19/05/2016
La poésie, ou "Le présent dans sa respiration". A L'Index numéro 30, revue...
Lire une revue littéraire, une revue de poésie, c’est, déjà, palper le papier, regarder le frontispice, lire la quatrième de couverture (quand elle existe - et c’est le cas pour A L’Index…), passer à l’éditorial, chercher le sommaire, les noms (qui connaît-on? ou pas?), les titres (c’est important, les titres…), et voir si, parmi les auteurs publiés cette fois, il y a des passeurs de langues, des voyageurs ou des exilés, ou simplement des poètes venus d’ailleurs, passés par l’art de la traduction (et c’est souvent le cas pour cette revue, avide d’ouverture au-delà des frontières, de connaissance des « autres », autres par la nationalité, la langue, quand ce n’est pas par le continent). Prénoms féminins et masculins sont en équilibre dans ce sommaire : les femmes ne sont pas des oubliées, pour cet éditeur (ce n’est pas comme pour les programmes du bac, ou pour la tribune de certaines rencontres poétiques : de celles qui me donnaient l’impression d’être devant les costumes gris d’un gouvernement…).
01:35 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : à l’index, le livre à dire, poésie, jean-claude tardif, jean-pierre chérès, luis porquet, anne sexton, abdellatif laâbi, javier cercas, philippe claudel, l’homme de peu, jacques basse, jean chatard
03/05/2016
Jean-Claude Xuereb. Répondre aux questions graves...
Aux questions les plus graves, nous répondons, en fin de compte, par notre existence entière. Ce que l’on dit entre temps n’a aucune valeur, car lorsque tout est achevé, on répond avec l’ensemble de sa vie aux questions que le monde vous a posées.
Sándor Márai, Les Braises
En exergue à son ouvrage, Le jour ni l’heure, Jean-Claude Xuereb a choisi de poser cette pensée profonde d’un écrivain hongrois au destin douloureux, dans les secousses de l’Histoire, Sándor Márai. Antifasciste qui doit fuir son pays, puis homme inquiet et déçu quand le régime communiste s’installe en Hongrie. Longtemps méconnu, puis enfin révélé. Solitude et deuils, et permanence d’une cohérence, d’une fidélité à ses valeurs.
00:26 Publié dans Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-claude xuereb, le jour ni l’heure, pouvoir des clés, rené rougerie, rougerie, poésie, citations, livres, sándor márai, albert camus, camus, augustin, saint augustin, ravin de la femme sauvage, algérie, alger, thagaste, jean rousselot, léon tolstoï, abdelmadjid kaouah, joha, jacques basse
26/04/2016
Une sage lenteur...
Une sage lenteur a raison de la hâte.
Theognis de Mégare, poète grec VIème siècle avant J.-C. (cité par La Croix, 26-04-16) en légende d’une photographie (Marathon de Londres du 24-04 : sur le sol l’inscription « slow »…).
...
J’aime que les journaux citent des bribes de poèmes, et j’aime que les exergues tissent des parcours de lecture en marge des livres, y compris quand cela devient une anthologie de fragments à l’intérieur de l’ouvrage, comme dans un recueil de Claude Roy.
23:33 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : theognis de mégare, citations, la croix, poésie, poète, claude roy, sais-tu si nous sommes encore loin de la mer?, anthologie, sagesse, lenteur, sage lenteur, instant, arrêt, arrêter, présence, soi
21/04/2016
Miró. Saisir l’être en soi, et peindre…
Le tableau doit être fécond, faire naître un monde… Plus que le tableau lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il jette en l’air… Des semences d’où naissent d’autres choses.
Joan Miró
(Cité par Jean-Clarence lambert, dans Poétique de Miró, revue Opus international, parue il y a très très longtemps : articles, et poèmes associés aux peintures, comme ceux de Jacques Dupin, qui réalisa une monographie…).
23:14 Publié dans ART.tous arts visuels, Espagne,culture espagnole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joan miró, miró, peinture, espagne, taschen, citations, estampes, livres, lithographies
20/04/2016
Procès en appel (21-04) du jeune blogueur mauritanien Cheikh Ould Mkheitir. /Mise à jour 2019. Enfin sauvé et libéré
Mise à jour, 2019. Sauvé d'abord de l'exécution (par les actions de soutiens en Mauritanie, malgré les foules haineuses et les actions internationales de soutien) il a enfin été libéré (exilé pour sa sécurité). Je maintiens les notes et liens pour mémoire.
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Le procès en appel du jeune blogueur mauritanien Cheikh Ould Mkheitir, 31 ans, condamné à mort pour "apostasie" en 2014, a lieu ce jeudi 21 avril 2019 (sans avocat, d’après l’IHEU : voir ci-dessous). On lui a reproché d’avoir publié un texte sur Facebook où il émettait des idées critiques, interrogeant le sectarisme originel dans la religion et la permanence de comportements actuels liés à la religiosité, aux normes transmises. Son texte, en arabe, était intitulé «La religion, la religiosité et les forgerons» (la caste des forgerons étant victime d’humiliations imposées par les religieux traditionnels mauritaniens). Son but était de défendre les forgerons (sa caste), mais le fait qu’il ait lié cela à une réflexion sur les causes idéologiques et religieuses, à l’héritage de normes rigides, a donné matière à l’accusation de blasphème. Cette condamnation à mort pour apostasie est un cas d’exception dans ce pays (dont les règles juridiques sont celles d’une charia rude, mais qui n’a pas exécuté de condamnés depuis trente ans environ : la menace demeure inquiétante).
23:45 Publié dans AUTEURS,blogueurs,journalistes.réprimés/menacés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cheikh ould mkheitir, mauritanie, blogueurs, liberté d’expression, peine de mort, forgerons, i.h.e.u., iheu, international humanist and ethical union, amnesty, a.c.a.t., acat, r.s.f., reporters sans frontières, mkheitir, liberté de conscience, solidarité, droits humains
05/04/2016
"Dieu par la face Nord"...
L’article (Le Monde, lecture, par Emmanuel Carrère) n’est pas lisible intégralement en ligne… Dommage. La réflexion rejoint celle d’Abdennour Bidar, je trouve, par cette recherche d’une rationalité dans un au-delà de la religion et de l’athéisme. Emmanuel Carrère parle avec enthousiasme d’un livre qu’il dit avoir lu trois fois et vouloir relire, tant il est enrichissant. Livre… sur Dieu, de quelqu’un, Hervé Clerc, qui n’est croyant d’aucune religion (mais peut avoir le « goût » de certaines, par attrait pour ce qu’elles expriment de sens ou recherche de sens, de ce mystère des questionnements humains, de l’intériorité humaine). Ni croyant, ni athée, agnostique, mais pas de ceux qui sont indifférents à ce qui participe de l’interrogation métaphysique : « Qu’est-ce que je fais là? Et c’est quoi "je"? Et c’est quoi "là"?».
03/04/2016
Penser ombre et lumière, sauver le sens : Abdennour Bidar et Kamel Daoud
2012. Regard d'Abdennour Bidar sur des "récurrences tenaces". Entretien dans Le Monde des religions. Et la lumière quand même…
2015. Réflexion de Kamel Daoud, sur laïcité et religion, chronique publiée sur Tunisie Focus. Pour que le sens (cherché, ouvert) ne soit pas pris en otage…
Je retrouve par hasard ces deux textes en même temps. Publiés à trois ans d’intervalle, ils se croisent exactement pour se rejoindre et nous aider à comprendre ce qui est à l’oeuvre actuellement : les attaques contre Kamel Daoud et l’enjeu majeur (soutenir cette voix, la conscience, la laïcité pour la démocratie - sauver la pensée). A travers la force de cette voix soutenir aussi celle des poètes prisonniers (Arabie saoudite, Qatar…). Refuser les injonctions qui traversent les frontières, les compromissions, le silence honteux, les alliances honteuses avec l’oppression.
Relecture de l'entretien d’Abdennour Bidar (propos recueillis en 2012, Le Monde des Religions) pour penser les attaques actuelles contre Kamel Daoud, en mesurant mieux le contexte 2012-2016.
02:47 Publié dans ISLAM.islamS.soufisme.spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abdennour bidar, kamel daoud, laïcité, islam, spiritualité, comment sortir de la religion, livres, lettre ouverte au monde musulman, soufisme, citations
24/03/2016
POÉSIE…« Cet envers du temps… ». Des SITES...
Des rencontres, lectures, qu’on a suivies ou ratées (mais certaines dépassent la date du 20 mars…). Des noms et des vers sous les yeux, notes de titres sur des cahiers (ou fichiers…) pour des lectures ou relectures à venir. Lire, c’est premier. Pages infinies. On aime, ou pas, en général tout de suite. La poésie est diverse, l’expérience et l’exigence de ceux qui publient, aussi. Je mets ici l’accent sur quelques repères, seulement quelques repères…
Le Printemps des poètes… Le vingtième siècle, large parcours (Printemps des Poètes 2016), et phare sur une collection, Poésie/Gallimard, qui a publié tant de recueils de ce siècle…
En exergue sur le site (2016) : "J'appelle poésie cet envers du temps, ces ténèbres aux yeux grands ouverts" Louis Aragon.
02:19 Publié dans POÉSIE.poètes, WEB..LIENS.sites.presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poètes, poésie en ligne, printemps des poètes, recours au poème, éditions, revues, sites, citations, livres, poésie-gallimard, andré velter, f.p.m., festival permanent des mots, remue.net, josé corti éditions, aile éditions, poesis, habiter poétiquement le monde, publie.net, voix intermédiaires, ultreïa, le bois d’orion, christian le mellec, duits, daumal, arfuyen
10/03/2016
PROCÈS à ORAN. L’imam salafiste est condamné… Kamel Daoud gagne
Une première en Algérie, « une première dans le monde arabo-musulman ». Et c’est UNE juge. Très fort symbole que l’Algérie offre. Une femme, jeune, portant une responsabilité forte dans un procès qui a l’attention du monde. Ceci se passe à Oran, et ce n’est pas anodin. Oran étant une ville qui a particulièrement une tradition d’ouverture, de modernité, de courage aussi. L’imam fait appel (et se répand sur les réseaux sociaux). Espérons que l’Algérie confirme cette avancée (car même si la peine n’est pas très lourde, elle fait sens). La ‘réconciliation’, qui avait valeur d’amnistie après la décennie noire, aurait pu museler la justice, et cela n’a pas été le cas. La peur aurait pu jouer un rôle (ces salafistes ayant un passé criminel qui s’associe à la terreur, et un discours qui n’a pas évolué).
08/03/2016
FEMMES... CONTRE LES INTEGRISMES. CONTRE les totalitarismes... SITES (féminisme, poésie).
Deux cailloux blancs dans mon visage,
Dans le silence deux muets
Ombrés encore d’un secret
Et lourds du poids mort des images.
Louise de Vilmorin
07/03/2016
Deux petits films créés par des Syriens en exil...
Dire en quelques images le refus de l’obscurantisme des fondamentalistes, ou les douleurs de la guerre et de l'exil...
Court film créé par des Syriens exilés au Liban. « Fade to black » https://www.youtube.com/watch?v=WIrSDKcO-4M
Et celui-ci, pour dire la douleur… « Yaman » https://www.youtube.com/watch?v=Bjuev58SGCo&ab_channe...
Voir aussi la liste de liens "SYRIE", en marge gauche, dont NOTES (2016, 2020...).
02:29 Publié dans ART.tous arts visuels, DISSIDENCE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, guerre, exil, films, art
02/03/2016
ARBRES SCULPTEURS, ou le regard...
Arbres sculpteurs,
ou
le regard.
Leur calligraphie,
ciel tissé de bois.
Et
le
silence.
Texte et photographies © MC San Juan
02:26 Publié dans Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : arbres, sculpture, calligraphie, regard, photographie
01/03/2016
CONTRE les "chiens de garde de la fatwa, déguisés en chercheurs". Réflexion, et lecture de la tribune de Pascal Bruckner
Soutien de Kamel Daoud, suite...
Car... "A nous de décider quel monde nous voulons" (Kamel Daoud, Courrier international, 09-01-15 : http://bit.ly/1BLvE7G )
Et car... « Ces dernières décennies, le monde dit musulman vit, à travers les propagandes islamistes, une surexcitation de ces codes sexués patriarcaux que la charia entérine. En désignant la liberté sexuelle comme le point crucial de la culture occidentale, l’islamisme identifie les droits des femmes et des homosexuels comme les pires fléaux d’une « occidentalisation » qui détruirait l’identité islamique. La mixité et l’autonomie des femmes sont aussi présentées comme sources de corruption sociale et de désordre. Dans cette optique, la prescription du voile, garant de la pudeur, et des conduites inhérentes à respecter confère d’emblée aux femmes non voilées un caractère impudique. » Chahla Chafik (Le Monde, 15-01-2016.
29/02/2016
"Un trait de khôl au bord des yeux"... Livres. Ou la trace sensible de la mémoire.
Livre dont la dédicace est double, adressée à sa mère, qui est centrale dans le livre, et à ses enfants, pour le devoir de transmission de la mémoire.
L’auteur, Laurence Fontaine Kerbellec, est née d’un métissage entre exil pied-noir et ancrage normand. Elle, de cet exil et de cette culture dont vient sa mère, elle a reçu ce qui passe par les mots, les silences, le signe des douleurs, mais aussi par les minuscules choses qui traduisent des appartenances, des héritages. Elle a baigné, le sachant parfois et parfois le sachant moins, dans un espace nourri d’Oranie espagnole. Nourri, car la nourriture, la cuisine, cela est part importante de ce qui se transmet : le goût de recettes métissées, de certaines épices, de certaines couleurs, dans les plats (et des plats). Mais nourri aussi d’un reste d’accent, de parfums peut-être, de mots traversant les langues. De la tristesse, car l’exil est souffrance (et ce qui précéda l’exil autant que ce qui le suivit, ce fut souffrance), mais aussi une présence autre du corps, et du corps féminin.
23:43 Publié dans LIVRES, bibliographes, anthologies, PN.H.peuple.Camus | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : laurence fontaine kerbellec, un trait de khôl au bord des yeux, livres, mémoire, transmission, métissage, pieds-noirs, espagne, andalousie, algérie, culture, guy jimenes, gil ben aych, carmencita ou l’aqueduc aux oranges, pieds-noirs identité et culture, marie-claude san juan
27/02/2016
Pour Kamel Daoud. Des textes de soutien... en réponse à des inquisiteurs complices des fondamentalistes.
Islamophobie?
« Quel islam pour quelle phobie ? L'islam de Médine ou l'islam de la Mecque ? L'islam soufi ou l'islam de Daech ? L'islam de Sayyid Qutb ou celui de Mahmoud Taha ? L'islam qui lapide ou l'islam d'Averroès ? L'islam de Mohammed Arkoun ou l'islam des ténèbres ? / N'a-t-on pas le droit de chercher à saisir la frontière qui sépare l'islam de l'islamisme, de comprendre comment l’islamisme se transforme en terrorisme ? »
Karim Akouche, chronique, Marianne, 26-02-16. http://bit.ly/1T5aqvJ