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31/01/2018

Charlie Hebdo. Mercredi...

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Gérard BiardCharlie, 3 janvier 2018, tribune À la manivelle

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13/01/2015

MÊME PAS PEUR !!! 11 JANVIER 2015, MARCHE HISTORIQUE...

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Quelques traces en images, titres, articles... d’un fait immense...  

Des citations...  

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17/12/2013

« Quand j’ai lu Albert Camus »… Abd Al Malik…

THEATRE abd-al-malik.jpg

Merci, Abd Al Malik…

Hier soir j’ai assisté à l’hommage rendu à Camus par un lecteur intense… Abd Al Malik. Triomphe. Les spectateurs présents ont senti, compris, l’authenticité de la démarche, le lien entre cet homme jeune, pur produit de notre réalité contemporaine, qu’il transcende dans la création, dans l’écriture, et l’auteur magnifique où il se reconnaît. Il révèle comment, lui, il est concerné, comment, lui, il a été transformé par une lecture. Le choc, les points communs (misère, soleil, exigence entre souffrance, désespoir, et espoir, refus, amour, mère aimée, omniprésente, père absent, trou béant du manque, et, je crois, aussi, la double identité : partage et richesse, déchirement et tension vers un absolu).

Il répète cette phrase en litanie « Quand j’ai lu Albert Camus », puis « Après avoir lu Albert Camus ». Lecture et vécu se croisent, dans une marche sur un fil ténu, où tout pourrait basculer… Et si cette rencontre ne s’était faite, où serais-je, semble-t-il dire. Figure paternelle et message d’éthique et de force. Ou comment vivre, donner du sens, comment s’échapper du risque de mourir, quand des jeunes autour de soi meurent et que tout risquait de nous entraîner encore et encore dans les mêmes dérives mortelles.

Il parle, dit-il, à partir de sa « parcelle d’humanité » (bien grande… !), de ce refus des injustices, refus de la misère quand les autres n’en sortent pas, de la mort (on guillotine encore, rappelle-t-il, dans une longue lettre qu’il adresse à Camus, lui qui lutta contre la peine de mort, pour l’abolition). On guillotine de plusieurs façons, aussi : en abandonnant, en niant, en discriminant. 

Il cite Camus, et Jacques Martial lit Camus.

Ecran. Le visage d’Albert Camus, présence forte.

Ecran. Ombre d’un corps qui danse, magnifiquement.

Musiciens. Soutiennent la voix, sont une voix.

La Méditerranée (et Gibraltar. Alger en passant par Oujda…).

Scène. Danseurs de hip hop qui expriment la même chose, qui font écho à ce qui crie. Gestes purs, souplesse extrême : corps qui se tordent, comme enchaînés, et se libèrent, mais comme s’ils se déchiraient.  

Camus, cité par Abd Al Malik, lu par Jacques Martial, parlait de cette fausse communication où la méchanceté veut se faire passer pour de l’intelligence. Entendant cela, je repensais à une critique négative de ce spectacle, lue je ne sais plus où. On reprochait au rappeur poète de trop centrer sur lui cet hommage, comme prisonnier de son ego, et on disait être gêné par la présence des danseurs de hip hop, comme si cela ne pouvait correspondre à une parole sur un auteur comme Camus. Pourquoi donc ?  Au contraire, l’hommage tire sa force de ce rapport à soi. (Je fais le lien avec le documentaire de Joël Calmettes,  « Vivre avec Camus ». Des jeunes aussi y parlent de leur expérience, et c’est bouleversant : notamment ces jeunes qui en Algérie ont trouvé le lien avec le natif frère d’âme). Ce n’est pas piège de l’ego, mais traduction vitale : l’intellect n’est pas absent, mais l’émotion passe par le corps, c’est tripal. Les mains d’Abd Al Malik en disent autant que les mots. Et le hip hop, moi j’aime ça. J’y vois un art qui défait les armures de souffrance, qui libère corps et cœurs. Corps et cœurs qui savent des douleurs et des joies (des joies parce que des douleurs…). Car « Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre » répète inlassablement Abd Al Malik, avec la voix et les mains. Les applaudissements qui accueillent cet hommage sont aussi, forcément, adhésion à l'œuvre et à l'éthique de Camus. Cela corrige Sartre et autres faiseurs d'ombre... Abd Al Malik voudrait réconcilier Sartre et Camus (il le dit à un moment : espoir de paix entre les idées, mais certaines idées sont antinomiques...). Et rien ne peut effacer les paroles de  Sartre, son appel au meurtre, l'éloge de la violence (préface célèbre...).Un auteur mort ne peut revenir sur ses mots. Ce qui peut être apaisé c'est le rapport entre les vivants, capables de faire l'effort du pardon, et capables de cet effort paradoxal de la rencontre entre mémoire et oubli : devoir de mémoire, témoignages, mais effacement de ce qui excède, par le retour au présent... Non, on ne peut se réconcilier avec le choix du terrorisme, on ne peut que le refuser... C'est Kamel Daoud qui a raison sur ce point. En Algérie, en 1962, nous n'avons pas eu un Mandela, a-t-il écrit ( http://www.djazairess.com/fr/lqo/5191330 )... Mais, maintenant, nous pouvons tous tenter la même démarche : voir en l'autre une humanité pareille, se mettre à sa place... 

Juliette Greco fut sur scène un instant.

Amnesty international proposait, dehors, à l’étage, de signer les appels d'actions en cours.

Et en sortant on pouvait se procurer des livres ou disques. Celui tiré du spectacle (L’art et la révolte), avec quelques textes, et une note de remerciement à Catherine Camus, qui encouragea l’entreprise. Le dernier livre d’Abd Al Malik n’était plus disponible là (il est en librairie) : « L’Islam au secours de la République ». (C'est toute la démarche de paix d'Abd Al Malik, en musulman proche du soufisme, soufi, même : il veut faire passer un message positif, montrer qu'il y a une autre voie en islam, et que cette voie peut coïncider avec les valeurs et réalités de la République).  

SITE officiel d'Ab Al Malikhttp://www.abdalmalik.fr/