21/06/2020
BEDOS, celui qui ne "désaime pas"...
Je repense à son livre "Je craque", et au passage où il disait "Arrêtez le monde, je veux descendre !"... Son humour était le langage de certaines colères et l'écume détournée des chagrins d'un écorché vif (il l'a dit, que l'humour était un langage du désespoir). Un natif d'Algérie engagé contre toutes les formes de racisme, fraternel profondément. J'espère qu'on pourra revoir les films où il joue, avec des acteurs amis complices. Et revoir le documentaire de son voyage en Algérie, dans l'Est, avec son fils Nicolas (doué autant que son père...). Les marches dans les rues, les rencontres, et ce moment où on évoque ses bulletins dans son ancien établissement... Dans la vidéo il évoque le pont de Constantine (dit des suicidés, d'ailleurs, car haut - et tentant pour les déprimés...), où parfois il fut tenté de (au moins) imaginer ce que ce serait de sauter. Il y a une phrase de lui (empruntée à Simone Signoret mais reprise à son compte) qu'il est bon de noter "Je ne désaime pas" (il le disait notamment à propos de ses liens maintenus avec son ex-femme Sophie Daumier).
Celui qui écrivit dans un livre (« Je craque »), « Arrêtez le monde, je veux descendre », est mort, à 85 ans, sans que le monde se soit arrêté… Monde qui gardera mémoire de ce qu’il fut, et trace de son art, notamment aussi dans ses films, dont des scènes sont des séquences qui marquent l’art des comédies. Comme celles des films où Marthe Villalonga (pourtant de la même génération, à deux ans près, vieillie pour cela) arrive à se mettre dans la peau de sa mère (envahissante comme il se doit pour une mère méditerranéenne, et utilisant l’accent pied-noir pour accentuer l’effet du rôle). Scènes qu’on dit « cultes » dans les deux films « Un éléphant ça trompe énormément » et la suite « Nous irons tous au paradis ». Films dont les acteurs masculins forment une équipe cinématographique et amicale. Guy Bedos avait commencé sa carrière d’acteur dans un petit rôle d’un film de Marc Allégret, et il a continué de jouer avec des cinéastes importants, cependant il préféra un cinéma populaire aux films de la Nouvelle vague. Acteur, mais aussi scénariste, comme pour « Draguées au poivre » de Jacques Baratier.
23:12 Publié dans PN.H.peuple.Camus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guy bedos, humour, mélancomique, journal mélancomique, algérie, nicolas bedos, fraternité, humanisme, cinéma, marthe villalonga
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