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01/04/2022

Ukraine... L'enjeu pour l'Europe, l'Occident, l'humanité. Erreurs et perspectives.

L'ENJEU... pour l'humanité...

L'historien Yuval Noah Harari analyse le tournant crucial actuel. Selon les choix que nous ferons. Accepter l'impunité des agresseurs et prolonger l'option de la loi de la jungle. Être proie ou prédateur, avoir une économie axée sur l'armement et sacrifier le reste. Ou choisir l'éthique et construire un autre futur... https://www.courrierinternational.com/article/opinion-yuv...

Fausse théorie. C'est la Russie qui n'a pas su trouver sa place. Pas l'Occident qui l'aurait humiliée.... https://www.lefigaro.fr/international/la-theorie-de-l-hum...

Réveil éthique de l'Europe... ( il faudrait...)... https://www.lefigaro.fr/vox/monde/constantin-sigov-le-tre...

Mais....

Les Syriens se souviennent avec amertume de l'aveuglement occidental...https://www.courrierinternational.com/article/opinion-reg...

Les ambassades russes et la propagande du Kremlin. Agressivité et mensonges... https://www.lefigaro.fr/international/sur-les-reseaux-soc...

///// MISE à JOUR... 12-04-22 /////

De la fermeture de Memorial (mémoire des crimes du stalinisme) en Russie aux menaces russes contre les droits humains partout dans le monde. Note de blog. FIDH... https://blogs.mediapart.fr/fidh/blog/110222/les-methodes-...

////  MISE à JOUR, 17-04-22 ////

Voir que "le récit fantasmagorique du Kremlin vise l'Occident". Par Michel Eltchaninoff, PhiloMag, 13-04-22... https://www.philomag.com/articles/michel-eltchaninoff-nou...

23/03/2022

L'EUROPE, L'OCCIDENT... et l'Ukraine... Démocratie contre totalitarisme.

Europe faire face.jpgL'Europe n'a pas su voir. N'a pas entendu les alertes. A cru que Poutine pensait comme on pense... En le traitant comme s'il n'était pas déjà un criininel de guerre et un dictateur. Nous avons refusé d'intégrer l'Ukraine à l'Otan, pour ne pas 'provoquer' Poutine. Pas réagi pour la Syrie aux crimes de guerre.  Les failles et les faillites...  Coupables.

Que faire, maintenant ? 
Accentuer les pressions. 
Et passer plus d'armes efficaces (hélas).
Exiger le retrait de Total de Russie, et des entreprises qui continuent à y travailler, cf. Yves Rocher, groupe Nestlé, Boulanger,  etc etc.  
Demander à  l'Onu (pas à l'Otan qui ne le peut pas) de respecter les engagements de protection d'un pays agressé. 
Casques bleus, intervention.
Et, UE, secouer l'Allemagne, qui a mis l'Europe dans une situation problématique avec ses choix énergétiques de dépendance.
 
J'ai relu les Lettres à un ami allemand d'Albert Camus. Ce pourrait être celles d'un résistant ukrainien à un Russe soutien de Poutine. Si on relit ce livre il faut relire la préface, d'abord, pour bien comprendre que l'ami n'est pas ami. Mais adversaire idéologique. Qui aurait dû être un allié européen. Quand Camus dit 'vous' il interpelle les nazis.  Arès les liens je cite un texte de Camus, écrit pour Combat. La question de la PEUR. Il nous dit ce que les Ukrainiens ont mieux compris que nous.

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GUERRE. UKRAINE agressée par la Russie impérialiste de Poutine...

ukraine,démocratie,droits humains,liberté,guerre,russie,poutine,valeursGuerre. Sommes-nous si impuissants ? C’est le sentiment qu’on peut avoir, désespérant. Mais nous pouvons agir. D’abord dans le domaine de l’information. Importante. Preuve en est celle de la propagande du Kremlin, par tous les moyens. Et le rôle donné à des trolls poutiniens (payés) sur les réseaux sociaux particulièrement. Dont ceux des usines à trolls russes mais aussi de celles qui sont délocalisées en Afrique. J’avais remarqué le nombre étonnant de commentaires venant d’Afrique, sur les pages des journaux français, et je sentais (à la forme : du copié-collé mal digéré) que ce n’était pas que conviction et haine (qu’il y a aussi). Mon intuition a été confirmée par des articles trouvés ensuite (d’abord deux en anglais, récents, et un datant de plusieurs mois) : je reviens sur cette question de propagande dans la note suivante. Afrique… Les Africains devraient pourtant s’informer et s’inquiéter de la présence, sur ce continent, des mercenaires Wagner de Poutine (qui ont commencé leurs exactions : enlèvements, assassinats, torture, viols). Mais l’idéologie et les manipulations… aveuglent. Plus, pour certains, quelques billets… Contre cela : l’Histoire et les données du réel. Et la réflexion.

Donc  nous ? On peut réagir, intervenir, contrer. Pour cela il faut être réellement informés. D’autant plus qu’il n’y a pas que les trolls (payés ou bénévoles). Il y a les bataillons d’extrême droite, et les bataillons LFI.  Plus les complotistes antivax, reconvertis en experts conflits. Un peu de notre temps donné contre la mort qui massacre avec les mains et la tête d’un dictateur (et son armée, plus ses mercenaires). Certains agissent, d’autres tournent la tête, ou s’occupent à autre chose... HONTE.

Et nous allons voter. Libre choix. Mais au moins éliminons les poutiniens (même, récemment, un peu, mais mal, masqués)… !

Raphaël Pitti, médecin urgentiste qui intervient en Syrie, parle de "tragédie annoncée". Ukraine Syrie, réminiscence d’une tragédie annoncéehttps://www.uossm.fr/ukraine_syrie_reminiscence_d_une_tragedie_annoncee_presidentielles_2022_que_ferez_vous

Donc, d’abord, un site, et des DOSSIERS de presse…

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24/07/2020

REVUE de PRESSE... Planète et pays. Grands sujets d’actualité et faits à noter...

Le UN .pngBeaucoup de recensions (poésie) dans les notes qui précèdent, mais je suis aussi (très) lectrice de la presse (papier et en ligne). Avec des pauses (presse papier) car c’est chronophage et budgétivore…  
 
Comment présenter une revue de presse ?
J’ai fait un classement mixte.
 
Trois journaux, avec plusieurs articles commentés (Le Un, Slate, Courrier international), choix fait en fonction des thèmes à ces dates (liberté d’expression, antisémitisme, racisme et antiracisme).
Puis des articles sur des sujets d’actualité (coronavirus, crise socio-politique, questions écologiques, idéologie, etc.). Divers journaux regroupés par thèmes (planète, France, monde), textes présentés brièvement.
Ensuite des infos sur des pays.
Enfin des liens généralistes (18), dont plusieurs revues de presse, liens seuls.
La littérature n’est pas absente, car des écrivains interviennent, et des références de titres sont données. Mais l’axe est thématique : aborder les questions actuelles, s’informer, réfléchir.
 
Si les articles principaux sont récents, je fais des rapprochements et connexions  avec d'autres sources plus anciennes, pour une synthèse assez complète (faits, analyses, références et liens web, dont liste en fin de note). C'est un parcours ample.
 
Cette note se retrouvera facilement si on veut y rechercher tel ou tel lien ou info, en cliquant sur la catégorie 'Revues de presse’, où elle apparaîtra longtemps en premier, même quand plusieurs notes auront suivi, d’autres catégories.

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04/03/2019

ALGÉRIE. Refus, élans, inquiétudes, et ESPOIR...

ESPOIR... 
ALGÉRIE… Comment ne pas suivre ? Un tel élan... Enthousiasmant, respectable, admirable, même, par la manière dont il est vécu et pensé. Pacifique, joyeux et triste à la fois. Joyeux, car, comme le dit Kamel Daoud, la peur a été cassée. Plus de peur d’affronter le régime. Plus de peur de provoquer des affrontements entre adversaires et soutiens du système (ou peur maîtrisée). Joyeux, l’élan, comme celui  de la danseuse au drapeau qui fait des pointes dans la manifestation, belle photographie, riche en symboles. Elle marquera l’Histoire, sa photographie. (Mais je ne l'ai d'abord trouvée que sur Facebook, sur une page, celle du livre "Alger sans Mozart", de Michel Canési et Jamil Rahman, Folio. Portrait de femme, aussi…). Imaginez une jeune femme élancée qui danse, cheveux au vent. On pourrait la penser Parisienne ou Madrilène. Une femme moderne, libre, d’évidence. Symbole de ce que peut être une Algérie libérée de la pression d’un clan dictatorial. Et, signe de ce qui est déjà en germe dans le pays, qui connaît, malgré le pouvoir, de multiples initiatives pour changer le quotidien (sociales, culturelles, environnementales, etc.). Avec, bien sûr, les archaïsmes qui tentent d’imposer obscurantisme et croyances aberrantes, les islamistes, moins agressifs (pas toujours) qui guettent, le complotisme, nourri, comme en France par la lecture de Russia Today, la voix du Kremlin… . Pays de fractures (mais on peut en dire autant, sur ce plan, de la France et de beaucoup d’autres, en ces temps de populismes et de nationalismes - au pluriel). Triste, l’élan, car portant l’inquiétude des risques de dérives et récupérations, et celle du manque d’alternatives. Mais les voix des intellectuels (universitaires, chroniqueurs, écrivains) portent à la vigilance.

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16/12/2016

ALEP. « Ils voulaient juste être libres »….

alep,syrie,liberté,démocratie,dictature,terreur,humanisme,guerre,violence,solidarité"Ils voulaient juste être libres". La page de France Inter (lien ci-dessous) fait un nécessaire rappel historique, et résume l’enjeu humain, politique et éthique, d’un échec international : une solidarité minimale rendue impossible par les stratégies de pouvoirs dictatoriaux (Assad, Poutine et son veto répété à l’ONU, dictateurs auxquels ajouter l’alliance de l’Iran et du Hezbollah). Stratégies appuyées par une intensive action de propagande sur des sites qui se présentent comme des alternatives à la presse "traditionnelle", "officielle", "principale", ou "mainstream" (ils adorent ce terme. Sites complotistes. Sites russes en langues (RT, Sputnik, etc.), animés, comme des pages et des commentaires sur les réseaux sociaux, par une armée d’intervenants payés pour ça.

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13/12/2016

Lanceurs d'alerte... (Note de 2016 / mise à jour 2020)

alerte,lanceurs d’alerte,antoine deltour,raphaël halet,édouard perrin,justice,procès,exil fiscal,éthique,conscience,stéphanie gibaud,la femme qui en savait vraiment trop,lanceurs d’alerte les mauvaises consciences de nos démocraties,transparency,anticor,livres,deslivresetlalerte.fr2016 était l'année du procès en appel d’Antoine Deltour, de son ancien collègue, Raphaël Halet, et du journaliste Edouard Perrin de France 2 (qui avait pourtant été acquitté).Ou le scandale des Luxembourg Leaks, révélé par Antoine Deltour.

Comme l'avait dit Edouard Perrin (entretien, Le Monde du 12-12-16, qui reprenait ce constat en titre), " Ce procès est un message envoyé contre les lanceurs d’alerte et les journalistes." Mais les révélations ont déjà modifié certaines règles, et aidé des prises de conscience…

Ceci est, je crois, très important. De la société civile, par des individus qui réagissent dans la réalité de leur quotidien professionnel, monte une volonté d’éthique sociale, financière, politique. Droit de regard, droit de parole. Une forme de dissidence morale...

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26/12/2015

HOCINE AÏT AHMED est décédé. Hommage...

Hommage pour l'humanisme d'un indépendantiste qui incluait les Pieds-Noirs dans son rêve d'Algérie libre. Un être de grande fraternité. Il a écrit de belles choses dans ce sens. Un démocrate, qui a dû s'exiler. Son dernier choix est d'être enterré humblement, pas dans le carré des "héros", dont il pensait qu'il y avait là des assassins autant que des sacrifiés, des imposteurs autant que des esprits sincères. Dernier acte d'âme libre.

Lire :

Le Monde  http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/23/algerie-... 

Algérie-Focus : http://www.algerie-focus.com/2015/12/133041/

19/12/2015

CITATIONS et... TITRES. Lecture... Lecture... Lecture... (pour soi, ou pour offrir...)

Je crois que je devine pourquoi on écrit les vrais livres. Pas pour se rendre célèbre, mais pour mieux se rendre invisible, tout en réclamant à manger le vrai noyau du monde.

Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête 

Donc, des livres écrits pour se rendre invisible (que les auteurs le sachent ou pas), des livres pour pénétrer le sens enfoui du réel… (le sachant). Des livres sur mon chemin, en phase avec ce chemin…

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19/04/2015

Huy Thiêp NGUYEN. Leçon d’écriture, leçon de liberté... "Refuser de courber l'échine..."

huy thiêp nguyen,vietnam,mon oncle hoat et autres nouvelles,livres,littérature,culture,liberté,idéologie,conscienceIl en est de la littérature comme de la Voie. Etre, c'est ne pas être; ne pas être, c'est être. "Plein" et "vide" sont des catégories de la pensée (...) si l'on considère la littérature comme une voie parmi tant d'autres, afin de se perfectionner, on ne se sera pas trop trompé... (Un maître parle dans le récit..)

Huy Thiêp NGUYEN, Mon oncle Hoat et autres nouvelles

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28/03/2015

Lire Jiddu Krishnamurti. Le Livre de la Méditation et de la Vie... Ecouter...

jiddu krishnamurti,krishnamurti,le livre de la méditation et de la vie,livres,spiritualité,sagesse,écoute,écouter,silence,liberté,meditationfrance,méditation,paradoxes,citationsLire, relire, mais par fragments... Car c’est dense, et qu’on se retrouve devant un espace de questions, de paradoxes, d’apparentes contradictions. De retour à faire sur soi, mais un soi en construction et déconstruction permanente, qui est censé chercher sa liberté intérieure, une bascule de conscience. 

Je reprends donc juste quelques pages, pour une relecture. Sur l'’écoute. Quand le bruit des discours extérieurs nous recherche, dans la politique et les débats...

Ecouter... pages 21 à 26. Jiddu Krishnamurti parle à un public qui l’écoute... Et il parle de l’écoute, interrogeant cet acte même. Mais qu’est-ce qu’écouter ? Est-ce simplement être là, intéressé ou captivé, s’oubliant soi pour recevoir la parole de l’autre ? Ou au contraire est-ce d’abord faire place à une sorte de silence, à l’écoute de soi (et par quel silence ?).

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13/01/2015

MÊME PAS PEUR !!! 11 JANVIER 2015, MARCHE HISTORIQUE...

même pas peur,peur,marche,manifestation,11 janvier 2015,11-01-2015,je suis charlie,je suis juif,jesuis flic,charlie hebdo,charlie,peuple,debout,valeurs,république,terrorisme,islamisme,idéologie,presse,liberté,liberté d’expression,parisRevue de presse...

Quelques traces en images, titres, articles... d’un fait immense...  

Des citations...  

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09/01/2015

Charlie Hebdo. Hommage de la presse...

charlie hebdo,liberté,satire,dérision,humour,expression,critique,pensée,dessin,dessinateurs,presse,attentat,terrorismeONDE de CHOC.  

Charlie en UNE, partout..

Solidarité.

Quelques exemples...

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11/12/2013

Mandela, « leçons d’une vie » (Le Monde), « héros de notre temps » (Courrier international)

Courrier International.jpg

Lectures…

Dossiers, numéros hors-séries :

« Nelson Mandela l’universel », présentation du hors-série, Le Monde, 09-12-13 : http://bit.ly/1cnAdVt   (« Il suffit de relire le discours que Nelson Mandela prononça en 2006, lorsqu’il reçut le titre d’ambassadeur de conscience d’Amnesty  International, sept années après s’être retiré de la vie publique, pour mesurer l’envergure universelle de cet homme d’exception, mort à 95 ans, jeudi 5 décembre. Ce discours, retranscrit, parmi d’autres, dans le hors-série que Le Monde publie, était intitulé « Je continue ma lutte ». ‘’Tant que l’injustice et l’inégalité perdureront, nul ne pourra prendre de repos ‘’, disait-il. » (…) « Il laisse aussi dans son sillage un espoir terriblement humain, celui qui fait qu’un homme seul, pourvu qu’il soit doté des qualités nécessaires, peut éviter une guerre et changer le sort d’une nation. (…) « Ce hors-série dresse l’inventaire d’une vie »)

Courrier international. Hors-série de mai 2010. « Mandela, un héros de notre temps » : http://bit.ly/1dnGKlh

COURRIER int.jpgHORS SERIE MONDE.jpg

04/11/2012

« HAÏR C'EST ENCORE DEPENDRE ». Réflexion à partir d'un texte de Daniel Maximin citant Césaire (texte à méditer...)

Des récupérations idéologiques et politiques ont cours en ce moment, là ou ailleurs, à propos de la reconnaissance des crimes du 17 octobre 1961 (déguisée par certains - qui y sont hostiles - en « repentance » : ce qui attise les passions, remue les émotions, les colères, les rancoeurs - ce qui, aussi, autorise la mauvaise foi…). Dans ces heurts où les mémoires et souffrances s’opposent (et intimement dans les questionnements personnels identitaires que ces débats réactivent) parfois la haine affleure (ou déborde). Haine et haines d’autant plus dangereuses que, dans un contexte de crise, des groupes politiques (des mouvances, des partis) instrumentalisent mémoire et Histoire pour, dans l’actualité sociale, introduire des thématiques discriminatoires, des divisions entre les communautés qui composent le pays, provoquer la peur (de l’autre, forcément). Et quand, en plus, la commémoration en hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie entraîne une lutte de dates qui recouvre un conflit mémoriel plus important... on ne sait plus qui va crier le plus fort.

Il est donc peut-être nécessaire de relire certains textes qui proposent de prendre recul, de faire un peu silence en soi avec ces remuements douloureux sur un passé individuel et collectif. Qu’est-ce qui libère et qu’est-ce qui entrave ? Penser dans la solitude permet de retrouver son autonomie de pensée, de réfléchir autrement, sans influence politicienne ou communautaire (ce qui ne veut pas dire reniement d’appartenances : mais il y a plusieurs manières d’appartenir – en se faisant piéger par un enfermement idéologique et passionnel univoque, ou en acceptant de constater la complexité des regards sur la réalité et la complexité des communautés humaines elles-mêmes).Ce qui ne veut pas dire non plus renoncement à l'expression, ni même aux revendications justes... 

Daniel Maximin, à propos de la commémoration de l’esclavage, se pose les mêmes questions. On remplace « esclavage » par guerre d’Algérie, colonisation, décolonisation, et on a de quoi méditer sur les choix possibles (quels positionnements?) à ce sujet. (« On »  renvoie à des « mondes », divers : Pieds-Noirs et Harkis, oui - personnes, communautés, et associations - mais aussi Algériens sur les deux rives, Franco-Algériens, anciens appelés, métropolitains, pouvoirs, partis, médias… Mais c’est d’abord un appel à la conscience individuelle… exigence qui interfère… (Et c'est valable pour d'autres conflits passés et actuels...).


« La commémoration a un sens si elle n'est pas déviée. Car, plus important que le devoir de mémoire, il y a le droit à l'Histoire. Il faut que toute l'Histoire soit dite: pas seulement celle des douleurs, mais surtout la plus cachée, celle des résistances. La mémoire doit autant privilégier la parole des opprimés que la condamnation du discours de l'oppresseur. Elle doit montrer que l'esclavage a perdu, qu'il n'était pas fait pour fonder des sociétés, des cultures. Donc il ne doit y avoir ni ressentiment, ni resserrement, ni posture victimaire. Césaire disait : "Attention, haïr, c'est encore dépendre." » Evidemment, d'un lecteur du texte à l'autre l'opprimé et l'oppresseur auront des visages différents. Peu importe : ce qui compte surtout c'est la mise en garde... Attention...
 

Le sens du mot  « dépendre » peut être compris diversement. Ceux qui ont dépendu de l’autorité politique des autres, subi des oppressions (colonisation, esclavage), doivent se libérer du lien qui demeurerait avec la colère et la haine, et les maintiendrait dans une sorte de paradoxale dépendance, intérieure surtout, inconsciente. Mais les situations sont parfois plus complexes, autres, l’oppression avoir des formes très diverses, camouflées, les contraintes être de l’ordre de la manipulation (manipulation d’opinion, aussi, comme le montre et le dénonce Jean Pélégri dans son livre « Ma Mère l’Algérie » : comment la métropole – avec ses pouvoirs – a construit une image collective des Pieds-Noirs, en faisant de cette communauté un bouc émissaire). Et cependant, dans tous les cas, prolonger les luttes passées, ne rien remettre en question de ses croyances antérieures, rester dans la douleur des exils, quels qu’ils soient, cela aussi crée dépendance, autrement. Collectivement il faut travailler à une résilience libératrice, en déconstruisant les manipulations passées et présentes, en refusant les injonctions qui font jouer un rôle, créent une fausse identité, piègent dans de fausses valeurs (qu’on croit siennes et qui sont étrangères profondément). Bien sûr, parler de résilience (Algériens, Pieds-Noirs, Harkis, Appelés, Métropolitains) est plus difficile quand on évoque les plus terribles traumatismes (victimes du terrorisme, enfants de disparus ou de victimes d’assassinats ciblés, survivants d’un massacre, témoins de meurtres, de tortures, nés d’un viol, victimes de viol). C’est là que les communautés peuvent avoir un rôle apaisant ou au contraire aggravant (en croyant même parfois accompagner – mais en réactivant les souffrances, les colères, en les figeant dans un éternel passé, quand le présent est déjà assez dur). Attention aux héros qu’on se crée, aux icônes qu’on fabrique : certains masques peuvent être dévastateurs… Le défi est de ne pas choisir ce qui dévaste… Quand ceux qui haïssent ne dépendent pas seulement (encore…) de ceux qui les ont opprimés ou agressés (ou, c’est pareil, rôles inversés, de ceux qu’ils ont opprimés ou méprisés), mais dépendent aussi (et c’est peut-être la pire prison) de la part la plus sombre d’eux-mêmes, de l’ombre intérieure qui les hante et qu’ils projettent sur le monde, pour une vision manichéiste… 

L'entretien complet est à lire sur le site de L’Express. « Haïr, c’est encore dépendre », Daniel Maximin, 07-05-2009 : http://www.lexpress.fr/culture/livre/daniel-maximin-hair-c-est-encore-dependre_823480.html

Autre entretien, éclairant aussi. « Il faut arrêter d’être esclave de l’esclavage », Daniel Maximin, décembre 2006, L’Internaute : http://www.linternaute.com/histoire/magazine/interview/daniel-maximin/retranscription-daniel-maximin.shtml  (CITATIONS :« La volonté d'oppression est constitutive d'une partie de chacun d'entre nous. C'est le désir de mort pour soi ou pour l'autre qui s'oppose en permanence au désir de vie ou de faire vivre. » (…) « Il reste nécessaire de pratiquer "l'auto-surveillance" dont vous parlez (il répond à une question) vis-à-vis de chacun de nous et vis-à-vis des autres. Il n'est pas utopique de penser que la mort et le mal existeront toujours mais que la Résistance à leur empire est aussi permanente dans l'histoire des hommes. »)

C’est une leçon de lucidité.  Ne risquons-nous pas, nous, tous, en effet, d’être esclaves des attachements à la condition d’exilé (par exemple), quand nous ne sommes ici que de passage? (Ce peut être aussi le contraire, avec les pièges de l'ancrage local, ou des visions ethnicistes, à la façon des Identitaires ou des Indigènes de la République...). Ne sommes-nous pas, tous, souvent, dans l’illusion de l’innocence intime, communautaire, ou nationale, quand personne n’a échappé, en réalité, aux choix les plus mortifères. Ne serait-ce que par contagion. Ne serait-ce qu’en se taisant…