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18/05/2024

Israël-Gaza, suite… À l’écoute de tous, les regards de Joann Sfar, Ismaël Saidi, Gilles Kepel, Sophia Aram, Kamel Daoud, et diverses voix...

Jérusalem.jpegMon seul drapeau ce sont mes habits / mon seul hymne est mon souffle, / et le premier et le dernier mot est : / « ICI. ». / Je suis un fanatique de la paix

Yehuda Amichaï, poète israélien

Vous, qui tenez sur les seuils, entrez / et prenez avec nous le café arabe. / Vous pourriez vous sentir des humains, comme nous. / Vous, qui tenez sur les seuils, sortez de nos matins / Et nous serons rassurés d’être comme vous, des humains 

Mahmoud Darwich, poète palestinien

 

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06/02/2024

Israël, Gaza, et le Hamas. Le 7 octobre et après… Israël-Palestine ? / Dernière mise à jour, le 14-5-24...

Le 1 Israël.jpegMais on ne sème pas le mensonge, il prolifère, il occupe l’étendue qu’il doit constituer lui-même peu à peu, ce qui lui est facile quand tous les moyens sont prêts pour cela. Et pendant ce temps, la vérité enterrée germe.

María Zambrano, Sentiers (trad. Nelly Lhermillier), éd. des femmes 1992.

La Basilique de l'Annonciation expose mosaïques et vitraux de la vierge Marie selon l'imagerie d'une trentaine de nations différentes. Dans les circonstances actuelles ces images rappellent que la chose que nous devrions sacraliser au-dessus de tout est la vie humaine. Albert Cohen disait que ce qui nous rend frères c'est notre sort commun, la mort prochaine. Ces figures de mères et d'enfants revêtent aujourd'hui une importance particulière. Qu'aucun de nous n'endurcisse jamais son cœur au sort d'un camp ou de l'autre. Nous sommes semblables par notre désarroi.

Joann Sfar, post Facebook public, 15-12-2023.

Les lucioles sont partout dans le monde. Le jour, elles disparaissent ; la nuit, elles dissipent le doute et la peur et orientent les humains./Voici ma conviction : la révolte dépourvue de tout désir de paix n’est qu’un vacarme de train rouillé en partance pour le néant.

Karim Akouche, Les lucioles de l'espoir, extrait d’un texte, post Facebook public, 3-11-2023.

À ceux qui... à Paris, Tel-Aviv, Gaza ou ailleurs… se relèveront de la haine et sauront être des bougies dans le noir.

Delphine Horvilleur, fragment de la dédicace du livre à paraître (le 21-02-2024). Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre, Grasset. (Citations supplémentaires, voir dossier de liens, "Livres").

Aider la Palestine ou aider à la paix, c'est créer des lieux de dialogue. Si vous pensez qu'importer la guerre va sauver quiconque vous êtes des clowns. Gloire à celles et ceux qui au milieu de ce concours mondial de barbarie parviennent à maintenir la discussion, l'écoute, l'espace nécessaire pour que chacun apprenne à faire évoluer son narratif.

Joann Sfar, post public, 14-03-24

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J’étais dans l’esprit de Hanouka et Noël, deux fêtes célébrant différemment la lumière, et exprimant le besoin humain de créer du sens et de l'espoir, et j’ai trouvé le message de Joann Sfar, posé le 15 décembre, particulièrement juste. (Mais pour en saisir toute la force lire l'ensemble de ses posts, sa solidarité profonde avec les victimes du 7 octobre, avec l’angoisse des familles pour les otages, mais aussi sa compassion pour les souffrances causées par la guerre pour la population de Gaza, victime d’ailleurs autrement du Hamas). Il s'adresse, sans déni mais sans haine, à ceux qui se savent "semblables" par leur "désarroi". D’autres préfèrent guerroyer en lançant des mots et des certitudes (et des arguments et références pour confirmer ces certitudes...). Écho aux messages fraternels de Joann Sfar, la page d'un metteur en scène, Ismaël Saidi, qui, comme lui, dénonce les faiseurs de haine, l'antisémitisme, le terrorisme, et diffuse des messages de fraternité, d'humanisme, sans concessions.

 

(Après un TEXTE introductif, un DOSSIER de citations et liens... / Et, après les liens, un texte en CONCLUSION (questionnement et citation...)

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19/08/2023

Lionel d'Arabie, de Daniel Saint-Hamont. Livre de mémoire, hommage rendu au père. Orients-éditions

lionel d’arabie,daniel saint-hamont,jean-paul enthoven,orients-édition,algérie,histoire,fraternité,humanisme,valeursLe livre, Lionel d’Arabie (Orients-éditions, 2020), hommage rendu au père, est offert par l’auteur en dédicace à sa cousine, Zineb Hadj Hamou Ferroukhi, avec la mention « Algérienne invaincue ». Elle est évoquée aussi dans ces pages, et semble être un pilier familial, comme le fut, diversement, la grand-mère Aïcha (accueillant sa belle-fille chrétienne).

Daniel Saint-Hamont, est fils d’un ciel camusien, dit le préfacier, Jean-Paul Enthoven, né dans la même ville que lui (Mascara, donc). Peut-être que la lecture de cet ouvrage a été pour le préfacier, co-auteur d’un Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, une madeleine de mémoire, alors qu’il se dit fils indigne du même sol. Fils indigne, peut-être pas, fils douloureux au moins, si on comprend, à ce qu’il écrit, ce besoin de congédier ces souvenirs, ceux des rues chaudes de leur ville commune. Il n’est pas seul à faire cela. On peut nommer : effet d’exil. Sa lecture de l’ouvrage est en totale empathie. J’ai aimé sa perception du père et de l’oncle de Daniel Saint-Hamont, son idée d’uchronie pour caractériser leur rapport avec un passé pour lequel ils rêvent d’une sorte de possible non advenu, n’ayant au cœur, l’un et l’autre, que l’amour du pays et le désir de paix. Uchronie, donc, et cela provoque le titre de la préface : La Guerre d’Algérie n’aura pas lieu ! Oui, une autre Histoire aurait été possible, une indépendance autrement, si tous les natifs d’Algérie avaient eu ce goût de la fraternité, et su faire le choix du métissage, comme dans la famille de Daniel Saint-Hamont. Alors aurait été possible ce que disait Mouloud Feraoun à Albert Camus, sur l’évolution des natifs d’origine européenne, devenant petit à petit des indigènes s’assimilant aux autochtones et leur ressemblant de plus en plus (mais n’en ayant pas suffisamment conscience, ajoutait-il, le regrettant).

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01/04/2021

École d’Alger littéraire : initiateurs, contexte, héritage...

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De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher
Être né quelque part
Être né quelque part, pour celui qui est né
C'est toujours un hasard          Né quelque part, 1988, Maxime Le Forestier (né à Paris, lui)

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J’ai régulièrement besoin, comme homme et comme écrivain, de me retourner vers ce paysage. Par lui je me rapatrie.             Jean Pélégri, Ma mère l’Algérie

Elle cherche partout une partie d’elle-même, un frère, une sœur, une herbe d’Algérie, un bleu (…), une odeur d’Afrique.                 Marie Cardinal, Écoutez la mer

À se souvenir si fort d’une ville on devient ce qu’on a aimé le plus au monde, on devient une 'mémoire hantée' par l’amour.
René-Jean Clot, Une Patrie de Sel, ou Le Souvenir d’Alger   
 
Le Destin avait déjà tracé ses chemins d’exil.
Jeanine de la Hogue, Ballade triste pour une ville perdue
 
Les films sont des moments. Cela ne s’explique pas. C’était le moment pour Exils.
Tony Gatlif, entretien, Liberté-Algérie, 02-10-2004
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C’est ainsi que commence, pour ceux dont l’exil est d’enfance, la découverte d’une littérature qui leur parle d’eux, qui met des mots sur leurs malaises identitaires, leurs questions, leurs colères devant l’ostracisme. Ce n’est ni l’école ni la fac qui leur donneraient des clés. Grand vide, s’il n’y avait eu la découverte des anthologies d’Albert Memmi, des collections de l’édition Gandini/Serre, et des publications de Dominique Daguet (éditeur à Troyes, admirateur de René-Jean Clot qu’il publia : Librairie bleue, Cahiers bleus). Mais aussi les colloques et publications des Algérianistes. (Car, eux, si ce n'est pas le courant de l'École d'Alger ce fut quand même un partage de culture, pataouète compris...).
Car, s’il n’y avait eu cela, leur connaissance de leur propre culture serait restée dans un brouillard entaché de soupçons métropolitains. Les adolescents, amoureux des pages de Rimbaud et idolâtres de celles de Char (et de Lorca, par exemple, pour les hispaniques sans reniement de leur hispanité), avaient besoin d’un autre ancrage : on n’écrit pas en domaine 'étranger'. 
 
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Cependant, il y a là un paradoxe. Car si Benjamin Stora a lu tant de livres de mémoires plurielles (où forcément la guerre et l'exil sont traités, donc des drames, le terrorisme et des massacres) pourquoi a-t-il accepté de faire seul son rapport, sans rechercher d'autres connivences, d'historiens travaillant aussi sur la matière que sont les témoignages, y compris littéraires ? 
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SOMMAIRE, suite...
 
. Des morts, des signes. Comme quatre pierres noires symboliques
. Je dis École d’Alger
. Ostracisme... même en littérature
. Les Vraies Richesses, la librairie d’Edmond Charlot (à travers Jules Roy et Kaouther Adimi)
. Je dis Libéraux d’Algérie
. Algérien, dans la guerre d’Algérie (sur Emmanuel Roblès, hommage de Jean-Philippe Ould-Aoudia)
. Quand Audisio publie Feux vivants… (Algérie, proximités et fractures. École d’Alger et Algérianistes)
. Quel espoir autour de Charlot et des Vraies Richesses ?
. Communion et déchirures intimes
. Quel héritage d’écriture ?
. Lire
. En 1912 Henri Matisse... Entrer dans sa peinture
. René-Jean Clot : "Une âme commune nous rassemble comme un manteau de lumière"
. BIBLIOGRAPHIE. École d’Alger littéraire, contexte culturel (dont art et histoire), prolongements actuels.
ANTHOLOGIES, dont celles d’Albert Memmi, de Christiane Achour et Denis Martinez, de M.A.N., d’Abdelmadjid Kaouah, la somme de Guy Dugas publiée par Omnibus, le dictionnaire bibliographique d’Abderahmen Moumen. Correspondances et témoignages d’amitié. Journaux. Livres divers. ÉTUDES, dont celles de Gabriel Audisio, Jean Déjeux, Mourad Yelles, Hamid Nacer-Khodja, Alain Vircondelet, José Lenzini, Guy Dugas, Lucienne Martini, Amy Hubbell, et deux ouvrages collectifs sur Albert Camus.
. LIENS. Des FICHES wikipedia (Libéraux d’Algérie, École d’Alger/art, Peintres algériens du signe, Denis Martinez, mouvement Aouchem/Tatouage ). CHRONIQUE (École d’Alger/littérature), HOMMAGES (Edmond Charlot, Jules Roy, Emmanuel Roblès, Jean Sénac, Albert Camus), un entretien (Jean Pélégri), une émission (Mohammed Dib), textes (de et sur Albert Camus), pages - thèse et conférence (Algérianisme). ÉDITIONS et REVUES (dont RECHERCHE littéraire), papier et en ligne (France, Algérie, Allemagne) Enquête et controverses (La mort de Camus).
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27/02/2021

Gabriel Audisio, l’ancêtre principal… Méditerranée, Algérie

gabriel audisio,audisio,taos amrouche,jules roy,pierre dimech,robert maumet,jean-claude izzo,audisio camus roblès frères de soleil,poésie,littérature,fernand braudel,jacques huntzinger,henry laurens,méditerranée,algérie,humanismePour commencer une série de réflexions provoquées par les débats actuels, qui réactivent des thèmes liés à l’identité culturelle, aux mémoires et à l’Histoire, une note sous le signe de Gabriel Audisio et de la littérature. 
Repère central, esprit phare en qui se reconnut la lignée des écrivains ancrés en Algérie, lui qui fut l'initiateur de l'École d'Alger, qui eut son lieu, avec la librairie d'Edmond Charlot, Les Vraies Richesses (dont le nom fait écho au titre d'un essai de Jean Giono publié en 1930). 
 
Ceux qui suivent viennent tous de là. École d'Alger ou faux jumeaux, frères des ruptures (même eux).
Hantés (le sachant ou pas) par la recherche de cette identité solaire (lisible chez Audisio, Eberhardt, et... des auteurs de courants divers : Marcello-Fabri, Randau, Pomier, Brune, Rosfelder, Achard, Favre, Brua, Robinet/Musette, Baïlac, Bacri, Roblès, Roy, Sénac, Camus, Cardinal, Vircondelet, de la Hogue, Pélégri, Xuereb, Daniel, Cixous, Derrida...) en algérianité parente des grands francophones (Aït Djafer, Kateb, Dib, Mammeri, Feraoun, Kréa, Gréki, Haddad, Amrouche, Taos, Boulanouar, Flici, Haddadi, Bourboune...) et des plus contemporains (Amrani, Boudjedra, Grim, Djaout, Khadra, Mimouni, Belamri, Bey, Farès, Métref, Chaulet-Achour, Charef, Nacer-Khodja, Yelles, Sansal, Daoud, J-E et K. Bencheikh, Benmalek, Benaïssa, Benfodil, Azeggah, Chouaki, Kaouah, Bey, Djebar, Sebbar, Adimi, Aceval, Tadjer, Begag, Akouche, Zaoui, Belfadel, Hebib…). Imprégné aussi, certainement, de la culture et des impressions d'Algérie, le poète Max-Pol Fouchet, pas natif mais jeune à Alger (et animateur de la revue Fontaine, qui regroupera des auteurs résistants à Alger dès 1939).
 
Ayant relu Audisio il faudra chercher ses traces vibrantes dans ce qui s’écrit des exils ou du mystère des appartenances qui traversent les frontières. En fraternité voisine d'Eberhardt, Camus, Roblès, Roy, Cardinal. Ou en identité questionnée. Chez Blas de Roblès, Sarré, Martinez, Diaz, De Rivas, Farina, Crespo,  Lenzini, Blanchard, Caduc, Le Scoëzec, Festa, Amara… Et se relire, soi.
Pour déchiffrer la poésie de tous.
 
Gabriel Audisio, c’est une écriture magnifique, un souffle, un élan. Mais c’est aussi, à travers ce qu’il écrit, l’expression de valeurs fraternelles, une éthique. C’est le versant masculin de Germaine Tillion.
 
Pas né en Algérie, mais à Marseille, en 1900, et venu enfant, à dix ans, il a aimé passionnément ce pays et les communautés qui y vivaient. Reparti pour ses études en métropole il revint ensuite. Observateur lucide et empathique il a vécu avec douleur les déchirements de la guerre, cette fracture opposant des populations nourries semblablement par la culture du paysage (qui sculpte les êtres autant que le langage) et influencées l’une l’autre par une imprégnation que l’accent trahit, comme les formes de leur humour. Il est devenu l’un d’eux. Et l’amour a été réciproque. Son œuvre est tout entière imprégnée d’Algérie méditerranéenne. Et de la Méditerranée il est un penseur majeur. Il a regretté le métissage réel raté, mais peut-être frôlé, et mesuré les causes de cet échec. Il a gardé en lui cet idéal du métis d’âme méditerranéenne. Il est le père incontournable des littératures francophones natives d’Algérie, même lointainement descendantes, quand Edmond Charlot, né quinze ans après lui, est le génial accoucheur d'écrivains. Deux présences majeures...
 
Audisio est l'arbre méditerranéen aux racines liquides, plongées dans sa mer "continent", Camus la source ancrée en terre algérienne, Feraoun un des phares incontestables des consciences lucides, avec son ami Roblès, Amrouche la mémoire des déchirements intimes, lui, le fondateur de la revue l'Arche (au nom programme de pont tressé), l'ami de Jules Roy (ce "céleste insoumis", comme le nomme José Lenzini)
Et Sénac... LE poète qui signe d’un soleil.

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SOMMAIRE, suite…

. Recension, Feux vivants, 1958

. Recension, L’opéra fabuleux, 1970

. Ulysse ou l'intelligence, 1945. LIEN vers la recension (note qui suit...).

. Textes DE Gabriel Audisio, citations : essais, roman, récit (prose méditative)

. Textes SUR Gabriel Audisio, citations 

. Échos. Pensée de la Méditerranée… Réflexion, puis citations (de Jean Grenier, Fernand Braudel, Jacques Huntzinger, Henry Laurens).      

. Bibliographie sélective...

. Liens vers des documents précieux (notes, critiques, entretien, études...)          

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03/07/2020

Aziz CHOUAKI, Les oranges. Ou le parcours poétique d'années algériennes par un humaniste camusien...

aziz chouaki,les oranges,mille et une nuits,algérie,citations,littérature,théâtre,humanisme,fraternité,camus Attendre, que le sang sèche, comme l’encre, puis écrire, avec le vent, avec les arbres, des feuilles simples et splendides, pour dire le vœu, l’œuf le mot, la pastèque de Camus, le mètre cube de terre, le chant de Rosina, la grande et puissante symphonie des oranges. Celle qui, partout et nulle part, dit le cercle parfait.
   Le témoin a avoué, la plaque de la rue a été retrouvée. Le voleur c’est un gars des nouvelles cités.
   Le match est fini, ceux d’en bas ont gagné, bravo les gars.
   Quant à moi, je crois que je vais descendre me faire une bonne petite belote.
 Aziz Chouaki, Les Oranges, Mille et Une Nuits, 1998
 
   Moins de cent pages et toute l’histoire de l’Algérie. Aziz Chouaki fait d’abord parler un vieil homme qui se souvient de ses sept ans en 1830 et qui regarde la mer et Alger de son balcon. Mais le Je qui s’exprime tout au long du récit est un Algérien qui traverse le temps, de la colonisation française à l’indépendance, en passant par les dérives du pouvoir et les horreurs de la décennie noire, avec les litanies de victimes. Sans omettre les violences du FLN et de l’OAS. C’est cela le sang dont on attend qu’il sèche, celui de la guerre et celui du terrorisme. Le Je multiple c’est aussi Aziz Chouaki lui-même. Pour la fraternité.

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21/06/2020

BEDOS, celui qui ne "désaime pas"...

Bedos.jpgJe repense à son livre "Je craque", et au passage où il disait "Arrêtez le monde, je veux descendre !"... Son humour était le langage de certaines colères et l'écume détournée des chagrins d'un écorché vif (il l'a dit, que l'humour était un langage du désespoir). Un natif d'Algérie engagé contre toutes les formes de racisme, fraternel profondément. J'espère qu'on pourra revoir les films où il joue, avec des acteurs amis complices. Et revoir le documentaire de son voyage en Algérie, dans l'Est, avec son fils Nicolas (doué autant que son père...). Les marches dans les rues, les rencontres, et ce moment où on évoque ses bulletins dans son ancien établissement... Dans la vidéo il évoque le pont de Constantine (dit des suicidés, d'ailleurs, car haut - et tentant pour les déprimés...), où parfois il fut tenté de (au moins) imaginer ce que ce serait de sauter.  Il y a une phrase de lui (empruntée à Simone Signoret mais reprise à son compte) qu'il est bon de noter "Je ne désaime pas" (il le disait notamment à propos de ses liens maintenus avec son ex-femme Sophie Daumier). 

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12/06/2020

Albert Memmi. Hommage.

memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifAlbert MEMMI
Hommage
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Albert Memmi est mort le 22 mai à 99 ans. C’est un esprit majeur de notre culture qui disparaît. Un penseur, sociologue de formation philosophique, écrivain et grand lecteur. Né en Tunisie il a écrit un livre important, et reconnu comme tel, Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur (1957), préfacé par Sartre. Mais il avait publié, avant (en 1953) La Statue de sel, livre autobiographique préfacé par Camus. Ce sont deux premiers axes de son oeuvre, souvent réduite à tort à l’étape du livre de 1957. Né en Tunisie d’une mère juive berbère, de culture sépharade, et d’un père d’origine juive italienne. Tunisien sous le protectorat français il aspirait à l’indépendance de son pays natal, pensant y demeurer comme natif et citoyen, se sentant colonisé au même titre que les Tunisiens musulmans. Cependant il quittera la Tunisie à l’indépendance du pays, constatant avec tristesse qu’il n’a pas vraiment, en tant que juif, sa place dans son pays. Il deviendra français, en 1973.

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04/02/2020

ABD AL MALIK, rappeur soufi, et auteur, rend hommage à CAMUS par des spectacles, des interventions, des lectures, et des livres…

abd al malik,albert camus,camus,camus l’art de la révolte,qu’allah bénisse la france,théâtre,les justes,rap,rappeur,soufisme,soufi,fraternité,humanismeJ'avais vu le spectacle d'Abd Al Malik en hommage à Albert Camus, auquel il dit devoir beaucoup. C'était en partie autobiographique, et très émouvant. Parole d'un camusien éthique dont l'itinéraire est aussi celui de quelqu'un qui a été transformé par sa rencontre avec le soufisme. (Lire ce qu'il dit de tout cela dans son livre "Qu'Allah bénisse la France", éd. Albin Michel, poche.) J'ai vu sa mise en scène des Justes. Et c'était une joie que le spectacle dans la salle, l'enthousiasme d'un public assez jeune, qu'Abd Al Malik entraîne vers la lecture d'un sommet de la pensée. Témoignage auquel j'associe celui de deux jeunes étudiants algériens dans un documentaire d'Arte, "Vivre avec Camus" (disponible en DVD). 

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14/05/2019

JOFROI. Chanter l’humanisme pour "habiter la terre"...

JOFROI.jpgJofroi est auteur-compositeur-interprète. Un esprit libertaire.
(L’illustration est l’affiche d'une tournée au Québec, en 2018).
 
 
J'ai découvert l'artiste par hasard il y a plusieurs mois, peut-être un peu plus.
Il y a un film de Pagnol (1934) qui est titré ainsi, du nom provençal d'un personnage. Et comme le chanteur (d’origine belge), lui, vit maintenant dans le sud de la France, il a sans doute choisi ce pseudonyme pour dire son lien avec cette terre adoptive (et adoptée…).
Quand je vois tout ce qu’il a fait, disques et participations à des scènes, avec Maurane, par exemple, je suis étonnée de ne pas l’avoir découvert plus tôt.
Envie de partager. 
 
 
J’ai trouvé deux axes à son expression. Éthique de la solidarité avec les autres, d’où qu’ils viennent, et souci de la planète, avec des valeurs simples qui rejoignent celles d’une écologie de soi pour une écologie de la terre. 

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19/03/2019

ZAZ. Pause chanson. Et en langues...

ZAZ.jpg

 

"Qué vendrá qué vendrá / Yo escribo mi camino"  (On verra bien ce qui arrivera / Je trace mon chemin)

ZAZ
 

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29/05/2017

« La malédiction », POÈME de Hassan Yassin…

La malédiction, POÈME de Hassan Yassin

J’ai lu ce poème sur un post qui reprenait la réflexion de Tieri Briet, suivie de sa copie du bouleversant poème de Hassan Yassin. Je ne reprends qu’une partie du texte introductif de Tieri Briet : l’essentiel, qui situe. 

« Qui sont ces hommes qu'on chasse de rue en rue, de ville en ville ? Ne sont-ils plus rien d'autre qu'une malédiction ? C'est ce que dit Hassan Yassin, arrivé du Soudan. L'autre soir, il a lu son poème en arabe, sur la petite scène du Local où un atelier théâtre destiné aux migrants nous avait invités. Une comédienne traduisait ses paroles en français. Et puis en prononçant les derniers mots, Hassan a fondu en larmes. La tragédie du poème continuait sous nos yeux. » (…) « Je recopie le poème de Hassan Yassin. Je voudrais qu'il soit lu, entendu, diffusé sur les murs. Et que nos regards changent eux aussi. » 

Tieri Briet 

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17/03/2017

PASSANTS… « Nous sommes tous des passants », dit Achille Mbembe, historien et philosophe…

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Nous sommes tous des passants.

Achille Mbembe, Tribune, Le Monde, 24-01-2017

 

 

 

 

LIEN...  https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/01/24/nuit-des-...

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22/01/2016

Papusza, poétesse tzigane. Citation, et lien vers un texte et une présentation...

bronislawa wajs,papusza,tziganes,tsiganes,poésie,poètes,génocide,terre,cultureMais terre, tu es en larmes !

criblée par la douleur.

Mais terre, ton rêve pleure ! 

Bronislawa Wajs (1908-1987), appelée Papusza, poétesse tzigane. Texte écrit pendant le génocide nazi. 

Source. Communication de Jean-Yves Potel, sur Bronislawa Wajs, dite Papusza, au colloque Roms, Tsiganes, Nomades, un malentendu européen (on trouve l'introduction du texte en ligne, pdf).

Mais depuis, lien inactif (Mise à jour, juillet 2020)...
Le même poème est lisible intégralement sur le site Fils du vent sans pays (cité dans une note sur une soirée d'hommage en avril 2018 ('Ô terre, Ô forêt, / Je suis votre fille').

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26/12/2015

HOCINE AÏT AHMED est décédé. Hommage...

Hommage pour l'humanisme d'un indépendantiste qui incluait les Pieds-Noirs dans son rêve d'Algérie libre. Un être de grande fraternité. Il a écrit de belles choses dans ce sens. Un démocrate, qui a dû s'exiler. Son dernier choix est d'être enterré humblement, pas dans le carré des "héros", dont il pensait qu'il y avait là des assassins autant que des sacrifiés, des imposteurs autant que des esprits sincères. Dernier acte d'âme libre.

Lire :

Le Monde  http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/23/algerie-... 

Algérie-Focus : http://www.algerie-focus.com/2015/12/133041/