18/05/2024
Israël-Gaza, suite… À l’écoute de tous, les regards de Joann Sfar, Ismaël Saidi, Gilles Kepel, Sophia Aram, Kamel Daoud, et diverses voix...
Mon seul drapeau ce sont mes habits / mon seul hymne est mon souffle, / et le premier et le dernier mot est : / « ICI. ». / Je suis un fanatique de la paix
Yehuda Amichaï, poète israélien
Vous, qui tenez sur les seuils, entrez / et prenez avec nous le café arabe. / Vous pourriez vous sentir des humains, comme nous. / Vous, qui tenez sur les seuils, sortez de nos matins / Et nous serons rassurés d’être comme vous, des humains
Mahmoud Darwich, poète palestinien
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Joann Sfar, bédéiste, auteur de Nous vivrons, et connu pour sa série du Chat du rabbin) republie dans un post Facebook du 12-05-24, sept lignes « écrites au matin du 7 octobre », mais, ajoute-t-il, « Que j'aurais pu écrire à la mort d'Yitzhak Rabin, ou au moment de l'assassinat d'Anouar El Sadate, ou à propos de toutes les fois où un carnage a fait reculer la paix de dix ans. » Ne pas supporter ceux qui assènent des certitudes en occultant des complexités ne l'empêche pas de dire, quand il le faut, de rappeler des faits (Nous vivrons, son livre élaboré depuis le 7 octobre, le réussit). La difficulté, quand on s'exprime, contre des silences ou des mensonges, c'est que les interlocuteurs enferment et interprètent de manière univoque (vous prêtant des sentiments que vous n'éprouvez pas, des idées que vous n'avez pas). Pourtant la complexité est dite, en Israël et à Gaza, voix du dialogue qui s'opposent aux extrémistes.
C'est pourquoi, dans ma note de blog posée le 06-02 (et complétée ensuite), j'ai regroupé des paroles contradictoires, et posé des liens vers des paroles dissidentes. En ayant en mémoire les souffrances de victimes depuis les horreurs du 7 octobre (massacres et viols que certains nient, otages encore prisonniers, dont enfants, bébé) mais aussi les conséquences de la guerre en réaction (destructions et morts). Sans oublier le déferlement d'antisémitisme ici même...
Rien de littéraire, à part les exergues (et le renvoi à des écrits) conscience loin de la poésie, peut-être. Ou pas, car qui écrit et lit se situe aussi dans la violence et les douleurs du monde. Le poème vrai naîtra (s’il le faut) du frottement avec ces douleurs. Un post, une note, c'est autant qu'un poème, un chant, une danse, "une réponse humaine en friction avec le monde vécu", car "les faits et conséquences politiques sont une part de la réalité" (fragments du poète Yehuda Amichaï, voir note [1]). Dans le contexte des conflits et de leurs répercussions sur nous tous, j'ai du mal avec le vide de "frictions avec le monde vécu" qui habite certaines pages. Ou le plein, mais passionnel et belliqueux. Joie de pouvoir lire du plein complexe (parfois il suffit d'une ligne), comme sur les pages Facebook de Joann Sfar et Ismaël Saidi(et de quelques autres, poètes ou pas, où je fais alors signe).
La position de Joann Sfar : « Celles et ceux qui répètent un narratif appris par cœur et qui croient savoir ou convaincre font partie du problème. Les certitudes sont une promesse de massacre. Je ne me reconnais, aujourd'hui, que dans celles et ceux qui avouent le chagrin et le désespoir, et qui appellent à l'arrêt des tueries. »
De ses sept lignes voici la dernière :
« Les assassins de tous les camps sont des alliés objectifs ».
Écho, l’introduction de mon post Facebook du 4 avril, pour un partage d’un texte du metteur en scène Ismaël Saidi. Je recopie cette bribe de texte : « En ce moment nous avons besoin des paroles de ceux dont la conscience traverse les frontières, à l'écoute des douleurs de tous. Ce metteur en scène est un de ceux-là. Et nous ? Nous... on traverse ces frontières à l'intérieur de soi et c'est déchirant. »
J’avais en tête des prénoms de personnes, en Israël, dans les souffrances des traumatismes du 7 octobre. Et des inquiétudes pour les uns et les autres. Mais la lecture de la presse israélienne (The Times of Israël et Ha’Aretz) m’ont donné aussi des prénoms de Gazaouis et Palestiniens en Cisjordanie. On en trouvera certains dans des citations de ma note du 06-02 (enrichie jusqu’au 14-05).
Nous vivrons, Les Arènes... https://arenes.fr/livre/nous-vivrons/
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Un autre regard contre la haine, celui d’Ismaël Saidi, metteur en scène, créateur notamment de Djihad, Géhenne, Jérusalem, et auteur du livre Comme un musulman en France). Citations : « Et là où beaucoup d’entre nous pensent que c’est le conflit israélo-palestinien qui est la matrice de l’antisémitisme en France, je répondrai : changez de paradigme de lecture, retournez l’image d’Épinal et vous comprendrez: c’est l’antisémitisme que l’on retrouve dans une idéologie meurtrière, cancer de l’islam, qui est devenu, aujourd’hui, la matrice du conflit israélo-palestinien. / En tant que musulman, croyant, et qui pense encore qu’il y a un salut dans ce chemin que j’ai choisi, je ne peux continuer à faire semblant. / J’ai l’impression d’être atteint d’un cancer, d’être dans le déni, de refuser la chimiothérapie et de me soigner à coups de paracétamol. »
Extrait d’une tribune parue dans FigaroVox, du 31-10-23, reprise dans Tribune juive le 01-11-23… https://www.tribunejuive.info/2023/11/01/ismael-saidi-en-tant-que-musulman-je-refuse-de-me-voiler-la-face-sur-la-nature-de-lantisemitisme-en-france/
Jérusalem, la nouvelle pièce d’Ismaël Saidi retourne aux sources du conflit israélo-palestinien, RTBF.be, 05-04-2024…
(Dans cette pièce il refuse de prendre un parti, camp contre camp, mais fait écouter toutes les douleurs)
Extrait de l’article : « "Là, on a l’impression qu’on oblige tout le monde à choisir un camp. Or ce sont des gens de là-bas, tous." / Chaque douleur est légitime. / En évoquant la Shoah mais aussi la Nakba, l’exode palestinien de 1948, Ismaël Saidi confronte deux souffrances, deux douleurs légitimes, aujourd’hui encore. "Cette pièce, Jérusalem, elle ne fait que ça, en fait. Chacun des personnages dit : je veux entendre votre douleur et vous allez entendre la mienne. Et il n’y a aucune compétition victimaire. Ma douleur est vraie parce que c’est la mienne. Et votre douleur est vraie parce que c’est la vôtre. Et là, chacun écoute l’autre et reconnaît la douleur de l’autre, on est au début d’un processus." »… https://www.rtbf.be/article/jerusalem-la-nouvelle-piece-d-ismael-saidi-retourne-aux-sources-du-conflit-israelo-palestinien-11353662
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Sophia Aram, humoriste (qui intervient à France Inter), a été choquée par le « silence assourdissant » après le 7 octobre et l’a dénoncé lors du prix des Molières (texte et vidéo), Le Point, 07-05-2024… https://www.lepoint.fr/culture/molieres-2024-sophia-aram-denonce-le-silence-assourdissant-apres-le-massacre-7-octobre-07-05-2024-2559627_3.php
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Dans le même esprit de souci de l’autre, de volonté de dialogue vers la paix, dans le long temps du conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens, un exemple parmi d’autres de ces actions (nombreuses) de partage entre Israéliens et Palestiniens, avec des associations les réunissant. Là c’est une commémoration reliant les deux communautés en souffrance (voir aussi, dans la note posée le 06-02-24, la partie « Fraternités », dont un autre texte sur cette même action). Article du Times of Israël sur une commémoration israélo-palestinienne répétée depuis 19 ans… mais en ligne cette fois du fait de la guerre. (Nombreux articles de ce journal sur des associations regroupant Israéliens et Palestiniens, acteurs de paix, ensemble.).
Un groupe pacifiste israélo-palestinien se réunira en ligne, Times of Israël, 12-05-2024… Citation : « La cérémonie du mémorial conjoint israélo-palestinien, qui en est à sa 19e année, est organisée par le groupe de gauche Combatants for peace et par le Parents Circle – Families Forum, une organisation de base regroupant des Israéliens et des Palestiniens endeuillés. »… https://fr.timesofisrael.com/militants-pacifistes-israeliens-et-palestiniens-organisent-un-yom-hazikaron-en-ligne/
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Kamel Daoud, a toujours la volonté de penser la réalité complexe (et, là, de ne pas être enfermé dans le choix d'un camp oubliant la compassion pour l'autre). Regardant donc les contradictions du réel et ses masques, il analyse avec finesse comment des soutiens pro-palestiniens (entachés par des relents de haines, dont l'antisémitisme) peuvent réinvestir dans l'actualité de vieilles rengaines et manipulations politiques, et finalement trahir ceux qu'ils disent défendre. Interrogeant "cet investissement retentissant", qui n'est pas motivé par d'autres causes et tragédies, il en révèle de basses motivations idéologiques, des intérêts («utiliser la "cause"palestinienne pour vendre ses propres produits.»). Sa chronique :
....... Palestine, dérives et produits dérivés, Le Point, 10-05-2024.
« Détournant la « cause palestinienne », le folklore propalestinien, dans la rue ou sur les réseaux sociaux, prend en hold-up une tragédie réelle. »
Citations : « Ce sont, entre autres, l'antisémitisme, l'islamisme, le populisme, les crises juvéniles, le folklore, les sit-in, les campus bloqués et les chansons, le remake vietnamien, l'antiféminisme, l'antioccidentalisme, l'antidémocratie, la haine de soi et des autres, le discours décliniste sur les démocraties, les candidatures à des élections, les listes électorales et les visibilités médiatiques. » (…) « C'est peut-être ce qui fait de la tragédie palestinienne un drame à part : non plus seulement ses morts, mais aussi l'usage qu'on en fait. Un cadavre yézidi, ou kurde, ou soudanais n'a pas cet effet de convocation des ténèbres et des mythologies, il ne justifie jamais cet investissement retentissant. » (…) « On entend partout les pro-Palestiniens, et très rarement le Palestinien lui-même. » (…) « Autrefois, cette cause était zombifiée par Nasser & Cie, le panarabisme, le nationalisme postcolonial. Nombre de dictatures ‘arabes’ détournaient l’attention sur leurs crises internes par l’appel à la libération d’Al-Qods (Jérusalem). Aujourd’hui, ce dérivatif exclusivement "arabe" s’internationalise : on découvre, dans les courants populistes en concurrence, qu’on peut aussi utiliser la "cause"palestinienne pour vendre ses propres produits. »… https://www.lepoint.fr/editos-du-point/pourquoi-on-entend-plus-les-pro-palestiniens-que-les-palestiniens-10-05-2024-2559827_32.php
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Quant à Gilles Kepel, auteur du livre Holocaustes, voici ce qu’il dit au sujet du conflit israélo-palestinien et de son développement actuel depuis le 7 octobre, dans un entretien du 08-04-2024 dans Marianne (par Thomas Rabino) : « Le « S » final de « Holocauste » se réfère, au sens propre, aux sacrifices de victimes en masse que musulmans palestiniens et juifs israéliens se sont mutuellement infligés à partir de l’automne 2023, mêlant mystique et politique… Ce terme a d’abord une acception religieuse. Et en Israël comme à Gaza, des considérations religieuses radicales guident les belligérants. »… https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/gilles-kepel-les-societes-europeennes-sont-clivees-par-les-solidarites-avec-gaza-ou-israel
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Et... diverses voix... (Mise à jour, 22-05-24)
L’armée et Netanyahou en profond désaccord sur la guerre à Gaza, Le Monde, 17-05-2024…. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/17/israel-l-armee-et-netanyahou-en-profond-desaccord-sur-la-guerre-a-gaza_6233787_3210.html
En Israël, des militants de pays musulmans dénoncent la menace de l’islam radical, The Times of Israël, 18-05-2024. Extrait : « Ce voyage de cinq jours était organisé par Sharaka (mot arabe signifiant « partenariat »), une organisation à but non lucratif fondée à la suite de la signature des accords d’Abraham en 2020, qui favorise les contacts interpersonnels entre Israël et les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc. / La délégation de Sharaka était composée de dix membres originaires de divers pays de la région, avec une forte prépondérance de Marocains (sept), mais aussi d’un journaliste pakistanais très en vue, d’une militante sociale engagée à la double nationalité iranienne et danoise et d’une éminente auteure canadienne ayant des racines en Égypte et à Gaza. »… https://fr.timesofisrael.com/en-israel-des-militants-de-pays-musulmans-denoncent-la-menace-de-lislam-radical/
Plus de 1 400 universitaires israéliens réclament la fin de la guerre et la libération des otages, The Times of Israël, 22-05-2024… https://fr.timesofisrael.com/plus-de-1-400-universitaires-israeliens-reclament-la-fin-de-la-guerre-et-la-liberation-des-otages/
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La Paix Maintenant, éditorial, Newsletter du 22-05-2024…
Citant un extrait de l’éditorial du journal Haaretz du 16 mai et les alertes de deux principaux membres du cabinet de guerre, considérant que Netanyahu fait passer ses intérêts avant la sécurité du pays et la libération des otages, l’éditorial de LPM dit qu’il y a urgence. Celle de faire cesser Netanyahu. De trouver un accord de cessez-le-feu pour libérer les otages. « Urgent que cessent les souffrances des civils gazaouis » / « Urgent qu’Israéliens et Palestiniens puissent enterrer leurs morts et tenter de ‘réparer’ les vivants. » / « Urgent qu’une solution politique mette fin à ce conflit meurtrier ».... https://www.lapaixmaintenant.org/gaza-israel-a-la-croisee-de-chemins/
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Deux articles de Regards, CCLJ, Centre Communautaire Laïc Juif, Belgique...
... Israël a désespérément besoin d’un État palestinien, par Daniel Rodenstein, Regards, CCLJ, 07-05-2024.
« Israël ne peut s’assurer un avenir pacifique et démocratique qu’en signant la paix avec une Palestine enfin reconnue. Un avenir que seule la solution des deux États peut garantir. » (L’auteur fait un rappel historique dont il tire ses conclusions).
Citations : « Israël ne peut sortir de ce malheur qu’en signant la paix avec un État de Palestine. Israël a désespérément besoin d’un État palestinien. Mais pas de n’importe quel État palestinien. Israël a besoin d’un État palestinien soucieux de l’avenir de ses citoyens palestiniens. Non d’un État du Hamas prêt à sacrifier des dizaines de milliers de Palestiniens pour la gloire d’Allah. Non d’une Palestine « from the river to the sea », mais d’une Palestine limitée à la Cisjordanie et à Gaza. Israël a besoin d’un État palestinien qui souhaite la paix pour les Palestiniens, et qui dès lors souhaite la paix pour les Israéliens. Israël ne peut se garantir un avenir pacifique, que j’espère démocratique, qu’en signant la paix avec une Palestine enfin reconnue. » (...) « Israël garde un admirable ressort démocratique, ce qui explique qu’en pleine guerre, les manifestations contre ce gouvernement et sa façon de mener cette guerre aient repris de plus belle avec des dizaines de milliers de manifestants. Je crois qu’à la fin de cet épisode guerrier il y aura encore en Israël des gens soucieux de reconnaître le voisin palestinien. Des gens prêts au dialogue, à la discussion, à la reconnaissance des droits et des devoirs, des torts et des responsabilités de part et d’autre. Des gens disposés, malgré l’inquiétude, les craintes et la peur, à aller contre ce que l’expérience amère du passé leur dicte et à parier pour un voisinage civilisé. J’ose espérer qu’on trouvera des Palestiniens de la même trempe. J’ose espérer que les pays influents pousseront autant qu’il faudra les deux parties, et pas seulement les Israéliens, à se rencontrer. Israël a besoin de la Palestine autant que les Palestiniens. Il faudra que les Palestiniens choisissent une Palestine possible à côté d’Israël, et non une Palestine fantasmée qui ne sera qu’une Palestine fantasme. Autrement, la guerre continuera et les générations répèteront sans répit les gestes de deuil et de malheur. »… https://cclj.be/analyses/israel-a-desesperement-besoin-dun-etat-palestinien/
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Seule la solution à deux États protègera Israël, par Frédérique Schillo, Regards, CCLJ, 07-05-2024.
Citations : « Combien d’idées sont mortes le 7 octobre avec les corps suppliciés des victimes du pogrom du Hamas, à commencer par celle que les Juifs pouvaient vivre sans crainte en sécurité sur leur propre terre. Le projet d’État binational est aussi mort ce jour-là, même si des polémistes tentent vainement de lui redonner souffle, moins par passion égalitaire que par entêtement antisioniste. » (...) « Reste donc ce fameux plan de partage, ou plutôt le principe qui lui est rattaché : celui d’un État juif et d’un État arabe souverains vivant côte à côte le long de la « ligne verte » (les frontières de 1967) » (...) « Sous pression, Israël se sent piégé en plein cauchemar. » (...) « De toutes façons, il n’y a pas d’autre alternative, assurent les responsables sécuritaires israéliens : « La solution à deux États est la seule façon pour Israël de vaincre véritablement le Hamas », écrivent dans Foreign Affairs l’ancien directeur du Shin Bet Ami Ayalon et l’intellectuel palestinien Sari Nusseibeh. La démilitarisation devrait apaiser les craintes bien légitimes des Israéliens de voir surgir de nouveaux 7 octobre, non plus de Gaza mais de Naplouse ou d’Hébron. » (...) « Penser l’après-guerre a quelque chose d’indécent pour ce peuple traumatisé, hanté par le sort de ses otages. Comment pourrait-il songer à la solution à deux États, quand son propre pays est littéralement coupé en trois, avec un Sud dévasté et un Nord inhabitable. » (...) « Pourtant, la perspective d’un État palestinien ouvre aujourd’hui une opportunité historique pour les Israéliens de s’inscrire dans un ambitieux plan de paix. » (...) « Ils ont devant eux l’opportunité historique de transformer une fatalité en chance. »… https://cclj.be/seule-la-solution-a-deux-etats-protegera-israel/
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Autre article de Kamel Daoud, Les islamistes, grands gagnants de la tragédie de Gaza, Le Point, 17-05-2024.
« Les islamistes brandissent le drapeau palestinien pour mieux mettre à bas la démocratie, symbole de l’Occident qu’ils exècrent. »
Citations : Israël. « À Gaza, Israël court vers l'abîme moral», titre Haaretz, le quotidien israélien, dans une tribune signée par un avocat israélien. Le leitmotiv est là et rend visible le dilemme moral de la gauche israélienne, mais pas seulement le sien. En attendant une «résolution éthique, raisonnable et humaine», selon l'écrivain David Grossman, l'offensive militaire après l'attaque du 7 octobre ne pouvait pas rester sans réponse. Une logique de survie qui est peu comprise par le reste du monde du fait du prisme de l'émotion anti-guerre ou de l'antisémitisme débarrassé de l'interdit post-guerre mondiale 39-45. »
Les Palestiniens. « Dès le début, certaines voix avaient saisi que la cause palestinienne y perdrait par un effet collatéral. Avec la monstruosité de l'attaque du Hamas, les images d'enfants et de bébés kidnappés, de femmes violées, de civils abattus et lynchés, la ‘cause’ gâche là aussi sa supériorité morale, son coefficient international de ‘juste cause’. »
Les régimes arabes. « Actuellement, ces dictatures doivent en même temps être anti-israéliennes et flirter avec la judéophobie ouverte, sous pression populaire, mais dans une danse de prudence extrême. Leur souci immédiat est de juguler le danger islamiste interne qui réarme son argumentaire djihadiste de recrutement des foules. »
Les normalisateurs. « Les États ‘normalisateurs’ rejouent un curieux non-alignement, mais le panarabisme d'affect les piège encore. »
La gauche progressiste (« moribonde dans le monde ‘arabe’ »). « Dans cette alliance, les islamistes gagnent toujours. Il y a seulement ceux qui ne le savent pas encore. Comme le concubinage libidineux des Insoumis avec le vote islamiste en France. »
Les islamistes raflent la mise. « Le cadavre du Palestinien leur sert autant que le corps noyé du migrant. (...) Ces ‘libérateurs’ de la servitude, qui ont réussi à fabriquer du voile une identité, fabriquent du keffieh, un drapeau de leur cause. La Palestine n'est pas leur but. »… https://www.lepoint.fr/debats/les-islamistes-grands-gagnants-de-la-tragedie-de-gaza-17-05-2024-2560399_2.php
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Pourquoi les manifestations propalestiniennes sont un mythe, Ferghane Azihari, Le Point, 22-05-2024.
« LA CHRONIQUE DE FERGHANE AZIHARI. Les défenseurs autoproclamés de la cause arabe dans les universités occidentales multiplient les contradictions. Au mépris des intérêts de la région. » (Il rappelle au début le salut envoyé à ces manifestants par... l’Iran).
Citations : « La presse a pris l'habitude de qualifier ces énergumènes de militants propalestiniens ou de pro-arabes. Mais c'est insulter le monde arabe que de suggérer que ses intérêts les plus fondamentaux se confondent avec la perception qu'en ont les incultes tout droit sortis des universités occidentales. » (...) « Ces manifestants ne sont ni pro-arabes ni propalestiniens. Ils ne connaissent rien au monde arabe, à son histoire, à ses controverses. Ils s'accommodent de l'état pitoyable de cette région, qui n'a attendu ni la colonisation ottomane, ni la colonisation occidentale, ni la création d'Israël en 1948 pour sombrer. / Ils s'accommodent du règne des despotes et des tyrans. Ils ne se scandalisent pas du fait que le Hamas a transformé en enfer islamiste un lieu qu'une chronique grecque du IVe siècle désignait encore comme une « ville distinguée qui a de tout en abondance et expédie dans toute la Syrie et en Égypte un vin de bonne qualité» et qui était bien plus occupée à enseigner la rhétorique grecque qu'à confectionner des slogans génocidaires. » (...) « Le fait que le seul État juif de la planète offre, malgré les extrémistes à sa tête, à ses citoyens arabes de meilleures conditions d'existence que le monde arabe n'en offre à sa population ne leur apparaît pas comme une insupportable anomalie. Et qu'importe qu'il y ait bien plus d'Arabes et de musulmans qui prospèrent dans l'État colonial israélien qu'il n'y a de Juifs dans le vaste monde que l'islam a forgé depuis les conquêtes du VIIe siècle et que certaines cultures ont plus de travail que d'autres pour soigner leur rapport à l'altérité. » (...) « Les variables politiques et idéologiques internes aux sociétés arabes qui iraient dans le sens d'une pacification de la région ne les intéressent pas. Pas plus qu'ils ne prêtent attention aux dissidents de ces régimes qui œuvrent à régénérer les nations dont ils sont issus. / Le cas de Rima Hassan est emblématique de cette attitude nihiliste. Tandis que la candidate investie par La France insoumise aime rappeler dans tous les médias qu'elle est une réfugiée née en Syrie, la principale intéressée et ses soutiens se gardent bien de dire que ce n'est pas la politique israélienne qui a conduit ses parents à migrer en France. »… https://www.lepoint.fr/debats/pourquoi-les-manifestations-propalestiniennes-sont-un-mythe-22-05-2024-2560910_2.php
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Entretien d’Eckhart Tolle, par Josh Max, texte qui date de 2003. Traduit en 2024 par le site Méditation France. Il évoque le conflit israélo-palestinien, l’identification humaine à la « pensée mentale », la difficulté de regarder la pensée comme pensée, de « s'élever au-dessus des polarités » et celle d’entendre la vérité de l’autre. Il parle du terrorisme, du terroriste qui « a réduit les autres êtres humains autour de lui à un concept mental ». En prenant du recul par rapport à sa propre pensée « quelque chose d'autre surgit qui n'est pas une pensée conditionnée, mais une conscience »… https://www.meditationfrance.com/dossiers/2024/tolle-terrorisme.htm
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[1] CITATION : Le passage complet de Yehuda Amichaï « Toute poésie à dimension réaliste contient un engagement politique, parce qu'un poème réaliste a quelque chose à voir avec une réponse humaine en friction avec le monde vécu et que les faits et conséquences politiques sont une part de la réalité, telle que l'histoire en train de se faire. Même si le poète écrit en buvant son thé assis sous la tonnelle ou sous une verrière, cela est aussi politique. »
LIENS. Ma note-dossier du 06-02-24 mise à jour depuis, jusqu’en mai…Des ajouts importants, notamment dans plusieurs parties, dont « Gaza, autres voix », « Fraternités », « Antisémitisme », et dans les articles classés « Opinions et infos » (juste avant « Livres », rubrique complétée aussi)… http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2024/02/06/israel-contre-le-hamas-le-7-octobre-et-apres-6483921.html
Deux notes anciennes...
Note, 2015. Penser le conflit sans être le conflit. Nombreux liens, sites d’acteurs de paix israéliens et palestiniens… http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2015/10/18/israel-palestine-penser-le-conflit-sans-etre-le-conflit-5702288.html
Note, 2015. Parcours de paix, liens… http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2015/11/05/israel-palestine-parcours-de-paix-5711889.html
01:36 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, Israël-Palestine/tisseurs.de.paix | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : israël, gaza, israéliens, palestiniens, yehuda amichaï, mahmoud darwich, dialogue, valeurs, paix, humanisme, fraternité, partage, joann sfar, ismaël saidi, sophia aram, gilles kepel, jérusalem, nous vivrons, holocaustes, the times of israël, kamel daoud, l.p.m, c.c.l.j.
Commentaires
Je suis sidéré ou consterné lorsque je vois dans ma ville des manifestants CGT soutenir le Hamas, prendre donc partie pour un mouvement qui les prendraient haut et court et choisir leurs victimes préférées contre d'autres victimes.
L'islam est devenu la religion à défendre mais aucun, même les Musulmans locaux,ne connaît le Coran, sa fabrication, ne reconnaît les distorsion, mais tous et toutes veulent ce livre comme la Vérité, l'Absolu. Aucune idéologie laïque comme Absolu alors on prend la 1ère qui passe mais il faut qu'elle soit étrangère pour pouvoir la renier dès qu'il le faudra. Il y a longtemps, un bdeiste ou un romancier avait décrit l'union de l'Extrême-droite des banlieues avec l'Islamisme.
Écrit par : Filippi | 21/06/2024
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