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22/06/2024

Une enfance corse, livre collectif

51aIrFmsIoL._SY385_.jpgParcours du livre collectif Une enfance corse, Bleu autour, et Colonna (pour la Corse), 2010.

C’est toujours intéressant et émouvant de lire ce qui nous fait entrer dans l’intimité des êtres, dans ces années qui sont la genèse des vies à venir (tant ce qui bloque, par les blessures, guéries par le travail sur soi, que ce qui révèle les potentialités). Pourquoi l’ancrage en une terre est-il si important ? Parce que l’humain-arbre a des racines, et que le paysage façonne celui qui regarde. Quand l’Histoire secoue, les témoignages s’appuient aussi sur des mémoires d’enfance, c’est pourquoi ces textes corses me renvoient à d’autres, parlant d’Algérie (ou Maroc, Tunisie). Mais aussi, à travers la Corse ils évoquent la Méditerranée commune, celle de Gabriel Audisio et Albert Camus, et derrière eux le personnage d’Ulysse, comme figure symbolique.

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20/06/2024

Marché de la Poésie, Juin 2024.

Marché Poésie.jpegMarché de la Poésie...

Je serai vendredi 21-6 au stand 706, Unicité, de 17h à 18h30, avec mes livres...

Je mets là un autoportrait d’écriture en citations,

des extraits du recueil Le réel est un poème métaphysique

(proses, photographies, poèmes – et certains exergues, car on est ses lectures).

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30/05/2024

ISLAM. 2. Religion, spiritualité, mystique. Articles, dossiers, sites

islam,religion,spiritualité,mystique,soufisme,métaphysique,transcendance,cultureDans la presse, on trouve de nombreuses traces des travaux et débats internes à l'islam. Recherches et aussi conflits, témoignages, questionnements. Il y a vraiment de quoi découvrir la pensée active des islamologues, chercheurs spirituels, ou mystiques soufis. Des courants divers traversent cet univers des réformistes (que certains textes définissent). Cette page propose un recueil d'un choix de publications qui complètent ainsi (ou préparent) ce qu'on peut apprendre dans les livres.

ARTICLES.  Certains textes, dont le thème est la religion musulmane, rejoignent autrement la critique de l’islamisme, de la lutte contre. D’autres posent des questions qui élargissent le questionnement au-delà de l’islam seul.

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Dossier. ISLAM. 1. Religion, spiritualité, mystique. LIVRES, éditions

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Islam, spiritualité et mystique

S’intéresser à la culture musulmane fait rencontrer la part spirituelle étrangère aux visées politiques. (En tenant compte cependant des questionnements indiqués dans l’introduction du dossier sur l’islamisme).

Il faut répondre aux projections malveillantes qui font un amalgame entre des courants violents et criminels (ou des dogmatiques obscurantistes) et l'ensemble des croyants nés dans cette culture, confusion essentialisante qui rejoint un certain racisme ne disant pas toujours son nom. (Même si les marges extrémistes prêtent de quoi nourrir l'hostilité de gens qui ne sont ni racistes ni porteurs de haine.) Et même s'il existe une certaine porosité entre les tenants des vues réactionnaires des intégristes et de simples pratiquants, à partir du sentiment d'appartenance, qui peut mener au communautarisme et influencer les perceptions et croyances, jusqu’à l’acceptation de codes. 

. Cette porosité on peut la voir à des signes, quand des faits provoquent des débats sur des questions liées au voile, par exemple, et que des laïques les dénoncent. Et on la voit dans l’utilisation victimaire de la notion d’islamophobie, utilisée par les islamistes pour faire pression.

Les confusions produisent aussi des totalitarismes (et cela commence par le choix des mots) ; les pièges sémantiques deviennent des pièges dialectiques. Sur la question des religions... le stalinisme avait érigé l'athéisme en "religion" de remplacement : ce n'est pas un modèle à suivre. La nature du totalitarisme se définit aussi par une emprise sur la conscience des individus, en fonction de ce que le pouvoir du moment croit être la juste manière de penser, croire, ou ne pas croire (pouvoir politique quand la religion est d’État, pouvoir religieux communautaire dans d’autres cas). Les théocraties islamistes, dictatures, imposent de croire à leur manière, l'Inquisition catholique le fit aussi, avec la même violence, mais le stalinisme imposa tout aussi violemment de ne pas croire... Les islamistes veulent importer ce viol des consciences dans les démocraties.

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Islamisme. 2. Articles, dossiers, sites, blogs...

islamisme,idéologie,idées,culture,laïcitéAu sein de la culture islamique salafiste, le moi n’est pas déterminé par son monde intérieur, mais par le texte et le consensus de la communauté. Il est demandé à la conscience de l’individu de jouer un seul rôle : suivre le texte divin. 

Adonis

Distinguer islam et Islam / Personne n’a à ce point incarné ce type de questionnement que Mohamed Arkoun qui, en tant que scientifique et croyant, ambitionnait de distinguer l’approche historico-critique et l’approche théologique.  

Florence Bergeaud-Blacker, Islam n'est pas Islamisme. L'approche historico-critique de l'islam, relire Mohammed Arkoun.

(Suit une documentation, lectures... Travaux de chercheurs, articles, publications et témoignages. Dossiers et sites...). Sélection de textes et liens et deux fichiers téléchargeables (articles / dossiers et sites).

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29/05/2024

DOSSIER. Islamisme. 1. LIVRES, études critiques (sélection et fichier)

islamisme,idéologie,idées,livres,culture,laïcitéIl faut toujours dire ce que l’on voit ; surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit.     

Charles Péguy, Notre jeunesse, Cahiers de la Quinzaine, 1910, Gallimard, 1933, Folio, 1993.

À cette pensée on peut ajouter celle-ci, même auteur (Pensées, Gallimard, 1936, 1998) : La guerre contre la démagogie est la plus dure de toutes les guerres. (Car la démagogie est la réponse complaisante que certains donnent aux idéologies problématiques).

Islamisme et lutte idéologique

L’islamisme est une réalité et son déni en est une autre.

On a pu constater que l’entrisme des Frères musulmans atteignait des associations et institutions diverses qui prennent des décisions surprenantes, sous influence. Et on a pu voir aussi que les réseaux des salafistes (pourtant minoritaires au départ) se déployaient. Pour comprendre les enjeux et réagir il faut s’informer. Et c'est possible : livres, articles, sites et blogs (associations, auteurs, les sources sont infinies. Et si le fondamentalisme fait pression et influence, l'expression autre existe : des penseurs laïques (athées ou croyants), des intellectuels musulmans (ou de culture musulmane sans être d'esprit religieux), des chercheurs spirituels désirant une autre manière de vivre l'islam hérité, soit simplement en voulant le confronter à la modernité et en contextualiser les textes fondateurs, soit en se rapprochant des voies soufies mystiques.

Il est extrêmement important de distinguer l'islam (la religion de croyants qui ne sont pas des idéologues mais seulement des gens qui accordent une place à la spiritualité dans leur vie, en fonction de la culture transmise) et l'islamisme (construction idéologique et politique à visée totalitaire). Si on crée la confusion on stigmatise des gens qu'on voue ainsi à l'enfermement identitaire (et, pour les plus fragiles psychologiquement ou socialement, à une possible radicalisation). Mais il ne faut pas être dupes de ceux qui jouent sur la confusion en rejetant toute critique de la religion en parlant d’islamophobie comme si cela signifiait racisme visant les musulmans, ce qui n’est pas le cas.

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18/05/2024

Israël-Gaza, suite… À l’écoute de tous, les regards de Joann Sfar, Ismaël Saidi, Gilles Kepel, Sophia Aram, Kamel Daoud, et diverses voix...

Jérusalem.jpegMon seul drapeau ce sont mes habits / mon seul hymne est mon souffle, / et le premier et le dernier mot est : / « ICI. ». / Je suis un fanatique de la paix

Yehuda Amichaï, poète israélien

Vous, qui tenez sur les seuils, entrez / et prenez avec nous le café arabe. / Vous pourriez vous sentir des humains, comme nous. / Vous, qui tenez sur les seuils, sortez de nos matins / Et nous serons rassurés d’être comme vous, des humains 

Mahmoud Darwich, poète palestinien

 

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11/04/2024

Revue À L'Index n°48

Index.jpgDans l’éditorial, Jean-Claude Tardif aborde le problème de l’édition, dominée par des groupes de maisons puissantes qui "marchandisent", écrit-il, la production des livres. Et cela encombre la distribution de médiocrités. Il craint d’observer « la fin d’un monde, celui du livre et plus encore de la Littérature ». Se demandant si des auteurs des temps précédents pourraient être édités s’ils vivaient maintenant. Ils le pourraient difficilement, contre « ces livres de consommation rapide » qui « n’ont rien de rimbaldien ». Il conseille aux lecteurs, à la fin, d’aller « fouiller »… « la deuxième étagère ». Mais je crois que même cela ne suffit pas car là aussi il y a barrage, les petites éditions de poésie ayant des distributeurs qui placent peu ou pas les livres en librairie. Les livres sont dans certaines librairies quand il y a des lectures, et passent dans les autres le temps d’une commande. Heureusement qu’il y a des salons… Je me souviens de ce qu’a dit le poète Paul Valet sur sa fidélité à ces éditions moins en vue, son choix de ne pas s’adresser aux grandes, pour continuer à soutenir celles qui lui avaient permis de publier au début.

Dans la revue, des nouvelles, des poèmes (surtout), une recension, des traductions. Deux auteurs de Bahia, Brésil (traduits par Dominique Stoenesco)  et deux poètes catalans (traduits par Pierre Mironer).

 

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10/04/2024

Revue À L'Index n° 47. Poésie...

Index.jpgDans son éditorial, Jean-Claude Tardif définit la poésie comme « état d’esprit qui induit un état d’être ; un humanisme, qui passe par l’échange et le partage des mots, des textes, des langues, pour, finalement, trouver l’autre, mieux l’entendre et l’écouter, puisque les mots et la poésie qu’ils façonnent, entrent en chacun de nous à un moment ou à un autre, d’une façon ou de l’autre. »

Dans la revue, de lui, une nouvelle, aussi. Histoire de mer, titre qui nous introduit dans un univers étrange, celui d’une île un peu mystérieuse. Un monde de rumeurs qui hantent les mémoires. Une transmission qui se nie elle-même, un lieu à quitter. Les êtres qu’on y voit sont imprégnés des brumes de ce monde d’eau. « Ce matin, le silence seul habite les rochers. Pour peu on pourrait penser que la mer, elle-même, n’existe plus. ». Le lieu frôle ou produit la perte, de lui-même (terre et mer) et du narrateur, qui croit sentir que son corps « se dissolvait dans l’air saturé de sel ».

D’autres nouvelles suivent, alternant avec des poèmes (plus nombreux). Dont celle de Jean Bensimon (pp. 51-61), L’Homme bleu. Son personnage découvre que sa peau est devenue bleue, et on lui fait comprendre que c’est sa peur qui se rend ainsi visible. Le récit devient alors une quête assez poétique pour aller chercher dans la profondeur de l’inconscient les anciennes terreurs. C’est un voyage dans le passé et dans des lieux qui peuvent représenter les mirages intérieurs. Car « la peur lui collait à la peau, suintant par tous les pores avec son odeur aigre, acide, elle imprégnait ses gestes, ses propos ». Voyage dans « le fleuve du Temps », parcours de « la forêt interdite », entrée dans la « demeure » qui cache les souvenirs sous la poussière de l’oubli ou du refoulement. Pour une prise de conscience libératrice…

À lire, dans ce numéro, des poèmes, dont des traductions…  Et des recensions. Plus un hommage à Michel Cosem. Dossier, la poésie castillane (traduite par Roberto San Geroteo), et importante contribution sur la littérature ukrainienne (poésie et romans), réalisée par Vladimir Claude Fisera.

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07/04/2024

La moindre mesure du monde... Livre de Jean-Pierre Otte, L'Étoile des limites

Couverture-La-moindre-mesure-du-monde.jpg-nggid0295-ngg0dyn-640x426x100-00f0w010c010r110f110r010t010.jpgLa moindre mesure du monde, L’Étoile des limites, coll. Le lieu et la formule, 2023.

Le titre de cet ouvrage d’une quarantaine de pages correspond bien à l’intitulé de la collection, qui pose en exergue une citation de Rimbaud, « …pressé de trouver le lieu et la formule ».  Ainsi « Le lieu et la formule » inviterait des auteurs cherchant à se penser eux-mêmes à travers un espace, et tentant de définir une sorte de géométrie intérieure en questionnant une géographie extérieure. Le mot le plus important serait la « formule », car arpenter un lieu pour le décrire seulement, cela ne présente qu’un intérêt très relatif, s’il n’y a pas une démarche interrogeant le JE dans sa profondeur inconsciente, d’une part, et sa place dans une démarche de conscience d’être, la dimension ontologique, d’autre part. C’est en tout cas ma conception de l’écriture, et comme le poète Daniel Giraud le disait pour lui-même, je ne sépare pas la poésie (vers ou prose fragmentaire) de la philosophie. C'est la seule poésie qui m’intéresse vraiment (à lire ou à écrire), celle qui rejoint le domaine métaphysique, et plus, selon la conception de Jean Rouaud, « l’ambition mystique de la poésie » (je le citais dans ma première note sur la triste polémique autour du Printemps des Poètes).

Il me semblait, avant de lire son texte, que le titre de Jean-Pierre Otte indiquait qu’il allait au-delà de tout parcours de sentier ou de marche dans du « local ». Même s’il parle bien d’un lieu il le dilue dans une sorte d’anonymat qui crée une abstraction propre à faire penser. Il va vers la mer, dont les rives sont une frontière d’univers, finalement, où qu’elle soit, et les oiseaux qu’il mentionne relient terre et ciel (sable et cosmos) comme le feraient les traits d’une gravure.

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03/04/2024

Hommage… Daniel Giraud, poète et traducteur

daniel rigaud,poésie,traduction,tao,anarchie,libertaires,mystiques,spiritualité,poètes chinois,citations,révolution intérieureDaniel se déshabille nu, jusqu’à l’os.

Théo Lésoualc’h, revue Bunker, Marc Questin éditeur (cité par Claude Pélieu)

La vigie, le barbare à rencontrer, le témoin, un collage d’être et d’âme  (…) un « grand » poète, il embrasse l’entre-deux, il est à demi-plein, à demi-vide (…).

Claude Pélieu, préface de All to no-thing

Mais la nature est un temple qui suppose la surnature. La métaphysique n’est-elle pas l’au-delà de la nature ? (…) La simplicité et l’oisiveté du poète ouvrent aussi aux vertiges et dérives dans l’indicible tout-autre qui n’est autre que nous-mêmes.

Daniel Giraud, Ch’an poèmes beat tao (éditorial de sa revue Révolution intérieure n°5, 1987)

The Outsider is a man who cannot live in the comfortable (…) He sees too deep and too much, and what he sees is essentially chaos. He is the one man who knows he is sick in a civilization that doesn’t know it is sick.

Colin Wilson, The Outsider

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Daniel Giraud... est décédé dans les premiers jours d’octobre 2023, pour rejoindre le Tout des anarchistes mystiques, le vide ternaire du Tao, cet absolu non-duel…

Quand j’ai vu par hasard ce fragment de Colin Wilson, extrait de The Outsider1, j’ai tout de suite pensé à Daniel Giraud, cet Outsider qui voyait « trop profond et trop », et que le « chaos » du monde révoltait, en libertaire rêvant d’un autre horizon du possible, et trop seul à le rêver. Si la civilisation « ne sait pas qu'elle est malade », cela rend malade ceux que cela désespère. Et Daniel Giraud, qui oscillait entre une tension vers ce qui pouvait rejoindre la joie et la bascule dans le désespoir, posait, contre cette solitude de conscience, l’écran de multiples dons permettant d’atteindre le tout-autre qu’il évoquait justement. Tant de curiosité pour des connaissances formant le puzzle d’une même recherche, que Claude Pélieu, dans sa préface de 2014 (pour All to no-thing), liste une litanie de mots pour le définir : traducteur, astrologue, poète, nomade, chanteur de blues, libertaire, citoyen du monde, grand voyageur, etc.

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01/04/2024

Poésie. Revue DIÉRÈSE n° 89

diérèse,lesdeux-siciles,daniel martinez,poésie,livres,citations,lecture d’images,hommagesL’éditorial de Gilles Lades met, dès l’exergue (citation d’Antoine Emaz) et sa première phrase, l’accent sur l’émotion : « le cœur et la chair de notre existence ». Il montre comment l’émotion émerge de l’intime, avec sa part inconsciente et son rapport avec l’imaginaire. Donc, écrit-il, elle ne peut être écartée de la pensée du poétique. Mentionnant Valéry, Goethe, et plusieurs autres auteurs dont René-Guy Cadou et Yves Bonnefoy, il considère que « seul le verbe poétique » a la force, « en unissant auteur et lecteur », de relier « l’intime » au « cosmique ».

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Ouverture… En page-titre intérieure, une citation…

La Poésie est une présence infiniment légère et infiniment comblante.

                                     Nicolas Dieterlé (1963-2000)

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20/03/2024

Revue DIÉRÈSE 88. Suite du parcours...

diérèse,les deux-siciles,daniel martinez,poésie,livres,citations,lecture d’imagesDans la note précédente, j’avais fait un parcours rapide de la revue, accompagnant la lecture de la recension de Michel Diaz et de son récit. Je mentionnais déjà l’intérêt de l’éditorial d’Alain Fabre-Catalan, que j’ai encore relu. Il écrit que la poésie s’inscrit « dans cette extrême tension entre le mutisme de l’existence immédiate et l’invention du langage face au foisonnement du réel ». C’est pourquoi, le poème qui est lu « ne se donne jamais d’emblée ». Je trouve que ce qu’il dit de la lecture pourrait s’appliquer aussi à l’écriture : « Rencontrer une parole autre qui retentit à l’intérieur de soi », permettre « un dialogue avec l’inconnu d’une voix qui soudain vous révèle à vous-même ». Car le processus est proche, écoute de sa propre voix, qui contient aussi une part d’inconnu et provoque une révélation à soi-même de ce qu’on ne savait pas avant que les mots du poème le tracent. Et d’une certaine manière la lecture est une écriture qui participe de la création du poème. Comme l’écriture est une lecture des signes qui deviennent langage en laissant émerger les mots de la langue qui travaillaient souterrainement en soi.  C’est d’ailleurs ce qu’il propose aussi pour penser le poème comme « expérience de soi à travers l’écriture ». Je retiens les mots « énigme », concernant poète et lecteur, et « déchiffrement » comme opération de lecture (mais elle succède au déchiffrement premier de notre part d’inconnu que le langage va traduire). Dans les deux moments, écriture et lecture, c’est la possibilité d’un accès à cette « énigme » qui fait qu’écrire ou lire un poème est vivre un triple « franchissement vers un au-delà de soi-même » (poème, poète, lecteur). Et encore plus quand le lecteur est aussi poète qui déchiffre « un au-delà de soi-même » en écrivant ses textes. Sachant que le poète authentique ne naît que par ses lectures de ceux qui l’ont précédé et de ceux qui vivent dans son temps.

Alain Fabre-Catalan appuie son texte sur deux citations de Claude Esteban, hommage à un auteur qui savait « épouser mieux l’obscur / pour avancer ».

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Ouverture… Citation en page-titre intérieure :

Chaque poème est un monde neuf qui nous reçoit

Comme si nous l’avions toujours connu. 

Claude Albarède

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26/02/2024

La recension de Michel Diaz pour Le réel est… / DIÉRÈSE, revue de poésie (1er temps de lecture du n° 88…).

Diérèse.jpgPremier temps de lecture de la revue Diérèse (Daniel Martinez) car (très occupée autrement) j’ai cumulé un retard de plusieurs mois (revues et livres qui s’entassent mais ne seront pas abandonnés…). Et le numéro 89 attend aussi… 

Dans ce numéro 88 j’ai la joie de lire la superbe, et ample, recension que Michel Diaz a consacré à mon dernier recueil, Le réel est un poème métaphysique (extraits après mon introduction, 2ème partie de la note, suivie du lien vers le site de l’édition). Dans ce numéro je suis en compagnie des lectures qu’il a faites des livres de Jacques Robinet (Clartés du soir, Unicité - recueil que je suis en train de lire...), Richard Rognet (Dans un nid de flammes, L’herbe qui tremble), Jean-Pierre Boulic (Enraciné, La Part Commune). Mais j’ai découvert aussi autre chose. Un texte de Michel Diaz dont je lis surtout les recueils de poèmes et fragments poétiques (écriture que j’apprécie particulièrement et place « haut ») : dans cette revue, pages 199 à 215, un récit troublant, Un petit théâtre de ruines, dont l’exergue (La Rochefoucauld) révèle un sens, un questionnement (frontière indistincte entre vérité et mensonge, ou les fils étranges du destin).

Donc, sa recension. Une capacité intuitive qui lui fait savoir, au-delà des pages à déchiffrer, ce que celle qui écrit tente de décrypter, cet autre savoir dont l’écriture veut dire la souterraine conscience. Il sait, parce que sa démarche d’écrivain se situe dans un espace de profondeur signifiante.

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23/02/2024

ROBERT BADINTER, hommage.

robert badinter,abolition,justice,engagement,humanisme,valeurs,livres,citationsCet homme remarquable, Robert Badinter, a prolongé l’action de Victor Hugo, Albert Camus, Arthur Koestler, et quelques autres… L’abolition de la peine de mort, en 1981, est sa réalisation principale, aux répercussions importantes dans la conscience nationale et internationale (car la lutte pour l’abolition se nourrit des choix des pays abolitionnistes, surtout quand la parole a la force de celle de Robert Badinter). Mais en tant qu’avocat il a associé ce combat de justice à celui concernant les conditions de vie des prisonniers et l’état des prisons, en se désolant des difficultés et des lenteurs à réformer, soucieux aussi de penser la réinsertion des prisonniers après leur libération.

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