26/04/2016
Une sage lenteur...
Une sage lenteur a raison de la hâte.
Theognis de Mégare, poète grec VIème siècle avant J.-C. (cité par La Croix, 26-04-16) en légende d’une photographie (Marathon de Londres du 24-04 : sur le sol l’inscription « slow »…).
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J’aime que les journaux citent des bribes de poèmes, et j’aime que les exergues tissent des parcours de lecture en marge des livres, y compris quand cela devient une anthologie de fragments à l’intérieur de l’ouvrage, comme dans un recueil de Claude Roy.
23:33 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : theognis de mégare, citations, la croix, poésie, poète, claude roy, sais-tu si nous sommes encore loin de la mer?, anthologie, sagesse, lenteur, sage lenteur, instant, arrêt, arrêter, présence, soi
22/11/2012
« Le poète ne dit qu’un seul mot… », Pierre Jean Jouve
«Le poète ne dit qu’un seul mot toute sa vie
Quand il parvient à le desceller des orages».
Pierre Jean Jouve
« Jouve écrivit ces vers magnifiques... (…) « Ce 'seul mot' n’est pas un mot seul, isolable, jeté une fois pour toutes, c’est un mystère lové au creux de l’intériorité. Et qui résonne avec celle des autres.
Pour Bauchau, poète, auteur dramatique et romancier, ce 'mot' aussi existe et il tenta de le 'desceller'. Quant aux 'orages', il les voit agissant au plus profond de l’inconscient, dans les souvenirs d’enfance retravaillés, dans les presciences de la mythologie grecque… »
Bruno Frappat
« Les poètes et la Sibylle », La Croix, 22-11-12, par Bruno Frappat (critique du livre de Henry Bauchau, « Pierre et Blanche, Souvenirs sur Pierre Jean Jouve et Blanche Reverchon »).
23:56 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre jean jouve, citations, pierre et blanche, blanche reverchon, henry bauchau, les poètes et la sibylle, bruno frappat, la croix, poésie, culture, littérature, livres, vers, mots, intériorité, mystère, inconscient
04/12/2011
Akhtar Soomro, photographie...
Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part.
Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince
De Saint-Exupéry, cette phrase célèbre est lue autrement ici, car choisie par le journal La Croix comme légende d’une photographie d’Akhtar Soomro : Sabir, 3 ans, « jouant avec un casque dans une décharge de Karachi (Pakistan). Photo prise le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant. »
La Croix, 24-11-2011 (pas trace de la page sur le site)... http://www.la-croix.com/Culture
Voir le portfolio, Akhtar Soomro, blogs Reuters (Mais si je n'ai pas vu cette photographie précise, de l'enfant avec un casque, j'ai remarqué l'enfant au pistolet, derrière la toile d'une tente, jouant la guerre avec les objets de la guerre, dans un univers ravagé, et une petite fille terrorisée après des inondations. Photographies qui me font penser à l'art de Sebastiao Salgado, par le regard respectueux des êtres, en témoin humaniste des souffrances et du courage, en témoin traducteur de beauté) : http://blogs.reuters.com/fullfocus/2010/11/08/portfolio-akhtar-soomro/#a=2
Désert réel et symbolique. Enfants dans la guerre, représentés par celui-ci. Désert bruyant des armes et de la mort, désert de la solitude intérieure : inventer des jeux dans le désastre créé par les adultes, et se construire psychiquement quand on ne peut trouver de réponses cohérentes au spectacle du monde qui est donné comme univers à contempler et dans lequel tenter d’être. Casque sur la petite tête : l’imaginaire guerrier comme refuge, casque comme enfermement imposé par l’indifférence collective, et par les marchands d’armes qui ont besoin des guerres et de la haine pour leur marché. Mais que serait le puits? Notant ce questionnement je pense aussitôt à Gérard Garouste, le peintre auteur de L'Intranquille, livre inépuisable. Car il rappelle que dans l'Ancien Testament "souvent, on rencontre les femmes tout près d'un puits" et, partant du mot 'puits', en hébreu, qui "s'apparente par sa racine au verbe 'interpréter', car la connaissance implique le creusement", il donne une clé pour comprendre le lien entre la femme, le puits, l'interprétation. (p.137, Livre de Poche). Le choix de cette légende évoque ce sens à déchiffrer dans le réel, malgré la guerre, ses traces, son horreur, et ces enfants perdus au milieu de ce désordre. L'enfant peut-être ce puits de connaissance déjà là (son expérience qui pourra être dépassée en résilience) et de connaissance à venir : ce que la souffrance pourra produire de capacité de compassion, d'empathie, de désir de changer la violence en paix. Et c'est aussi, ce puits, le regard du photographe, qui fixe ces enfances et force le regard des autres, la responsabilité. Espoir, quand même... Et pourquoi mettre cela dans le domaine de la spiritualité? Choix judicieux, justement. Spiritualité hors de toute référence religieuse. Accent mis sur la dimension spirituelle de l'art (comme le définit Kandinsky) : le conte de l'écrivain, l'image du reporter artiste. Accent mis sur la dimension sociale de la spiritualité, ancrée dans un engagement pour l'humain, pas séparable d'une ouverture du coeur et de la capacité de créer du sens...
23:52 Publié dans PHOTOGRAPHIE.regard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antoine de saint-exupéry, le petit prince, citations, photographie, regard, akhtar soomro, reuters, la croix, autrement dit, désert, puits, symboles, sens, spiritualité, livres, art, guerre, enfants, culture, société, karachi, pakistan, gérard garouste, garouste, l'intranquille