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30/11/2020

Islamisme et idéologie...

1 Courrier intcouv-ok_1.jpgSi l’homme veut se faire Dieu, il s’arroge le droit de vie ou de mort sur les autres. Fabricant de cadavres, et de sous-hommes, il est sous-homme lui-même et non pas Dieu, mais serviteur ignoble de la mort.
                                                                  Albert Camus, L'Homme révolté
 
 
Alors justement il faut vivre.
Patrick Pelloux, Urgences de vivre
 
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Notre horizon est fait aussi de débats sur les pressions idéologiques de courants identitaires islamistes, qui nourrissent le terrorisme. Sur ce dernier sujet ce sont souvent des intellectuels de culture musulmane (croyants ou agnostiques ou athées) qui savent le mieux en parler, ne tombant pas dans le piège de la crainte d’être taxés d’islamophobie. Et connaissant de l’intérieur la culture (dont la pensée des gens simples) ils évitent aussi les projections et rejets. Ils refusent l’amalgame que font les islamistes entre musulmans et islamistes (pour reporter sur toute une communauté le fantasme de stigmatisation quand seuls eux sont dénoncés). Mais hélas la porosité est aussi un fait entre une population attachée à sa croyance et des idéologues qui veulent la capturer. 


Un texte d’Abdennour Bidar. Percutant, nécessaire. Qui exprime sa rage de penser que les auteurs majeurs parlant de l’islam et combattant l’islamisme prêchent dans le désert. Colère contre les aveuglements complices et les confusions haineuses…

Citations : « En collectionnant les figures d’« imams progressistes » chez lesquels il n’y a le plus souvent qu’un effort parfois sincère mais toujours insuffisant d’adaptation de l’islam, nous avons franchi le pas scélérat de la complicité objective avec tout ce qui contredit les valeurs de la République et des droits de l’Homme. En ayant fait de Ramadan un phénomène médiatique (…) c’est en réalité sa starisation qu’on a organisée. » (…)

« Encourager une philosophie critique de l’islam. 

A l’arrivée, c’est le positionnement d’une trop grande partie de nos élites vis-à-vis de l’islamisme qui n’est ni lucide ni clair.» (…)

  « Meddeb est mort, Arkoun est mort, Chebel est mort, après avoir tous crié dans le même désert. C’est indigne de la France. Combien restons-nous désormais à produire une philosophie critique de l’islam ? Une pensée qui nourrisse en chacun les questions spirituelles aussi bien que l’appartenance citoyenne ? Une pensée qui réconcilie les identités, les appartenances, et qui œuvre pour une fraternité qui ne soit pas que de façade ou de fronton ? On pourrait nous compter sur les doigts d’une main » (…)

« Il est grand temps d’arrêter d’être aussi aveugles, complaisants ou lâches face à tout ce qui produit de la radicalité aujourd’hui au quotidien dans notre société. Il faut arrêter aussi, à toutes les échelles, les politiques de complicité avec l’islam politique « http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/14/tirons-les-lecons-de-l-affaire-ramadan_5214532_3232.html#1LGXIfxgV5HGqKbv.99

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Autre chronique, cette fois pour questionner le « lieu » idéologique de la parole de Plenel. Analyse excellente qui mérite une lecture intégrale attentive. Décryptage d’un positionnement complaisant qui a des racines politiques précises, des failles de pensée anciennes, des objectifs non dits. Réflexion d’Alain-Jacques Jacot sur son blog…

« Islamo-gauchisme, trotskisme et taqiya. D’où parles-tu, camarade Joseph Krasny? »

Citations (et lien) :

« Il était d’usage en 1968, lorsqu’un intervenant demandait la parole dans une AG, de lui demander « D’où parles-tu camarade? », histoire de savoir quel courant idéologique il réprésentait. Voilà longtemps que des journalistes paresseux ou ignares, représentant de médias complaisants, ne posent plus cette question au camarade Joseph Krasny (son pseudo de journaliste de « Rouge », l’organe de l’ex-Ligue Communiste Révolutionnaire, un certain Edwy Plenel qui depuis 20 ans, agit sous couvert de « recherche de vérité journalistique »! » (…)

« Voilà d’où parle le « camarade » Joseph Krasny-Edwy Plenel . Voilà ses buts, voilà ses méthodes! Il poursuit le même but avec les mêmes méthodes que tout militant trotskiste  » infiltré » dans un milieu ennemi. » (voir, sur la note du blog, la liste, qui précède cette phrase, des « méthodes » trotskistes). (…)

« Il se trouve que cet objectif est exactement le même que celui du prédicateur « frère musulman » Tariq Ramadan. Leurs méthodes également. Dans une répartition de rôles, l’un vise la gauche, l’autre les musulmans; l’un les médias, l’autre l’Université. 

Cette alliance objective, illustrée par la complicité entre Ramadan et Plenel, a été théorisée en 2004… » (…)

 « D’où parles-tu, camarade? .

Je demande aussi aux mêmes journalistes de poser à Tariq Ramadan, prédicateur des Frères Musulmans sous couvert d’islamologie, Islamiste qui veut prendre en otage nos concitoyens musulmans, cette même question. (…)

C’est donc maintenant aux républicains, de droite comme de gauche, à se mobiliser pour sauver l’essentiel : LA REPUBLIQUE FRANCAISE, Universaliste, une et indivisible, sociale et laïque. » https://leblogalupus.com/2017/11/13/islamo-gauchisme-trot... 

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A partir de ces questionnements toute intervention peut être située. 

Poser la question du lieu social, idéologique, et politique, d’où quelqu’un s’exprime, peut se faire directement (journalistes… à condition qu’ils aient fait le travail d’information indispensable). Mais il peut se faire (lecteurs, public qui s’informe) indirectement, en cherchant les traces, les sources, les modalités du « dire ». C’est appliquer simplement la règle de lecture qui est enseignée quand on explique ce qu’est l’énonciation, quand s'exprime un locuteur qui est quelque part, ceci ne signifiant évidemment pas seulement un lieu géographique, mais tout ce qui situe l'espace idéologique et intellectuel à partir duquel quelqu'un élabore son discours. « Qui parle? A qui? D’où? » Ce b.a. ba enseigné au collège est souvent oublié par des « intellectuels » négligeant la rigueur…  De plus, à cette triple question il faut ajouter « Comment? ». Les mots choisis, la structure des textes et des phrases, les références et les silences, voilà qui donne des clés. En plus des faits trop souvent occultés (comme ce livre de Plenel, soi-disant en soutien des musulmans, diffusé abondamment par le Qatar, pays auquel Ramadan est lié par des soutiens et engagements, etc.).

Dans un article Médiapart (Plenel) considérait qu’il existe « un islamisme démocrate que représentait Ramadan » (!!!). Et une responsable de Médiapart a déclaré que l’islamisme n’était « pas une chose grave »… La logique complaisante poussée à bout.

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Documents.
Un communiqué du Comité Laïcité République, qui pose les questions adéquates. "Plus de place, dit-il, pour les idiots utiles et les accusations d’islamophobie"…  https://www.laicite-republique.org/face-a-la-barbarie-plu...
 
"Les mots laïques de l'écrivain", de Kamel Bencheikh.  Voir notamment ce qu'il dit de l'islamogauchisme...
Il écrit ceci dans une note introductive : "Tout dire, et le dire à ma façon, voilà ma spécialité. Cette certitude absolue. Difficile d’en démordre quand on a soif de vérité et de liberté."
Voici une parole d'écrivain qui sait que parfois on doit poser d'un côté ses textes littéraires et prendre le temps d'inscrire ce que l'éthique et la raison exigent de soi sur l'autre part du réel, celle qui met en danger justement toute poésie et toute beauté. 
https://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-mots...
De lui aussi, cette chronique sur les pressions antilaïques…
Et "La critique sauve les religions de ce qui les menace", voici ce que dit Rachid Benzine, islamologue… Page FranceInfo… 
Aussi…
Une chronique d’Amin Zaoui, sur Liberté-Algérie (où il publie régulièrement) qui évoque la rupture entre, d'un côté, les fanatiques religieux, et, de l'autre, les trois espaces pour une pensée libre : philosophie, poésie, laïcité.
Éditorial, Liberté-Algérie, par Hassane Ouali, "Gagner la bataille idéologique" (texte écrit après l’attentat de Nice). Ne pas faire l’erreur de cibler les musulmans en tant que tels, dit-il, mais mener la lutte "en amont", "sur le front idéologique".
De Kamel Daoud, "Il faut démanteler l’islamisme". Document audio, et page avec citations…  
Mohamed Adel Mtimet, chercheur, ne considère pas qu'il ne faut pas parler d'islamisme...
"Islam et dissonance cognitive"... Tribune de Maya Ksouri...
Cela date de 2015, et de 2016, mais c'est un témoignage important. D'Ahmed Meguini... 
et sur Huffingtonpost...
 
Entretien avec le préfet Michel Delpuech qui met en garde contre les remplis identitaires et l’islam radical… 
Didier Daeninckx, écrivain :
"Qui aurait pu imaginer que la gauche se déchirerait
à propos d’un délit imaginaire forgé par
des assassins ?"(Et liens vers d’autres articles)…
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/28/didier-da...
Et enfin, un dossier du Courrier international… Texte introductif, et des liens...
Mais, hélas, un entretien qui est un des textes qu’on peut lire dans la presse pour mettre en question les refus exposés par les laïques… 
Très discutable développement d'Edgar Morin, penseur dont l'apport est pourtant indéniable, mais qui, dans cet entretien du Monde reprend, au nom de la pensée complexe, les clichés de bien des aveuglements. Alors qu'on pourrait co-signer plusieurs passages, pour l'ouverture qu'il veut affirmer et le respect d'autrui, et adhérer à l'intention générale, la volonté éthique, la référence à Montaigne et Spinoza, le refus d'une hystérie collective née de l'émotion (assassinat et caricatures). 
Dans la masse du propos il glisse cependant des éléments très problématiques. Et ce texte résume les enjeux du débat sur ces questions. Non, le terme "islamisme" n'occulte pas la "diversité" musulmane (ce mot nomme l'idéologie mortifère qui nourrit le terrorisme, c'est factuel). Non le terme islamo-gauchisme ne correspond pas à une réalité imaginaire. (Il n'y a qu'à voir les récentes déclarations d'un Aurélien Taché,  qui voit jusqu'à la polygamie comme une pratique culturelle qu'il faudrait tolérer...! Et le reste est du même ordre). Par islamogauchisme (qu'Edgar Morin repousse comme faux constat : "notion imaginaire", voir citations plus bas) on désigne l'idéologie de ceux qui, sous prétexte de respecter les musulmans et l'islam (et pour plaire à une clientèle électorale aussi) font plus que flirter avec le fondamentalisme le plus réactionnaire et les thèses islamistes les plus indéfendables. On peut dire islamisto-gauchisme, si on préfère, mais le sens est le même. Autre exemple d'islamo-gauchisme : les Verts et leurs positions diverses dans les municipalités...
Dire qu'il y a une "islamophobie" grandissante est une erreur de vocabulaire et d'analyse. L'islamophobie est un terme qui est utilisé pour refuser toute critique de l'islam. Or la critique des religions, et des idéologies associées, est un droit. Ce qui grandit c'est la colère contre les idées qui nourrissent le terrorisme. Et contre les pressions des fondamentalistes musulmans pour imposer leurs codes. Comme le voilement des femmes, qui est un marqueur d'oppression, en France comme en Iran ou ailleurs (pas une "liberté" à conquérir ou imposer en France). Si les femmes iraniennes se révoltent contre ça, courageusement, c'est pour le dire.
La pensée complexe trouve ses limites (hélas) dans l’idéologie. Car le problème n’est pas que "le fanatisme meurtrier", il est ce qui le fonde, et l’emprise contagieuse sur les êtres. 
Article du Monde, donc... Entretien, par Nicolas Truong.
Citations (Edgar Morin) : 
"Le mot 'islamisme' occulte cette diversité pour n’y voir que prosélytisme et refus de démocratie et de laïcité." (...). "Je suis pour la liberté des femmes qui se dévoilent en Iran et pour la liberté des femmes qui se voilent en France. Voilà 'd’où je parle' : ni islamiste ni gauchiste, mais montaigniste et spinoziste. Aussi je souhaite que nous regardions la situation dans toute sa complexité. Ce qui n’atténue en rien la condamnation du fanatisme meurtrier des djihadistes islamistes." (...) "Cet assassinat suscite une immense émotion chez les enseignants et dans toute la société. Elle déchaîne les dénonciateurs du  'laxisme officiel' et de la complaisance islamo-gauchiste (notion imaginaire qui unit en elle deux termes considérés comme horrifiques)." (Lecture critique confirmée par ces citations, hélas)...
Lien… 
D’autres faits sont intervenus. Une atroce pétition contre Hassen Chalghoumi, motivée souterrainement par ses positions de paix, son engagement contre l’islamisme et son refus de l’antisémitisme. Il s’exprime simplement, comme il l’a fait pour dire sa compassion et colère au moment de l’assassinat de Samuel Paty. Ce n’est pas un intellectuel, certes. Et alors ? On peut ne pas être d’accord avec certaines de ses positions, oui, mais ce n’est pas le sujet.
Désolante pétition qui cible quelqu'un de menacé de mort, déjà, par les islamistes. B. Khiari donne des réponses erronées à  Marianne. Hassen Chalghoumi est bien moins présent que d'autres dans les médias (on lui reproche de l'être trop). Ce qui dérange c'est son message de fraternité et l'estime que lui portent ceux qui combattent l'islamisme. Il n'est peut-être pas un théologien érudit (et peu importe) mais il a su  trouver les mots qu'il fallait pour réagir à l'assassinat immonde de Samuel Paty (et aux autres attentats) avec le cœur et l'idée qu'il se fait de sa religion. Ce n'est pas par hasard que les islamistes le détestent. Ce n'est pas un islam spirituel et fraternel qu'ils veulent promouvoir, comme lui le désire, mais une force politique totalitaire. 
On lui reproche parfois de ne pas être un "vrai" imam. Sauf que nombre d'imams sont autoproclamés, et que le titre est relatif. Il s'est pourtant formé. Et on peut le préférer de loin aux nombreux imams fonctionnaires turcs, payés par le pouvoir d'Erdogan et faisant sa propagande. 
Ce qui est très problématique c'est ce que révèle le nombre de signataires : la porosité entre ces courants haineux et des croyants qui ont pourtant parfois d'autres discours mais qui se laissent entraîner dans un soutien objectif du pire. Ce qui apparaît aussi c'est le rôle toxique de personnalités qui naviguent entre religion et politique (du Sénat à  l'ICI, par exemple, ou inversement). Et enfin on a là l'image de réflexes communautaires qui font perdre toute rationalité et toute éthique.
Pas de pétition quand Ramadan paradait chez Taddeï et ailleurs, parlant de moratoire pour la lapidation des femmes...
Pas de pétition contre d’officielles associations tenues par des islamistes.
Pas de pétition contre l'imam qui a diffusé la vidéo de menaces contre Samuel Paty.
 Choquant. Et plus.
Le post introductif de Marianne : 
"Une pétition circule contre l’imam Hassen Chalghoumi, menacé de mort depuis longtemps par la galaxie islamiste. Cette fois, une personnalité proche d’Emmanuel Macron, Bariza Khiari, membre du bureau exécutif de La République en Marche, ex-vice-présidente du Sénat, signe et relaie ce texte dangereux... Nous l'avons contactée".
Et, ce qui est très décevant, car ses déclarations sont souvent autres, Ghaleb Bencheikh a, dans un entretien dans TSA, Algérie, attaqué durement Hissen Chalghoumi mais aussi la France, en parlant de haine des Français contre les musulmans. (Voir aussi l’autre article donné en lien, sur un choix de la FIF, et une rencontre en septembre avec la FIM, aux responsables et orientations problématiques…). 
Sur tous ces sujets, voir aussi le blog de Naëm Bestandji (ou ses posts sur Facebook).
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Mise à jour… 17-12-20
 
Islamisme. Une chronique du 07-12-20, parue sur le site du CCLJ, Centre Communuataire Laïc Juif… 
Une guerre sans arme mais non sans munitions...
Par Willy Wolsztain (Opinion).
Il commence par rappeler la décapitation du chevalier de la Barre, en 1766, pour avoir profané un crucifix, avant d’évoquer la tragédie de l’assassinat de Samuel Paty, en octobre 2020, 250 ans après… C’est une critique argumentée de l’idéologie qui nourrit le terrorisme, ce "fatras" obscurantiste qu’est l’islamisme.
Et un choix affirmé de la réponse qu’il faut faire : "Quand les tueurs islamistes passent à l’acte, il est trop tard. D’où la nécessité d’assécher le marais où fermentent les idées mortifères. Cela fera l’objet d’un prochain article. Car si l’ennemi possède ses munitions, nous possédons les nôtres. Encore faut-il vouloir s’en servir."
 
 

Commentaires

Very objective is enlightening.
Profissional em Terço da Misericordia, Brasil - BR

Écrit par : Lucas Ferreira | 13/04/2021

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