19/02/2023
Camus et le FLN, essai de Tarik Djerroud. Publication en France et en Algérie
Voici ma lecture de l'essai de Tarik Djerroud (écrivain et éditeur), Camus et le FLN. (Publication sur les deux rives, en Algérie et en France. Erick Bonnier, France, et Tafat, Algérie, 2022. Mes références renvoient aux pages des éditions Erick Bonnier).
Pour commencer, l'incipit (qui me servira d'exergue). La première phrase de l'introduction (quatre pages, qui mériteraient un tiré à part ) : Sous la voûte céleste, sur la terre des hommes et des femmes, chaque siècle déverse son lot de frayeurs, rendant la condition humaine souvent tragique.
Sujet brûlant, s’il en est… Et traité avec la justesse de ton qu’il fallait. Livre important, la position d’Albert Camus étant souvent mal comprise car mal connue. Or l’essai se base sur des documents et informe.
Déjà, les trois exergues sont un programme : choix de lucidité, refus des pièges idéologiques, goût du débat. (Georges Clémenceau, sur le mensonge. Malek Haddad, pour la difficulté de vivre l’Histoire et de l’étudier en même temps. Dudley Field Malone, et l’utilité du débat contradictoire…)
Puis l’introduction. Quatre pages (pp. 9-12) qui définissent l’intention de déconstruire les manipulations de ceux qui utilisent l’Histoire pour leurs stratégies et non pour rechercher la vérité des faits. Donc expurger la démesure, cette fille de la peur, de l’ignorance et de la haine ou du calcul intéressé ! Et commencer par des questions : Mais de prime abord, qui était vraiment Camus, enfant de la terre algérienne ? Qui était vraiment le FLN ? La méthode est exposée, en quatre points : approche mémorielle, puis choix d’un angle analytique contradictoire et rejet des lectures dogmatiques, et enfin volonté d’évacuer tout tribunal sacralisant ou manichéisme infantilisant. Pour saisir les vérités des uns et des autres.
Démarche qui suivra la chronologie de l’Histoire. Du Centenaire de 1930 (avec ses paradoxes), vécu si différemment par les uns ou les autres, jusqu’à la mort de Camus en janvier 1960, puis l’indépendance de 1962 et les suites (autre pouvoir, autres tensions).
Constat : l’eau tiède de l’histoire laissait flotter à sa surface un Camus pluriel et un FLN multiple.
Et en conclusion de ces quatre pages : En fait, la recherche d’une sagesse, par temps de paix comme par temps de guerre, est la plus belle ambition de cet ouvrage.
En fin de note, lien vers la page des Éditions Erick Bonnier. Et trois notes de lecture de cet essai (citations et liens) : page du site Mare Nostrum (par Robert Mazziotta), chronique du journal Le Matin d'Algérie (par Kamal Guerroua), note de blog de Jean-Pierre Ryf (le créateur et administrateur principal du groupe Facebook Les Amis d'Albert Camus - fréquenté sur les deux rives).
21:09 Publié dans Albert CAMUS, ALGERIE/Algériens.hist.mémo.culture, Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, camus, f.l.n., algérie, guerre d’algérie, camus et le f.l.n., tarik djerroud, erick bonnier, tafat, kamal guerroua, robert mazziotta, mare nostrum, jean-pierre ryf, georges-marc benhamou, alain vircondelet, jean-jacques bedu, josé lenzini, valeurs, humanisme, citations, livres, leïla sebbar, le matin d'algérie
14/02/2023
Théâtre. Le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus adapté par Pierre Martot, au Lavoir Moderne Parisien...
Il existe un moyen de peupler la solitude, et c'est le théâtre, sa mise en scène, son interprétation, son décor. Pour Albert Camus, c'était une vie multipliée à l'infini ; et l'amour de la vie trouvait à se satisfaire dans cette innombrable diversité de miroirs que présentait le théâtre. Jean Grenier, Albert Camus. Souvenirs
J’ai vu, début février, l’adaptation du Mythe de Sisyphe par Pierre Martot, au Lavoir Moderne Parisien. Lieu que je connais (cf. note précédente). Particulier, très dépouillé, dans un quartier très populaire du 18ème, Barbès-Château rouge.
Comme décor, là, seuls les murs, qui pourraient être des parois d’entrepôts vus du dehors, murs que la pluie aurait marqués. Le sol, les murs, lumière et ombre. Et l’acteur, seul en scène, avec le texte d'Albert Camus. Un texte qui n’est pas, on le sait, une pièce de théâtre. Mais méditation sur la condition humaine, ce qu’elle porte d’absurde, de désespoir, mais que l’écrivain de la lumière, de la beauté solaire, affronte pour l’inverser, puisque c’est, dans son œuvre, un point de départ, le support d’interrogations métaphysiques et de ce questionnement sur le choix qui est celui de tout être incarné : vivre, ou mourir. (La mort, finitude obligatoire et destin, étant paradoxalement ce qui peut faire choisir, par refus, le renoncement qu’est le suicide : et justement Camus affirme le contraire, le choix étant d’inscrire la vie, plus de vie, comme réponse à l’absurde). Cependant le questionnement, le doute, les hésitations, les craintes, tout cela est dit.
Lavoir moderne parisien… c’était début février. Reprise en préparation, autre théâtre… (Autres liens, fin de note)… https://lavoirmoderneparisien.com/
02:34 Publié dans Albert CAMUS, ART.chanson.musique.théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, pierre martot, le mythe de sisyphe, sisyphe, albert camus, camus, lavoir moderne parisien, jean-claude fall, quentin tartaroli, pindare, la terrasse, arts mouvants, jean grenier, albert camus - souvenirs
03/02/2023
Théâtre. El Ajouad, Metteur en scène Kheireddine Lardjam
J’ai vu les deux pièces, Tenir jusqu’à l’aube et L’exploitation à la cool.
Choix d’y aller parce que c’est El Ajouad, la compagnie de Kheireddine Lardjam, dont j’ai aimé tout ce que j’ai vu de ses mises en scène. Je l’avais découvert en apprenant sa création des Justes de Camus en Algérie, il y a des années. Puis j’avais vu (et revu, tant c’est fort) End/igné, adaptation d’un texte de Mustapha Benfodil sur la tragédie de jeunes Algériens qui s’immolaient en se suicidant par le feu (on a plus su le cas du suicide d’un jeune Tunisien de cette manière). Terrible et superbe texte. Et de même, j’avais été impressionnée aussi, notamment, par la pièce O-Dieux (revue aussi), adaptation d’un texte de Stefano Massinii sur le conflit israélo-palestinien (ce que j’ai vu de plus intelligent sur ce sujet, loin des projections partisanes haineuses et des certitudes militantes). L’humanité réelle et complexe (voir plus bas, citation – texte d’intention - et lien). Hélas je n’ai pas vu La quête de l’absolu (voir citations et liens en fin de note). J’espère que ce sera repris à Paris…
Et que ces deux pièces du programme soient jouées au Lavoir Moderne était un argument de plus. Beau lieu. Murs comme lavés et déchirés par le temps, qui donnent l’impression d’être une création de street art, mais dont les gris favoriseraient un dépouillement pouvant convenir comme décor nu à toutes sortes de pièces.
J’ai consulté le site (la compagnie El Ajouad est dans le Jura), regardé les autres créations, relevé des citations et des liens (à voir en fin de note).
Autres créations récentes (voir en fin de note) : La dernière (Une histoire française) et En pleine France.
C'était donc au Lavoir Moderne Parisien… https://lavoirmoderneparisien.com/
Par la compagnie El Ajouad… https://elajouad.com/
23:38 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, ALGERIE/Algériens.hist.mémo.culture, ART.chanson.musique.théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, art, el ajouad, les généreux, kheireddine lardjam, lavoir moderne parisien, tenir jusqu’à l’aube, l’exploitation à la cool, endigné, le point de vue de la mort, o-dieux, la quête de l’absolu, la dernière une histoire française, en pleine france, carole fives, céline hilbich, nedjma benchaïb, jules salé, cédric veshambre, abdelkader alloula, mustapha benfodil, métie navajo, marion aubert, rûmi, shams, spiritualité, soufisme, citations, livres, droits humains, humanité