Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/12/2025

Obscura, de Carole Naggar, Atelier de l’agneau, 2025

Un seul mot, lettres blanches sur le fond noir d’un ciel d’éclipse. Le cercle de lumière baigne dans la nuit de la photographie de Kikuji Kawata, La dernière éclipse du Japon avec un anneau doré. Dès la couverture, visuellement, la nuit rencontre la lumière, ce qui émerge de clarté naît dans l’obscur.

Obscura, ce mot je peux l’entendre en espagnol, mais ici c’est plutôt le latin. Connotations riches, dans les deux cas. Le noir, le sombre, ce qu’on ne saisit pas, ou difficilement, échappe au déchiffrement. Mais celle qui écrit, Carole Naggar, photographie aussi, et regarde les photographies d’un album de famille. Alors ce mot peut renvoyer à la camera obscura, la chambre noire, symboliquement signifiante car c’est le lieu du travail de révélation, l’espace secret où s’élabore la mise à jour de ce qui ne se voyait pas encore, une alchimie.

En exergue, Pierre Corneille, « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ». Le choix de cet oxymore donne une clé supplémentaire, renforçant l’alliance entre le sombre et la lumière. Étoiles, encore la dimension cosmique de la photographie en couverture. Perspective ascensionnelle, comme s’il fallait, pour la mémoire qui interroge lieux et ancrages, prendre mesure d’un espace plus vaste, permettant de tenter une distance émotionnelle.

Lire la suite