13/10/2015
« Nos larmes ont la même couleur », un livre, des êtres, des rencontres...
Le titre est très beau, il traduit la manière dont la douleur est vécue, et l’éthique des êtres qui s’engagent, malgré toute la dureté du conflit, la situation qui semble bloquée. Sortir des colères et des rages, malgré l’horreur des drames (là c’est la mort absurde de son enfant, dans un conflit qui s’éternise, avec, de part et d’autre, des chercheurs de paix et des esprits enfermés dans la logique de guerre). Parler à la place des autres, c’est impossible, manipulateur (et trop le font, qui instrumentalisent la réalité, relativement proche mais lointaine cependant, pour des enjeux douteux). Mais entrer dans la souffrance de l’autre pour comprendre qu’elle est exactement la nôtre, c’est une démarche inverse, dont sont capables, justement, des êtres pour qui la réalité n’est pas une information externe, une analyse lue dans un journal, un info entendue, mais le vécu concret, émotionnel, charnel, et pourtant pensé. Celles qui témoignent sont des mères : elles ont perdu un fils, et militent ensemble. Ce conflit, on le suit avec tristesse ou rage, en lecteur/lectrice des journaux, oreille et yeux attentifs aux paroles et images télévisuelles, aux prises de position d’associations (fort diverses, clivées), aux commentaires vus ici et là sur des forums, et très souvent fort décevants, si ce n’est fort inquiétants (tant la haine s’y greffe, au point qu’on ne sait plus si le conflit est cause ou prétexte pour certains).
01:16 Publié dans Israël-Palestine/tisseurs.de.paix, LIVRES, bibliographes, anthologies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nos larmes ont la même couleur, anne guion, bushra awad, robi damelin, livres, david grossman, izzeldin abuelaish, israël, palestine, israéliens, palestiniens, dialogue, fraternité, humanisme, partage, empathie, valeurs, cercle des parents, tisseurs de paix, libres paroles au-dessus du mur, aline baldinger
19/04/2015
Huy Thiêp NGUYEN. Leçon d’écriture, leçon de liberté... "Refuser de courber l'échine..."
Il en est de la littérature comme de la Voie. Etre, c'est ne pas être; ne pas être, c'est être. "Plein" et "vide" sont des catégories de la pensée (...) si l'on considère la littérature comme une voie parmi tant d'autres, afin de se perfectionner, on ne se sera pas trop trompé... (Un maître parle dans le récit..)
Huy Thiêp NGUYEN, Mon oncle Hoat et autres nouvelles
23:48 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, DISSIDENCE, LIVRES, bibliographes, anthologies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : huy thiêp nguyen, vietnam, mon oncle hoat et autres nouvelles, livres, littérature, culture, liberté, idéologie, conscience, valeurs, spiritualité, sagesses
14/03/2015
Fraternité et résistance... Penser la tension en soi, choisir la vie, la « spiritualisation de nos vies »...
Tout ce qui monte converge
Teilhard de Chardin, cité par Abdennour Bidar
Mon cœur est devenu capable / d’accueillir toute forme.
(...) Car l’amour est ma religion et ma foi.
Ibn Arabi, cité par Abdennour Bidar
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07/03/2015
Raif Badawi, Arabie saoudite. Informations et pétitions (plus intro...)
Des gens sont privés de soleil et d’espoir pour avoir osé penser, et, pire, avoir osé l’écrire, revendiquant ainsi la liberté d'expression, la liberté de conscience... C’est le cas de Raif Badawi, blogueur, écrivain (prison, torture, menace d’un procès d’apostasie – dans son pays, l’Arabie saoudite, on en meurt). Lui vit ce martyre. Ses trois enfants et sa femme, réfugiés au Canada, vivent son absence et l’angoisse permanente.
L’Arabie saoudite enferme et exécute, et donne ainsi l’exemple à ceux qui en font leurs spectacles de terreur. Elle le fait notamment pour défendre un islam de terreur, car non critiquable, et croyance obligatoire sous peine de mort... Mais ce pays est lié au nôtre par des alliances commerciales et un aveuglement idéologique (le silence sur ce qui devrait être condamné et devrait justifier des ruptures) aveuglement commandé par les lois du marché, une raison d’Etat mal pensée...
03/02/2015
Parler du fascisme tapi dans l'islamisme...(MAIS...). Lectures... Courrier international...
Parler du fascisme, oui. Fascisme... C'est cela que désignent les auteurs de ces articles de nombreux pays, que le Courrier international publie, traduits. Journalistes ou écrivains, qui s'expriment dans le monde - et, précisément, aussi (voir les deux derniers articles), dans le "monde arabe" (notion controversée, mais qui recouvre une réalité culturelle et géopolitique cependant). Fondamentalisme qui est avant tout idéologique, politique. Fascisme qui ment en prenant le masque d'un attachement à une appartenance religieuse (même si celle-ci peut interroger ce qui en elle permet cette captation), et en emprisonnant les populations dont c'est la croyance ou la culture. (Ou dont c'est une des cultures, car les êtres sont tissés de cultures plurielles, surtout dans le contexte de notre univers mondialisé, diasporique, métissé, voyageur, nomade, connecté, traversé de réseaux...). Totalitarisme qui a un projet (fou peut-être, mais d'autres folies ont déjà réussi à opprimer terriblement : mémoire de l'Inquisition, du nazisme, du stalinisme...). Idéologie fondée sur des constructions mentales manipulatrices, une rationalité mêlée considérablement d'irrationalité (complotisme et négationnisme n'étant que deux aspects de la mise hors raison). Plongée mortifère dans le culte du passé, la peur de la femme, la peur du rire, du sport, de la musique, de l'art, de la pensée...
23:58 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, ISLAMISME.idéologie.radicalité. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fascisme, fondamentalisme, islamisme, idéologie, culture, raison, histoire, complexité, valeurs, pensée
13/01/2015
MÊME PAS PEUR !!! 11 JANVIER 2015, MARCHE HISTORIQUE...
Revue de presse...
Quelques traces en images, titres, articles... d’un fait immense...
Des citations...
19:16 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : même pas peur, peur, marche, manifestation, 11 janvier 2015, 11-01-2015, je suis charlie, je suis juif, jesuis flic, charlie hebdo, charlie, peuple, debout, valeurs, république, idéologie, liberté, liberté d’expression, liberté de conscience
09/01/2015
Charlie Hebdo. Hommage de la presse...
ONDE de CHOC.
Charlie en UNE, partout..
Solidarité.
Quelques exemples...
00:07 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie hebdo, liberté, satire, dérision, humour, pensée, dessinateurs, liberté d’expression, valeurs, solidarité
07/01/2015
Terrorisme. « Il n’y a rien à négocier avec les fascistes », Charb, 2012
Peins un Mahomet glorieux, tu meurs. / Dessine un Mahomet rigolo, tu meurs. / Gribouille un Mahomet ignoble, tu meurs. / Réalise un film de merde sur Mahomet, tu meurs. / Tu résistes à la terreur religieuse, tu meurs. / Tu lèches le cul aux intégristes, tu meurs. / Prends un obscurantiste pour un abruti, tu meurs. / Essaie de débattre avec un obscurantiste, tu meurs. / Il n’y a rien à négocier avec les fascistes.
Charb, 2012
Non, rien à négocier... Mais toujours tout à dire, et, toujours, totalement affirmer le refus. Sans confusion, sans amalgame.
18:19 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : obscurantisme, fascisme, charlie hebdo, journalistes, dessinateurs, je suis charlie, idéologie, valeurs, terrorisme, citations
17/12/2013
« Quand j’ai lu Albert Camus »… Abd Al Malik…
Merci, Abd Al Malik…
Hier soir j’ai assisté à l’hommage rendu à Camus par un lecteur intense… Abd Al Malik. Triomphe. Les spectateurs présents ont senti, compris, l’authenticité de la démarche, le lien entre cet homme jeune, pur produit de notre réalité contemporaine, qu’il transcende dans la création, dans l’écriture, et l’auteur magnifique où il se reconnaît. Il révèle comment, lui, il est concerné, comment, lui, il a été transformé par une lecture. Le choc, les points communs (misère, soleil, exigence entre souffrance, désespoir, et espoir, refus, amour, mère aimée, omniprésente, père absent, trou béant du manque, et, je crois, aussi, la double identité : partage et richesse, déchirement et tension vers un absolu).
Il répète cette phrase en litanie « Quand j’ai lu Albert Camus », puis « Après avoir lu Albert Camus… ». Lecture et vécu se croisent, dans une marche sur un fil ténu, où tout pourrait basculer… Et si cette rencontre ne s’était faite, où serais-je, semble-t-il dire. Figure paternelle et message d’éthique et de force. Ou comment vivre, donner du sens, comment s’échapper du risque de mourir, quand des jeunes autour de soi meurent et que tout risquait de nous entraîner encore et encore dans les mêmes dérives mortelles.
Il parle, dit-il, à partir de sa « parcelle d’humanité » (bien grande… !), de ce refus des injustices, refus de la misère quand les autres n’en sortent pas, de la mort (on guillotine encore, rappelle-t-il, dans une longue lettre qu’il adresse à Camus, lui qui lutta contre la peine de mort, pour l’abolition). On guillotine de plusieurs façons, aussi : en abandonnant, en niant, en discriminant.
Il cite Camus, et Jacques Martial lit Camus.
Ecran. Le visage d’Albert Camus, présence forte.
Ecran. Ombre d’un corps qui danse, magnifiquement.
Musiciens. Soutiennent la voix, sont une voix.
La Méditerranée (et Gibraltar. Alger en passant par Oujda…).
Scène. Danseurs de hip hop qui expriment la même chose, qui font écho à ce qui crie. Gestes purs, souplesse extrême : corps qui se tordent, comme enchaînés, et se libèrent, mais comme s’ils se déchiraient.
Camus, cité par Abd Al Malik, lu par Jacques Martial, parlait de cette fausse communication où la méchanceté veut se faire passer pour de l’intelligence. Entendant cela, je repensais à une critique négative de ce spectacle, lue je ne sais plus où. On reprochait au rappeur poète de trop centrer sur lui cet hommage, comme prisonnier de son ego, et on disait être gêné par la présence des danseurs de hip hop, comme si cela ne pouvait correspondre à une parole sur un auteur comme Camus. Pourquoi donc ? Au contraire, l’hommage tire sa force de ce rapport à soi. (Je fais le lien avec le documentaire de Joël Calmettes, « Vivre avec Camus ». Des jeunes aussi y parlent de leur expérience, et c’est bouleversant : notamment ces jeunes qui en Algérie ont trouvé le lien avec le natif frère d’âme). Ce n’est pas piège de l’ego, mais traduction vitale : l’intellect n’est pas absent, mais l’émotion passe par le corps, c’est tripal. Les mains d’Abd Al Malik en disent autant que les mots. Et le hip hop, moi j’aime ça. J’y vois un art qui défait les armures de souffrance, qui libère corps et cœurs. Corps et cœurs qui savent des douleurs et des joies (des joies parce que des douleurs…). Car « Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre » répète inlassablement Abd Al Malik, avec la voix et les mains. Les applaudissements qui accueillent cet hommage sont aussi, forcément, adhésion à l'œuvre et à l'éthique de Camus. Cela corrige Sartre et autres faiseurs d'ombre... Abd Al Malik voudrait réconcilier Sartre et Camus (il le dit à un moment : espoir de paix entre les idées, mais certaines idées sont antinomiques...). Et rien ne peut effacer les paroles de Sartre, son appel au meurtre, l'éloge de la violence (préface célèbre...).Un auteur mort ne peut revenir sur ses mots. Ce qui peut être apaisé c'est le rapport entre les vivants, capables de faire l'effort du pardon, et capables de cet effort paradoxal de la rencontre entre mémoire et oubli : devoir de mémoire, témoignages, mais effacement de ce qui excède, par le retour au présent... Non, on ne peut se réconcilier avec le choix du terrorisme, on ne peut que le refuser... C'est Kamel Daoud qui a raison sur ce point. En Algérie, en 1962, nous n'avons pas eu un Mandela, a-t-il écrit ( http://www.djazairess.com/fr/lqo/5191330 )... Mais, maintenant, nous pouvons tous tenter la même démarche : voir en l'autre une humanité pareille, se mettre à sa place...
Juliette Greco fut sur scène un instant.
Amnesty international proposait, dehors, à l’étage, de signer les appels d'actions en cours.
Et en sortant on pouvait se procurer des livres ou disques. Celui tiré du spectacle (L’art et la révolte), avec quelques textes, et une note de remerciement à Catherine Camus, qui encouragea l’entreprise. Le dernier livre d’Abd Al Malik n’était plus disponible là (il est en librairie) : « L’Islam au secours de la République ». (C'est toute la démarche de paix d'Abd Al Malik, en musulman proche du soufisme, soufi, même : il veut faire passer un message positif, montrer qu'il y a une autre voie en islam, et que cette voie peut coïncider avec les valeurs et réalités de la République).
SITE officiel d'Ab Al Malik : http://www.abdalmalik.fr/
23:58 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, camus, abd al malik, rap, rappeur, culture, catherine camus, pensée, éthique, humanisme, humanité, art, révolte, lecture, joël calmettes, jacques martial, méditerranée, soleil, misère, pauvreté, danse, hip hop, kamel daoud, algérie, islam, république, valeurs
03/10/2013
« Le doux parfum des temps à venir… »
« … La poitrine ouverte par une blessure qui recommençait à saigner, l’inconnu ne savait pas du tout vers quoi il courait, seulement à quoi il essayait d’échapper. »
Preuve vivante, John Harvey
.......................
« Garde tes filtres pour ta route. / Et souviens-toi qu’une femme libre est maîtresse de son parfum. »
Et
« Pour ce qui te concerne / que tu fasses serment de désobéissance à tout obstacle / ou convention / qui t’éloignerait de ton essence. »
Ou
« Danse / cueille / restitue. »
Le doux parfum des temps à venir, Lyonel Trouillot
........................
Deux livres empruntés à la bibliothèque Mouffetard / Mohamed Arkoun...
Cet homme inconnu qui court, blessé, au début de ce roman policier, m’a paru la métaphore de l’état du monde actuel, et c’est pour cette phrase, lue en ouvrant l’ouvrage au hasard, que j’ai choisi de le prendre. Violence, fuite, course qui ne dit pas son sens…
Mais le poème, qui aborde pourtant la violence et la douleur à travers le récit d’une femme à son enfant, offre un message d’espoir. Le parfum est aussi symbole d’« utopie », aura de signification, trace et promesse d’un monde à construire, pas seulement trace olfactive ou symbolique des traumatismes. (« Tu leur diras : cherchons ensemble »). Tout n’est pas perdu, car « toute chose vivante n’est pas définitive. » Magnifique ouvrage… qui rentrera vite dans ma bibliothèque… (Mise à jour, 10-10-13 : c'est fait...!) Voir, Actes Sud, fiche auteur : http://www.actes-sud.fr/contributeurs/trouillot-lyonel
Et page (Actes Sud) sur le livre... http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/le-doux-par...
01:36 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parfum, essence, utopie, john harvey, lyonel trouillot, roman policier, poésie, culture, citations, valeurs, livres
15/10/2012
Contre la peine de mort. Journée, congrès, appels, associations, SITES…
Tant que la peine de mort ne sera pas abolie nous serons collectivement monstrueux. Qu’est-ce qui nous fait vivre dans l’acceptation de cette inhumanité ? En quoi participons-nous à ce qui la fait perdurer? Et comment, indépendamment des pétitions et luttes, pouvons-nous, au quotidien, changer ce qui, dans nos consciences, est complice ? Interrogations nécessaires… Ce qui suit l’est, nécessaire, en premier plan : dire, savoir, agir.
23:53 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, WEB..LIENS.sites.presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peine de mort, droits humains, abolition, worldcoalition.org, amnesty international, acat, humanité, humanisme, e.c.p.m., ensemble contre la peine de mort, a.c.a.t, valeurs
17/04/2011
Sur l’assassinat de Juliano Mer-Khamis, tragédie récente (Cisjordanie, avril 2011), et sur trois autres meurtres : Hrant Dink (Turquie, 2007), Shahbaz Bhatti (Pakistan, mars 2011), Vittorio Arrigoni (Gaza, avril 2011)
Une des plus tristes nouvelles du début du mois a été ce message entendu à la radio, puis repris et commenté par la presse : le 4 avril, assassinat de Juliano Mer-Khamis (Le Monde, dans sa page « Disparitions » du 07-04-11, titre, avant son nom « Acteur et réalisateur arabe-israélien… ». Même si l’article mentionne sa mère juive et dit bien l’itinéraire et l’action de l’homme, le titre est réducteur. Car un arabe israélien c’est quelqu’un dont l’identité est d’être arabe d’origine (et cela peut être de mère et de père) et israélien de citoyenneté. Richesse identitaire, aussi, mais pas la même.
100% Juif, 100% Palestinien. C’est ainsi que ce militant pour la paix, acteur et metteur en scène, se désignait lui-même, revendiquant sa double appartenance (mère juive israélienne, Arna Mer, et père palestinien de Nazareth, Saliba Khamis). Sans contradictions ni conflits intérieurs. Etre, tout simplement, militer pour la paix, notamment en animant un théâtre (Le Théâtre de la Liberté), et en suivant ainsi des jeunes. Sa manière d’intervenir à Jénine (camp de réfugiés au nord de la Cisjordanie), ne tenant pas compte des menaces des extrémistes, gênait les intégristes (qui ne supportaient pas sa façon de transgresser d’évidence les codes plus que normatifs des fondamentalistes). Cette liberté avait entraîné des menaces, et il avait été déjà agressé. Craignait-il alors pour sa vie ? Sans doute : en tout cas il la prévoyait. Mais rien ne lui fit renoncer à ce nécessaire investissement. Son désir d’une lutte par la culture, d’un renversement des valeurs qui aboutisse à la paix s’appuyait sur la conviction qu’étaient déjà présents les germes de cette construction d’une génération libre. Malgré le désespoir, malgré le drame de certains destins. Voir Les Enfants d’Arna, le film sur sa mère et son action avec les enfants de Jénine : http://www.dailymotion.com/video/x596fh_palestine-les-enfants-d-arna-julian_news (vidéo 1/6 : les autres vidéos sont en marge sur la même page, pour le film complet, documentaire sous-titré qu’il faut regarder complètement pour en saisir tout le sens…).
L’acteur-réalisateur a été abattu de cinq balles. « Un symbole israélo-palestinien assassiné à Jénine » titre le blog de Gilles Paris, journaliste au Monde : http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2011/04/04/un-symbole-israelo-palestinien-assassine-a-jenine/ Non, pas le symbole, l’homme, dit un commentaire. Effectivement : serait-ce comme si sa vie n’avait plus la même portée, le même sens ? L’homme a été tué, c’est tragique, terrible, mais le symbole demeure, ses traces feront leur œuvre plus ou moins souterrainement. Cependant on peut comprendre le titre autrement : le symbole vivant qu’était cet homme n’est plus là, ce qui ne veut pas dire que le sens en soit enfui. Jacques Benillouche, journaliste israélien, titre aussi sur son blog, « La mort d’un symbole » : http://benillouche.blogspot.com/2011/04/la-mort-dun-symbole-djenine.html
On ne sait pas encore qui l’a tué (un suspect semble avoir été arrêté : voir ce commentaire de Tahar : http://parolededemocrate.blogspot.com/2011/04/hommage-juliano-mer-khamis.html?showComment=1302349577889#c2133088452089068243 ). Son frère Spartacus soupçonne le Hamas (qui avait menacé déjà leur mère), mais ce pourrait être aussi le crime d’autres courants radicaux (dans les tensions entre certains courants palestiniens). Qui assume sa double réalité, identité, culture (et veut la paix), dérange tous les extrémismes, dérange tous ceux qui revendiquent des identités closes et choisissent de faire perdurer la haine et la guerre. Et voici ce que Juliano Mer-Khamis déclarait en 2009, après des menaces émanant de religieux hostiles à son travail, sur cette page : http://www.france-palestine.org/article11685.html Oui… « Malgré le soutien de Zubeidi, l'institution culturelle avait essuyé les critiques d'extrémistes et subi deux incendies. Les islamistes, par exemple… » est-il écrit sur Rue 89 : http://www.rue89.com/2011/04/04/lacteur-israelien-juliano-mer-khamis-assassine-a-jenine-198569 (pour la suite…). Et espérons qu’une enquête aboutisse…
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Articles (presse ou blogs, sélection):
RFI : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110405-cisjordanie-juliano-mer-khamis
juif.org : http://www.juif.org/defense-israel/148965,meurtre-de-l-acteur-mer-khamis-son-frere-accuse-le-hamas.php (et les commentaires)
saphirnews : http://www.saphirnews.com/Hommage-au-juif-palestinien-Juliano-Mer-Khamis_a12421.html (hommage)
Fiche Wikipedia, Juliano mer-Khamis : http://fr.wikipedia.org/wiki/Juliano_Mer-Khamis
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Pour conclure, à propos de ce crime. CITATION : « Je rêve du jour où je pourrai appeler tout le Proche-Orient, comme j’appelle le Liban et la France et l’Europe, « patrie », et « compatriotes » tous ses fils, musulmans, juifs et chrétiens de toutes dénominations et de toutes origines. », Amin Maalouf, « Les Identités meurtrières ».
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Responsabilités ? « Nous sommes tous responsables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres. » Dostoïevski, cité par Emmanuel Lévinas, dans « Ethique et infini ».
Ce n’est pas à entendre comme une banalisation du crime ou la pensée d’une sorte d’innocence imaginaire des meurtriers et des terroristes. Mais c’est un questionnement sur la violence que l’humanité porte et crée en elle-même. Comment lutter ? Juliano Mer-Khamis, lui, pensait que la culture serait porteuse de paix (et sa mère le dit dans le film « Les Enfants d’Arna »). On sait que des peuples fort « cultivés » - Histoire - ont généré des violences atroces (nazisme…), mais était-ce la même culture que celle dont il parlait ? L’actualité, elle, voit des générations cultivées revendiquer la démocratie… et la fin de la violence.
23:55 Publié dans Israël-Palestine/tisseurs.de.paix | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juliano mer-khamis, cisjordanie, juif palestinien, israël, palestine, théâtre de la liberté, les enfants d’arna, gaza, assassinat, identité, amin maalouf, citations, éthique, théâtre, dostoïevski, emmanuel lévinas, humanisme, fraternité, valeurs, terrorisme