliquer à la poésie. L’ouverture il la définit par un élargissement là où on ne l’attend pas, à des formes plus populaires. Il cite le slam, le rap, le street-art…

Après avoir évoqué le jardin de Christian Bobin il déplace cette notion de fenêtre vers une autre forme d’ouverture, celle de notre paysage intérieur, celui de ce lieu où l’âme pourra enfin résonner avec l’instant présent que nous fuyons sans cesse, lieu de l’Éternité, finalement.

Le poème comme chemin vers l’Ouvert (rilkéen, donc).

Enfin il cite Philippe Jaccottet, pour ce moment de vrai oubli qui fasse cesser l’attachement à soi et donc l’opacité de la vie. Et termine sur l’image des pas du poète (ou un symbole de liberté créatrice).

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Pensée de la création. Justement, ce qui advient alors, les poèmes.

Autre parcours, donner à lire, sans commenter.

CITATIONS

Numéro 82

Daniel Martinez

Présence de Pieter Bruegel l’Ancien :

Nuit de lune noire sur La Chute

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13/08/2023 | Lien permanent

« Tout ce qui monte converge » : François Cheng citant Teilhard de Chardin

Cheng.jpg

« Cheng : ‘’j’ai pris la meilleure part des deux cultures’’ », article de Mohamed Aïssaoui, Le Figaro littéraire, 30-10-13. (Je n’ai pas trouvé de lien vers cet article… lisible sur le journal papier…). Le critique écrit :  « Il cite Teilhard de Chardin pour expliquer les bienfaits de ce double ‘’je’’ : « Tout ce qui monte converge ». (Double ‘’je’’ d’une appartenance à une identité culturelle originelle et à une langue et une culture adoptées radicalement. Appartenance serait d’ailleurs réducteur, à moins d’inverser : possession, imprégnation, de cette double richesse, plutôt. Voilà un fort témoignage de ce qui irrigue la littérature et la langue française, venant des êtres issus d’un ailleurs qui les a nourris, ensemencés d’abord, et continue d’agir en eux, car, dit François Cheng cité par le chroniqueur, « Personne ne peut perdre son âme ». Leçon, donc, sur ce qui rassemble.)

Même page, l’article suivant, lisible en ligne :

"François Cheng ou la vie ouverte", par Jean d’Ormesson. Chronique sur l’essai « Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie » : http://bit.ly/1pEscsW

Voir, sur l’ouvrage, cette page (éditeur, Albin Michel)  http://bit.ly/1k8HS3t 

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03/11/2013 | Lien permanent

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