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26/02/2024

La recension de Michel Diaz pour Le réel est… / DIÉRÈSE, revue de poésie (1er temps de lecture du n° 88…).

Diérèse.jpgPremier temps de lecture de la revue Diérèse (Daniel Martinez) car (très occupée autrement) j’ai cumulé un retard de plusieurs mois (revues et livres qui s’entassent mais ne seront pas abandonnés…). Et le numéro 89 attend aussi… 

Dans ce numéro 88 j’ai la joie de lire la superbe, et ample, recension que Michel Diaz a consacré à mon dernier recueil, Le réel est un poème métaphysique (extraits après mon introduction, 2ème partie de la note, suivie du lien vers le site de l’édition). Dans ce numéro je suis en compagnie des lectures qu’il a faites des livres de Jacques Robinet (Clartés du soir, Unicité - recueil que je suis en train de lire...), Richard Rognet (Dans un nid de flammes, L’herbe qui tremble), Jean-Pierre Boulic (Enraciné, La Part Commune). Mais j’ai découvert aussi autre chose. Un texte de Michel Diaz dont je lis surtout les recueils de poèmes et fragments poétiques (écriture que j’apprécie particulièrement et place « haut ») : dans cette revue, pages 199 à 215, un récit troublant, Un petit théâtre de ruines, dont l’exergue (La Rochefoucauld) révèle un sens, un questionnement (frontière indistincte entre vérité et mensonge, ou les fils étranges du destin).

Donc, sa recension. Une capacité intuitive qui lui fait savoir, au-delà des pages à déchiffrer, ce que celle qui écrit tente de décrypter, cet autre savoir dont l’écriture veut dire la souterraine conscience. Il sait, parce que sa démarche d’écrivain se situe dans un espace de profondeur signifiante.

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21/02/2024

(2) PRINTEMPS des POÈTES 2024. Des réponses faites aux... censeurs

Printemps.jpgLes réponses qui furent faites pour protester contre cette attaque m’intéressent. Comme tout cela concerne ce que signifie la poésie, c’est l’occasion d’y réfléchir. 

Sophie Nauleau a qualifié la tribune, et cette levée haineuse, de « cabale effarante, consternante pour ne pas dire monstrueuse », alors qu’elle « assume pleinement » le choix du « parrain féérique » qu’est, dit-elle, Sylvain Tesson. Jack Lang, le créateur du Printemps des Poètes, choqué par la tribune, a écrit dans un tweet, repris par la presse, qu’un « tel crétinisme est une insulte à la poésie qui, par excellence, est libre et sans frontières. ». Et William Marx, professeur au Collège de France, écrit (tribune publiée par Libération, 25 janvier en ligne) : « La poésie mérite mieux que cette haine ». Il intervient aussi le 29 janvier dans un débat sur « L’Affaire Sylvain Tesson » pour une émission de France culture (voir plus bas).

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17/02/2024

(1) PRINTEMPS des POÈTES 2024. Poésie et... désolantes polémiques

Printemps.jpg

Ayant composé des vers (…) J’ai oublié de prendre part aux polémiques de doctrine.

Milarepa

Notre poésie vit et meurt de refus et de dédains : du goût, du style, du sujet, de la mémoire, du public, du cœur, de l’art, et même de la beauté, et même du poème. (…) Qui dit mots dit mode. / Qui dit mode dit mort.

Gabriel Audisio, Misères de notre poésie, Seghers, 1943.

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Édition 2024 (9 au 25 mars), la Grâce. Le texte-programme du Printemps des Poètes est de Sophie Nauleau (directrice du Printemps depuis quelques années, et démissionnaire suite à la polémique lancée le 18 janvier dans Libération, « aucune parole n’étant audible ») : voir le lien, en fin de note pour lire son texte sur le thème de la grâce.

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Je ne sais rien des éventuelles tensions autres, internes à l’institution, mais des reproches exprimés par des auteurs concernaient l’absence de recueils de poèmes dans sa bibliographie, en plus du choix du parrain refusé dans une tribune-pétition. Cependant elle a publié plusieurs études et anthologies, et j’ai lu d’elle un essai dont le titre dit comment la poésie est, selon elle, un univers pour un cheminement intérieur : La poésie à l’épreuve de soi.

 

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08/02/2024

Lire Paul CELAN

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Seules de vraies mains écrivent de vrais poèmes.

Paul Celan, Lettre à Hans Bender, in Le méridien et autres proses.

Lire Celan : se lire en le lisant, se laisser traverser par sa langue neuve, sa musique de douleur et de combat (…) en touchant aux signifiants on touche aux « amarres de l’être » [1].

Florence Signon, Paul Celan, le poète aux vraies mains, revue L’En-Je lacanien, 2013.

[1] Jacques Lacan, L’instance de la lettre dans l’inconscient, in Écrits.

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J’ai relu Paul Celan... 

Revenir toujours aux grandes écritures, aux pensées fortes.

Choisissant, parmi les livres rangés dans ma bibliothèque j’ai feuilleté les pages, saisissant les phrases qui le faisaient s’adresser à moi, à travers le temps, pour répondre aux questions. Voici quelques fragments…

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26/03/2023

SI MOHAND Ou M'HAND, Isefra (poèmes)

livre Si Feraon.jpgL’asefru, pl. isefra (poème en kabyle), appartient à la tradition berbère de Kabylie (depuis, pense-t-on, le XVIIIè siècle). C’est un poème à la construction rigoureuse. Trois strophes de trois vers. Chaque tercet comporte une structure de 7-5-7 syllabes et les rimes sont organisées suivant le schéma AAB – AAB – AAB. On peut penser à la structure du sonnet, et, par d’autres aspects, au haïku japonais, ou à certains chants de l’Espagne andalouse.

Les poètes connus surtout pour l’utilisation de cette forme sont Si Mohand, Taos Amrouche, Slimane Azem, et la chanteuse Malika Domrane.

Au sujet de SI MOHAND, Mouloud Mammeri écrit ceci : Pour lui, la poésie n'était ni un métier, ni un accident, c'était un destin : il ne l'avait ni cherchée ni choisie, elle s'est imposée à lui comme un fatum.

Si Mohand est né entre 1849-1850, dans un village détruit par l’armée française qui construira une ville fortifiée (Fort national, renommé Tizi Rached). Réfugié dans un village voisin. En 1871 une révolte aboutit à l’exécution de son père par l’armée, à la déportation de son oncle en Nouvelle Calédonie (les Kabyles du Pacifique), à la dispersion de sa famille. Il devient un errant qui dit ses poèmes (après avoir dissipé ce qu’il possédait, et aussi pour avoir été chassé de la maison de son frère). Il est mort le 28 décembre 1905. Quand il disait un poème (asefru, singulier de isefra) il déclarait ne pas vouloir le répéter. Et il refusa de les transcrire, laissant ce soin à ceux qui écouteraient et retiendraient. Une stèle est érigée à sa mémoire à Akbou, wilaya de Béjaïa (Bougie).

Quand on lit la vie de si Mohand on pense à des personnalités hors normes, comme Rimbaud et Artaud. Ou voir en lui une synthèse Rimbaud-Artaud-Prévert-Aragon (mais kabyle). Avec quelque chose de Don Quijote.

La légende raconte qu’il entendit un ange lui annonçant son destin de poète (« Rime et je parlerai », dit l’ange. « Je parlerai et tu rimeras » décide Si Mohand). Sa poésie traite d’amour, de désir, d’errance, mais aussi de révolte et d’engagement.

(Sources : fiches Wikipédia, articles en ligne, introductions des publications qui le mentionnent, ouvrages dédiés, revue Études et Documents, sites culturels berbères - voir titres et liens ci-dessous)

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31/01/2023

Entretien. Parole de poète, Éric Dubois

éric dubois,poésie,poètes,écriture,implication,témoignage,éditions,unicité,françois mocaër,entretienL’écriture de poésie est ce qui émerge de l’itinéraire d’un auteur et devient trace de son cheminement intérieur, le produit d’une maturation. Ce qu’il fait de ses épreuves et de ses joies, dans un travail sur le langage. Bien sûr cela commence par des lectures, des affinités et des admirations.  Mais cela peut se prolonger aussi en partage de plus que sa propre écriture, quand celui qui écrit est aussi attentif aux autres et au monde.

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01/08/2022

Poésie. Quatre recueils de Raymond Farina, première approche

raymond farina,poésie,la gloire des poussières,alcyone,notes pour un fantôme,hétéroclites,n&b,une colombe une autre,des vanneaux,éclats de vivre,dumerchez,les hommes sans épaules,citations,livresBribe par bribe arracher la peau des souvenirs, pour n’être plus qu’âme.

Marie-Claude San Juan, Fragment 7, recueil miniaturisé, 36 traversées d’aubes crépusculaires, pré#carré, 2018

(C’est bien la première fois que je me cite en exergue… Mais, cherchant des fragments en relation avec ma ville de naissance – pour les offrir dans un groupe Fb des natifs de cette ville, sur deux rives - je retrouve celui-ci, minuscule, qui me semble correspondre en partie au processus d’effacement-dévoilement-arrachement exposé dans le premier recueil recensé ici, quel que soit le sens qu’on donne au mot âme…).

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Raymond Farina a réalisé une œuvre ample. Non quantitativement (même si on peut faire la liste de titres), mais par ce qui serait amplitude de vagues de questionnements, recouvertes par des vagues de possibles réponses, propositions ou intuitions émergeant du silence, dans une respiration de pages en pages. Regards et sens.

(Plusieurs livres chez Rougerie, deux à L’Arbre à Paroles, puis des publications qui suivent : éds. des Vanneaux, Dumerchez, N&B poésie, Alcyone…). Pas un nombre excessif, mais ce qui suffit à construire une architecture.

Cette note est un commencement...

Dans le numéro 53 de la revue Les Hommes sans Épaules, des pages lui sont consacrées, les poèmes suivant une dense présentation, qui insiste sur la discrétion de l’auteur, tellement que bien peu savent qu’il est l’un des meilleurs poètes français (oui, haute écriture), et rappelle qu’il est aussi traducteur (pour plusieurs langues). Je ne le connaissais pas encore suffisamment (à peine pour quelques poèmes, plus pour des traductions), or je découvre bien des raisons qui font que je me sente concernée par cette écriture et cette pensée. C’est pourquoi je reviendrai poursuivre cette lecture, d'une manière ou d'une autre.

 

Déjà, consulter la page de présentation de la revue HSE... http://www.leshommessansepaules.com/auteur-Raymond_Farina...

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13/06/2022

Les yeux du dragon, Anthologie, Petits poèmes chinois...

anthologie ch.jpgIls mettent le feu au ciel, en vain ils s’épuisent

J’entends justement comme si je buvais une douce rosée

Soudain dissous, purifié, disparaître dans l’impensable

Hsüan Chüeh, Chant de la Voie 4, Témoignage du bonheur éternel (Anthologie Les yeux du dragon, Petits poèmes chinois (traduction et présentation, Daniel Giraud, calligraphies de Long Gue. Le Bois d’Orion 1993, Coll. Points poésie, poche, 2009, et réédition juin 2022).

La présentation de ce précieux livre par Daniel Giraud ne prend que quatre pages. Texte dense d’un connaisseur imprégné de la connaissance de ces poèmes, et, aussi (c’est essentiel) de la philosophie qui les sous-tend, cette sagesse subtile qui allie, dit-il l’inspiration bouddhiste à celle du taoïsme à travers le Ch’an, pour nombre de poètes, moines ou laïcs, dits zen. Il nous dit proposer une sorte de florilège paradoxal où la quête de l’absolu se réalise par-delà les dogmes (du syncrétisme religieux ou du monolithisme politique, précise-t-il). On ne peut effectivement lire et comprendre (ou tenter de comprendre) l’univers de ces poèmes sans en percevoir la dimension philosophique, je dirais supra-philosophique. (Poèmes. Seul le Hsin Hsin Ming n’est pas tout à fait un poème, plutôt un texte totalement témoignage de métaphysique vécue).

Le dragon est un animal qui a une place importante dans la culture chinoise. C’est une image de pouvoir bénéfique. Le titre de l’anthologie, Les yeux du dragon, vient d’un récit presque mythique que relate l’auteur (p.10). Des dragons peints restaient sur le mur à condition que leurs yeux ne soient pas dessinés.  Les yeux peints les dragons s’envolèrent. Si on interprète on peut y voir deux sens. La force de l’art, d’une part, capable d’insuffler la vie. Et l’importance énergétique et spirituelle des yeux, par lesquels peut advenir un changement de statut de l’être.

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Une inquiétude (Le Quatuor), d’Hervé Bougel, ou un livre en marge des siens, qui précèdent ou suivent…

une inquiétude  H.Bougel.jpgje suis un caillou

une concrétion grise

friable

au fond de l’eau

dérangée par aucun bruit

j’arrive

au sein de mes os

au cœur

de mon cœur

Hervé Bougel, Une inquiétude (Le Quatuor), éds Mazette, 2019, pp.21-22

Après avoir été longtemps l’éditeur de pré#carré, avec des volumes ou des feuillets créés artisanalement comme des objets précieux, tout en menant travail professionnel (dans les livres, en bibliothèque, à Grenoble) et écriture personnelle, Hervé Bougel a interrompu ces publications pour se consacrer d’abord à sa propre œuvre (voir la note posée en lien ci-dessous). Mais la passion éditoriale est revenue aussi, après son départ à Bordeaux, par un goût pour la typographie et la création d’une petite édition de créations où les mots pourront s’associer au pictural. Les Éditions de l’Estey, du nom d’un ruisseau près de chez lui.

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31/05/2022

Mon AGENDA en poésie... Juin 2022, Marché de la Poésie, Place St-Sulpice, après Quartier du livre, Paris 5ème

Logo_VivreLIRE.jpgProgramme chargé. 

On commence le 31, Mairie du 5ème, pour fêter le soir le lancement du Quartier du livre (1er au 8 juin), avant l'ouverture du lendemain, pour cette "librairie éphémère" qui réunit plusieurs éditions...

1.OMBRES - copie.jpgDont Unicité... (Mes Ombres géométriques frôlées par le vent, ce livre créé à deux, avec Roland Chopard, et qui a l'importance, pour moi, d'une mise en mots de ce qu'est ma démarche photographique - donc une écriture sur le regard, surtout, posée en avant-propos (que je titrais La photographie, expérience initiatique...). Le livre suivant je le mentionne plus bas, car il devrait sortir de l'atelier de l'imprimeur pour le Marché de la poésie - j'ai le volume du bon à tirer et je pose ci-dessous copie de la couverture : il sera inscrit sur le site de l'édition avec un petit décalage...). Il y a donc Unicité (François Mocaër éditeur) et plusieurs éditions...  Dont L'Atelier de l'agneau de Françoise Favretto, avec ses livres et sa revue, L'Intranquille (trace ici, recensions, livres et revue, dont celle sur les animaux, avec mon poème Je me souviens du mystère. Tags). Livres Unicité, tags aussi, pour des recensions. 

Quartier du livre, Festival Vivre-Lire de Paris 5ème. Voir, haut de la marge droite du blog, liste Agenda, le lien, en 1. Informations précises...

Ombres géométriques frôlées par le vent, en marge gauche du blog, deux liens, tout en haut. Un lien vers l'édition Unicité (une vignette qui s'ouvre vers des informations en cliquant sur image ou légende-titre). Un lien vers une note de présentation que j'avais faite pour dire la genèse du livre...

Et, marge droite du blog, 3ème liste, Pages données au vent, lien 1, la superbe recension de Michel Diaz, qui a perçu totalement ce qui était en jeu. Bienfaitrice page de poète magicien, posée sur son site.

(D'autres lectures reçues ou publiées ne sont pas lisibles en ligne. Coup de cœur de Silvaine Arabo dans Saraswati, note de Jean-Claude Bourdet dans À L'Index, lettres en affinité de certains auteurs, dont la belle rencontre - par le hasard de lectures croisées, de Claire Légat, poète belge...). Les livres sont des lettres - bouteilles à la mer - et qu'elles soient reçues, c'est un cadeau pluriel.

Je serai présente au Quartier du livre, table Unicité le vendredi 3 juin (17h-18h). Et je passerai à divers autres moments... 

Ombres... Je vais me citer, pour un paragraphe de la quatrième de couverture, approche du regard. Une clé... "Ainsi est dit le mystère de l'ombre, ce tableau d'immédiateté, cette éphémère sculpture de surface. Traduction du fugace passage d'un sens capté dans l'instant, fugace et léger comme le vent. Mais aussi correspondance précise avec le geste mental de la création, où se forge dans la conscience un espace vide de concepts, une présence de regard intense qui voit mais ne pense pas. Seul le corps énergétique sait. Concentration extrême et retrait mental : la meilleure métaphore de cet état intérieur serait le vent qui frôle. La photographie est une métaphysique sans mots. Photographier ainsi est une expérience aporétique : totalement là, et pas du tout. Saisie ontologique du réel, du Tout, mais à travers le "presque rien"." (Le "presque rien" renvoyait à une citation de Gilbert Lascault, posée en exergue). En relisant ce passage je prends conscience, encore plus que je ne croyais, du lien entre ce premier livre et le suivant. Prolongement de la réflexion-méditation sur ce qu'est regarder, et créer. Questionnement du rapport au réel. Et je remarque que le mot "métaphysique", présent là, est revenu s'imposer dans le vers d'un poème que j'ai voulu pour titre... (Le réel est un poème métaphysique). Sur le site, ce livre est classé dans Actualité, juin 2022, et à mon nom, rubrique Auteurs. 

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30/05/2022

Progressions, de Roland Chopard, Bruno Guattari Éditeur, 2021

roland chopard,progressions,écriture,bruno guattari éditeur,roger laporte,yi kingnous reli(s)ons parfois 

pour la traduire – tout en la trahissant –, la portée rétive de la langue, afin que les rémanences succèdent peu à peu aux mutismes originels.

Roland Chopard, Progressions (p. 13)

(…) tant d’efforts pour détruire toutes les contradictions entre vice et vertu, tendresse ou violence, pour qu’in fine rien de ces émotions ne perce, car l’essentiel est ailleurs.

Roland Chopard, Progressions (p. 62)

Progressions ? Pour comprendre la démarche de Roland Chopard, peut-être faut-il lire d’abord les deux livres qui précèdent, deux premiers volets d’un ensemble, qui correspondent à cette écriture. Car tout ce qui s’écrit là commence par une réponse à un incendie qui a détruit manuscrit et traces. Sous la cendre entamait une recherche, en fouillant dans la mémoire, pour extraire des braises des fragments qui surnagent ou sont enfouis Parmi les méandres (deuxième livre) de ce qui demeure du vu et pensé, un inconscient scriptural. (Recensions, ici, voir liens ci-dessous).

Progresser ? Aller vers. Mais sans hâte et même avec des difficultés, en contournant ou affrontant des obstacles. Lenteur et extension ne sont pas contradictoires.

Avec des jets de mots qui marquent des paliers dans une lecture intérieure à soi. Des fragments s’inscrivent sans peut-être tout inscrire de ce qu’ils contiennent déjà en germe. Progressions-germinations. Le peu contient son amplitude comme un possible virtuel. Des mots lancés ainsi que des graines. 

En quatrième de couverture quatre lignes de lui présentent l’écriture comme une activité obsessionnelle à laquelle on ne s’arrache pas. Et… fixation méthodique et minutieuse sur les pages, note-t-il.

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24/05/2022

Quelque part la lumière pleut, de MICHEL DIAZ. Poésie (Alcyone, 2022, collection Surya)

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Michel Diaz, Quelque part la lumière pleut, p. 13 (le titre vient d’un poème de Silvaine Arabo)

on n’écrit rien avec le rien, même en lisant dans son miroir ce vide qui s’étonne, ni rien non plus avec ce qui s’épuise à lutter contre l’ombre

Quelque part la lumière pleut, p. 25

mais surtout j’écoute le vent, j’écoute les murs, j’écoute les âmes

Quelque part la lumière pleut, p. 71

Je regarde d’abord l’encre de Silvaine Arabo qui introduit le livre (juste après un texte avant-signe). Je la regarde avec la même liberté intérieure que celle que j’ai devant les affiches déchirées que je cherche dans le métro, en capturant du regard des fragments pour recréer un autre imaginaire que peut-être personne n’aurait vu. Évidemment, là, nulle affiche déchirée, mais une création pensée, structurée, de l’art.

 

Cependant je sens que je réinvente peut-être l’œuvre (après tout c’est ce que l’œuvre veut aussi, toujours).

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20/05/2022

Capter l'indicible, de Silvaine Arabo. Poésie (Rafael de Surtis, 2021, collection Pour une Terre interdite)

Capter   S Arabo.jpgDans l’eau bleue du temps

Je reconnaîtrai les signes

Silvaine Arabo, Capter l’indicible, éd. Rafael de Surtis, 2021, page 58

(…)

Ah ! Capter l’indicible

Dans l’avancée du vent

Et les soliloques des marées !

Capter l’indicible, page 65

Capter l’indicible… Beau titre, qui dit à la fois un programme et un itinéraire, vers un savoir déjà intégré mais toujours en devenir. C’est bien plus que l’histoire d’un livre, et l’écriture (la poésie car ce ne peut être que par elle) est ici un chemin de déchiffrement et traduction. Saisir par les mots ce qui est déjà présent, affleure à la conscience, mais doit traverser un écran encore, advenir comme une subtile part du monde perçu à partager. Ce qui est su, profondément, intuitivement, il faut le poser en phrases, et ce ne peut être que poème. Comment transmettre à la fois un monde intérieur et le réel du dehors, nature-terre et cosmos (celui que dit l’oiseau), quand la dimension est celle d’une initiation à la part sacrée de soi-même ? 

Avant même de lire le recueil (mais connaissant déjà bien la démarche de Silvaine Arabo) j’ai associé ce titre à celui d’un ouvrage qui est un dense partage d’expérience, celui de Marigal, Voyage vers l’insaisissable. Car c’est bien cela qui est en jeu, dans ce livre de Silvaine Arabo, et les précédents, voyage que celui d’une vie, parcours sachant voir au-delà des apparences, trajet du regard acceptant le mystère de ce qui peut-être restera en partie esquissé, laissant au lecteur à poursuivre ce déchiffrement. Car beaucoup est déjà donné.

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14/05/2022

Poésie. Jeudi des mots. Retour sur le projet de livre solidaire...

Jeudi.pngJe reviens sur le projet d'anthologie en solidarité avec les Ukrainiens, ces Mots de paix et d'espérance. Cette fois pour lancer la bouteille à la mer, avec des extraits de deux poèmes, le mien, Des mots en bleu (ce n'est pas souvent que j'en pose de moi, et c'est bien de corriger ce retrait instinctif de temps en temps...) et celui que j'ai traduit, La guerra, de Consuelo Jiménez (traduction le moins possible littérale). Manière, aussi, de rappeler ce livre collectif en gestation, qui sera publié par Oxybia éditions (Carole Mesrobian). Une lecture est prévue au Marché de la Poésie, le samedi 11 juin, 15h. (Je serai la veille en fin d'après-midi au stand Unicité, avec mes livres, Le réel est un poème métaphysique sort début juin).
Hommage, aussi, cette note, à Marilyne Bertoncini qui a pris le temps de lancer cet appel international et de faire tout le travail qui s'y associe, publiant les poèmes dans l'espace de Jeudi des mots, tout en continuant à agir avec Recours au poème, la revue (co-direction avec Carole Mesrobian, éditrice pour Oxybia éditions, et publiée aussi, notamment, par Unicité), et en menant sa propre démarche de création, poésie et photographie (un livre sort justement, XXL...S, Atelier du Grand Tétras).
Recours au poème... https://www.recoursaupoeme.fr
Jeudi des mots (chercher, marge droite, la catégorie Mots de paix et d'espérance)... http://jeudidesmots.com 
Blog personnel de Marilyne Bertoncini. Minotaura (avec mention de ses dernières publications)... http://minotaura.unblog.fr

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À L’Index N°44, revue, poésie…

1182750108.jpgCe numéro est dédié par Jean-Claude Tardif à l’ami Werner Lambersy (1921-2021), décédé en octobre dernier (mais présent dans le numéro 43, cité dans ma note précédente). Il lui consacre d’abord un texte poétique sur la mort et la poésie, mort qui arrête son souffle avec celui qui part, et crée une perte (sue ou pas) pour chacun. Mais, dit-il...  « Un poète a rejoint ses poèmes jusqu’à ne faire qu’un avec eux, n’être plus que son verbe et le grandir encore. » Et il cite un fragment du poète, comme un testament murmuré…

« Quand je serai mort, je serai un poème et vous n’en saurez rien. »

Et de nouveau il parle de lui, dans le texte introductif de ce numéro. Une page sur Werner Lambersy poète. Un hommage à l’écrivain, pour son exigence. Et un éclairage qui met l’accent sur l’éthique et le rapport au monde qu’avait celui qui écrivait, comme en rend compte Jean-Claude Tardif :    "Résister par les mots, les actes ; faire de l’anarchie une bonté.". Créer des livres qui sont « des actes de résistance où la beauté le dispute au sens et à sa profondeur ». Mais, comme il a noté que les écrits de Werner Lambersy étaient pour lui « des textes d’initiation, de fortification » il aborde ensuite l’écriture telle qu’il la vit, prolongement logique de ce qui est dit de l’amitié vécue avec le  poète, un processus de rencontre. « On ne peut pas écrire sans l’autre. » C’est donc un partage qui demande un double mouvement, intérieur et d’ouverture vers autrui. 

 

Je vais suivre l’ordre des pages, cette fois. Je lis des poèmes ou essais, en lecture subjective, gardant mon axe... (toujours peu lectrice de nouvelles…).

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