18/07/2013
« Elle murmure des signes à ses doigts »
« Elle murmure des signes à ses doigts »
« Rêves, aspirations à la présence ! Et il marche
Voué à l’éveil, à la nuit qui n’est pas la mort »
« Chaque arbre est introspection »
Les SONNETS
Ted Berrigan
Traduit de l’anglais (USA), par Martin Richet
Voilà… pause dans les signes. Retomber sur les nuages, ou tendre la main vers les nuages. Non ceux de l’irréalité illusoire pour se promener dans un monde imaginaire sans racisme et sans haine (petites fleurs et sentiments doucereux…), mais ceux de l’énergie ascensionnelle, de la présence, du sens, du retour sur soi . Pour ne pas s’engoncer dans l’émotion de la colère. La dire, la vivre, mais lâcher l’emprise des émotions. Ainsi, agir, corps libre des miasmes. Hier, ma colère était causée par l'ostracisme, rencontre répétitive : les gens, souvent, s'enferment dans des refuges de haine, érigent des murs de clichés et vous les renvoient avec l'arrogance de l'ignorance (quelle que soit l'identité ainsi heurtée). On tombe, alors, sur des conversations captées, des phrases de trop dans des articles, une remarque choquante à la radio. Impossible, après, d'accepter de se nourrir de textes fades.
Mais vient la rencontre heureuse d'un vers magique, qui semble émerger d'une profonde contemplation, du seul regard qui sache.
« Elle murmure des signes à ses doigts ». Tant de sens pour ce vers répété par Ted Berrigan… Regard d’un homme sur la danse des doigts d’une femme retirée en elle-même ? Elle, ou je, quand on écrit. Et quand on lit. Sens offert dans la communication, signes donnés. Murmure, pour soi, du corps à lui-même, murmure de la conscience intérieure. Détour par le silence, même si, ensuite, il faut crier pour dire l’injuste, quand on reviendra au monde, nourri de densité. Réconcilié...
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Sur Ted Berrigan :
Page éditeur (éds. joca seria): http://bit.ly/12zwcte (sur le site on peut feuilleter les premières pages…)
Page de Florence Trocmé, sur Dezibao, 08-04-2013 (avec des liens) : http://bit.ly/10Ke7Ip
Sur Remue.net, un petit dossier, et plusieurs poèmes, offerts au site par le traducteur de Ted Berrigan, Martin Richet : http://bit.ly/195KfxZ
23:39 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations, signes, poésie, littérature, les sonnets, ted berrigan, martin richet, florence trocmé, dezibao, remue.net, joca seria, nuages, colère, intériorité, silence, densité
22/11/2012
« Le poète ne dit qu’un seul mot… », Pierre Jean Jouve
«Le poète ne dit qu’un seul mot toute sa vie
Quand il parvient à le desceller des orages».
Pierre Jean Jouve
« Jouve écrivit ces vers magnifiques... (…) « Ce 'seul mot' n’est pas un mot seul, isolable, jeté une fois pour toutes, c’est un mystère lové au creux de l’intériorité. Et qui résonne avec celle des autres.
Pour Bauchau, poète, auteur dramatique et romancier, ce 'mot' aussi existe et il tenta de le 'desceller'. Quant aux 'orages', il les voit agissant au plus profond de l’inconscient, dans les souvenirs d’enfance retravaillés, dans les presciences de la mythologie grecque… »
Bruno Frappat
« Les poètes et la Sibylle », La Croix, 22-11-12, par Bruno Frappat (critique du livre de Henry Bauchau, « Pierre et Blanche, Souvenirs sur Pierre Jean Jouve et Blanche Reverchon »).
23:56 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre jean jouve, citations, pierre et blanche, blanche reverchon, henry bauchau, les poètes et la sibylle, bruno frappat, la croix, poésie, culture, littérature, livres, vers, mots, intériorité, mystère, inconscient