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20/12/2021

Un peintre, un atelier, une édition. Vincent Rougier ("Ficelle", "Plis urgents", livres d'artistes...)…

 4 Beausoleil Neza.jpgles floraisons conduisent
 en des lieux mystérieux 
 chantant ce passage
 de l’origine à maintenant
 fleurs livrées au vent
 l’amour la mort et la  poésie 
 incarnent le voyage
 intensément
 rêvé
 Claude Beausoleil, Nezahualcoyotl, Poème, Plis urgents 50
 Rougier V. éd.
 
Lire James Sacré, Jacques Ancet, Gilbert Lascault, Claude Beausoleil (et par lui découvrir Nezahualcoyotl), Anne-Lise Blanchard, Annie Dana… Croiser les regards d’artistes comme Vincent Rougier, Gérard Titus-Carmel, Colette Deblé, Philippe Hélénon… 
Et, à travers James Sacré lecteur, relire Antoine Emaz, Gérard Titus-Carmel, Lorand Gaspar, Edmond Amran El Maleh.
 
Vincent Rougier est peintre, et fort bon. C’est sa peinture qui m’a d’abord attirée vers son édition, ce regard. Parfois c’est lui qui pose ses œuvres à côté des pages de poètes. Mais il invite aussi beaucoup d’artistes à dialoguer avec les écritures des auteurs qu’il choisit. ("Ficelle ne publie que ce qui lui plaît et ça ne risque pas de changer.")
Cela fait des décennies que dans son atelier (entre Paris et Rouen il me semble) il crée. De sa peinture j’aime les couleurs, la géométrie subtile, et parfois l’humour délicat. Les autres créateurs qu’on trouve là sont à la mesure de sa propre exigence, donc intéressants. 
 
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14/12/2021

"Le verger abandonné", de Michel Diaz. Ulysse errant choisissant le non-retour, ou l’ascèse d’écriture et d’être, en récit métaphysique…

VERGER M DIAZ.jpg
 
 
 
 
 
 
Car...
 
 
 
 
(En couverture, une photographie de Pierre Fuentes, une des contrées d'Ulysse... Comme une peinture du "bord du monde")
 
 
Car Pauvreté est lumière éclatante de l’âme.
(…)
Venu de la clarté, il pénétrait 
dans une clarté toujours plus grande,
et la gaieté habitait sa cellule.
 Rainer Maria Rilke, Le Livre de la pauvreté et de la mort
 (trad. de Jacques Legrand, Seuil, œuvres 2, poésie)
 
 En nous le lieu
 En nous l’instant
 Nous consentons à être
          le jour dans la nuit
François Cheng, Le livre du Vide médian (préface et poèmes)
 
Pauvreté… Comprendre dépouillement, détachement, arrachement à l'inessentiel. Même si dans le grand poème de Rilke la pauvreté des humbles est aussi présente. 
J’ai choisi ces exergues car ils me semblent être une entrée possible dans ce livre particulièrement profond, qu’on doit relire et relire pour arriver à s’en extraire assez pour en parler. Et c’est Rilke que Michel Diaz a mis en exergue, citant un autre fragment du même grand texte (pour la notion de dénuement et la mention de l’exil, dont on peut entendre plusieurs sens, jusqu’à l’éloignement de soi par soi). 
La lecture de François Cheng (je le développe dans une des dernières parties de ma recension), permet de comprendre une dimension essentielle du livre de Michel Diaz. Et notons déjà la présence du "lieu" et la notation sur "le jour dans la nuit" (thématique de la lumière et de l’obscurtité, centrale chez Michel Diaz).
L’écriture de ce "verger" est magnifique, la pensée est troublante, une méditation où nous devenons Ulysse errant, retrouvant nos propres exils et cherchant à apprendre cet itinéraire qui nous rendrait assez allégés et libres pour rejoindre la plus authentique part de notre être. 
Je note que ce livre a été récemment primé (prix du Cercle Aliénor de poésie et esthétique). Et j’ai trouvé que c’était très mérité. 
 
Publication des Éditions Musimot.
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