16/12/2015
Ashraf FAYAD, POÈTE condamné en Arabie saoudite…
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« Le vent est un être invisible
même quand il danse
avec les arbres » (Logique)
« La terre
cet enfer apprêté pour… les réfugiés » (Amnistie)
« La perte de l'âme exige un temps qui ne suffira pas
Pour consoler tes yeux effrayés de ce qu’ils ont coulé comme pétrole » (Du mérite du pétrole sur le sang)
« Dieu sur son trône
Et tu essaies maintenant
de réparer tes ailes » (Corbeau volant sur deux bâtons)
Ahsraf Fayad / ‘Instructions internes’ (recueil, 2007, éd. Dar al Farabi, Beyrouth/Liban). Poèmes traduits par Abdellatif Laâbi (Plusieurs poèmes sont sur le site du Marché de la Poésie : http://poesie.evous.fr ou sur celui du Printemps des poètes : http://www.printempsdespoetes.com )
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PÉTITIONS de soutien... SUR CHANGE.ORG https://www.change.org/p/sauvons-le-poète-palestinien-ash...
Et... AMNESTY INTERNATIONAL : http://www.amnesty.be/je-veux-agir/agir-en-ligne/signer-e...
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... MISE à JOUR, 14-01-2016... http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2016/01/14/so...
23:24 Publié dans CITATIONS, DISSIDENCE, PEINE de MORT...torture, PETITIONS, POESIE, SOLIDARITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ashraf fayad, poète, poésie, citations, instructions internes, poète palestinien, peine de mort, arabie saoudite, solidarité, apostasie, religion, obscurantisme, abdellatif laâbi, printemps des poètes, marché de la poésie, solidarité internationale, pétitions
30/11/2015
BRUNO HADJIH... METAPHORA, Le REGARD qui répare...
"On a oublié de clôturer le visage. Offert à l’énigme. Regard errant dans le noir de ce visage, cherchant l’issue. L’autre issue. Prisonnier d’une opacité. Ne voyant pas que c’est même chose, même issue. Qu’il y a sans doute un tracé foudroyant l’espace. Ne heurtant plus rien. Plus rien ‘d’ici’ où tout se ramène à un visage. Ton visage en toutes choses et elle en toi. Il faut donc aller plus loin, creuser la blessure, ouvrir plus encore la brèche."(Pierre-Albert Jourdan, ‘Brèche’, ’L’espace de la perte’)
"Le visage me demande et m’ordonne. Sa signification est un ordre signifié."
(Emmanuel Lévinas, ‘Ethique et infini’)
"Tu as pensé aussi / qu’on te laisserait / rejoindre l’arbre, / les pierres… / Reprendre ta place / parmi eux" (Jean-Louis Giovannoni, ‘Au fond de l’air’)
"Nul arbre. Le désir. Et la mort / qui regarde / Une absence innommable des choses" (Roger Giroux, ‘L’autre temps’)
"Bruno Hadjih est un magnétiseur qui fait oeuvre de sismologue." (…) "A équidistance d’un désastre natif et d’une possible catastrophe terminale, Bruno Hadjih n’a pas d’autre visée alors, s’il veut transfigurer la nuit profonde de notre présent aveugle, que celle de la lucidité consistant, comme le souligne Walter Benjamin, à ‘organiser le pessimisme’." (Saad Chakali)... Superbe écriture, texte, exposé, qui fait une lecture de l’oeuvre en rapport avec l’origine du monde, y voyant éléments et signes qui viennent de très loin dans le passé, dans un questionnement inquiet, car lucide, de l’avenir de notre univers… et donc le nôtre.
En exergue à l’exposition, une citation de Walter Benjamin (sur le seul discours que tient une oeuvre, ‘…Celui qu’elle tient aux autres oeuvres, et qui ne se déploie pas dans le domaine du langage. Celui de l’engagement.’)
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METAPHORA, titre de l’exposition…
C’était le 14 novembre. L’artiste et la galerie avaient décidé de maintenir le vernissage (pour ne pas offrir un renoncement aux terroristes), et nous, nous avions décidé d’y aller.
Regarder des photographies, dans ces conditions, c’est entrer dans un espace du regard qui transcende toute approche ‘technique’, et même peut-être ‘esthétique’. Nous avions besoin de consolation et nous nous sommes mis sous les mains photographiées par l’artiste. Voir les reflets de nos corps sous la lumière de ces mains si humaines, à la peau presque palpable, grandes mains sombres aux doigts puissants, protecteurs, cela pouvait mettre les larmes aux yeux.
J’ai photographié ce reflet, et d’autres où deux espaces se mêlaient, nous ici à Paris, dans le cocon de la galerie, et plus loin d’autres lieux, d’autres êtres.
Nous sommes encore dans la sidération du 13 au soir, et là nous nous heurtons à une autre sidération, double.
La beauté. Le silence. La peau, les yeux. Et le bois, la matière.
Nous entrons dans une expérience particulière, difficile à définir. Comme si la démarche était archéologique, pour une part.
Fouiller dans la profondeur d’un visage, aux rides comme de la terre, et lui associer les signes du temps d’un arbre. Ces yeux nous regardent, et le cercle associé (la photographie accolée, installée dans le même cadre) fait venir ce regard de très loin, du fond du temps (tant passé que futur). Terre destinée à la terre, l’humain qui meurt. Visage seul, dont on ne sait rien de la vie. Être humain interrogeant le sens d’être là, sa destinée à lui, ses questions à lui. Peut-être son désespoir. Ou peut-être pas. Juste la question du rapport à cet univers du temps.
Le bois, encore (je crois), mais vertical, pour accompagner un visage plus jeune. Ascension, humanité. Et ce même regard qui interroge, qui semble interroger. Qui suis-je? Et, nous dit-il, qui es-tu? Toi qui regardes, qui?. Est-ce aussi la question du photographe? Quelles identités se rencontrent?
Metaphora… Métaphore. Ne restez pas, nous dit le titre, à la surface d’une apparence. Allez plus loin. Percevez. Voyez votre propre métaphore, si vous voulez - votre représentation, humains.
Voici un photographe qui est aussi un reporter, avide d’humanité ‘juste’. Il montre donc des beautés (visages, mains, corps, couleurs, lieux) et des réalités douloureuses, pour dénoncer des scandales. Ainsi certaines photographies (et un documentaire) nous font tomber, choc sur choc, sur un double secret d’Etat. Secret car tout n’est pas su, et beaucoup est tu. Les bombes, le nucléaire, espaces sacrifiés, le vivant sacrifié, Sahara… Visages du grand sud brûlé… Brûlé, ce sud, au sens plus fort que celui de l’impact du soleil, puisque Bruno Hadjih photographie aussi des êtres irradiés, et leurs descendants (un diaporama reprend des séries qui correspondent à un travail systématique de défrichement. Sahara : l’ordinateur est là, pour voir les êtres et le bleu de leurs vêtements, et celui du ciel, comme le voit Bruno Hadjih, un bleu intense).
Ce regard répare. L’art répare. La conscience ici trouve sa densité. Présence.
Rien de doucereux dans cette ‘réparation’. Gifle, plutôt. Justement, c’est cela qui répare : nous avons besoin de lucidité. Kafka le dit pour les livres, c’est vrai pour les photographies aussi : la hache qui brise la glace… et le 14, le froid émotionnel nous faisait trembler et trembler ne suffisait pas à défaire le gel figé… Les visages sur les murs, oui, ils pouvaient. Et le cercle, et le bois, et l’ombre.
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SITE de la GALERIE Mamia Bretesché, 77 rue Notre Dame de Nazareth, 75003, Métro Réaumur Sébastopol (on peut aussi arriver par la 5 à République et marcher un peu en suivant cette rue. L’expo continue jusqu’au 18-12-15. Quelques PHOTOGRAPHIES visibles sur le site http://www.mamiabreteschegallery.com/?p=1361
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BRUNO HADJIH. Éléments complémentaires :
…PAGE (riche et à jour) sur ses travaux, picturetank (sur ‘les mutations des sociétés musulmanes et particulièrement sur les failles historiques de ces dernières’, ‘travail sur le soufisme durant 15 années’,travail sur ‘les espaces sahariens’) : http://www.picturetank.com/creative.php?id=830
…BIO, et travaux, dont la dernière exposition, Algériades : http://www.algeriades.com/bruno-hadjih/article/bruno-hadjih
…BIO, Africultures (pas mise à jour… mais des éléments complémentaires) http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&am...
…Page sur des expos de groupe (2005 à 2015), artfacts.net http://www.artfacts.net/fr/artiste/bruno-hadjih-75262/ligne-directrice.html
…LIVRE. « Avoir 20 ans à Alger », avec Aziz Chouaki, éd. Gallimard : https://www.librairiedialogues.fr/personne/bruno-hadjih/7...
…PORTFOLIO, Le Monde (« Être algérien aujourd’hui ») : http://www.lemonde.fr/le-monde-2/portfolio/2009/03/27/etr...
… Article de La Dépêche sur le documentaire d'Élisabeth Leuvrey , d’après les photographies de Bruno Hadjih, sur les essais nucléaires français de 61 à 66, Sahara), At-h-ome : http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/03/2117283-cinema-jeudi-at-h-ome-en-presence-de-bruno-hadjih.html
23:54 Publié dans ART (arts visuels,photo,musique,danse,théâtre...), CITATIONS, CULTURE, Photographies/textes © MC SanJuan/TramesNomades | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bruno hadjih, hadjih, photographe, metaphora, photographies, exposition, regard, artiste, reporter, galerie mamia bretesché, mamia bretesché, documentaire, sahara, visages, matières, art, culture, citations, africultures, algériades, pierre-albert jourdan, emmanuel lévinas, jean-louis giovannoni, roger giroux, saad chakali, walter benjamin, aziz chouaki, elisabeth leuvrey, at-h-ome, kafka
16/11/2015
« Fluctuat nec mergitur ». Malgré les larmes et le sang...
« Fluctuat nec mergitur »
…. Locution latine comme devise de Paris….
(Il est battu par les flots mais ne sombre pas) / (Il flotte mais ne coule pas) / (Fluctuat… Il fluctue, est agité, mais…)
Quelle que soit la traduction qu’on retient, la devise, inscrite sur le blason de la ville de Paris, sous le bateau symbolique, a pris un sens très fort pour nous, Parisiens, depuis ce 13 novembre. Et c’est exactement ce qui se passe : résistance, courage, désir de vivre. « Même pas peur ». Juste résister. Et rester unis, « Ne pas finir leur travail en tombant dans les pièges de la division ». Malgré la tristesse, grande, continuer la joie, des petites choses et des grandes. Des petites d’abord. Lire au café, en dégustant un bon breuvage chaud, et en lisant toute la presse, pour construire notre pensée CONTRE et notre pensée POUR. Contre le terrorisme et ce qui le nourrit. Pour la fraternité entre nous tous, toutes origines, toutes classes sociales, tous âges.
Flotter, ne pas couler. Notre éthique…
Je ne dis pas « morale » mais « éthique » : nuance...
Regarder la Seine, et ne pas penser au sang des morts et des blessés, respirer.
Mais on ne regarde pas la Seine de la même façon, et on pense au sang.
On avait des chiffres bruts : nombre de morts, 129 (132 maintenant?), et le nombre de blessés, 352, dont un grand nombre en urgence vitale absolue, plus ceux qui viennent consulter pour le choc traumatique.
Maintenant on a des visages et des noms, des prénoms, et on réalise plus. C’est un deuxième choc. Deuil partagé. Je pense à Martin Buber, à Emmanuel Levinas. Visages d’autrui, altérité. Si je reconnais en l’autre un visage, un regard, une conscience, je ne peux le tuer.
Retrouvant une photographie prise cet été, j’en ai fait le support visuel de mon ressenti actuel. (Je cherchais ce qui pouvait le mieux traduire la peine, l’émotion.)
Cela s’est imposé. Jour de pluie, sud méditerranéen, vitre de voiture, gouttes, lumière rouge. Le symbole des larmes et du sang… Je peux même y voir les couleurs de notre drapeau, si je veux (que beaucoup, Français ou pas, solidaires, ont mis en surimpression sur leur profil Facebook). Bleu? Traces bleutées, très subtil reflet, que peut-être j'invente. Blanc? Lumière, en point focal. Rouge? Ce feu qui, maintenant, est sang. Et je préfère penser le sang des morts et des blessés comme un feu qui, en nous, va transformer les paresses et les ignorances en colère active, force de savoir, énergie d’action….
En s’appuyant sur des pensées…
« Le visage me demande et m’ordonne. Sa signification est un ordre signifié. Je précise que si le visage signifie un ordre à mon égard, ce n’est pas de la manière dont un signe quelconque signifie son signifié ; cet ordre est la signifiance même du visage. » (Emmanuel Lévinas, « Ethique et infini », Fayard éd., coll. « L’espace intérieur », 1982)
« C’est le fait totalitaire qui atteste, en la niant, la réalité de la subjectivité du sujet. » (Jean Zacklad, « Pour une éthique », Livre III, « L’Alliance », éd. Textes et travaux, 1985)
« Mais on ne sème pas le mensonge, il prolifère, il occupe l’étendue qu’il doit constituer lui-même peu à peu, ce qui lui est facile quand tous les moyens sont prêts pour cela. Et pendant ce temps, la vérité enterrée germe. » (Maria Zambrano, « Sentiers », éd. des femmes 1992 / éd. Editorial Anthropos del Hombre, Barcelone, 1986 / traduit de l’espagnol par Nelly Lhermillier)
« Penser dans les choses, parmi les choses, c’est justement faire rhizome, et pas racine, faire la ligne, et pas le point. Faire population dans un désert, et pas espèces et genres dans une forêt. Peupler sans jamais spécifier. » (Gilles Deleuze / Claire Parnet, « Dialogues », Flammarion, Champs essais, 1996)
23:46 Publié dans CITATIONS, FRANCE, PENSEE/IDEES, Photographies/textes © MC SanJuan/TramesNomades, TERRORISME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fluctuat nec mergitur, paris, 13 novembre, ll flotte mais ne coule pas, terrorisme, éthique, pensée, contre, pour, mort, sang, victimes, martin buber, emmanuel levinas, visage, sujet, conscience, le visage m’ordonne, jean zacklad, fait totalitaire, maria zambrano, mensonge, vérité, gilles deleuze, claire parnet, dialogues, même pas peur
08/11/2015
Sagesse de la distanciation...
« C’est toi-même qui doit être la tâche »
Franz Kafka, « Méditations sur le péché, la souffrance, l’espoir et le vrai chemin », « Cahiers posthumes », cité par le rabbin Yann Boissière.
Prises de position, ou de postures, disputes idéologiques, oppositions communautaires, déplacement des conflits sur le terrain des affrontements passionnels… Instrumentalisation par les uns (ou par les autres), mauvaise foi (ou ignorance), souvent, alibi (ou calcul) pour des glissements parfois nauséabonds et dangereux… Nous sommes enfouis, sous des masses d’informations, de mots, d’images… Et dans ce qui est aussi, donc, une guerre des images, réelles (ou trafiquées). Données à voir, ou métaphoriques.
Pensée et recul, pour rendre possible… « une distanciation percutante, personnelle, sur la réalité de nos existences. Conviction, enfin, que pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. » (Source : harissa.com)
Franz Kafka, fiche wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Kafka
Yann Boissière, Akadem http://www.akadem.org/conferencier/Boissiere-Yann-229.php
23:50 Publié dans CITATIONS, CULTURE, PENSEE/IDEES, SPIRITUALITE.sagesses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sagesse, distanciation, franz kafka, yann boissière, surinformation, conflits, idéologie, citations, spiritualité
07/11/2015
FRED DEUX… « Faire vivre l’obscur »
« Dire ce que tu es. Ce qui revient à parler de ce qui vient vers toi et comment tu vas vers l’autre »
Fred Deux
« Eloigné des modes, le travail de Fred Deux - et de Cécile Reims -, par sa puissance évocatrice, son univers obsessionnel et viscéral, bouleverse le confort de nos certitudes esthétiques. »
Carlos Pardo
Bel article dense, de Carlos Pardo (et beau titre, « Faire vivre l’obscur »), sur cet artiste double (écriture et peinture) créateur de « livres uniques », né en 24 et mort en septembre 2015. Artiste relié au courant du biomorphisme. Evocation, dans ce texte, aussi, de sa compagne de vie et d’art, Cécile Reims, graveur : http://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/PARDO/54163
Exprimer « la flamme à l’intérieur du bide », « racler au fond de la boue de la vie ». Carlos Pardo choisit de citer ces deux formules de Fred Deux, qui, toutes deux, parlent de profondeur, d’humus originel. Processus de création, chez Fred Deux, où brûler et déchirer c’est le même geste de plongée en soi et dans le creux de ce qui est à la source des passions et douleurs. La boue ce n’est pas le sale et putride seulement, c’est la matière vivante, terre et eau. Le ventre, pas la tête, et le feu, pas l’excrément. Passion, intensité, mais aussi, écho d’une intuition profonde, qui rejoint la parole des chamans taoïstes : feu source, centre.
Double création… Difficile à assumer dans un contexte formaliste où on devrait n’être qu’une partie de sa voix. Au point qu’il fut, lui, obligé de prendre un pseudonyme d’écriture (qu’il finit par lâcher). C’est significatif. Etre regard ou tracer des mots. Devoir choisir alors que l’écriture est regard et que l’art visuel est hanté par le langage. Que l’un porte l’autre. Importance de cet itinéraire qui fait repère…
« Faire vivre l’obscur »... Lui fouille dans les hantises de souffrances originelles et interroge une réalité enfouie autant dans le corps que dans la conscience.
De ce qui peut être lu, je choisis « Le For intérieur », éd. Les Cahiers dessinés. Et « Dessins bruissants, pensées murmurées », éd. Alain Margaron. Mais il y a toute une bibliographie à découvrir. Voir la fiche wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fred_Deux
Autre éclairage, article, Le Monde, 14-09-15, par Philippe Dagen, qui insiste sur le mystère d’une œuvre et d’une vie où l’introspection est si présente : http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/09/14/l-artiste-et-ecrivain-fred-deux-est-mort_4756490_1655012.html
« Le For intérieur », Les Cahiers dessinés : http://www.lescahiersdessines.fr/le-for-interieur-fred-deux-9791090875333
Reproductions, voir, galerie Alain Margaron (qui annonce une rétrospective à Lyon en 2016 : http://galerieamargaron.com/artistes/fred-deux-2/
04:19 Publié dans ART (arts visuels,photo,musique,danse,théâtre...), CITATIONS, CULTURE, LIVRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fred deux, cécile reims, carlos pardo, art, peinture, écriture, citations, livres, culture, le for intérieur, les cahiers dessinés, philippe dagen, alain margaron, regard, création, peintres
30/10/2015
"Des âmes et des corps"...
« Le grand péril de l’humanité, c’est que la nourriture des hommes est entièrement faite d’âmes ». Pierre Michon cite un vieil Inuit, dans sa chronique du Monde du 11-09-15, au début de sa recension d’un livre de Philippe Descola, « Par-delà nature et culture » (Folio/Essais) http://www.lemonde.fr/livres/article/2015/09/10/on-repren... . Et, continuant son analyse, en profondeur, il note : « Nous redoublons les formes qui ensachent notre âme commune. / Ainsi parle l’animiste. De ce ‘scandale logique’, dit Philippe Descola, est née l’anthropologie. » Donc, notre pensée clive Culture et Nature, système duel que l’auteur du livre laisse pour étudier ce qui, selon lui, organise vraiment notre réalité et sa perception : le partage entre les âmes et les corps. Les ontologies diverses se définissent suivant leur conception d’une continuité ou discontinuité de cette réalité duelle : animisme, naturalisme, analogie, totémisme.
La chronique redonne une définition de ces différentes approches du réel, faisant la synthèse de l’étude développée dans l’ouvrage.
Je n’ai pas encore lu ce livre (une somme de 794 p.) mais le lirai. Déjà les questions font trace… De toute façon, l’animisme, qui accompagne toute lecture anthropologique du monde, est présent dans d’autres espaces où le rencontrer : ainsi, l’univers des pratiques chinoises gestuelles et méditatives est celui d’une ontologie animiste, et, de même, la parole de « sages » se référant à des expériences mystiques ouvrant la conscience à un autre regard sur le monde, les choses, la nature, et les êtres qui y vivent, animaux ou humains. Peut-être que la source de beaucoup de nos drames est là : on se nourrit d’âmes, donc de morts, en ne croyant qu’à des corps inhabités, chosifiés. (Ou, plutôt, on se nourrit de mort au singulier). On inhale la violence et l’aveuglement. Effets sur la planète. Effets sur les peuples. Destructions. Guerres. Sommes-nous en crise pour sortir du clivage…?
23:54 Publié dans CITATIONS, CULTURE, PENSEE/IDEES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre michon, philippe descola, corps, âmes, dualité, ontologies, anthropologie, animisme, culture, nature, continuité, discontinuité
20/10/2015
Barzakh, intermonde et océan… Mohammed Dib et Jeff Foster… L’écriture et la vague...
Mohammed Dib, Neiges de marbre.
Citation en exergue sur le site de Barzakh éditions... http://www.editions-barzakh.com
Note sur le livre, librairie Ombres blanches : http://bit.ly/1NlToUL )
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« La vague regarde l’océan et demande : ''Pourquoi tant de vagues si tout est l’océan?’' » / « Bien sûr, il n’y a jamais eu de vague séparée. Ainsi les questions se dissolvent et la réponse devient absolument apparente. »
Jeff Foster, « Une absence extraordinaire », p.142, éd. Almora http://www.almora.fr/telechargement/jeff-foster/383-une-a...
Et, autre citation, la vague, encore (métaphore qu’il utilise dans ces passages de deux livres, pour tenter de traduire ce que peut être l'expérience de la non-dualité, dans l’esprit de quelqu’un qui vit une ouverture de conscience qui métamorphose le sens de l’identité personnelle, la perception de l’altérité supposée d’autrui)...
« D’un certain point de vue, une vague peut sembler éloignée d’une autre au milieu de l’océan, mais du point de vue de l’océan, dans la mesure où chaque vague est l’océan lui-même, le concept de distance ou son absence, perd son sens. » (…) « Toutes les vagues dans l’océan que je suis sont par essence ce que je suis même si en apparence certaines sont à des milliers de kilomètres les unes des autres. »
Jeff Foster, « L’acceptation profonde », p.90, éd. Almora http://www.almora.fr/telechargement/jeff-foster/382-l-acc...
N’est-ce pas cela que nous tentons de rejoindre quand, comme les Israéliens et Palestiniens qui dialoguent et refusent la haine, parents qui partagent ensemble leur souffrance d’endeuillés, nous voyons en l’autre le même?
Difficile, devant certains faits de l’actualité quotidienne, ici et ailleurs, partout, devant la noirceur et la brutalité de crimes, de voir en l’autre le même, bien sûr… Mais pourtant, si nous savons être en train de vivre dans un monde dont nous sommes aussi les co-créateurs, que devient la pensée de la vague?
18:43 Publié dans ALGERIE/Algériens, CITATIONS, CULTURE, LITTERATURE, LIVRES, PENSEE/IDEES, SPIRITUALITE.sagesses, Un SITE un EXERGUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barzakh, barzakh éditions, almora éditions, intermonde, océan, mohamed dib, jeff foster, écriture, vague, livres, littérature, philosophie, spiritualité, idées, exergues, éveil
18/10/2015
Israël-Palestine, penser le conflit sans "être" le conflit...
23:52 Publié dans BIBLIOGRAPHIES, CITATIONS, CULTURE, HUMANISME, Israël-Palestine, PROCHE et MOYEN ORIENT, SITES/Web/LIENS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, palestine, conflit, guerre, colonisation, dialogue, citations, paix, violences, religions, cercle des parents, la paix maintenant, c.c.l.j., the parents circle, forum for peace, oasisfle, tisseurs de paix, humanisme
12/10/2015
« Oum réveille l'âme des dunes »
« J’aime ce qui nous dépasse et nous rend fort : la nuit, le ciel du désert, l’absence, le souvenir. »
Oum, citée par Patrick Labesse, dans son article du 12-10-15, « Oum réveille l'âme des dunes », Le Monde : http://bit.ly/1G9Q5QJ
22:31 Publié dans ART (arts visuels,photo,musique,danse,théâtre...), CITATIONS, CULTURE, MAGHREB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oum, musique, voix, maroc, sahraouis, désert, world music, chant, citations
01/08/2015
"les événements, les faits, les circonstances"
« Ma conviction est que nous devrons toujours refuser de nous incliner devant les événements, les faits, les circonstances, la richesse et le pouvoir, l’histoire comme elle procède, le monde comme il va. Nous voulons voir la condition humaine telle qu’elle est. Et nous la connaissons désormais en profondeur. C’est l’horrible condition qui exige des charretées de cadavres et des siècles d’histoire pour provoquer une modification infime dans le destin de l’homme. » (…) « Combien de Socrate ont été assassinés en Europe, ces dernières années ? C’est un signe. Le signe que seul un esprit socratique d’indulgence envers les autres et de rigueur envers nous-mêmes peut constituer une réelle menace pour une civilisation fondée sur le meurtre. Un signe, donc, que seul cet esprit peut rénover le monde. Toute action, fût-elle la plus admirable, qui aurait pour finalité d’asseoir la domination et le pouvoir, ne peut que mutiler l’homme encore plus atrocement. » Albert Camus, « La crise de l’homme » conférence prononcée en 1946 aux Etats-Unis, à la Colombia University. Texte publié par la NRF en janvier 1996.
Ce qu’il dit là après les ravages d’une terrible guerre, l’horreur de l’holocauste, Camus aurait pu le redire en 2015. C’est toujours la même réalité sombre qu’on constate : domination et intérêt, règne de la violence et de la mort.
Actuellement, désespérant spectacle des luttes autour des problèmes et des choix de la Grèce : dureté, mépris, fracture politique, lutte nord-sud dans une Europe plus déchirée qu’on pouvait croire. Pays en posture de bouc émissaire, et pays en position de jeux de règne. Aux frontières, la souffrance, la peur, la mort : migrants (et tout un continent qui interroge la géopolitique, les stratégies mondiales). Pour cela aussi faillite de la pensée qui ne sait s’en saisir, de l’éthique qui se dilue dans des peurs adverses. Plus loin, Asie, autres migrants, Rohingyas musulmans persécutés par des bouddhistes intégristes et racistes : faits sidérants, contraires aux catégories mises en place. Mais, au contraire, terreur diffusée par d’autres musulmans, fondamentalistes, intégristes, stratèges manipulateurs, eux : les islamistes habiles à installer la porosité idéologique qui fait recruter. Terroristes, mais qui se réfèrent à une religion, dont ils ont une vision où la spiritualité a disparu (à des années lumières de la superbe mystique des soufis, et même de la simple pratique du quotidien de tous ceux qui leur échappent et qu’ils voudraient détruire). Le terme « islamistes » contenant le radical « islam » certains réfutent son emploi, mais il est pourtant le seul à désigner le soubassement du système mis en place. Le fait que les confusions soient possibles, les projections et amalgames aussi, cela ne peut justifier le déni. Cela nous impose juste une vigilance accrue : penser des pôles inverses en même temps. Toujours sur le fil du rasoir. Et lire, beaucoup. Relire. Camus autant que la presse, où on trouve des débats de qualité. Terrorisme, il faut mettre le pluriel : les faits dramatiques récents, en Israël, le démontrent, comme la répétition des assassinats de noirs aux USA. « Meurtre », concept clé (rappel de Camus). Même un roi lion se fait assassiner par quelqu’un qui peut payer le droit de cruauté. Meurtre et peine de mort… encore largement répandue. Meurtres, massacres, bombardements, mensonges. « Refuser de nous incliner ». Et soutenir ceux qui refusent…
Mais fil du rasoir et grand écart, pas seulement pour la pensée. Aussi pour savoir quelle place donner en soi aux trois pointes de l’angle. A la préoccupation du monde (qui peut devenir hantise, dérive militante anesthésiante), d’un côté. A la contemplation de la beauté des choses dans ce même monde, à la création pour la déchiffrer, d’un autre côté. Et, enfin, au cheminement intérieur vers plus de conscience, de silence, de l’autre. Trois pieds, trois yeux. Donc, là, pendant que je lisais des poèmes (notes précédentes, notamment, une partie de mon « marché » de la poésie de juin), et pendant que je photographiais et écrivais, j’avais constamment en tête tous les bruits des faits, les mots de la presse, le texte de Camus, et d’autres, chroniques ou éditos, entretiens parfois : documents accumulés, lus stylo en main. Textes (très récents ou beaucoup moins récents…) qui me paraissent donner des clés, mériter relecture, aider à penser l’actualité, pour refuser l’emprise des faits, pour ne pas être prisonniers de leur pouvoir. Textes que je relis, pour moi, textes que je pose en citations dans des notes (ou dans les listes en marge des notes : réserve de pensées, de questionnements, et d'informations prises en compte dans la lenteur contraire aux précipitations des faits donnés en pâture sur des chaînes qui paradoxalement nous coupent du réel).
Indépendamment de ces liens, et pour accompagner Camus, en écho éthique, je note des citations diverses… ci-dessous.
« Pour la majorité d’entre nous qui, n’ayant pas les moyens de stopper la barbarie, est condamnée à la subir, reste la solitude partagée. Ce n’est pas rien. Car plus les êtres humains seront nombreux à être seuls, plus ils constitueront un espace susceptible de reprendre un jour la parole. Car qu’est-ce que l’éthique, pour finir, sinon tenir bon et refuser d’obéir, y compris sans le soutien de l’espoir ? ». Dominique Eddé, texte dans « L’orient littéraire », fragment cité par Marc Saghié, éditorial du Courrier international, hors série sur « L’islam en débat », début 2015 : http://www.lorientlitteraire.com/
La solitude partagée, cela peut donner ce qui suit… Entrer en empathie dans la réalité de la vie d’autrui, sa solitude, en gardant la nôtre, pour dire.
« La route est là ». Ce fut une expo à la Goutte d’Or (Portes d’or): douleur des migrants. Les artistes du quartier ont choisi de porter la souffrance des exilés de la guerre, des dictatures et de la misère, d’en prendre une part et de la dire. Voici comment cette démarche fut introduite : « Ils quittent leur monde, traversent des mondes, transpercent les cloisons du monde. Ils en meurent, ici. Là, ils s’arrêtent mais ne sont jamais arrivés. Quand ils arrivent on les arrête. Ils repartent, s’envolent et font tourner la terre. Et nous les voyons passer, parfois mourir ; alors un peu de nous tous meurt avec chacun d’eux. ». Texte complet de la présentation de l’exposition collective, Portes d’or, lien, pdf : http://bit.ly/1LXvD5z
Ce peut être aussi la solitude métaphysique, philosophique, conscience d’un exil sur terre, plus intense que l’exil d’un pays. Solitude commune à Atiq Rahimi et Albert Camus, dans la compréhension intime qu’en a Atiq Rahimi (qui, comme des lecteurs indiens, sait voir en lui une parenté méconnue : avec un Orient de l’esprit). Dans son commentaire sur sa lecture de L’Etranger, paru dans La Croix du 28-07-2011, il témoigne d’autres grandes proximités, comme Shams, ce mystique splendide, maître de Rûmi, Erri de Luca, et Dostoïevski. Et il cite Shams : « Le grand scripte a écrit trois textes, l’un qui pouvait être lu par les autres et par lui-même ; le deuxième qui pouvait être lu seulement par lui-même ; et le troisième qui ne peut être lu ni par les autres ni par lui : c’est moi. ». L’entretien, La Croix : http://bit.ly/1Di59uq
Solitude du refus du troupeau (idéologique, politique, identitaire, religieux…). « Le citoyen c’est l’homme sans étiquette », dit Régis Debray (entretien, Marianne, 5-11 juin 2015 : http://bit.ly/1MEDOp0
En fait la question du choix de la place des sujets sociaux, idéologiques, politiques - les faits, l’actualité, dans l’espace de notre pensée et de notre action, ce n’est pas seulement un problème de temps à consacrer à cela « contre » le temps du reste, c’est principalement la saisie d’un enjeu de langage. Thomas Clerc, ainsi, parle de l’abjection du langage, danger idéologique double : corruption abjecte de la pensée complaisante, idéologiquement paresseuse, d’une part, et anéantissement du langage par l’univers de la terreur, Libération : http://bit.ly/1ICOwJV
Mais, en deçà de la terreur, la politique, déjà, oppose une langue pervertie (par trop de cadres mentaux ?) à la présence du langage en poésie, qui est travail du questionnement, des marges et du doute, un « flou » qui fait traverser les couches du sens. On retrouve cette manière de penser chez Jérôme Ferrari : « La politique pourrit la langue, c’est-à-dire qu’elle fait à la langue l’exact contraire de la poésie ». Voir ce qu’il dit sur la physique quantique - le rapport au réel qu’elle bouleverse, et le rapprochement avec la démarche de la poésie soufie. Dans L’orient littéraire : http://bit.ly/1OW24kH
23:59 Publié dans Albert CAMUS, CITATIONS, CULTURE, PENSEE/IDEES, POESIE, SPIRITUALITE.sagesses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, la crise de l’homme, citations, culture, langage, société, actualité, idéologie, terrorisme, politique, dominique eddé, marc saghié, atiq rahimi, soufisme, shams, régis debray, thomas clerc, jérôme ferrari, quantique
30/07/2015
"Est-ce que cela a existé ?" Poésie et photographie...
Ce livre, créé à deux, ne pouvait que m’intriguer. Tant l’écriture que les photographies, et, bien sûr, l’association des deux. Les artistes provoquent un dialogue entre leurs deux cheminements, deux univers intérieurs, qui se rejoignent pour un questionnement similaire. Comme si chacune menait sa propre recherche et la retrouvait chez l’autre. Peut-être certaines photographies ont-elles été créées pour faire écho à des textes. Ou, inversement, peut-être certains textes ont-ils été écrits pour répondre au regard. Peu importe la chronologie, ce qui compte c’est l’accord subtil, par touches légères. Je ne vois pas, et je ne veux pas voir là, un souci d’illustration (cela je n’aimerais pas) : non, c’est une autre démarche, en résonance.
Avec quelques photographies d’Evelyne Rogniat je me sens particulièrement en affinité, avec certaines, surtout, celles d’ombres (non des autoportraits, mais ombres du concret, autres images jumelles). Décidément, « rétine collective » dit José Val del Omar… Les regards propulsent l’inconscient de tous qui fait se croiser nos représentations, chacun méditant pourtant avec son style et sa pensée. Photographies du trouble et du flou, aussi. Qu’y a-t-il donc à voir dans cette première photographie (p.5), très belle ? Ou dans celle de la page 23 ? Le mystère de « l’image inaccessible » dit le texte de Chantal Ravel page 22.
On ne sait pas très précisément quels sont « les trous de l’histoire » qui semblent hanter celle qui écrit : ceux d’une absence, d’une perte, un lointain familial, lointain d’enfance. Une incertaine mémoire, un doute sur la permanence d’images du passé dont il n’y a pas de traces (ces traces perdues ou jamais fixées, la photographie va les réinventer…). Doute sur la conscience de soi en marge de l’autre, présent-absent. Du passé qu’est-ce qui demeure ? Rien que de fugaces bribes. Au point de poser la question : « Est-ce que cela a existé ? », et de garder cela en titre... L’interrogation est d’autant plus prégnante dans ce face-à-face avec les images. Et, en présence de l’exploration des mots, les photographies sont reçues autrement.
Cependant l’écriture et les images se suffiraient à elles-mêmes, fortes de leur langage propre, poèmes et regard, mots et lumière.
Quatre fois le titre « Epreuve » apparaît, plus pour annoncer un temps du livre que pour désigner un texte, et, trois fois, avec, dans le premier vers, « épuiser la mémoire », comme l’indication d’une volonté ou d’un espoir. Sauf pour « Epreuve 3 ». Mais là, on parle d’allègement, de mise à la lumière. « Epuiser la mémoire » ? En venir à bout, pour qu’il ne reste rien, qu’en soi un poids se libère… Tout remémorer, tout recommencer, tout vider. Pour piéger « les chimères » ?
« Epreuve », comme titre de pages de poésie : on entend « photographique ». Alors la poésie serait aussi cette saisie globale d’un instant, comme si le texte venait du regard et venait entier, non mot à mot, vers à vers. L’écrire serait l’inscrire sur la surface de la page, le fixer, complet, d’un coup, comme se dépose le noir et blanc sur une plaque, parce que c’est ainsi qu’il est venu à la conscience. Cette conception m’intéresse (suggérée, implicite, partiellement sue). Même si le mot « épreuve » ne veut pas en dire autant, c’est là. Et ainsi se rejoignent écrire et photographier à la source : regarder.
Mais « épreuve », la quatrième de couverture le suggère, et les pages le déroulent, cela doit se comprendre aussi comme expérience difficile, parcours douloureux en soi, pour quatre moments de dévoilement : « et le jour nous garderait des ombres » (p.14).
Les ombres sont-elles du passé ou du présent quand on écrit sur le passé, l’enfance « lieu de l’éternité » (p. 18), mais contre le temps, qui existe, dit-elle, dans et par ce qui suit. Mais, paradoxe, « épuiser la mémoire » serait « …chasser l’obscur / dans le crépitement d’un feu qui nous délivrerait de l’enfance, / ce pays de soi où l’on ne reviendra pas. »
Un des êtres de l’enfance est le centre des questions, archétype du souvenir, d’une sorte de chagrin pour ce qui est croisé des êtres dans nos vies, à peine croisé un moment, et perdu, parce que c’est normal que les individus se croisent et errent, chacun son chemin… C’est le cours du temps : les gens sont là, dans l’enfance, comme éternellement là alors, puis s’effacent, vivent, sont oubliés, et meurent… « Epreuves » donc, de le vivre, de s’en souvenir, de le dire… Et soi-même, aussi, on a été croisé et perdu. En miroir cela aussi est dit, frotté sur « une pierre de silence » (p.21).
MC San Juan
Page éditeur, Jacques André : http://www.jacques-andre-editeur.eu/web/ouvrage/271/+Est-ce+que+cela+a+exist%C3%A9+%3F.html
23:57 Publié dans ART (arts visuels,photo,musique,danse,théâtre...), CITATIONS, CULTURE, LIVRES, POESIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : est-ce que cela a existé, livres, poésie, photographie, jacques andré, evelyne rogniat, chantal ravel, josé val del omar, regard, œil, mémoire, épreuve
29/07/2015
"Retourner le champ invisible..."
« Continuer inlassablement de retourner le champ invisible »
Franck André Jamme, cité par les Souffleurs (commandos poétiques), sur leur site
« Susciter du visible fomente de l’invisible. La forme instaure ce qu’elle efface »
Joseph Beaude, « Habiter », livret premier, rééd. pré#carré, 2015
« écrire encore / un poème une phrase un chant / peu importe le nom / écrire encore »
Michaël Glück, « encore », opus IV, éd. pré#carré, 2014
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« Retourner le champ invisible », en photographiant. Avec des éclats du monde, volés dans un instant à peine happé : regarder, cadrer, prendre. Et si le bord invisible du sens des choses mortes et vivantes n’y est pas, ou si le cadrage n’est pas celui du regard instinctif, ne pas corriger, jeter... On ne traverse pas les transparences du réel avec de la technique retravaillée. Mais plutôt avec l’incessante maturation du regard. C’est plus de temps, de patience. Quelque chose jaillit du hasard, qui se préparait dans un long et lent silence.
Pourquoi le regard a-t-il tant d’importance, et tant en ce moment ? Un équilibre à trouver contre les cris des terreurs, et cette nécessaire présence au bruit du monde ? Art et douceur contre revue de presse et douleur ? Tentative pour saisir et comprendre l’arrière-plan de la violence du réel ? Et puiser de la beauté dans cet arrière-plan…
Mais aussi recherche du lieu, invention du lieu, pour savoir quelle ville on habite, où est la trace de la terre dans le béton, la couleur dans la rue, la lumière dans l’ombre. Recherche des voiles qui délivrent le caché. Et soi, autre lieu.
« Retourner le champ invisible », en écrivant. Contre l’instant saisi, brutale émergence d’une mémoire des yeux, permanente lenteur de la gestation de soi. Ecrire ? Mettre ses yeux en mots, mais les yeux derrière les yeux. Barrer, effacer, couper, déchirer : revenir et revenir. Choisir le peu, l’essentiel. Malaxer corps et âme, tracer, comme sur du sable.
C’est ce que dit Kenneth White de cette ascèse de sens : « Travaillant et retravaillant / les mêmes textes / jour après jour / perdant tout sens / de « production » et de « publication » / toute idée d’une « réputation » à forger / engagé plutôt dans quelque chose / --- loin de toute littérature --- / que l’on pourrait pertinemment nommer / un yoga poétique » (« La Résidence de la solitude et de la lumière », William Blake and Co, 1978)
Visible, invisible, dedans dehors. Mirages, ou vraie présence ? Le lieu projeté ailleurs avec ses lumières, ou l’ailleurs entré dans le lieu avec les signes du lointain, transparences de l’autre ? Tout est voile, et donc tout révèle l’œil central. Que ce soit la nuit, les reflets, ou des rideaux mouvants, légers, un voile fin, fait de rien, de rayon rose mauve, une toile tapissant d’ombres et d’arbres une trouée de ciel, des perles pour une échappée de rue sombre, ou un rideau métallique captant des spirales… tout est voile.
© MC San Juan (TramesNomades) / Texte et photographies
23:51 Publié dans ART (arts visuels,photo,musique,danse,théâtre...), CITATIONS, Photographies/textes © MC SanJuan/TramesNomades, POESIE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : visible, invisible, regard, voir, œil, photographie, photographier, écrire, voiles, reflets, transparences, lumière, rayon, cadrage, franck andré jamme, les souffleurs, joseph beaude, michaël glück, pré#carré éditeur, kenneth white
26/07/2015
« Terre sentinelle », poésie sentinelle…
Si on aime les oiseaux et les arbres, les couleurs des rivières, le silence des abeilles... et la poésie, on peut aimer aussi les questions qui restent questions, et lire avec intérêt le recueil-somme « Terre sentinelle », de Fabienne Raphoz, 2014. [ Présentation de l’éditeur, Héros-Limite (le nom de l’édition vient du titre d’un recueil de Ghérasim Luca) : http://www.heros-limite.com/livres/terre-sentinelle ]
C’est à la fois un ouvrage érudit, celui d’une naturaliste par « passion » pour l’évolution, et le recueil d’un poète qui cisaille des textes comme des fragments de poèmes éclatés, bribes-braises où l’on croise parfois des citations, en écho à la pensée. Certaines donnent des clés : « J’écris aussi loin que possible de moi », d’André du Bouchet, volonté de distance où le « je » s’efface comme personnage représenté. On lui refuse, à ce « moi », toute complaisance, tout repli, car ce qui compte c’est dire la conscience qui regarde le monde divers de la nature, cette présence à la présence animalière multiple, dont l’abeille est reine réelle et symbolique. Le « je » isolé se dissout dans « l’élégie / du je / commun » (p. 169). Autre clé, aussi, parmi d’autres, la citation de José Angel Valente, pour une question qui reste en suspens (p.20).
Surprenant, peut-être, dans la forme qu’on croit devoir appartenir au poème, que l’inscription d’un texte documentaire entre un vers, « Nul n’est jamais très loin d’une rivière » (p.131) et un fragment poétique (p.133), fragment centré autour du Y (exemple parmi d'autres). Oui, affluents du poème, le savoir, l’observation, comme la métaphore éventuelle.
Cependant la réalité des vécus personnels reste comme un arrière-plan fondateur, nécessaire : évocation de la mère, notamment, beaucoup, douleur discrète de la maladie et de la mort, du père (p. 165), pour le « maintenant » fugitif, et fleurs ou forêts offertes à des prénoms-visages, et éloge-hommage, tout le vivant offert (p. 157). Arrière-plan, ou, au contraire, la vitre de sens à travers laquelle voir. Ou les deux, à la fois le soubassement de l’intime, pas très explicite, et l’écran de la perception, où projeter les questions terriennes.
Les lieux évoqués, les strates de la nature, retrouvent une région, celle de l’Arve, rivière native, lieu source d’un rapport au monde : nos lieux nous créent et leur évolution nous modèle ou nous interroge. On regarde et on sait mieux. Important, le regard, dans ce livre, pour vaincre le risque d’amnésie, de distraction, d’irresponsabilité devant le drame de la nature ravagée par nous : oublier les abeilles et la terre. « Terre sentinelle », la clé du titre est page 139 (« il neigenoire (...) et la terre / sentinelle /// s'interrompt » ). Autre clé, la citation-exergue de Philippe Beck (p.141) : « Mais maintenant / a-t-on besoin d’aller vers l’enfer ? »
Somme : poème, récit fragmentaire, anthologie… et listes de noms, répertoire des êtres du vivant (comme la « proposition pour 35 noms d’espèces d’abeilles », p.51).
En exergue (p.11), cette citation de Guillaume Lecointre : « Tout récit est une sélection arbitraire d’instants au sein d’un continuum. », pour rencontrer cette pensée, p.15 : « La segmentation est l’origine d’une continuité ». Quel rapport avoir avec le temps et l’écriture du temps ? Les instants surgissent, vie personnelle et parcours des yeux sur le monde vivant. Peu importe la chronologie, ce qui fait récit et sens c’est ce qui reste de ce qui est perdu de l’enfance, l’origine de la perception : « Etre est d’origine davantage que survivre », p. 24 (mais cela concerne tout être vivant).
Quelques pages sont en anglais, et des mots glissés ici ou là dans le tissu des textes, comme des respirations dans le livre, pour le plaisir d’autres sonorités, où la rencontre des mots et des sons de l’anglais crée une autre musicalité du français… J’aime ce métissage linguistique : il est discret mais efficace. « Blue thinks / Blue sings / Blue talks » (p. 27) et (p. 29) « bleu rêve / rêve même / sans le bleu », vers que j’arrache à une longue méditation sur la couleur. Bleu, ici, ailleurs rouge ou vert. Même effet, musical et visuel, dans l’alternance des vers et des textes en prose, informatifs, ou des vers et des listes).
« Le chant précède l’oiseau » (p.65). Et le poème l’écrivain ?
Mais parfois il ne reste que le « fil » (p.83).
Je ne suis pas du tout l’ordre des pages, mais celui de mes relectures : des mots font écho, des pages résonnent, « traduisent » autrement les mots lus…
« Poreuse », traversée par la conscience de la terre (une urgence ?) c’est celle qui écrit qui devient sentinelle pour la terre « porteuse du porème / en fer de lance » (p. 143). Le poème devient ce qui déchiffre et donne à voir une imprégnation de savoir, un autre ressenti.
Voilà donc une somme d’écriture pour dire cette porosité agissante, contre l’enfer de la « neigenoire », de la destruction. Contre la peur, la menace. La poésie, ici, donc, commence par « dire le nom des choses » : ce n’est « pas encore / le poème » mais « un peu / plus /que lui / déjà » (p. 16O). Dans l’interstice du moins et du plus l’écriture devient, intense et profonde (même s’il semble qu’il y ait une volonté de privilégier la surface des choses, pour rester dans la proximité simple et humble du vivant) et la réflexion sur la poésie, aussi, se prolonge dans les pages suivantes... « cela qui nous regarde nous regarde / vraiment » (p.161).
L’écriture est accompagnée par les dessins de Ianna Andréadis ( http://ianna.online.fr/livres.html ). La table des matières, elle, est en quatrième de couverture, comme un poème supplémentaire, du fait de titres très beaux.
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Liens :
Fiche wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabienne_Raphoz
Page de l’édition Héros-Limite : Fabienne Raphoz : http://bit.ly/1Mvjq9M
Notes de lecture… sur :
Poezibao, par Florence Trocmé : http://bit.ly/1erPYm4
Sitaudis, par Tristan Hordé : http://bit.ly/1HTly7a
Le littéraire, par Jean-Paul Gavard-Perret : http://www.lelitteraire.com/?p=10474
Terres de femmes, par Angèle Paoli : http://bit.ly/1IzgzM8
Et, pour un autre recueil, sur Littérature de partout, par Tristan Hordé : http://litteraturedepartout.hautetfort.com/tag/fabienne+raphoz
23:58 Publié dans CITATIONS, CULTURE, LITTERATURE, LIVRES, POESIE, RECENSIONS. Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terre sentinelle, fabienne raphoz, héros-limite, naturaliste, évolution, nature, oiseaux, animaux, abeilles, terre, poésie, citations, livres, littérature, ghérasim luca, andré du bouchet, josé angel valente, philippe beck, guillaume lecointre, ianna andréadis
24/07/2015
Lecture… Au sud de l’Occident, de Laurent Doucet
Effacement, écrit Christian Viguié en introduction, effacement pour laisser parler autre chose que soi.
Oui, dans ce livre, un silence d’écoute semble être une sorte de programmation intérieure pour un voyage particulier. Laurent Doucet l’écrit dès la première page : « voir sans être vu ». Espaces entre les lignes, marge blanche qui signifie ce silence pour rendre le regard possible. Juste des notations sur des fragments de paysages, choses vues, la nature et les signes du lieu. Le végétal (« peuplier / cèdre / roseau » (…) coquelicot (…) blé … palmeraies… Le minéral : sable…).
Mais les portes, le khôl, des «fils d’or », réels ou métaphoriques : l’humain, par les objets, les corps, les yeux.
Et, aussi, au-delà du lieu d’un désert marocain (« dunes », « sable ») la remontée des « cours d’eau caillouteux » semble souterrainement accompagner le parcours pour un itinéraire qui engage l’antériorité de questions personnelles. Il y a le silence pour l’innocence du regard : que seul le lieu existe, avec les êtres qui y vivent, pour une rencontre vierge, qui voit cependant autant la beauté que la violence et les souffrances, et sait le sel des larmes, pas seulement la beauté des arbres (« figuiers », « grenadiers »), pas seulement le son de l’oud.
Un motif intérieur, ou motivation (c’est un peu pareil), révèle des cercles et nœuds de questions à dénouer : « Quoi que tu fasses désormais / la vie / sera toujours un jardin que tu quittes ». Peut-être les caillouteux parcours et ce sable fascinent-ils au point de retenir (c’est douleur de s’arracher au lieu), hypnose volontaire qui fait pénétrer profondément dans la perception des pierres, du miel et des épices. Car la connaissance de l’autre lieu passe par l’intimité du corps qui goûte. Mais… « Plus ta langue réclamera d’épices / plus ta vie quittera de jardins ». On peut le comprendre aussi autrement. Ce qui est fort, trop fort, le piquant des épices, ce serait le piège de trop de présence de l'ego dans le plaisir du réel matériel, risque de fuite en avant, et de perte de soi pour le mirage du toujours plus (plus de sens, plus de beauté) : la phrase serait un frein de conscience, mise en garde, vœu de sagesse...
Magie de « l’obsidienne semée par le vent », son que seuls entendent ceux qui ouvrent une oreille intérieure, et font écran au bruit des touristes ou des fausses apparences. Car ainsi la vraie rencontre est possible, mais c’est une soie fragile, comme celle que lavent des femmes. « Le réel est plus fort que le roseau », car « la poésie ne peint pas le paysage ». Non, il y a tout le reste dont elle est débitrice, le réel des êtres : « ils trônent au fond de tes yeux ». Cependant, luth ou souffle, c’est une possible métamorphose : « l’or du secret ». Rien n’est donné sauf le chemin. Et l’or se révèle à la relecture…
Page éditeur, La Passe du Vent (le livre est bilingue français-anglais) : http://www.lapasseduvent.com/Au-sud-de-l-occident.html
03:11 Publié dans CITATIONS, LIVRES, POESIE, RECENSIONS. Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au sud de l’occident, laurent doucet, poésie, livres, citations, culture, littérature, christian viguié, la passe du vent, maroc, sable, sud, voyage, parcours, regard, silence, écoute
23/07/2015
Lire José Val del Omar, citations (espagnol et traduction) et liens…
Citations… Je reprends et regroupe ici certains des fragments de José Val del Omar découverts lors de l’exposition de juin et sur les sites associés. J’y ajoute deux pensées trouvées sur des pages de blogs (des passionnés connaisseurs de l’auteur cinéaste et poète). Et je fais de l’ensemble une traduction personnelle, libre…
« Somos los terminales nerviosos de la retina colectiva» (Nous sommes les terminaux nerveux de la rétine collective)
« Lo que llamamos contranos u opuestos son trozos de la Unidad. » (Ce que nous appelons présences contraires ou réalités adverses sont des fragments de l’Un).
... « Todo desea ser Todo, y para ser Todo hay que no ser nada. Comenzar por quedar vacio. » (En tout il y a désir d’être le Tout, et pour être Tout il faut n’être rien. Commencer par rester vide.)
« Somos los terminales nerviosos de la retina colectiva» (Nous sommes les terminaux nerveux de la rétine collective)
« El circuito eléctrico nos introduce en el simultáneo. Todo se convierte en directo camino » (Par le circuit électrique nous pénétrons dans le simultané. Tout se transforme en voie directe.)
« Existe en la sustancia una Conciencia Colectiva que alumbra y taladra nuestras miserias. » (Il existe dans la matrice matérielle une Conscience collective qui illumine et transperce nos misères.)
« El mirar sólo desde una parte nos amodorra. » (Le regard qui ne viendrait que d’une source partielle nous transformerait en dormeurs.)
« El propio hombre es una insólita unita contradictoria a la que llamamos individuo. » (En soi l’être humain est une insolite unité en contradiction avec ce que nous appelons individu ou individuation.)
« El hombre está en camino hacia la Unidad; ese camino es pálpito entre diferencias. » (L’être humain est en chemin vers l’Unité, vers le Un; ce chemin palpite entre les réalités divergentes.)
«Sobre el diario parpadeo, todo marchitándose y todo naciendo. » (Sur le cillement léger du jour, tout s’étiolant et tout venant au monde.)
«Lo más opuesto se conjuga y armoniza.» (Du plus lointain opposé tout se rejoint et crée l’harmonie.)
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Une de ses réflexions sur le cinéma : «Puedo deciros que en las proyecciones cinematográficas puras el telón desaparece, la retina del espectador desaparece, sólo queda nuestra pantalla psíquica absorbiendo los rayos luminosos como si fuera la superficie de un lago profundo, sobre el que se proyecta un sueño y en el cual el instinto se reconoce. Y conectarse. Y fundirse. » (Je peux vous dire qu’à la projection des films le rideau disparaît, la rétine du spectateur disparaît, seul demeure l’écran psychique absorbant les rayons lumineux comme si c’était la surface d’un lac profond, sur lequel se projette un rêve et dans lequel la part profonde de l’être se reconnaît. Et ainsi se relier. Et se fondre en cela.). Source : https://navegandohaciamoonfleet.wordpress.com/2015/05/21/citas-un-lago-profundo/
Pensées sur la perception du réel, le rêve et la conscience : « Tras la verdad palpable, hoy nos adentramos más y más en un profundo sueño táctil.» (Après le temps de la vérité palpable, actuellement nous pénétrons de plus en plus dans un profond rêve tactile). Source (page avec un poème en hommage à l’auteur « en risque de parrhèsia »).
Le livre « Val del Omar sin fin » est une publication de la Filmoteca de Andalucia, Granada.
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LIENS :
Page de blog. « José Val del Omar, un genio olvidado ». Génie oublié : http://osomosonosomos.blogspot.fr/2009/05/jose-val-del-omar-un-genio-olvidado.html
Parrhèsia ? Une parole qui ose une mise en danger, éthique du risque de dire plutôt que le silence : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4440
Textes et livres de et sur José Val del Omar, sur le site dédié : http://www.valdelomar.com
Soundcloud : https://soundcloud.com/val_del_omar
Fiche wikipedia : https://es.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Val_del_Omar
Page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Val-del-Omar/46660711337?fref=photo
02:19 Publié dans ANDALOUSIE, ART (arts visuels,photo,musique,danse,théâtre...), CITATIONS, CULTURE, ESPAGNE, POESIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : josé val del omar, val del omar, cinéaste, cinéma, regard, poésie, citations, rétine collective, conscience collective, sin fin, rêve, réel, perception, espagne, andalousie, andalucia, unité, parrhèsia