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20/03/2012

Le RACISME TUE... (1). Antisémitisme (fusillade ciblant une école juive), après l'assassinat de militaires...

On ne parlait que de militaires visés par un meurtrier mystérieux. Mais un article du JDD, lu dimanche, donnait précisément les identités des jeunes soldats, origine maghrébine, et antillaise pour l’un d’entre eux. Je ne l’avais pas entendu mentionner avant, ni lu. Et encore le soir du 19, télé, des journalistes disaient qu’on ne voyait pas le rapport entre les crimes de militaires et d’écoliers juifs. Non, sauf si on tient compte des origines. Antisémitisme, pour les meurtres du 19, évidemment. Est-ce le hasard, aussi, qui fait viser justement trois personnes d’une même famille, ce professeur venu d’Israël et ses enfants, et la fille du directeur de l’école ? (Ou le résultat d’une préparation, d’une enquête précise ?). Hasard, que les militaires atteints appartiennent, comme l’a titré un journal américain,  aux « minorités » ?  J’en doute. Racisme? Ou autres raisons? (Haine de ce qu'ils représentent?). L’enquête finira par nous donner des clés sur ces drames (même arme, sait-on déjà, même meurtrier sans doute). Mais ces faits sont à analyser comme de probables conséquences des dérives de langage et de pensée, propagandistes de la mort… (qui? quelle idéologie?).

Qu’il soit fou ou pas le meurtrier agit dans une trame idéologique où domine certainement l’obsession identitaire fondée sur l’exclusion  de l’autre (antisémitisme dans un cas, autre sorte de haine dans l'autre cas : militaires... c'est une clé).  Même la folie meurtrière s’inscrit dans un cadre social, une fausse rationalité qui légitime la haine et le meurtre.

Au-delà des politiques en vue, et des chroniqueurs complaisants, sont complices, aussi, ceux qui attisent l’instrumentalisation des conflits du Moyen-Orient, prennent violemment partie, choisissent un camp, théorisent leur antisémitisme, par exemple, sous le masque de la solidarité internationale. Ainsi les courants extrémistes se rejoignent : extrême gauche, extrême droite… on peut aimer le terrorisme des uns sous prétexte de condamner la terreur causée par les autres… Complices, ceux qui croient que la haine active dirigée vers les uns les épargnera, eux.

Complices des meurtres racistes, de même, ceux qui diffusent les désinformations haineuses qui circulent sur la Toile, hoax ou tracts de propagande, marketing idéologique viral.  Jeu de confusion entre une religion et sa perversion politique par des intégristes. Jeu de confusion entre un conflit au Moyen-Orient et des identifications qui se veulent solidaires mais masquent des instrumentalisations stratégiques. Ou négligent des agressions et des faits dont ils ne voient pas ce qu’ils annoncent pour la suite, si on n’y prend pas garde…  Ceux qui se complaisent dans les rancœurs en relation avec le passé, tragédies et Histoire mal digérée. Complices, ceux qui relativisent la portée néfaste de théories haineuses et d’alliances dangereuses, sous  prétexte de retrouver chez leurs auteurs l’évocation de certaines de leurs souffrances ou misères, récupération politicienne qu’ils prennent pour de la reconnaissance (la bêtise peut être criminelle, à force…).

Quand l’enquête sera bouclée (en espérant que d’autres drames ne  surgissent...) sera-t-on capable de relier cela au climat européen qui redonne de la voix aux pires noirceurs, y compris en France ? De relier cela à des extrémismes qui se répandent (France, Europe, monde). Ou se rassurera-t-on en criant au fou solitaire ?

A lire. Quelques ARTICLES. Les jeunes militaires, l’école de Toulouse :

Libération : http://www.liberation.fr/societe/01012396888-une-fusillade-devant-une-ecole-juive-de-toulouse

La traque du tueur de paras. JDD, 18-02-2012, « Les enquêteurs tentent d’identifier le tueur de Montauban ». Ciblés : trois jeunes d’origine maghrébine et un guadeloupéen :
http://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Actualite/Les-enqueteurs-tentent-d-identifier-le-tueur-de-Montauban-495343/?from=cover

« Meurtres de trois parachutistes : un tueur unique et un mobile mystérieux », Libération : http://www.liberation.fr/societe/01012396599-meurtres-de-trois-parachutistes-un-tueur-unique-et-un-mobile-mysterieux

 Communiqué du MPCT (Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme) : http://www.mpctasso.org/spip.php?article983

17/04/2011

Sur l’assassinat de Juliano Mer-Khamis, tragédie récente (Cisjordanie, avril 2011), et sur trois autres meurtres : Hrant Dink (Turquie, 2007), Shahbaz Bhatti (Pakistan, mars 2011), Vittorio Arrigoni (Gaza, avril 2011)

Une des plus tristes nouvelles du début du mois a été ce message entendu à la radio, puis repris et commenté par la presse : le 4 avril, assassinat de Juliano Mer-Khamis (Le Monde, dans sa page « Disparitions » du 07-04-11, titre, avant son nom « Acteur et réalisateur arabe-israélien… ». Même si l’article mentionne sa mère juive et dit bien l’itinéraire et l’action de l’homme, le titre est réducteur. Car un arabe israélien c’est quelqu’un dont l’identité est d’être arabe d’origine (et cela peut être de mère et de père) et israélien de citoyenneté.  Richesse identitaire, aussi, mais pas la même.

100% Juif, 100% Palestinien. C’est ainsi que ce militant pour la paix, acteur et metteur en scène, se désignait lui-même, revendiquant sa double appartenance (mère juive israélienne, Arna Mer, et père palestinien de Nazareth, Saliba Khamis). Sans contradictions ni conflits intérieurs. Etre, tout simplement, militer pour la paix, notamment en animant un théâtre (Le Théâtre de la Liberté), et en suivant ainsi des jeunes. Sa manière d’intervenir à Jénine (camp de réfugiés au nord de la Cisjordanie), ne tenant pas compte des menaces des extrémistes, gênait les intégristes (qui ne supportaient pas sa façon de transgresser d’évidence les codes plus que normatifs des fondamentalistes). Cette liberté avait entraîné des menaces, et il avait été déjà agressé. Craignait-il alors pour sa vie ? Sans doute : en tout cas il la prévoyait. Mais rien ne lui fit renoncer à ce nécessaire investissement. Son désir d’une lutte par la culture, d’un renversement des valeurs qui aboutisse à la paix s’appuyait sur la conviction qu’étaient déjà présents les germes de cette construction d’une génération libre. Malgré le désespoir, malgré le drame de certains destins. Voir Les Enfants d’Arna, le film sur sa mère et son action avec les enfants de Jénine : http://www.dailymotion.com/video/x596fh_palestine-les-enfants-d-arna-julian_news  (vidéo 1/6 : les autres vidéos sont en marge sur la même page, pour le film complet, documentaire sous-titré qu’il faut regarder complètement pour en saisir tout le sens…).

L’acteur-réalisateur a été abattu de cinq balles.  « Un symbole israélo-palestinien assassiné à Jénine » titre le blog de Gilles Paris, journaliste au Monde : http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2011/04/04/un-symbole-israelo-palestinien-assassine-a-jenine/   Non, pas le symbole, l’homme, dit un commentaire. Effectivement : serait-ce comme si sa vie n’avait plus la même portée, le même sens ? L’homme a été tué, c’est tragique, terrible, mais le symbole demeure, ses traces feront leur œuvre plus ou moins souterrainement. Cependant on peut comprendre le titre autrement : le symbole vivant qu’était cet homme n’est plus là, ce qui ne veut pas dire que le sens en soit enfui. Jacques Benillouche, journaliste israélien, titre aussi sur son blog, « La mort d’un symbole » : http://benillouche.blogspot.com/2011/04/la-mort-dun-symbole-djenine.html

 On ne sait pas encore qui l’a tué (un suspect semble avoir été arrêté : voir ce commentaire de Tahar : http://parolededemocrate.blogspot.com/2011/04/hommage-juliano-mer-khamis.html?showComment=1302349577889#c2133088452089068243 ). Son frère Spartacus soupçonne le Hamas (qui avait menacé déjà leur mère), mais ce pourrait être aussi le crime d’autres courants radicaux (dans les tensions entre certains courants palestiniens). Qui assume sa double réalité, identité, culture (et veut la paix), dérange tous les extrémismes, dérange tous ceux qui revendiquent des identités closes et choisissent de faire perdurer la haine et la guerre. Et voici ce que Juliano Mer-Khamis déclarait en 2009, après des menaces émanant de religieux hostiles à son travail, sur cette page : http://www.france-palestine.org/article11685.html   Oui… « Malgré le soutien de Zubeidi, l'institution culturelle avait essuyé les critiques d'extrémistes et subi deux incendies. Les islamistes, par exemple… » est-il écrit sur Rue 89 : http://www.rue89.com/2011/04/04/lacteur-israelien-juliano-mer-khamis-assassine-a-jenine-198569  (pour la suite…). Et espérons qu’une enquête aboutisse…

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Articles (presse ou blogs, sélection):

RFI : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110405-cisjordanie-juliano-mer-khamis

juif.org : http://www.juif.org/defense-israel/148965,meurtre-de-l-acteur-mer-khamis-son-frere-accuse-le-hamas.php  (et les commentaires)

saphirnews : http://www.saphirnews.com/Hommage-au-juif-palestinien-Juliano-Mer-Khamis_a12421.html  (hommage)

Fiche Wikipedia, Juliano mer-Khamis : http://fr.wikipedia.org/wiki/Juliano_Mer-Khamis

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Pour conclure, à propos de ce crime. CITATION : « Je rêve du jour où je pourrai appeler tout le Proche-Orient, comme j’appelle le Liban et la France et l’Europe, « patrie », et « compatriotes » tous ses fils, musulmans, juifs et chrétiens de toutes dénominations et de toutes origines. », Amin Maalouf, « Les Identités meurtrières ».

 

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Responsabilités ? « Nous sommes tous responsables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres. » Dostoïevski, cité par Emmanuel Lévinas, dans « Ethique et infini ».                                            

Ce n’est pas à entendre comme une banalisation du crime ou la pensée d’une sorte d’innocence imaginaire des meurtriers et des terroristes. Mais c’est un questionnement sur la violence que l’humanité porte et crée en elle-même. Comment lutter ? Juliano Mer-Khamis, lui, pensait que la culture serait porteuse de paix (et sa mère le dit dans le film « Les Enfants d’Arna »). On sait que des peuples fort « cultivés » - Histoire - ont généré des violences atroces (nazisme…), mais était-ce la même culture que celle dont il parlait ? L’actualité, elle, voit des générations cultivées revendiquer la démocratie… et la fin de la violence.                 

20/03/2011

Le 19 mars 62, Algérie. Cessez-le-feu et feu. Une fin de guerre sans date… ?

Comme exergue, j’emprunte la citation qui introduit la rubrique « Histoire » du site rapatries-gauche.org :  « Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète où sont les véritables causes des évènements. »  Honoré de Balzac : http://rapatries-gauche.org/spip.php?rubrique18

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Pour commencer, un questionnement. « Quelle date pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie ? » : http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/alg/19mars.htm  (source : Libération, page ldh).

Et des liens, pour quelques infos :

Le 19 mars. Histoire sur herodote.net : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19620319  (Cessez-le-feu, Algérie 1962, et morts du 26 mars, à Alger)

Rubriques du Cercle algérianiste (histoire, mémoire, culture). Certains positionnements peuvent nécessiter nuances, questionnements, et réflexions contradictoires (notamment sur  les injustices de la réalité coloniale, qu'on ne peut occulter, mais qui est le résultat d'un système créé par la France, métropole, et imposé autant aux communautés arabo-berbères qu'aux populations méditerranéennes immigrées qui ont produit le métissage pied-noir : Espagnols, Italiens, Maltais, Gitans, etc.). Mais on trouve des informations et questions qui ne sont pas présentes ailleurs (vérités des témoignages, mémoires d'une communauté humaine assez ostracisée, les clichés diffusés en France masquant la réalité des êtres). Et le souci du lien avec l'Algérie actuelle se manifeste par l'organisation de rencontres avec des auteurs algériens, par exemple : ceux qui reconnaissent en eux, Pieds-Noirs, des Algériens légitimes) : http://www.cerclealgerianiste.fr/

Autre regard, assez antinomique, de Pieds-Noirs qui ont créé une association en 2008, pour exposer une autre manière d'analyser l'histoire et l'actualité, ce qui est légitime : "Les Pieds-Noirs progressistes". Mais   là aussi, autrement, il sera nécessaire de nuancer, questionner. Car pour s'opposer aux nostalgiques du passé colonial (si minoritaires...) on peut reprocher la tendance à évacuer les critiques nécessaires quand on évoque le FLN (idéologie, terrorisme, choix antidémocratiques, instrumentalisation de la religion devenant élément de la dimension nationale, refus d'une pluralité de l'algérianité, arabisation forcée éliminant longtemps le berbère, répression des incroyants ou convertis, etc.). Ce reproche s'impose parfois quand on voit certaines réactions ou certains silences. Mais on trouve aussi la possibilité de lire une analyse de gauche sur une histoire commune, sans reniement de l'identité partagée, et avec un souci réel de conscience du présent, dans l'intérêt porté à l'Algérie contemporaine. Lien : http://rapatries-gauche.org

Des adhérents du PS avaient, plus anciennement, créé aussi une association (accueillant des Harkis, des Pieds-Noirs, des Algériens ou Franco-Algériens, dans le but de trouver une paix des mémoires) : l'Araprem. Le site existe toujours (on voit un engagement-programme qui se déroule, phrase à valeur de charte). Mais le site n'est plus mis à jour, la communication ayant, pour les responsables, migré sur Facebook, en réseau informel. Lien : http://www.araprem.asso.fr  

Commémoration du 5 décembre, quai Branly. Colère de JP Rondeau en 2005, à titre de document : http://www.babelouedstory.com/thema_les/5_decembre/822/822.html    [ On pourra trouver que ce texte, avec ses excès (billet d’humeur, de conviction), fait des généralisations sans distanciation, d’une part, et que, d’autre part, il s’inscrit dans une démarche revendicative installée dans la perspective d’une histoire subjective, nostalgique, attachée à des conceptions  associées à une certaine vision de l’histoire  de l’Algérie et des natifs de ces anciens départements – devenus pays indépendant. Mais il exprime cependant des émotions légitimes que beaucoup ressentent devant les négations de leurs souffrances, les projections, les ignorances, les approximations, le mépris et le déni. Pour les ressentir aussi tous ne partagent cependant pas les mêmes analyses au sujet du 5 décembre et du Quai Branly.]

 Le 19 mars, lui, reste très mal vécu, certainement, aussi, par les Harkis rapatriés. Comment reconnaître la fin d’une guerre dans  une date qui, même si elle symbolise un cessez-le-feu officiel, est suivie de massacres ?  26 mars (Alger, armée qui tire sur une foule pacifique), semaines et mois qui suivent, 5 juillet (Oran, massacre de civils, et armée française laissant faire), abandon des Harkis et très nombreux morts...  http://www.harkisetverite.info/ 

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Mais comment inscrire dans les mémoires une histoire qui ait du sens pour tous ?

Il faudrait déjà soustraire la question à l’idéologie combattive. Faire entrer la complexité et la conscience dans la pensée.

Que cesse la permanence de la guerre dans le regard sur les peuples ou sur les communautés. Algérie française vue sans nuances et colonisation passée idéalisée, par les uns, diabolisation des mêmes réalités, par les autres, terrorisme sanctifié, par certains, qui fabriquent alors des héros discutables.

Le pire, c’est ce que j’ai lu, par hasard, dans un article de l’Humanité, il n’y a pas si longtemps. Rappelant le drame de Charonne, qui fit quelques morts (sur lesquels, cependant, on n’a pas tiré) l’auteur entraîne son sujet vers le… négationnisme. Qui sont les négationnistes ? Les Pieds-Noirs, bien sûr. (Qui n’étaient pourtant pas là).  Mais ce n’est pas grave, en parlant de « leurs » morts PN, qu’ils veulent honorer (est-ce crime?), l'article passe de ces victimes de Charonne à celles du 26 mars, en ramenant à l’histoire du Quai Branly : ces noms de victimes civiles, associées aux morts militaires. Scandale ! Pour l’Humanité… OAS ! Eh bien, ils font exactement, à l’Huma, comme les extrémistes qui voient un islamiste derrière chaque musulman : eux voient l’OAS derrière chaque Pied-Noir.  [« Bientôt 45 ans que nous avons été "Rapatriés d’Algérie" et toujours cette même querelle sur notre mémoire, Pieds noirs = colons = OAS. » 16-09-08, citation tirée d'un article du site des Pieds-Noirs progressistes.  

 Et s’il est mort, ce Pied-Noir, c’est qu’il devait mourir… car, forcément, il était OAS… !!! (D’ailleurs les stèles sont forcément « à la gloire de l’OAS », même quand rien de tel n'est noté. Le 26 mars, les victimes, malgré les documents, les vidéos, les témoignages, pour le PCF c’est toujours la mort justifiée de méchants activistes. Donc, si on compare, deux manifs se finissent mal, et il y a des morts (nombreux à Alger). Mais pour le PC il y a morts et morts… Et les Pieds-Noirs sont tous des fascistes. Ignorance. Et… négationnisme, au bout du compte, mais à l’inverse de ce qui était annoncé : celui de l’auteur, celui du PCF. Massacre occulté. Le PC trouverait-il normal qu’on tire sur une foule pacifique (qui portait secours à un quartier populaire victime d’une sorte de blocus) ? Sous prétexte que cette foule aurait eu des idées contestables (au sens de l’auteur) ? Dans l’article, le nom des victimes civiles de la rue d’Isly inscrites au Quai Branly, cela signifie « le terrorisme de l’OAS qui continue ». Délire. http://humanite.fr/09_02_2011-charonne-%C2%AB-le-n%C3%A9gationnisme-un-danger-permanent-pour-la-m%C3%A9moire-%C2%BB-464693 (09-02-11)   Ces projections  qui faussent la perception réelle des faits à leur juste mesure, comme elles sont permanentes, renouvelées à de multiples occasions, là ou là, ont des effets problématiques, pernicieux : on accule autrui ainsi. 

« …nostalgiques de l’Algérie française, fascistes et racistes ». Là, même article, ce sont ceux qui ont cru bon de montrer leur désaccord avec le film Hors-la-Loi (contestation de données du film qui ne correspondent pas aux chiffres réels, selon les protestataires, qui ont vu, là aussi, un déni d’Histoire…). Oui, heurts de mémoires, et totale maladresse (je serais presque tentée de dire « bêtise ») de ceux qui ont manifesté pour cela. Si parmi eux  certains pouvaient être des « nostalgiques » et peut-être, pour une petite frange mêlée aux autres, des gens à situer à la droite extrême (il y a bien un Breton célèbre et, malheureusement, sa blonde fille : il y en a forcément aussi parmi les rapatriés...) ce n’était sans doute pas un ramassis de fascistes et de racistes : plutôt des écorchés vifs un peu trop militants... (Mais pour le PC, apparemment, tout « rapatrié », terme que je n’aime pas, est un « fasciste raciste ». PC qui, pourtant, a vu ses électeurs se sauver pour se jeter dans les bras du FN, et qui, donc, devrait commencer par balayer devant sa porte : qu’est-ce que cette idéologie qui peut laisser faire une telle bascule ?). 

Peut-être parce qu’ils sont passés d’une « vérité » à une autre ? Car, parlant d’Histoire, l’auteur oppose des « vérités ». « La vérité est pourtant à l’opposé », dit-il, craignant de « voir double ». Mais justement, c’est voir double qu’il faudrait : voir la vérité des uns et la vérité des autres. (Et ne plus parler de vérité, à mon sens, mais de faits : laisser les certitudes pour les questionnements devant ces faits). Voir, d’une part, les Algériens luttant pour l’indépendance, aux  combattants encouragés par Sartre à tuer ceux qu’il définit tous comme des « colons » (préface au livre de Fanon). Et voir les natifs d’Algérie issus d’un melting pot de gens simples (et qui n’ont pas su se défaire des puissants, ceux-ci plus « Français » qu’eux, et pas de la meilleure manière). Souffrances des uns et des autres. Tous victimes d’un système qu’ils n’avaient pas créé. (Car les immigrés espagnols chassés d’Andalousie par la misère n’ont pas décidé, eux, la colonisation de l’Algérie : pour donner un exemple. Non, ce sont les ancêtres des autres, restés en France métropolitaine, qui l’ont fait). Une certaine frange politique de la France se débarrasse de son héritage historique sur une communauté chargée de tous les crimes. Et si certains « rapatriés » revendiquent, eux, cet héritage, par désir d’appartenance et traumas d’exilés, cela ne les rend pas pour autant ontologiquement plus coupables (si coupables il y a…).

L’Histoire sera faite par les historiens (et par les historiens algériens aussi). Mais cette Histoire aura besoin des archives de la mémoire. Le déni que ressentent ici des Pieds-Noirs, blessés par ces histoires de dates, pourrait être corrigé par un peu d’humanité : l’humanisme contre les constructions idéologiques. A condition de « voir double » (au bon sens du terme). Cette humanité  vient parfois bien plus de l’autre rive que de celle-ci. Elle est aussi présente dans le dialogue de rive à rive des natifs dispersés, diasporas dialogiques. 

Et dans le contexte actuel, plutôt que de viser des cibles imaginaires, de fantasmer sur des ennemis à combattre (là où il n’y a, au pire, que des errants perdus), voir plutôt les  vrais risques actuels dans ce délitement de la raison qui transforme une extrémiste « faite maison », et pas du tout « rapatriée » en blonde icône du racisme médiatique, se rêvant présidente…

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Dates d’après le 19… qui expliquent les refus de cette date, le malaise...

Le  26 mars 62. Histoire. Le massacre, sur L’Internaute : http://www.linternaute.com/histoire/categorie/evenement/49/1/a/48077/massacre_de_la_rue_d_isly_a_alger.shtml

Enterrés clandestinement : http://www.babelouedstory.com/thema_les/26_mars/902/902.h...

Dossier : http://www.babelouedstory.com/thema_les/26_mars/00_accuei...

Fiche wikipedia (voir aussi les liens externes, documents, dont films)  https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_la_rue_d%27Isly

Vidéos sur le 26 mars : http://www.dailymotion.com/video/x5c27e_fusillade-du-26-mars-1962-rue-d-isl_news#from=embed  (documents et témoignages)

Vidéos INA : http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAF90005855/algerie-les-evenements-du-lundi-26-mars-1962.fr.html 

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Après le 19 mars, aussi, massacres de harkis. Voir sur harkis.com (Ajir pour les harkis) : http://www.harkis.com/article.php3?id_article=25

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5 juillet 62 sur herodote.nethttp://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19620705

Fiche wikipediahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_5_juillet_1962

Georges Marc Benhamou, sur le 5 juillet 62 et un livre de Jean Monneret , « La tragédie dissimulée » :http://nice.algerianiste.free.fr/pages/benamou12.html

Témoignage, 5 juillet : http://nice.algerianiste.free.fr/pages/bouq_com/monneret3.html

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19 mars ? Les cessez-le-feu des guerres ne sont-ils jamais vraiment la fin de la mort ? Et les dates ne sont-elles pas  toujours le déni de ce qui les suit, la promesse de mensonges, une faille ouverte aux crimes occultés ?

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MEMOIRE… HISTOIRE… REFLEXIONS… vers la fin de la concurrence mémorielle  (qui n’est peut-être pas tant entre des communautés humaines impliquées qu’entre des courants idéologiques qui veulent instrumentaliser les émotions et les douleurs des uns et des autres).

Conflit de mémoire et de chiffres : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1830

 La mémoire meurtrie de Mohamed Harbi : http://www.mafhoum.com/press4/114P57.htm (Le Monde, 11-10-02)

Une vie debout, Mémoires politiques. M.Harbi : http://www.lematindz.net/news/81-Mohamed-Harbi--une-vie-d...

Texte de l’historien Mahfoud Kaddache (pour la fin du clivage Histoire coloniale/Histoire nationaliste, vers le dialogue scientifique) : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/08/03/2403201.html

14/01/2011

APPEL des Musulmans. L'Islam bafoué par les terroristes

 A l’initiative de Respect Magazine, dirigé par Marc Cheb Sun, un appel dénonce l’instrumentalisation de l’Islam par les terroristes, manipulateurs extrémistes, assassins, qui donnent des arguments à ceux qui veulent créer la confusion entre Islam et islamisme. Que les signataires soient croyants, mystiques ou athées ils se sentent concernés par leur appartenance à une culture commune, et ils sentent bien que le regard extérieur ne fera pas de différence entre les uns et les autres. Ils pensent aussi avoir une responsabilité engagée, celle de citoyens qui rejettent ces violences criminelles et doivent dire qu’ils refusent le fondamentalisme (comme beaucoup l’ont déjà montré dans leurs engagements antérieurs). Ils font référence aux Chrétiens massacrés en Irak, en Egypte ou ailleurs, et rappellent que les extrémistes tuent aussi de nombreux musulmans. Nous voulons, disent-ils, « signifier par cet Appel notre refus de ce rapt de nous-mêmes : celui dont on usurpe l’identité est plus à même de démasquer le faussaire. ». Insistant sur le fait que « Le meurtre de chrétiens, comme de tout être humain, est une horreur absolue. » ils affirment la nécessité de la parole pour dire l’indignation, de cette forme de résistance : « Alors comment se taire quand on tue en votre nom? ».

 

Libération l’a publié aussi. (Titre du dossier : "L'écrit du coeur des musulmans"). « «La décision de lancer cet appel est née d’une réaction spontanée», raconte Marc Cheb Sun. Au lendemain de l’attentat contre l’église copte d’Alexandrie, le rédacteur en chef de Respect Magazine se promène sur les forums et autres blogs. «De très nombreux musulmans - de confession ou de culture - y exprimaient le dégoût de cette violence. Ils se disaient extrêmement choqués par ce massacre. Et par le fait que, depuis des années, ces actes sont commis au nom de l’islam», rapporte-t-il./ Avec Ousmane Ndiaye, collaborateur de Respect Magazine, l’idée de lancer cet appel, que publie aujourd’hui Libération, germe. » Lire la suite sur le site du journal : http://www.liberation.fr/societe/01012313113-l-ecrit-du-c-ur-des-musulmans

Parmi les premiers signataires : Abd Al Malik, rappeur et écrivain. Cheikh Khaled Bentounès, soufi, guide spirituel Tariqa Alawiya. Latifa Bennari, présidente de L’Ange bleu, association qui lutte contre la pédophilie, les maltraitances sexuelles. Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix. Dalil Boubakeur, recteur de l’Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris. Marc Cheb Sun, fondateur et directeur de la rédaction de Respect Mag. Mohamed Colin, directeur de la rédaction de Saphirnews et Salamnews. Hakim El Karaoui, président de l’Institut des cultures d’Islam, ville de Paris. Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité. Mohammed Moussaoui, président du conseil français du Culte Musulman. Faouzi Skali, fondateur du festival des musiques sacrées de Fès...