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28/06/2020

Jean Mambrino, Le Veilleur aveugle

1 Mambrino.jpgAvance,
Corps de soleil et de blessures, 
Le vent des nuits pour seule armure,
Porteur d’une coupe de sang,
Entre tes mains consumées.
Tout l’espace de la guerre
Profonde, les jeux du monde,
Les plaines bleues de haine, la mer
En flamme, fument
Sous la semence du sang.
Le temps ruiné 
S’ouvre au dur amour
Par la bouche enfin fraîche des morts,
Exhalant à travers un visage de larmes,
L’aveu plus ancien que l’aurore,
Une bouffée de lilas blancs.
   Jean Mambrino
   L’Aveu, 1958, poème dédié à Jules Supervielle, premier du recueil, Le Veilleur aveugle, Mercure de France, 1965, rééd. Cahiers bleus/Librairie Bleue, 2002.
 
Le livre est dédié à "À mes Amis connus et inconnus", ce qui signifie, inconnus, ses lecteurs non rencontrés. (Lecteurs dont il sait qu’ils le lisent en empathie, en "profond et silencieux partage", si je reprends la dédicace qu’il posa sur mon exemplaire, avec dans son regard la qualité de cette profondeur aimante d’une amitié inconditionnelle. Je me souviens de ce regard, on en croise peu souvent de tels). 

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27/06/2020

Guy Viarre, Sans un. Poésie...

Nous venons sur les mains
percés
les yeux veufs.
         Guy Viarre, Sans un, éds. Unes, posthume (2004). Incipit
 
1. Viarre, Sans un.jpgJ’ai découvert un jour par hasard, en librairie, ce petit livre, Sans un, (en 8/11, ce qui correspond au désir de l’auteur). Minuscule ouvrage, pas même vingt textes, et au plus quatre vers pour les poèmes les plus longs. Ce recueil de poèmes très brefs (et de lignes aphoristiques) contient pourtant les traces de toute la pensée, je crois, de Guy Viarre. Ses thèmes (la mort, le corps, la solitude). Sa manière, une sorte de brèche ouverte dans les mots et les phrases, comme pour tenter de déchiffrer un sens peut-être impossible à capturer. Et cette impression étrange qu’il ne dit pas tout. Non pas de lui, c’est normal - personne ne le fait, mais de son texte, d’où il vient et quelle est la phrase commençante qu’il a rayée pour ne laisser que celle qui questionne, ouvre des paradoxes. ("Il ne trie pas sa rature / ni il ne l’emporte").

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23/06/2020

Jacques Ancet, Portrait d’une ombre

jacques ancet,portrait d’une ombre,incipit,alexandre hollan,poésie,fragmentsQuelle ombre ?
La vraie, celle qu’on voit ou devine, et la symbolique, celle de l’effacement de soi, de l’autre, du réel. L’ombre  sujet de méditation. Et d’autant plus quand la réflexion sur le regard et la création est à la mesure du sujet. 
L’auteur parle de "bruissement, froissement... murmure, frôlement"... 
Il traite de l'imperceptible de l’être et des choses, et des mots qui peuvent saisir cela. Travail de miniaturiste en écriture, orfèvre qui peint en mots, en face de quelques créations d’ombres du peintre Alexandre Hollan, rêveur messager des arbres (et auteur de notes sur la création, regroupées sous le titre Je suis ce que je vois, éd. Le temps qu’il fait). 

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23/05/2020

POÉSIE. La Beauté Eurydice, Sept Chants de Georges de Rivas

1 RIVAS.jpgEn exergue, Tolstoï, sur la beauté et l’amour. 
Le livre, La Beauté Eurydice, commence par deux "Chants" d’Orphée, grands poèmes en vers, quatre pages l’un, trois l’autre. Et ce n’est qu’à la fin de l’ouvrage qu’on retrouve de nouveau quatre poèmes en vers. À part un texte demandé par Eurydice dans le dialogue, et intégré au centre du livre, "La Rose circumpolaire", pp 47-48. Tout le reste du livre est un dialogue entre Orphée et Eurydice. Pas en répliques comme au théâtre, non, sortes de stances en prose. Mais la structure du livre est organisée en sept parties, dites Chants, qui regroupent dialogues et poèmes. 
Large souffle. Pas étonnant que Georges de Rivas aime Saint-John Perse et Victor Hugo (deux des neuf auteurs étudiés dans un essai publié en 2014, La Poésie au péril de l’Oubli).
J’ai pensé "ample souffle" en lisant les premières pages, et retrouvé cette expression dans un titre et un texte. Car le poète qui écrit est aussi celui qui a conscience de ce qu’est son art, de ce qu’il conçoit comme essence formelle et signifiante de "sa" poésie, de "la" poésie, cet élan du chant.
 
Dès le premier poème on est dans l’univers de l’alchimie dont on retrouve des éléments symboliques. Étrangement c’est l’absence qui est l’athanor. Comme si dans la nuit intérieure un processus  de transformation créait la possibilité de la parole poétique et de la rencontre de la "voix". On est aussi dans le monde de la lecture des signes, celui du mystère qui est à dévoiler et concerne le coeur et l’âme ("l’âme infinie", "l’Âme du monde"), sur une "route pavée d’oracles". Genre assumé de l’oaristys (poème antique du dialogue amoureux).

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21/05/2020

Origine Horizon. Superbe recueil de Stanislas Cazeneuve

1 Origine Horizon.pngautour
avide
un vase
pour les rêves
.
Je suis un cantique plus qu’un visage.
 
Stanislas Cazeneuve, Origine Horizon, La Crypte, 2019
...
Deux parties, dans ce livre. Et deux exergues.
Un vers de Jacques Dupin pour la première, "Visage sans figure", sur le visage absent, l’obscurité née de cela, en soi.
Un fragment d’Héraclite, pour la deuxième, qui lui emprunte son titre, "L’homme dans la nuit se prépare une lampe".
Tout est déjà là. 
Visage insaisissable de la mère, présence abandonnante, dans l’effacement d’elle. 
Puis celui qui écrit, fouillant dans la nuit des douleurs intimes et des questions, mais sachant dans quel processus de mise à jour il est entré. La vraie lampe dans la maison éclaire aussi le lieu de l’écriture "confidence" (il le dit, et ce mot prend une dimension particulière - c’est comme Montaigne nous parlant). La lampe symbolique, elle, s’élabore en écrivant. (On regarde autrement sa lampe, chez soi, en sortant de ce livre…).
Enfin, il y a la lumière, dans les deux exergues. 
La lampe d’Héraclite, donc, polysémique. (Magnifique fragment "recomposé" par Marcel Conche, et noté intégralement, pour introduire la partie où l'auteur se dira "outre-naissant", regardant ses mains comme "deux idéogrammes" à déchiffrer).
Pour Jacques Dupin c’est le titre du recueil qui rejoint le message d’Héraclite et la lumière; "Le corps clairvoyant" de Dupin rencontre cet "éveillé" du matin qui "touche la mort en dormant", et "éveillé"… "touche le dormant". Rimbaud, Voyant, n’est pas loin.

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18/05/2020

POÉSIE. Un recueil de Silvaine ARABO... Arcanes majeurs (sommet abouti)

2 Arabo.jpgSeconde lecture…
 
Arcanes majeurs, éd. Alcyone, 2018
 
La poésie est une mathématique mystique et voluptueuse du feu.
Carl Sandburg, Aphorismes (trad. de l’anglais américain par Alain Bosquet)
Cette définition de la poésie me paraît l’idéale entrée pour la recension d’un livre où le dragon mythique a son blason, et la poésie, par lui, son feu affirmé...
 
Dans le Tarot  de Marseille les vingt-deux arcanes sont des cartes qui représentent des réalités archétypales, personnages ou processus ou parts de l’univers (lune, soleil). Elles renvoient à des réalités intérieures de la psyché, et à des étapes dans un chemin initiatique. Riches de symbolisme, fortes d’une dynamique énergétique, c’est un univers infiniment commenté, dont les figures stylisées offrent un miroir à qui veut s’y interroger. 
Mais Silvaine Arabo a créé son propre référentiel d’arcanes (que la plasticienne Claudine Goux a mis en images).
Ici il n’y a pas vingt-deux arcanes mais quinze. Peu de personnages, trois - le roi, la reine (la mère), le mage. Un animal (l’oiseau). Tous les autres sont des éléments de la nature (vents, forêt, ozone…). C’est un tarot chamanique, commençant et finissant par un Chant.

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17/05/2020

POÉSIE. Recueils de Silvaine ARABO... Au fil du labyrinthe, Le bien-aimé fleurit toujours sous les tonnelles...

1 Arabo.jpgDe  Au Fil du labyrinthe aux Arcanes majeurs, en passant par les Marines résiliences, ce sont deux livres et trois chemins intérieurs tracés par Silvaine Arabo. Et de l’un à l’autre un itinéraire secret se dévoile, autant à celle qui écrit qu’au lecteur. Car ce sont les mots qui mettent au jour ce qui se déroulait en partie inconsciemment. Mais quand je note "inconsciemment", je pense, bien sûr, d’abord, à l’inconscient individuel qui agit en nous, épurant nos émotions, et créant notre identité en nous affrontant à nos douleurs et à nos ombres. Mais aussi à deux autres réalités de ce qu’on nomme "inconscient". Individuel, encore, ce non-su de notre centre le plus haut, ce Soi qui guide et cache sa connaissance, jusqu’à ce que des signes et synchronicités tressent un langage qu’on entend. Et, tel que Jung l’a explicité, autre inconscient, la part collective de nos imaginaires, mythes et savoirs. Le parcours personnel, dans sa réalité la plus noble, est une initiation qui, petit à petit, connecte ces trois espaces et crée une résonance qui va faire sens. Alors le "Je" sait qui il est. C’est à lire cela que Silvaine Arabo invite dans ces livres. Et c’est certainement parce qu’elle pressentait en avoir les clés qu’elle a décidé, des décennies après les avoir écrits, de porter à un éditeur des textes si anciens. Ainsi, ont paru, à un an d’intervalle, deux recueils  séparés par cinquante années.
(La photographie de couverture est de Silvaine Arabo)

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13/05/2020

Lire ERRI DE LUCA. "Europe mes mises à feu", "Le samedi de la terre", et les poèmes...

1. EUROPE De Luca.jpgLes cendres du froid sont dans le feu qui chante le refus.
René Char
Feuillets d’Hypnos (recueil dédicacé à Albert Camus)
 
Voici notre vie pétrie sans levain,
du pain envoyé sur les visages des eaux.
Erri De Luca
Aller simple, 2002, Seghers, bilingue (trad. Danièle Valin, parution du recueil en même temps en Italie)
 
L’univers était liquide, il fut divisé en deux,
un dessus et un dessous d’eaux,
avec le firmament au milieu.
Erri De Luca
Œuvre sur l’eau, 2012, Gallimard, bilingue (trad. Danièle Valin, recueil paru en 2005 en Italie)

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20/02/2020

Jean Sénac, poète majeur, présent sur le site du Printemps des poètes. 2020 : Le COURAGE... / LE LIRE : LIVRES...

1 Sénac.jpgJean Sénac, poète majeur, natif d'Algérie, en 1926 (Béni-Saf), d'origine espagnole (famille ouvrière), vint à Alger en 1946. Il a ouvert le chemin à de nombreux jeunes poètes algériens, car très engagé pour le développement de la création poétique et de sa diffusion. 
2 ART.jpgIl s'intéressait aussi beaucoup à l'art, et il a écrit de nombreuses chroniques à ce sujet. 
(Un livre magnifique, "Visages d'Algérie /  Regards sur l'art", regroupe des textes de lui et des reproductions, ainsi que des documents divers, comme une lettre de René-Jean Clot. Les textes ont été réunis par Hamid Nacer-khodja (qui fit sa thèse de doctorat sur Sénac), et la préface est de Guy Dugas. Cet ouvrage, 2002, est une co-édition France-Algérie : Paris Méditerranée et Edif 2000.)

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06/12/2019

"L'Oeil égaré dans les plis de l'obéissance au vent", Victor Hugo cité et relu par André du Bouchet

1 Hugo .jpgUn livre pour deux géants. Magnifique titre, 
qui reprend une
citation de Victor Hugo à
peine modifiée ("les plis", pour 
"tous ces plis"),
fragment de "Post scriptum de ma vie". 
André du Bouchet a réuni des brisures d'écrits
fragmentaires de Hugo, superbe choix où tout
est offert
du poète, dans la densité et la
profondeur. Hugo, 
notre contemporain ici.

Suit une analyse qui avait été
publiée en revue
en 1951 ("L'infini et l'inachevé"). 
L'ensemble offre cent pages magnifiques.
Un lien (lointain...) qui a l'avantage de donner 
la présentation du livre par l'éditeur, Seghers...
https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/oeil-eg... 
Et celui-ci (voisin) avec une brève introduction...
https://www.payot.ch/Detail/loeil_egare_dans_les_plis_de_lobeissance_au_vent_par_victor_hugo_suivi_de_linfini_et_linacheve-andre_du_bouchet-9782232121944 

26/11/2019

Une heure de jour en moins, poèmes de Jim Harrison

1 JIM.jpgJe relis le recueil de poèmes de Jim Harrison. 
Le lisant j'ai un peu l'impression de vivre
ce qu'il dit, lui, de sa lecture de Su Tung p'o.
Il lit un auteur mort et lui parle comme
il parlerait à son père. Je lis Jim Harrison
et je dialogue avec un ami mort (en 2016),
jamais rencontré. Il fait le récit de souvenirs
et de moments présents, il confie des
pensées intimes, des peurs et des joies.
La nature est omniprésente, paisible ou
très sauvage. Les animaux, chiens, oiseaux
(beaucoup...), ours, serpents... Des êtres
rencontrés, des humbles, des auteurs.
Il évoque le zen, avec un regard ironique
sur lui-même et de l'estime et tendresse
pour des maîtres rencontrés.
Et, de page en page, des aphorismes
profonds sont insérés dans le fil de sa parole.
Sa femme est évoquée, discrètement (ainsi par la pensée qu'après
tant de nuits ensemble l'un des deux partira le premier, et par
quelques anecdotes).
Il parle de la vieillesse, de la mort, de la tristesse d'avoir l'impression de ne plus
reconnaître son pays, et de la vie, simplement. Je pourrais beaucoup citer.
Je choisis un fragment : "Finis le vin dans ce champ aéré, retourne au cimetière
dans l'obscurité et tresse entre les pierres la danse lente de ton nom seulement
visible des oiseaux."
https://www.jailu.com/Catalogue/litterature-etrangere/une...

18/07/2019

"Énigmes du seuil". Ou "prendre place dans une part d'infini"...

      rio di maria,l’arbre à paroles,poésie,citations,infini,métaphysique,le capital des mots,patrick lowie,portrait onirique,énigmes du seuilje dessine mon ombre 
     à l’encre de mon corps
chargé de pages d’incertitudes
     à incendier le futur
                    Rio Di Maria
         Énigmes du seuil, L’Arbre à paroles, 2018
(Dans ses dessins, nombreux, un théâtre magique, quelque chose qui fait penser au métissage culturel du continent sud-américain, une hispanité indienne. Mais il vit depuis presque toujours en Belgique, et ses origines sont italiennes, de Sicile. J’ai trouvé, pourtant, une parenté, dans ces dessins, avec la psychomagie d’Alejandro Jodorowsky, éblouissant artiste franco-chilien).  
 
L’épitaphe est une dédicace offerte à ses proches, en forme de message sur la conscience d’être. « Nous ne serons jamais que poèmes inachevés ». C’est très beau. Poèmes inachevés, au pluriel, mais aussi au singulier, donc lui. Éthique de vie. Se construire comme une œuvre d’art en inachèvement perpétuel, comme un corps-conscience imprégné de mots en gestation. « Que » poèmes… Mais écrire cela n’est pas réducteur, c’est mettre l’accent sur la nécessité de savoir ce qui en nous doit se vivre comme présence en devenir. Mise en garde. Ne pas se laisser perdre au mirage, social ou autre, d’une réalisation dont il faudrait se contenter. Et plus loin dans le recueil il écrit que « La vie s’accomplit en multiples métamorphoses. » 

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08/07/2019

Des recueils de poésie à lire en vacances... (et après aussi).

Une_anthologie_de_la_poesie_francaise.jpgQuant à la poésie (gemme, cosse, graines, floraison) c’est le territoire originaire de la parole, personne ne peut apprendre à personne à écrire de la poésie. Une boussole oriente et dénude les mots jusqu’à la pleine page silencieuse du poème de la voix. 
      Patrick Laupin, Le Rien qui précède
 éd. Gros textes, coll. La petite porte, 2019
(Poète, auteur du livre sur  Mallarmé, coll. Poètes d’aujourd’hui, Seghers, 2004. Recueils chez différents éditeurs).
La poésie n’est pas pour moi un exercice réussi lorsque les contraintes ou les procédures ont été respectées, elle est à chaque fois invention d’une écrire-vivre, tension de langue contre ce qui nous rend muets.
Antoine Emaz 
 
Quelqu’un, sur Facebook, a réagi aux listes de livres  « d’été » que font les journaux, les blogs, les sites, les revues en ligne. Constatant un déni d’existence opposé à la poésie, il a fait une liste de recueils… Oui. On propose de quoi se distraire, se délasser. Romans, romans, et romans. La poésie ? Oubliée. (Et j’ajoute à cela l’oubli des aphorismes, catégorie d’ailleurs niée dans le classement des bibliothèques. Mais dans certains recueils de poésie, ils sont présents aussi). Réaction ? Faire des listes de recueils de poésie à mettre dans les valises. Au choix de chacun. Ceci n’étant pas négation du reste. Pour ma part je lirai en vacances de la poésie, toujours. (Plus précisément je relirai surtout, découvrirai un peu.) Mais je ne me priverai pas de romans policiers, de livres de science-fiction, et, même, de mangas (j’en ai repérés). Et il y aura aussi systématiquement un temps pour les journaux et une philosophie non-systémique, en plus de grands textes de sagesse, à relire. (Car la poésie des petites fleurs loin des sursauts du monde et des questionnements sur vivre et mourir - ce qu'aborde la haute spiritualité - ce n'est pas mon truc).

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02/07/2019

"Comme des marbres issus d'une carrière"... "La Porte", recueil de Pierre Perrin-Chassagne

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    Pierre Perrin-Chassagne, La Porte
(Recueil, avec deux photographies de Christine Perrin)
 
tout le trajet à refaire depuis le premier je
comme si l’on devait contempler cette porte à jamais
comme s’il n’y avait pas de porte
(jamais n’atteindre la mère…)
Roger Giroux, Je / pas encore 
Orange Export Ltd (anthologie), Flammarion, 1986 (Relisant les pages de Roger Giroux dans cette anthologie, alors que ma recension était achevée, j'ai été frappée par les éléments qui rejoignaient la thématique de ce recueil). 
 
Poèmes en prose, inscrits dans la lignée des poètes prosateurs. Avec des fulgurances intérieures qui auraient pu offrir des vers pour l’Anthologie du vers unique de Georges Schehadé
Dans ce recueil de Pierre Perrin, La Porte, deux parties. D’abord douze poèmes d’un recueil épuisé depuis longtemps, La Vie crépusculaire (Cheyne éditeur, 1996). Puis choix de textes d’un recueil en chantier, Des jours de pleine terre. Alternance de fragments narratifs et de « morceaux » méditatifs. 

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26/06/2019

"Égarer la lenteur".. Incipit, excipit, titres... Parcours de livres, éds. Unicité.

Voilà une autre manière de donner à lire… 
Beaucoup de livres en lecture programmée (Marché de la Poésie…), ou lus plus ou moins récemment. Envie de noter un parcours rapide. Cette fois, je fais un tour dans un catalogue (éds. Unicité)...
INCIPIT. Premières phrases, premiers vers… Les incipit (mot invariable, mais l’usage joue avec cela…) peuvent suffire à révéler un univers, donner envie de lire plus, ou pas. 
EXCIPIT, Les excipit disent comment l’auteur a voulu la fermeture de sa parole, et cela fait sens.
Pour chaque livre… deux citations. Incipit, d’abord, excipit ensuite, puis le titre, l’auteur. S’il y a une épigraphe, je passe (cette fois…). Et pour certains livres, je reviendrai citer les exergues… Entre parenthèses je note un commentaire...
 
AIR 5 DUC.jpg    veille du solstice
dans l’ajout du brouillard
     la clarté du seigle        
///  
     désordre du monde
 dans la boue une limace
     esquisse son épure    
Hélène Duc, « Égarer la lenteur », 2015
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