29/11/2011
A poèmes ouverts. Parcours d’un livre. Choix de citations…
A poèmes ouverts. Anthologie. 50 poètes français présentés par Jean-Pierre Siméon pour Le Printemps des Poètes. Ed. Points, 2008 http://www.lecerclepoints.com/livre-poemes-ouverts-collec...
Ma lecture, pour un choix très subjectif : mes fragments préférés(mais, d’abord, les absences que je repère…).
Jean-Pierre Siméon dit proposer un « échantillon de voix ». Et, dit-il, de la poésie, «… C’est ça la poésie, d’abord et surtout, une questionneuse enragée. Moins il y a de réponses, plus elle interroge… ». Puis : « … Si vous vous dites : ‘C’est bien ma langue mais je n’ai jamais vu ma langue dans cet état’, probable que vous êtes en face d’un poème. »
(Mais… il y a de grands absents, cependant, dans cette intéressante anthologie. Ainsi, Bonnefoy, Clot, Xuereb… Je mets trois liens ci-dessous pour compenser ce manque.)
Yves BONNEFOY : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Bonnefoy
René-Jean CLOT : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9-Jean_Clot
Jean-Claude XUEREB : http://xuereb-p oesie.pagesperso-orange.fr/ ]
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Parcours. CITATIONS :
Dans cette ville où tout se vend je suis le vent / je suis la marge. / (…) / Comprenez-vous que dans mon chant ce qui chante / c’est le silence ? / Je n’existe pas à plein temps. Je suis avec ce qui commence. Marc ALYN, Avec ce qui commence
Celui qui marche d’un pas lent dans la rue de l’exil / C’est toi / C’est moi / Regarde-le bien, ce n’est qu’un homme / Qu’importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes l’étranger a toujours un ciel froissé au fond des yeux Tahar BEN JELLOUN, Eloge de l’autre
Lutteur il souffle sur des tisons / son visage mal géré par la nuit Aimé CESAIRE, Mort à l’aube
La gare pickpocket déleste de leur passé ceux qui la traversent / Sans savoir vers où le verrou du soleil va s’ouvrir / Et quelle liberté en secret peut cicatriser notre vie. Charles DOBZYNSKI, Gare de l’Est
on ne dort pas / on trie on écrit on pétrit on assemble (…) le poème aussi est / façon de voir venir / du fond du sombre / les mots comme un ciel d’aube Antoine EMAZ, Sous les étoiles exactement
peut-être que l’espoir / n’est qu’une entaille dans la chair / une étincelle sans futur / dans la mémoire Claude ESTEBAN
Marcheur à Paris tu te cognes aux blessures / ouvertes au trépan chaque jour pour travaux Ludovic JANVIER
et pourquoi naguère n’ai-je pas été là / pour empêcher que survienne / l’épreuve qui t’a laissé cette fêlure (…) et pourtant tu es ma blessure / c’est toi qui me fais grandir Charles JULIET, Ton regard ta voix
Tu descends le chemin de mon sang / comme un caravanier / la route de la soie / Lorsque tu tomberas de mes hanches / mille ans auront passé Anise KOLTZ
Cela dit / c’est de persister qu’il s’agit / Ne pas oublier (…)Protéger de ses poèmes nus / la flamme de la petite bougie Abdellatif LAABI, La flamme de la petite bougie
J’ai laissé sur le sol mes armes / de chasseur / et tout mon silence durci sur le feu / nu contre le sol / je cherche à être la terre / le support de l’étoile du matin Luis MIZON
Khayâm, je crois te lire en Bonnefoy / La poésie dure comme sortilège Azadée NICHAPOUR, Quatre quatrains pour Omar Khayâm
ce qui restera caché / cette chose est devant nous / qu’est-ce qu’un visage / le couvercle d’un secret Bernard NOEL, Lumière du noir
Ce qui existe, / c’est depuis hier. / Le reste c’est du blanc. Virgile NOVARINA, Ecrits de nuit pour noctiluque
Dans une valise idéale / on peut ranger tout l’univers / la troupe engloutie des étoiles / une seule fourmi / un seul amour Serge PEY
Il y a le bleu des brèches et des horizons pâles / Il y a que je pense à un figuier comme / A la perfection du sommeil Lionel RAY, L’icône espérance
Peut-on imaginer le visage d’un arbre, d’un nuage ou / d’une flaque ? / Oui, en fermant les yeux. / Pour connaître celui des hommes, c’est pareil, il faut fermer les yeux et écouter la voix de celui qui parle… Dominique SAMPIERO, Portrait sensible
Ces ombres qui rasent le mur / Et passent, sont-ce mes souvenirs… ? Léopold SEDAR SENGHOR, Brouillard
L’homme est fait de la matière de l’arc-en-ciel / Il est couleur (…)D’autres couleurs existent que je ne connais pas / Qui sont à l’intérieur dans les cœurs et les âmes (…)Et l’invisible aussi / Que l’homme voit si même il dit ne pas le voir / Cela qui fait de nous l’humanité / Tissage et métissage Salah STETIE, Le Bleu de la question
Ô cette rumeur de l’inconnu / au coin des rues de la terre André VELTER, Courir le monde
seul évolue l’esprit solitaire / dans les lieux déserts / aux heures vides / au fond de nuits méditatives / face à des aurores lumineuses Kenneth WHITE, Mont-Saint-Michel, XIè siècle
19:35 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, à poèmes ouverts, citations, jean-pierre siméon, livres, anthologies
14/11/2011
Soufi mon amour, d’Elif Shafak. (En exergue, Shams de Tabriz)
« Quand j’étais enfant, / je voyais Dieu, / je voyais les anges ; / je regardais les mystères des mondes d’en haut et d’en bas. / Je croyais que tous les hommes voyaient la même chose. / J’ai fini par comprendre qu’ils ne voyaient pas… »
Shams de Tabriz
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Cette citation est mise en exergue en tête de l’ouvrage d’Elif Shafak, romancière turque, « Soufi mon amour », 2010 (éd. 10/18 2011). Traduction, de l’anglais, par Dominique Letellier.
Fille de diplomate Elif Shafak est née à Strasbourg, a vécu en Espagne, puis en Turquie, a enseigné aux Etats-Unis. Elle vit à Istanbul.
Site officiel (en anglais), Elif Shafak : http://www.elifshafak.com/index.php
BioBibliographie, fiche wikipedia, Elif Shafak : « Féministe engagée, cosmopolite, humaniste et profondément imprégnée par le soufisme et la culture ottomane, Şhafak défie ainsi par son écriture toute forme de bigoterie et de xénophobie. » (…) « Le soufisme a toujours joué un rôle central dans l'écriture de Şhafak mais ce n'est qu'avec son dernier roman en date, « Soufi, Mon amour », qu'elle aborde pleinement le sujet. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Elif_Shafak
Ce roman tisse des histoires croisées. D’une part, Ella, américaine de culture juive, et Aziz, européen converti à l’islam, photographe, écrivain et voyageur passionné, soufi (et qui semble avoir ainsi retrouvé là une identité d’âme bien plus ancienne…), des êtres de notre temps, qui vont s’aimer et bousculer leur vie pour être fidèles à eux-mêmes. Et, d’autre part, le grand Rûmi, érudit, mystique, et poète, et son maître Shams de Tabriz, le derviche errant, dans un temps bien plus lointain( le XIIIè siècle), et dans un monde peuplé d’êtres très divers qui seront tous marqués d’une manière ou d’une autre par la rencontre déstabilisante de Shams, l’accoucheur d’âmes. Un roman dans le roman ("Doux blasphème"), des pensées de sagesse dans le roman : c’est là un livre dont la lecture est infinie et qu’on se remet à parcourir pour y puiser du sens bien après avoir refermé à regret la dernière page. L’ouvrage met l’amour au centre de toute réalisation de soi, et le soufisme y est présenté comme une clé possible, une voie vers ce centre intérieur . Voilà des pages qui permettent d’entrer dans la compréhension de cette haute spiritualité musulmane qu’Elif Shafak connaît si bien. Histoire, sagesse, mystique, éthique et questionnements simplement humains… voilà des pages qui donnent matière à réflexion et méditation (et qu’il faudrait donner à lire à tous les faiseurs d’amalgames). « Je crois que la visée de l’art, et en particulier de l’art du récit, est de construire des ponts. », dit l’auteur dans un entretien de qualité, publié sur son site. (Elle y donne des références pour dire ses lectures sur le thème du soufisme).
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CITATIONS :
« Pour moi, le soufisme est une tapisserie où s’entrelacent couleurs et motifs. Dans mon roman, je ne présente pas le soufisme comme une notion abstraite ou un enseignement théorique, mais comme une énergie vitale, chaude, apaisante. Je m’intéresse à ce que le soufisme représente dans notre monde moderne. Je souhaite montrer la portée de la philosophie de Rûmi aujourd’hui, alors même que nous avons l’impression d’être à des lieues et à des siècles de celle-ci. »
« De l'ouverture du cœur dépend celle de l'esprit. Point n'est besoin de tout abandonner ni de se faire pauvre hère pour tenter d'approcher cette sagesse universelle. Elif Shafak invite chacun, croyant, agnostique ou athée, à ce travail sur lui-même : accepter de se changer pour que change sa vie. »
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Page éditeur, Phébus (BioBiblio. Cliquer sur les couvertures des livres, dont celui-ci, pour lire les présentations): http://www.editionsphebus.fr/fiche-auteur2577/elif-shafak
Et sur 10/18 (BioBiblio): http://www.10-18.fr/site/elif_shafak_&181&28786.h...
Critiques du livre…
La lecture d’Hervé Bonnet : http://blogs.lexpress.fr/les-8-plumes/2012/11/01/elif-sha...
Et celle de Sabine Mustakim : http://publikart.net/soufi-mon-amour-un-livre-de-elif-sha...
Critique (élogieuse) du livre d’Elif Shafak. Par Kate, sur wodka-over.blog : http://wodka.over-blog.com/article-elif-shafak-soufi-mon-amour-56420106.html
23:12 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, ISLAM.islamS.soufisme.spiritualité, Recensions.livres.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : soufi mon amour, elif shafak, turquie, rûmi, poésie, philosophie, littérature, citations, exergues, livres, romans, spiritualité, amour, soufisme, islam, musulmans, ponts, sagesse, universel, shams de tabriz, dominique letellier, wodka.over-blog, ouverture du coeur
06/11/2011
Liu Xia (artiste et femme de Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix, prisonnier, expose au Musée de Boulogne-Billancourt jusqu’au 9 novembre
MISE À JOUR. Liu Xia a finalement pu quitter la Chine, et elle est réfugiée en Allemagne.
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Liu Xia, qui écrit, peint, photographie (et qui est assignée à résidence par la justice chinoise) a le crâne rasé pour protester contre l’emprisonnement des artistes dissidents. (Liu Xiaobo, son époux, prix Nobel de la paix est en prison depuis 2009).
« La Force Silencieuse » de Liu Xia au Musée de Boulogne-Billancourt, RSF, 03-11-2011 : (« Peintre, poète et photographe... Liu Xia... (...) Aujourd’hui pour la première fois, ses œuvres sont exposées publiquement à Boulogne-Billancourt. Révoltée, l’artiste a souhaité révéler au monde ses photographies »). Mise à jour, avril 2016 : les liens posés pour cette exposition ont été retirés car devenus inactifs...
Précisions sur le site de Boulogne Billancourt : (« Les Boulonnais auront la primeur de la découverte de l’oeuvre photographique de l’artiste chinoise Liu Xia, épouse de Liu Xiaobo, qui, depuis 30 ans, se bat pour la défense des droits de l’Homme, de la démocratie, de la liberté d’expression. Très jeune, Liu Xia se passionne pour la poésie, la peinture et la photographie. »(…) « Elle n’a plus aucun contact avec l’extérieur et ne reçoit personne à l’exception des membres de sa famille. » (…) « » »Vivre avec ces poupées / Me remplit d’une force silencieuse / Quand le monde se ferme de tous côtés / Nous communiquons avec les gestes’’, écrit-elle dans un poème intitulé La Force silencieuse (1998). Commencée après son mariage (1996), cette série de photos est sa façon de communiquer avec son mari, et de contourner la censure tandis que lettres ou autres textes auraient été confisqués. »)
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MISE à JOUR avril 2016. (Bilan des infos - rares - qu'on a au sujet de Liu Xia et de Liu Xiaobo) :
Peintre, poète et photographe, recluse chez elle (en résidence surveillée depuis le prix Nobel de son mari Liu Xiaobo). Fiche wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Liu_Xia_(artiste)
2012. Article du Monde sur un bref entretien avec elle, pendant une pause des gardiens (rappel des circonstances, mention d’une pétition de Prix Nobel réclamant la libération de Liu Xiaobo et de sa femme, et d’une lettre d’intellectuels chinois) : http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/12/06/l...
2013. Article du Monde, qui rend compte du procès fait au frère de Liu Xia, rétorsion en réaction aux visites de militants, pression sur elle. Précisions sur sa situation (coupée de tout, à part des visites extérieures surveillées) : prisonnière sans inculpation motivée : http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/04/23/l...
2014. Article de La Croix, sur une vidéo clandestine qui donne des nouvelle d’elle (toujours coupée de tout, déprimée, malade) et cite les fragments d’un poème (« Est-ce un arbre ? C’est moi, toute seule. Est-ce un arbre en hiver ? C’est ainsi, durant toute l’année »). Elle lit deux poèmes (dans le corps de l’article, la vidéo, sous-titrée en anglais, mise en ligne par le PEN club) : http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-epouse-du-Nobel...
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Liu Xia a finalement pu quitter la Chine, et elle est réfugiée en Allemagne.
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MISE à JOUR après le décès de Liu Xiaobo.
...... FICHE WIKIPEDIA... LIU XIAOBO, décédé le 13 juillet 2017 en prison. Le pouvoir fit disperser ses cendres dans la mer... Sa femme Liu Xia (poète et photographe) a réussi, finalement, à quitter la Chine, après bien des épreuves. Elle est réfugiée en Allemagne... https://fr.wikipedia.org/wiki/Liu_Xiaobo
....... Qui était le Prix Nobel de littérature Liu Xiaobo, mort en captivité ?, FranceTVinfo... https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/qui-etait-liu-xia...
23:56 Publié dans ART.tous arts visuels, DISSIDENCE, pays.monde.identités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liu xia, liu xiaobo, chine, droits humains, dissidence, poésie
01/10/2011
Litanie pour juillet plusieurs fois… (Pages données au vent)
23:44 Publié dans PAGES DONNÉES AU VENT, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : juillet, poésie, poème, algérie, maghreb, méditerranée, exil, mémoire, identité, lieux, écriture, marie-claude san juan daniel
06/04/2011
Aimé Césaire. Hommage rendu au Panthéon, ce mercredi 6 avril 2011
Aimé Césaire entre au Panthéon, 20 minutes, 06-04-11 : http://www.20minutes.fr/article/701822/culture-aime-cesaire-entre-pantheon « ‘’Reconnaître l'une des plus grandes voix ultramarines, c'est aussi rendre hommage à la vitalité des cultures d'Outre-mer, qui n'ont cessé d'influencer l'ensemble de la culture française’’, avait déclaré le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand lors d'une présentation de l'événement. Notons au passage que 2011 est l'année des Outre-mer. » (La tombe du poète décédé en 2008 reste en Martinique, mais une plaque et une fresque monumentale lui rendront hommage au Panthéon. Cérémonie en présence du Président de la République, qui avait rencontré l’auteur, en présence, aussi, de la famille et de très nombreux invités.)
Libération, annonçant la mort de l’écrivain, en avril 2008, rappelait les grands axes de sa vie. Article du 17-04-2008 http://www.liberation.fr/politiques/010127082-aime-cesair... : « Aimé Césaire fut, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, l’un des chantres du courant de la «Négritude».L’auteur du «Cahier d’un retour au pays natal» avait consacré sa vie à la poésie et à la politique. ». Il redisait ses combats contre le racisme, et notait l’hommage rendu par L’Elysée, pour son 94 ème anniversaire, par une lettre rendue publique : « Le président Nicolas Sarkozy avait salué alors le 26 juin dernier en Aimé Césaire le poète et ‘’homme d’action’’, ‘’porteur d’un message de paix, de tolérance et d’ouverture’’ ».
Aujourd'hui, sur le site du même journal, la dépêche de l'AFP cite les paroles d'émotion de personnes parfois venues de très loin pour assister à cette cérémonie. Parmi les phrases qu'on peut lire, celle-ci : «C'est un événement qu'on ne verra qu'une fois, voir un grand homme des Caraïbes qui a fait connaître les valeurs de la négritude et de l'humanisme entrer au Panthéon.», (Jean Liseron). Et « Il y a un avant et un après Césaire. Son passage sur terre a été une révélation. », (Roland Veron, venu de Martinique).
L'article du 06-04-11, lui, n'est pas lisible intégralement (réservé aux abonnés) : http://www.liberation.fr/culture/01012330031-ave-cesaire (J'y relève une citation importante, qui précise la nature de l'engagement de l'auteur, concernant la négritude : « Nègre je suis, nègre je resterai... Mais Senghor et moi, nous nous sommes toujours gardés de tomber dans le racisme noir. »
Le Monde, 05-04-11 : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/04/05/celebre-au... Titre : « Célébré au Panthéon, Aimé Césaire demeure un rebelle irrécupérable.» Article qui rend compte de l'héritage humaniste de Césaire. Notions clés et CITATIONS...
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Parmi les expressions d'admiration reçues de son vivant, il y eut cette profonde reconnaissance de dette, d’un poète au poète… Dans « Ce que je dois à Aimé Césaire », Bibliophane, 2004, Jacques Lacarrière écrivit ce que fut pour lui le choc salvateur de cette lecture (car cela métamorphosa sa conception de l’écriture poétique, donna sens et direction à toute son œuvre) : «La découverte du cahier en cet automne 1947 me révéla dès les premières pages les pouvoirs et les magies insoupçonnées de ma propre langue : ce n'était pas seulement un poème que je tenais entre mes mains, mais un texte de feu, un brasier, un brûlot.»
Jean-Pierre Siméon, insiste sur cela dans la préface qui introduit le recueil des « Oeuvres poétiques complètes» de Jacques Lacarrière, Seghers 2011, «A l'orée du pays fertile » : « La grande rencontre, celle qui décidera de sa destinée de poète et qui est de la nature d'une révélation foudroyante, c'est celle d'un livre, le Cahier d'un retour au pays natal de Césaire. » Cette rencontre se fit par hasard, ouvrage trouvé dans une librairie...
Si un livre peut être croisé, trouvé, et gardé ainsi, comme un heurt prolongé qui change le rapport à la langue, à ce que cela signifie qu'écrire, c'est que ce livre mérite d'être pris en compte par beaucoup, pour tenter de comprendre ce qui fit ce bouleversement...
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Fiche wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aim%C3%A9_C%C3%A9saire
Biographie et poèmes, pierdelune.com : http://www.pierdelune.com/cesaire.htm
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VIDEO : Rencontre avec Césaire, 2006 : http://www.dailymotion.com/video/x63g14_rencontre-avec-ce...
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CITATIONS :
« L'homme de culture doit être un inventeur d'âmes. » (et autres CITATIONS d'Aimé Césaire), sur evene.fr : http://www.evene.fr/citations/auteur.php?ida=1627
« La justice écoute aux portes de la beauté. » (et autres fragments) sur wikiquote.org : http://fr.wikiquote.org/wiki/Aim%C3%A9_C%C3%A9saire
« Colonisation = chosification » Citation ajoutée par le Petit Robert à sa définition de la colonisation : http://www.lemonde.fr/societe/article/2007/09/04/le-petit...
23:58 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, pays.monde.identités, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aimé césaire, citations, panthéon, martinique, négritude, humanisme, jacques lacarrière, jean-pierre siméon, poésie, senghor, littérature, livres
28/02/2011
ECRIVAINS libyens, de Sifaw El Mahroug à Kamal Ben Hameda. Parcours…
« Ne ressent la brûlure du feu que celui qui marche dessus. » Kamal Ben Hameda, écrivain (texte, Le Monde, 25-2-11).
Connaît-on la littérature libyenne ? (Quand on ne savait rien sur la société même…).
Nous étions tellement obnubilés (à juste titre, mais pas de la même manière que certains dirigeants) par le dictateur à la tête de ce pays (les attentats, les mensonges, la haine, et les menaces), que cela a fait écran. Et notre perception de la réalité sociale de la Libye en a été déformée. On pense « terrorisme » (et c’est), et on n’a plus la place mentale pour penser que, là, des gens écrivent, malgré tout. Certains en meurent, d’autres s’exilent ou sont emprisonnés, d’autres, encore, tentent de créer des bribes de société civile, pour plus de droits (voir, ci-dessous, 2009 : des écrivains sont impliqués).
Dans un entretien du JDD, où une question est posée à Luis Martinez sur l’existence d’une opposition en Libye (pas seulement les révoltes de rue et les manifestations et combats, mais des organisations préparées à une relève) le chercheur (Sciences-Po), avant de répondre, évoque d’abord l’alphabétisation, la culture (puis les études à l’étranger) : « On a très mal pris en compte la société libyenne ces dernières années. Le taux d’alphabétisation est de 90% et celui d’urbanisation de 80%. Bien que ce soit interdit, toutes les familles ont des paraboles et savent très bien ce qui se passe à l’extérieur. » (Journal du Dimanche, 27-2-11).
Donc notre ignorance était grande.
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Traces de ces écritures, de ces résistances, des informations quilaissent leurs petits cailloux de sens, montrant la genèse des évolutions. Je les ai notées chronologiquement.
De 1994 à 2011, on meurt, on écrit, on part, on écrit… Parcours de dates, de noms, et de faits.
Sifaw El Mahroug est un poète berbère libyen, né en 1946, dissident et harcelé, mort en1994 des suites d’un accident douteux, d’après l'ancien site berberoscope :
CITATION :
«Tant de gens
Ont oublié leurs noms
Après avoir oublié
Leur accent.»
(Ce fragment de poème, peut symboliser aussi, je trouve, des annéesaprès,
la situation des Libyens dans un pays au système dictatorial plus qu’étouffant,
et celle des exilés. L’accent sera à comprendre, non plus comme le seul signe
perdu de l’ « amazighité », signe qu’il est mais comme la marque d’une perte
d’identité plus générale : perte d’être dans un monde brutal qui écrase,
perte des racines pour celui qui doit s’éloigner. Formes diverses de l’exil.)
...
SurSifaw El Mahroug, et de lui, lire cette page, dans le supplément littéraire mensuel de
L'Orient Le Jour (Liban) : http://www.lorientlitteraire.com/article_details.php?cid=...
....
Kamal Ben Hameda (cité en exergue), libyen de Tripoli, est exilé aux Pays-Bas. Et le texte de lui que je viens de lire, dans Le Monde du 24-2-11, est loin d’être juste un article, mais vraiment la page forte d’un écrivain. Ce texte peut servir d’introduction à la pensée, à l’écriture, de ce poète. Un cri, le souffle de la colère et de la douleur : celle de celui qui n’a pas revu sa mère, morte seule, elle aussi exilée, mais là où elle fut toujours («… cette jeune vieille dame que j'appelais jadis maman »), et qui sait que nombreuses sont les mères en deuil de leurs enfants, fils forcés de partir à la mort. « Elles resteront tapies dans la brûlure du manque, ces mères-là, car le grand désert a englouti les leurs dans ses replis ». Il nous parle de la marche des « folles » de Benghazi (écho aux célèbres mères de disparus), qui les premières « ont ouvert un champ à l'espoir » et de ce « Bédouin autiste aux mille visages, golem du désert » que l’Occident semble découvrir après l’avoir accueilli… En humaniste, il poursuit : « Ma parole ne saura qu'ourler nos ruptures et tisser nos distances si le sentiment de l'humain n'est pas en notre partage. » Et il conclut par une anecdote. (Un passant lui ayant demandé d’où il venait, donc qui il était, «… au regard de mon faciès basané », il répondit par un mot latin: « Mens », esprit, «un être humain ») . http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/24/qu-il-part...
Commencer par lire, ou relire, et faire lire, un auteur libyen, c’est commencer à entrer dans l’apprentissage de cette culture trop méconnue.
Cinq titres chez L’Harmattan : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=3003
Présentation du livre « Le Saint Je » (poème monosyllabique), 2003 : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=15844
Et du recueil de poèmes « La tentation de la lumière », 2002 : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=5047 (« Deuil du moi pour l'ouvrir à toutes les contrées des fonds de l'invisible… ")
« Plis de lumière », 2007 : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=23992
Texte à lire sur le site africultures.com, Aube... http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&...
EXTRAITS :
« Poésie, acte de connaissance.
Connaissance dans l'acception primaire, matérielle et sensuelle de naissance à l'autre, avec l'autre, aux mondes. Une naissance comme toute autre, réelle et palpable qui élit une nudité, nomme une transparence. » (…) « La poésie, cet instant-là, devient le chemin qui mène de soi vers le Soi, un voyage initiatique, initiation à sa propre parole. »
Dernier livre paru : La compagnie des Tripolitaines, éd. Elyzad, 2011. http://www.babelio.com/livres/Ben-Hameda-La-compagnie-des...
07:53 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, pays.monde.identités, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : libye, littérature, culture, poésie, citations, dictature, exil, amazighité, livres
11/02/2011
LECTURE d’ Anise Koltz le 10 février, L’Entrepôt, Paris
CITATIONS:
« Casser le mot / comme une noix / en extraire le noyau / le broyer entre les dents / le recracher au poème » L’ailleurs des mots, coll. Carnets spirituels, éd. Arfuyen, 2007
« Dans les paumes de ma mère / où tous les temps coexistent / je lis mon avenir » Je renaîtrai (coll. Cahiers d’Arfuyen, janvier 2011)
Anise Koltz
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
C'était là : http://www.lentrepot.fr Prétexte à relecture...
Le lecteur ne sort pas indemne d’une telle lecture, de cette oeuvre qui lui fait affronter les désastres du siècle (retour, dans "Lune noircie", sur la mort de son mari, en 1974, lui qui avait été torturé par les nazis), et les questionnements de l’être, entre naissance, mort, renaissance évoquée ou refusée, deuil qui est plus que mémoire du deuil, oeuvre qui repousse les limites du rapport à la langue et à l’intériorité. Elle peut écrire, dans "L’ailleurs des mots", « Nous sommes de la matière des astres », nous laissant interpréter cela comme la prescience d’un « plus » d’être, et elle peut dire qu’elle renaît « dans la crasse / Et le sang », victoire d’une mise au monde « Jour par jour », ou force vitale dans l’effort de vivre, douloureusement. Litanie de ce en quoi elle ne croit plus, refus des dogmes imposés, colère ou rage contre la mort inscrite dans tous les choix humains, lamentation, mais, aussi, constat de réalité : vie. Paradoxe d’une revendication du blasphème (non à la religion, non à Dieu…) et d’une recherche qui le dépasse et le nie.
Complexité d’une pensée… Dans le discours fait en 2009 à l’occasion de son prix européen Jean Arp, elle dit d’abord ceci : « Je suis chaque fois désorientée et embarrassée lorsqu’on me demande de prendre la parole. Dès que je prononce une phrase j’ai déjà envie de la rejeter pour dire, dans la suivante, le contraire. » Et elle achève son intervention sur cette phrase : « Notre langue reste sacrée. Notre devoir est de la protéger, de la veiller, comme un feu qui ne doit jamais s’éteindre. Car c’est lui qui précisément doit éclairer la nuit du monde. ». Entre ces deux fragments elle évoque la solitude de l’homme et la violence, la brutalité du siècle, mais aussi le phénomène en jeu dans l’esprit du poète, son mystère, ce lien avec le « grand ‘Tout’ ».
MC San Juan
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LIENS...
FICHE AUTEUR (BioBibliographie, et revue de presse), sur le site de l’édition Arfuyen : clés essentielles pour comprendre les raisons de l’itinéraire en langues de celle qui passera de l’allemand au français dans l’élaboration de son œuvre : http://www.arfuyen.fr/koltz.html
Lire, sur le livre "L’ailleurs des mots" : http://www.arfuyen.fr/html/fichelivre.asp?id_livre=374
Et sur le recueil récemment publié, Je renaîtrai : "Ce nouvel ouvrage, Je renaîtrai, renoue avec la forme poétique. Son titre, brandi comme un véritable défi par cette femme de 82 ans, fait référence au premier texte du recueil". Citation « J’ai escorté mon nom / jusqu’à l’oubli // Demain je renaîtrai / surgissant de l’argile // Mon ombre gravite déjà / autour d’une nouvelle effigie »... http://www.arfuyen.fr/html/fichelivre.asp?id_livre=443
Ample revue de presse, et nombreuses citations dans les recensions ( http://www.arfuyen.fr/koltz.html ) : Ainsi, dans l’analyse fouillée de Gaston Carré, sur L’ailleurs des mots, La Voix, 2008, il est écrit : « Noir certes est son ailleurs. Ténébreux et fuligineux, féroce souvent, ardent toujours. Anise s'expose au vertige du miroir, moire glacée où se mirent l'ego, le logos et le monde, et nous rapporte sans concession ce qu'en leur tréfonds elle sonde. » Alors que Sahkti note, au sujet des récits de Lune noircie, l’adhésion à l’emprise d’une écriture, belle par la forme et par le sens à déchiffrer : « L’écriture d'Anise Koltz est superbe, tellement humaine, forte et fragile à la fois. Je me suis laissée submerger par ses lignes, cet amour qui émane de sa plume, en particulier lorsqu'elle fait face à l'adversité. »
Anthologie permanente Anise Koltz, POEZIBAO : http://poezibao.typepad.com/poezibao/2011/01/anthologie-permanente-anise-koltz.html
CITATIONS ; http://surduvent.hautetfort.com/archive/2011/01/27/anise-...
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05/02/2011
Edouard Glissant, le poète, le penseur du Tout-Monde, de la « créolisation » du monde. Hommage
« Toute parole est une terre
Il est de fouiller son sous-sol
Où un espace meuble est gardé
Brûlant, pour ce que l'arbre dit »
(Plus… sur : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/glissant_champ.html )
« Au plus fort de mon activité politique dans les années 60, j’écrivais des poèmes résolument opaques. L’obscur est le renoncement aux fausses vérités des transparences. Je réclame pour tous le droit à l’opacité.» (Cité dans l’article de Gilles Anquetil, Le Nouvel Observateur) http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20110203.OBS7408/hommage-le-cyclone-glissant.html
« L’écrivain est l’ethnologue de soi-même », cité par René de Ceccaty, Le Monde (papier), 4-2-11.
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INSTITUT du Tout-Monde, fondé en 2006 par Edouard Glissant : http://www.tout-monde.com/
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Un grand écrivain vient de mourir, le 3 février 2011, à 82 ans. Parmi les essais, « Soleil de la conscience », et « Traité du Tout-Monde » (Poétique I et IV), éd. Gallimard. Poèmes, diverses éditions, et en collection de poche (Poésie/Gallimard), dont un volume préfacé par Jacques Berque. Ce penseur est surtout un poète, mais de ses romans, on peut noter, déjà, le premier, « La Lézarde », 1958. Dans un entretien télévisuel, qui vient d’être cité en partie sur France 2, il dit écrire enraciné dans les cultures du monde, les identités, les spiritualités, les malheurs du monde. Ne pas oublier ces deux ouvrages, écrits avec Patrick Chamoiseau, « Quand les murs tombent », et « L’intraitable beauté du monde » (éds. Galaade).
Dénonçant l’enfermement dans une identité limitative qui resterait figée, il opposait notamment les notions de créolité et de créolisation, ce dernier concept se posant dans la dynamique d’un monde moderne exigeant de l’individu l’acceptation d’une réflexion sur son identité, pas pour la renier, mais pour prendre conscience de sa nécessaire transformation du fait des interférences culturelles, des échanges. L’éthique entre les peuples devant être celle de la relation, pas de la domination.
Important, donc, est ce livre d’Edouard Glissant, choix de textes, dans l’esprit de cette ouverture aux cultures d’un monde pluriel : « La terre, le Feu, l’Eau et les Vents, Une anthologie de la poésie du Tout-Monde », éd. Galaade, 2010 . Une sélection qui intègre des genres autres, comme l’essai ou le roman (on peut donc comprendre « poésie » comme genre mais aussi comme modalité du regard sur le monde, esthétique de l’éthique des interférences).
Lire (note blog de Christian Tortel, papalagi) ...http://papalagi.blog.lemonde.fr/2010/03/16/attendue-une-a... ...Et tout le blog est une illustration de l'éthique culturelle du "tout-monde". On y trouve une pensée traversée par le goût de l'ailleurs mêlé d'ici et inversement, une identité qui se tisse avec les mots et l'art du lointain. L'auteur passe d'un article sur l'actualité (avec des humeurs, parfois - qui peuvent se traduire aussi en poème) à l'évocation d'une oeuvre littéraire (en prenant soin de citer) ou artistique. Et se glissent là, discrètement, comme des pauses en marge, des haïkus, des fragments poétiques qui sont la photographie des jours (les siens au regard du monde, yeux vers l'horizon questionné).
Voir la page de l'édition Galaade : http://www.galaade.com/oeuvre/la-terre-le-feu-l-eau-et-le...
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BIO-BIBLIOGRAPHIE et nombreux LIENS : http://ile-en-ile.org/glissant/ « l'un des plus grands écrivains contemporains de l'universel » (Jacques Cellard, Le Monde) », cité sur cette page.
RADIO. Emissions sur France Culture, dossier radiophonique consacré à l’écrivain le 4 février. On peut aussi réécouter le très riche entretien du 6 juin 2010, avec Alain Veinstein (émission « Du jour au lendemain ») : http://www.franceculture.com/2011-02-03-disparition-d-edo...
TELEVISION. Emissions sur France Ô et Outre-mer, dont celles des 5 et 9 février : http://www.newstele.com/article-france-o-et-outre-mer-ren...
VIDEOS : « L’intraitable beauté du monde ». Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau (Entretien sur la beauté du monde, dans la relation entre les êtres, les paysages, les pays, dans la diversité) : http://www.dailymotion.com/video/x81q9n_edouard-glissant_... et « le Tout-Monde contre l’identité nationale » : http://www.dailymotion.com/video/x5lnuj_glissant-le-tout-...
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CITATION:
« La littérature telle que je la conçois et la pratique a pour fonction d’exprimer ce métissage, avec toutes ses joies, mais aussi ses dérélictions, ses massacres, ses génocides, ses contradictions ou ses banalisations. » (…) « Les « emmêlements » à l’œuvre ont rendu le monde complexe. Nous devons nous habituer désormais à l’idée que nous pouvons vivre le monde sans avoir l’ambition de le prévoir ou de le régenter. Nous devons aussi nous accoutumer à l’idée que notre identité va changer profondément au contact de l’Autre comme la sienne à notre contact, sans que pour autant l’un et l’autre ne se dénaturent ni ne se diluent dans un magma multiculturel. Ce sont des notions difficiles à concevoir et encore plus difficiles à mettre en pratique. Cela donne la mesure de ce que j’appelle le chaos-monde. »
HOMMAGES en LIGNE :
africultures.com : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=murmure&... « Considéré comme l'un des fils spirituels d'Aimé Césaire, il voulait souligner l'importance de la diversité, et de la spécificité des cultures, non dans un monde "universalisé", mais dans un "tout-monde" fait de partage, de respect et d'alliage des cultures »
« Edouard Glissant (1928-2011), un héritage magnifique », par Boniface Mongo-Mboussa, Africultures : « Edouard Glissant est mort, mais il nous laisse ses mots : un héritage magnifique, protéiforme et fertile. » (…) «Edouard Glissant affronte Hegel de manière oblique. A cette vision totalisante, prétendument universelle, Edouard Glissant oppose l'Opacité, le Divers, le Rhizome et surtout la Relation. Ce refus des systèmes sera durant toute sa vie, sa marque de fabrique. De ce point de vue, la pensée Glissantienne, qui est une ode à la fraternité, recoupe, à certains égards, celles de Derrida et Levinas : deux pensées de l'Autre mais aussi deux discours de l'opacité. » (Ce très beau texte est à lire intégralement sur le site. Il fait une synthèse très éclairante de l’apport d’Edouard Glissant. http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9929
Page sur Présence africaine : http://www.presenceafricaine.com/237_glissant-edouard
ARTICLES :
Le Nouvel Observateur, article de Gilles Anquetil, et liens, dossier... Hommage ("Le cyclone Glissant"). Le Nouvel Observateur, article de Gilles Anquetil, et liens, dossier « Ce poète chantait l’imaginaire parce qu’il rassemble. Il a honni l’idéologie car elle divise. Le militant du «tout-monde» a toujours refusé toute séparation entre le poète, le romancier, le philosophe, le professeur ou le danseur. » (…) « Ce chantre de la créolisation généralisée du monde a toujours été rétif à tout esprit de système. Ses grands livres tels «le Discours antillais» (1981) ou «Poétique de la relation» (1990) sont des machines de guerre joyeuse contre les tentations de repli sur des identités uniques »... http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20110203.OBS7408/hommage-le-cyclone-glissant.html
Le Monde, 3-2-11 (reprise d’un entretien de 2005 « Pour l’écrivain Edouard Glissant la créolisation du monde est irréversible »). http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2011/02/04/pou... CITATIONS : « Nous vivons dans un bouleversement perpétuel où les civilisations s'entrecroisent, des pans entiers de culture basculent et s'entremêlent, où ceux qui s'effraient du métissage deviennent des extrémistes » (…) «… les vieilles pensées de systèmes ne peuvent comprendre le chaos-monde. » (Seules des pensées « incertaines », « métisses », « créoles » le peuvent, dit-il). « La créolisation, c'est un métissage d'arts, ou de langages », «…une façon de se transformer de façon continue sans se perdre », « C'est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l'interférence deviennent créateurs. » (…) « Les identités fixes deviennent préjudiciables à la sensibilité de l'homme contemporain engagé dans un monde-chaos et vivant dans des sociétés créolisées. L'Identité-relation, ou l'"identité-rhizome" comme l'appelait Gilles Deleuze semble plus adaptée à la situation. C'est difficile à admettre, cela nous remplit de craintes… » (…) « Mais nous devons changer notre point de vue sur les identités, comme sur notre relation à l'autre. »
Lire aussi ceci (titre et citation), Métro, 03-02-2011 : « Le métissage perd un de ses grands défenseurs » / « Auteur d'une oeuvre complexe mêlant souvenirs, légendes, images poétiques, propos polémiques et réflexions théoriques…»
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Fiche sur evene.fr : http://www.evene.fr/celebre/biographie/edouard-glissant-3... (biographie, titres, trois citations – dont exergue – et des liens).
Dans un autre registre... voyage dans la culture antillaise. Site Or des îles : http://www.ordesiles.com
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Prolonger la réflexion sur l’identité, en lisant ou relisant « Les identités meurtrières » d’Amin Maalouf et « Mes démons » d’Edgard Morin. Consulter le site de l’INSTITUT du Tout-Monde, en allant au-delà du programme de l’hommage à Edouard Glissant http://www.tout-monde.com/ ... Visiter le blog de Christian Tortel (Papalagi) : http://papalagi.blog.lemonde.fr Fréquenter les sites qui couvrent l'actualité culturelle des îles et de l'Afrique (histoire littéraire, actualité ou racines diasporiques...) : Présence africaine, Africultures, Or des îles, etc.
.................... MISE à JOUR... Lecture (identité...). Aussi : "Identité et violence" d'Amartya Sen... Pour savoir nos pluralités, celles qui créent la réelle multiculture, qu'il oppose au mono-culturalisme pluriel.
18:22 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, LIVRES, bibliographes, anthologies, pays.monde.identités, POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livres, edouard glissant, poésie, institut du tout-monde, identité, relation, créolisation du monde, cultures du monde, interférences, éthique, l'universel, métissage, citations, littérature, culture, glissant, papalagi, christian tortel, présence africaine, or des îles
16/12/2010
Liu Xiaobo, la colère du pouvoir, les réactions, ses textes, DOSSIER complémentaire...
«Avant que tu rentres dans ta tombe, n’oublie pas de m’écrire une lettre avec les cendres de tes os, et de me laisser ton adresse dans le néant obscur.», Liu Xiaobo, poème, cité par Libération, 11-12 déc. 2010
« Parce qu’aucune force ne peut arrêter la quête humaine de liberté, la Chine finira par devenir un pays gouverné par l’Etat de droit, où règneront les droits de l’homme. ». Liu Xiaobo, 2009, lors de son procès, cité sur France 24.
Le monde s’oppose au prix Nobel, a dit le pouvoir chinois… http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/09/97001-20101209FILWWW00408-le-monde-s-oppose-au-nobel-selon-pekin.php
En fait de « monde » absent, sur l’ensemble des invités (pays représentés en Norvège) 65 pays étaient présents, et 20 ne sont pas venus, peu représentatifs de l’ensemble des pays... Les absents peuvent avoir fait ce choix pour plusieurs raisons, plus ou moins avouables, alibis plus ou moins assumés. Peur de leurs propres dissidents, refus des valeurs de la démocratie et de la liberté de pensée, volonté de satisfaire le pouvoir chinois, pour des raisons économiques ou politiques, complaisance idéologique, vision manichéenne de la réalité internationale, dans laquelle la démocratie est considérée comme une forme de culture étrangère. Les conflits et les débats internationaux à venir seront révélateurs… http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20101210.OBS4483/nobel-pres-de-20-pays-absents-de-la-ceremonie.html
Le gouvernement chinois est tombé dans l’obsession du complot, le voyant dans le prix Nobel même, comme une ingérence intérieure inacceptable, autant que les demandes de libération du dissident Liu Xiaobo... http://www.lesechos.fr/economie-politique/presse-etrangere/020856418981--le-complot-de-l-occident-contre-la-chine-.htm
Colère du pouvoir... http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20101210.OBS4452/la-chine-laisse-exploser-sa-colere-apres-la-remise-du-nobel-de-la-paix-a-xiaobo.html
Protestations internationales : « Un cri de plus en plus fort va se faire entendre : ‘Libérez Liu Xiaobo !’ Ce cri vient de tous les continents. Il faut ajouter à ces mots : ‘Libérez sa femme Liu Xia, assignée à résidence !’ Et une fois partis, libérez la quarantaine d’autres écrivain incarcérés. » … (John Ralston Saul, psdt du PEN Club international, Le monde, 10-12-10)... http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/09/liberez-le-dissident-liu-xiaobo_1451282_3232.html
Y a-t-il malgré tout, en Chine, les signes d’une évolution ? Peut-on dire cela quand on voit les censeurs avoir peur des mots « chaise vide » sur la Toile et contrôler, réprimer, arrêter, ceux qui contestent ? Lire... http://www.lemonde.fr/international/article/2010/12/10/la-situation-des-droits-de-l-homme-s-ameliore-peu-a-peu-en-chine_1451997_3210.html#ens_id=1445594
"L’homme qui se cogne aux murs", titre Libération, pour un portrait de celui qui refuse l’exil, à l’évident courage intellectuel et moral, à la totale indépendance d’esprit : http://www.liberation.fr/monde/01012307458-l-homme-qui-se-cogne-aux-murs
...............
MISE à JOUR, avril 2016.
2014. Que devient Liu Xiaobo? Et que font les Occidentaux? (Silence de Sarkozy et Hollande devant les officiels chinois...). France Info : http://www.franceinfo.fr/emission/que-devient-le-dissiden...
Voir aussi, note du 06-11-11 (mise à jour en avril 2016), sur Liu Xia, sa femme (poète, peintre, photographe), assignée à résidence sans raisons (pendant qu’il est prisonnier depuis 2009 pour avoir participé à la rédaction de la Charte 8, sur la démocratie : http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2011/11/06/li...
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MISE à JOUR après le décès de Liu Xiaobo.
...... FICHE WIKIPEDIA... LIU XIAOBO, décédé le 13 juillet 2017 en prison. Le pouvoir fit disperser ses cendres dans la mer... Sa femme Liu Xia (poète et photographe) a réussi, finalement, à quitter la Chine, après bien des épreuves. Elle est réfugiée en Allemagne... https://fr.wikipedia.org/wiki/Liu_Xiaobo
....... Qui était le Prix Nobel de littérature Liu Xiaobo, mort en captivité ?, FranceTVinfo... https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/qui-etait-liu-xia...
02:30 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, DISSIDENCE, pays.monde.identités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liu xiaobo, prix nobel, chine, dissidence, poésie, citations, littérature, culture, politique, répression, droits humains
04/12/2010
Trames nomades... EXERGUES. "Vent tissé", seuils et pas...
Cela qui fait de nous l’humanité
Tissage et métissage
Salah STETIE, Le Bleu de la question (ds A poèmes ouverts, Anthologie, choix de JP Siméon, éd. Points)
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-- Et cela pourriez-vous le décrire?
Et je répondis :
-- Oui, je le peux.
Anna Akhmatova
Requiem
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Ce pas. Oh, que d'efforts
Pour repousser pour rebrousser la route
De l'opinion commune!
Le Poème de l'air
Ce qu'il faudrait, c'est toujours concéder à son prochain qu'il a une parcelle de vérité et non pas de dire que toute la vérité est à moi, à mon pays, à ma race, à ma religion.
Amadou Hampâté Bâ
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Trame parmi les incidents / Peut lui être augure
(...)
L'arbre (...) ses trames sans trames d'excitation / Lettres oiseaux mendiants livres
Ted Berrigan
Les sonnets
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Mon pays, / C'est toutes parts où des hommes. / Mon pays? / Toutes parts où des soleils.
Gabriel Audisio, poème
Hommes au soleil, 1923
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Seul un esprit socratique d'indulgence envers les autres et de rigueur envers nous-mêmes peut constituer une réelle menace pour une civilisation fondée sur le meurtre.
Albert Camus Conférence, 1946, Columbia University, USA. NRF, janvier 1996, n° 516.
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Prends et lis! Prends et lis!
Augustin (de Thagaste, 654-430)
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Si l'homme nouveau n'invente pas un vocabulaire à la mesure de sa conscience / Que s'écroule l'homme nouveau.
Jean Sénac
Citoyens de beauté
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- exils : et si l'exil avait été de tout temps là, consubstantiel, prégnant, nourricier, impossible à justifier, lourd de silence, de sang, incontournable, aux mille visages
Harwan, mon prochain
Georges Festa
ArmenianTrends
http://armeniantrends.blogspot.fr/2013/03/wajdi-mouawad-s...
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Lorsqu'il s'agit d'événements passés, il est vain de louer ou de blâmer; il s'agit de comprendre.
Gandhi, cité par Marc Faigre ( en exergue à un texte consacré à Gabriel Audisio dans un volume de Sud, 1978 ).
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On se croit libre de vivre sa vie d’être humain et d’écrivain, ne se reconnaissant d’autres obligations que celles que vous dicte votre conscience d’être humain ordinaire, semblable — et singulier pourtant — à des milliards d’autres êtres humains.
Et on se retrouve face à une foultitude d’individus et d’institutions qui ne rêvent que de vous inclure de gré ou de force dans une division du monde en troupeaux ethniques, évidemment hiérarchisés les uns par rapport aux autres.
Anouar Benmalek
De la malédiction d’être arabe
et de quelques moyens, pour un écrivain arabe, d’y échapper
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Vivre ailleurs que là a changé pour moi le sens du mot vivre. Vivre ailleurs est devenu synonyme de besogner ma vie, organiser ma vie, structurer ma vie, prévoir ma vie. Là-bas, vivre c'était vivre, c'était se livrer aux mouvements coutumiers de l'humanité sans en souffrir ; s'en plaindre ou s'en réjouir, mais les acceptant tels qu'ils sont. Depuis que je ne vis plus en Algérie, il n'y a pour moi que labeur, vacances, luttes. Il n'y a plus d'instants où, sans restriction, je suis en parfaite harmonie avec le monde.
Marie Cardinal
Au pays de mes racines
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Nous marchons tous désespérément dans un tunnel, vers la lumière...
Jean Brune
Cette haine qui ressemble à l'amour
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Dans cette eau mouvante et trouble, il faut retirer la vermine politique. Dépolitiser, cela veut dire décrasser. Au début, j’étais perdu dans mon chagrin, maintenant mon chagrin m’a donné une leçon d’ordre moral. (p.29)
Parlant des Pieds-Noirs, les métropolitains se trompaient de portes, de noms, de dates, de lois et, disons-le, d’Histoire de France. (p.43)
Qu’avons-nous appris ? A vivre sans sombrer dans la haine. (p.49)
Nous Pieds-Noirs, nous avons toujours le sentiment d’être pris en otage mais une âme commune nous rassemble comme un manteau de lumière. (p.49)
Pour chaque être, dans la distance, se réconcilier avec ce qui l’a fait souffrir à un moment de sa vie est la vraie porte de la Connaissance, la seule voie pareille à un acte de vertu juste et bon. (p53)
René-Jean Clot
Une Patrie de Sel
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Au départ, comme en toute vie, mes premiers enseignements me vinrent du paysage natal. Car les paysages sont comme les livres : ils nous ouvrent à la vie mais leur sens change selon l’âge et les circonstances. (…) Et, matrice de notre mémoire, ils nous constituent à jamais. / C’est en eux que s’élaborent, jour après jour, notre sensibilité et notre métaphysique du monde.
(…) J’ai ainsi découvert (…) qu’on a besoin de celui qui est d’une autre langue et d’une autre foi pour découvrir l’autre côté de la réalité, l’autre nom des choses – pour en savoir davantage sur notre condition d’hommes et pour mettre à jour cet arrière-pays de nous-mêmes qu’on ne peut déchiffrer que par ce détour. C’est la différence qui nous enseigne et nous agrandit, non la simple similitude.
(...) Je pressentais qu’un jour prochain, par commodité simplificatrice, et parce que c’est l’habitude des métropoles, ma communauté, les Pieds-Noirs, ainsi que celle des Harkis, seraient rendues responsables de tout et chargées de tous les péchés d’Algérie. Alors que la colonisation était un fait global et politique qui relevait essentiellement de la France.
Jean Pélégri
Ma mère, l’Algérie
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Stigmatiser c'est blâmer publiquement, dénoncer, condamner avec force. Stigmatiser c'est également , aujourd'hui plus qu'hier , montrer du doigt , désigner tel ou tel comme coupable en faisant des amalgames qui ne reposent sur aucun fondement vérifiable et quantifiable.
La stigmatisation qui est une forme manifeste de discrimination doit être combattue aussi énergiquement que le racisme et le "négationnisme".
Apartheid social et stigmatisation. Texte signé Artémis (pseudo), juriste (emotions.20minutes-blogs.fr).
(Aux divers groupes stigmatisés qu’elle nomme il faudrait ajouter les Pieds-Noirs, victimes aussi des amalgames et projections, d’une part, et d’un effacement dans la mémoire collective de certains de leurs plus grands drames, d’autre part : 26 mars 62, 5 juillet 62).
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Un honnête homme, un homme de coeur, ne saurait se taire ni se boucher les oreilles. Toute la question est de savoir pourquoi se battent les patriotes, ce qu'ils veulent , ce qu'on leur refuse, ce qui fait que tombent journellement, par dizaines, des Français innocents, des Arabes innocents, des hommes qui n'ont aucune raison de se haïr ou de s'entre-tuer mais qui se haïssent et s'entre-tuent. Toute la question est de savoir...
Mouloud Feraoun
Journal 1955-1962
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Jamais l'Obscur en soi ne fut si parfait / car toutes les haines emmêlées / à la liasse des remords / ont saccagé les derniers relents de la lumière
Umar Timol
(Source : africultures.com / Rubrique POESIE)
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Il est urgent de réveiller le nomade que chacun porte en soi.
Ultima Thulé
Jean Malaurie
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On n'est pas originaire d'un lieu mais de plusieurs.
Eric Faye, Somnambule dans Istanbul
(cité par Florence Bouchy, Le Monde du 29-11-2013)
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« Le premier réflexe de toute communauté est de rejeter celui qui vient lui dire des choses qui la dérangent dans ses certitudes ou dans son sommeil.»
Boualem Sansal. Entretien avec Arezki Metref (le Soir d’Algérie), lematin.dz : http://www.lematindz.net/news/7072-boualem-sansal-lhistoire-de-lalgerie-a-toujours-ete-ecrite-par-les-autres.html
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Frères se reconnaissent les rêveurs et les passionnés, tous ceux qui, assis parmi les dunes ou adossés à une falaise, scrutent l'insondable mouvance d'une commune mer intérieure. (…) Salut aux passeurs, aux errants, aux exilés. Jean-Claude Xuereb, Ulysse ou l’ultime épreuve http://xuereb-poesie.pagesperso-orange.fr/ulyssetexte.htm
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Ils construisent des murs et ils détruisent le vent. Jean-Marie Kerwich, poète gitan, cité par Alexandre Romanès, poète et directeur de cirque. (Nomades nous resterons : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/26/nomades-nous-resterons-par-alexandre-romanes_1485448_3232.html )
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Note du 04-12-2013.
Dernière mise à jour, le 03-12-2013
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