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29/07/2025

Vie à vie, Feraoun & Giono, essai de Lucrèce Luciani

lucrèce luciani,vie à vie feraoun & giono,petra,kabylie,algérie,mouloud feraoun,jean giono,livres,les vraies richesses,edmond charlot,emmanuel roblèsLucrèce Luciani, qui vit entre Kabylie et France, a publié plusieurs essais, certains au Cerf, d’autres à La Bibliothèque, et deux aux éditions Frantz Fanon, Tizi-Ouzou (Bibliobled ou Vous êtes un livre, 2018, repris par Marsa en 2023, et Les Yeux d’Alger, 2021). Parmi les sujets qu’on peut repérer d’après les titres de sa bibliographie, il y a des études concernant le christianisme (« de saint Paul à Lacan »), la psychanalyse (Lettre à Lacan, collectif), les livres, l’Algérie (Kabylie particulièrement).

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Vie à vie, Feraoun & Giono, essai, Éditions Petra (coll. Méandre), 2024.

Le superbe incipit de cet ouvrage sur Mouloud Feraoun et Jean Giono mérite citation intégrale : « Je suis arrivée en Kabylie avec mes yeux. Tous mes yeux. La paire qu’on voit dans le visage, la mienne est bleue, accordée ou pas au ciel kabyle souvent pluvieux, parfois neigeux. Et puis l’œil dans chaque main, ouvert dans le cœur, échappé des bras qui s’écartent soudainement de joie. / Une girandole de z-yeux. / Dans ce pays feuillu, feuilleté je n’ai vu que ses livres. Même les gens sont des livres où chacune et chacun vous ouvre ses pages, il suffit de le vouloir. »

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26/03/2023

SI MOHAND Ou M'HAND, Isefra (poèmes)

livre Si Feraon.jpgL’asefru, pl. isefra (poème en kabyle), appartient à la tradition berbère de Kabylie (depuis, pense-t-on, le XVIIIè siècle). C’est un poème à la construction rigoureuse. Trois strophes de trois vers. Chaque tercet comporte une structure de 7-5-7 syllabes et les rimes sont organisées suivant le schéma AAB – AAB – AAB. On peut penser à la structure du sonnet, et, par d’autres aspects, au haïku japonais, ou à certains chants de l’Espagne andalouse.

Les poètes connus surtout pour l’utilisation de cette forme sont Si Mohand, Taos Amrouche, Slimane Azem, et la chanteuse Malika Domrane.

Au sujet de SI MOHAND, Mouloud Mammeri écrit ceci : Pour lui, la poésie n'était ni un métier, ni un accident, c'était un destin : il ne l'avait ni cherchée ni choisie, elle s'est imposée à lui comme un fatum.

Si Mohand est né entre 1849-1850, dans un village détruit par l’armée française qui construira une ville fortifiée (Fort national, renommé Tizi Rached). Réfugié dans un village voisin. En 1871 une révolte aboutit à l’exécution de son père par l’armée, à la déportation de son oncle en Nouvelle Calédonie (les Kabyles du Pacifique), à la dispersion de sa famille. Il devient un errant qui dit ses poèmes (après avoir dissipé ce qu’il possédait, et aussi pour avoir été chassé de la maison de son frère). Il est mort le 28 décembre 1905. Quand il disait un poème (asefru, singulier de isefra) il déclarait ne pas vouloir le répéter. Et il refusa de les transcrire, laissant ce soin à ceux qui écouteraient et retiendraient. Une stèle est érigée à sa mémoire à Akbou, wilaya de Béjaïa (Bougie).

Quand on lit la vie de si Mohand on pense à des personnalités hors normes, comme Rimbaud et Artaud. Ou voir en lui une synthèse Rimbaud-Artaud-Prévert-Aragon (mais kabyle). Avec quelque chose de Don Quijote.

La légende raconte qu’il entendit un ange lui annonçant son destin de poète (« Rime et je parlerai », dit l’ange. « Je parlerai et tu rimeras » décide Si Mohand). Sa poésie traite d’amour, de désir, d’errance, mais aussi de révolte et d’engagement.

(Sources : fiches Wikipédia, articles en ligne, introductions des publications qui le mentionnent, ouvrages dédiés, revue Études et Documents, sites culturels berbères - voir titres et liens ci-dessous)

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