15/07/2022
Deux recueils de Bruno Thomas, et une sélection d’autres titres du Nouvel Athanor (anthologies collectives ou personnelles, et recueils)…
Entre l’ombre, et Pardon pour l’aurore
Les deux recueils de Bruno Thomas en suivent deux autres, plus anciens, publiés chez le même éditeur, Le Nouvel Athanor, en 1993 et 1999. Les deux derniers sont séparés par plusieurs années aussi, 2003 puis 2014. Lente maturation de la création, choisie. Mais dans un de ces deux livres il parle justement de l’écriture (temps volé à celui du travail professionnel) quand on n’écrit pas (et qu’en fait il y a autrement écriture).
Entre l’ombre, 2003, s’ouvre avec Paul Celan en exergue. Citation dont je reprends les deux derniers vers.
Il est temps qu’il soit temps.
Il est temps.
13/07/2022
Livres de Jean-Luc Maxence. Anthologies et recueils
Deux ouvrages pour découvrir, ou redécouvrir, le poète (qui est aussi essayiste et éditeur…).
Soleils au poing, Le Castor astral, 2011 (anthologie 1968-2010), et Tout est dit ?, Le Nouvel Athanor, 2020.
Soleils au poing… Titre qui ressemble bien à son auteur. Solaire en poésie, dont il est, pour lui et pour tant d’autres, une sorte de chaman passeur. Solaire dans le rapport avec ses interlocuteurs, cœur ouvert. Soleils… Ne se contentant pas d’un seul soleil, il lui faut le feu du pluriel.
Au poing, bien sûr, pour celui qui est un intégral rebelle, au point de vouloir combler le manque de parole critique (et complexe) en créant un magazine au titre manifeste, Rebelles.
Ce pourrait être un frère d’Erri De Luca, en parole contraire… et de Tristan Cabral, en poing dressé avec amour.
Savoir dire NON aux multiples douleurs dans la réalité sociale, autant qu’il dit OUI à la vie, à l’esprit, et à la poésie (celle qu’il écrit, celle qu’il publie – édition et revue).
Sa poésie se révèle comme univers d’une pensée libertaire, ancrée sur un savoir analytique et une conscience sociale. Conscience d’initié, aussi, capable de regarder avec un œil critique les codes des mondes qui l’enrichissent spirituellement, sans jamais l’aliéner ni le soumettre. Et la seule fidélité qu’il puisse leur concéder c’est celle à sa propre vérité.
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11/07/2022
Poésie. Un grand vent s’est levé, de Danny-Marc, éd. Pippa
C’est un livre troublant que celui de Danny-Marc. Je l’ai découvert plusieurs années après sa publication. Lu, relu, mais ne sachant pas comment y entrer pour en parler. Et c’est venu là, comme naturellement. Mais pénètre-t-on l’intime quand il dit à ce point l’intime ? On prend le temps, d’abord en retrait pudique.
La préface de Michel Cazenave montre aussi ce qui peut nous mettre en distance par respect, voyant dans cet ouvrage qui est tout entier, dit-il une déclaration sans retour, une parole que seule une femme (plus profonde…) porterait ainsi.
Car elle se met beaucoup plus « en jeu et en balance », elle s’enracine d’autant plus dans toutes les réalités de la terre.
Et il la remercie d’avoir osé s’avancer ainsi comme une « amazone libre », et de nous découvrir des territoires que nous suspections sans avoir toujours le courage d’y pénétrer et de les arpenter…
En postface, Gaétan de Courrèges insiste lui aussi sur le féminin de cette parole, alliant force et simplicité, dans ces poèmes qui sont des feuilles intimes.
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01/04/2021
École d’Alger littéraire : initiateurs, contexte, héritage...
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher
Être né quelque part
Être né quelque part, pour celui qui est né
C'est toujours un hasard Né quelque part, 1988, Maxime Le Forestier (né à Paris, lui)
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J’ai régulièrement besoin, comme homme et comme écrivain, de me retourner vers ce paysage. Par lui je me rapatrie. Jean Pélégri, Ma mère l’Algérie
Elle cherche partout une partie d’elle-même, un frère, une sœur, une herbe d’Algérie, un bleu (…), une odeur d’Afrique. Marie Cardinal, Écoutez la mer
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08/07/2019
Des recueils de poésie à lire en vacances... (et après aussi).
23:52 Publié dans LIVRES, bibliographes, anthologies, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, livres, anthologies, poésie française, poésie espagnole, poésie algérienne, poètes du monde, anthologie du vers unique, poèmes chan, haïkus, l’ardent pays, Éds mille-et-une-nuits, éd. librio, livre de poche, poésie-gallimard, françois cheng, antoine emaz, patrick laupin, michel baglin, texture, bibliographies
20/03/2019
CITATIONS sur le thème de la mort... (et ce n'est pas triste...).
Sur la mort (réponse à un appel à partages de références sur ce thème). Prétexte trouvé pour fouiner dans mes livres…
Relire des pages de livres où je sais retrouver des passages sur la mort, c’est faire un parcours qui traite, beaucoup, de sujets métaphysiques, mais aussi d’histoire (Shoah), d’éthique (la question de l’abolition de la peine de mort) et d’actualité (terrorisme, drames des migrants…). C’est infini, ce voyage dans sa bibliothèque… Et ce n’est absolument pas triste. Toute pensée profonde aborde la mort. On se sait d’autant plus vivant, même si c’est pour un passage éphémère.
TITRES et CITATIONS de…
… Des fragments dispersés dans l’oeuvre de la philosophe-poète espagnole María Zambrano, recueillis sous le titre Apophtegmes (Corti). Dont celui-ci : « L’horreur de la mort est le parallèle nécessaire à l’horreur de la naissance. » ou (même page, 73, « Si ‘la mort silencieuse’ a été l’idéal des stoïciens, la mort tranquille peut être celle des philosophes de la vie contemplative. »
… Plusieurs textes chez Albert Camus, et notamment dans Le Premier homme et dans ses Carnets. Dernières pages des Carnets je relève deux fragments : « Je souhaitais parfois la mort violente — comme une mort où l’on soit excusé de crier contre l’arrachement de l’âme… « (le fragment se prolonge, p. 344, éd. Gallimard). Pages 344-345, ceci « Si je devais mourir ignoré du monde,dans le fond d’une prison froide, la mer, au dernier moment, emplirait ma cellule, viendrait me soulever au-dessus de moi-même et m’aider à mourir sans haine. ». Et, évidemment, Camus abolitionniste… « Réflexions sur la guillotine ». Citation : « Ni dans le coeur des individus ni dans les moeurs des sociétés, il n’y aura de paix durable tant que la mort ne sera pas mise hors la loi. »
23:54 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mort, conscience, citations, littérature, poésie, spiritualité, bibliographies, anthologies, livres
29/11/2011
A poèmes ouverts. Parcours d’un livre. Choix de citations…
A poèmes ouverts. Anthologie. 50 poètes français présentés par Jean-Pierre Siméon pour Le Printemps des Poètes. Ed. Points, 2008 http://www.lecerclepoints.com/livre-poemes-ouverts-collec...
Ma lecture, pour un choix très subjectif : mes fragments préférés(mais, d’abord, les absences que je repère…).
Jean-Pierre Siméon dit proposer un « échantillon de voix ». Et, dit-il, de la poésie, «… C’est ça la poésie, d’abord et surtout, une questionneuse enragée. Moins il y a de réponses, plus elle interroge… ». Puis : « … Si vous vous dites : ‘C’est bien ma langue mais je n’ai jamais vu ma langue dans cet état’, probable que vous êtes en face d’un poème. »
(Mais… il y a de grands absents, cependant, dans cette intéressante anthologie. Ainsi, Bonnefoy, Clot, Xuereb… Je mets trois liens ci-dessous pour compenser ce manque.)
Yves BONNEFOY : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Bonnefoy
René-Jean CLOT : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9-Jean_Clot
Jean-Claude XUEREB : http://xuereb-p oesie.pagesperso-orange.fr/ ]
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Parcours. CITATIONS :
Dans cette ville où tout se vend je suis le vent / je suis la marge. / (…) / Comprenez-vous que dans mon chant ce qui chante / c’est le silence ? / Je n’existe pas à plein temps. Je suis avec ce qui commence. Marc ALYN, Avec ce qui commence
Celui qui marche d’un pas lent dans la rue de l’exil / C’est toi / C’est moi / Regarde-le bien, ce n’est qu’un homme / Qu’importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes l’étranger a toujours un ciel froissé au fond des yeux Tahar BEN JELLOUN, Eloge de l’autre
Lutteur il souffle sur des tisons / son visage mal géré par la nuit Aimé CESAIRE, Mort à l’aube
La gare pickpocket déleste de leur passé ceux qui la traversent / Sans savoir vers où le verrou du soleil va s’ouvrir / Et quelle liberté en secret peut cicatriser notre vie. Charles DOBZYNSKI, Gare de l’Est
on ne dort pas / on trie on écrit on pétrit on assemble (…) le poème aussi est / façon de voir venir / du fond du sombre / les mots comme un ciel d’aube Antoine EMAZ, Sous les étoiles exactement
peut-être que l’espoir / n’est qu’une entaille dans la chair / une étincelle sans futur / dans la mémoire Claude ESTEBAN
Marcheur à Paris tu te cognes aux blessures / ouvertes au trépan chaque jour pour travaux Ludovic JANVIER
et pourquoi naguère n’ai-je pas été là / pour empêcher que survienne / l’épreuve qui t’a laissé cette fêlure (…) et pourtant tu es ma blessure / c’est toi qui me fais grandir Charles JULIET, Ton regard ta voix
Tu descends le chemin de mon sang / comme un caravanier / la route de la soie / Lorsque tu tomberas de mes hanches / mille ans auront passé Anise KOLTZ
Cela dit / c’est de persister qu’il s’agit / Ne pas oublier (…)Protéger de ses poèmes nus / la flamme de la petite bougie Abdellatif LAABI, La flamme de la petite bougie
J’ai laissé sur le sol mes armes / de chasseur / et tout mon silence durci sur le feu / nu contre le sol / je cherche à être la terre / le support de l’étoile du matin Luis MIZON
Khayâm, je crois te lire en Bonnefoy / La poésie dure comme sortilège Azadée NICHAPOUR, Quatre quatrains pour Omar Khayâm
ce qui restera caché / cette chose est devant nous / qu’est-ce qu’un visage / le couvercle d’un secret Bernard NOEL, Lumière du noir
Ce qui existe, / c’est depuis hier. / Le reste c’est du blanc. Virgile NOVARINA, Ecrits de nuit pour noctiluque
Dans une valise idéale / on peut ranger tout l’univers / la troupe engloutie des étoiles / une seule fourmi / un seul amour Serge PEY
Il y a le bleu des brèches et des horizons pâles / Il y a que je pense à un figuier comme / A la perfection du sommeil Lionel RAY, L’icône espérance
Peut-on imaginer le visage d’un arbre, d’un nuage ou / d’une flaque ? / Oui, en fermant les yeux. / Pour connaître celui des hommes, c’est pareil, il faut fermer les yeux et écouter la voix de celui qui parle… Dominique SAMPIERO, Portrait sensible
Ces ombres qui rasent le mur / Et passent, sont-ce mes souvenirs… ? Léopold SEDAR SENGHOR, Brouillard
L’homme est fait de la matière de l’arc-en-ciel / Il est couleur (…)D’autres couleurs existent que je ne connais pas / Qui sont à l’intérieur dans les cœurs et les âmes (…)Et l’invisible aussi / Que l’homme voit si même il dit ne pas le voir / Cela qui fait de nous l’humanité / Tissage et métissage Salah STETIE, Le Bleu de la question
Ô cette rumeur de l’inconnu / au coin des rues de la terre André VELTER, Courir le monde
seul évolue l’esprit solitaire / dans les lieux déserts / aux heures vides / au fond de nuits méditatives / face à des aurores lumineuses Kenneth WHITE, Mont-Saint-Michel, XIè siècle
19:35 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, à poèmes ouverts, citations, jean-pierre siméon, livres, anthologies