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28/05/2019

"Chaque pas est une séquence". Sur deux livres d'Éric Dubois.

DUBOIS 1 .jpg"Chaque pas est une séquence"
 
C’est important, un titre. Cela donne une clé, est déjà un poème minimal, la trace d’une langue. Celui-ci est un message, qui parle à la fois de vie et d’écriture.
Avancer, dans les difficultés des jours, les siennes et celles du monde auquel le poète est sensible, car pas enfermé dans la contemplation de soi, tout en étant attentif au devenir de soi.
Je crois ce recueil central, par rapport à ce que j’ai pu lire d’autre d'Éric Dubois. Il est paru en 2016. On y trouve un travail sur le langage, un questionnement sur ce qui se joue dans le langage, celui du poème mais pas seulement. 
"Arpenteur du silence" est le premier vers, comme un programme d’écriture et de démarche intérieure, dans cette recherche, apparemment paradoxale, de sens là où il n’y a pas de sens dit. Où il faut peut-être même se méfier de ce qui serait trop dit.
Ce sens il commence par le trouver dans la matérialité du réel, dans les éléments et paysages du monde : l’eau, la pluie, la pierre, le soleil, le sable, le vent, les arbres.

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27/05/2019

Méditation... "il ne demeure ici que la colline".

UN Méditation.jpg"S'envolant haut, tous les oiseaux ont fui ;
 S'engageant seul, un nuage lambine.
 A nous fixer tous les deux sans ennui, 
 ll ne demeure ici que la colline."
                      Li Bai (701-762)


Louis Chevaillier, dont c'est la rubrique, a choisi, pour ce numéro sur la méditation, ce poème qui fait partie d'une anthologie de textes traduits du chinois. Sa brève présentation dit l'essentiel. Ce qui disparaît, laissant seulement la colline, c'est l'ego du poète. 
Pour une pensée "entre taoïsme et bouddhisme", cette "disparition", cet écart, est un des buts de la méditation tchan (ancêtre du zen), une des formes évoquées dans ce numéro, qui fait un parcours assez complet de ce qu'on peut mettre derrière le mot de "méditation".

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26/05/2019

ÉLECTIONS EUROPÉENNES. Ou la nécessité de voter.

EUROPE.jpgParcours d’analyses importantes. Ou savoir les raisons d’un vote.
DOSSIER à consulter dans Le Un... https://le1hebdo.fr
 
 
 
Et parcours d'autres journaux, ci-dessous.
...............
 
 
La mort de la politique ? (Voir éditorial du Courrier international, au sujet des Gilets jaunes, refus des partis, ou refus de la politique ?).Or nous avons un choix "politique" à faire dimanche. Au sens de "conscience politique", conscience des enjeux.
 

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14/05/2019

JOFROI. Chanter l’humanisme pour "habiter la terre"...

JOFROI.jpgJofroi est auteur-compositeur-interprète. Un esprit libertaire.
(L’illustration est l’affiche d'une tournée au Québec, en 2018).
 
 
J'ai découvert l'artiste par hasard il y a plusieurs mois, peut-être un peu plus.
Il y a un film de Pagnol (1934) qui est titré ainsi, du nom provençal d'un personnage. Et comme le chanteur (d’origine belge), lui, vit maintenant dans le sud de la France, il a sans doute choisi ce pseudonyme pour dire son lien avec cette terre adoptive (et adoptée…).
Quand je vois tout ce qu’il a fait, disques et participations à des scènes, avec Maurane, par exemple, je suis étonnée de ne pas l’avoir découvert plus tôt.
Envie de partager. 
 
 
J’ai trouvé deux axes à son expression. Éthique de la solidarité avec les autres, d’où qu’ils viennent, et souci de la planète, avec des valeurs simples qui rejoignent celles d’une écologie de soi pour une écologie de la terre. 

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06/05/2019

3. À L’Index n°37. Se relire, Noir sur noir, soleil... Donc retourner sur les traces de soi et de plus que soi…

A INDEX.jpgTout ce que nos yeux ont vu et que l’esprit ne parvient pas à comprendre.

 Margherita Guidacci

 

Nous qui doutons à une encablure de nous-mêmes  

Ermites ultimes ou migrateurs du sang. 

Jamel-Eddine Bencheikh

J’ai autre chose à dire avant d’en arriver à la relecture de moi-même, et à me citer. Exercice un peu difficile, parce qu’il faut mettre au dehors des textes du dedans, même s’ils parlent du hors soi tout autant, et alors, pourtant, qu’ils sont déjà dehors, puisque sur les pages d’une revue… (Relire… Si relecture on peut dire, plutôt peut-être détour en marge, un peu à la façon d’Amin Maalouf pour la mer, dont il dit aimer rester sur le rivage, marcher au bord plutôt qu’affronter les flots et le grand large. Le grand large de soi, de ce qu’on écrit, c’est écrit, ce qui dut être affronté des mémoires et des rêves, de l’écriture en train d’advenir, c’est fait, c’est là.)

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04/05/2019

2. À L’Index n°37. Parcourir des pages. Donc lire dans le miroir des autres...

A l'Index n° 37.jpgDans cette note, une lecture non exhaustive de textes (poèmes principalement). Préférences, donc sélection. Ce que j’y lis, relis. Citations.
Le miroir des autres, bien sûr. Car on aime ce qui fait écho, même quand cela diffère de soi. Et dans les phrases des autres on se regarde aussi, intérieurement. Les auteurs tendent un miroir de l’universel humain et on emprunte le Je qui n’est pas Je… 
 
PARCOURS et CITATIONS...
 
Luis Mizon offre une dizaine de pages, poèmes, numérotés, qui font partie d’un ensemble, "Les entrepôts de l’instant". Il dit, justement, des instants, "libellules éphémères", trace "le filament caché" de ce qui fait ses "paroles". C’est visuel, coloré, ancré et incarné. Il transmet son "incandescence intérieure" :
 
"sur les vitraux multicolores
 je reconnais mon itinéraire inachevé
 la quête de mon âme
 et de l’amour des autres
 les échos de mon conte
 sont aussi des images en quête de paroles"

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03/05/2019

1. À L'INDEX n°37. Faire revue (Jean-Claude Tardif). Donc offrir la poésie "à la présence du monde" (Jean-Pierre Chérès).

à l’index,à l’index 37,poésie,jean-claude tardif,jean-pierre chérès,henri pichette,lelivreadire.blogspot.com,le livre à dire"Pour moi le poète n'est qu'un instant, une fugacité, un mot égaré qui nous grandit, nous fait advenir. La seconde d'après il redevient vulgum pecus, factotum, quidam et citoyen ; homme ordinaire dans une vie qui l'est tout autant. C'est cet instant, ce souffle court qui le travaille, le taraude et le projette brièvement ailleurs qui le fait et le gardera poète."
 Jean-Claude Tardif, "Au doigt et à l'oeil" (Avant-propos)
 
Je pose enfin la recension de ce numéro de la revue A L’Index, qui m’est particulièrement chère. Alors que le numéro suivant vient de sortir (passionnant dossier sur Michel Mourot, photographe et écrivain). Pourquoi ce décalage de temps ? Je sais et ne sais pas. Des tas de travaux en retard, dont certains demandent beaucoup de silence, de temps de regard intérieur (dont intense réflexion sur l’art photographique : mon art poético-photographique, pour un projet en chantier). Et il y a, dans l’écriture, des moments de maturation où il faut accepter de ne rien faire. 
Mais, réflexion faite, et après relecture des textes et poèmes que je préfère, je crois y être entrée autrement, plus que je n’aurais pu le faire avant. Lire et oublier, même soi (sa propre écriture...), puis relire, c’est toujours autrement, et plus. 

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01/05/2019

"Le Maître de lumière", un voyage dans le silence "qui n’a pas de fin" et "redevient Parole primordiale"

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Sur son site, Illuminator (Enlumineur), en légende d’une enluminure de l’exposition Eleven Beatus (Rockefeller Center, New York), dédiée aux victimes du 11 septembre 2001, il est noté ceci : "La structure géométrique ouvre un espace sacré".

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Au début, c’est la danse, le corps, son monde pendant près de vingt ans, "mon unique horizon". Cet univers, dont il dit l’avoir "cru vaste". Car quand il commence à transcrire son extraordinaire itinéraire, il sait que, malgré la beauté créée, malgré la transfiguration du geste, le danseur-chorégraphe qu’il fut (passionné, réputé) n’a pas vraiment idée, alors, de ce que "vaste" veut dire. Parce qu’il n’est pas dans sa voie.

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25/04/2019

"Paroles de sagesse juive"..."Que l'homme ait toujours deux poches". Citation... et citations.

Sagesse juive.jpgQue l’homme ait toujours deux poches.

       Dans l’une il inscrira :
   
"Je ne suis que poussière et cendre"
                 
             Dans l’autre : 
   
"Le monde n’a été créé que pour moi."
                         
                   Bounam de Pssiskhe
 (Paroles de sagesse juive, coll. Carnets de sagesse, éd. Albin Michel)
 
En face de cette citation, "Noé et l’arc-en-ciel", reproduction du tableau de Marc Chagall. Comme pour toutes les pages de cet ouvrage (une cinquantaine), l’iconographie, superbe, reproduit des oeuvres du musée Chagall de Nice. Une page, à la fin, est consacrée au peintre, et cite ce qu’il dit de ses tableaux ("pas le rêve d’un seul peuple mais celui de l’humanité").
La couverture (lettres hébraïques) et les vignettes (couverture et page titre intérieure, étoiles) sont de Danielle Siegelbaum.

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24/04/2019

"La mort n’est point notre issue". Parole de poète, François Cheng

GLOIRE ICI CHENG.jpg"La mort n’est point notre issue,
  Car plus grand que nous
  Est notre désir, lequel rejoint
  Celui du commencement,
  Désir de la Vie."
  François Cheng, La vraie gloire est ici
 
AME CHENG.jpg"L’âme n’est pas seulement la marque de l’unicité de chaque personne, elle lui assure une unité de fond, et, par là,   une dignité, une valeur, en tant qu’être."
François Cheng, De l’âme
 
ENFIN ROYAUME CHENG.jpg
 
 
 
 
 
 
 
 
"Ce que tu donnes trace une voie
 Te menant plus loin que tes pas."
  François Cheng, Enfin le royaume
 
Sur plusieurs moments de parole du poète, La Grande librairie (2015, 2016, 2018). 
2019... J'avais mis, dans la note sur l'incendie, le lien vers l'émission "Spéciale Notre-Dame", où François Cheng est présent. Je le remets ici... https://www.youtube.com/watch?v=s49jQRLDFn4 

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23/04/2019

Relire Sylvain Tesson. "Notre-Dame-des-vertiges"... (Et l'écouter, car la parole est belle...)

OSCILLATION TESSON.jpg"Je crois à la mémoire des pierres."
Sylvain Tesson, "Notre-Dame-des-vertiges", Philo Mag 
"Une très légère oscillation" (Journal 2014-2017, Pocket)
 
CHEMINS NOIRS.jpgEt (dans le prolongement de cette ascèse de l'ascension, celle de la marche sur les chemins de France...),
ceci : "La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs. Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre."
Sylvain Tesson, "Les chemins noirs" (Folio).  
 ……………………………….
PHILO MAG.pngPhilosophie magazine a eu la bonne idée de proposer (site et page Facebook) de relire le témoignage de Sylvain Tesson (publié en 2015). Il y fait le récit de son "ascension" de Notre-Dame (de l’immense escalier qui mène aux tours), en guise de "rééducation" après un grave accident. Il a l’idée de le faire, en voisin, alors qu’il constate à quel point il a vu souvent, et peu regardé, Notre-Dame (comme si souvent les Parisiens, par habitude de lieux qu’on finit par oublier de connaître). Et ce seront des jours et des jours d’escalade… Dans cette page il note les pensées de tous ces jours.

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20/04/2019

"Le Maître de lumière", livre de Jean-Luc Leguay, danseur chorégraphe devenu enlumineur initié…

LEGUAY LUMIERE.jpgCe qui peut nous faire comprendre la force de notre émotion devant Notre-Dame en feu, je le trouve dans un livre de Jean-Luc Leguay, "Le Maître de lumière". (Histoire de son initiation à l’art de l’enluminure,un long itinéraire...).
 
 
Patrimoine, oui, cette cathédrale. Mais livre d’une mémoire sacrée, où ce qui est dans les pierres, visible et non visible, est la trace des signes et des savoirs que des artisans initiés ont inscrits. Nous ne le savons pas, ne le comprenons pas intellectuellement, mais nous le sentons intuitivement.
 
Parlant de l’art de l’enluminure, appris avec un maître (moine italien de haute spiritualité, le "Maître") il explique comment des éléments invisibles sont travaillés avec autant de soin que ce qui est visible. Car ils jouent un rôle dans la structure de l’oeuvre, son sens et son message. Ainsi, peignant un personnage il pose l’essentiel au-dessous de ce qui sera visible. Jean-Luc Leguay cite Paul Klee, pour montrer que la conscience artistique, si elle est authentique, tient compte de cela…

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18/04/2019

"Échos du silence", de François Cheng et Patrick Le Bescont

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Écrire ce qui se tait est une démarche d’alchimie.

......

(La couverture du livre ne comporte pas le bandeau blanc qu'on voit sur tous les sites, ajout mis pour les librairies)

J’ai découvert, par hasard, en librairie, cet ouvrage aux dimensions d’un passeport (et c’est d’ailleurs le nom de la collection, "Format Passeport").

"Échos du silence" est le titre de ce recueil de fragments poétiques de François Cheng, posés en marge du regard de Patrick Le Bescont. C’est la trace d’un double parcours photographique hivernal au Québec, il y a une trentaine d’années. Le livre, publié en 1988 chez Filigranes, édition créée par le photographe, a été réédité par Creaphis en 2018.

Trente ans d’écart. Et même présence intemporelle de ces éclats de silence.

On voit un univers presque désertique, de glace, de gris, perdu entre ciel et fleuve, fleuve et terre glacée. C’est souvent minimaliste, un trait, l’infini d’un horizon gelé. 

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16/04/2019

Notre-Dame qui brûle… Choc.

ND DRAME.jpgJ’ai d’abord traduit cela ainsi :
Sidération et bouleversement. On se rend compte, dans l'émotion, de l'importance de ces lieux dans notre univers. Et du sens du mot "patrimoine". Un lieu sacré. (Pompiers admirables, qui ont sauvé l'essentiel.)
 
ND LARMES.jpgAlors, après les images et les mots, besoin d’autres mots, réparateurs. Reprendre racine dans le sens profond, qui console de l’ignorance, de la peur de voir détruites des traces de culture et de spiritualité (murs et symboles). Notre tristesse dit l’attachement à un lieu qui fait partie de nous, et auquel nous appartenons aussi, en partage avec tant d’autres. (Exception ND CENDRES.jpgfaite de ceux qui, il y en a et il y en a eu, ont besoin de ruminer de la haine : j’ai vu cela aussi, mais ce sont des marges ND DESASTRE.pngpathologiques, des névroses identitaires qui suent des phrases malodorantes et dysorthographiques - comme ces racialistes qui traînent à l’Unef et ailleurs...). Et, signes fraternels, des messages venus de partout, officiels et anonymes. J’ai été touchée de voir sur les pages Facebook algériennes ou marocaines (par exemple) des textes disant l’essentiel, des reproductions d’oeuvres d’art figurant la cathédrale, ou des citations de Victor Hugo. Émue par le beau message de Kamel Daoud sur ce que représente Notre-Dame (lieu d'art et de mémoire), et par les phrases des commentateurs algériens de sa page, exprimant leur émotion (sauf quelques grincheux, vite remis en place par les autres).

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07/04/2019

ALGÉRIE. Revue de presse...

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