18/07/2019
"Énigmes du seuil". Ou "prendre place dans une part d'infini"...
je dessine mon ombre
à l’encre de mon corps
chargé de pages d’incertitudes
à incendier le futur
Rio Di Maria
Énigmes du seuil, L’Arbre à paroles, 2018
(Dans ses dessins, nombreux, un théâtre magique, quelque chose qui fait penser au métissage culturel du continent sud-américain, une hispanité indienne. Mais il vit depuis presque toujours en Belgique, et ses origines sont italiennes, de Sicile. J’ai trouvé, pourtant, une parenté, dans ces dessins, avec la psychomagie d’Alejandro Jodorowsky, éblouissant artiste franco-chilien).
L’épitaphe est une dédicace offerte à ses proches, en forme de message sur la conscience d’être. « Nous ne serons jamais que poèmes inachevés ». C’est très beau. Poèmes inachevés, au pluriel, mais aussi au singulier, donc lui. Éthique de vie. Se construire comme une œuvre d’art en inachèvement perpétuel, comme un corps-conscience imprégné de mots en gestation. « Que » poèmes… Mais écrire cela n’est pas réducteur, c’est mettre l’accent sur la nécessité de savoir ce qui en nous doit se vivre comme présence en devenir. Mise en garde. Ne pas se laisser perdre au mirage, social ou autre, d’une réalisation dont il faudrait se contenter. Et plus loin dans le recueil il écrit que « La vie s’accomplit en multiples métamorphoses. »
23:47 Publié dans POÉSIE, Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rio di maria, l’arbre à paroles, poésie, citations, infini, métaphysique, le capital des mots, patrick lowie, portrait onirique, énigmes du seuil