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19/02/2023

Camus et le FLN, essai de Tarik Djerroud. Publication en France et en Algérie

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Pour commencer, l'incipit (qui me servira d'exergue). La première phrase de l'introduction (quatre pages, qui mériteraient un tiré à part ) : Sous la voûte céleste, sur la terre des hommes et des femmes, chaque siècle déverse son lot de frayeurs, rendant la condition humaine souvent tragique.

Sujet brûlant, s’il en est… Et traité avec la justesse de ton qu’il fallait. Livre important, la position d’Albert Camus étant souvent mal comprise car mal connue. Or l’essai se base sur des documents et informe.

Déjà, les trois exergues sont un programme : choix de lucidité, refus des pièges idéologiques, goût du débat. (Georges Clémenceau, sur le mensonge. Malek Haddad, pour la difficulté de vivre l’Histoire et de l’étudier en même temps. Dudley Field Malone, et l’utilité du débat contradictoire…)

Puis l’introduction. Quatre pages (pp. 9-12) qui définissent l’intention de déconstruire les manipulations de ceux qui utilisent l’Histoire pour leurs stratégies et non pour rechercher la vérité des faits.  Donc expurger la démesure, cette fille de la peur, de l’ignorance et de la haine ou du calcul intéressé ! Et commencer par des questions : Mais de prime abord, qui était vraiment Camus, enfant de la terre algérienne ? Qui était vraiment le FLN ? La méthode est exposée, en quatre points : approche mémorielle, puis choix d’un angle analytique contradictoire et rejet des lectures dogmatiques, et enfin volonté d’évacuer tout tribunal sacralisant ou manichéisme infantilisant. Pour saisir les vérités des uns et des autres.

Démarche qui suivra la chronologie de l’Histoire. Du Centenaire de 1930 (avec ses paradoxes), vécu si différemment par les uns ou les autres, jusqu’à la mort de Camus en janvier 1960, puis l’indépendance de 1962 et les suites (autre pouvoir, autres tensions).

Constat : l’eau tiède de l’histoire laissait flotter à sa surface un Camus pluriel et un FLN multiple.

 

Et en conclusion de ces quatre pages : En fait, la recherche d’une sagesse, par temps de paix comme par temps de guerre, est la plus belle ambition de cet ouvrage.

 

En fin de note, lien vers la page des Éditions Erick Bonnier. Et trois notes de lecture de cet essai (citations et liens) : page du site Mare Nostrum (par Robert Mazziotta), chronique du journal Le Matin d'Algérie (par Kamal Guerroua), note de blog de Jean-Pierre Ryf (le créateur et administrateur principal du groupe Facebook Les Amis d'Albert Camus - fréquenté sur les deux rives).

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01/04/2021

École d’Alger littéraire : initiateurs, contexte, héritage...

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De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher
Être né quelque part
Être né quelque part, pour celui qui est né
C'est toujours un hasard          Né quelque part, 1988, Maxime Le Forestier (né à Paris, lui)

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J’ai régulièrement besoin, comme homme et comme écrivain, de me retourner vers ce paysage. Par lui je me rapatrie.             Jean Pélégri, Ma mère l’Algérie

Elle cherche partout une partie d’elle-même, un frère, une sœur, une herbe d’Algérie, un bleu (…), une odeur d’Afrique.                 Marie Cardinal, Écoutez la mer

À se souvenir si fort d’une ville on devient ce qu’on a aimé le plus au monde, on devient une 'mémoire hantée' par l’amour.
René-Jean Clot, Une Patrie de Sel, ou Le Souvenir d’Alger   
 
Le Destin avait déjà tracé ses chemins d’exil.
Jeanine de la Hogue, Ballade triste pour une ville perdue
 
Les films sont des moments. Cela ne s’explique pas. C’était le moment pour Exils.
Tony Gatlif, entretien, Liberté-Algérie, 02-10-2004
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C’est ainsi que commence, pour ceux dont l’exil est d’enfance, la découverte d’une littérature qui leur parle d’eux, qui met des mots sur leurs malaises identitaires, leurs questions, leurs colères devant l’ostracisme. Ce n’est ni l’école ni la fac qui leur donneraient des clés. Grand vide, s’il n’y avait eu la découverte des anthologies d’Albert Memmi, des collections de l’édition Gandini/Serre, et des publications de Dominique Daguet (éditeur à Troyes, admirateur de René-Jean Clot qu’il publia : Librairie bleue, Cahiers bleus). Mais aussi les colloques et publications des Algérianistes. (Car, eux, si ce n'est pas le courant de l'École d'Alger ce fut quand même un partage de culture, pataouète compris...).
Car, s’il n’y avait eu cela, leur connaissance de leur propre culture serait restée dans un brouillard entaché de soupçons métropolitains. Les adolescents, amoureux des pages de Rimbaud et idolâtres de celles de Char (et de Lorca, par exemple, pour les hispaniques sans reniement de leur hispanité), avaient besoin d’un autre ancrage : on n’écrit pas en domaine 'étranger'. 
 
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Cependant, il y a là un paradoxe. Car si Benjamin Stora a lu tant de livres de mémoires plurielles (où forcément la guerre et l'exil sont traités, donc des drames, le terrorisme et des massacres) pourquoi a-t-il accepté de faire seul son rapport, sans rechercher d'autres connivences, d'historiens travaillant aussi sur la matière que sont les témoignages, y compris littéraires ? 
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SOMMAIRE, suite...
 
. Des morts, des signes. Comme quatre pierres noires symboliques
. Je dis École d’Alger
. Ostracisme... même en littérature
. Les Vraies Richesses, la librairie d’Edmond Charlot (à travers Jules Roy et Kaouther Adimi)
. Je dis Libéraux d’Algérie
. Algérien, dans la guerre d’Algérie (sur Emmanuel Roblès, hommage de Jean-Philippe Ould-Aoudia)
. Quand Audisio publie Feux vivants… (Algérie, proximités et fractures. École d’Alger et Algérianistes)
. Quel espoir autour de Charlot et des Vraies Richesses ?
. Communion et déchirures intimes
. Quel héritage d’écriture ?
. Lire
. En 1912 Henri Matisse... Entrer dans sa peinture
. René-Jean Clot : "Une âme commune nous rassemble comme un manteau de lumière"
. BIBLIOGRAPHIE. École d’Alger littéraire, contexte culturel (dont art et histoire), prolongements actuels.
ANTHOLOGIES, dont celles d’Albert Memmi, de Christiane Achour et Denis Martinez, de M.A.N., d’Abdelmadjid Kaouah, la somme de Guy Dugas publiée par Omnibus, le dictionnaire bibliographique d’Abderahmen Moumen. Correspondances et témoignages d’amitié. Journaux. Livres divers. ÉTUDES, dont celles de Gabriel Audisio, Jean Déjeux, Mourad Yelles, Hamid Nacer-Khodja, Alain Vircondelet, José Lenzini, Guy Dugas, Lucienne Martini, Amy Hubbell, et deux ouvrages collectifs sur Albert Camus.
. LIENS. Des FICHES wikipedia (Libéraux d’Algérie, École d’Alger/art, Peintres algériens du signe, Denis Martinez, mouvement Aouchem/Tatouage ). CHRONIQUE (École d’Alger/littérature), HOMMAGES (Edmond Charlot, Jules Roy, Emmanuel Roblès, Jean Sénac, Albert Camus), un entretien (Jean Pélégri), une émission (Mohammed Dib), textes (de et sur Albert Camus), pages - thèse et conférence (Algérianisme). ÉDITIONS et REVUES (dont RECHERCHE littéraire), papier et en ligne (France, Algérie, Allemagne) Enquête et controverses (La mort de Camus).
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