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28/08/2020

L'Intranquille 18, revue sous le signe de Pessoa. Et quelques livres de L'Atelier de l'agneau...

Intranquille 18.jpgL’intranquille, c’est d’abord un nom, une référence qui met la publication "sous le signe de Pessoa". La revue de l’édition L’Atelier de l’agneau sera donc à l’affût des paroles exigeantes, venant de consciences questionnantes, dignes de l’héritage de Pessoa. Paroles traversant aussi les frontières. Beaucoup de traductions. Pour ce numéro 18, c’est l’allemand, le turc, l’espagnol (de Colombie et d’Espagne). Les textes sont bilingues, le plus possible.

Lisant j’ai commencé par les notes de lecture, quatre regards sur des publications.

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24/08/2020

TRADUIRE. Un ENTRETIEN avec Sana Darghmouni, universitaire et traductrice

VOILE tissé.jpgTRADUIRE. De soi au monde, une subversion...

 

Bilinguisme et métissage linguistique pour le dialogue des cultures.      Seize questions à Sana Darghmouni, universitaire, traductrice, et revuiste (avec une équipe d’intellectuels italiens de Bologne) : site de littérature du monde La macchina sognante)

 

Avant-propos

 

                            La langue qu’on écrit fréquente toutes les autres.

                                              Édouard Glissant, entretien, Le Monde, 2011

 

Interroger une traductrice, c’est passer de l’autre côté de la page traduite, et au-delà de l’acte de traduire, entrer, un peu, par des questions, dans la généalogie de ce qui fait que quelqu’un se voue à la transmission de textes d’une langue dans une autre. On accède, ainsi, aux moments qui précèdent la production, et d’abord à ceux qui précèdent même le travail. C’est-à-dire tout ce qui a prédéterminé la démarche de traduire, le contexte du rapport aux langues, les éléments personnels qui ont motivé le processus intérieur. Or la traduction étant une création elle n’appartient pas uniquement au domaine intellectuel. C’est lié à un espace intime de la pensée, à la voix, même pour rendre compte de la voix d’un autre (ou d’une autre). J’allais écrire au corps de la voix et cherchais comment soutenir cette idée d’ancrage physique qui, peut-être, peut sembler une formulation excessive. Et loin de ce texte, dans un autre temps de lecture, j’ai trouvé ce qu’en disait Jacques Ancet, immense traducteur autant que poète. Il notait ceci, dans L’amitié des voix, essai sur la traduction (publie.net) : « La traduction est un exercice d’incarnation : un corps pour un autre, une voix pour une autre ». Oui, et cela se situe aussi dans le cadre du rapport au monde, ce lieu de la rencontre de l’intime et du social.

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30/06/2020

Javier Vicedo Alós, Insinuations sur fond de pluie, anthologie bilingue

1 Insinuations JVAlós.jpgEchamos fuego al agua…
 
Nous mettons le feu à l’eau
et éteignons la transparence.
C’est ainsi que l’homme brûle la clarté du monde
et l’embrase de silence.
Le tremblement humain du feu,
fracas d’une voix qui s’ouvre,
fait taire toute parole.
Le feu, il lui suffit de brûler.
          Javier Vicedo Alós, Insinuations sur fond de pluie, anthologie bilingue, Fondencre, 2015
          trad. Édouard Pons
          (Début d’un poème dédié à Roberto Juarroz, Hommage vertical).
 
 Ce recueil regroupe des textes provenant de trois des ouvrages publiés en Espagne. (Avec des créations graphiques de Monique Tello). 
 
Insinuations, terme polysémique, et plus encore polysémique, d’évidence, à la lecture des poèmes. C’est, d’abord, un geste mental pour glisser des mots entre le silence de sa musique intérieure et le silence qu’on trouve en ‘scrutant l’infini’.

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25/06/2020

Jeu et théorie du Duende, de Federico Garcia Lorca, éd. Allia

1 Duende LORCA.jpg

Pour chercher le duende, il n’existe ni carte ni ascèse. On sait seulement qu’il brûle le sang comme une pommade d’éclats de verre, qu’il épuise, qu’il rejette toute la douce géométrie apprise, qu’il brise les styles, qu’il s’appuie sur la douleur humaine qui n’a pas de consolation.
       Federico Garcia Lorca, Jeu et théorie du Duende
     (citation posée en 4ème de couverture, choix judicieux)

Federico Garcia Lorca évoque avec humour l’ennui subi lors de conférences, pour introduire son intervention sur le duende, cette notion intraduisible en français, et peut-être même en espagnol castillan (même si le mot est bien un terme de la langue castillane, et si ce qu’il recouvre est part indéracinable de l’identité espagnole). Feu créatif du flamenco andalou, de la poésie andalouse, notion et vécu ancrés d’abord en terre andalouse. Intraduisible, et difficile à définir. Lorca rappelle que ce mot est beaucoup évoqué en Andalousie, pour parler de danse, d’art. Reconnu par "instinct". Il y a "duende", ou pas. L’artiste sait qu’il est bon, très bon (le meilleur dit un danseur) quand il "a" le duende. Un état intense, de l’ordre de la transe corps esprit. "Mystère", dit Lorca, pour la musique de Falla, en citant Manuel Torres définissant le duende par ses "sonorités noires", au sujet de Falla et de tout ce qui est fort. Après avoir cité une danseuse gitane parlant du duende de… Bach ("là il y a du duende").

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09/05/2020

Deux poésies sur La macchina sognante, site italien de littérature du monde...

-1070359074.jpegLa macchina sognante est un site italien, une revue en ligne de littérature du monde, dont deux coeurs actifs sont Pina Piccolo et Sana Darghmouni, avec toute une équipe (liste dans la présentation du site, "Chi siamo"). Je viens d'y être traduite, dans le numéro 18, pour deux textes, par Sana Darghmouni, universitaire et traductrice à Bologne. Un poème et des fragments accompagnés de deux autoportraits et d’une brève bio-biblio. Publication bilingue. Après avoir lu cette page ouvrir les autres, pour un grand voyage littéraire. C'est émouvant, ce partage avec l'Italie, alors qu'on vit des épreuves communes… Et c’est une expérience particulière que la lecture des textes en deux langues… 

Le poème est « Arrêtez »  (publié d’abord dans la revue À L’Index), précédé de deux exergues, citations d’Ahmed Azeggah et de René-Jean Clot. Les fragments sont le début d’un recueil de 2018, publié chez pré#carré éditeur (et épuisé), en exergue une citation de Jean-Claude Tardif.

Je note le début du poème (les exergues et le texte entier sont sur le site), et je reprends un des fragments de l’ensemble « 36 traversées d’aubes crépusculaires », le 6. Exergue et autres fragments sur le site. 

En italien et français. 

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23/06/2019

"Pour un éloge de l'impossible". Miguel Casado traduit et présenté par Roberto San Geroteo

CASADO.jpgEl día escinde la percepción / al colorear la tierra.

     Le jour scinde la perception
     en coloriant la terre.
.
                     (…) este extraño
elogio de lo imposible
que acompaña al que no supo detenerse.
                     (…) cet étrange
éloge de l’impossible
qui accompagne celui qui n’a pas su s’arrêter. 
      Miguel Casado (traduit par Roberto San Geroteo)
.            
 
Ce livre, bilingue, publié en 2017 par À L’Index (Jean-Claude Tardif éditeur, Le livre à dire) dans la collection Le Tire-langue (traductions) est un choix de poèmes de Miguel Casado, allant de 1985 à 2015. Le choix des textes, la traduction, et l’introduction sont de Roberto San Geroteo, poète et traducteur (Valdès, Gamoneda… etc.).
Miguel Casado est poète, essayiste, critique, et traducteur (de Verlaine, Rimbaud, Ponge, Noël, San Geroteo… etc.). 

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