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17/07/2021

COVID, vaccination. Raison, irrationalité et idéologie. Infos… et même… philo.

PHILO COVID.jpgLa raison, c'est l'intelligence en exercice.                                     Victor Hugo, Tas de pierres 

Plus vous trouverez de raison dans un homme plus vous trouverez de probité.                                       Denis Diderot, Encyclopédie

Aimez donc la raison ; que toujours vos écrits                       Empruntent d’elle seule et leur lustre et leur prix.                         Nicolas Boileau, L’Art poétique

Apocalypse cognitive/La face obscure de notre cerveau.             Titre et sous-titre d’un livre de Gérald Bronner sur le développement de l’irrationalité (ou les "mille visages de la déraison" et une "menace civilisationnelle").

Si les théoriciens du complot peuvent revêtir l'apparat d'un contre-pouvoir citoyen face à l'autorité établie, ils n'en demeurent pas moins les promoteurs d'une diversion dangereuse en occultant par  une menace inventée, une menace bien réelle : la crise sanitaire.                                                                   Pauline Lannier, Tribune (Pourquoi tant de théories du complot ?) Les Échos, 23-04-20

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Apocap cognitiv.jpgOÙ EN EST-ON ? 

Il se passe beaucoup de choses dans le monde. Mais la pandémie reste une préoccupation majeure. Elle a déjà eu des effets, ceux d’une crise sanitaire générale mais aussi, par le fait des réponses qui s’imposaient (confinement, restrictions) crise sociale et effets psychologiques. Chacun réagit suivant sa propre force personnelle, s’adaptant, et pouvant même faire des difficultés une opportunité d’avancée intérieure et de réflexion. Mais des tendances irrationnelles et  les propagandes complotistes très actives (pour des raisons idéologiques et financières : il y a des sortes de mafias qui y trouvent leur compte) accentuent les fractures causées par des peurs et instrumentalisées par des courants extrémistes divers (extrême droite, ultragauche, antiscience). 

Que des gens se posent des questions c’est légitime, mais quand les réponses aux questions sont données, et que des choix (civiques, éthiques) s’imposent, l’entêtement devient problématique, et l’ignorance aura des effets criminels. Biais cognitifs trompeurs... 

Que l’on ait une préférence pour des médecines dites douces, la prévention, et les alternatives énergétiques… n’empêche pas de devoir constater que ce qui est complémentaire ne remplace pas tout. La recherche scientifique a créé la vaccination. Et rien ne peut jouer ce rôle à la place. Il faut prendre le temps de s’informer en écartant les sources fantaisistes… Mais la propagande irrationnelle des antivax est massive (et massivement relayée). Ceux qui diffusent des intox, des fakes, ont les moyens financiers de le faire (et… certains ont des enjeux financiers, comme les charlatans qui vendent leurs idées payées au clic, et plus que des idées). Tous les moyens sont bons, comme la création de faux sites. (J’en ai vu un qui voulait passer pour celui de la Cour européenne des droits de l’homme - ressemblant, habile, sauf que le discours était fort loin de ce qu’on peut attendre d’une telle Cour : annonçant, avec un langage copié-collé sur le vrai site, l’interdiction de… la vaccination !). Du travail pour Pharos…

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30/06/2021

PLANÈTE. Alertes du GIEC. Enjeux climatiques, questions et réponses. Le vivant, humain et non-humain...

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La Terre est partout notre terre         Esprit je le sens ce mystère               Nourredine Ben Bachir, Méditation sur la banquise                                                (poème mis en chanson par William Edery)

La crise écologique agit comme un examen de conscience.
Hubert Reeves, astrophysicien
Entretien pour Le Monde des Religions n°87, 01-02/2018

Une question fondamentale se pose d’une façon de plus en plus pressante : la crise planétaire contemporaine prendra-t-elle fin grâce à l’action déterminée des Terriens ou par leur disparition ?                                Hubert Reeves, Mal de Terre

L’alerte écologique mondiale a été lancée il y a 50 ans par le Rapport Meadows. La prise de conscience, très lente, est encore très insuffisante. Les forces du statu quo sont énormes. Le vide de la pensée politique est énorme.                                       Edgar Morin, Paris-Match, 16-04-2020

planète,terre,climat,réchauffement climatique,g.i.e.c.,giec,astrophysique,climatologie,conscience,écologie,cosmos,poussières d’étoiles,astrophysiciens,spiritualité,humanité,paradigme,citations,livresJ’ai osé le pari de rendre moins innommable le vertigineux mystère du monde qui nous entoure et nous fait.                                                 Jean-Pierre Luminet, L’Écume de l’espace-temps

Rappelez-vous qu'il faut regarder les étoiles, pas vos pieds.                                                 Stephen Hawking, Brèves réponses aux grandes questions

Même en plein jour les étoiles                                                    te touchent du bout des doigts.                                                  Jean Mambrino, distiques, Le mot de passe

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Les éléments de réponse à nos questions (et anxiétés) se trouvent chez les scientifiques (divers). Climatologues, biologistes ou penseurs des étoiles, astrophysiciens rejoints par les poètes (ainsi Jean Mambrino)... Elles se trouvent aussi en sciences humaines (ethnologie notamment). Voyage de pensée menant jusqu'aux univers des chamans, et passant par la spiritualité et la philosophie... Des livres et des livres... 

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SOMMAIRE de la note

. Le GIEC… rapport, travaux, inquiétudes                           

Menaces sur l’humanité

Biodiversité en danger (ou pas ?). Dossiers de presse...

. Articles, citations, options. Divergences… 

Le désir de catastrophe, LIVRE. L’inconscient humain…    

. Géopolitique de l’environnement, concepts (pdf, ENS)  

. Devons-nous tout arrêter ? Choisir la décroissance ? NON (et l'industrie ?). NON (risques plus grands...). OUI, dans un sens.  Bifurquer. Il n’y a pas d’alternative. (Bernard Stiegler et 60 scientifiques de 15 pays). OUI. Ou faire autrement. Bifurquer, certains le font déjà. Dossier-reportage de PhiloMag dans le Vercors, Les nouvelles graines de la résistance. Ainsi Baptiste Morizot ou Nastassja Martin            

Prise de conscience commencée ?

PEUPLES PREMIERS, ce qu’ils ont à nous dire… La collection terre humaine, Jean Malaurie (et articles), livre de Serge Bramly

. Et du côté du chamanisme ? Intérêt pour les peuples premiers, vers une autre pensée du vivant. PhiloMag, et trois dossiers de revues (Inexploré, Le Monde des religions, Nouvelles clés)... Plus une référence de livre donnée par Le Monde diplomatique

. Nature sauvage ?  (Parfois la nature est choisie CONTRE les autochtones, cf. reproches faits à l'ONG WWF et à l'Unicef). Article du Monde    

. Deux riches pensées du vivant. Emanuele Coccia, philosophe, et Jacques Tassin, chercheur en écologie végétale. Ouverture...    

. ANIMAUX, autre perception, nouveau statut...   Livres (dont celui de Matthieu Ricard), chronique, site...

. Une autre dimension, penser le COSMOS avec les astrophysiciens

. Autres pistes. SPIRITUALITÉ. L’Appel de Fès (article). Livres (dont un de Thich Nhat Hanh, et citations (dont une d'Andrei Tarkovski)...

. Un regard critique sur les processus destructeurs des humains. La pensée du philosophe Emanuele Severino

///  MISE à JOUR, 20-07-21. L'appel de la vie sauvage, dossier du Courrier international, 14-07-21. ///

. LIENS. Encore des LIVRES. Essentiels. De Nastassja Martin, Baptiste Morizot, Philippe Descola, Jean Birnbaum (participation de Philippe Descola), Bruno Latour, Théodore Monod, Hubert Reeves, Satish Kumar, Corine Sombrun, Brigitte Pietrzak, Laurent Huguelit, Mario Mercier… Deux ENTRETIENS, avec Bruno Latour, PhiloMag et avec Satish Kumar, La Vie… Des ARTICLES,  dont un du Courrier de l’Unesco de mai-juin 1986 (lisible intégralement en ligne). Planète en danger… (1986…!!!). Une PAGE sur le chamanisme. Deux FICHES wikipedia. Un DOSSIER sur les peuples premiers (revue Sciences humaines). Des SITES... (celui d'Hubert Reeves et des associations diverses, terre).

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24/06/2021

Que penser du rapport de Benjamin Stora ?

STORA.jpgNous devrions nous taire
Si fiers de nos histoires, si fiers de nos mémoires
Si macabres et sans gloire…
Nous devrions nous taire
Se parler pour dire quoi ?
Qui comprend qui ? Qui comprend quoi ?
(…)
Les mots sourds… Les mots sont trop courts...
(…)
Depuis qu’il pleut ces mots,
n’y a-t-il plus de frontières ?
(…)
Et ces milliards d’écrits,
et ces milliards de cris
qui fondent dans l’oubli…
(…)
On nous dit que les mots,
que les mots sont des armes,
que les guerres ils désarment...
(…)
Mais
combien de fois le mot 'haine'
a vaincu les mots 'j’aime'
(…)
Les mots sourds… des comptes à rebours.
Nicolas Granier, chanson (paroles et musique). Les mots sourds
 
… Cet exergue s’est imposé, à l’issue du long travail de réflexion sur ce sujet,  déchiré entre différentes mémoires, dont certaines trahies par les mensonges de pouvoirs ou d’auteurs influencés par leur idéologie. Je ne sais pas à quoi pensait l’auteur exactement en écrivant cela. Sans doute pas à mon sujet, mais peut-être réfléchissait-il en fonction de ses lectures de la presse sur différents thèmes d’actualité (tant d’avis divers, tant de contradictions). Le poète-chanteur écrit, imprégné des douleurs qu’on entend ou lit, qui se mêlent à ses propres blessures, à cette difficulté de dire la complexité du réel, où le vrai se mêle au faux, où l’individu souffre de ce qui le nie, mais aussi de sa difficulté à ne pas se trahir lui-même, en choisissant les mots … 
 
Mais je l’associe à ceux qui suivent, dans l’axe du sujet traité…  Poème d’un auteur algérien, penseur en lucidité et humanisme, Ahmed Azeggah, citations de René-Jean Clot et Khrishnamurti...

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23/06/2021

MILA. Harcèlement, "blasphème", laïcité, réactions… Et (mise à jour) geste du recteur de la mosquée de Paris

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Déjà se remettre en mémoire ce qui s’est produit, résumé ici, avec le rappel de certaines réactions. (Qui révèlent plus sur ceux qui s’expriment, parfois, qu’autre chose. Ainsi d’un responsable religieux, ainsi d’une ministre, et d’une ex-ministre…)….
Fiche wikipedia. Affaire Mila... https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Mila
 
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22/06/2021

Tisseurs de paix... Israël/Palestine. Violences, guerre, initiatives de paix... et élections.

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Mais trois séries d’événements m’ont fait beaucoup lire et communiquer ces dernières semaines, ces derniers mois même. Repoussant de jour en jour l’écriture des notes par refus de réaction dans l’immédiateté, qui ne porte qu’à l’agacement ou la colère, souvent. 
Cependant j’ai eu l’occasion de m’exprimer, et de m’informer. Et de voir que la complexité n’est pas ce qui peut le mieux se faire entendre. 
Premiers faits, que je vais traiter là. D’abord ceux qui sont liés au conflit israélo-palestinien. Constat, d’évidence, la violence de certains positionnements, les certitudes haineuses. Le goût qu’ont des esprits, aux certitudes confortables, de classer leurs interlocuteurs dans un camp à affronter. Et suivant qui parle on est dans l’un ou l’autre… 
 
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SOMMAIRE de la note
 
. D’abord, l’actualité, et comment en parler difficilement. Et le danger des engagements pour ou contre…
. Des initiatives de paix il y en a. Ainsi, lire Émile Shoufani, Comme un veilleur attend la paix
. Des analyses, pour éviter les débats stériles
. Tensions et réponses urgentes…
. Initiatives, actions pour la paix, le dialogue, contre les violences…
. Témoignages, musique, récits. Livres et art. (Israéliens et Palestiniens, ou pas).
. Citations. Edward Saïd
. Mise à jour. Articles. Courrier international et The Times of Israël
. LIENS. (Notes antérieures sur Israël-Palestine, dont deux mises à jour.
  Une, "Parcours de paix", pour des LIVRES,
  une, "Penser le conflit sans être le conflit", pour des SITES)
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08/06/2021

QUARTIER du LIVRE... Un Salon du livre Paris 5ème, encore un jour...

Quartier du livre.pngQuartier livre, Paris 5ème. Encore un jour, ce mercredi 9.
Et moi, avec les Ombres... frôlées par le vent.
Plusieurs éditions sont là. Unicité, donc, avec mes Ombres, et d'autres livres, d'autres titres, dont une collection qui ressuscite Les Cahiers bleus de Dominique Daguet. (Livres Unicité,  certains recensés sur ce blog Trames nomades, certains programmés pour plus tard).
Et je passerai faire un signe vers la table où est posée la revue amie L'Intranquille (éd. L'Atelier de l'agneau) dont le numéro sur les animaux, puis celui sur le monde végétal... Options pour créer et pour faire penser...
Ensuite il faudra attendre l'automne, pour le  Marché de la Poésie et le Salon de la revue. On retrouvera les mêmes éditions au Marché et bien d'autres, absentes là, comme Le Nouvel Athanor ou AEncrages. Au Salon, les revues, dont Les Cahiers du Sens, L'Intranquille, Ficelle, etc.
 
LIEN... Quartier du livre... https://quartierdulivre.fr

19/05/2021

Les Plaquettes À L’Index. Des livres où la poésie dialogue avec l’art visuel... Lire Pierre Rosin, Werner Lambersy, Jean-Claude Bourdet, Roberto San Geroteo, Jean-Claude Tardif, et…

Index.jpgLes Plaquettes/À L’Index, Le livre à dire (Jean-Claude Tardif). Parcours de quelques livres...
 
Plaquettes, livres légers. Ouvrages dédiés à l’art, au dialogue entre plasticiens ou photographes et poètes en affinité, ou à l’écriture d’un artiste-poète qui pose ses mots en marge de ses créations visuelles. Une quarantaine de pages, des textes et des reproductions pour exercer le regard, auquel ces ouvrages donnent une importance particulière.
À cette collection, où j’ai picoré ce que j’ai pu (mais raté un livre, épuisé, et failli en rater un autre) j’ajoute un ouvrage d’un des auteurs, autre édition (Éditinter) mais même esprit. 
Les reproductions d’œuvres plastiques méritent attention et commentaire au même titre que les textes. Autre "lecture". (Œuvres de Pierre Rosin, Otto Ganz, Sylvie Basteau, Léo Verle, Hervé Delabarre, Jean-Michel Marchetti).
Je termine ma note par un commentaire autour du titre d’une plaquette de Michel Lamart, jouant à deviner ce que le livre (épuisé) pourrait être et ce que ce titre peut signifier…
 
Voici les titres des plaquettes, qui serviront en quelque sorte d’exergues (c’est très important, un titre) :
 
un reste de beau pour le reste du jour suivi de je émigration 
Pierre Rosin (et ses dessins-peintures)
 
Entrées maritimes, précédées de Portrait de l’œil
Werner Lambersy 
 
La peintre le sait-elle ?
Jean-Claude Bourdet
 
Le Havre de Grâce, suivi de… Un caillou dans la bouche
Roberto San Geroteo
 
Dans l’entre-temps j’écris / et (autre édition) Noir, suivi de Métamorphose du corps noir
Jean-Claude Tardif
 
Ritournelle pour un jardin de pierre
Michel Lamart 
 
Autres lectures sur ce blog, TAG "À l’Index"… catégorie "recensions REVUES.poésie..." Ou (livres), tag nom auteur, catégorie "RECENSIONS.livres.poésie...". Les notes étant publiées au format notes longues (seul le début apparaît), pour les notes plus récentes l'adresse du blog suffit, et les titres se voient, déroulé des pages... Pour voir les vignettes et listes en marge lire sur ordinateur (sur smartphone seules les notes sortent, mais le déroulé fonctionne...).
 
À L’Index/Le livre à dire...
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06/05/2021

Parcours de quelques livres... Éditions Unicité. Lire Éric Desordre, Pascal Hermouet, Pascal Mora, Mohsen Marashi Pour, Éric Dubois...

Unicité éd.jpgD’abord, l’édition, car ce sont des livres qui sont tous publiés par les éditions Unicité (picorés sur quatre années, 2018 à 2021). Cette édition, qui n’a plus à prouver sa qualité, a été créée en 2010 par François Mocaër, écrivain engagé dans un itinéraire personnel qui donne sens à ses choix d’éditeur et au nom de son édition (voir la note précédente). Cela paraît très proche, 2010, alors que les traces concrètes des productions commencent à être assez nombreuses, et que l’aura dépasse la région parisienne, notamment par les auteurs qui viennent de toutes régions et d’au-delà des frontières, pour certains, comme le jeune philosophe iranien, dont je présente ici un ouvrage. Il a su pouvoir être compris là. Puisqu’il cherche à dépasser la dualité, toute pensée de séparation, même dans un contexte difficile.

Unicité, l’exergue en accueil sur le site explique ce que cela veut signifier. Une citation d’Albert Einstein, ce chercheur maître en rationalité mais ouvert à une compréhension du réel qui lui fait ressentir émerveillement devant ce qui est, dans ces moments, écrit-il, "où l’on se sent libéré de ses propres limites et imperfections humaines". Et… "Il n’y a qu’être", ajoute Einstein. Être. Voilà un mot qui aidera à comprendre les démarches des auteurs recensés aujourd’hui. Aucun n’est dupe de ses limites ou fragilités (la sagesse commence par la connaissance de nos "imperfections humaines"…). Mais aucun ne s’arrête là. Chez tous ce désir d’échapper à ce qui sépare d’autrui et de la possibilité de l’émerveillement, si on arrive à produire en soi la capacité de vivre de tels moments d’ouverture de conscience. 

Autre chose est à noter. Certains sont photographes. Mais dans tous ces livres le regard est important. Savoir regarder le monde (le vivant, la nature, les choses), et les visages, les yeux, d’autrui. Les yeux, profondeur qui offre plus que la beauté. Le regard, comme celui d’Albert Einstein, "fixé en émerveillement sur la beauté froide et pourtant profonde et émouvante de ce qui est éternel, de ce qui est insaisissable". Lisez la citation complète en accueil sur le site.

Lien… http://www.editions-unicite.fr

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01/05/2021

Poésie. Deux recueils de François Mocaër. "On écrit avec le corps dès le signe d'un basculement vers la douleur". Et "Le don du silence est le diamant du vide"… Parcours, de 2003 à 2020.

F Mocaër On écrit.jpgJ’ai inventé la nuit
qui gênait nos rumeurs
La fragilité d’un arbre
me donne espoir
p. 23. François Mocaër, On écrit avec le corps dès le signe d’un basculement vers la douleur, L’Harmattan, 2003
 
Dans une poussière
il y a le monde
p. 16 
Nous sommes pauvres
près de cette folie qui fait de nous
ces hommes débarquant
au cœur du dernier sursaut
p. 17
avant que nous disions oui
à l’immense
dont chacun de nous porte le mystère
p. 43
F. M., Le don du silence est le diamant du vide, Unicité 2020 
 
Essaie de répondre à la question  
qui suis-je
sans te référer à ton moi
qui se projette constamment dans le futur
François Mocaër, S’abandonner à la plénitude, Accarias l’Originel, 2010
p. 65, rééd. Unicité, Définitions de Dieu/Le chant de l'éveil, 2020 (2ème partie du volume Le don du silence…)
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Deux volumes, trois recueils (dont une réédition). Le livre de 2020 est suivi de la reprise d’un ouvrage publié en 2010, et qui est tout à fait dans le même esprit. L’un éclaire l’autre. Mais lire l’ouvrage de 2003 fait de l’itinéraire une évidence, tant pour la dimension personnelle des vécus tels qu’ils sont partagés (vécus émotionnels, interrogations métaphysiques, questions éthiques) que pour la démarche d’écriture. Rien d’ancien, qui serait dépassé, dans la publication de 2003. Les textes demeurent, évidemment, avec toute leur force. Mais on suit, en poésie, dix-sept ans de maturation (2003-2020), avec une étape, donc, en 2010. Cela pour les publications. Car la poésie, elle, est présence permanente, et c’est de ce lieu qui demeure qu'elle provient. Peu de livres dans une vie de poète. Et quelques romans, peu nombreux, qui ne sont pas étrangers au domaine poétique. Ainsi À l’aube d’un dimanche raconte l’histoire d’une femme qui fait dire ses poèmes, pour la voix, par un homme qui va découvrir ainsi le pouvoir de la poésie. Le poème est rare quand il est méditation. En 2020 on retrouve des thématiques présentes en 2003, mais avec le détachement de qui a pris la mesure de l’essentiel, sachant lâcher l’inessentiel. 
 
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28/04/2021

À L'Index n°42. Dossier Jean-Claude Pirotte...

A L'INDEX n°42.jpgma vie est dans le livre / que je n’écrirai pas                          J-C. Pirotte, À Joie (citation choisie comme exergue à sa chronique, par Michel Lamart)

ce ne sont que poèmes / qui ont l’air de poèmes / et qui n’ont l’air de rien / car ils ne valent rien                                               J-C.P., Je me transporte partout (exergue choisi par Christian Travaux pour son texte, L’A-poésie de Jean-Claude Pirotte dans Je me transporte partout)

Et c’est vrai que je suis moins attentif au sens qu’à la mélodie feutrée, aux articulations obscures du ton, aux assonances, aux dissonances du timbre. Souvent je pense qu’il suffirait de me laisser pénétrer ainsi pour qu’éclose en moi comme une réponse, un répons plutôt, et qu’enfin ma propre voix délivrée aille se mêler au chœur composé de toutes les voix qui m’enchantent.                                                  J-C.P. Rue des Remberges (fragment cité par James Sacré)

le saurons-nous jamais / nous n'apprenons à vivre // qu'avec le murmure et l’éclat / des pluies sur les toits à lucarnes                                                              J-C.P. Passage des ombres (mon choix, cette dernière citation en exergue...)

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La raison de cette note ? Faire lire la revue, ce numéro d'À L'Index, dédié au poète Jean-Claude Pirotte (décédé en 2014). Et donner envie d’aller ouvrir, ensuite, le volume de la collection Poésie/Gallimard ou le recueil final, Je me transporte partout (Le Cherche Midi).

J’ai donc lu la revue. Un poète lu par des poètes… Mais, aussi… Un homme lu par des hommes. Effectivement, à la lecture de ce beau numéro d’hommage (beau et très riche, par la qualité des commentateurs), impression d’entrer dans un univers très masculin, de manquer de certaines clés (de ce fait). Sans doute eux ne le voient pas ainsi. J'ai su que Sylvie Doizelet, qui fut sa compagne, n'avait pu répondre à l'invitation à participer au numéro d'hommage. Pour compenser je renvoie vers elle par deux liens en fin de note (elle a préfacé le recueil de Poésie/Gallimard). Les clés qui manquaient, j'ai fini quand même par les avoir, grâce à la complexité des regards, et aux nombreuses citations.

La deuxième impression vient du visage de Jean-Claude Pirotte. D’abord la photographie au chapeau, prise par Jean Pol Stercq. On voit surtout le sourire de la bouche et des yeux, de quelqu’un qui a dû inspirer amitiés et tendresses (ce que les chroniqueurs expriment souvent dans leurs hommages). Deux autres photographies (archives privées) témoignent de moments simples - partages, convivialité. Les portraits dessinés (d’Henri Cachau et Jean-Michel Marchetti) capturent autre chose. Un peu les yeux, mais une attitude du corps, une expression, comme de retrait en soi, une tristesse peut-être, un déchirement. Et, toujours, la cigarette, ou le verre de vin. La cigarette qui a fini par le tuer, et le vin qui rendit difficiles parfois la rencontre (comme c’est dit par certains, qui préfèrent témoigner autant de la vérité complexe et des fragilités d’un être que de l’admiration qu’ils éprouvent pour le même être, homme et poète). 

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22/04/2021

Lecture de Roland Chopard. "Parmi les méandres/Cinq méditations d'écriture"

1 CHopard.jpgÉcrire sans subterfuges et avec le désir de transgresser certains usages mêmes de la littérature: telle serait aussi la constance de la démarche.
Roland Chopard, Cérémonial du Livre/Première méditation 
 
L’œil était un élément cosmique mais aussi l’objet qui contient aussi bien l’infini que l’infime.
R.C., L’éveil/Deuxième méditation
 
Tout ce qui se fait vient de ces sensations intérieures en mouvement.
R.C. Les sensations mentales/Troisième méditation
 
Ces tris sélectifs prouvent aussi que la quête de soi est un long, difficile, mais indispensable travail poétique (…).
R.C. Le recours essentiel/Quatrième méditation
 
Ces mots qui se sont imposés sont des certitudes inconscientes qui désemparent l’œil (…).
R.C. L’effet (provoqué)/Cinquième méditation
 
Roland Chopard, Parmi les méandres/Cinq méditations d’écriture, L’Atelier du Grand Tétras, 2020
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À écriture intense, lecture intense, et longue relecture : c’est ce que mérite cet ouvrage.  Tout est dit, déjà, par le titre, le sous-titre et les exergues choisis par Roland Chopard. Une démarche difficile, plongée en eau souterraine de l’écriture. D’où vient son titre ? D’une pensée de Claude Louis-Combet, avec lequel il est en grande proximité d’exigence et qui offre une postface au livre. Voici cette phrase, dont la citation ouvre le livre, avant le Cérémonial du Livre, titre de la première méditation : "(…) l’expérience intérieure de l’écriture : un enfoncement méandreux en soi-même, à l’écoute de cette voix parfaitement limpide qui est cependant la voix de l’obscur, (…)". 
Dans les méandres on erre et on hésite, on accepte de se perdre. Et si c’est méditer en écriture on accepte de croiser de l’impensé, sans être sûr de pouvoir le saisir, en perdant la chronologie des bribes de conscience capturées. Donc pour entrer dans l’écoute de cette voix en soi qui permettrait de tracer des mots, et d’aboutir à un déchiffrement de l’espace secret à donner à lire à autrui, Roland Chopard choisit les voies indirectes, les détours que la dynamique même de l’écriture provoquera. Démarche de vulcanologue faisant émerger les scories et acceptant les brûlures préalables. Plonger c’est entrer dans la nuit profonde du soi, le non-su du langage, et extraire suffisamment de sens pour que ce soit dicible. Mais seule démarche qui vaille d’écrire. Cela c’est la dimension dans laquelle on entre en ouvrant ces pages. Et quels sont les auteurs dont les citations sont les exergues de chaque méditation ? Mallarmé, Char / Lao Tseu / Porchia / Steiner, Pessoa / Lautréamont… 

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21/04/2021

AUDISIO poète, suite. Deux recueils : De ma nature et Poème de la joie...

De ma nature   Audisio.jpgDe ma nature, Rougerie, 1977
 
Ce qui peut surprendre, en consultant la table, c’est l’amplitude des thèmes et la rigueur de la composition du recueil, les poèmes classés par catégories. Nombreux, alors que le livre n’a qu’un peu plus d’une centaine de pages, car les textes ne dépassent que rarement une page.
Dans l’adresse au lecteur Gabriel Audisio définit ce qu’il entend par nature : "le monde physique", comme le définissent les Anciens, la phusis. Et il dit vouloir interroger "les rapports d’un homme avec la nature", chercher les "analogies" que peut ressentir "ce vivant provisoire" entre vie et mort de l’humain et faits de nature. L’intention, exprimée, est de regarder le monde à la manière de Lucrèce, l’auteur du De natura rerum, De la nature des choses… En quelque sorte il veut faire lui aussi son De natura rerum. Le titre du recueil se calque sur celui de Lucrèce. Mais le possessif remplace l’article : ma nature. Audisio  ne rédige pas un traité général sur le rapport des hommes avec cette nature qu’il a toujours aimée. Il implique son ressenti personnel, son regard subjectif, avec cependant une volonté de distance mentale. Et c’est peut-être cela qu’il faut comprendre dans ce qu’il dit de l’attitude qu’il choisit d’avoir : "moins religieuse que lucrécienne". Donc pas d’interprétations métaphysiques, l’observation tel qu’en lui-même présent avec son corps et son âge. C’est son dernier recueil, publié un an avant la mort (dont la conscience affleure souvent). Comme un émouvant testament.

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20/04/2021

Gabriel Audisio. Ulysse ou l’intelligence...

Ulysse   Audisio.jpgDans l’avertissement ouvrant Ulysse ou l'intelligence, Gabriel Audisio prévient. "Ce livre est composé à sa manière, qu’on trouvera peut-être bizarre. Le lyrisme et érudition l’animent tour à tour. C’est qu’il part d’une expérience personnelle pour aboutir à des généralisations abstraites. Le moi est ici la condition du nous." Il annonce aussi qu’il y aura des reprises, qu’il reviendra sur des sujets pour y porter un autre regard, une autre "dialectique". Et il qualifie déjà les thèmes attachés à Ulysse. D’une part la notion de "génie méditerranéen", d’autre part "l’homme universel". L’aboutissement de l’essai est donné aussi, où Ulysse sera le "héros de l’intelligence" dont la Méditerranée est l’espace nécessaire, et, même, "la condition".
Cette façon d’écrire que présente Audisio, il aurait pu la définir de la même façon en avertissement introductif de L’opéra fabuleux. Car dans ce livre aussi alternent les pages personnelles, lyriques, et les analyses plus abstraites. C’est la méthode d’Audisio, qui casse les normes de l’essai, du récit-essai, c’est son art spécifique - dont on pourrait dire qu’il est justement ce qu’il définit du génie méditerranéen et de l’intelligence d’Ulysse. Une autre forme de dualité. Essai, mais pas seulement. Récit personnel, mais développements de l’intellect. Et ce "système de charnières ou de paliers", choix volontaire, méthode pour faire advenir la complexité d’une pensée qui a besoin de partir dans des sens différents en même temps, de relier, de faire interférer. Si les thèmes "s’entrelacent" c’est "un effet de mes propres nécessités". Il obéit à sa logique intérieure, l’assume. 

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17/04/2021

Recension. Lignes de crête, de Michel Diaz

Diaz, Alcyone.jpgCette recension était prévue, j’apprécie de la relier à mon parcours de la revue Saraswati, où Michel Diaz est présent (note précédente).
 
En exergue au préambule, l'auteur a choisi de citer Thérèse d’Avila et Kant, pensées qui traduisent notre faim intérieure, et dans le corps du texte des lignes d’Alain Freixe (extraites de Comme des pas qui s’éloignent). 
Que dit ce préambule, qu’annonce-t-il ? Un questionnement, une recherche comme en apnée, où l’attention à "la solitude saturée de présence", que révèle la marche, est celle de "l’écoute du monde invisible où s’enracinent nos pensées les plus archaïques et dont nous recherchons toujours la clé". 
On retrouve, relisant ces pages, ce même désir de déchiffrement de l’entre-deux que révèlent les poèmes en prose des saisons : "ce cheminement sur la ligne de partage des eaux" (…) "vers des pierriers d’incertitude au pied desquels peuvent s’ouvrir des trouées de clarté comme des chaos de ténèbres". La démarche est éclairée aussi par la brève postface où l’auteur dit le rôle de la marche dans l’émergence des textes, et celui des "alchimies imprévisibles de la songerie".
Le livre est divisé en quatre méditations, offertes à Walter Benjamin, Friedrich Hölderlin, Claude Cahun,  et Alejandra Pizarnik. On comprend pourquoi le préambule parle du risque de bascule dans "des chaos de ténèbres", et pourquoi la postface mentionne la "douleur inexprimée".

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16/04/2021

Saraswati 16. Les saisons en poésie...

Saraswati.jpgen ce crépuscule très bleu d’avril, entre toi et le temps, ces questions : est-ce l’instant qui passe et te traverse ou est-ce toi, poussé toujours au dos, le passant d’un instant immobile ? 
Michel Diaz, Printemps 1
 
Estaciones : eterno horizonte, espejo inmenso que rechaza objetivos
de futuro o los desdobla, los fosiliza, los aumenta
Saisons : éternel horizon, miroir immense qui rejette les buts 
d’avenir ou les dédouble, les fossilise, les augmente
Miguel Àngel Real, Saisons (traduction du poème en français par l’auteur)
 
Dire les incendies
les frimas à venir
les saisons déracinées 
Jean-Louis Bernard
 
(Trois fragments de poèmes publiés dans la revue Saraswati 16, Les saisons)
 
 
Les saisons, rythme de nos vies, respiration visuelle de nos paysages, et thème séculaire de la littérature… Le mot déclenche images et émotions, mémoire de moments et de lieux.
En couverture, sous une création d’Ève Eden (collage de troncs et de branches), une citation d’Albert Camus (de Retour à Tipasa, L’Été). Le hasard fait que c’est justement aussi un exergue d’un de mes poèmes, rencontre de lecture, phrase si forte qu’elle s’impose…
 
 
Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.

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