24/06/2021
Que penser du rapport de Benjamin Stora ?
23:27 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, ALGERIE/Algériens.hist.mémo.culture, PN.H.peuple.Camus, work.in.progress | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : benjamin stora, rapport stora, france-algérie, histoire, mémoire, nicolas granier, ahmed azeggah, rené-jean clot, pieds-noirs, harkis, algériens, jean-jacques jordi, guy pervillé, mohand hamoumou, georges-marc benamou, kamel daoud, christian fenech, denis peschanski, pierre vermeren, dalila kerchouche, fatima besnaci-lancou, jacques ferrandez, carole filiu, ferhat mouhali, gérard crespo, jean-pierre lledo, 5 juillet 1962, albert camus
27/09/2011
Et le pataouète… ??? (Journée des langues, suite…). Pages, sites, livres, auteurs… pataouètes. Plus... commentaire perso...
Le 26 au matin, écoutant France-Info, j’apprends que cette date est celle d’une journée européenne des langues, et il est précisé que le but est de valoriser le patrimoine linguistique en tenant compte des langues régionales et des langues des flux migratoires (ce qui est fort bien, si les discours des gouvernants correspondent ensuite aux choix…). On parle aussi de la langue des signes : langue, réellement, et qu’une communauté partage (oui, et elle devrait être enseignée bien plus : voilà l’esperanto auquel on pourrait croire). Mais je pense immédiatement à une autre langue, création collective du métissage linguistique populaire, inventivité mêlant des idiomes méditerranéens et réussissant à faire entrer l’image et le geste dans le mot. Langue qu’une communauté, aussi, partage, totalement ou par bribes, viscéralement, et notamment pour l’expression des émotions – et quand elle n’est pas « parlée » vraiment, elle est présente souterrainement dans l’inconscient du quotidien linguistique, comme un code, une complicité des affects. Elle demeure dans la mémoire dispersée des mots qui nous reviennent d’instinct, et nous font reprendre l’accent, là où l’arabe, l’espagnol, le maltais, l’italien, se mêlent dans la gorge au français. Elle fait rechercher les textes des chroniques de Jean Brua, les dictionnaires et glossaires, les anthologies, les sites, les livres des auteurs phares du parler pied-noir, littérature dans la littérature. Elle s’écoute en miroir dans le langage des jeunes des quartiers populaires ou des banlieues (délice de voir que quelque chose de familier perdure quand même dans la langue qui s’invente elle-même quand des origines se mêlent) et chez des humoristes ou des acteurs dans des films créés par des descendants d’Algériens ou Maghrébins, ici, ou des films venus d’Algérie, notamment, pour l’écho des langues et la façon dont les gestes appuient les sonorités (et l’emploi d’expressions issues du pataouète, qui semble avoir trouvé ses héritiers sur les deux rives). Mais je me dis que, certainement, rien n’aura évoqué cette langue pataouète dans les diverses activités proposées pour ce jour. Car qui penserait que cette langue est une part légitime d’un patrimoine à préserver ? Langue entre deux rives ? Perdue dans les eaux de l’oubli ? Cela a un goût de mort. Négation d’une culture. Négation d’une communauté?
Qui parmi nous aurait pensé revendiquer une place pour ce fragment de notre culture ? Personne, sans doute : car on intériorise l’ostracisme quand il nous touche (cette forme conforme du racisme ordinaire, celui que les associations militantes ne « voient » pas, elles qui pourtant sont dédiées à lutter contre la haine, mais finissent par la compartimenter, suivant des cases idéologiques dans lesquelles on classe les communautés). L’intériorisant, on a des pratiques d’évitement, on anticipe les refus, les rejets, on occulte le possible de peur qu’il ne s’échappe.
Pourtant cette langue est celle qui montrerait le mieux ce qu’est la richesse du plurilinguisme, des cultures qui se croisent, s’entremêlent : elle est ouverte, traversée, produite par les flux migratoires qui ont abouti des rives étrangères de la Méditerranée à la terre algérienne. Ce sont ces immigrés des temps passés qui ont inventé ce langage, en frottant leurs langues à l’arabe et au français, pendant que, lentement ils devenaient des Pieds-Noirs… (Ceux que l’officielle Histoire confond avec l’Etat français : l’un colonisait, les autres traversaient des frontières pour survivre, puis devenaient Français). Mais il y aura au moins une référence pataouète dans ce concert d’hommages aux langues : ma petite note… ma résistance. Même si je sais bien qu’il n’y a pas de malveillance volontaire dans cette absence, juste un signe, triste.
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Pages, définitions, titres, et CITATIONS :
Pataouète et sabir, librairie-pied-noir.com http://www.librairie-pied-noir.com/content/9-pataouete : Citation (la conclusion de la page) : « Avec le temps, pataouète et sabir se seraient sans doute encore rapprochés pour finir par ne plus faire qu’une seule langue dont la formation aurait certainement été accélérée par la mobilité croissante des personnes et le développement des moyens de communication qui ont marqué la fin du XXe siècle./ Le sabir a, lui aussi, plus modestement toutefois, connu les honneurs de la scène et de la radio avec Ben Ali et ses parodies de fables de La Fontaine ou ses Aventures de Djilalli./ Curieusement, le sabir trouve aujourd’hui une sorte de renaissance dans le parler des « jeunes des banlieues » que font connaître des artistes comme Smaïn, Jamel Debbouze ou Gad Elmaleh et l’on peut même se demander dans quelle mesure le langage métropolitain n’est pas en train de se « sabiriser » tant évoluent, sous l’effet de la mode, l’accent et le langage de nombreux jeunes français de tous horizons régionaux et sociaux ! Mais il est vrai que la cuisine française a bien intégré le couscous et les merguez… » (Voir aussi la bibliographie qui complète l’article)
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lecavalierbleu.com « Ils se reconnaissent à leur accent », extrait du livre « Les Pieds-Noirs » de Jean-Jacques Jordi, éd. Le Cavalier Bleu: http://www.lecavalierbleu.com/images/30/extrait_212.pdf (pages sur la langue et l’identité) « Plus près de nous, des expressions et des interjections reprises dans les journaux actuels sont attribuées à tort aux « jeunes des banlieues » du Sud de la France principalement, alors qu’elles étaient popularisées en Afrique du Nord : « Se taper un bain », « lui donnerle compte » ou « perdre la figure» (« la honte à la figure j’ava i s, dis, de traverser tout Bab-el-Oued avec les menottes », Albert Camus, Noces, 1957) ont cependant moins de succès que « allez, va » « tu me cherches », « oublie- moi », « dégage, va de là » ou les très connus « va te cacher », « tranquille » (pour peinard) et « c’est trop mortel » employés par Lucienne Favre en 1946 dans Babel-Oued ! »
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bainsromains.com : « Ce qui nous reste, en fait, de plus identifiable de notre passé en dehors de l'accent, c'est ce parler qui faisait sourire le visiteur, ce pataouète avec ses expressions imagées qui affleurent toujours avec plus ou moins de vigueur dans notre langage quelque quarante ans plus tard. » http://www.bainsromains.com/PagesSensations/Pataouete.html
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babelouedstory.co : « Le pataouète, " ce rameau sur la souche des langues d'oc ", selon l'excellente définition de Gabriel Audisio, continue à forger impétueusement, sur une toile de fond française, sa syntaxe exubérante et son vocabulaire concret empruntant sans complexe ses locutions à l'espagnol - catalan, valencien ou castillan -, aux versions napolitaine et sicilienne de l'italien, au maltais, au provençal, à l'arabe. » http://babelouedstory.com/bab_el_oued_photos/texte_03/texte_03.html
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Le pataouète chez Pataouète, patawet.hautetfort.com : « Le mélange de cultures prend aussi son sens dans le parler algérois :Le pataouète, mélange de plusieurs langues. Espagnol, italien, français, arabe…» http://patawet.hautetfort.com/archive/2009/04/29/le-pataouete.html
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VIDEO. « L’accent de chez nous » : http://www.dailymotion.com/video/x4vwfv_l-accent-de-chez-nous_lifestyle
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GLOSSAIRE (et expressions), par Gérard Lavallée : http://storage.canalblog.com/84/11/281248/57276436.pdf
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BIBLIOGRAPHIE, sur alger.babeloued : http://alger.babeloued.free.fr/contenu/Biblio.html
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TEXTES :
Edmond Brua, portrait de famille, par Jean Brua (et document audio, fable dite par l’auteur, «… fable remontée du passé, et qui vous mettra en bouche un goût, non de madeleine, mais de mouna »), sur esmma.free.fr : http://esmma.free.fr/mde4/brua/EdmondBrua.htm
« Chapeau bas à André Lanly », « L’éminent linguiste qui a fait entrer le pataouète à l’Université », par Jean Brua : http://jp.follacci.pagesperso-orange.fr/Lanly/Lanlypag.htm
Poèmes de Roland Bacri, sur hubertzakine.blogspot.com : http://hubertzakine.blogspot.com/2011/05/petit-poeme-de-roland-bacri.html
Un poème d’Edmond Brua, « Maisons », sur arioul.blog : http://arioul.blog.lemonde.fr/2007/02/24/un-poeme-d-edmond-brua/
« Racines », de Jean Brua, sur arioul.blog : http://arioul.blog.lemonde.fr/2008/01/08/pieds-noirs-2/
Geneviève Baïlac explique la genèse de sa pièce « La Famille Hernandez », sur babelouedstory.com : http://babelouedstory.com/ecoutes/famille_hernandez/famille_hernandez.html (texte après les illustrations…). Citation : « Un "homme nouveau" naissait ainsi en dépit des politiques, des différences fondamentales, des heurts de nature, un homme que l'on pouvait rencontrer dans la rue avec son langage pittoresque émaillé d'expressions empruntées à toutes les langues parlées en Algérie, avec son exubérance, sa truculence, son verbe haut et son humour méditerranéen. II me semblait que cet homme devait trouver au théâtre le moyen d'expression le plus adapté à sa nature, et je cherchais donc à le faire vivre sur une scène »
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LIVRES :
Plusieurs ouvrages dans la rubrique « Langue pied-noir » des éditions Gandini, comme « Œuvres soigies » d’Edmond Brua, ou « Fables et contes en sabir » de Kaddour.
Ainsi, « Le pataouète, Dictionnaire de la langue populaire d’Algérie et d’Afrique du Nord » par J.Fuclos, C-A Massa, J. Monneret, et Y. Pleven : https://editions-gandini.fr/ga02-le-pataouete.html
« Qué Rabia » de Jean Brua : https://editions-gandini.fr/ga103-que-rabia.html
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« Trésors des racines pataouètes », de Roland Bacri, éd. Belin : http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-tresors-des-racines-pataouetes-6426.php?lst_ref=1 et sur bibliomonde.com http://www.bibliomonde.com/livre/tresors-des-racines-pataouetes-1565.html
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“Le Parler Pied-Noir, mots et expressions de là-bas », lexique établi par Léon Mazzella, éd. Rivages : http://www.payot-rivages.net/livre_Le-Parler-pied-noir--Leon-Mazzella_ean13_9782869302556.html
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« Le roro, dictionnaire pataouète de la langue pied-noir, étymologique, analogique, didactique, sémantique, et tout », de Roland Bacri, éd. Denoël : http://books.google.com/books/about/Le_roro_dictionnaire_pataou%C3%A8te_de_la_la.html?id=ug1iHQAACAAJ
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« Le Français d’Afrique du Nord », (thèse), d’André Lanly, éd. PUF, 1962 et « Bibliothèque des Introuvables », 2003 http://www.priceminister.com/offer/buy/1880961/Lanly-Andre-Le-Francais-D-afrique-Du-Nord-Qu-est-Ce-Que-Le-Patouete-Enquete-Sur-Le-Francais-Des-Pieds-Noirs-Livre.html
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AUTEURS :
Auguste Robinet, dit Musette (1862-1930), créateur de Cagayous : http://babelouedstory.com/cdhas/36_37_cagayous/36_37_cagayous.html et... http://babelouedstory.com/bab_el_oued_photos/texte_02/texte_02.html ou... http://patawet.hautetfort.com/archive/2010/04/03/cagayous.html
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Edmond Brua, 1901-1977, note biobibliographique de Georges Laffly, sur le site de Bernard Venis, alger-roi: http://alger-roi.fr/Alger/portraits/pages_liees/8_brua_edmond_pn45.htm
Présentation d’E.Brua, sur hubertzakine.blogspot.com : http://hubertzakine.blogspot.com/2009/11/edmond-brua.html (documents audios associés, textes de l’auteur du blog : mémoire, identité…)
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Roland Bacri, né en 26 :
Fiche Wikipedia (et bibliographie) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Bacri
Sur evene.fr : http://www.evene.fr/celebre/biographie/roland-bacri-3272.php
« Et alors? Et oila! », disque : http://www.bide-et-musique.com/artist/5684.html
Discographie : http://www.encyclopedisque.fr/artiste/13707.html
Poèmes de Roland Bacri, choix d’Hubert Zakine, blog : http://hubertzakine.blogspot.com/2011/05/petit-poeme-de-roland-bacri.html
« Et alors ? Et oila ! », livre : http://www.amazon.fr/alors-oila-ROLAND-BACRI/dp/B003WWB0CK
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Geneviève Baïlac :
Fiches wikipedia sur la pièce « La famille Hernandez », et le film qui a suivi : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Famille_Hernandez (pièce)
et (film) : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Famille_Hernandez_(film)
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...Voir aussi l'album "Le Pataouète" (livres et liens). Cliquer sur les images pour lire : http://tramesnomades.hautetfort.com/album/le-pataouete/pa...
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