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14/02/2019

1. ANTISÉMITISME. Constats et analyses... (dossier, note 1/5)

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"Quand le juif est en danger, le monde est en danger. On commence toujours par ce petit peuple-là"
Magda Hollander-Lafon, 91 ans
rescapée d’ Auschwitz, où elle fut déportée à 16 ans.


L'antisémitisme est pluriel. Celui de l'extrême droite, racines historiques anciennes. Celui des complotistes (le complotisme a pour matrice une obsession antisémite fantasmatique). Celui de l'ultra gauche (alibi du soutien aux Palestiniens, l'anti-sionisme est le masque). Celui des islamistes (racines anciennes, aussi) et de leurs sphères d'influence (ils ont les moyens, y compris financiers, de diffuser leur propagande, qui s'appuie sur un substrat idéologique et culturel déjà favorable dans certains milieux). 
Quelle réponse à cela ? Elle doit tenir compte de cette pluralité. Il y a des idéologues à combattre, idéologiquement et juridiquement, et des publics à instruire (éducation des jeunes, qui ne peut se régler en deux heures de cours mais par un long travail d'explication, de formation au décryptage de la presse et des divers médias). Tous les secteurs de la société doivent s'impliquer. Et les citoyens, dans leur réseau de vie. Ne rien laisser passer, réagir. Il doit y avoir aussi une réponse politique, par des décisions fermes. Pour cela il faudrait que les élus refusent le clientélisme qui est encore la cause de compromissions choquantes. Et il faudrait que cesse un certain angélisme qui aveugle les décideurs et rend possible l'entrisme, dans les institutions, de personnalités douteuses promues pour des rôles qu'elles ne pourront tenir sans détourner les objectifs officiels vers des buts autres. Or ce n'est pas encore le cas. De plus, des alliances économiques avec des dictatures théocratiques entraînent des alliances d'autre type qui limitent la capacité de filtrer (et stopper) des réseaux d'influence clairement antisémites. 
  
Pour comprendre, l’Histoire est nécessaire. Lire cette chronique dans la revue Books (l’actualité par les livres, à la lumière des livres…). Un DOSSIER sur les racines de l’antijudaïsme… Chronique et liens vers d’autres articles. L’extrême droite, l’antisémitisme comme matrice.
 
Une définition simple de l’antisémitisme, sur une page du site Toupie. En exergue, la citation d’Émile Zola, sa lettre à la jeunesse, contre l’antisémitisme. Et rappel étymologique, divers sens, Histoire, mots associés (antisionisme, sionisme…).
 
Constat, donc, "Le climat politique favorise l’antisémitisme", Books...
 
Gauche non atteinte ? Faux…  Parcours historique et actuel, qui complète bien le dossier de Books. "Cette gauche antisémite"…  Sur le blog Thucydide, dont un exergue est une citation de Thucydide ("Se reposer ou être libre, il faut choisir") et l’autre une citation de Raymond Aron ("Connaître le passé est une manière de s’en libérer"). Thucydide ? Historien grec qui fut "le premier qui ait voulu discerner derrière le factuel et l’instantané ‘la cause la plus vraie’" (G. Bidault, site thucydide.com, présentation). C’est l’objectif de ce blog Thucydide : éclairer le présent en sachant le passé…  
 
Mais l’extrême droite actuelle ? (Marginale, dit Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite dont l’article qui suit reprend les analyses : marginale par rapport à l’antisémitisme islamiste. Mais elle réactive ses obsessions, notamment par des publications nauséabondes.)… Libération, "Des néonazis aux somaliens, une extrême droite protéiforme"... https://bit.ly/2SJbCMc
 
Et le FN ? (Dont les fondateurs étaient proches de l’idéologie nazie… et qui a comme symbole la flamme empruntée à un parti fasciste italien…) ? Jean-Yves Camus, spécialiste des extrêmes droites, donc, pense que l’antisémitisme s’y estompe et que M. Le Pen n’est ni antisémite ni négationniste.
Pourtant certains qui le sont se retrouvent dans ses fréquentations… (cf. bal des néonazis à Vienne il n’y a pas si longtemps). Il y a eu un nettoyage, et même l’exclusion de J-M Le Pen pour des propos inqualifiables, oui. Mais les électeurs du FN ont des « réflexes » antisémites. Et une des causes de cette évolution du FN vers moins d’antisémitisme est aussi un transfert tactique. La cible du FN est devenue l’islamisme (mais de telle manière que cette cible devient facilement l’islam quel qu’il soit, et donc les musulmans comme communauté). Lire sur L’Express https://bit.ly/2tp3eCq
 
Confusions. Des révoltes contre le capitalisme peuvent se traduire par une lutte contre un capitalisme imaginaire, fantasmé, avec de fausses racines, des obsessions, et un antisémitisme qui croit (complotisme) servir une lutte légitime mais qui n’est que mensonge. Analyse libertaire de "L’antisémitisme comme anticapitaliste tronqué."... http://sortirducapitalisme.fr/166-l-antisemitisme-d-extre...
 
"Les différents visages d'une haine antijuive insidieuse et banalisée". Deux pages d'un ample article du Monde, chronique qui analyse les différentes composantes de l'antisémitisme dans différents milieux, lieux (sociaux, géographiques), et courants politiques. L'article rappelle les clichés, préjugés, projections fantasmatiques antisémites. Sur le réseau social russe VK (où ont déménagé Dieudonné et Soral) les tabous tombent et l'antisémitisme de ceux qui les suivent s'affirme sans honte, est-il noté. L'historien Marc Knobel est cité plusieurs fois. Il constate notamment que l'antisémitisme est "une courroie de mobilisation". Les croix gammées signent l'appartenance à l'extrême droite. Comme un certain langage. Ainsi cette altercation que rappelle la chronique, où un gilet jaune (qui se présente comme un journaliste GJ) interpelle Mounir Mahjoubi avec cette question au sujet du mouvement des GJ : "Est-ce qu'on peut dire que le bétail goy se rebelle?". Et il y a la gauche ou extrême gauche, surtout,"antisioniste", l'antisionisme comme masque ou alibi de l'antisémitisme, souvent (si ce n'est toujours, à mon sens, car il s'accompagne généralement d'un refus de reconnaître l'existence du pays). Jean-Yves Camus, lui, cité dans l'article, considère que ce peut être une opinion politique dont la limite est claire : "Admissible jusqu'au moment où il nie l'existence d'Israël en tant qu'Etat. A partir de là ça devient de l'antisémitisme." (...) "Soixante-dix ans après la création de l'État, ne pas lui reconnaître le droit à l'existence est antisémite, car c'est signer l'arrêt de mort des juifs qui y vivent." Autre antisémitisme, celui, "insidieux","feutré", d'une bourgeoisie de tradition chrétienne. Enfin, un antisémitisme musulman (qui a montré sa face terroriste dans plusieurs attentats visant des Juifs, dont des enfants, à Toulouse, et qui a aussi une face autre, celle du harcèlement à l'école ou dans les quartiers). Le soutien aux Palestiniens est le prétexte, et la "concurrence mémorielle" une motivation. (La Shoah est difficilement reconnue dans son horreur spécifique de génocide industrialisé.). Cet antisémitisme arrange l'extrême droite qui voudrait lui attribuer tous les faits, et chercherait aussi à mobiliser des juifs contre les musulmans, objectif pervers (sous prétexte de lutte contre l'islamisme). Mais des musulmans (de croyance ou de culture) s'engagent eux aussi contre les dérives antisémites qu'ils constatent. Des initiatives sont mentionnées. Comme la création de "Citoyenneté possible" par Souâd Belhaddad, qui dit, notant la levée des tabous de langage, que "Braver le tabou du verbe, c'est se préparer au passage à l'acte.". Ou les rencontres coordonnées par Marouane à SOS-Racisme, "Salam, Shalom, Salut". La chronique dans Le Monde...
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Delphine Horvilleur, rabbin libéral, exprime un souhait qui est aussi une réaction au climat qui accompagne le mouvement des GJ. Oui, pas ou peu de réactions (ou individuelles et ponctuelles) aux multiples dérives antisémites autour des manifestations des GJ - ce qui a libéré la parole de haine. Tags, injures, slogans, confusions complotistes, banderoles, quenelle à la manière de Dieudonné, commentaires problématiques sur les pages Facebook. On a vu quelques personnes, GJ, intervenir ponctuellement lors d'agressions avec injures antisémites, mais pas un refus général s'exprimer. Pas un refus de ceux qui continuent à manifester, pour enfin rejeter toute alliance avec des extrémistes associés idéologiquement à des négationnistes. C'est un fait. Delphine Horvilleur insiste sur le fait que l'antisémitisme est aussi un symptôme qui montre que la nation elle-même est en danger. Elle note que les agressions des racistes visent aussi des morts, signe que la haine concerne l'essence des êtres, leur identité. Et elle dit que la lutte contre l'antisémitisme est l'affaire de tous. Émission (et page) sur Europe 1... https://bit.ly/2tsgIgH
Dans un entretien au Figaro, Delphine Horvilleur, encore, explique ce qui, dans l’antisémitisme, est spécifique . En ligne seul le début de l’article est lisible (réservé aux abonnés), mais il y est déjà noté un point essentiel. Aux Juifs on reproche ce qu’on imagine qu’ils ont qu’on n’a pas ("suspicion d’usurpation"), alors qu’aux autres communautés   subissant un racisme on va reprocher de n’avoir pas ce qui les ferait semblables ou plus proches. 
...CITATIONS, relevées dans la suite… "La figure du Juif ce n’est pas que la figure de l’autre, c’est l’autre qui me ressemble trop. Cela renvoie tout un chacun au fait qu’il y a de l’autre en lui."  (…) "L’antisémitisme… relève d’un territoire mental singulier."  Elle considère qu’on ne pourra jamais supprimer l’antisémitisme complètement, mais qu’on peut "donner des clés" pour comprendre "les conditions économiques, sociales, politiques, qui favorisent l’émergence de l’antisémitisme". 
Au sujet du mouvement des "gilets jaunes" elle dit que, s’il n’est pas antisémite en tant que tel, sa manière de contester le pouvoir, son rejet des élites, et "la grille de lecture complotiste de certains manifestants" le rendent "perméable à la langue antisémite". Il y a possible "appel d’air" pour des idées "nauséabondes". Donc, dit-elle, "Il est de la responsabilité de ceux qui sont engagés dans ce mouvement de se désolidariser et de dénoncer sans aucune ambiguïté ces expressions haineuses." Et le reste de la population doit "prendre conscience" de ce que l’augmentation de l’antisémitisme signifie pour tous. Signe que "quelque chose de la nation est en faillite". Et.. "L’antisémitisme est toujours un prélude", l’annonce d’un effondrement, si ce n’est pas combattu par tous.
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Le président de la Conférence des rabbins européens,
"L'antisémitisme s’aggrave et conduit au pire",
Le JDD...https://bit.ly/2ttWXVV
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REPÈRES...
Définition de l’antisémitisme de l’IHRA (en anglais)… 
Sur la définition de l’antisémitisme de l’IHRA (en français)…  
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SIGNALER... (publications ou faits)
INFOS. Gouv.fr… "Tous unis contre la haine"...
Dénoncer la haine (dont apologie du terrorisme)...
Égalité contre le racisme. LIENS (associations antiracistes)...

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