08/12/2024
Boualem SANSAL. Arrestation, questions, soutien...
Ma conviction est que nous devrons toujours refuser de nous incliner devant les événements, les faits, les circonstances, la richesse et le pouvoir, l’histoire comme elle procède, le monde comme il va.
Albert Camus, La crise de l’homme, Conférence, 1946, Columbia Université, NRF, 1996, p. 25. Conférences et discours 1936-1958, Folio, 2017.
J'ai un goût très vif pour la liberté. Et pour tout intellectuel, la liberté finit par se confondre avec la liberté d’expression.
Albert Camus, Carnets II, Gallimard, 1964, pp. 141-142
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SOIRÉE du 16-12, 20h. Comité de soutien de Boualem Sansal. Inscription par mail : comite.soutien.boualem.sansal@gmail.com
Initiative de la Revue politique et parlementaire. Comité présidé par Catherine Camus.
Théâtre libre, 4 bd de Strasbourg, Paris.
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Solène Vary, Privé de visa à 48 heures d’une audience cruciale, l’avocat de Boualem Sansal se voit interdit d’entrée en Algérie, Le Figaro, 09-12-2024. https://www.lefigaro.fr/international/l-avocat-de-boualem-sansal-se-voit-interdit-d-entree-en-algerie-20241209
La demande de libération, faite par les avocats algériens de Boualem Sansal, a été refusée le 11-12. La nouvelle demande devrait être possible dans un mois, ce qui est inquiétant.
Pour « une solidarité sans faille » ...
Kamel Bencheikh, Boualem Sansal : un ami, un esprit des Lumières, un homme en danger, Le Matin d’Algérie, 22-11-2024.
Citations : « Boualem Sansal est bien plus qu’un écrivain franco-algérien d’exception. Sa plume, empreinte de laïcité, d’universalité et d’un profond humanisme, incarne l’héritage des Lumières. / Boualem Sansal est, à mes yeux, une figure lumineuse de notre époque, portant haut les valeurs de liberté, de vérité et de justice, même dans un contexte qui les étouffe. » (...) « C’est pourquoi son sort actuel m’alarme profondément. » (...) « Cette arrestation, qui ne peut être vue que comme une tentative de museler sa voix libre et critique, me bouleverse et m’indigne. » (...) « ...Cette fois-ci, c’est à nous de répondre à son courage par une solidarité sans faille. »… https://lematindalgerie.com/boualem-sansal-un-ami-un-esprit-des-lumieres-un-homme-en-danger/
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SOUTIEN. Cagnotte de soutien sur HelloAsso, au nom de "Société de soutien international à Boualem Sansal", pour tous les frais juridiques sur les deux rives et frais de communication à l'international. Même les sommes modiques comptent. Autre possibilité : Chèque à l'ordre de Société de soutien international à Boualem Sansal - 5 rue Gaston Gallimard - 75007 Paris.
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17:23 Publié dans Boualem SANSAL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boualem sansal, sansal, écriture, solidarité, soutien, libération, liberté, valeurs, courage, liberté d’expression, algérie, humanisme
05/12/2024
Boualem SANSAL. Lire et relire, pour mesurer l'importance de l'œuvre et des questionnements
Il est des lieux qui font du temps un chemin de calvaire sans retour. (...) La nuit est une prison dans la prison.
Boualem Sansal, incipit, L’Enfant fou de l’arbre creux
Au tout début de cet ouvrage on est déjà dans l’univers de la prison, au moment, fin du jour où l’ombre avance et où brusquement le cri du muezzin étreint la ville... Ces pages sont révélatrices du lieu et de ce qui dépasse aussi ce lieu, métaphoriquement, dans la force de l’écriture de l’auteur. De même, autre métaphore, l’enfant fou qui donne son titre à l’ouvrage, habitant d’un arbre creux (qu’un hibou maléfique a quitté). Mystère, l'inexplicable, qui est en soi un rejet de la raison. Relisant ce passage, et pensant à Boualem Sansal prisonnier, c’est comme la représentation symbolique de la solitude des consciences libres que j’y vois aujourd’hui, quand la raison ne permet plus de saisir le sens de faits irrationnels, comme l’arrestation de l’écrivain. Et, dans l’anxiété de penser à cette situation si injuste, pour celui qui est entouré des murs qui enferment et des murs des mensonges projetés par ceux qui veulent faire de lui un portrait destructeur, j’ai une phrase (de 2084. La fin du monde) qui revient et tourne en moi, comme une question sourde : Pour des gens qui ne sont jamais sortis de leur peur, l’ailleurs est un abîme. Or celui qui pense en lucidité et amour mêlés, comme il fait, est un ailleurs et un abîme à la fois pour ces gens dont la peur, le ressentiment, l’idéologie, mettent des masques qui voilent le sens des paroles, des pages, des livres de Boualem Sansal. Lui dont toute l'œuvre est une lettre d'amitié envoyée à l'Algérie (d'amour alors plutôt), et au monde (de désir de paix, donc). Comme le dit un de ses titres... Le soutenir c’est aussi le faire lire. Que tous puissent reconnaître la puissance de l’œuvre d’un humaniste à dimension universelle.
MC San Juan
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Donc lire, relire, proposer de lire.
Tous ses livres sont publiés par Gallimard, et beaucoup repris en Folio.
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23:45 Publié dans Boualem SANSAL | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boualem sansal, sansal, livres, écriture, éthique, liberté, valeurs, lucidité, complexité, algérie, monde, paix, respect, humanisme
03/12/2024
RELIRE CAMUS... pour soi, pour autrui
Le combat contre l’injustice, l’oppression et l’obscurantisme est une entreprise « sisyphienne ». Camus y a pris sa part. Son parler vrai, juste et clair, son sens du dialogue et son souci de l’autre manqueront encore longtemps. Il reste à découvrir ou à relire ses livres.
Jeanyves Guérin, « Introduction » (en titre une longue citation de Camus, l'excipit de L'Homme révolté), Dictionnaire Albert Camus, Robert Laffont, 2009.
Camus est immense, Sartre et ses amis se sont trompés, par méchanceté, par jalousie et, aussi, par dogmatisme ou idéologie. Camus est immense parce que le message qu’il nous délivre est à hauteur d’homme.
Thierry Renard et Michel Kneubühler, « Un vif besoin de Camus », in Pour saluer Albert Camus, La passe du vent, 2013.
C'est en cela que je me sens proche de l’homme. Dans les rapports qu’il entretient non pas avec les autres mais avec lui-même. Des rapports complexes, liés à une quête inlassable, non pas de la vérité que l’on sait multiforme, mais d’une authenticité, de la vérité de son être, qu’on est le seul à pouvoir définir.
Maïssa Bey, L’ombre d’un homme qui marche au soleil. Réflexions sur Albert Camus, Chèvre-feuille étoilée, 2004, rééd. 2006
Comment être inféodé à une philosophie de l'histoire et épouser ta conception de la liberté ? Comment en somme concilier ton refus de la servitude avec l'allégeance tacite à un antitotalitarisme contre un autre moins fréquentable ? / Tu as été l'animateur intransigeant de la gauche anti totalitaire. Tu as refusé tous les totalitarismes qu'ils soient communistes ou fascistes.
Daniel Leconte, réalisateur, Camus forever, Huffingtonpost, 07-11-2013. https://www.huffingtonpost.fr/actualites/article/camus-fo...
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23:05 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : camus, valeurs, pensée, humanité, solidarité, liberté, livres, citations, boualem sansal, sansal, livres camus, éthique
30/11/2024
Mes réponses au questionnaire de Pi [P(oés)i(e)] de Christophe Condello...
En accueil des pages du site de Christophe Condello, l’exergue suivant : Les arbres sont des êtres qui rêvent, Aristote.
J’aime y trouver cette phrase. Je l’associe au livre de Mario Mercier, L’enseignement de l’arbre-maître, longue méditation, parcours ou pauses immobiles en forêt, la nuit surtout. Rêves des arbres et rêves d’un arbre se mêlant aux siens. Le message de l’arbre est, notamment, que l’homme est un arbre qui marche...
Le questionnaire de Christophe Condello (poète et éditeur au Québec) comporte des questions types, les mêmes pour tous ceux qu’il invite. Mais les pages qu’on lit, résultant de cela, sont très différentes. Car la question déclenche une introspection (pour ce qui concerne le rapport à l’écriture et à la lecture de poésie) et penser les réponses force à entrer dans sa vérité intime, pour arriver à dire sa démarche. S’interroger ainsi, ce qui fait partie dans tous les cas du travail d’écriture, donne l’occasion, inscrivant ce que l’on capte, de saisir encore des parts de soi qui se précisent. Mettre des mots...
12/11/2024
Un refuge autre que l’exil, de Theombogü. Éditions du Cygne
Ouvrant le livre on trouve des pages titrées, qui sembleraient hésiter entre le fragment et le poème. Le poème, oui, même si plusieurs passages affirment le contraire (pp 39, 40, 41). Le mot « dégoût » est même posé comme un rejet total assumé par le personnage d’un court récit qui ressent de l’aversion pour les « poéticiens ». Incompris, il détruit ses manuscrits et se débarrasse des ouvrages de poésie contemporaine. Mais l’auteur en question est « un écrivain exilé ». Le sujet ne concerne alors plus les conditions de l’écriture, mais l’écriture de l’exilé. La page qui suit présente le désespoir d’un universitaire qui perd toute foi en son domaine de recherche et d’écriture : « je ne crois plus à rien : ni à cette poésie aphasique, ni à cette philosophie amnésique, ni à cette sagesse angélique, ni à ces religions monomaniaques. ». Pour conclure : « Aurais-je oublié d’aimer ? » et se résigner « à la solitude ». C’est le portrait de celui qui a pu se laisser piéger par un univers poussiéreux, celui des « poéticiens » critiqués par l’exilé de la page précédente... Et enfin c'est un texte sans personnage extérieur apparent, un narrateur qui dit Je et qu’on pourrait croire être l’auteur. Lui résiste à la poésie : « Je ne suis pas poète », répète-t-il. Pourquoi ? Car... « Si la poésie était seule, je serais devenu poète. Beaucoup d’ingrats cheminent avec elle durant toute leur carrière, durant toute leur existence. Et j’ai horreur de l’ingratitude. ». Carrière, le mot étranger à toute poésie, et pourtant qui définit certains itinéraires. Alors, personnages loin de l’auteur, ou parlant pour lui, ces trois pages sont un éloge de l’authenticité et le refus des postures formelles, des artifices stériles, négation de la poésie. Par inversion, éloge de ce que devrait être la poésie. D’ailleurs l’ouvrage est dans la collection Voix au poème. Et ce n’est pas par hasard que l’auteur, Theombogü, fait partie du comité de rédaction de la revue Po&sie.
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01:36 Publié dans Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : un refuge autre que l’exil, éditions du cygne, theombogü, exil, écriture, poésie, po&sie
13/08/2024
Magie renversée, recueil d’Isabelle Lévesque et Sabine Dewulf
Magie renversée, poèmes d’Isabelle Lévesque et Sabine Dewulf, peintures de Caroline François-Rubino (préface de Florence Saint-Roch), Les Lieux-Dits, coll. Duo, 2024
Il y a sans doute plusieurs manières d’aborder ce livre. Celle que j’ai envie de choisir serait en marge des approches littéraires destinées à penser un événement-livre. Mais justement celui-ci s’inscrit dans des marges qui autorisent des lectures décalées. Un premier constat concerne Sabine Dewulf. Car quand on lit ce qui s’exprime de son univers on ne peut que remarquer que sa créativité emprunte une voie qui n’est pas que poésie. En créatrice de jeux qui sont des propositions invitant à traverser la frontière des apparences, à accepter de lâcher une rationalité plus conforme pour laisser advenir une attention à des parts cachées du réel et de soi. Elle s’intéresse aux oracles, aux clés qu’ils délivrent afin de voyager dans un autre espace du temps. Et si ce livre est un dialogue poétique cela permet de supposer que cet aspect de son univers est reconnu par Isabelle Lévesque, et qu’elle-même a ses propres entrées dans ce lieu d’une pensée ouverte à d’autres trajectoires de la conscience, ce que l’ouvrage confirme. Elles entrent donc à deux dans l’aire du regard autre. À trois, car les peintures de Caroline François-Rubino soutiennent ce déplacement du visible à ce qui lui est sous-jacent.
23:18 Publié dans Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isabelle lévesque, sabine dewulf, caroline françois-rubino, magie renversée, poésie, livres, citations, art
11/08/2024
Sous l’étoile du jour, recueil de Michel Diaz
Sous l’étoile du jour, Rosa canina éditions, 2023.
Le préfacier, Alain Freixe, choisit de ne pas faire réellement une préface, si c’est orienter la lecture des textes de Michel Diaz. Il propose « quelques notes prises sur cette partition qu’élabore sa pratique poétique. ». Ces textes, comme en marge, ont, comme exergue, une citation de Jean-Marie Barnaud : « Tu marches cependant / tu ne sais où tu vas / dis-tu / tu vas vers ton secret / telle est l’audace / cela suffit pour une joie. » Choix très judicieux, ces vers, car Michel Diaz aurait pu l’écrire pour lui-même, lui pour qui la marche nourrit la pensée et le geste d’écrire. Et la marche est aussi la représentation d’un processus créatif.
De ces notes je relève un fragment : « C’est toujours la marche en avant. Vers l’impossible salut. À cause de cet appel insensé qui, du fond de notre finitude, nous a fait roi mage de notre vie en quête du vrai lieu. Telle est l’aventure de l’homme cet être des lointains. L’homme dans la poésie de Michel Diaz remonte ses épaules, relève la tête et poursuit. »
Michel Diaz a structuré son recueil en deux parties. Pierre du vent et Sous l’étoile du jour, qui donne donc son titre au livre.
20:38 Publié dans Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel diaz, sous l’étoile du jour, rosa canina éditions, poésie, écriture, exigence, mémoire, exil, parole, marche, monde, arbre, citations, livres
08/08/2024
Deux recueils de Teo Libardo
D’abord, présenter l’auteur. Teo LIbardo est né en Italie. Passé de l’exil à Lausanne au choix de la France, sud et soleil. Poète, il est aussi peintre et musicien. Et cela se sent dans ce qu’il écrit. Il regarde et écoute.
Ensuite, expliquer le sens du nom de l’édition, Rosa canina. Ce rosier a des racines qu’on croyait guérisseuses de la rage. L’édition évoque d’autres formes de la rage (comme la haine), tout ce qui corrompt l’humanité. Et elle fait ainsi de la poésie un rosier mental qui va tenter de répondre par des propositions donnant sens autrement.
Les deux livres lus sont Là où germent les mots, suivi de Les yeux naufragés (2020) et Il suffira (2021).
23:13 Publié dans Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : teo libardo, là où germent les mots, les yeux naufragés, il suffira, rosa canina, poésie, vie, paradoxes, livres, citations
06/08/2024
Concerto pour marées et silence n° 17, 2024, revue de poésie
Pour le monde je suis né dans ma date de naissance //
Mais je suis né dans l’infini des êtres
Pierre Esperbé, Concerto pour marées et silence
Le titre magnifique de la revue est celui d’un recueil de Pierre Esperbé (Guy Chambelland, 1974), qu’il accepta d’offrir. Ses textes structurent chaque numéro de la revue, lui donnant une composition musicale, en trois parties (Moderato, Adagio, Allegro), chacune introduite par un poème de Pierre Esperbé, de Concerto...
Musique, aussi, l’exergue permanent, appuyant le choix, une citation de Romain Rolland :
« Si la musique nous est si chère, c’est qu’elle est la parole la plus profonde de l’âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur. »
Ce numéro publie des citations plus amples de Pierre Esperbé, pour marquer le centenaire de sa naissance. Et cette fois des QR codes permettent d’entendre sa voix.
Avant même le premier texte, et après le dernier poème publié, il y a, comme toujours, une citation qui ouvre l’ensemble et une qui le ferme, parfois deux. Cette fois c’est Cathy Jurado, un extrait d’Intérieur nuit, puis Georges Cathalo quatre vers d’Ils ont peur, et enfin Marie-Ange Sebasti, avec un fragment d’Empoigner la lumière.
Le texte introductif de l’éditrice, Colette Klein (poète et peintre) parle du défi de l’écriture et de l’édition : « Je passe ma vie à lutter contre l’idée qu’en écrivant on jette des pierres dans des puits sans fond. Et, pourtant, il m’est impensable de ne pas relever le défi de chercher à remonter au jour ces pierres qui risqueraient de rester hors de portée. » Dans le numéro précédent elle parlait de son « monde utopique », celui « où les mots des poèmes ont plus de sens que ceux que l’on peut lire dans les journaux qui mettent à la une les crimes de l’humanité. »
00:04 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concerto pour marées et silence revue, pierre esperbé, colette klein, poésie, citations
04/08/2024
Jean-Claude Xuereb, Avant que s’efface l’ineffable, recueil, Rougerie, 2021.
Déjà, ce titre, Avant que s’efface l’ineffable, retient, touche, au point de retarder le geste de la main, qui reste en attente au-dessus de la couverture. Alors on « écoute » le titre. Assonances. Ce « a » des commencements de tout, ce « e » muet du murmure. Allitération. Ces « f » du souffle léger, de la trace à peine esquissée, accentuant l’effet de murmure. Et quand on ouvre les pages et lit, on découvre que tout est annoncé dans ces quelques mots. En exergue, une citation de Charles Morgan : « Les dieux ne meurent pas, ils changent de nom. »
Un recueil dense, où alternent poèmes en prose et en vers, méditations et regards.
Mais qui est Jean-Claude Xuereb ? Poète de formation juridique, il a mené de front un engagement professionnel et la création. Les éditions Rougerie l’ont suivi pour la publication de tous ses recueils. Mais des livres d’artistes ont été hébergés ailleurs (éd. À Travers, éd. des Rivières…). Pour le découvrir on peut lire le dossier paru dans la revue Phœnix (numéro 15, 2014) et l’essai-anthologie réalisé par Jean-Louis Vidal (éds. des Vanneaux, 2013). À noter, le numéro spécial de la revue Sud, hors-série sur la littérature algérienne, qu’il a coordonné en 1995, en soutien aux auteurs exilés ou en danger pendant la période de la décennie noire. Spécialiste de Camus il a aussi organisé des colloques et dirigé ou co-dirigé la publication des Actes de ces rencontres, dont un collectif avec des auteurs algériens.
01:02 Publié dans POÉSIE, Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0)
02/08/2024
Diérèse n°90, revue de poésie
En exergue de ce numéro, António Ramos Rosa : « J’écris peut-être pour maintenir l’ouverture de la source, même si je ne peux pas la découvrir ». Doublement intéressant. La raison d’écrire portée à haute exigence, loin des certitudes. Source ? Celle de l’écriture en soi, dont on ne sait pas le lieu du surgissement ? Celle des racines de ce qui est ? Ou l’écriture comme questionnement total sur la conscience et le langage. Le « même si » accentue la force de la démarche. D’ailleurs il avait écrit ceci : « La construction du poème c’est la construction du monde » (Respirer l’ombre vive). Et, dans Le dieu nu : « J’écris en essayant d’entendre la rumeur de l’inconnu ». J’ai envie de relier cela au serpent lové dessiné par Pacôme Yerma (page 1) et à son sage aux yeux clos (page 75).
L’éditorial d’Alain Fabre-Catalan, L’utopie du poème, peut être lu comme un prolongement de la pensée d’António Ramos Rosa. L’exergue est de Michel Deguy : « Donnant / Donnant est la formule ». Si la poésie veut à la fois dire le monde malgré l’obstacle de cette « extériorité radicale » qu’il offre, et aller « au fond de l’inconnu » au sens de Baudelaire, « comment réconcilier l’existence ordinaire et l’ouverture infinie que suppose la poésie ? ». L’utopie est double. Concevoir les poèmes comme « projets d’existence », ainsi que le nota Paul Celan, cité. Et vouloir la rencontre, celle du lecteur et celle du poète avec lui-même.
23:34 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : diérèse, poésie, daniel martinez, citations, livres, écriture, regard
23/07/2024
Revue L'Intranquille N° 26
J’ai lu avec intérêt les poèmes de María Mercedes Carranza (textes bilingues, espagnol de Colombie, trad. Brigitte Vanhove). Dont un poème pour rêver d’une rencontre amoureuse avec Ulysse, afin de comprendre le mystère de son itinéraire. Et un texte testament, ou presque, faisant le tour de sa vie, tous les rôles, les valeurs, les faiblesses communes... Moriré mortal... « Je mourrai mortelle / après avoir dit-on traversé / ce monde / sans le rompre ni le salir » (...) « Et quand surgit la peur / je regarde la télévision / pour dialoguer avec mes mensonges ». Puis, choix, Impudeur, splendeur et peur : « J’ai parlé de la splendeur de la vie / et de la séduction fatale de la déroute ; / quelqu’un a crié « mort à l ‘intelligence », / à l’instant même où Albert camus / disait des mots / d’acier et de lumière » (...) « Ainsi me fut offert le monde. / Ces horreurs, la musique et l’âme / ont chiffré mes jours et mes rêves. ».
18:08 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l’intranquille, poésie, citations, livres, aridité(s)
Revue L'Intranquille N°25
Le numéro 25 commence par un hommage à Jean Cocteau, mort en octobre 1963. Écho à l’exposition qui lui est consacrée à Menton, au Musée Jean Cocteau. L’auteur, Jean-Paul Gourévitch, rappelle surtout la fascination de Cocteau pour Orphée, sa « figure tutélaire », fascination qu’il partage avec lui. Orphée, ce personnage légendaire dont on ne sait vraiment s’il exista ou n’est que mythe (même si des poèmes lui sont attribués), mythe particulièrement riche et symbole à la fois de la création, le père imaginaire de la poésie, la représentation du rapport avec la mort, de l’amour passionné qui transcende la peur de l’au-delà, même infernal.
17:36 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l’intranquille, atelier de l’agneau, poésie, livres, citations
29/06/2024
Mon marché, au Marché... de la Poésie
Le Marché de la Poésie, c’est aussi l’occasion de faire provision, parfois pour un long temps de lectures...
Pages pour aider à penser, construire sa liberté.
Pas étranger à la situation actuelle. Et L’Autre livre l’écrit dans son appel... que chacun aura interprété selon ses analyses pour voter le plus jute possible le 30 et le 7...
https://lautrelivre.fr/ Donc j’ai fait mon marché, ayant préparé ma liste de titres d’avance...
La Poésie, une sorte de résistance...
00:37 Publié dans POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marché de la poésie, poésie, art, livres, revues
28/06/2024
Cauchemar... Ou les législatives.
Cauchemar, a inscrit Joann Sfar sur un dessin, se demandant comment il est possible qu’on se retrouve avec l’extrême droite d’un côté et une gauche alliée avec une extrême gauche antisémite, de l’autre... Cauchemar, oui. Mais on doit s'informer et réfléchir pour décider en conscience des choix à faire au 1er tour des législatives, et du choix au 2ème tour. Être devant l’impossible peut-être parfois.
Donc des extrêmes guettent.
23:37 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : législatives, extrêmes, extrême droite, extrême gauche, démocratie, fascisme, néo-fascisme