19/12/2015
CITATIONS et... TITRES. Lecture... Lecture... Lecture... (pour soi, ou pour offrir...)
Je crois que je devine pourquoi on écrit les vrais livres. Pas pour se rendre célèbre, mais pour mieux se rendre invisible, tout en réclamant à manger le vrai noyau du monde.
Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête
Donc, des livres écrits pour se rendre invisible (que les auteurs le sachent ou pas), des livres pour pénétrer le sens enfoui du réel… (le sachant). Des livres sur mon chemin, en phase avec ce chemin…
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18/12/2015
POÈME POUR DIRE… "Litanie pour juillet plusieurs fois, plusieurs fois tous les temps…"
((SOMMAIRE : photographie (cristal des mots, éclair lucide…), exergues, poème))
Dédicace. Aux victimes de la terreur, quelles que soient les lieux, les moments. Refus, pour soi, pour eux. Résister c’est dire. Et particulièrement, dédicace offerte à Ahsraf Ayad, condamné en Arabie saoudite, à Mohammed Al Ajami, prisonnier au Qatar, à tous ceux qui souffrent, dans ces deux pays, de nos silences complices. Message, pour les êtres du 13-11-15 à Paris et hors de Paris, les morts et les vivants. Offert, ce poème, écrit d’abord dans la pensée d’autres drames, et repris encore et encore, à chaque blessure rappelée, en écho questionnant. Que faire des plaies du monde? Que faire des noirceurs qui nous tendent ce miroir effrayant de notre humanité?
04/12/2015
"Frères et soeurs d'infortune"... en rencontre profonde d'humanité essentielle
Jai lu ce texte d’abord dans Marianne du 4 décembre, rubrique Journal des lecteurs. Je le retrouve en ligne sur un blog. (Je l'introduis, avec, en exergue, cette photographie qui interroge nos chaînes, nos ombres, le refus des chaînes... Mais la capacité de voir l'ombre, et donc la lumière...).
Danielle Michel-Chich, née en Algérie, qui a perdu une jambe à cinq ans en 1956 lors de l’attentat du Milk Bar, écrit aux blessés du 13 novembre. Car, si on a pensé beaucoup aux morts, absence irréversible, douleur infinie des proches, demeurent les blessés, si nombreux, dont certains le sont très gravement, et on peut se douter que des corps seront irrémédiablement atteints. Danielle Michel-Chich sait, pour le vivre, qu’on ne peut pas oublier cette atteinte, toujours présente pour rappeler le fracas terrifiant de cet instant. Terrorisme alors, terrorisme encore. Terreur telle qu’elle sidère quelque chose en soi et dans l’entourage, proche ou moins proche : communauté, concitoyens, compatriotes, et tout simplement humains, qui, même très loin, ressentent l’effet du choc, partagent.
23:50 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danielle michel-chich, fraternité, humanisme, humanité, valeurs, à mes jeunes frères et sœurs d'infortune, terrorisme
16/11/2015
« Fluctuat nec mergitur ». Malgré les larmes et le sang...
« Fluctuat nec mergitur »
…. Locution latine comme devise de Paris….
(Il est battu par les flots mais ne sombre pas) / (Il flotte mais ne coule pas) / (Fluctuat… Il fluctue, est agité, mais…)
Quelle que soit la traduction qu’on retient, la devise, inscrite sur le blason de la ville de Paris, sous le bateau symbolique, a pris un sens très fort pour nous, Parisiens, depuis ce 13 novembre. Et c’est exactement ce qui se passe : résistance, courage, désir de vivre. « Même pas peur ». Juste résister. Et rester unis, « Ne pas finir leur travail en tombant dans les pièges de la division ». Malgré la tristesse, grande, continuer la joie, des petites choses et des grandes. Des petites d’abord. Lire au café, en dégustant un bon breuvage chaud, et en lisant toute la presse, pour construire notre pensée CONTRE et notre pensée POUR. Contre le terrorisme et ce qui le nourrit. Pour la fraternité entre nous tous, toutes origines, toutes classes sociales, tous âges.
23:46 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fluctuat nec mergitur, paris, 13 novembre, ll flotte mais ne coule pas, terrorisme, éthique, pensée, visage, sujet, conscience, le visage m’ordonne, valeurs
08/11/2015
Sagesse de la distanciation...
« C’est toi-même qui doit être la tâche »
Franz Kafka, « Méditations sur le péché, la souffrance, l’espoir et le vrai chemin », « Cahiers posthumes », cité par le rabbin Yann Boissière.
Prises de position, ou de postures, disputes idéologiques, oppositions communautaires, déplacement des conflits sur le terrain des affrontements passionnels… Instrumentalisation par les uns (ou par les autres), mauvaise foi (ou ignorance), souvent, alibi (ou calcul) pour des glissements parfois nauséabonds et dangereux… Nous sommes enfouis, sous des masses d’informations, de mots, d’images… Et dans ce qui est aussi, donc, une guerre des images, réelles (ou trafiquées). Données à voir, ou métaphoriques.
Pensée et recul sur soi, pour rendre possible… "Une distanciation percutante, personnelle, sur la réalité de nos existences. Conviction, enfin, que pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même." Yann Boissière (Source, harissa. Lien devenu inactif)
Yann Boissière, ses interventons sur Akadem... http://www.akadem.org/conferencier/Boissiere-Yann-229.php
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13/10/2015
"Une bouteille à la mer", film de Thierry Binisti, le 13-10-15, sur la 3
Le film est repris sur la 3, ce soir, à 23h10. Voici l’occasion de sortir du manichéisme… Certains critiques ont voulu absolument parler de «bons sentiments», préférant sans doute des visions plus dures, la séparation des regards. Ce n’est pas, à mon avis, avec le goût des ressassements pessimistes qu’on peut faire évoluer les esprits, ici et ailleurs, sur l’histoire et l’actualité, qu’on parle d’Israël et de la Palestine, ou de la France et de l’Algérie (par exemple). Evidemment cela nous demande de tenter de nous échapper des certitudes, d’accepter de porter attention aux faits dérangeants, de faire un effort sur nous-mêmes pour sortir des cages identitaires qui nous emprisonnent (et cela ne veut en aucun cas trahir ses appartenances et ses ancrages : l’identité n’est pas une idéologie), et, enfin, d’avoir la force, non de renoncer à ressentir des émotions (tristesse, colère, révolte, etc.) mais de prendre le temps de les examiner en soi (car elles sont effectivement là) pour en savoir la source réelle et les transmuter… Nos pensées sont aussi des bouteilles à la mer, et le filet que nous lançons induit ce qu’il ramasse...
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« Nos larmes ont la même couleur », un livre, des êtres, des rencontres...
Le titre est très beau, il traduit la manière dont la douleur est vécue, et l’éthique des êtres qui s’engagent, malgré toute la dureté du conflit, la situation qui semble bloquée. Sortir des colères et des rages, malgré l’horreur des drames (là c’est la mort absurde de son enfant, dans un conflit qui s’éternise, avec, de part et d’autre, des chercheurs de paix et des esprits enfermés dans la logique de guerre). Parler à la place des autres, c’est impossible, manipulateur (et trop le font, qui instrumentalisent la réalité, relativement proche mais lointaine cependant, pour des enjeux douteux). Mais entrer dans la souffrance de l’autre pour comprendre qu’elle est exactement la nôtre, c’est une démarche inverse, dont sont capables, justement, des êtres pour qui la réalité n’est pas une information externe, une analyse lue dans un journal, un info entendue, mais le vécu concret, émotionnel, charnel, et pourtant pensé. Celles qui témoignent sont des mères : elles ont perdu un fils, et militent ensemble. Ce conflit, on le suit avec tristesse ou rage, en lecteur/lectrice des journaux, oreille et yeux attentifs aux paroles et images télévisuelles, aux prises de position d’associations (fort diverses, clivées), aux commentaires vus ici et là sur des forums, et très souvent fort décevants, si ce n’est fort inquiétants (tant la haine s’y greffe, au point qu’on ne sait plus si le conflit est cause ou prétexte pour certains).
01:16 Publié dans Israël-Palestine/tisseurs.de.paix, LIVRES, bibliographes, anthologies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nos larmes ont la même couleur, anne guion, bushra awad, robi damelin, livres, david grossman, izzeldin abuelaish, israël, palestine, israéliens, palestiniens, dialogue, fraternité, humanisme, partage, empathie, valeurs, cercle des parents, tisseurs de paix, libres paroles au-dessus du mur, aline baldinger
19/04/2015
Huy Thiêp NGUYEN. Leçon d’écriture, leçon de liberté... "Refuser de courber l'échine..."
Il en est de la littérature comme de la Voie. Etre, c'est ne pas être; ne pas être, c'est être. "Plein" et "vide" sont des catégories de la pensée (...) si l'on considère la littérature comme une voie parmi tant d'autres, afin de se perfectionner, on ne se sera pas trop trompé... (Un maître parle dans le récit..)
Huy Thiêp NGUYEN, Mon oncle Hoat et autres nouvelles
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14/03/2015
Fraternité et résistance... Penser la tension en soi, choisir la vie, la « spiritualisation de nos vies »...
Tout ce qui monte converge
Teilhard de Chardin, cité par Abdennour Bidar
Mon cœur est devenu capable / d’accueillir toute forme.
(...) Car l’amour est ma religion et ma foi.
Ibn Arabi, cité par Abdennour Bidar
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07/03/2015
Raif Badawi, Arabie saoudite. Informations et pétitions (plus intro...)
Des gens sont privés de soleil et d’espoir pour avoir osé penser, et, pire, avoir osé l’écrire, revendiquant ainsi la liberté d'expression, la liberté de conscience... C’est le cas de Raif Badawi, blogueur, écrivain (prison, torture, menace d’un procès d’apostasie – dans son pays, l’Arabie saoudite, on en meurt). Lui vit ce martyre. Ses trois enfants et sa femme, réfugiés au Canada, vivent son absence et l’angoisse permanente.
L’Arabie saoudite enferme et exécute, et donne ainsi l’exemple à ceux qui en font leurs spectacles de terreur. Elle le fait notamment pour défendre un islam de terreur, car non critiquable, et croyance obligatoire sous peine de mort... Mais ce pays est lié au nôtre par des alliances commerciales et un aveuglement idéologique (le silence sur ce qui devrait être condamné et devrait justifier des ruptures) aveuglement commandé par les lois du marché, une raison d’Etat mal pensée...
03/02/2015
Parler du fascisme tapi dans l'islamisme...(MAIS...). Lectures... Courrier international...
Parler du fascisme, oui. Fascisme... C'est cela que désignent les auteurs de ces articles de nombreux pays, que le Courrier international publie, traduits. Journalistes ou écrivains, qui s'expriment dans le monde - et, précisément, aussi (voir les deux derniers articles), dans le "monde arabe" (notion controversée, mais qui recouvre une réalité culturelle et géopolitique cependant). Fondamentalisme qui est avant tout idéologique, politique. Fascisme qui ment en prenant le masque d'un attachement à une appartenance religieuse (même si celle-ci peut interroger ce qui en elle permet cette captation), et en emprisonnant les populations dont c'est la croyance ou la culture. (Ou dont c'est une des cultures, car les êtres sont tissés de cultures plurielles, surtout dans le contexte de notre univers mondialisé, diasporique, métissé, voyageur, nomade, connecté, traversé de réseaux...). Totalitarisme qui a un projet (fou peut-être, mais d'autres folies ont déjà réussi à opprimer terriblement : mémoire de l'Inquisition, du nazisme, du stalinisme...). Idéologie fondée sur des constructions mentales manipulatrices, une rationalité mêlée considérablement d'irrationalité (complotisme et négationnisme n'étant que deux aspects de la mise hors raison). Plongée mortifère dans le culte du passé, la peur de la femme, la peur du rire, du sport, de la musique, de l'art, de la pensée...
23:58 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, ISLAMISME.idéologie.radicalité. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fascisme, fondamentalisme, islamisme, idéologie, culture, raison, histoire, complexité, valeurs, pensée
13/01/2015
MÊME PAS PEUR !!! 11 JANVIER 2015, MARCHE HISTORIQUE...
Revue de presse...
Quelques traces en images, titres, articles... d’un fait immense...
Des citations...
19:16 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : même pas peur, peur, marche, manifestation, 11 janvier 2015, 11-01-2015, je suis charlie, je suis juif, jesuis flic, charlie hebdo, charlie, peuple, debout, valeurs, république, idéologie, liberté, liberté d’expression, liberté de conscience
09/01/2015
Charlie Hebdo. Hommage de la presse...
ONDE de CHOC.
Charlie en UNE, partout..
Solidarité.
Quelques exemples...
00:07 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie hebdo, liberté, satire, dérision, humour, pensée, dessinateurs, liberté d’expression, valeurs, solidarité
07/01/2015
Terrorisme. « Il n’y a rien à négocier avec les fascistes », Charb, 2012
Peins un Mahomet glorieux, tu meurs. / Dessine un Mahomet rigolo, tu meurs. / Gribouille un Mahomet ignoble, tu meurs. / Réalise un film de merde sur Mahomet, tu meurs. / Tu résistes à la terreur religieuse, tu meurs. / Tu lèches le cul aux intégristes, tu meurs. / Prends un obscurantiste pour un abruti, tu meurs. / Essaie de débattre avec un obscurantiste, tu meurs. / Il n’y a rien à négocier avec les fascistes.
Charb, 2012
Non, rien à négocier... Mais toujours tout à dire, et, toujours, totalement affirmer le refus. Sans confusion, sans amalgame.
18:19 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : obscurantisme, fascisme, charlie hebdo, journalistes, dessinateurs, je suis charlie, idéologie, valeurs, terrorisme, citations
17/12/2013
« Quand j’ai lu Albert Camus »… Abd Al Malik…
Merci, Abd Al Malik…
Hier soir j’ai assisté à l’hommage rendu à Camus par un lecteur intense… Abd Al Malik. Triomphe. Les spectateurs présents ont senti, compris, l’authenticité de la démarche, le lien entre cet homme jeune, pur produit de notre réalité contemporaine, qu’il transcende dans la création, dans l’écriture, et l’auteur magnifique où il se reconnaît. Il révèle comment, lui, il est concerné, comment, lui, il a été transformé par une lecture. Le choc, les points communs (misère, soleil, exigence entre souffrance, désespoir, et espoir, refus, amour, mère aimée, omniprésente, père absent, trou béant du manque, et, je crois, aussi, la double identité : partage et richesse, déchirement et tension vers un absolu).
Il répète cette phrase en litanie « Quand j’ai lu Albert Camus », puis « Après avoir lu Albert Camus… ». Lecture et vécu se croisent, dans une marche sur un fil ténu, où tout pourrait basculer… Et si cette rencontre ne s’était faite, où serais-je, semble-t-il dire. Figure paternelle et message d’éthique et de force. Ou comment vivre, donner du sens, comment s’échapper du risque de mourir, quand des jeunes autour de soi meurent et que tout risquait de nous entraîner encore et encore dans les mêmes dérives mortelles.
Il parle, dit-il, à partir de sa « parcelle d’humanité » (bien grande… !), de ce refus des injustices, refus de la misère quand les autres n’en sortent pas, de la mort (on guillotine encore, rappelle-t-il, dans une longue lettre qu’il adresse à Camus, lui qui lutta contre la peine de mort, pour l’abolition). On guillotine de plusieurs façons, aussi : en abandonnant, en niant, en discriminant.
Il cite Camus, et Jacques Martial lit Camus.
Ecran. Le visage d’Albert Camus, présence forte.
Ecran. Ombre d’un corps qui danse, magnifiquement.
Musiciens. Soutiennent la voix, sont une voix.
La Méditerranée (et Gibraltar. Alger en passant par Oujda…).
Scène. Danseurs de hip hop qui expriment la même chose, qui font écho à ce qui crie. Gestes purs, souplesse extrême : corps qui se tordent, comme enchaînés, et se libèrent, mais comme s’ils se déchiraient.
Camus, cité par Abd Al Malik, lu par Jacques Martial, parlait de cette fausse communication où la méchanceté veut se faire passer pour de l’intelligence. Entendant cela, je repensais à une critique négative de ce spectacle, lue je ne sais plus où. On reprochait au rappeur poète de trop centrer sur lui cet hommage, comme prisonnier de son ego, et on disait être gêné par la présence des danseurs de hip hop, comme si cela ne pouvait correspondre à une parole sur un auteur comme Camus. Pourquoi donc ? Au contraire, l’hommage tire sa force de ce rapport à soi. (Je fais le lien avec le documentaire de Joël Calmettes, « Vivre avec Camus ». Des jeunes aussi y parlent de leur expérience, et c’est bouleversant : notamment ces jeunes qui en Algérie ont trouvé le lien avec le natif frère d’âme). Ce n’est pas piège de l’ego, mais traduction vitale : l’intellect n’est pas absent, mais l’émotion passe par le corps, c’est tripal. Les mains d’Abd Al Malik en disent autant que les mots. Et le hip hop, moi j’aime ça. J’y vois un art qui défait les armures de souffrance, qui libère corps et cœurs. Corps et cœurs qui savent des douleurs et des joies (des joies parce que des douleurs…). Car « Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre » répète inlassablement Abd Al Malik, avec la voix et les mains. Les applaudissements qui accueillent cet hommage sont aussi, forcément, adhésion à l'œuvre et à l'éthique de Camus. Cela corrige Sartre et autres faiseurs d'ombre... Abd Al Malik voudrait réconcilier Sartre et Camus (il le dit à un moment : espoir de paix entre les idées, mais certaines idées sont antinomiques...). Et rien ne peut effacer les paroles de Sartre, son appel au meurtre, l'éloge de la violence (préface célèbre...).Un auteur mort ne peut revenir sur ses mots. Ce qui peut être apaisé c'est le rapport entre les vivants, capables de faire l'effort du pardon, et capables de cet effort paradoxal de la rencontre entre mémoire et oubli : devoir de mémoire, témoignages, mais effacement de ce qui excède, par le retour au présent... Non, on ne peut se réconcilier avec le choix du terrorisme, on ne peut que le refuser... C'est Kamel Daoud qui a raison sur ce point. En Algérie, en 1962, nous n'avons pas eu un Mandela, a-t-il écrit ( http://www.djazairess.com/fr/lqo/5191330 )... Mais, maintenant, nous pouvons tous tenter la même démarche : voir en l'autre une humanité pareille, se mettre à sa place...
Juliette Greco fut sur scène un instant.
Amnesty international proposait, dehors, à l’étage, de signer les appels d'actions en cours.
Et en sortant on pouvait se procurer des livres ou disques. Celui tiré du spectacle (L’art et la révolte), avec quelques textes, et une note de remerciement à Catherine Camus, qui encouragea l’entreprise. Le dernier livre d’Abd Al Malik n’était plus disponible là (il est en librairie) : « L’Islam au secours de la République ». (C'est toute la démarche de paix d'Abd Al Malik, en musulman proche du soufisme, soufi, même : il veut faire passer un message positif, montrer qu'il y a une autre voie en islam, et que cette voie peut coïncider avec les valeurs et réalités de la République).
SITE officiel d'Ab Al Malik : http://www.abdalmalik.fr/
23:58 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, camus, abd al malik, rap, rappeur, culture, catherine camus, pensée, éthique, humanisme, humanité, art, révolte, lecture, joël calmettes, jacques martial, méditerranée, soleil, misère, pauvreté, danse, hip hop, kamel daoud, algérie, islam, république, valeurs