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31/01/2023

Entretien. Parole de poète, Éric Dubois

éric dubois,poésie,poètes,écriture,implication,témoignage,éditions,unicité,françois mocaër,entretienL’écriture de poésie est ce qui émerge de l’itinéraire d’un auteur et devient trace de son cheminement intérieur, le produit d’une maturation. Ce qu’il fait de ses épreuves et de ses joies, dans un travail sur le langage. Bien sûr cela commence par des lectures, des affinités et des admirations.  Mais cela peut se prolonger aussi en partage de plus que sa propre écriture, quand celui qui écrit est aussi attentif aux autres et au monde.

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11/07/2022

Des recueils d’Éric Desordre. Poésie, éds. Unicité

éric desordre,le chemin derrière l'étoile,le feu au gorille,rebelles,poésie,photographie,livres,citationsPoésie et photographie...

Le chemin derrière l’étoile, 2020, éds. Unicité

Ce que je regarde d’abord, dans un livre d’Éric Desordre (après le titre), ce sont les photographies. L'argentique, où, dans cette série de huit clichés, pour ce livre, domine le gris. Abstraites, laissant le regard y trouver le réel qu’il déchiffre, elles correspondent exactement à ce qui est dit dans sa bio.

Guetteur d’inaperçu, ayant le goût de décrire l’inobservé.

Les titres des photographies peuvent donner l’impression d’une volonté de représentation figurative, illustrant le parcours (France ou Népal) du voyageur gardant des traces. Mais pas du tout. L’œil cherche bien au-delà de ces apparences.

Et c’est pareil pour le titre du recueil, Le chemin derrière l’étoile, et la photographie en couverture. L’image nous donne-t-elle à voir un vrai chemin ou le pli d’une peau ? Veut-il nous faire regarder autrement les paysages qu’il parcourt (et dont il ne reste rien de la notion de paysage dans ce qui est donné à voir) ou bousculer la perception, pour délivrer une saisie qui ne soit pas induite.

Donc je regarde, avec la liberté proposée.

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07/07/2022

Michel Lamart, Cligner des yeux voir le monde autrement. Photo-poèmes

michel lamart,cligner des yeux voir le monde autrement,éditions unicité,unicité,poésie,photographie,regard,art,philosophieLe livre porte sur la photographie, parcours érudit d’un auteur qui y a beaucoup réfléchi, pensant philosophiquement les questions de l’art (interrogation présente, aussi, peut-on parler d’art ? – mais le livre répond). Le titre montre clairement que le questionnement concerne le regard. En quoi photographier c’est regarder autrement, changer le rapport au regard (peut-être regarder plus, regarder vraiment).

Cligner des yeux voir le monde autrement

Sous-titre, Photo-poèmes

 

L’introduction, titrée Déjà-vu ? est un texte très dense, qui donne des clés fort utiles pour entrer dans cette méditation de connaisseur, cet essai proposé en poèmes. Que fait donc la photographie, l’appareil photographique, de notre regard ?

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29/06/2022

Deux recueils. Obscur éclat, de Carolyne Cannella. Et À feu tenu, de Michel Cassir, éds. Unicité

obscur éclat,carolyne cannella,à feu tenu,michel cassir,saad ghosn,éditions unicité,poésie,mexiqueCe qui me fait rapprocher ces deux ouvrages c’est la proximité de la démarche, d’une part, une volonté d’aller au-delà des apparences, d’accepter le mystère. Et, d’autre part, le constat de l’influence du métier (quand il est vécu en profondeur) sur l’écriture. Carolyne Cannella est musicienne et écoute le réel autant qu’elle le regarde, et Michel Cassir est chimiste et riche de plusieurs univers culturels, ce qui fait que son savoir professionnel, devient, quand il écrit, une porte vers la surréalité où chimie est seuil d’alchimie.

Enfin il y a, dans ces deux livres, une conscience du rapport avec ce qui englobe tout, qu’on l’appelle Un ou autrement. obscur éclat,carolyne cannella,à feu tenu,michel cassir,saad ghosn,éditions unicité,poésie,mexiqueEt le thème de la mort est présenté dans ces pages avec une dédramatisation qui remplace le tragique par un accès à l’imaginaire du réel. Mais il y a aussi un lien par la musique, comme le dit un article sur Michel Cassir (agendaculturel), notant qu’il explore depuis de nombreuses années les voies de l’oralité et de la musique.

 

 

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Poésie, deux recueils. Les jours suffisent à son émerveillement, d'Anne-Lise Blanchard. Et Seule, Biskra, d'Henri Touitou, éds. Unicité

les jours suffisent à son émerveillement,anne-lise blanchard,seule biskra,henri touitou,éditions unicité,unicité,poésie,exil,nostalgie,mémoire,humanismeDeux recueils différents mais qui ont en commun le rapport avec le temps, la recherche, dans la mémoire, de la confrontation avec des souvenirs de joies, de bonheurs passés. Parfois des instants fugitifs, parfois des moments plus intenses, ou même des périodes. Voyage dans des lieux d’autrefois, retour vers des visages, des émotions. En lisant on retrouve un même trouble, car cela invite à prolonger la page avec ses propres confrontations avec ce qui fut. On part dans un ailleurs qui a du mal à être vraiment ailleurs car l’ancrage de mémoire est une identité.

les jours suffisent à son émerveillement,anne-lise blanchard,seule biskra,henri touitou,éditions unicité,unicité,poésie,exil,nostalgie,mémoire,humanismeDifférents car le regard n’est pas le même, quand il vient d’une source féminine ou d’une nostalgie masculine. Même si ce qui concerne l’enfance rejoint encore un autre espace. Le style n’est pas le même non plus, bien sûr, mais il y a une proximité des univers par ce qui est dit de certaines expériences et par une dimension éthique (qu’on peut nommer autrement, peut-être, mais c’est l’intention qui contient cela), et c’est pourquoi j’ai eu envie de les associer. Et je crois qu’ils pourraient aimer se lire…

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21/06/2022

L’homme aux ailes bleues. Livre collectif d’hommage à l’éditeur François Mocaër, Unicité

l'homme aux ailes bleues,françois mocaërpablo poblete,éditions unicité,poésie,écriture,humanisme,édition,éditeur,laurence bouvet,francis coffinet,éric desordre,éric dubois,christiane peugeot,rui prazeres,philippe tancelin,mario urbanet,kitty holley,woytek konarzewskiPablo Poblete, natif du Chili, poète et directeur d’une collection à Unicité, Poètes francophones planétaires, y a publié un hommage à l’éditeur, celui qui a créé cette édition il y a une dizaine d’années (en 2010 précisément), François Mocaër. Avec un groupe d’amis, auteurs ou artistes, il a initié et réalisé ce projet, qu’il préface pour faire le portrait de celui qu’il estime particulièrement, en insistant sur la passion pour la poésie de celui qui en a écrit aussi (même s’il se consacre totalement maintenant à publier celle des autres). Pablo Poblete note son humanisme et la générosité de son engagement d’éditeur. À lire certains textes on comprend que le projet a été lancé et commencé pour les dix ans de l'édition, le temps qui a suivi correspond à la mise en forme de l'ensemble.

Poésie francophone et pas seulement française, car effectivement dans la liste de ceux qui ont offert un poème pour cette anthologie, on voit apparaître bien des horizons, certains lointains.

L’homme aux ailes bleues… Pourquoi ce superbe titre ?

On le comprend page 48, en lisant le poème de Pablo Poblete, dont c’est le titre. Magnifique texte, écrit dans un souffle d’émotion (celle du cœur), on le sent. Mais j’y reviendrai ensuite. Car les textes sont classés en suivant l’ordre alphabétique des noms des auteurs (que des pages présentent après les textes, certains que je connais, d’autres pas du tout).

Le titre, donc. Bleues, les ailes, sans doute pour rappeler l’horizon océanique breton originel, dit le poème. Mais on peut y voir plus, en acceptant le symbolisme de cette couleur et les clés qu’en donne Pablo Poblete dans son texte. Les ailes représentent beaucoup aussi. Envol qui élève, valeur spirituelle, espace protecteur de celui qui embrasse, de son regard sur les mots des autres, un large pan de la poésie (on imagine les bras métaphoriques écartés). Et, comme écrit aussi, des ailes-antennes d’intuition qui servent à capter…

La photographie de couverture, portrait, est de Woytek Konarzewski.

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17/06/2022

Leo Zelada, Transpoétique. Anthologie poétique et inédits, éds Unicité

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esprit de la nuit

conduis-moi sur le chemin du feu

qui dévore et purifie tout

Machu Picchu, Transpoétique, p.20

Maître, comment atteindre la sagesse ?

Brûle le papier, la plume et le bâton

Koan de l’illumination, Transpoétique, p.34

Le monde regorge de signes pour qui veut voir. Mais c’est un brouillard si épais ce soir…

Dark Poetry, Transpoétique, p.59

Leo Zelada, Transpoétique. Anthologie poétique et inédits, éds. Unicité, 2022. Trad. Laura Magro Peralta et Maggy de Coster

 

Transpoétique, de Leo Zelada . Intéressant, ce titre de l’anthologie (qui reprend celui d’un des recueils de l’auteur), car suggérant étymologiquement une traversée de l’œuvre au-delà du poétique, et vers le poétique authentique, il dit aussi autre chose de la démarche du poète, dont l’écriture est une incessante traversée, en aller-retour intérieur, d’un continent à l’autre. Parcours intime de l’identité ancrée dans une mémoire et nostalgique d’une langue effacée, d’une culture trahie.

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31/05/2022

Mon AGENDA en poésie... Juin 2022, Marché de la Poésie, Place St-Sulpice, après Quartier du livre, Paris 5ème

Logo_VivreLIRE.jpgProgramme chargé. 

On commence le 31, Mairie du 5ème, pour fêter le soir le lancement du Quartier du livre (1er au 8 juin), avant l'ouverture du lendemain, pour cette "librairie éphémère" qui réunit plusieurs éditions...

1.OMBRES - copie.jpgDont Unicité... (Mes Ombres géométriques frôlées par le vent, ce livre créé à deux, avec Roland Chopard, et qui a l'importance, pour moi, d'une mise en mots de ce qu'est ma démarche photographique - donc une écriture sur le regard, surtout, posée en avant-propos (que je titrais La photographie, expérience initiatique...). Le livre suivant je le mentionne plus bas, car il devrait sortir de l'atelier de l'imprimeur pour le Marché de la poésie - j'ai le volume du bon à tirer et je pose ci-dessous copie de la couverture : il sera inscrit sur le site de l'édition avec un petit décalage...). Il y a donc Unicité (François Mocaër éditeur) et plusieurs éditions...  Dont L'Atelier de l'agneau de Françoise Favretto, avec ses livres et sa revue, L'Intranquille (trace ici, recensions, livres et revue, dont celle sur les animaux, avec mon poème Je me souviens du mystère. Tags). Livres Unicité, tags aussi, pour des recensions. 

Quartier du livre, Festival Vivre-Lire de Paris 5ème. Voir, haut de la marge droite du blog, liste Agenda, le lien, en 1. Informations précises...

Ombres géométriques frôlées par le vent, en marge gauche du blog, deux liens, tout en haut. Un lien vers l'édition Unicité (une vignette qui s'ouvre vers des informations en cliquant sur image ou légende-titre). Un lien vers une note de présentation que j'avais faite pour dire la genèse du livre...

Et, marge droite du blog, 3ème liste, Pages données au vent, lien 1, la superbe recension de Michel Diaz, qui a perçu totalement ce qui était en jeu. Bienfaitrice page de poète magicien, posée sur son site.

(D'autres lectures reçues ou publiées ne sont pas lisibles en ligne. Coup de cœur de Silvaine Arabo dans Saraswati, note de Jean-Claude Bourdet dans À L'Index, lettres en affinité de certains auteurs, dont la belle rencontre - par le hasard de lectures croisées, de Claire Légat, poète belge...). Les livres sont des lettres - bouteilles à la mer - et qu'elles soient reçues, c'est un cadeau pluriel.

Je serai présente au Quartier du livre, table Unicité le vendredi 3 juin (17h-18h). Et je passerai à divers autres moments... 

Ombres... Je vais me citer, pour un paragraphe de la quatrième de couverture, approche du regard. Une clé... "Ainsi est dit le mystère de l'ombre, ce tableau d'immédiateté, cette éphémère sculpture de surface. Traduction du fugace passage d'un sens capté dans l'instant, fugace et léger comme le vent. Mais aussi correspondance précise avec le geste mental de la création, où se forge dans la conscience un espace vide de concepts, une présence de regard intense qui voit mais ne pense pas. Seul le corps énergétique sait. Concentration extrême et retrait mental : la meilleure métaphore de cet état intérieur serait le vent qui frôle. La photographie est une métaphysique sans mots. Photographier ainsi est une expérience aporétique : totalement là, et pas du tout. Saisie ontologique du réel, du Tout, mais à travers le "presque rien"." (Le "presque rien" renvoyait à une citation de Gilbert Lascault, posée en exergue). En relisant ce passage je prends conscience, encore plus que je ne croyais, du lien entre ce premier livre et le suivant. Prolongement de la réflexion-méditation sur ce qu'est regarder, et créer. Questionnement du rapport au réel. Et je remarque que le mot "métaphysique", présent là, est revenu s'imposer dans le vers d'un poème que j'ai voulu pour titre... (Le réel est un poème métaphysique). Sur le site, ce livre est classé dans Actualité, juin 2022, et à mon nom, rubrique Auteurs. 

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12/11/2021

Bilan du Marché de la Poésie... Signature (Ombres géométriques frôlées par le vent) et quelques visites...

Marché Poésie.jpgLe Marché de la Poésie est passé. Fin octobre a remplacé juin dernier… La tempête nocturne a renversé certains stands, une averse a glacé les travées, ensuite ce fut le froid sans pluie. Dur pour qui revenait depuis peu du sud, soleil encore dans la peau et la tête.

Avant le Marché il y eut Le Salon de la revue où j’ai limité ma visite à peu de tables (budget oblige), récupéré une anthologie des Cahiers du Sens de 2013 et un ancien numéro sur le thème de l'initiation, et, bien sûr, choisi un volume de la collection de Vincent Rougier, en gardant un autre à voir pour le Marché. J’avais commencé par la rencontre autour de l’anniversaire de la revue L’Intranquille.

Marché, donc. Le vendredi 22 j’avais un moment de signature prévu chez Unicité, avec mes Ombres… (voir partie finale, Ombres, et liens…). Rencontre d’autres auteurs Unicité. Et achat d’un volume de poésie et photographie de Minh-Triet-Pham, Reflet aveugle

 

Mais le Marché est multiple... 

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08/06/2021

QUARTIER du LIVRE... Un Salon du livre Paris 5ème, encore un jour...

Quartier du livre.pngQuartier livre, Paris 5ème. Encore un jour, ce mercredi 9.
Et moi, avec les Ombres... frôlées par le vent.
Plusieurs éditions sont là. Unicité, donc, avec mes Ombres, et d'autres livres, d'autres titres, dont une collection qui ressuscite Les Cahiers bleus de Dominique Daguet. (Livres Unicité,  certains recensés sur ce blog Trames nomades, certains programmés pour plus tard).
Et je passerai faire un signe vers la table où est posée la revue amie L'Intranquille (éd. L'Atelier de l'agneau) dont le numéro sur les animaux, puis celui sur le monde végétal... Options pour créer et pour faire penser...
Ensuite il faudra attendre l'automne, pour le  Marché de la Poésie et le Salon de la revue. On retrouvera les mêmes éditions au Marché et bien d'autres, absentes là, comme Le Nouvel Athanor ou AEncrages. Au Salon, les revues, dont Les Cahiers du Sens, L'Intranquille, Ficelle, etc.
 
LIEN... Quartier du livre... https://quartierdulivre.fr

06/05/2021

Parcours de quelques livres... Éditions Unicité. Lire Éric Desordre, Pascal Hermouet, Pascal Mora, Mohsen Marashi Pour, Éric Dubois...

Unicité éd.jpgD’abord, l’édition, car ce sont des livres qui sont tous publiés par les éditions Unicité (picorés sur quatre années, 2018 à 2021). Cette édition, qui n’a plus à prouver sa qualité, a été créée en 2010 par François Mocaër, écrivain engagé dans un itinéraire personnel qui donne sens à ses choix d’éditeur et au nom de son édition (voir la note précédente). Cela paraît très proche, 2010, alors que les traces concrètes des productions commencent à être assez nombreuses, et que l’aura dépasse la région parisienne, notamment par les auteurs qui viennent de toutes régions et d’au-delà des frontières, pour certains, comme le jeune philosophe iranien, dont je présente ici un ouvrage. Il a su pouvoir être compris là. Puisqu’il cherche à dépasser la dualité, toute pensée de séparation, même dans un contexte difficile.

Unicité, l’exergue en accueil sur le site explique ce que cela veut signifier. Une citation d’Albert Einstein, ce chercheur maître en rationalité mais ouvert à une compréhension du réel qui lui fait ressentir émerveillement devant ce qui est, dans ces moments, écrit-il, "où l’on se sent libéré de ses propres limites et imperfections humaines". Et… "Il n’y a qu’être", ajoute Einstein. Être. Voilà un mot qui aidera à comprendre les démarches des auteurs recensés aujourd’hui. Aucun n’est dupe de ses limites ou fragilités (la sagesse commence par la connaissance de nos "imperfections humaines"…). Mais aucun ne s’arrête là. Chez tous ce désir d’échapper à ce qui sépare d’autrui et de la possibilité de l’émerveillement, si on arrive à produire en soi la capacité de vivre de tels moments d’ouverture de conscience. 

Autre chose est à noter. Certains sont photographes. Mais dans tous ces livres le regard est important. Savoir regarder le monde (le vivant, la nature, les choses), et les visages, les yeux, d’autrui. Les yeux, profondeur qui offre plus que la beauté. Le regard, comme celui d’Albert Einstein, "fixé en émerveillement sur la beauté froide et pourtant profonde et émouvante de ce qui est éternel, de ce qui est insaisissable". Lisez la citation complète en accueil sur le site.

Lien… http://www.editions-unicite.fr

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22/05/2020

Publication. Ombres géométriques frôlées par le vent (photographies et textes), éds. Unicité

 
1.OMBRES.jpgFaire signe non pas vers une image déjà visible, mais vers ce non-visible qui peu à peu se trame aux lisières du visible.
Jacques Ancet, Portrait d’une ombre
 
Du flou. Du vague. Du frissonnant. De l’indécis. As-tu besoin de clarté ? Que ferais-tu du clair, du distinct ? 
Gilbert Lascault, Sans s’abolir pourtant
 
Indatable regard.
Mémoire d'horizon.
Edmond Jabès, Désir d'un commencement, Angoisse d'une seule fin
 
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La genèse de ce livre est une longue histoire. 
Comme celle des textes que j’ai écrits précisément pour ce livre-là (et qui comptent autant pour moi que les photographies, sources de tout, elles, cependant).
 
Une série de hasards, de synchronicités, dans la succession de mes saisons mentales. 
Cela commence par la rencontre d’une artiste intéressée par mes photographies d’ombres, lors d’un salon d’automne, je crois. (Je vois encore le soleil doux sur des livres et des visages, et les feuilles rousses d’un jardin intérieur, au centre de Paris).

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17/07/2019

"L'homme qui entendait des voix", et qui est, lui, une voix qui compte...

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aux yeux gantés de soleil
comme des pierres
rêvant d’absolu
                      Éric Dubois  
Blocs, poème / L’homme qui entendait des voix, éds. Unicité, 2019 (Récit autobiographique, finement préfacé par Laurence Bouvet - poète et psychologue. Portrait de couverture par Jacques Cauda)
 
C’est avec l’oeil du dedans que je te regarde, ô Pape au sommet du dedans. C’est du dedans que je te ressemble, moi, poussée, idée, lèvre, lévitation, rêve, cri, renonciation à l’idée, suspendu entre toutes les formes, et n’espérant plus que le vent.
                            Antonin Artaud
Adresse au Dalaï-Lama (Textes de la période surréaliste)
 L’Ombilic des Limbes et autres textes, Poésie/Gallimard

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26/06/2019

"Égarer la lenteur".. Incipit, excipit, titres... Parcours de livres, éds. Unicité.

Voilà une autre manière de donner à lire… 
Beaucoup de livres en lecture programmée (Marché de la Poésie…), ou lus plus ou moins récemment. Envie de noter un parcours rapide. Cette fois, je fais un tour dans un catalogue (éds. Unicité)...
INCIPIT. Premières phrases, premiers vers… Les incipit (mot invariable, mais l’usage joue avec cela…) peuvent suffire à révéler un univers, donner envie de lire plus, ou pas. 
EXCIPIT, Les excipit disent comment l’auteur a voulu la fermeture de sa parole, et cela fait sens.
Pour chaque livre… deux citations. Incipit, d’abord, excipit ensuite, puis le titre, l’auteur. S’il y a une épigraphe, je passe (cette fois…). Et pour certains livres, je reviendrai citer les exergues… Entre parenthèses je note un commentaire...
 
AIR 5 DUC.jpg    veille du solstice
dans l’ajout du brouillard
     la clarté du seigle        
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     désordre du monde
 dans la boue une limace
     esquisse son épure    
Hélène Duc, « Égarer la lenteur », 2015
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28/05/2019

"Chaque pas est une séquence". Sur deux livres d'Éric Dubois.

DUBOIS 1 .jpg"Chaque pas est une séquence"
 
C’est important, un titre. Cela donne une clé, est déjà un poème minimal, la trace d’une langue. Celui-ci est un message, qui parle à la fois de vie et d’écriture.
Avancer, dans les difficultés des jours, les siennes et celles du monde auquel le poète est sensible, car pas enfermé dans la contemplation de soi, tout en étant attentif au devenir de soi.
Je crois ce recueil central, par rapport à ce que j’ai pu lire d’autre d'Éric Dubois. Il est paru en 2016. On y trouve un travail sur le langage, un questionnement sur ce qui se joue dans le langage, celui du poème mais pas seulement. 
"Arpenteur du silence" est le premier vers, comme un programme d’écriture et de démarche intérieure, dans cette recherche, apparemment paradoxale, de sens là où il n’y a pas de sens dit. Où il faut peut-être même se méfier de ce qui serait trop dit.
Ce sens il commence par le trouver dans la matérialité du réel, dans les éléments et paysages du monde : l’eau, la pluie, la pierre, le soleil, le sable, le vent, les arbres.

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