26/11/2013
CAMUS, L’ART et la REVOLTE, l’hommage d’Abd Al Malik…
Spectacle « inspiré librement » de la lecture de L’Envers et l’Endroit d'Albert Camus, hommage musical d'Abd Al Malik, Théâtre du Châtelet (soirée unique à Paris, le 16-12-2013 – après des représentations en province). "L'art et la révolte"...
Présentation sur le site du Châtelet , extrait : « Le rappeur-poète Abd Al Malik part à la rencontre de l'oeuvre d’Albert Camus. De la poésie à l’état brut, de la philosophie mise en musique. / A l’image d’Albert Camus, Abd al Malik porte haut l’intelligence du texte et une pensée aigüe sur l’existence et sur la condition d’artiste. / Abd al Malik choisit de partir de nouvelles de L’Envers et l’endroit, texte de jeunesse de Camus publié à Alger en 1937, que l’écrivain considère comme la source secrète qui a alimenté toute sa pensée. »
ABD AL MALIK a présenté ce qu’il propose sur le site artemedia.fr : « Qu’y a-t- il de commun entre Albert Camus et moi-même ? Il n’y a aucune prétention dans la question que je me pose, mais plutôt une aspiration. Car j’ai toujours vu en Camus un idéal dans la manière d’être artiste, un élan dans la façon d’habiter l’écriture. J’ai surtout vu en lui, comme en moi, ce farouche besoin de représenter « son peuple », de représenter les siens et, par eux, de chercher inlassablement le moyen de se connecter à tous. C’est en ce sens que ce qui m’intéresse dans ce projet n’est pas de « parler » de son oeuvre (ou de lui-même finalement), mais de questionner les origines philosophiques de celle-ci. Je dirais même de questionner l’origine philosophique, et j’oserais presque dire spirituelle, de celle-ci. Et, de mon point de vue, comme il le dit lui-même d’ailleurs, tout s’origine (et quelque part se termine) dans cet ouvrage de jeunesse intitulé L’ Envers et l’endroit. La préface qu’il fait à la réédition de ce petit livre, vingt ans plus tard, a toujours été pour moi une sorte de feuille de route. Je dirais même une sorte de viatique dans ma quête, en tant qu’homme de mots, d’une certaine vérité artistique. »
Vidéo ("Quand Abd Al Malik rencontre Albert Camus"). Extrait. Le spectacle d’Abd Al Malik présenté dans le sud (cf. Aix en mars 2013). Charles Berling parle de cette initiative: « Le postulat de départ je le trouve formidable. Cela rencontre l’universalité formidable d’Albert Camus » : http://www.youtube.com/watch?v=4PawEAjNMIc
.......Articles sur le spectacle........
Le Parisien, Abd Al malik slame Albert Camus , 13-03-2013 http://bit.ly/10Mhanx (« Entre rap, rock et musique classique, Abd al Malik slame Albert Camus "son idéal, son grand frère des cités ». (…) «Je l'ai lu comme un grand frère de la cité qui était en train de me parler. On se rend compte avec son oeuvre que Camus, c'est un gars de chez nous. Il y parle de sa mère, le fait d'avoir été élevé seul par sa mère. Vous imaginez, toute suite ça faisait écho", explique l'artiste dont la photo de sa mère apparaît au lever de rideau.Le rappeur fait la rencontre d'Albert Camus à l'école. Il commence par L'Étranger qui le "bouleverse ". A la même époque, Régis Fayette-Mikano de son vrai nom, commence à faire du rap et "veut devenir artiste"."Camus disait en substance 'la culture m'a arrachée de ma condition'. Une phrase qui fait sens. J'ai vécu dans un milieu dur et ma passion pour la littérature a été une vraie fenêtre de sortie", raconte le slameur. »)
Le Monde, par Raphaëlle Rérolle, 07-11-2013, "Abd Al Malik : lame du rap": http://bit.ly/17UZgDL CITATIONS : « Sans Camus, il n'y aurait pas Abd al Malik. » (dit de lui-même Abd Al Malik, qui a découvert Camus avec passion, jeune, et fait un lien entre cette découverte et son chemin vers l’écriture et la création). (…) « Autant dire que le rappeur occupe une position très particulière sur la scène musicale. « Un mec dans le hip-hop qui travaille sur les textes de Camus, les mômes ont un peu de mal à comprendre », s'amuse son copain Laurent Garnier, star de la musique électro et fan depuis des années. » / « C'est la littérature qui l'a sauvé, dit-il. Camus, précisément, venu à sa rescousse quand il avait 12 ans. ‘La lecture de L'Envers et l'Endroit a été un vrai bouleversement, raconte Abd al Malik : voilà un type qui venait d'une cité, comme moi, qui avait été élevé par une mère seule. Comme moi, il avait rencontré des enseignants qui croyaient en lui’ »
Dans Télérama du 09-03-2013, Gilles Rof écrivait (extrait) : « L’art et la révolte, spectacle musical inspiré de ses textes, se veut un hommage du slameur à l’un de ses grands inspirateurs. » / A la question sur l’origine de ce spectacle, il répond : « Catherine Camus, la fille d’Albert Camus, et Dominique Bluzet, le directeur du grand théâtre de Provence à Aix, souhaitaient une création autour de l’écrivain en 2013, dans le cadre de la Capitale de la culture, mais aussi du centenaire de sa naissance. Ils m’ont contacté pour me proposer de travailler autour du Premier homme… Moi, j’avais une autre idée. / Quand j’ai lu L’envers et l’endroit, je devais avoir 13 ans. Je commençais à m’intéresser au rap et ce livre a été une sorte de révélation. Avec cette préface que Camus a écrite 20 ans après la première édition du livre. Un texte où il fait le point sur lui, sur ses origines, sur ce que c’est que représenter les siens, être un écrivain, un artiste… Immédiatement, ces quelques pages sont devenues comme un viatique pour moi. Une feuille de route, que j’ai gardée jusqu’à maintenant. Ça correspondait à ce que je devais être en tant qu’artiste. »
...... ABD AL MALIK........
SITE officiel : http://www.abdalmalik.fr/
Fiche wikipedia : http://bit.ly/fGSjoO
........ALBERT CAMUS.......le livre source et le thème du spectacle........
L’Envers et l’Endroit, note sur le site de la Société des Etudes camusiennes, par Paul Viallaneix : http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/1937/03/09/lenvers-et-lendroit-1937/ (L’œuvre à laquelle se réfère Abd Al Malik – voir sa présentation – le texte originel du livre et la préface ajoutée pour une réédition : pour Camus c’est effectivement une œuvre source, un centre).
CAMUS, L’art de la révolte. Emission sur France Culture, 22-09-2013, (Raphaël Enthoven). 59 minutes, document audio. En exergue (page de la radio), la lettre de René Char à Albert Camus, après la lecture de L’Homme révolté. Il dit son enthousiasme et son respect, remercie. Extrait : « Après avoir lu – et relu – votre Homme révolté j’ai cherché qui et quelle oeuvre de cet ordre – le plus essentiel – avait pouvoir d’approcher de vous et d’elle en ce temps ? Personne et aucune oeuvre. C’est avec un enthousiasme réfléchi que je vous dis cela. Ce n’est certes pas dans le carré blanc d’une lettre que le volume, les lignes et l’extraordinaire profonde surface de votre livre peuvent être résumés et proposés à autrui. D’abord j’ai admiré à quelle hauteur familière (qui ne vous met pas hors d’atteinte, et en vous faisant solidaire, vous expose à tous les coups) vous vous êtes placé pour dévider votre fil de foudre et de bon sens. Quel généreux courage ! quelle puissante et irréfutable intelligence tout au long ! » Suite sur le site de France Culture : http://bit.ly/1eyBtLl
23:48 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, camus, abd al malik, charles berling, culture, art, artistes, littérature, théâtre, châtelet, pensée, révolte, philosophie, idéal, création, catherine camus, raphaël enthoven, rené char, paul viallaneix, camusiens, études camusiennes, l’envers et l’endroit, l’étranger, slam, slameur, rappeur, rap
21/11/2013
Agnès Spiquel, ou comment lire vraiment Camus…
Agnès Spiquel est une excellente introductrice à l’œuvre de Camus, elle qui préside la Société des Etudes camusiennes : http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/ En cette année de centenaire de naissance nombreux sont les entretiens où elle est sollicitée pour dire comment lire vraiment Camus, et comment ne pas le trahir... Et elle le fut aussi au moment des discussions sur l’exposition d’Aix (pour ma part la troisième formulation me convient fort bien : Camus citoyen du monde…).
Ainsi, dans un entretien, Le Monde, 14-09-2012, elle donne des titres, pour commencer la lecture, quand on ne connaît pas l’auteur. Elle met en garde contre les récupérations « Ils ne lisent pas Camus, ils s’en servent ». Elle aussi insiste sur Le Premier Homme et Noces :http://bit.ly/R4t4Va (CITATION : « Je ne sais pas ce que Camus aurait dit, mais je sais ce qu'il a dit ; relisons les éditoriaux de Combat, les Lettres à un ami allemand, la section finale de L'Homme révolté sur la "Pensée de midi", les dernières sections de Chroniques algériennes. Il y parle de mesure et de limite, de respect de l'autre et de compréhension des raisons de l'adversaire ; il y parle de la responsabilité des hommes politiques, des intellectuels, des journalistes. Tout cela me semble un peu oublié ! Camus a des convictions, mais pas des certitudes sur tout ; il doute souvent, en particulier sur l'Algérie, et n'a pas honte de le dire. Ceux qui le récupèrent ne retiennent de sa pensée complexe que ce qui les arrange. Ils ne lisent pas Camus, ils se servent de lui. »)
Autre entretien, Agnès Spiquel, La Croix, 07-11-2013, "Albert Camus est présent aux gens et aux événements" :http://bit.ly/I0u8X9 (CITATION : « Camus refuse de s’inscrire dans un camp, alors qu’il vit dans une période de profond clivage idéologique. La tendance à lui faire dire n’importe quoi, sans avoir vraiment lu ce qu’il a écrit, sans avoir compris à quel point sa pensée est une pensée de la tension et non pas du juste milieu, m’a beaucoup révulsée cette année. » / « Il est tout simplement présent aux gens et aux événements. Il n’élude pas, il ne recule pas. » / « Ce qui nous parle, de nos jours, c’est tout d’abord son refus de simplifier les situations, de coller des étiquettes sur les personnes et sur leurs actes. Les gens en ont assez des faux débats ; or, Camus invite à penser de façon fine et complexe. »)
Contribution importante d'Agnès Spiquel (dans un ouvrage collectif : « Les écrivains français et le monde arabe », éd. Droz, 2010) dans laquelle elle démontre que les Arabes, contrairement à des affirmations contraires, sont présents dans l’œuvre de Camus. Cette étude est reprise par le site de la LDH de Toulon. "Albert Camus parle des Arabes" : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5131 Autre texte d’Agnès Spiquel, même site, celui sur Camus et l’Algérie, où elle retrace ses positionnements, "Albert Camus et l'Algérie" : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3601 Les autres textes de la rubrique de la LDH sont malheureusement souvent partiaux. Idéologie fermée, tellement loin de la richesse complexe de Camus. Idéologie et complexité ne vont pas ensemble… Heureusement, Agnès Spiquel, elle, sait dire la complexité...
03:01 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : agnès spiquel, albert camus, camus, lecture, complexité
CAMUS, Cahier de l’Herne
Cahier dirigé par Raymond Gay-Crosier et Agnès Spiquel-Courtille, septembre 2013.
Éds de L’Herne. (Contributions, textes, iconographie… Un outil pour entrer dans la complexité et la richesse de l’œuvre de Camus.)Présentation et revue de presse (quotidiens et magazines) : http://bit.ly/1N1eJGP
Citation : « Aucune recherche d’exhaustivité dans notre démarche : d’amples synthèses voisinent avec des « petits faits » ; des témoignages directs avec des études très « pointues » ; des textes de Camus avec des textes sur Camus. Nous avons voulu varier le plus possible les points de vue, pour que chaque lecteur circule dans le Cahier en gardant sa liberté d’interprétation. Nous voulons le rendre proche, frayer des voies vers l’homme, vers l’artiste, vers le penseur engagé, vers le journaliste – de manière que le lecteur du Cahier ait envie de lire ou relire telle ou telle des oeuvres de Camus. Nous avons pensé notre tâche comme celle de passeurs. »
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Emmanuel Gehrig, est l'auteur d'un article dans Le Temps (Suisse), septembre 2013. Synthèse d’une entretien avec Raymond Gay-Crosier dont le chroniqueur rappelle, à l’occasion de la sortie du Cahier Camus, la place qu’il tient dans l’univers des camusiens : « Aujourd’hui, il est l’un des plus grands spécialistes vivants de l’œuvre de Camus: cofondateur de la Société des études camusiennes avec feu Jacqueline Lévi-Valensi, coéditeur des tomes I et II, et directeur des tomes III et IV des Œuvres complètes de Camus en Pléiade, Raymond Gay-Crosier a l’originalité d’être Suisse de naissance et d’avoir mené toute sa carrière académique à l’université de Floride à Gainsville. ». L’article sert aussi d’entrée dans ce volume consacré à Camus : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/564703d4-2783-11e3-a6e6-c...
Raymond Gay-Crosier, publications, librairie Dialogues. Raymond Gay-Crosier : http://www.librairiedialogues.fr/personne/raymond-gay-crosier/65770/
Bibliographie. Œuvres de Camus et livres sur Camus, boisestate.edu : http://camusbibliography.boisestate.edu/liste-de-categories/
Agnès Spiquel-Courtille, contributions, page Gallimard ("Camus, citoyen du monde") http://www.gallimard.fr/Contributeurs/Agnes-Spiquel-Courdille
02:44 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, camus, cahier de l’herne, l’herne, raymond gay-crosier, agnès spiquel-courtille, emmanuel gehrig, jacqueline lévi-valensi, littérature
17/11/2013
Camus complexe, Camus vraiment lu…
Camus est encore l’objet de déformations de sa pensée : malentendus exploités, projections idéologiques, certitudes plaquées sur quelqu’un qui refusait la certitude, citations tronquées (dont la plus célèbre, une phrase prononcée à l’occasion du Prix Nobel). Or lire Camus, c’est d’abord, évidemment, le lire, et, comme il le disait dans une note des Carnets, attentivement. Et c’est tout lire. Car les ouvrages s’éclairent l’un l’autre, se complètent. Et occulter une partie de son œuvre, ou ne retenir que ce qui arrange une interprétation dans un sens ou un autre, c’est mentir. De même son action éclaire aussi le sens profond d’une éthique de vie (non d’une « morale »). Ainsi on retient son refus (légitime) du terrorisme, mais si c’est oublier le refus (identique) de la torture, c’est le trahir.
Si on note ses questionnements au sujet du pays natal déchiré, son rêve (pas si loin de celui des messalistes) d’un futur fraternel où les Pieds-Noirs Algériens ne seraient pas exclus, ne le transformons pas en chantre de l’Algérie française – ce qu’il n’est pas, ayant dénoncé les injustices de la réalité coloniale, produit des choix de l’Etat, du pouvoir, au bénéfice des riches et de la métropole, pas des prolétaires pieds-noirs d’Algérie. N’en faisons pas un soutien de ceux qui fondent leurs choix sur la haine. Non, lui intervint pour éviter l’exécution de combattants indépendantistes, sans bruit : agir comptait, pas tirer honneur de l’action.
Lire « Le Premier Homme », chef d’œuvre admirable, fidélité à la source native, au milieu social d’où il vient, oui, il faut le lire et le relire. Relire est important : lire, c’est relire, se laisser accompagner par des phrases, laisser la mémoire s’en imprégner, et rendre ainsi possible la perception des liens et des tensions entre telles et telles pensées, sensations, expériences. Donc, Le Premier Homme… Mais en regard, aussi, Les Chroniques algériennes, les chroniques d’Alger républicain, les articles de Combat, les Écrits libertaires, les Correspondances, les Carnets. Et revenir à Noces, à L’Envers et l’Endroit (source de cette écriture)… Revenir aux pages qui sont, en prose, à mettre aussi dans le champ de la haute poésie.
On peut parcourir les dossiers de presse qui paraissent : ils donnent des clés, montrent la pluralité des lectures, la richesse de l’œuvre. J’aime aussi beaucoup le Dictionnaire Albert Camus (collection Bouquins) : immense travail qui fait, par articles thématiques, et très nombreuses entrées croisées, un ample parcours synthétique, précieux, riche de citations, d’extraits, pour éviter les omissions, donc les trahisons …
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Volume regroupant romans, nouvelles, essais… Coll. Quarto, éd. Gallimard : http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20131116_00390265
Oeuvres, Albert Camus, éd. Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/OEuvres16
02:34 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, camus, complexité, culture, littérature, livres, lecture, écrits libertaires, chroniques algériennes, algérie, algériens, pieds-noirs, complexe
07/11/2013
Citoyens du monde : Garry Davis et Albert Camus. Double hommage…
L’un, Garry Davis (décédé en juillet 2013), s’est proclamé citoyen du monde, renonçant à la citoyenneté américaine et diffusant largement ce concept de citoyenneté mondiale (d’abord apparu en Angleterre en 1937), dans un contexte d’après-guerre qui permettait de prendre conscience de la nécessité de sortir des enfermements nationalistes (même si cela est encore loin d’être une réalité en 2013…). C’est loin, et c’est proche aussi, car beaucoup de gens agissent dans une conscience transnationale, tissent des liens transculturels, et de multiples structures solidaires traversent les frontières, même dans la complexe situation de crise économique, politique, environnementale et plus…
L’autre, Albert Camus, dont on marque le centenaire de naissance (par de nombreux hommages et quelques tentatives diverses – mais vaines - de récupération – car sa pensée est radicalement irrécupérable, s’il est lu intégralement et sans mauvaise foi…) manifesta toujours une aversion pour les nationalismes quels qu’ils soient – ce qui entraîna, et entraîne encore, des malentendus de lecture, des projections et incompréhensions d’une pensée qui est à hauteur d’éthique, complexe, questionnante, assumant le doute. Lui, donc, Albert Camus, fut impliqué dans le soutien de Garry Davis alors que ce dernier se trouvait en France, en situation d’apatride. Textes d'hommage et revue de presse sur le site des Citoyens du monde : http://www.recim.org/dem/garry.htm#autres (« Robert Sarrazac, qui conservait de nombreux contacts de son temps dans la Résistance, avait créé un « Conseil de Solidarité » formé de personnes admirées pour leur indépendance d’esprit et qui n’étaient liées à aucun parti politique en particulier. Le Conseil était dirigé par Albert Camus, romancier et rédacteur dans plusieurs journaux, André Breton, poète surréaliste, l’Abbé Pierre et Emmanuel Mounier, rédacteur en chef d’Esprit, tous deux étant des Catholiques dotés d’une forte indépendance d’esprit, ainsi qu’Henri Roser, pasteur protestant et secrétaire en charge des pays francophones du Mouvement international de la Réconciliation. »). Plusieurs liens vers d’autres articles sur Garry Davis, ou extraits, sur cette même page. Dont l’article du Monde qui se termine sur la même évocation des soutiens dont fut, donc, Albert Camus : « Il va donc lancer en 1953 son mouvement pour un " gouvernement des citoyens du monde ", recevant les soutiens de personnalités aussi diverses qu'Albert Camus, André Gide, Albert Einstein ou Eleanor Roosevelt. Au jour de sa mort, le registre des " citoyens du monde ", tenu par ses supporteurs du World Service Autority à Washington, comptait près d'un million d'inscrits. »
D’octobre 2013 à janvier 2014, une exposition (Aix) fait pénétrer dans la pensée solaire de Camus à partir de cette thématique de citoyenneté du monde. C’est une entrée qui me paraît particulièrement justifiée : Algérie native, Espagne originelle et présente, France de la culture et de la création, ancrage méditerranéen qui porte en lui-même son ouverture au monde, voilà la matrice de cette conscience transnationale, des déchirements intimes qui en découlent et de la dimension libertaire de sa présence au monde. Centre Albert Camus de la Cité du livre, Aix : http://www.citedulivre-aix.com/Typo3/fileadmin/documents/Expositions/centrecamus/
Ouvrage collectif publié à l’occasion de cette exposition, « Albert Camus, citoyen du monde », Gallimard, 2013 : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Albums-Beaux-Livres/Albert-Camus-citoyen-du-monde (« Pour Albert Camus, le monde est une cité où pourraient cohabiter des hommes libres et égaux. Montrer en lui le «citoyen du monde», c'est souligner son lien avec la nature, son souci du temps présent et de l'avenir, sa générosité envers les autres, son refus des frontières, son sens aigu d'une fraternité universelle. »)
Garry Davis… Sa déclaration de 1948 aux Nations Unies est dite « déclaration d’Oran », pour ce lien avec Camus qui participa à la rédaction de cet appel, affirmation et haut questionnement (« I interrupt you in the name of the people of the world not represented here.”). Fiche wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Garry_Davis (« Le 19 novembre 1948, en préparation avec Albert Camus, Davis interrompt une séance de l’Assemblée générale des nations Unies au Palais de Chaillot afin de demander la création d’un gouvernement mondial. Le texte de la déclaration d'Oran (ainsi appelée car elle fut rédigée avec Camus, originaire d'Oran. ») .
En ce 07-11-2013, Camus aurait eu cent ans...
02:10 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citoyens du monde, recim.org, garry davis, albert camus, culture, livres, fraternité, hommage, recim, humanisme
03/11/2013
« Tout ce qui monte converge » : François Cheng citant Teilhard de Chardin
« Cheng : ‘’j’ai pris la meilleure part des deux cultures’’ », article de Mohamed Aïssaoui, Le Figaro littéraire, 30-10-13. (Je n’ai pas trouvé de lien vers cet article… lisible sur le journal papier…). Le critique écrit : « Il cite Teilhard de Chardin pour expliquer les bienfaits de ce double ‘’je’’ : « Tout ce qui monte converge ». (Double ‘’je’’ d’une appartenance à une identité culturelle originelle et à une langue et une culture adoptées radicalement. Appartenance serait d’ailleurs réducteur, à moins d’inverser : possession, imprégnation, de cette double richesse, plutôt. Voilà un fort témoignage de ce qui irrigue la littérature et la langue française, venant des êtres issus d’un ailleurs qui les a nourris, ensemencés d’abord, et continue d’agir en eux, car, dit François Cheng cité par le chroniqueur, « Personne ne peut perdre son âme ». Leçon, donc, sur ce qui rassemble.)
Même page, l’article suivant, lisible en ligne :
"François Cheng ou la vie ouverte", par Jean d’Ormesson. Chronique sur l’essai « Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie » : http://bit.ly/1pEscsW
Voir, sur l’ouvrage, cette page (éditeur, Albin Michel) http://bit.ly/1k8HS3t
23:51 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois cheng, teilhard de chardin, mohamed aïssaoui, jean d’ormesson, citations, double culture
25/10/2013
Musulmans contre islamistes… A lire...
Dossier du Courrier international daté 24-10-13. Deux articles et un éditorial sont lisibles (partie d'un dossier plus ample)... http://www.courrierinternational.com/magazine/2013/1199-musulmans-contre-islamistes (« Violence, terrorisme et répression au nom de l’islam, fatwas délirantes, droits des femmes en régression : les musulmans en ont assez de sentir l’emprise des islamistes sur leur vie et sur leur image. » (…) « De la Tunisie au Pakistan, des intellectuels musulmans veulent en finir avec la chape de plomb de l’obscurantisme. Des voix de femmes et d’hommes blessés que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre. »)
18:48 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, ISLAM.islamS.soufisme.spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, musulmans, intellectuels musulmans, islam politique, islamistes, islamisme, courrier international, monde, extrémismes, politique, idéologie, intégrisme
21/10/2013
« Mon âme par toi guérie »...
Des marginaux, ensemble… Un guérisseur malgré lui.
Il faut voir ce film de François Dupeyron, le voir, le faire voir, et ne rien dire : juste laisser agir en soi ce silence parfois nécessaire (celui dont je parlais dans des notes récentes). Ne pas mettre des mots inutiles... quand la force du film est hors parole. Le centre, c’est le cœur d’un homme qui se tait beaucoup, auquel Grégory Gadebois donne son corps et son jeu superbe… Mystère de ce que peuvent les mains et le regard, transcendance intérieure, déchirée.
Fiche AlloCiné (synopsis, bande-annonce, critiques presse)… http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218130.html
Critique, Le Monde (qui insiste sur la subtilité singulière)… http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/09/24/mon-ame-...
02:03 Publié dans ART.tous arts visuels, SPIRITUALITÉ.sagesses.mystique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, mon âme par toi guérie, guérisseur, françois dupeyron, grégory gadebois
18/10/2013
Andalousie… Rêve, mémoire… Illusion ? Utopie ?
Je viens de lire une réflexion de Jean Daniel, titrée « L'illusion andalouse », et publiée le 09-10-2013 dans le Nouvel Obs… Questionnement percutant. Andalousie, plurielle… réelle, ou fantasmée. Oui, l’ombre est présente autant que la lumière. Mais beauté du rêve, quand même, d’une sagesse possible, d’une fraternité cependant tissée, et de proximités reconstruites…
Beau texte, à lire lentement et relire. Exercice de lucidité, non pour nier la possibilité de la fraternité, mais pour insister sur les pièges de ce qui l’entrave, sur ce qui fait de la haine entre les communautés une fatalité transmise par enfermement identitaire sur soi. Ignorance et mépris de l’autre, fiction de sa supériorité comme individu d’appartenance… La rencontre, souvent, se ferait par l’art, les créations croisées… et la possibilité offerte de rejoindre l’universel.
La chronique est à lire là : http://tempsreel.nouvelobs.com/jean-daniel/20131009.OBS0285/l-illusion-andalouse.html
De ce lieu, de son histoire complexe, on peut garder, je pense, ce qui effectivement demeure en héritage, si souvent, dans la culture de ceux qui ont une ascendance issue de ce rivage (ou de ceux qui, pour une raison ou une autre, sont attirés par ce qui n’est pas qu’un mirage). Le goût du partage en création (musique andalouse qui, de l’Espagne au Maghreb, et, en écho de présences, en France - Marseille, Paris - marque des identités croisées, des consciences traversées par des appartenances frontières où l’autre est aussi l’étranger que l’on porte en soi). Goût du son des langues… Parentés philosophiques : sagesses. Mystiques en miroir.
………….
Dans le prolongement de cette lecture on pourra aborder (ou retrouver) deux ouvrages essentiels.
De Jean Daniel, « La prison juive. Humeurs et méditations d’un témoin », poches, Odile Jacob (Autre regard sur le rapport à l’identité, une ouverture, le témoignage d’une sagesse vécue…). Christian Makarian écrit ceci sur ce livre, dans L’Express du 27-11-2003 : « Fort d'une puissante culture juive, en admiration devant l'édifice du christianisme, empathique envers l'islam, le directeur-fondateur du Nouvel Observateur propose sa propre clef, son passe personnel: pour échapper à la prison qu'il décrit, il n'y a que l'universalisme. ». La prison juive, humeurs et méditations d’un témoin,sur Decitre : http://www.decitre.fr/livres/la-prison-juive-978273811564...
D’Amin Maalouf, « Les identités meurtrières », Livre de poche. « Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c'est que je suis ainsi à la lisière de deux pays de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C'est cela mon identité... ». Page éditeur, Grasset : http://www.grasset.fr/les-identites-meurtrieres-978224654... ... Decitre : http://www.decitre.fr/livres/les-identites-meurtrieres-97... .....Citations du livre sur evene.fr : http://www.evene.fr/livres/livre/amin-maalouf-les-identit...
Pour changer de regard il faut donc développer une éthique personnelle, faite de liberté intérieure, de refus des cadres formels rigides, de recherche de la sagesse. Cela passe par la traversée des frontières mentales et des réelles frontières culturelles. Nécessité du voyage, sous une forme ou une autre, ne serait-ce que par les livres…
Clin d’œil musical à l'éthique méditerranéenne questionnant l'identité singulière pour l'ouvrir à la pluralité, cet orchestre regroupant seize pays du pourtour méditerranéen, Mediterranean Charlie Orchestra. Laurent Dussutour, JournalVentilo, résume ainsi l’orientation méditerranéenne de l’orchestre, inspiré aussi par Conrad : « Le véritable sens musical proposé par le MCO est loin du sens commun, proposant un objet jazzistique non identifié, ce qui est le propre de l’esprit du genre ! Au-delà d’un « troisième courant » du jazz qui consisterait à rapprocher classique et notes bleues, c’est plus à une odyssée méditerranéenne rompant avec le tropisme transatlantique du genre que convie ce projet. » : http://www.journalventilo.fr/mediterranean-charlie-orches...
L’orchestre a une page Facebook : https://www.facebook.com/179835852047859/videos/596901680...
...........
...Jean Daniel... Fiche wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Daniel
Jean Daniel, observateur du XXème siècle, sur culture-libre http://www.culture-libre.org/wiki/Jean_Daniel_:_Observate...
Chroniques, Jean Daniel, Obs : http://tempsreel.nouvelobs.com/journaliste/16443/jean-dan...
...Amin Maalouf... Fiche wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Amin_Maalouf
................... MISE à JOUR... LIVRE... Identité et violence, d’Amartya Sen, éd. Odile Jacob : http://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/reli...
.................. Voir aussi, Méditerranées, film d'Olivier PY, commentaires croisés (identité, Méditerranée...)... http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2013/07/24/me...
01:47 Publié dans ANDALOUSIE.culture andalouse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andalousie, jean daniel, l’illusion andalouse, livres, utopie, fraternité, identité, amin maalouf, mediterranean charlie orchestra, méditerranée, espagne
03/10/2013
« Le doux parfum des temps à venir… »
« … La poitrine ouverte par une blessure qui recommençait à saigner, l’inconnu ne savait pas du tout vers quoi il courait, seulement à quoi il essayait d’échapper. »
Preuve vivante, John Harvey
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« Garde tes filtres pour ta route. / Et souviens-toi qu’une femme libre est maîtresse de son parfum. »
Et
« Pour ce qui te concerne / que tu fasses serment de désobéissance à tout obstacle / ou convention / qui t’éloignerait de ton essence. »
Ou
« Danse / cueille / restitue. »
Le doux parfum des temps à venir, Lyonel Trouillot
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Deux livres empruntés à la bibliothèque Mouffetard / Mohamed Arkoun...
Cet homme inconnu qui court, blessé, au début de ce roman policier, m’a paru la métaphore de l’état du monde actuel, et c’est pour cette phrase, lue en ouvrant l’ouvrage au hasard, que j’ai choisi de le prendre. Violence, fuite, course qui ne dit pas son sens…
Mais le poème, qui aborde pourtant la violence et la douleur à travers le récit d’une femme à son enfant, offre un message d’espoir. Le parfum est aussi symbole d’« utopie », aura de signification, trace et promesse d’un monde à construire, pas seulement trace olfactive ou symbolique des traumatismes. (« Tu leur diras : cherchons ensemble »). Tout n’est pas perdu, car « toute chose vivante n’est pas définitive. » Magnifique ouvrage… qui rentrera vite dans ma bibliothèque… (Mise à jour, 10-10-13 : c'est fait...!) Voir, Actes Sud, fiche auteur : http://www.actes-sud.fr/contributeurs/trouillot-lyonel
Et page (Actes Sud) sur le livre... http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/le-doux-par...
01:36 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parfum, essence, utopie, john harvey, lyonel trouillot, roman policier, poésie, culture, citations, valeurs, livres
24/07/2013
"Méditerranées", d’Olivier Py. Le court métrage commenté sur plusieurs blogs et sites...
« Le rapport que certains peuvent avoir avec une terre je l'ai avec une mer. » Olivier Py (Entretien, mickrociné) /
« L’ensemble de mon travail au cinéma comme au théâtre est une interrogation sur l’identité de « méditerranéen » Olivier Py (citation en exergue, article de Version originale)
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Sur le site « Vivre à Belcourt » de Luc Demarchi, une vidéo : extrait d’un court métrage d’Olivier Py, « Méditerranées » (le 's' de nos pluralités…) http://belcourtois.com/index.php/2015/05/11/mediterranees...
Du commentaire de Luc Demarchi, je copie la conclusion, beau message qui correspond totalement à ma vision de la Méditerranée : le lien que cette mer crée entre les êtres divers qui vivent sur ses rives, la fraternité à l’horizon. Voici :
« Le réalisateur conclut son film en évoquant la Mer Méditerranée comme une dimension commune à tous ceux qui vivent ou qui ont vécu dans les pays qui la bordent et c’est bien grâce à ces Méditerranées que nous nous rejoignons et que nous nous retrouvons.
Au-delà des conflits passés ou présents, la Mer apparaît comme le lieu sacré du baptême qui nous mène ensemble vers la voie de la paix et de la fraternité.
On ne peut visionner ce document sans faire la relation avec l’œuvre passionnée d’Albert Camus pour ce pays, une œuvre que l’on perçoit en filigrane tout au long du film. »
J'ai regardé. C'est très bref, cet extrait, mais suffisant pour capter la beauté de ces moments simples. Il y a de l'amour dans le regard de ces êtres, et de l'amour dans le double regard porté sur eux : regard de ceux qui filment, se filment (dans la présence de l'instant), et de celui qui reprend ces bribes familiales et les recrée. Une étrange sorte de double énonciation... Mais là ce ne sont pas des personnages qu'un auteur fait vivre devant nous : des personnes réelles dans un passage fugace de leur vie. Bribes de temps méditerranéen... Que la mer y est belle! Image de paix... Et je les vois, attentive, avec, en surimpression, l'accélération des vies, le fracas de la guerre, la rupture avec leur lieu d'ancrage, l'exil, les années qui passent. Et puis simplement, de nouveau, comme des méditerranéens à la source de leur force vitale. D'une rive à l'autre c'est toujours la même Méditerranée, la terre des Noces de Camus (Luc Demarchi a raison de faire le lien). Terre de danseurs, comme le père, jeune, dans son arbre, ou la mère, qu'elle marche ou nage... Magnifique.
Il me faudra voir intégralement ce film, que je découvre avec grand retard...
Ce que j'ai lu de la démarche d'Olivier Py me fait adhérer totalement à cette démarche. Et je cosigne la première citation, mise en exergue de ma note...
Entretien avec Olivier Py sur mickrociné. Passionnant (Et les commentaires sont aussi à lire) : http://on.fb.me/1aIrwq3 [Il insiste sur cette réalité métisse du Méditerranéen, et du Pied-Noir, sur le croisement de l’intime et de l’Histoire, sur la souffrance familiale, le refoulé, évoque les Harkis, les camps. Identité (nous pourrions tous écrire ça) : « Et comme il y a un exil qui est un peu à l'origine de l'histoire familiale, le centre en est la Méditerranée, pas une terre. Le rapport que certains peuvent avoir avec une terre je l'ai avec une mer. C'est pour ça que je suis arabo-italo-espagnol, et c'est plus fondamental pour moi que mon identité française par exemple. » Politique et identité (Le difficile lien… Il est conscient de donner des clés, loin des jugements anachroniques.) : « Le matériau que j’avais me permettait en quelque sorte d’utiliser un voile poétique pour raconter une histoire sans jeter de jugements politiques qui n'ont plus de sens. Je suis très content en tout cas si jamais une partie des Pieds-Noirs retrouvait leur histoire et leur identité à travers ce film. »
« Méditerranées », sur Doc en courts (Palmarès 2012, nominé). : (Où il est dit ce que je percevais en surimpression, mais qui n’est pas encore explicite dans l’extrait présenté) : « Comment montrer l’Histoire ? Comment parler d’un souvenir aussi vibrant que la pellicule Super 8 sur lequel il est inscrit ? » (…) « Ici la guerre est en coulisse, mais qu’est-ce qu’une image de la guerre finalement? » / Lien devenu inactif...
Et sur Mémoblog de Paul Souleyre (blog référencé ici, cf. liste « Pages tissées… ») : « Olivier Py est un méditerranéen » :http://www.memoblog.fr/olivier-py-est-un-mediterraneen/ (Où il évoque la rencontre, idéologique et éthique, avec Luc Demarchi (de « Vivre à Belcourt » et la portée du film d’Olivier Py). Comment la conscience de l’identité méditerranéenne permet (Olivier Py, Luc Demarchi, Paul Souleyre – sur cette page) de vivre en cohérence son identité particulière et d’échapper aux enfermements des appartenances, quand elles sont limitantes (Pieds-Noirs, fils de Pieds-Noirs, ici – mais c’est une vérité qui est valable pour toutes les communautés humaines). Beau portrait du webmestre de Vivre à Belcourt dans cette page, et ample citation.
Autre note, Mémoblog : « Méditerranées, un film d’Olivier Py » http://www.memoblog.fr/film-olivier-py/ (Où Paul Souleyre dit son agacement, à la lecture d’une fiche wikipedia, devant un contenu erroné sur l’enfance d’Olivier Py – comme si le message de l’œuvre n’avait pas été compris : déni, là aussi, dans cette incompréhension, explique-t-il à juste titre).
Ample et bel article, sur Algériades, au cœur de l’identité méditerranéenne comprise à travers l’origine et la référence algérienne : http://www.algeriades.com/olivier-py/article/mediterranees-d-olivier-py (En conclusion, citation d’Olivier Py – entretien : « Nous avons une histoire en commun mais aussi un avenir. Et c’est ce monde de la Méditerranée qui aujourd’hui me semble une vraie, une magnifique utopie". »)
Sur cinemaniac.fr, une lecture qui tient compte de l’essentiel du message, compris profondément. Le film intégral se déroule, comme si nous étions en train de le visionner : « Méditerranées, l’été qui ne reviendra plus » : http://www.cinemaniac.fr/news/mediterranees-l-ete-qui-ne-reviendra-plus
Article de Version originale : (En exergue, une citation d’Olivier Py : « L’ensemble de mon travail au cinéma comme au théâtre est une interrogation sur l’identité de « méditerranéen ».) / Lien devenu inactif...
Le blogueur, sur Vu du balcon, rappelant le Grand Prix obtenu par ce film au Festival de Nice 2012, relie les souvenirs évoqués dans le film aux siens, jeune à Paris, pendant la guerre d’Algérie… Histoire : http://vudubalcon.blogspot.fr/2012/10/mediterranees.html
... Deux pages sur le site d’ARTE...
Le film… http://cinema.arte.tv/fr/article/mediterranees-dolivier-py
Zoom… http://cinema.arte.tv/fr/article/zoom-mediterranees
... Le DVD, page FNAC... http://video.fnac.com/a6211320/Mediterranees-DVD-DVD-Zone-2
.................. Voir aussi, note, Andalousie (illusion?)... http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2013/10/18/an...
................... Andalousie, Méditerranée, voir catégories et TAGS...
14:58 Publié dans PN.H.peuple.Camus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : olivier py, films, cinéma, culture, art, belcourt, vivre à belcourt, algérie, luc demarchi, memoblog, paul souleyre, fraternité, histoire, mémoire, identité, guerre, pieds-noirs, harkis, leslutins.com, blogs, algeriades, py, méditerranées
23/07/2013
« Organes de l’État, Abus de transplantations d’organes en Chine » : un livre, des liens…
Chine, pays à la culture magnifique, mais soumis à un régime dictatorial. Une des horreurs est cette réalité du trafic d’organes, sur lequel on apprend de pire en pire avec le temps… Prisonniers exécutés, organes pris sur des cadavres de condamnés à mort (exécutions extrêmement nombreuses…), organes pris sur des prisonniers vivants qui en meurent (prisonniers « disparus », adeptes du Falun gong persécutés, tués…). On peut lire en français le livre de David Matas et dr Torstein Trey. Et lire aussi toutes ces pages, liens ci-dessous (presse, blogs, sites divers, associations) qui permettent de savoir et de réagir. Quand on soutient les dissidents de Chine (blogueurs, militants des droits de l’homme, journalistes, écrivains, artistes) on aide indirectement à la sortie de la vérité sur de tels abus scandaleux. (Voir ici la liste « Agir », marge gauche, en haut. Pour s’informer sur les droits en Chine - tous sujets – voir, en fin de note, les liens « Infos Chine »).
Sortie en France de "Organes de l’État : Abus de transplantation en Chine", 09-07-2013, BLOG 20 minutes, "Regard sur la Chine", Camps d’extermination en Chine : http://bit.ly/18Sr22J
Un nouveau livre révèle davantage les atrocités de saisie d’organes à vif, minghui.org : http://fr.minghui.org/news/1207/28/E134602_20120724_fr.html
Trafics d’organes. Agoravox : http://bit.ly/bpMCuP
Articles sur la question des prélèvements sur le site du Falun gong Europe , clearharmony.net : http://fr.clearharmony.net/cat/c206/c206.html
En France on nie le problème des prélèvements forcés, epochtimes.fr : http://www.epochtimes.fr/front/13/7/18/n3508620.htm
La Chine : organes à vendre sur demande, Perspective monde, 2012 (article suivi de liens presse) : http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse?codeAnalyse=1404
Les condamnés à mort exécutés à coups de bistouri, Midi libre, 2012 : http://bit.ly/Uxqgey
Au cœur d’un trafic d’organes, sangha.leforum.eu, 2010. Témoignage : http://sangha.leforum.eu/t1541-Au-coeur-d-un-trafic-d-organes.htm
Conférence de David Kilgour, en 2009, site officiel, david-kilgour.com : http://bit.ly/1bHgbcT
Trafic d’organes en Chine. Article de 2006, Sens public : http://bit.ly/19elXls
Peines de mort sur ordonnance en Chine, Libération. Article de 2005 (qui ne parle encore – 2005 - que de condamnés exécutés, pas des prélèvements sur des vivants) : http://bit.ly/15c7WAA
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Infos Chine (sites mis à jour, infos 2016) :
Droits de l'homme en Chine. HR Chine : http://www.hrichina.org
Amnesty International: http://www.amnesty.org/en/region/china
Infos Falun Gong: http://www.clearwisdom.net/html
RSF, rubrique Chine : http://rsf.org/fr
IFEX, rubrique Chine : http://www.ifex.org
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AILLEURS qu’en Chine, c’est-à-dire partout… des questions se posent sur la marchandisation des organes et les dérives que cela peut entraîner. Voir cet article, qui présente un ouvrage d’enquête ( ). Nouvel Obs / Books, 2012 : http://bit.ly/11ayl0M (INTRO : « Un livre d’enquête de Dick Teresi, journaliste scientifique, jette un froid outre-Atlantique. Imprécise, la notion de «mort cérébrale» alimenterait le marché juteux de la transplantation d’organes – 20 millions de dollars chaque année. »). Si ce marché de la transplantation n’est pas mieux contrôlé… ce qui se passe en Chine sera facilité par un climat douteux… ailleurs.
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NOTE antérieure sur le même sujet, 16-04-2012 (mais mise à jour, infos 2016) : Prélèvements d’organes en Chine, doc. 2003-2012 : http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2012/04/16/prelevements-d-organes-en-chine-prisonniers-executes-et-adep.html
01:57 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, WEB..LIENS.sites.presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : transplantations, organes, trafics, chine, livres, droits humains, peine de mort, prison, falun gong, falun dafa, trafic d'organes
18/07/2013
« Elle murmure des signes à ses doigts »
« Elle murmure des signes à ses doigts »
« Rêves, aspirations à la présence ! Et il marche
Voué à l’éveil, à la nuit qui n’est pas la mort »
« Chaque arbre est introspection »
Les SONNETS
Ted Berrigan
Traduit de l’anglais (USA), par Martin Richet
Voilà… pause dans les signes. Retomber sur les nuages, ou tendre la main vers les nuages. Non ceux de l’irréalité illusoire pour se promener dans un monde imaginaire sans racisme et sans haine (petites fleurs et sentiments doucereux…), mais ceux de l’énergie ascensionnelle, de la présence, du sens, du retour sur soi . Pour ne pas s’engoncer dans l’émotion de la colère. La dire, la vivre, mais lâcher l’emprise des émotions. Ainsi, agir, corps libre des miasmes. Hier, ma colère était causée par l'ostracisme, rencontre répétitive : les gens, souvent, s'enferment dans des refuges de haine, érigent des murs de clichés et vous les renvoient avec l'arrogance de l'ignorance (quelle que soit l'identité ainsi heurtée). On tombe, alors, sur des conversations captées, des phrases de trop dans des articles, une remarque choquante à la radio. Impossible, après, d'accepter de se nourrir de textes fades.
Mais vient la rencontre heureuse d'un vers magique, qui semble émerger d'une profonde contemplation, du seul regard qui sache.
« Elle murmure des signes à ses doigts ». Tant de sens pour ce vers répété par Ted Berrigan… Regard d’un homme sur la danse des doigts d’une femme retirée en elle-même ? Elle, ou je, quand on écrit. Et quand on lit. Sens offert dans la communication, signes donnés. Murmure, pour soi, du corps à lui-même, murmure de la conscience intérieure. Détour par le silence, même si, ensuite, il faut crier pour dire l’injuste, quand on reviendra au monde, nourri de densité. Réconcilié...
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Sur Ted Berrigan :
Page éditeur (éds. joca seria): http://bit.ly/12zwcte (sur le site on peut feuilleter les premières pages…)
Page de Florence Trocmé, sur Dezibao, 08-04-2013 (avec des liens) : http://bit.ly/10Ke7Ip
Sur Remue.net, un petit dossier, et plusieurs poèmes, offerts au site par le traducteur de Ted Berrigan, Martin Richet : http://bit.ly/195KfxZ
23:39 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations, signes, poésie, littérature, les sonnets, ted berrigan, martin richet, florence trocmé, dezibao, remue.net, joca seria, nuages, colère, intériorité, silence, densité
05/06/2013
Le dictionnaire Robert...
La « philosophie » du Robert, selon le site les-dictionnaires.com : "Paul Robert est né en 1910 en sol algérien. C’est à la suite de la rédaction de sa thèse de doctorat en économie politique que cet homme minutieux décide de l’inaptitude des dictionnaires de l’époque. Dès 1945, il entreprend de créer lui-même un nouveau dictionnaire mieux adapté aux réalités de cette seconde moitié du 20e siècle. » (…) « Paul Robert a changé le visage du dictionnaire pour lui donner une aura plus intellectuelle et une note plus moderne aussi."... http://www.les-dictionnaires.com/robert.html
Le créateur du dictionnaire, le lexicographe Paul Robert (1910/Algérie-1980/France)? Voir la biographie et l'oeuvre sur la fiche wikipedia, infos et liens. De la naissance à Orléansville/Chlef, Algérie, à la création de l’édition en 1951, sans oublier l’ouvrage personnel publié en 1970 sur cette aventure – cette entreprise - intellectuelle, les différents dictionnaires "Robert" : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Robert_(lexicographe) (Il eut une équipe importante de collaborateurs, dont Alain Rey, Josette Rey-Debove, Henri Cottez, Roger-Georges Morvan…). »
Sur la genèse de cette création, écouter l'entretien du 12-11-1968 (Paul Robert parle d’une évidence, idée venue en 1935, « illumination » soudaine), conscience d’un manque dans ce domaine du dictionnaire, de la lexicographie, et élaboration du projet. Vidéo : http://bit.ly/1aN5ZL8
23:53 Publié dans PN.H.peuple.Camus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yasmina khadra, algérie, dictionnaire robert, paul robert, lexicographie
15/04/2013
Le premier homme, Camus. Du livre au film
Le premier homme, d’Albert Camus… Le livre commence ainsi : « Au-dessus de la carriole qui roulait sur une route caillouteuse, de gros et épais nuages filaient vers l’est dans le crépuscule. ». De ce livre j’aime tout, les pages solaires qui donnent le parfum de la terre, les lignes sombres des souffrances, les bribes de textes des annexes en fin de volume, fragments lucides qui font penser aux carnets. A lire et relire. Le film de Gianni Amelio traduit la vérité de l’écrivain, son exigence et son désespoir-espoir d’humaniste. Du livre, je retiens aussi la « patience » de la mère, la pauvreté présente comme réalité et comme concept, la « tristesse africaine » du père disparu, la mémoire des exils, et je reprends un passage en fin de volume : « Il faudrait vivre en spectateur de sa propre vie. Pour y ajouter le rêve qui l’achèverait. Mais on vit et les autres rêvent votre vie. » Que le film donne envie de revenir au livre, et qu’il humanise le regard sur les êtres et les communautés du pays de Camus, quand l’idéologie ferme encore trop souvent le cœur.
Première. Synopsis, bandes-annonces, critiques : http://www.premiere.fr/film/Le-Premier-Homme-233094
17:00 Publié dans Albert CAMUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le premier homme, albert camus, camus, gianni amelio, art, culture, cinéma, films, livres, littérature, idées, idéologie, citations, armenian trends, mes arménies, humanisme, conscience, michel onfray