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12/12/2025

Obscura, de Carole Naggar, Atelier de l’agneau, 2025

Un seul mot, lettres blanches sur le fond noir d’un ciel d’éclipse. Le cercle de lumière baigne dans la nuit de la photographie de Kikuji Kawada, La dernière éclipse du Japon avec un anneau doré. Dès la couverture, visuellement, la nuit rencontre la lumière, ce qui émerge de clarté naît dans l’obscur.

Obscura, ce mot je peux l’entendre en espagnol, mais ici c’est plutôt le latin. Connotations riches, dans les deux cas. Le noir, le sombre, ce qu’on ne saisit pas, ou difficilement, échappe au déchiffrement. Mais celle qui écrit, Carole Naggar, photographie aussi, et regarde les photographies d’un album de famille. Alors ce mot peut renvoyer à la camera obscura, la chambre noire, symboliquement signifiante car c’est le lieu du travail de révélation, l’espace secret où s’élabore la mise à jour de ce qui ne se voyait pas encore, une alchimie.

En exergue, Pierre Corneille, « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ». Le choix de cet oxymore donne une clé supplémentaire, renforçant l’alliance entre le sombre et la lumière. Étoiles, encore la dimension cosmique de la photographie en couverture. Perspective ascensionnelle, comme s’il fallait, pour la mémoire qui interroge lieux et ancrages, prendre mesure d’un espace plus vaste, permettant de tenter une distance émotionnelle.

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02/08/2021

L'Intranquille 20, revue littéraire

Intranquille 20.jpg

Quelle est donc la différence entre une œuvre d’art et une œuvre de la nature, entre un poème et un arbre ? Il n’y en a pas. (…) Cela signifie que l’artiste est une terre qui enfante et qui enfante tout. (…) Ainsi, l’œuvre d’art est comme une œuvre de la nature, mais elle doit être éclairée par la lumière de la raison et de la conscience.
Marina Tsvetaïeva, L’Art à la lumière de la conscience
(Peut-être que cet exergue, que je choisis pour cette note, pourra-t-il résonner avec certains des textes de ce numéro… )

Des pages me retiennent, d’autres se tournent sans accrocher vraiment mon attention. C’est toujours ainsi quand on lit une revue. Des démarches touchent, concernent, d’autres restent étrangères. (Comme soi, lu, on atteint certains et reste étranger à d’autres. Univers.). Mais, toujours aussi, une revue propose un champ d’expansion de lecture.

Ce qui ouvre ce numéro, respectant sa structure habituelle (entretien, traductions, dossier thématique, auteurs invités, notes de lecture… etc.) c’est d’abord l’échange avec un artiste.
 
Entretien. Passionnant. 

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