12/12/2022
À L’Index n°45. Une revue de littérature, poésie et prose
Voilà une lecture faite dans un contexte problématique, de faits qui pourraient détourner du temps des poèmes, cette actualité désespérante et les souffrances de tant de gens… Je lis et j’écris, avec en moi l’image des villes détruites d’Ukraine, et dans l’oreille le cri d’atroce douleur de la mère dont le fils vient d’être pendu par volonté du pouvoir dictatorial, Iran. En surimpression, des visages de femmes rejetant leurs voiles et dansant au péril de leur vie, et d’autres, ailleurs, Afghanistan notamment, ne pouvant même plus marcher dans les jardins (même enfermées sous leurs voiles cela leur a été interdit) et enseigner à leurs filles les met en situation de subversion méritant prison ou mort.
On critique souvent Facebook… Et pourtant, alors que nous nous sentons tellement impuissants (à part le geste virtuel de signer des pétitions, ou le choix de marcher dans les rues en soutien) cet outil nous permet d’être en contact avec des êtres qui sont, certains et certaines, dans ces lieux de désespérance, et ont besoin de trouver des interlocuteurs pour… dire. Pour eux ce réseau est une porte (pratiquée avec prudence). De même ceux qui, réfugiés à peu près en sécurité, veulent informer. Et la traduction automatique (même quand elle n’est pas très bonne) permet de dialoguer avec des locuteurs de langues dont on ignore tout…
Quel rapport avec la lecture de la revue ? Tout. Car dans ces échanges la poésie est présente. Dans le pire du dénuement (au sens de la privation de liberté ou de sécurité) des poèmes sont écrits. Et, quand une politique génocidaire veut détruire la culture autant que les vies, soutenir la culture et offrir le miroir de l’espoir en continuant, ici, de croire en la force du poème, de l’écrit, c’est une réponse. Or lisant les autres on renforce cette force et cet espoir.
Et d’ailleurs, dans ce numéro d’À L’Index, un poète ukrainien est présenté et donné à lire.
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14/05/2022
À L’Index N°44, revue, poésie…
Ce numéro est dédié par Jean-Claude Tardif à l’ami Werner Lambersy (1921-2021), décédé en octobre dernier (mais présent dans le numéro 43, cité dans ma note précédente). Il lui consacre d’abord un texte poétique sur la mort et la poésie, mort qui arrête son souffle avec celui qui part, et crée une perte (sue ou pas) pour chacun. Mais, dit-il... « Un poète a rejoint ses poèmes jusqu’à ne faire qu’un avec eux, n’être plus que son verbe et le grandir encore. » Et il cite un fragment du poète, comme un testament murmuré…
« Quand je serai mort, je serai un poème et vous n’en saurez rien. »
Et de nouveau il parle de lui, dans le texte introductif de ce numéro. Une page sur Werner Lambersy poète. Un hommage à l’écrivain, pour son exigence. Et un éclairage qui met l’accent sur l’éthique et le rapport au monde qu’avait celui qui écrivait, comme en rend compte Jean-Claude Tardif : "Résister par les mots, les actes ; faire de l’anarchie une bonté.". Créer des livres qui sont « des actes de résistance où la beauté le dispute au sens et à sa profondeur ». Mais, comme il a noté que les écrits de Werner Lambersy étaient pour lui « des textes d’initiation, de fortification » il aborde ensuite l’écriture telle qu’il la vit, prolongement logique de ce qui est dit de l’amitié vécue avec le poète, un processus de rencontre. « On ne peut pas écrire sans l’autre. » C’est donc un partage qui demande un double mouvement, intérieur et d’ouverture vers autrui.
Je vais suivre l’ordre des pages, cette fois. Je lis des poèmes ou essais, en lecture subjective, gardant mon axe... (toujours peu lectrice de nouvelles…).
18:05 Publié dans POÉSIE, Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : à l'index, poésie, le livre à dire, jean-claude tardif, werner lambersy, catherine baptiste, myette ronday, emma hourcade, omer massem, claire légat, christine busta, michel lamart, dylan thomas, philippe pasquet radenez, roxana artal, vladimir claude fisera, cachemire, claude vancour, résister, éthique, citations
12/05/2022
À L’Index, revue, N°43. Poésie...
D’abord, j’ai lu l’introduction de Jean-Claude Tardif , Au doigt et à l’œil, humeur de saison sur les failles et pièges de la communication, les brutalités, même. Regard attristé. Métaphores… Les « sabliers engorgés », et, comme « verset » d’espoir, celui des oiseaux, « mélopée libre ». Mais espoir amer, car « les oiseaux disparaissent ». Conception d’une poésie de la « légèreté » (oiseaux aériens...), contre la lourdeur pesante du réel. Pour conclure sur le « besoin » de poésie… « pour renouer avec l’un des plus beaux rêves de l’homme, la Liberté dans un monde partagé. ». Et, en face de ce texte, une illustration de Léo Verle, Bouteille à ma mer. Une feuille glissée, balançant entre sable et eau. Finalement, la poésie envoie bien des bouteilles à la mer (et chacun la sienne, peut-être, car suivant les messages et les réseaux le voyage ne sera pas le même, ni les destinataires.) De Jean-Claude Tardif, un autre texte est un hommage rendu à Michel Héroult, poète et revuiste, avec lequel il partagea beaucoup d’engagements pour la poésie, pas toujours faciles ou heureux. In memoriam.
Je ne suis pas très lectrice de nouvelles, je vais plus vite vers les poèmes.
30/07/2021
Ritournelle pour un jardin de pierre, de Michel Lamart (suite d'une lecture esquissée le 19-05-21)
Ritournelle pour un jardin de pierre, de Michel Lamart, À L’Index, coll. Les Plaquettes, 2018.
Quand j’ai commenté le titre c’était pour rendre compte d’un ouvrage que j’aurais voulu lire (qui était épuisé - et que, depuis, j’ai pu lire). Pour une note sur plusieurs plaquettes, toutes liées au regard. Mais j’avais lu quelques mots sur le site d’À L’Index (Le livre à dire, Jean-Claude Tardif). Et je connaissais suffisamment de textes et travaux de Michel Lamart pour avoir l’intuition de sa démarche et pour deviner que ses mots, accompagnés par des monotypes de Marie Desmée, devaient être un riche exercice de regard. J’avais lu ce qu’il écrivait dans un beau dossier, Autopsier un mirage, consacré à un poète photographe, Michel Mourot, publié par À L’index (n° 38) et recensé ici.
23:26 Publié dans POÉSIE, Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ritournelle pour un jardin de pierre, michel lamart, poésie, regard, voyage, montagne, népal, métaphysique, conscience, spiritualité, sagesses, à l’index, les plaquettes, jean-claude tardif, le livre à dire
19/05/2021
Les Plaquettes À L’Index. Des livres où la poésie dialogue avec l’art visuel... Lire Pierre Rosin, Werner Lambersy, Jean-Claude Bourdet, Roberto San Geroteo, Jean-Claude Tardif, et…
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28/04/2021
À L'Index n°42. Dossier Jean-Claude Pirotte...
ma vie est dans le livre / que je n’écrirai pas J-C. Pirotte, À Joie (citation choisie comme exergue à sa chronique, par Michel Lamart)
ce ne sont que poèmes / qui ont l’air de poèmes / et qui n’ont l’air de rien / car ils ne valent rien J-C.P., Je me transporte partout (exergue choisi par Christian Travaux pour son texte, L’A-poésie de Jean-Claude Pirotte dans Je me transporte partout)
Et c’est vrai que je suis moins attentif au sens qu’à la mélodie feutrée, aux articulations obscures du ton, aux assonances, aux dissonances du timbre. Souvent je pense qu’il suffirait de me laisser pénétrer ainsi pour qu’éclose en moi comme une réponse, un répons plutôt, et qu’enfin ma propre voix délivrée aille se mêler au chœur composé de toutes les voix qui m’enchantent. J-C.P. Rue des Remberges (fragment cité par James Sacré)
le saurons-nous jamais / nous n'apprenons à vivre // qu'avec le murmure et l’éclat / des pluies sur les toits à lucarnes J-C.P. Passage des ombres (mon choix, cette dernière citation en exergue...)
......
La raison de cette note ? Faire lire la revue, ce numéro d'À L'Index, dédié au poète Jean-Claude Pirotte (décédé en 2014). Et donner envie d’aller ouvrir, ensuite, le volume de la collection Poésie/Gallimard ou le recueil final, Je me transporte partout (Le Cherche Midi).
J’ai donc lu la revue. Un poète lu par des poètes… Mais, aussi… Un homme lu par des hommes. Effectivement, à la lecture de ce beau numéro d’hommage (beau et très riche, par la qualité des commentateurs), impression d’entrer dans un univers très masculin, de manquer de certaines clés (de ce fait). Sans doute eux ne le voient pas ainsi. J'ai su que Sylvie Doizelet, qui fut sa compagne, n'avait pu répondre à l'invitation à participer au numéro d'hommage. Pour compenser je renvoie vers elle par deux liens en fin de note (elle a préfacé le recueil de Poésie/Gallimard). Les clés qui manquaient, j'ai fini quand même par les avoir, grâce à la complexité des regards, et aux nombreuses citations.
La deuxième impression vient du visage de Jean-Claude Pirotte. D’abord la photographie au chapeau, prise par Jean Pol Stercq. On voit surtout le sourire de la bouche et des yeux, de quelqu’un qui a dû inspirer amitiés et tendresses (ce que les chroniqueurs expriment souvent dans leurs hommages). Deux autres photographies (archives privées) témoignent de moments simples - partages, convivialité. Les portraits dessinés (d’Henri Cachau et Jean-Michel Marchetti) capturent autre chose. Un peu les yeux, mais une attitude du corps, une expression, comme de retrait en soi, une tristesse peut-être, un déchirement. Et, toujours, la cigarette, ou le verre de vin. La cigarette qui a fini par le tuer, et le vin qui rendit difficiles parfois la rencontre (comme c’est dit par certains, qui préfèrent témoigner autant de la vérité complexe et des fragilités d’un être que de l’admiration qu’ils éprouvent pour le même être, homme et poète).
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10/12/2020
POÉSIE. À L'INDEX, N° 41...
De l’éditorial de Jean-Claude Tardif je retiens notamment la distinction qu’il fait entre les auteurs qui ne sont attentifs qu’à leurs publications, ne montrant pas d’intérêt pour les autres, pas vraiment lecteurs, et ceux qui lisent, curieux d’autrui. Cela rejoint le malaise que je ressens devant des conduites d’autopromotion exclusive.
00:45 Publié dans LIVRES, MC San Juan.(récents), Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean-claude tardif, peter neu, peter gizzi, vladimir claude fisera, michel lamart, line szöllösi, jean chatard, jean bensimon, roberto san geroteo, jacques nuñez-teodoro, monique w. labidoire, éds. alcyone, andré prodhomme, marie-claude san juan, encres vives, claire légat, michel cosem, arnaud forgeron, andré suarès, reiner maria rilke, à l'index, à l'index 41, le livre à dire, citations, poésie
25/08/2020
POÉSIE. À L'INDEX - espace d'écrits, N° 40...
01:40 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : à l’index, le livre à dire, poésie, écriture, valeurs, jean-claude tardif, werner lambersy, yves barbier, jean-pierre chérès, mascha kaléko, jean-marc couvé, jacques nuñez-teodoro, gabriel mwènè okoundji, fabien sanchez, abdelkader djemaï, pierre mironer, dominique sampierro, kamel bencheikh, michel lamart, wilfred owen, andré prodhomme
23/06/2019
"Pour un éloge de l'impossible". Miguel Casado traduit et présenté par Roberto San Geroteo
El día escinde la percepción / al colorear la tierra.
23:39 Publié dans POÉSIE, Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : miguel casado, roberto san geroteo, jean-claude tardif, à l’index, le tire-langue, traduction, poète, poésie, espagne, espagnol, pour un éloge de l’impossible, regard, couleur, identité, le livre à dire, win wenders, wassily kandinsky, albert camus, julia elchinger
06/05/2019
3. À L’Index n°37. Se relire, Noir sur noir, soleil... Donc retourner sur les traces de soi et de plus que soi…
Tout ce que nos yeux ont vu et que l’esprit ne parvient pas à comprendre.
Margherita Guidacci
Nous qui doutons à une encablure de nous-mêmes
Ermites ultimes ou migrateurs du sang.
Jamel-Eddine Bencheikh
J’ai autre chose à dire avant d’en arriver à la relecture de moi-même, et à me citer. Exercice un peu difficile, parce qu’il faut mettre au dehors des textes du dedans, même s’ils parlent du hors soi tout autant, et alors, pourtant, qu’ils sont déjà dehors, puisque sur les pages d’une revue… (Relire… Si relecture on peut dire, plutôt peut-être détour en marge, un peu à la façon d’Amin Maalouf pour la mer, dont il dit aimer rester sur le rivage, marcher au bord plutôt qu’affronter les flots et le grand large. Le grand large de soi, de ce qu’on écrit, c’est écrit, ce qui dut être affronté des mémoires et des rêves, de l’écriture en train d’advenir, c’est fait, c’est là.)
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04/05/2019
2. À L’Index n°37. Parcourir des pages. Donc lire dans le miroir des autres...
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03/05/2019
1. À L'INDEX n°37. Faire revue (Jean-Claude Tardif). Donc offrir la poésie "à la présence du monde" (Jean-Pierre Chérès).
24/07/2018
À L’INDEX, revue de poésie. Recension (et citations).
Sortie du numéro 36, et retour sur le 33...
Le numéro 36 est sorti en juin, riche de nombreux textes, près de 200 pages de poèmes et nouvelles.
Dans l’éditorial, Jean-Claude Tardif appelle à une conscience éveillée aux réalités du monde dont l’évolution inquiète. Relire Barjavel et Orwell, dit-il… Et il redonne l’axe, l’éthique, de la poésie qui est accueillie dans ces pages : « Pas un aller de soi vers soi, mais avant tout un allant de soi vers les autres ».
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21/01/2017
« Ne plus rien dire que l’essentiel… », A L’Index numéro 32…
Ne plus rien dire / que l’essentiel
Ne plus rien faire / que l’éphémère
Jean-Pierre Chérès, Silex (A L’Index 32)
De nouveau, relire le texte de Jean-Pierre Chérès en quatrième de couverture. Autre fragment que j’en retire... "Se perdre dans les gens pour se retrouver dans le sens…".
De nouveau, regarder la vignette de couverture : c’est aussi cela la poésie, cette répétition du regard sur l’essentiel du sens.
21:33 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, à l’index, le livre à dire, jean-pierre chérès, jean-claude tardif, luis porquet, michaël glück, luis benitez, citations
17/01/2017
Jean-Louis Giovannoni, dans la revue A L'Index 31...
Je reviens à ce numéro 31, en retard d’écriture puisque le numéro 32 vient de paraître…
Encore, relire la quatrième de couverture, avec le manifeste poétique de Jean-Pierre Chérès. J’en picore un fragment. "Être poète, c’est se donner corps et esprit à la présence du monde, c’est être possédé par le monde, c’est ouvrir en permanence ses antennes sensibles à l’univers…". Manifeste de Jean-Pierre Chérès, et programme collectif pour la revue, d’écriture et d’engagement, pour le sens du poème et la présence d'autrui.