14/05/2022
Poésie. Jeudi des mots. Retour sur le projet de livre solidaire...
Si j’étais libellule
je partirais
dans le bleu de mes longues ailes transparentes
glissant loin un souffle
sur le front des enfants d’Ukraine
en magicienne protectrice…
Un souffle
sur le front de tous.
Mais libellule je ne suis pas
ni même serpent bénéfique
pouvant, ailleurs,
piquer le crâne d’idéologues malfaisants,
insuffler alors un renversement de conscience.
Ni libellule ni serpent,
juste quelqu’un qui écrit.
Refusant les bulles d’enfermement
et souffrant des fêlures du réel
dont les ondes d’horreur
sont un noir océan de douleur.
(...)
Mais moi, ni libellule ni serpent ni médecin,
juste quelqu’un qui écrit,
je ne veux pas nourrir mon âme de cendres.
(...)Parole foule, autrement, les poèmes, fils tissant le monde.
Tissu de cris contre la mort.
(...)
Écriture, pour l’instant.
Peut-être un cri, dans le gouffre de toutes nos voix,
collectif pouvoir.
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La guerra, de Consuelo Jiménez (poème un peu plus court, je le mets donc en entier)
Un lienzo triste, acopio de nubes grises,
parece maldecir la vida.
Todos los pájaros se han volado,
huyen despavoridos de la guerra.
Ráfagas de metralla devastan un país.
Entre escombros yacen los cadáveres del vulgo.
Me avergüenzo del hombre y sus crímenes.
Existe un ruido atroz en el cielo,
que crucifica los corazones.
El amor, parece una burla de todos los dioses,
sumido en la garganta del odio,
hecho añicos, va quebrando sin remedio.
¿ A quién rezarle ?
¿ Dónde están los corros de gorriones que inspiraban las calles ?
¿ Dónde ha quedado aquel sigilo calmo de la paloma
que anidaba en la azotea de cualquier casa ?
Siempre me han dado miedo las gaviotas,
ahora, anhelo su regreso,
planeando sobre nuestras cabezas.
Entre la herrumbre, se escucha el llanto de una madre,
los buitres siguen sin tener piedad.
En la alcantarilla, asoma otro muerto más.
La que escribe, tiene entre ceja y ceja, al universo.
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La guerre, de Consuelo Jiménez, trad MC San Juan
Une toile triste, amas de nuages gris,
semble maudire la vie.
Les oiseaux, tous envolés,
fuient dans la frayeur de la guerre.
Des rafales d’obus dévastent un pays.
Les cadavres gisent entre les décombres, un peuple.
L’humain et ses crimes, de cela j’ai honte.
Atroce ce bruit dans le ciel,
qui crucifie les cœurs.
L’amour, broyé au fond de la gorge de la haine,
brisé sans espoir de salut,
comme une farce de tous les dieux.
Qui prier ?
Où sont les vols circulaires des moineaux, inspirateurs des rues ?
Où est passé ce discret calme de la colombe
nichant sur n’importe quelle maison ?
Toujours m’ont effrayée les mouettes,
maintenant j’aspire à leur retour,
planant au-dessus de nos têtes.
Dans l’altération des lieux on entend les pleurs d’une mère,
les vautours demeurent sans pitié.
Des égouts surgit la vision d’un autre mort de plus.
Celle qui écrit porte l’univers, entre ses yeux.
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19:33 Publié dans Poèmes © MC SanJuan, POÉSIE, Ukraine, actualité et culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeudi des mots, recours au poème, marilyne bertoncini, carole mesrobian, oxybia éditions, mots de paix et d'espérance, poésie, solidarité, consuelo jiménez, marie-claude san juan, citations
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