Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/01/2012

La mémoire de riz, de Jean-Marie Blas de Roblès, citation et liens...

ZULMA.jpg

« Une absolue certitude s’emparait de moi, un sentiment de liberté, de puissance, un éblouissement de l’être qui mettait toute chose, y compris le divin, à sa juste place dans le théâtre du Cosmos. »

Cité par Florent Georgesco, Le Monde, 23-12-2011,  « Le tarot de Blas de Roblès » 

...........

Informations édition (4ème de couverture) : « Né à Sidi-Bel-Abbès, J.-M. B. de R. est l'héritier d'une double ascendance marine et andalouse. Docteur en philosophie (Éléments pour une Critique des fondements de l'esthétique contemporaine), il a également consacré une étude au symbolisme du Tarot... »

Page éditeur, Zulma, 2011 (Livre publié en 1982, réédition 2011) :  http://www.zulma.fr/livre-la-memoire-de-riz-572014.html

SITE personnel (Bio et parutions, dont ouvrages sur l'archéologie) : http://blasderobles.fr 

Fiche Wikipediahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Blas_de_Roblès 

Un entretien au sujet de « La Montagne de Minuit », sorte de conte tibétain écrit par un athée  http://chroniquesdelarentreelitteraire.com/2010/08/archiv... 

« Hautes lassitudes », poèmes : http://blasderobles.fr/?product=hautes-lassitudes 

14/11/2011

Soufi mon amour, d’Elif Shafak. (En exergue, Shams de Tabriz)

soufi mon amour,elif shafak,turquie,rûmi,poésie,philosophie,littérature,citations,exergue,roman,spiritualité,amour,soufisme,islam,musulmans,ponts,sagesse,universel,shams de tabriz,dominique letellier,wodka.over-blog,ouverture du coeursoufi mon amour,elif shafak,turquie,rûmi,poésie,philosophie,littérature,citations,exergue,roman,spiritualité,amour,soufisme,islam,musulmans,ponts,sagesse,universel,shams de tabriz,dominique letellier,wodka.over-blog,ouverture du coeur

 

 

 

 « Quand j’étais enfant, / je voyais Dieu, / je voyais les anges ; / je regardais les mystères des mondes d’en haut et d’en bas. / Je croyais que tous les hommes voyaient la même chose. / J’ai fini par comprendre qu’ils ne voyaient pas… »

Shams  de  Tabriz

………………………….

Cette citation est mise en exergue en tête de l’ouvrage d’Elif Shafak, romancière turque, « Soufi mon amour », 2010 (éd. 10/18 2011). Traduction, de l’anglais, par Dominique Letellier.

Fille de diplomate Elif Shafak est née à Strasbourg, a vécu en Espagne, puis en Turquie, a enseigné aux Etats-Unis. Elle vit à Istanbul.

Site officiel (en anglais), Elif Shafak : http://www.elifshafak.com/index.php

BioBibliographie, fiche wikipedia, Elif Shafak : « Féministe engagée, cosmopolite, humaniste et profondément imprégnée par le soufisme et la culture ottomane, Şhafak défie ainsi par son écriture toute forme de bigoterie et de xénophobie. » (…) « Le soufisme a toujours joué un rôle central dans l'écriture de Şhafak mais ce n'est qu'avec son dernier roman en date, « Soufi, Mon amour », qu'elle aborde pleinement le sujet. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Elif_Shafak

Ce roman tisse des histoires croisées. D’une part, Ella, américaine de culture juive, et Aziz, européen converti à l’islam, photographe, écrivain et voyageur passionné, soufi (et qui semble avoir ainsi retrouvé là une identité d’âme bien plus ancienne…), des êtres de notre temps, qui vont s’aimer et bousculer leur vie pour être fidèles à eux-mêmes. Et, d’autre part, le grand Rûmi, érudit, mystique, et poète, et son maître Shams de Tabriz, le derviche errant, dans un temps bien plus lointain( le XIIIè siècle), et dans un monde peuplé d’êtres très divers qui seront tous marqués d’une manière ou d’une autre par la rencontre déstabilisante de Shams, l’accoucheur d’âmes. Un roman dans le roman ("Doux blasphème"), des pensées de sagesse dans le roman : c’est là un livre dont la lecture est infinie et qu’on se remet à parcourir pour y puiser du sens bien après avoir refermé à regret la dernière page. L’ouvrage met l’amour au centre de toute réalisation de soi, et le soufisme y est présenté comme une clé  possible, une voie vers ce centre intérieur . Voilà des pages qui permettent d’entrer dans la compréhension de cette haute spiritualité musulmane qu’Elif Shafak connaît si bien. Histoire, sagesse, mystique, éthique et questionnements simplement humains… voilà des pages qui donnent matière à réflexion et méditation (et qu’il faudrait donner à lire à tous les faiseurs d’amalgames). « Je crois que la visée de l’art, et en particulier de l’art du récit, est de construire des ponts. », dit l’auteur dans un entretien de qualité, publié sur son site.  (Elle y donne des références pour dire ses lectures sur le thème du soufisme).

cccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccc

CITATIONS :

« Pour moi, le soufisme est une tapisserie où s’entrelacent couleurs et motifs. Dans mon roman, je ne présente pas le soufisme comme une notion abstraite ou un enseignement théorique, mais comme une énergie vitale, chaude, apaisante. Je m’intéresse à ce que le soufisme représente dans notre monde moderne. Je souhaite montrer la portée de la philosophie de Rûmi aujourd’hui, alors même que nous avons l’impression d’être à des lieues et à des siècles de celle-ci. »

« De l'ouverture du cœur dépend celle de l'esprit. Point n'est besoin de tout abandonner ni de se faire pauvre hère pour tenter d'approcher cette sagesse universelle. Elif Shafak invite chacun, croyant, agnostique ou athée, à ce travail sur lui-même : accepter de se changer pour que change sa vie. »

....

Page éditeur, Phébus (BioBiblio. Cliquer sur les couvertures des livres, dont celui-ci, pour lire les présentations): http://www.editionsphebus.fr/fiche-auteur2577/elif-shafak 

Et sur 10/18 (BioBiblio): http://www.10-18.fr/site/elif_shafak_&181&28786.h... 

Critiques du livre… 

La lecture d’Hervé Bonnet : http://blogs.lexpress.fr/les-8-plumes/2012/11/01/elif-sha... 

Et celle de Sabine Mustakim : http://publikart.net/soufi-mon-amour-un-livre-de-elif-sha...

Critique (élogieuse) du livre d’Elif Shafak. Par Kate, sur wodka-over.blog : http://wodka.over-blog.com/article-elif-shafak-soufi-mon-amour-56420106.html

03/10/2011

« Les Faiseuses d’histoire – Que font les femmes à la pensée ? », livre d’Isabelle Stengers et Vinciane Despret (article de Patrice Van Eersel, Clés)

Livre.jpg

En consultant le site de la revue Clés on peut découvrir des rubriques et des pages fort enrichissantes, des pages qui donnent à penser… Et j’ai trouvé celle-ci :

« Retour de flamme féministe », chronique, par Patrice Van Eersel, Clés, rubrique  Itinéraires, à propos d’un ouvrage des philosophes Isabelle Stengers et Vinciane Despret : « Les Faiseuses d’histoire – Que font les femmes à la pensée ? », Les empêcheurs de tourner en rond/La Découverte, 2011 (Lien retiré, car devenu inactif : mise à jour 30-03-16)

Mais dans le commentaire de Clés (occasion de découvrir ce livre) histoire, au sens d'Histoire - celle des historiennes - devient un pluriel, jouant sur l'expression "faire des histoires".  (Jeu sur le sens présent dans le titre du livre évidemment, pour marquer le fait que, souvent, donner sens à l'histoire - la leur et celle de tous - cela demeure un domaine dominé par les hommes. Donc reprendre pouvoir sur cela dérange).

Citations : « Éberluées par ‘’La philosophie, ou l’art de clouer leur bec aux femmes’’ de Frédéric Pagès (Mille et une nuits), les philosophes Isabelle Stengers et Vinciane Despret, de l’Université Libre de Bruxelles, demandent : ‘’Et si on ne jouait plus le jeu ?’’ » (…) « L’expression    ’’faiseuses d’histoires’’  a plusieurs sens, mais le premier est celui-là : Stengers et Despret invitent les femmes à ne pas s’écraser, à ne pas jouer le jeu et à ’’faire des histoires’’, quitte à passer pour d’horribles chiffonnières ! » (…) « …dé-dignez-vous » (…) « Cessez d’accepter dignement ce que l’on vous présente comme inéluctable. Soyez des emmerdeuses. »

……………………..

Je crois que toute femme qui a l’habitude de penser par elle-même, d’analyser la réalité  (actualité, idéologie, politique), d’élaborer ses propres concepts, d’exprimer des désaccords, sera tombée, à un moment ou à un autre, dans un cadre professionnel ou associatif, sur quelques petits maîtres d’autorité, sûrs de leur fait, sûrs de savoir, eux, avec leur intelligence… masculine, persuadés d’avoir compris, mieux, et de s’être informés, forcément mieux… ! Heureusement, dans la vie privée on évacue de son cercle de bonheur de tels énergumènes, mais dans un contexte social élargi, là, c’est parfois plus difficile… D’autant plus qu’effectivement, ce qui est dit à propos de l’attitude de certaines femmes est juste (elles pointent les milieux universitaires, mais c’est vrai ailleurs). Oui, des femmes choisissent un comportement faussement féministe : rassurez-vous, messieurs, disent-elles ainsi (plus ou moins consciemment), nous sommes capables, nous, de fonctionner comme vous, voyez, nous sommes d’accord – à égalité avec vous - correctes, respectueuses… ! Equivalentes. Eh bien, oui, détestées ou pas, il est bon de savoir ne pas jouer le jeu, ne pas se faire piéger par l’illusion d’une mensongère réciprocité. Et alors d’autres interlocuteurs, authentiques, pas machistes, se révèlent. Ailleurs.

Cette analyse me fait penser à un article d’Yves Delahaie sur Caroline Fourest, s'interrogeant sur les raisons de l'agressivité haineuse qu'elle doit affronter souvent.  Car il est certain que la force de son engagement intellectuel doit intervenir dans la manière dont elle est reçue : elle tient tête, elle ose, elle maîtrise, en affrontant des contradicteurs hommes, notamment. Et cela dérange. Peut-être même quand elle démonte les arguments de personnalités qui déplaisent… Du dialogue ou de la démonstration, de manière souterraine, non sue, l’auditeur retient le franchissement du tabou. Il oublie le fondamentaliste ou l’extrémiste raciste, et retient cela, même s’il adhère à la pensée de l’une et abhorre la pensée de l’autre…

………………………………………………………………………………………………………………………………

Lien vers une recension du même ouvrage, lisible en ligne. Par Osi Bouaké : http://osi.bouake.free.fr/?Les-Faiseuses-d-histoire-Que-f...