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01/04/2021

École d’Alger littéraire : initiateurs, contexte, héritage...

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De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher
Être né quelque part
Être né quelque part, pour celui qui est né
C'est toujours un hasard          Né quelque part, 1988, Maxime Le Forestier (né à Paris, lui)

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J’ai régulièrement besoin, comme homme et comme écrivain, de me retourner vers ce paysage. Par lui je me rapatrie.             Jean Pélégri, Ma mère l’Algérie

Elle cherche partout une partie d’elle-même, un frère, une sœur, une herbe d’Algérie, un bleu (…), une odeur d’Afrique.                 Marie Cardinal, Écoutez la mer

À se souvenir si fort d’une ville on devient ce qu’on a aimé le plus au monde, on devient une 'mémoire hantée' par l’amour.
René-Jean Clot, Une Patrie de Sel, ou Le Souvenir d’Alger   
 
Le Destin avait déjà tracé ses chemins d’exil.
Jeanine de la Hogue, Ballade triste pour une ville perdue
 
Les films sont des moments. Cela ne s’explique pas. C’était le moment pour Exils.
Tony Gatlif, entretien, Liberté-Algérie, 02-10-2004
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C’est ainsi que commence, pour ceux dont l’exil est d’enfance, la découverte d’une littérature qui leur parle d’eux, qui met des mots sur leurs malaises identitaires, leurs questions, leurs colères devant l’ostracisme. Ce n’est ni l’école ni la fac qui leur donneraient des clés. Grand vide, s’il n’y avait eu la découverte des anthologies d’Albert Memmi, des collections de l’édition Gandini/Serre, et des publications de Dominique Daguet (éditeur à Troyes, admirateur de René-Jean Clot qu’il publia : Librairie bleue, Cahiers bleus). Mais aussi les colloques et publications des Algérianistes. (Car, eux, si ce n'est pas le courant de l'École d'Alger ce fut quand même un partage de culture, pataouète compris...).
Car, s’il n’y avait eu cela, leur connaissance de leur propre culture serait restée dans un brouillard entaché de soupçons métropolitains. Les adolescents, amoureux des pages de Rimbaud et idolâtres de celles de Char (et de Lorca, par exemple, pour les hispaniques sans reniement de leur hispanité), avaient besoin d’un autre ancrage : on n’écrit pas en domaine 'étranger'. 
 
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Cependant, il y a là un paradoxe. Car si Benjamin Stora a lu tant de livres de mémoires plurielles (où forcément la guerre et l'exil sont traités, donc des drames, le terrorisme et des massacres) pourquoi a-t-il accepté de faire seul son rapport, sans rechercher d'autres connivences, d'historiens travaillant aussi sur la matière que sont les témoignages, y compris littéraires ? 
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SOMMAIRE, suite...
 
. Des morts, des signes. Comme quatre pierres noires symboliques
. Je dis École d’Alger
. Ostracisme... même en littérature
. Les Vraies Richesses, la librairie d’Edmond Charlot (à travers Jules Roy et Kaouther Adimi)
. Je dis Libéraux d’Algérie
. Algérien, dans la guerre d’Algérie (sur Emmanuel Roblès, hommage de Jean-Philippe Ould-Aoudia)
. Quand Audisio publie Feux vivants… (Algérie, proximités et fractures. École d’Alger et Algérianistes)
. Quel espoir autour de Charlot et des Vraies Richesses ?
. Communion et déchirures intimes
. Quel héritage d’écriture ?
. Lire
. En 1912 Henri Matisse... Entrer dans sa peinture
. René-Jean Clot : "Une âme commune nous rassemble comme un manteau de lumière"
. BIBLIOGRAPHIE. École d’Alger littéraire, contexte culturel (dont art et histoire), prolongements actuels.
ANTHOLOGIES, dont celles d’Albert Memmi, de Christiane Achour et Denis Martinez, de M.A.N., d’Abdelmadjid Kaouah, la somme de Guy Dugas publiée par Omnibus, le dictionnaire bibliographique d’Abderahmen Moumen. Correspondances et témoignages d’amitié. Journaux. Livres divers. ÉTUDES, dont celles de Gabriel Audisio, Jean Déjeux, Mourad Yelles, Hamid Nacer-Khodja, Alain Vircondelet, José Lenzini, Guy Dugas, Lucienne Martini, Amy Hubbell, et deux ouvrages collectifs sur Albert Camus.
. LIENS. Des FICHES wikipedia (Libéraux d’Algérie, École d’Alger/art, Peintres algériens du signe, Denis Martinez, mouvement Aouchem/Tatouage ). CHRONIQUE (École d’Alger/littérature), HOMMAGES (Edmond Charlot, Jules Roy, Emmanuel Roblès, Jean Sénac, Albert Camus), un entretien (Jean Pélégri), une émission (Mohammed Dib), textes (de et sur Albert Camus), pages - thèse et conférence (Algérianisme). ÉDITIONS et REVUES (dont RECHERCHE littéraire), papier et en ligne (France, Algérie, Allemagne) Enquête et controverses (La mort de Camus).
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03/07/2020

Aziz CHOUAKI, Les oranges. Ou le parcours poétique d'années algériennes par un humaniste camusien...

aziz chouaki,les oranges,mille et une nuits,algérie,citations,littérature,théâtre,humanisme,fraternité,camus Attendre, que le sang sèche, comme l’encre, puis écrire, avec le vent, avec les arbres, des feuilles simples et splendides, pour dire le vœu, l’œuf le mot, la pastèque de Camus, le mètre cube de terre, le chant de Rosina, la grande et puissante symphonie des oranges. Celle qui, partout et nulle part, dit le cercle parfait.
   Le témoin a avoué, la plaque de la rue a été retrouvée. Le voleur c’est un gars des nouvelles cités.
   Le match est fini, ceux d’en bas ont gagné, bravo les gars.
   Quant à moi, je crois que je vais descendre me faire une bonne petite belote.
 Aziz Chouaki, Les Oranges, Mille et Une Nuits, 1998
 
   Moins de cent pages et toute l’histoire de l’Algérie. Aziz Chouaki fait d’abord parler un vieil homme qui se souvient de ses sept ans en 1830 et qui regarde la mer et Alger de son balcon. Mais le Je qui s’exprime tout au long du récit est un Algérien qui traverse le temps, de la colonisation française à l’indépendance, en passant par les dérives du pouvoir et les horreurs de la décennie noire, avec les litanies de victimes. Sans omettre les violences du FLN et de l’OAS. C’est cela le sang dont on attend qu’il sèche, celui de la guerre et celui du terrorisme. Le Je multiple c’est aussi Aziz Chouaki lui-même. Pour la fraternité.

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06/04/2019

ALGÉRIE, suite... Une démission, des questions, des espoirs. Symbolique matin d'Algérie...

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Les manifestations ont donc continué jusqu’à la démission de Bouteflika, car le rejet du 5ème mandat ne pouvait tolérer un 4ème mandat prolongé. Mais la prise de conscience algérienne va plus loin. L’exigence est une rupture avec tout le système, le désir de se débarrasser de tout le clan du pouvoir, de la corruption de cette « famille » (au sens étroit, frère du président et alliés divers, et au sens large, c’est-à-dire tous les réseaux qui ont bénéficié d’avantages et privilèges). 
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Cependant la transition à créer, pour construire une démocratie réelle, ne se présente pas facilement. Il va falloir que des personnes sûres puissent obtenir la confiance de la population, et si des visages apparaissent, rien n’est encore acté. (Même s’il est évident qu’il y a des forces vives qui pourront jouer un rôle).
Il va falloir déjouer les pièges, et certains ont déjà été tendus. Des informations sortent, qui montrent que le pouvoir ne lâche pas aisément, et qu’il semblerait même qu’un officier de haut rang ait évité une catastrophe en refusant des ordres demandant d’affronter la foule. Rumeur ou réalité, le temps le dira.

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30/11/2015

BRUNO HADJIH... METAPHORA, Le REGARD qui répare...

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