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REVUE de PRESSE... Planète et pays. Grands sujets d’actualité et faits à noter...

Le UN .pngBeaucoup de recensions (poésie) dans les notes qui précèdent, mais je suis aussi (très) lectrice de la presse (papier et en ligne). Avec des pauses (presse papier) car c’est chronophage et budgétivore…  
 
Comment présenter une revue de presse ?
J’ai fait un classement mixte.
 
Trois journaux, avec plusieurs articles commentés (Le Un, Slate, Courrier international), choix fait en fonction des thèmes à ces dates (liberté d’expression, antisémitisme, racisme et antiracisme).
Puis des articles sur des sujets d’actualité (coronavirus, crise socio-politique, questions écologiques, idéologie, etc.). Divers journaux regroupés par thèmes (planète, France, monde), textes présentés brièvement.
Ensuite des infos sur des pays.
Enfin des liens généralistes (18), dont plusieurs revues de presse, liens seuls.
La littérature n’est pas absente, car des écrivains interviennent, et des références de titres sont données. Mais l’axe est thématique : aborder les questions actuelles, s’informer, réfléchir.
 
Si les articles principaux sont récents, je fais des rapprochements et connexions  avec d'autres sources plus anciennes, pour une synthèse assez complète (faits, analyses, références et liens web, dont liste en fin de note). C'est un parcours ample.
 
Cette note se retrouvera facilement si on veut y rechercher tel ou tel lien ou info, en cliquant sur la catégorie 'Revues de presse’, où elle apparaîtra longtemps en premier, même quand plusieurs notes auront suivi, d’autres catégories.
le un,slate,courrier international,liberté,racisme,antiracisme,antisémitisme,joann star,planète,écologie,décroissance,nucléaire,climat,idéologie,laïcité,éric fottorino,fang fang,chine,hongkong,ouïghours,liberté d’expression,liberté de conscience,wuhan ville close... Les trois TITRES de PRESSE...
 
…… Le UN, N° 305, du 14-07-20.
 
En Une, la LIBERTÉ (premier terme de la devise républicaine, et premier numéro des trois programmés sur les mots "Liberté, égalité, fraternité". 
… Dans la grande page poster, en plus d’un entretien avec l’historienne Mona Ozouf, il y a, au centre, une création de Tiphaine Buhot-Launay. On peut y voir des pétales de fleurs roses, ou la représentation graphique d’étoiles de pensées en réseau. Autour, ces mots : "La liberté poussera toujours entre les interstices". Ou comment un dessin et une phrase peuvent être un message fort. La phrase reprend la pensée d’Albert Thibaudet (1874-1936), critique littéraire qui écrivit que "la liberté pousserait encore entre les interstices, comme la giroflée entre deux pierres" (c’est cité dans l’éditorial d’Éric Fottorino). J'y vois une pensée refusant le confort des affirmations partisanes, des certitudes idéologiques. Il n’y a pas de place pour l’idéologie fermée dans les interstices… Et l'espoir. Car même dans des espaces minuscules, des marges, la liberté peut... 
… Même page, une grande chronique de Fang Fang, "Je m’exprime de l’intérieur d’une cage". Chinoise sous le régime de contrôle des écrivains par l’État et par des militants extrémistes capables de harcèlement et d’attaques ciblées, elle dit sa souffrance à devoir surveiller elle-même son écriture pour éviter de prendre trop de risques en traitant de sujets interdits (historiques, mémoriels, surtout) ou en abordant des sujets tabous. Douleur à subir des attaques diffamantes, à être considérée comme suspecte. On apprend beaucoup de choses sur l’histoire chinoise et le rapport avec la liberté d’expression sur tel ou tel sujet (ou en tout cas on en découvre des aspects, notamment au sujet de la chronologie des variations des contraintes). Et on voit comment les réseaux sociaux sont utilisés, malgré le contrôle et la censure (certains de ses posts supprimés, ou son compte bloqué). 
Elle a écrit un journal de confinement (qui, au départ, n’était qu’une série de notes dans le but d’en faire ensuite un article). Il va être publié en France le 9 septembre chez Stock, sous le titre Wuhan, ville close (mais pas en Chine, où les éditeurs n’osent pas affronter pressions et tensions... ).
Son texte est traduit par Frédéric Dalléas.
ÉCHOS. D’abord, mémoire du poète Liu Xiaobo, Prix Nobel de la paix 2010, mort en prison en 2017, et pensée pour sa femme, Liu Xia, poète et photographe, exilée maintenant en Allemagne. Mais aussi évocation de la répression que subissent les auteurs turcs (articles dans la presse littéraire et autre, soutien d’ONG et du PEN Club, qui signale plusieurs autres écrivains prisonniers dans divers pays). Et enfin, écho, pensée pour le poète Ashraf Fayad, prisonnier en Arabie saoudite, ainsi que le blogueur Raif Badawi, et des jeunes (eux dans le couloir de la mort pour avoir participé à une manifestation demandant la démocratie).
… Cette page, encore… Un article éclairant de Julie Proust-Tanguy, essayiste, sur le Japon, où "on ne dit pas 'je' ". Pays où "cet effacement de l’individu au profit du groupe se ressent jusque dans la langue". Mais où il semble que l’épidémie et le confinement fassent changer des perceptions (chez les jeunes). Riche regard (très informé : elle a notamment publié un livre sur l’imaginaire japonais). La culture de ce pays fascinant nourrissant aussi notre imaginaire on ne peut que lire avec intérêt ce qu’elle en dit.
… De l’autre côté, donc, l’éditorial de présentation. Qu’Éric Fottorino commence par une citation de Victor Hugo, avec ce vers : "Et l’oiseau le plus libre a pour cage un climat". Comment ne pas y voir une parole pour nous et le sujet du réchauffement climatique… Éditorial de présentation des articles, et citations (dont Rousseau). 
… Même page, toujours la BD, pour les repères chronologiques (Jochen Gerner), un article du scientifique Étienne Klein sur la question de la vérité scientifique, entre nos systèmes de croyances et la vérité des sciences, qui elle aussi varie suivant les avancées des découvertes. "Bleu" est le mot de Robert Solé (dans sa rubrique régulière).
le un,slate,courrier international,liberté,racisme,antiracisme,antisémitisme,joann star,planète,écologie,décroissance,nucléaire,climat,idéologie,laïcité,éric fottorino,fang fang,chine,hongkong,ouïghours,liberté d’expression,liberté de conscience,wuhan ville close… Le POÈME (rubrique régulière de Louis Chevaillier), est, cette fois, un texte de Khalil Gibran, très paradoxal, car le prophète imaginaire qu’il fait parler, choisit, dans cette proposition de sagesse, de voir dans la liberté un possible "carcan". Si on en fait un désir qui fait d’elle un "but", et qu'elle devient notre "muselière". Au sens où ce désir nous prive de la capacité d’acceptation du présent et de la construction d’une réelle liberté intérieure. Cela comme précepte mettant en garde contre l’enfermement mental et la non-présence à soi. Ou comment un maître de sagesse prend à rebours les évidences pour casser les codes limitants.
Citation...
"Et un orateur dit : " Parle-nous de la Liberté ". 
Et il répondit : 
Aux portes de la cité comme devant votre feu de cheminée, je vous ai vus vous prosterner et vénérer votre propre liberté, 
Comme des esclaves se prosternant devant leur tyran et chantant ses louanges, alors même qu'il les broie."
 
ART. On a sous les yeux la reproduction du tableau de Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1817). Thomas Schlesser, historien de l’art, dans une ample chronique, fort intéressante, associe une analyse de l’esthétique du peintre (ses "grandes étendues vides", son désir d’être, par sa peinture, "le déclencheur de visions intérieures") et la réflexion historique sur le traitement de la notion de liberté en art. Ainsi avec Adolphe Thiers, qui parla de "liberté illimitée" de l’art, et censura les artistes, après avoir fait fusiller les communards… 
LIEN, Le Un N° 305… 
 
Ancien numéro sur la méditation, Le Un N° 248, avec un poème de Li Bai.
Note du 27-05-19 (en exergue, citation de Li Bai).   
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…… SLATE (lecture intégrale des articles en ligne). 
 
ANTISÉMITISME. Article du 22-07-20, sur un faux pas en avant, une stratégie du RN. Ou comment la stratégie de Marine Le Pen qui repeint son parti pour attirer des électeurs, est de condamner publiquement l’antisémitisme et sembler rejoindre la critique des pages sombres de Vichy (au sujet de la Rafle du Vel d’Hiv - des 16 et 17  juillet 42). Faux pas en avant. Car, rappelle Stéphanie Courouble Share "ne soyons pas dupes, tout ceci n’est que manœuvre politique". La chroniqueuse cite les déclarations de 2017 de M. Le Pen… refusant de reconnaître la responsabilité de Vichy, ainsi que les proximités que M. Le Pen entretient toujours avec des néo-nazis notoires, comme l’Estonien Ruuben Kaalep. Mise en garde nécessaire, car certains s’y laissent prendre (elle en donne des exemples…).
… L’article renvoie (avec les liens) à deux autres chroniques de Slate, de 2015. Qui complètent bien la réflexion nécessaire sur un tel sujet, et qui méritent donc lecture ou relecture...
… L’une de Jacques Benillouche, du 11-12-2015, titrée "Face aux électeurs juifs la dédiabolisation de façade du FN".  (D’ailleurs, en 2020 on sait que le changement de nom, RN, a un rôle identique : éloigner de l’image du FN du père…). Le chroniqueur mentionne le lien (plus que désolant) avec la Ligue de Défense juive, groupe de jeunes nationalistes juifs idéologiquement associés à ce parti (j’ajoute : violence des comportements comprise).
… L’autre, de Joachim Cohen, du 08-03-2015, "Pourquoi le vote FN ne doit jamais devenir casher". Où il fait aussi une critique de certains représentants de la communauté juive (et particulièrement d’une institution - pour certaines erreurs, tout en reconnaissant son utilité). 
LIEN, Slate,Tribune de Stéphanie Courouble Share... 
 
le un,slate,courrier international,liberté,racisme,antiracisme,antisémitisme,joann star,planète,écologie,décroissance,nucléaire,climat,idéologie,laïcité,éric fottorino,fang fang,chine,hongkong,ouïghours,liberté d’expression,liberté de conscience,wuhan ville closeÉCHO. Antisémitisme L’entretien du bédéiste Joann Sfar dans Le Monde des livres du 28-02-20, au sujet de son livre Le Dernier Juif d’Europe (Albin Michel). Titre papier : On est dans une sorte de magie haineuse. Titre web : L’antisémitisme est un vecteur de haine consensuel. Propos recueillis par Jean Birnbaum. Le Monde introduit l’entretien en disant que son roman est "un appel au secours" (les propos de Joann Sfar) qui mêle surnaturel et humour pour dire "la lucidité horrifiée qui l’habite" (Jean Birnbaum). En ligne on ne peut lire que le début (mais qui se termine sur une phrase importante définissant l’intérêt de ce livre, "puissante méditation sur la mémoire du mal, les lâchetés du moment, l’abjection qui vient". 
Ensuite (lecture papier) il répond à une question sur la colère, dont il dit qu’elle n’est pas nouvelle pour lui, ce qui l’est "c’est de la laisser sortir". Car "L’Europe se vautre à nouveau dans la haine antisémite et j’ai le sentiment qu’elle n’en a pas le droit". Joann Sfar dit qu’il voit "les digues sauter les unes après les autres", et tant de gens "abdiquer". 
Jean Birnbaum lui demande pourquoi il a choisi le roman pour cette expression, pas le dessin. Il dit que c’est parce que son "dessin est tout entier dans la tendresse, il enrobe le réel avec douceur". Or ce qu’il met en écriture là est violent (un "télescopage" dans le réel) et cela il ne "sait pas le dessiner" (par manque de méchanceté graphique).
Il considère qu’on est au-delà d’un antisémitisme de "tel ou tel secteur de la société", c’est plutôt "consensuel". Et parlant des réseaux sociaux il dit y voir un Moyen-Âge, avec "une sorte de magie haineuse". 
Non, il ne désire pas partir, ne voulant pas "être une personne qui met son identité juive avant son identité française".
Il faut lire ce livre… ! 
Mise à jour 30-07-20. La haine des juifs en ligne,l'autre pandémie. 
Le Point...
https://www.lepoint.fr/debats/la-haine-des-juifs-en-ligne...
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RACISME, ANTIRACISME, dossier en Une.
Le dossier répond à l’émotion internationale après la mort de George Floyd, victime de la violence d’un groupe de policiers à Minneapolis. L’éditorial se demande si on est arrivé à "un point de basculement sur la question du racisme", aux États-Unis comme dans le monde, et introduit l’idée d’une "révolution sémantique dans la définition même du mot racisme". Hypothèse. Un article de The Atlantic (Washington) précise dans quel sens ce serait redéfini, en mettant l’accent sur le fonctionnement institutionnel d’un système qui crée des inégalités fondées sur l’origine ethnique. (Mais il ne faudrait pas que cela évacue le racisme idéologique qui ne vient pas d'une création structurelle d’inégalité mais peut cibler des groupes autrement).
Un des apports les plus intéressants est l’entretien du Los Angeles Times avec l’essayiste Ibram X. Kendi, sur sa conception de l’antiracisme. Il oppose le fait d’être non raciste et celui d’être antiraciste. Non, c’est passif. Anti, on agit, on intervient, on refuse, y compris dans le langage, la conversation. Il dit que "s’affirmer antiraciste oblige à formuler une philosophie qui s’oppose frontalement à celle d’une personne raciste".
Un autre article, du Financial Times de Londres, analyse la résonance mondiale de la réaction au meurtre de George Floyd. Où cela déclenche des interrogations individuelles et collectives sur le "rapport aux préjugés raciaux", en soi, dans son pays. Mais dans le même article il y a aussi la mention de trois points de vue qui apportent une autre dimension à ces interrogations. 
. Le point de vue du journaliste nigérian Dele Olojede (qui vit entre Afrique du Sud  et États-Unis). Il fait remarquer que le choc devant les tragédies du racisme aux USA tient au fait que, malgré l’image de l’Amérique actuelle très dégradée, dans l’imaginaire international on attend des USA la déf

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24/07/2020 | Lien permanent

Le temps, la création. Créer longtemps, créer toujours… Soi et l’œuvre.

Regards sur le temps.jpgLe temps martèle les visages
    afin que sorte le regard.
(…)
    Si notre vie était le pont ?
Si en-dessous coulait le temps ? 
(…)
Quelques années, quelques heures, puis rien.
             Qu’est-ce qui s’est passé ? 
Jean Mambrino, Le mot de passe (recueil de distiques)
 
Laissez-moi seulement boire
À la source des étoiles
Ahmed Azeggah, À chacun son métier
 
Pour que tu dures : pour que tu dures et te perpétues (…) pour que les ruines des temps réunis soient l’éternité (…).
José Ángel Valente, Noun / Trois leçons de ténèbres
(trad. Jacques Ancet)
 
S’il y a une âme, c’est une erreur de croire qu’elle nous est donnée toute créée. Elle se crée ici, à longueur de vie. Et vivre n’est rien d’autre que ce long et torturant accouchement. Quand l’âme est prête, créée par nous et la douleur, voici la mort.
Albert Camus, Carnets (1942-1951)
 
Pour qu’une forêt soit superbe
Il lui faut l’âge et l’infini.
René Char, En trente-trois morceaux et autres poèmes
 
Je suis assis tout droit sur le bord du lit
et de mes mille et une personnalités
je fais obstacle à l’obscurité tombante
L’obscurité entre
(…)
J’ai copié le temps
je savais que j’étais une fiction
mais je ne pouvais me suspendre
I copied
Léonard Cohen, Le livre du désir/poèmes
 (trad. JD Brierre et J. Vassal)
 
Or qu’est-ce que la vie entière perdue dans l’océan de l’éternité, sinon ‘un grand instant’ ?
Vladimir Jankélévitch, La mort
 
Qu’est-ce que vivre, sinon s’approprier l’infini particulier d’une éclipse de la mort ? 
Pierre Perrin, La Porte
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Le temps, la création... Les EXERGUES ci-dessus en portent déjà tout le sens, avant ce parcours. Qui passe par des penseurs, des artistes, des écrivains (et des citations). Et encore des CITATIONS… Pour clore, des LIENS précieux (dossier, entretiens, articles, documents, vidéos troublantes - dont pianiste et danseuse de 107 ans et bergers érudits - notes de blogs, livres…) qui éclairent parfois des passages de la note, ou font écho, ou donnent à lire ce qui est évoqué. 
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Créer, penser, serait-ce… 
"Tenir l’infini dans la paume de la main
  Et l’éternité dans une heure" ?
L’auteur de ces vers d’Augures d’innocence, William Blake, en avait des intuitions. L’astrophysicien Trinh Xuan Thuan lui emprunta, sans doute pour cela, un fragment pour son livre avec Matthieu Ricard, L’infini dans la paume de la main….
 
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Heure.jpgLe temps, les âges… 

J’ai d’abord vu, par hasard, deux expressions de femmes artistes, qui, à 107 ans (ou presque) témoignaient de la , poursuite de leur art. L’une jouant du piano, l’autre dansant. Colette Maze, pianiste, s’étonnait d’avoir 107 ans, ajoutant avoir l’impression d’avoir le 0 en moins. Écho à une pensée d’Edgar Morin, qui, dans un entretien, pour ses 100 ans, rapprochait "rajeunissement" et "vieillissement" (PhiloMag, juillet-août 2021). Pensée qui n’est pas à écarter comme formule légère, fantaisiste, ou déni. C’est plutôt l’idée d’une métamorphose intérieure qui recrée alors que le corps vieillit et que les années s’ajoutent. 

La danseuse australienne, Eileen Kramer, à plus de 106 ans, continue à monter sur scène. Un spectacle état programmé pour fin juin à Sydney, créé par la chorégraphe Sue Healey. S’exprimant sur BBC News, la danseuse disait ne pas "se sentir vieille", mais "juste là depuis longtemps". Et elle précisait son ressenti dans la création. "Mon attitude par rapport à la création de choses est la même que quand j’étais enfant." Bien sûr le corps ressent les marques du temps, et il est dit qu’elle danse "surtout avec le haut de son corps", mais qu’elle crée aussi ses propres chorégraphies.

Temps... Dans un entretien de Duane Michals (L’Intranquille 20) je vois que, répondant au sujet de son travail, il rappelle son âge, 87 ans, et dit adorer la vieillesse, pour la liberté qu’elle lui donne de créer comme il veut. Il est tout à fait dans l’état d’esprit de ces deux artistes (plus âgées que lui...). 

Là je me souviens de Merce Cunningham, chorégraphe et danseur immense. Je l’ai vu danser, dans une dernière représentation d’adieu, alors qu’il avait du mal à se mouvoir sans difficulté. Et pourtant il dansait. Plus, il était la danse. Une présence intense dans le moindre geste esquissé, comme dans les pauses immobiles. Plus que de la beauté créée, quelque chose de magique, de l’ordre du silence médité. Le voir c’était ressentir de la joie, comme si du sens se déroulait devant soi, nous parlant d’une réalité de l’être transcendant la vieillesse. 

Force vitale qui fait danser. Répondant au "questionnaire de Socrate" de PhiloMag (juillet-août 2021) sur ce que serait la "belle mort", la chorégraphe Phia Ménard choisit un paradoxe. "Un oxymore : mourir vivante." Affirmer le désir d’une présence créative jusqu’à la fin. Ce que vécut Cunningham.

Des articles et vidéos sur des artistes plus que centenaires sont apparus alors qu’il y a avait eu des affiches électorales honteuses d’un parti écologiste ciblant les 'boomers' (la génération née après guerre), comme si leur vote était illégitime. Le slogan repoussait dans la mort les plus âgés (pourtant pas centenaires), pas concernés de leur point de vue par un futur qu’ils ne connaîtraient pas. Cela rejoignait quelques idées proches de l’eugénisme qui ont circulé au sujet de la pandémie.

En même temps j’apprenais la mort de très vieux poètes (et de moins vieux, d’ailleurs, aussi).  

J’ai repensé alors à des articles lus dans la presse littéraire sur des auteurs qui avaient publié leur premier livre très tard, ou republié un ouvrage après des décennies de silence. Soit que, écrivant depuis toujours ils étaient pris par d’autres responsabilités et attendaient d’en être libérés pour s’occuper de leur œuvre, soit parce que leur exigence était telle qu’ils ne voulaient transmettre que ce qui serait justifié par une compréhension de vivre et de mourir suffisamment haute, en adéquation avec une création enfin dépouillée des mirages de la jeunesse pressée d’être reconnue. J’ai aussi découvert récemment des œuvres à cette hauteur (France, Belgique), mais je vais citer ici ces noms et titres croisés en feuilletant des journaux, ou en fouillant dans des archives, en relisant textes ou livres. 

Ainsi, Mary Wesley a publié pour la première fois à 70 ans en Angleterre. Même s’il faut noter que son premier roman avait été refusé par plusieurs éditeurs mais qu’il eut, une fois publié, un grand succès, et les suivants aussi. Sexualité (même assez crue) et humour sont présents dans son univers, qui n’est pas celui d’une frustrée. Un article du Monde (12-06-1992 ) rendait compte de son itinéraire, à l’occasion de la publication en français chez Flammarion des Raisons du cœur. .

Autre cas, celui du traducteur américain Hillel Halkin, qui, après une carrière vouée à l’écriture des autres, avait publié son premier roman à 73 ans. Lui explique que par exigence il "procrastinait", repoussant le projet. Son livre est sorti en français en 2013, au Quai Voltaire, titré Mélisande ! Que sont les rêves ?... 

Et enfin voilà Harper Lee. Cette américaine avait été célèbre, avec la parution du roman Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, en 1960. Et ce n’est que 55 ans après qu’elle a sorti la suite, Va et poste une sentinelle (en français chez Grasset). Pourtant cette suite existait, oubliée dans ses papiers. Son succès l’avait paralysée, et elle ne voyait pas comment faire aussi bien. Si ce manuscrit n’avait pas été redécouvert et soutenu il n’y aurait eu qu’un livre. Ce deuxième est paru alors qu’elle avait 88 ans, et c’est peu après qu’elle est morte, à 89 ans. Ce cas est un exemple de ce que peuvent contenir les tiroirs de gens qui ont écrit ou écrivent et sont freinés pour une raison ou une autre… 

Mais que signifie l’âge dans la création (artistique ou conceptuelle) ? Les itinéraires sont si divers qu’on se rend compte que c’est une autre dimension de soi qui écrit. Ni l’adolescent (Arthur Rimbaud), ni le très vieil auteur (Henry Bauchau à 95 ans, ou Jim Harrison rédigeant ses mémoires testament). Une conscience hors âge, hors temps. Même si dans le détail des inscriptions la voix parle d’où elle est... En couverture d’Encres vives 492, numéro sur Claire Légat, sous son nom une mention, en majuscules mais peu encrée, une trace légère, essentielle. "POÈTE SANS ÂGE". Car la poète belge a su échapper aux injonctions de parutions obligées. Des décennies de silence enlèvent toute signification à l’âge. Ce qui advient est produit par toute la vie, mûri sur des années, poésie issue d’une conscience libre du temps. Car l’essence n’est pas assignable à un moment, l’œuvre d’une vie à un jour de naissance.  

Arthur Rimbaud a créé son œuvre, majeure, extrêmement jeune, mais ayant été au plus loin de l’écriture, il a cessé ensuite d’écrire. Et ce ne pouvait pas être autrement. Maurice Blanchot, dans L’Espace littéraire, a fait une brillante et profonde analyse sur ce qu’est écrire et jusqu’où il est possible d’aller, comment le silence s’impose après une bascule dans un absolu du sens et du langage. Si le petit 'je' de qui écrit vit un anéantissement de soi dans un plus que soi, un centre est atteint qui est su et non su. Alors est franchi un point indépassable. Et seul le silence peut suivre. 

Peu importe l’âge, 17 ans ou 100. Seul compte la démarche d’un itinéraire singulier. Le temps sort du temps. Ce qui compte c’est ce qui advient 'par' l’écriture, et demeure. Mais cela advient aussi 'à' l’écriture, par tous les gestes intérieurs de pensée et de non-pensée (de silence). 

"Écrire", dit Blanchot, dans L’Espace littéraire, "C’est se livrer au risque de l’absence de temps, où règne le recommencement éternel. C’est passer du Je au IL, de sorte que ce qui m’arrive n’arrive à personne, est anonyme, par le fait que cela me concerne, se répète dan un éparpillement éternel".

Attendre pour faire sortir ce qu’on crée ou se presser avant d’être passé "du Je au Il", ou semer des cailloux pour tracer petit à petit une sortie du temps, toutes les manières existent. Comme la quantité, ou la rareté (et la qualité, ou médiocrité autosatisfaite). Choix. Mais il n’y a pas de création valable qui ne soit cheminement de toute une vie, avec ou sans traces. 

"100 ans", dit Edgar Morin (entretien, PhiloMag, juillet-août 2021), "ce n’est pas un chiffre normal, c’est un chiffre fatal". Car évidemment la pensée de la mort s’impose encore plus. C’est peut-être pour cela qu’il lit (entretien du Un, 7 juillet 2021) les Stances de Racan (accompagné par la 9ème symphonie de Beethoven), tout en poursuivant la lecture d’un essai (sa curiosité pour le monde). Car Racan, dans ses Stances à Thirsis, écrit sur le retrait et la mort. "L’âge insensiblement nous conduit à la mort." Et (toujours dans le Un), répondant au "questionnaire de Proust", il cite, comme devise, Antonio Machado. "Caminante, no hay camino, se face camino al andar." (... le chemin se fait en marchant).

Cela restitue peut-être sa place au hasard, aux synchronicités. Est-ce le hasard qui modifie le rapport au temps de qui pense et crée ? Entre hasard et inconscient l’espace est infime. Est-ce de l’ordre de la maturité, ce qui amplifie la conscience créatrice ? Qu’est-ce qui donne à certains la force de continuer à créer, chercher, même quand le corps ne suit pas ? Ou celle de se taire, choisissant l’anonymat de la sagesse retirée ? Ou celle d'attendre, au risque de disparaître en silence, définitivement anonyme et silencieux ? 

Dans l’entretien donné au UN, Edgar Morin dit s’intéresser toujours beaucoup à "Tout ce qui concerne l’univers, la vie, l’humain". 

Michel Bouquet, lui, tout en exprimant, à 90 ans, dans Le Parisien, 20-12-2015, son émotion au sujet des attentats, disait qu’il n’avait plus l’âge "pour être inquiet de l’état du monde", ajoutant, "Ma seule religion est le théâtre" (il jouait alors le personnage de Furtwängler). L’art à vivre.

Créer de la pensée, de l’art, ou de la sagesse. Autre visage, Théodore Monod, arpenteur infatigable du désert, jusque dans les dernières années de sa vie. Lecteur du Nouveau Testament, de Shakespeare, Tierno Bokar et Teilhard de Chardin… Dans un entretien de Lire (été 1997) il disait le privilège de bien vieillir en ayant fait ce qu’il aimait. "Atteindre un très grand âge sans autre dégât que de perdre la vue, c’est formidable"…

On ne peut que penser aux derniers messages du généticien Axel Khan. Sérénité face à la mort, "non-phénomène" pour lui, qui ne veut parler que de vie. (Voir les trois liens). Son dernier texte sur son blog, sur la douleur (sa chronique de fin de vie apaisée), et son dernier entretien, avec François Busnel. L’écriture et la parole pour transmettre son expérience. Choisir son chemin de vie... Ce qu’avait fait l’homme âgé rencontré par Axel Kahn, rencontre qui a sans doute déclenché, longtemps après, certains de ses choix, comme cette longue marche à travers la France…

Anouk Aimée, née en 1932, a joué dans le troisième opus de la série d’Un homme et une femme de Claude Lelouchen 2019, à 87 ans, et c’est remarquable. Mais cela tient au regard de Lelouch sur les êtres et la vie. Rares sont les actrices qui poursuivent une carrière au-delà d’un certain âge, celui de la séduction de la jeunesse. 

Vieillesse qui épuise mais révèle. Ainsi Henry Bauchau disait, à la fin de sa vie (1913-2012) ne plus pouvoir écrire qu’une heure ou deux par jour, en faisant des pauses (Le Monde, 25-01-2008), mais savoir atteindre quelque chose de plus qu'avant. Et sur sa propre démarche d’écriture il faisait un constat d’une grande profondeur, à méditer… Magnifique pensée sur le mystère de ce qui se produit dans l’esprit (ou l’âme ou l'inconscient) qui veille ou qui rêve. "Je suis un écrivain de la maturité. Ma jeunesse s’est éparpillée dans des efforts qui ont tous abouti à l’échec. Je n’exprimais que des surfaces, je n’entendais ni l’espérance de mon passé ni, comme me l’a dit un jour un rêve, la mémoire de mon futur." L’auteur de la chronique, Robert Solé, titrait la page dans ce sens. "Un roman éblouissant au soir de la vie". Et il l’introduisait avec des mots forts. "L’écrivain belge, âgé de 95 ans, publie son livre le plus abouti." Page qui contenait un ample compte-rendu de son entretien avec l’auteur, et sa recension du roman, Le Boulevard périphérique. "…un roman magnifique, un livre éblouissant". Henry Bauchau fut psychothérapeute, et il pensait que l’analyse et l’écriture étaient tissées ensemble pour lui. Il était lecteur des taoïstes et des penseurs du zen. Il avait compris cette dimension spirituelle de la maturité, facteur de la force de création. Il savait ce que dit le psychiatre Olivier de Ladoucette. "La vieillesse est une réserve de vie spirituelle. Je parle moins de religion que d’apprentissage de la connaissance de soi." (entretien, Le Monde, 25-04-2012). 

Comme Henry Bauchau, Lawrence  Ferlinghetti (1919-2021), dernier de la Beat Generation, avait continué à écrire. Lui a eu des difficultés avec ses yeux. Mais pour ses 100 ans il a publié un nouveau livre, Little boy, aux USA. Une traduction est parue en France en 2019 aussi. La vie vagabonde. Carnets de route 1960-2010

Car, résume Roger-Pol Droit pour titrer sa chronique sur l’ouvrage de William Butler Yeats, Lettres sur la poésie (Le Monde, 22-06-2018), "Plus le poète est vieux, plus il est inventif". Car la correspondance que le poète échange avec Dorothy Wellesley

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27/07/2021 | Lien permanent

COVID, vaccination. Raison, irrationalité et idéologie. Infos… et même… philo.

PHILO COVID.jpgLa raison, c'est l'intelligence en exercice.                                     Victor Hugo, Tas de pierres 

Plus vous trouverez de raison dans un homme plus vous trouverez de probité.                                       Denis Diderot, Encyclopédie

Aimez donc la raison ; que toujours vos écrits                       Empruntent d’elle seule et leur lustre et leur prix.                         Nicolas Boileau, L’Art poétique

Apocalypse cognitive/La face obscure de notre cerveau.             Titre et sous-titre d’un livre de Gérald Bronner sur le développement de l’irrationalité (ou les "mille visages de la déraison" et une "menace civilisationnelle").

Si les théoriciens du complot peuvent revêtir l'apparat d'un contre-pouvoir citoyen face à l'autorité établie, ils n'en demeurent pas moins les promoteurs d'une diversion dangereuse en occultant par  une menace inventée, une menace bien réelle : la crise sanitaire.                                                                   Pauline Lannier, Tribune (Pourquoi tant de théories du complot ?) Les Échos, 23-04-20

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Apocap cognitiv.jpgOÙ EN EST-ON ? 

Il se passe beaucoup de choses dans le monde. Mais la pandémie reste une préoccupation majeure. Elle a déjà eu des effets, ceux d’une crise sanitaire générale mais aussi, par le fait des réponses qui s’imposaient (confinement, restrictions) crise sociale et effets psychologiques. Chacun réagit suivant sa propre force personnelle, s’adaptant, et pouvant même faire des difficultés une opportunité d’avancée intérieure et de réflexion. Mais des tendances irrationnelles et  les propagandes complotistes très actives (pour des raisons idéologiques et financières : il y a des sortes de mafias qui y trouvent leur compte) accentuent les fractures causées par des peurs et instrumentalisées par des courants extrémistes divers (extrême droite, ultragauche, antiscience). 

Que des gens se posent des questions c’est légitime, mais quand les réponses aux questions sont données, et que des choix (civiques, éthiques) s’imposent, l’entêtement devient problématique, et l’ignorance aura des effets criminels. Biais cognitifs trompeurs... 

Que l’on ait une préférence pour des médecines dites douces, la prévention, et les alternatives énergétiques… n’empêche pas de devoir constater que ce qui est complémentaire ne remplace pas tout. La recherche scientifique a créé la vaccination. Et rien ne peut jouer ce rôle à la place. Il faut prendre le temps de s’informer en écartant les sources fantaisistes… Mais la propagande irrationnelle des antivax est massive (et massivement relayée). Ceux qui diffusent des intox, des fakes, ont les moyens financiers de le faire (et… certains ont des enjeux financiers, comme les charlatans qui vendent leurs idées payées au clic, et plus que des idées). Tous les moyens sont bons, comme la création de faux sites. (J’en ai vu un qui voulait passer pour celui de la Cour européenne des droits de l’homme - ressemblant, habile, sauf que le discours était fort loin de ce qu’on peut attendre d’une telle Cour : annonçant, avec un langage copié-collé sur le vrai site, l’interdiction de… la vaccination !). Du travail pour Pharos…

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Couv vaccins.jpgD’abord, lire ceci, d’Hubert Reeves… 

"Ma position, qui n’engage bien sûr que moi, est la suivante:

Je suis pour la vaccination, je suis catégorique.

Je pense que le fait de ne pas se faire vacciner serait irresponsable. 

Bien sûr, chacun est libre de faire ce qu’il veut, mais, par exemplel’argument de dire : C’est mon corps et je ne veux pas qu’on y touche est valable dans le cas d’une personne isolée. C’est oublier que nous vivons en collectivité et que, en ne nous vaccinant pas, nous risquons de contaminer les autres. 

Nous fragilisons le système de défense face au virus, qui cherche à muter pour atteindre le plus de monde possible. 

Si nous le laissons faire, un jour il finira par atteindre nos plus jeunes enfants."

Hubert Reeves, texte publié par son fils Benoît (Facebook, post public)

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SOMMAIRE de la SUITE…

. Covid-19 ? Maladie, vaccination, efficacité démontrée…

. Deux interventions. Discours du dr Claude Malhuret au Sénat. Et lettre ouverte aux anti-vaccins-anti-covid-19. Réponse à ceux qui contestent vaccin et pass sanitaire (par Jean-Pierre Ryf. Contribution, sur le blog de Rachid Barnat, La troisième république tunisienne).

. Vaccin, et refus du vaccin

. Excès des antivax. Détour odieux de symboles, menaces et violence (incendie, agression...)

. Causes des défiances et des excès ? (l’inculture scientifique ? le manque de civisme ? les pertes de repères historiques ? les manipulations des extrémistes ?  l’occultation de la vraie menace derrière des menaces inventées par les complotistes ? le développement de l’irrationalité ?)

. Pass sanitaire… Et alors ? (Lui préférer épidémie et reconfinement ?). Et pourquoi pas simplement l’obligation vaccinale ? 

. La recherche française. Pas rien ! Mais… 

. PHILO (du côté de PhiloMag).

. Un conte. Sagesse… L’herbe est-elle verte ou bleue ? 

. MISE à JOUR, 06-08-21. Édito de Michel Taube (il faut vacciner). Appel de médecins (outremer). Chronique (analyse du mouvement antipass par le chercheur Pierre Statius). Livre de Francis Wolff (Plaidoyer pour l'universel)...

. Deux LIENS. Le livre de Gérald Bronner et la tribune de Pauline Lannier (pour leurs citations posées en exergues). 

. NOTE antérieure (27-01-21). Covid, complotisme, et démocratie en danger… Juste le LIEN.

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COVID-19 ?  La maladie, la VACCINATION, L’EFFICACITÉ DÉMONTRÉE… 

La maladie du Covid 19 n’est pas une grippette. D’après l’OMS le bilan des victimes est sous-estimé… Le Monde, 22-05-21 https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/22/le-covi...

Mais, chance, des vaccins ont été créés. Et notamment ceux à ARN messager. Voilà ce qu’en disait le généticien Axel Khan, enthousiasmé par cette avancée thérapeutique… 'Un prodige de la science moderne". LCI, 13-04-2021… https://www.lci.fr/sante/covid-19-interview-axel-kahn-ces...

Vaccination, les chiffres qui démontrent son efficacité. Marianne, 16-07-21… https://www.marianne.net/societe/sante/vaccination-les-ch...

Le danger perdure, tant que l’immunité collective n’est pas atteinte… La progression fulgurante du variant Delta provoque des reconfinements. Les Échos, 29-06-21...  https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/covid...

Et les freins pour cette vaccination contre le Covid-19 ont des conséquences pour d’autres vaccinations indispensables. Vaccination des enfants : l’ONU s’inquiète d’une "catastrophe absolue". CITATION. "La pandémie de Covid-19 a entraîné un retard massif dans les programmes de vaccination infantile, alerte ce jeudi l'ONU. Si ce retard n'est pas rattrapé, une levée trop rapide des restrictions sanitaires pourrait entraîner une « catastrophe absolue », estime l’organisation." Les Échos, 15-07-21… https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/vacci...

Témoignage, des faits. Non vaccinés hospitalisés. Vaccination rempart. BFMtv, 08-07-21... https://rmc.bfmtv.com/emission/covid-19-la-vaccination-rempart-a-l-hospitalisation-2045743.html

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DEUX INTERVENTIONS.  Discours de Claude Malhuret au Sénat, et lettre ouverte de Jean-Pierre Ryf posée sur un blog.

Discours de Claude Malhuret au Sénat...

Des rappels nécessaires. Discours au Sénat du dr Claude Malhuret  (très ironique d'abord, et rappelant aussi des faits précis, appelant sérieusement à la raison). CITATIONS (copie faite à partir de son partage). "Notre droit le plus sacré à choisir la maladie plutôt que l’immunité était bafoué depuis Pasteur." (...) "En définitive la meilleure preuve des progrès de l’humanité, c’est qu’en 2500 ans nous sommes passés de Socrate sur l’agora à Francis Lalanne sur Facebook." (...) "Je voudrais, très sérieusement cette fois, implorer qu’on veuille bien cesser cette mauvaise querelle sur les libertés. Ce n’est pas le gouvernement, le pouvoir médical ou les partisans de la vaccination obligatoire qui les restreignent, c’est la pandémie. Loin d’être un viol de notre liberté, les mesures annoncées sont les conditions de son rétablissement." (...) "Et d’abord fallait-il choisir la vaccination obligatoire pour tous ou le durcissement du passe sanitaire ? La première solution a l’avantage de nombreux précédents et de la simplicité du message. Son inconvénient est de ne pouvoir être achevée avant plusieurs mois alors que le temps presse. L’épidémie flambe de manière exponentielle. Les chinois viennent de découvrir que la charge virale du variant delta est mille fois supérieure à celle des variants précédents. Et nous serons dans quelques jours à 40 000 ou 50 000 cas quotidiens." (...) "La vaccination pour tous, c’est la liberté pour tous. Les droits de chacun doivent être respectés, les contraintes excessives évitées. Mais à condition de ne pas mettre en danger la santé d’autrui et de ne pas oublier que le corollaire de la liberté c’est la responsabilité." Article et vidéo, LCI...  https://www.lci.fr/politique/covid-19-coronavirus-pass-sanitaire-nous-sommes-passes-de-socrate-a-francis-lalanne-le-discours-cinglant-d-un-senateur-contre-les-anti-vaccins-2192259.html

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Lettre ouverte, 25-07-21... (mise à jour 27-07-21)

Lettre ouverte aux anti-vaccins-anti-covid-19. Réponse à ceux qui contestent vaccin et pass sanitaire. Par Jean-Pierre Ryf. En exergue, Victor Hugo ("Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité" – suite de la citation sur la page…).. Claire démonstration, et citation, aussi, d’un article de la Déclaration des droits de l’Homme (Déclaration qu’un lien permet de lire intégralement).

C’est une contribution, sur le BLOG de Rachid Barnat (qui l'introduit par deux lignes de synthèse claire sur les courants qui interviennent à ce sujet). La troisième république tunisienne… L’auteur de cette tribune est avocat de formation. Civisme, valeurs républicaines, et humanisme… https://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.com/2021...

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VACCIN, ET REFUS DU VACCIN… 

Rappel d’information, ceci, qui devrait faire réfléchir ceux qui considèrent que leur choix de se faire vacciner ou pas ne concerne qu’eux. Non. Qu’ils prennent le risque d’encombrer les hôpitaux, déjà, concerne plus qu’eux. Y compris n’importe quel citoyen dépendant de la Sécurité sociale, qui paye les soins. Question d’économie collective. 

Et créer, ou pas, l’immunité collective (il faut 70% de vaccinés) concerne tout citoyen, qui participe à ce pourcentage, ou le freine. (Refus derrière des arguments de liberté individuelle, qui ne sont pas légitimes, car en collectivité la liberté pour soi ne doit pas s’opposer à celle de la majorité).

Sans vaccin, on n’avait pas de solution. Avec vaccin, oui. Ensuite l’Institut Pasteur a fait une comparaison entre vaccinés et non vaccinés sur les risques de contamination. C’est clairement une indication. Car un non-vacciné n’a pas besoin d’être malade pour contaminer bien plus qu’un vacciné. Il peut être asymptomatique, porteur sain, et les tests répétés qui, eux aussi, coûtent cher à la collectivité, ne sont pas une garantie fiable de protection d’autrui. La question n’est donc pas individuelle mais de responsabilité. Question de civisme et d’éthique. 

Donc, rappel de cette info, article du Figaro, 30-06-2021… Une personne non vaccinée  a 12 fois plus de chances d’en contaminer d’autres… https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-une-personne-no...

Point de vue d’un philosophe allemand sur les refus du vaccin (remarques de bon sens…). "Mal informés ou de mauvaise foi", dit Markus Gabriel, qui regrette que (non-vaccinés) "leur comportement pourrait bien compromettre l’efficacité des campaghes de vaccination"… PhiloMag, 04-12-2020 (déjà alors ces débats sur des résistances qui risquent de faire échouer la liutte contre la pandémie)… https://www.philomag.com/articles/markus-gabriel-sil-ny-p...

"«  Obligation »  n’est pas un gros mot quand il s’agit de vacciner." Académie de médecine. Communiqué du 25 mai 2021.

EXTRAIT du communiqué (qui fait des rappels importants sur l’histoire des décisions en matière de vaccination). "Déjà évoquée à plusieurs reprises, mais rejetée sur l’argument réaliste du manque de vaccins, l’obligation vaccinale doit maintenant être envisagée. Cette mesure a été appliquée en France pour la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964), et étendue en 2017 pour 11 vaccins du nourrisson. Elle s’impose dans tous les cas où une vaccination efficace permet d’éliminer une maladie répandue, sévère et souvent mortelle. Avec un taux d’efficacité de 90 à 95% contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée."… 

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17/07/2021 | Lien permanent

(1) PRINTEMPS des POÈTES 2024. Poésie et... désolantes polémiques

Printemps.jpg

Ayant composé des vers (…) J’ai oublié de prendre part aux polémiques de doctrine.

Milarepa

Notre poésie vit et meurt de refus et de dédains : du goût, du style, du sujet, de la mémoire, du public, du cœur, de l’art, et même de la beauté, et même du poème. (…) Qui dit mots dit mode. / Qui dit mode dit mort.

Gabriel Audisio, Misères de notre poésie, Seghers, 1943.

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Édition 2024 (9 au 25 mars), la Grâce. Le texte-programme du Printemps des Poètes est de Sophie Nauleau (directrice du Printemps depuis quelques années, et démissionnaire suite à la polémique lancée le 18 janvier dans Libération, « aucune parole n’étant audible ») : voir le lien, en fin de note pour lire son texte sur le thème de la grâce.

S Nauleau.jpg

 

Je ne sais rien des éventuelles tensions autres, internes à l’institution, mais des reproches exprimés par des auteurs concernaient l’absence de recueils de poèmes dans sa bibliographie, en plus du choix du parrain refusé dans une tribune-pétition. Cependant elle a publié plusieurs études et anthologies, et j’ai lu d’elle un essai dont le titre dit comment la poésie est, selon elle, un univers pour un cheminement intérieur : La poésie à l’épreuve de soi.

 

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ST Rimbaud.jpgSylvain Tesson, lui, est déjà présent dans cet ouvrage de Sophie Nauleau, notamment pour ce qu’il écrit dans sa préface (Haute volée) au livre de Stéphanie Bodet, À la verticale de soi. Il dit qu’elle trouve dans l’ascension « une occasion de porter la vie à un haut degré d’accomplissement. » : l’acte poétique est donc là dans la manière de vivre l’escalade. Ce qui fait pour Sylvain Tesson certainement écho avec sa propre perception du rapport au corps et à la nature. Il déplace ainsi le cadre de pensée du poétique hors de la page, comme état vital, expérience. Les trois titres (essai de Sophie Nauleau, récit de l’alpiniste Stéphanie Bodet, préface de Sylvain Tesson) ont en commun le fait de relier la dimension du poétique à une exigence « d’accomplissement ». Ce qu’il écrit sur ce thème, on le retrouve dans ce qu’il explique de sa démarche dans des entretiens. (Il peut être passionnant de l’écouter développer la complexité de sa perception avec subtilité, en renvoyant aux univers des poètes qu’il aime et cite de mémoire, les ayant beaucoup relus.)

Alpinisme (Stéphanie Bodet préfacée), je retrouve là Erri de Luca, qui, lui aussi, a cherché une voie dans les sommets (voir les liens vers mes notes sur lui, tout en bas). Et quand on sait que l’affiche est cette année de Fabienne Verdier, il y a un univers qui se dessine. Est-ce Sylvain Tesson qui a dérangé cette année, ou l’altitude de ce qui est convoqué : « cet état de grâce de la parole et du corps tout entier, que connaissent les poètes autant que les athlètes et les aventuriers » ? Et, pire, ce qui est proposé : « d’affûter nos âmes pour que la créativité, l’allégresse et la splendeur (…) transcendent nos imaginaires et nos vies » ? J’ai l’impression que des espaces mentaux se sont heurtés, au-delà du nom du parrain, rejeté par une catégorie d’auteurs ou de supposés acteurs culturels, avec des arguments qui cachaient aussi un malaise plus profond qu’une histoire de couleur politique supposée (leur rejet critique faisant écran, empêchant de saisir le reste ou de l’accepter). Des frontières idéologiques peuvent correspondre aussi à des barrières mentales plus ou moins inconscientes, d’ordre métaphysique (à lire des commentaires qui se veulent ironiques au sujet du thème, la grâce, comme si le texte qui le présente n’avait pas été lu).

Verdier.jpegFabienne Verdier, justement (l’affiche est sur le site du Printemps des Poètes). D’elle j’aime la démarche et les œuvres. Son autobiographie d’apprentie calligraphe en Chine est passionnante (l’apprentie devient maître) : Passagère du silence. Dix ans d’initiation en Chine. Et j’apprécie particulièrement les ouvrages réalisés avec François Cheng, dont Poésie chinoise, pour Albin Michel. Les poèmes, traduits par lui, sont extraits de son ouvrage, Entre source et nuage. Les calligraphies restituent un monde.

Quand, en consultant les pages du site du Printemps des Poètes on voit dans le dossier de présentation les exergues et citations, il y a de quoi bousculer ceux qui ne voudraient pas adhérer à la conception de Jean Rouaud, qui, dans une émission de France culture (du 7 février 2024) dit vouloir « rappeler l’ambition mystique de la poésie ». C’est exactement ce qui est rappelé là, justement, cette ambition. Zéno Bianu parlant de « concevoir l’inconcevable » et évoquant un « retournement de l’esprit », ou le poète chinois du XIème siècle, Li Tche-Yi, cité pour introduire la page sur l’affiche, qui affirme  : « Entre éveil et poésie, nulle différence ». Puis ce qui est dit sur Fabienne Verdier, « elle qui sait peindre l’âme et le souffle ».

J’ai détesté la tribune contre Sylvain Tesson car je ne supporte pas les lynchages, et cette attaque, relayée ensuite sous diverses formes, relève de cela.  Aucun intérêt que ce procès idéologique complètement hors sujet, se trompant de cible, et évacuant la poésie. D’ailleurs dès le début leur texte est politique, mais loin de Sylvain Tesson. Ce pourrait être un éditorial de Plenel…   C’est comme si l’attaque contre Sylvain Tesson servait de prétexte. 

J’avais notamment relevé un mensonge qui, semble-t-il, aurait été corrigé ensuite, mais après signatures et  diffusion, ce qui n’est pas intellectuellement honnête (attribution erronée d’une préface à un livre censé montrer la déviance de pensée du préfacier, signe de méconnaissance). Je ne mettrai pas le lien vers cette tribune que tous peuvent retrouver, n’ayant aucun désir de cautionner ce qui relève du mauvais procès et fait penser aux tribunaux de certaines périodes historiques.

La conviction d’être dans une juste ligne idéologique est suspecte, les justes lignes de ceux qui croient savoir le bien pour tous ont créé des catastrophes dans l’Histoire et en préparent d’autres. Activation des radicalités réciproques. Parmi les signataires, quand on en croisait sur Facebook, et qu’on tentait d’exprimer des critiques nuancées, certains étaient aussi violents et vulgaires que l’extrême droite qu’ils disent vouloir combattre (et dont ils ne sont parfois pas si loin, finalement, les extrêmes se rejoignant). Et comme le dit Riss dans Charlie Hebdo, la suspicion était rapide : il y a des questions qu’il ne faut pas poser…

Reste la violence des rejets et l’hypocrisie des postures. Quand certains de ceux qui hurlent ici peuvent voir passer une lecture complaisante des pamphlets de Céline et jouer les aveugles pour ne pas heurter un vague éditeur de notes qui pourrait parler de leur livre (et ne le ferait pas s’ils dénoncent l’inqualifiable). Cela je l’ai vu (et je dis bien « pamphlets », pas grande littérature présumée). Rien n’a changé depuis que le grand Gabriel Audisio, poète et résistant, écrivait sa déception, sa colère, dans Misères de notre poésie (1943), livre dont j’ai fait une recension (lien en fin de note).

Sylvain Tesson serait-il réactionnaire ? Des éléments iraient dans ce sens, semble-t-il, d’après les détracteurs. Des fréquentations qui révèleraient un attrait pour des personnalités… réactionnaires, ou pire... Lui préfère accepter d’être considéré comme « rétrograde » (ainsi qu’il le dit dans un entretien sur France 2), opposant la capacité de contradiction et la liberté aux étiquettes fermées qui classent par « conformisme ».

Mais d’autres amitiés (comme celle de Jean-Christophe Rufin) montrent que l’être est plus complexe. Preuve, aussi, ses interventions renouvelées à France inter... (pour ceux qui veulent interpréter les fréquentations, procédé douteux de n’en choisir que dans un sens…). Militant ou activiste, apparemment pas. Quant à certains arguments cherchant au-delà de ses fréquentations des preuves d’une abjection idéologique, certains sont plus que faibles, au moins très discutables. Essentialise-t-il les Russes en parlant d’esprit slave, comme l’affirme Jean-Xavier Ridon dans une chronique mentionnée dans les critiques relevées sur la fiche Wikipédia ? Il y a bien des caractères de peuples, qui tiennent à la culture et à l’histoire, et de nombreux commentateurs utilisent cette qualification pour essayer de saisir une énigme (y compris des personnes appartenant à cet univers culturel, presque comme revendication d’une profondeur, d’une richesse). Et quand une chroniqueuse du Monde diplomatique voit dans sa fascination pour la montagne une signification politique (qu’elle sous-entend douteuse) c’est une projection illogique. (N’est-ce pas jeter un soupçon sur tous les alpinistes ou marcheurs en montagne ?). Erri de Luca, à l’opposé de toute pensée réactionnaire, a commenté sa passion similaire, dont le sens n’est en rien suspect.  Et c’est très proche de ce qu’en dit Sylvain Tesson analysant sa pratique (entretien sur France inter) : « La dimension sacrée, mystique, spirituelle, et intérieure de l'effort ne me déplaît pas. Ni celle de la correspondance entre ce qu'on peut appeler l'idée de Dieu, à définir, et la beauté des Alpes. »  (Mais il a dit souvent ne pas être croyant, c’est à distinguer).

printemps des poètes,poésie,sophie nauleau,sylvain tesson,fabienne verdier,françois cheng,zéno bianu,jean rouaud,valeursPatricia Martin (sur France Inter) dit, au contraire, au sujet d’un de ses ouvrages, Blanc, que   « l'alpinisme en tant que métaphore de la vie est bien campé ».  Émission (voir le lien, ci-dessous) où les intervenants font des lectures très diverses du même livre…

Certaines déclarations y sont un peu ridicules. L’expression « nous funambulions » est pour le journaliste (et psychanalyste…) Arnaud Viviant, un des « marqueurs stylistiques de droite » (c’est le même qui s’énerve pour une erreur concernant Lénine : ironie volontaire possible de Sylvain Tesson, plutôt, et peu importe, sachant la nature du personnage Lénine…). Il relève aussi une phrase sur l’islam au sujet des migrants fuyant « la guerre d’islam pour arriver aux rives chrétiennes ». C’est sans doute un raccourci réducteur, doublement, oui (les « rives chrétiennes »…). Mais des phrases d’auteurs de culture musulmane, croyants laïques ou agnostiques ou athées, sont parfois plus dures, quand ils veulent critiquer des pouvoirs théocratiques répressifs ou des dogmes qui les emprisonnent. (Pour situer cet intervenant si hostile à Sylvain Tesson, et si convaincu d’avoir raison : candidat malheureux – étiqueté extrême gauche - aux législatives de 2017, 0,54 % des voix à Paris...).

Une autre trouve qu’il y a « beaucoup de religiosité » parce qu’il voit des calvaires et des statues religieuses sur les chemins (où il y en a…). Et alors ? Et elle donne la référence d’un essai sur les couleurs dont l’auteur dit du blanc que « c’est la couleur du mensonge et du pouvoir ». Donc voir la neige en blanc ce serait réactionnaire ? Alors que, bien plus subtile, dans son livre Le Blanc de l’Algérie, Assia Djebar citait Kandinsky et André du Bouchet pour dire le lieu de l’écriture qui fait sourdre du sens à partir du silence, des marges, et de la mort même.

Blanc, émission sur ce livre. Des avis contradictoires. France inter, 12-12-2022… https://www.radiofrance.fr/franceinter/blanc-de-sylvain-tesson-livre-de-droite-ou-ouvrage-plein-de-charme-l-avis-du-masque-et-la-plume-1839417

Sylvain Tesson est-il réactionnaire dans son œuvre ? Ses livres ne sont pas des pamphlets polémiques ou politiques qu’on pourrait toujours critiquer, si c’était le cas. Les discussions autour de cet ouvrage, Blanc, ne permettraient pas de le situer ainsi, pas plus que ses lecteurs… Et c’est un exemple qui correspond à l’ensemble de son univers.

Avoir déplacé le sujet dans un domaine qui lui est étranger trahit ce que devrait être l’ambition poétique, celle d’être un art qui concerne la conscience quand elle est voisine des rêveurs de sagesse nomade, proximité que Sylvain Tesson propose pourtant.

MC San Juan

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LIENS

Printemps.jpgPrintemps des Poètes :

 

 

 

Édition 2024, La Grâce

https://www.printempsdespoetes.com/Edition2024

Portfolio 2024 (pdf) : Affiche, texte-programme de Sophie Nauleau, citations… https://www.printempsdespoetes.com/IMG/pdf/portfolio_la_gra_ce_au_15.02.24-1-96.pdf

Dossier de présentation, 2024 (pdf) : Affiche. Actions du Printemps des Poètes. Exergue (citation de Zéno Bianu : « Dire l’indicible, concevoir l’inconcevable, saisir l’insaisissable (…). La résolution poétique (…) surgit toujours comme un retournement de l’esprit »…). Texte de Sophie Nauleau. Présentation de l’affiche de Fabienne Verdier (« Il n’y avait qu’elle, qui sait peindre l’âme et le souffle, et ce rien qui est tout, que l’on nomme aussi poésie, pour être à la hauteur d’un tel intitulé. »). En exergue (pour l’affiche) une citation d’un poète chinois du XIème siècle, Li Tche-Yi : « Entre éveil et poésie, nulle différence. ». Point d’orgue, une citation d’un fragment de Passagère du silence, sur « l’extase », qui « se conquiert »… https://www.printempsdespoetes.com/IMG/pdf/dossier_de_presentation_-_un_certain_etat_de_grace.pdf

Bibliographie. Dont livres de Fabienne Verdier (avec François Cheng) et de Sylvain Tesson… 

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17/02/2024 | Lien permanent

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