Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/03/2021

Gabriel Audisio, ou Ulysse poète...

gabriel audisio,audisio,poésie,misères de notre poésie,racine de tout,livres,citations,louis branquier,henri bosco,jules roy,francis ponge,jean pélégri,edmond charlot,aux vraies richesses        Mon pays,
C’est toutes parts où des hommes.
        Mon pays ?
Toutes parts où des soleils
Gabriel Audisio, Hommes au Soleil, 1923
.
La figure, l’être, le mythe d’Ulysse n’ont jamais cessé de me hanter, m’habitent de plus en plus.                                                         Gabriel Audisio, Ulysse ou l’intelligence, 1946
.
Donnez-moi, dieux des mains qui écrivent, donnez-moi les mains de ceux qui animent des statues !
Gabriel Audisio, Ulysse ou l’intelligence, 1946
.        
D’Hommes au soleil, 1923, à De ma nature, 1977, plus de cinquante années de poésie publiée. Hommes au soleil est dédié à Jules Romains, dont l'unanimisme, cette conscience d'une matrice commune des Méditerranéens, l'a influencé (il fut son professeur de philosophie à Marseille). Cela se retrouve ensuite, mais transformé, magnifié par la connaissance qu'Audisio aura des cultures méditerranéennes diverses - grecques comme islamiques - et par l'intense imprégnation du mythe d'Ulysse. Audisio est poète dans tous ses écrits, dans ses romans comme dans ses essais. Partout, ce même souffle, cet élan singulier. Mais c’est dans les recueils qu’il met en œuvre des refus et des exigences spécifiques, et crée le poème, tel qu’il le conçoit. Pour comprendre ce qui constitue sa poétique il nous faut considérer les éléments qu’il donne dans des essais, et lire, comme en surimpression, les pages des recueils. Des associations apparaissent. Thématiques et formelles. L’idéal d’un humanisme méditerranéen traverse l’écriture d’Audisio, celui de l’être méditerranéen pluriel, porteur d’une capacité de joie vitale, solaire, habité par l’esthétique de la mer, ce "continent" commun, et par la beauté de ses rives. Sagesse méditerranéenne de l’adhésion à la vie.
Ainsi, dans Jeunesse de la Méditerranée, il définit ce qu’il appelle le "mystérieux" de la Méditerranée, "alliance du fantastique et du merveilleux". Ceci est une clé pour lui-même, un des visages de son Ulysse intérieur.
Misères de notre poésie, cet essai en fragments de 1943, expose une éthique de l’écriture poétique, esquissée par ses ombres et le refus des impostures. 
Et dans Racine de tout, l’avant-dernier recueil, 1975, on retrouve des mots de l’essai de 1943, comme cette injonction à soi-même, "rayer". Et la partie titrée Allégories du poème nous fait recroiser l’abeille de l’essai, celle dont le miel dépend du "butin". Dans le poème le pollen est la glèbe aboutie, "le suc / aspiré". Le butin du poète c'est ce dont il se nourrit : expériences, contemplation des paysages, culture, êtres rencontrés.
………………………………………………………….
 
SOMMMAIRE, suite  :
 
. Recension, Misères de notre poésie, essai, 1943
 
. Recension, Racine de tout, recueil, 1975
 
. Citations (essai et recueils)
 
. Bibliographie sélective
 
. Lien (thèse au Canada)

……………………………………………....................

Lire la suite

27/02/2021

Gabriel Audisio, l’ancêtre principal… Méditerranée, Algérie

gabriel audisio,audisio,taos amrouche,jules roy,pierre dimech,robert maumet,jean-claude izzo,audisio camus roblès frères de soleil,poésie,littérature,fernand braudel,jacques huntzinger,henry laurens,méditerranée,algérie,humanismePour commencer une série de réflexions provoquées par les débats actuels, qui réactivent des thèmes liés à l’identité culturelle, aux mémoires et à l’Histoire, une note sous le signe de Gabriel Audisio et de la littérature. 
Repère central, esprit phare en qui se reconnut la lignée des écrivains ancrés en Algérie, lui qui fut l'initiateur de l'École d'Alger, qui eut son lieu, avec la librairie d'Edmond Charlot, Les Vraies Richesses (dont le nom fait écho au titre d'un essai de Jean Giono publié en 1930). 
 
Ceux qui suivent viennent tous de là. École d'Alger ou faux jumeaux, frères des ruptures (même eux).
Hantés (le sachant ou pas) par la recherche de cette identité solaire (lisible chez Audisio, Eberhardt, et... des auteurs de courants divers : Marcello-Fabri, Randau, Pomier, Brune, Rosfelder, Achard, Favre, Brua, Robinet/Musette, Baïlac, Bacri, Roblès, Roy, Sénac, Camus, Cardinal, Vircondelet, de la Hogue, Pélégri, Xuereb, Daniel, Cixous, Derrida...) en algérianité parente des grands francophones (Aït Djafer, Kateb, Dib, Mammeri, Feraoun, Kréa, Gréki, Haddad, Amrouche, Taos, Boulanouar, Flici, Haddadi, Bourboune...) et des plus contemporains (Amrani, Boudjedra, Grim, Djaout, Khadra, Mimouni, Belamri, Bey, Farès, Métref, Chaulet-Achour, Charef, Nacer-Khodja, Yelles, Sansal, Daoud, J-E et K. Bencheikh, Benmalek, Benaïssa, Benfodil, Azeggah, Chouaki, Kaouah, Bey, Djebar, Sebbar, Adimi, Aceval, Tadjer, Begag, Akouche, Zaoui, Belfadel, Hebib…). Imprégné aussi, certainement, de la culture et des impressions d'Algérie, le poète Max-Pol Fouchet, pas natif mais jeune à Alger (et animateur de la revue Fontaine, qui regroupera des auteurs résistants à Alger dès 1939).
 
Ayant relu Audisio il faudra chercher ses traces vibrantes dans ce qui s’écrit des exils ou du mystère des appartenances qui traversent les frontières. En fraternité voisine d'Eberhardt, Camus, Roblès, Roy, Cardinal. Ou en identité questionnée. Chez Blas de Roblès, Sarré, Martinez, Diaz, De Rivas, Farina, Crespo,  Lenzini, Blanchard, Caduc, Le Scoëzec, Festa, Amara… Et se relire, soi.
Pour déchiffrer la poésie de tous.
 
Gabriel Audisio, c’est une écriture magnifique, un souffle, un élan. Mais c’est aussi, à travers ce qu’il écrit, l’expression de valeurs fraternelles, une éthique. C’est le versant masculin de Germaine Tillion.
 
Pas né en Algérie, mais à Marseille, en 1900, et venu enfant, à dix ans, il a aimé passionnément ce pays et les communautés qui y vivaient. Reparti pour ses études en métropole il revint ensuite. Observateur lucide et empathique il a vécu avec douleur les déchirements de la guerre, cette fracture opposant des populations nourries semblablement par la culture du paysage (qui sculpte les êtres autant que le langage) et influencées l’une l’autre par une imprégnation que l’accent trahit, comme les formes de leur humour. Il est devenu l’un d’eux. Et l’amour a été réciproque. Son œuvre est tout entière imprégnée d’Algérie méditerranéenne. Et de la Méditerranée il est un penseur majeur. Il a regretté le métissage réel raté, mais peut-être frôlé, et mesuré les causes de cet échec. Il a gardé en lui cet idéal du métis d’âme méditerranéenne. Il est le père incontournable des littératures francophones natives d’Algérie, même lointainement descendantes, quand Edmond Charlot, né quinze ans après lui, est le génial accoucheur d'écrivains. Deux présences majeures...
 
Audisio est l'arbre méditerranéen aux racines liquides, plongées dans sa mer "continent", Camus la source ancrée en terre algérienne, Feraoun un des phares incontestables des consciences lucides, avec son ami Roblès, Amrouche la mémoire des déchirements intimes, lui, le fondateur de la revue l'Arche (au nom programme de pont tressé), l'ami de Jules Roy (ce "céleste insoumis", comme le nomme José Lenzini)
Et Sénac... LE poète qui signe d’un soleil.

………………………................

SOMMAIRE, suite…

. Recension, Feux vivants, 1958

. Recension, L’opéra fabuleux, 1970

. Ulysse ou l'intelligence, 1945. LIEN vers la recension (note qui suit...).

. Textes DE Gabriel Audisio, citations : essais, roman, récit (prose méditative)

. Textes SUR Gabriel Audisio, citations 

. Échos. Pensée de la Méditerranée… Réflexion, puis citations (de Jean Grenier, Fernand Braudel, Jacques Huntzinger, Henry Laurens).      

. Bibliographie sélective...

. Liens vers des documents précieux (notes, critiques, entretien, études...)          

.......................................

Lire la suite

27/01/2021

COVID et VACCIN. Conspirationnisme, ressentiment... et démocratie en danger

Contagion.jpgRéfléchir…  Un PARCOURS, cette note… Sommaire.
(pour guider la lecture vers telle ou telle partie, suivant les intérêts ou questionnements).
D’abord, définir ce qu’est le complotisme et ce qu’il n’est pas. Doute ? Quel doute ?
Puis passer par une tribune de conservateurs catholiques analysée par Prochoix (intégristes, conspirationnistes, et le vaccin). Mais l’intégrisme est pluriel...
Ne pas négliger les informations sur la mouvance QAnon et les théories du complot concernant l’épidémie et la vaccination. Mouvement qui se diffuse en Europe (et n’est pas qu’un simple délire collectif). 
Examiner le "Covid business" avec Complorama de FranceInfo. Car les complotistes délirent, mais ne perdent pas tous le sens des affaires...
Retenir un entretien autour d’un livre de Cynthia Fleury pour réfléchir avec France Culture au ressentiment et au lien avec l’épidémie). 
S’arrêter, avec Charlie Hebdo, pour s’informer sur l’astroturfing (et la propagande). 
S’arrêter, encore, pour aborder le thème de la vieillesse
sur les déclarations péremptoires de François de Closets, puis une émission de France Culture, et enfin une belle chronique de Farouk Mardam Bey dans L’Orient le Jour.
Consulter des supports d’informations vérifiées sur le vaccin (un peu de science facile à comprendre). 
Pour finir par examiner les délires du conspirationnisme poussé au bout de la folie, et jusqu’à l’antisémitisme de néonazis assumés s’exprimant tranquillement sur Facebook et ailleurs. 
Et donc, correction, vaccin encore, ailleurs (Israël), remettre des choses au net, puis  revenir sur un mot : sionisme (car les conspirationnistes l’utilisent souvent, sans en savoir le sens). 
Conclusion, des lectures proposées. Minimale bibliographie (cinq livres).
Et quelques liens supplémentaires...        
Plus additifs, mise à jour. Et sites de désintox... 

Lire la suite

12/06/2020

Albert Memmi. Hommage.

memmi,tunisie,judéité,hétérophobie,littérature,livres,humanisme,fraternité,laïcité,ce que je crois,penser à vifAlbert MEMMI
Hommage
………………..
Albert Memmi est mort le 22 mai à 99 ans. C’est un esprit majeur de notre culture qui disparaît. Un penseur, sociologue de formation philosophique, écrivain et grand lecteur. Né en Tunisie il a écrit un livre important, et reconnu comme tel, Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur (1957), préfacé par Sartre. Mais il avait publié, avant (en 1953) La Statue de sel, livre autobiographique préfacé par Camus. Ce sont deux premiers axes de son oeuvre, souvent réduite à tort à l’étape du livre de 1957. Né en Tunisie d’une mère juive berbère, de culture sépharade, et d’un père d’origine juive italienne. Tunisien sous le protectorat français il aspirait à l’indépendance de son pays natal, pensant y demeurer comme natif et citoyen, se sentant colonisé au même titre que les Tunisiens musulmans. Cependant il quittera la Tunisie à l’indépendance du pays, constatant avec tristesse qu’il n’a pas vraiment, en tant que juif, sa place dans son pays. Il deviendra français, en 1973.

Lire la suite

21/05/2020

Origine Horizon. Superbe recueil de Stanislas Cazeneuve

1 Origine Horizon.pngautour
avide
un vase
pour les rêves
.
Je suis un cantique plus qu’un visage.
 
Stanislas Cazeneuve, Origine Horizon, La Crypte, 2019
...
Deux parties, dans ce livre. Et deux exergues.
Un vers de Jacques Dupin pour la première, "Visage sans figure", sur le visage absent, l’obscurité née de cela, en soi.
Un fragment d’Héraclite, pour la deuxième, qui lui emprunte son titre, "L’homme dans la nuit se prépare une lampe".
Tout est déjà là. 
Visage insaisissable de la mère, présence abandonnante, dans l’effacement d’elle. 
Puis celui qui écrit, fouillant dans la nuit des douleurs intimes et des questions, mais sachant dans quel processus de mise à jour il est entré. La vraie lampe dans la maison éclaire aussi le lieu de l’écriture "confidence" (il le dit, et ce mot prend une dimension particulière - c’est comme Montaigne nous parlant). La lampe symbolique, elle, s’élabore en écrivant. (On regarde autrement sa lampe, chez soi, en sortant de ce livre…).
Enfin, il y a la lumière, dans les deux exergues. 
La lampe d’Héraclite, donc, polysémique. (Magnifique fragment "recomposé" par Marcel Conche, et noté intégralement, pour introduire la partie où l'auteur se dira "outre-naissant", regardant ses mains comme "deux idéogrammes" à déchiffrer).
Pour Jacques Dupin c’est le titre du recueil qui rejoint le message d’Héraclite et la lumière; "Le corps clairvoyant" de Dupin rencontre cet "éveillé" du matin qui "touche la mort en dormant", et "éveillé"… "touche le dormant". Rimbaud, Voyant, n’est pas loin.

Lire la suite

17/05/2020

POÉSIE. Recueils de Silvaine ARABO... Au fil du labyrinthe, Le bien-aimé fleurit toujours sous les tonnelles...

1 Arabo.jpgDe  Au Fil du labyrinthe aux Arcanes majeurs, en passant par les Marines résiliences, ce sont deux livres et trois chemins intérieurs tracés par Silvaine Arabo. Et de l’un à l’autre un itinéraire secret se dévoile, autant à celle qui écrit qu’au lecteur. Car ce sont les mots qui mettent au jour ce qui se déroulait en partie inconsciemment. Mais quand je note "inconsciemment", je pense, bien sûr, d’abord, à l’inconscient individuel qui agit en nous, épurant nos émotions, et créant notre identité en nous affrontant à nos douleurs et à nos ombres. Mais aussi à deux autres réalités de ce qu’on nomme "inconscient". Individuel, encore, ce non-su de notre centre le plus haut, ce Soi qui guide et cache sa connaissance, jusqu’à ce que des signes et synchronicités tressent un langage qu’on entend. Et, tel que Jung l’a explicité, autre inconscient, la part collective de nos imaginaires, mythes et savoirs. Le parcours personnel, dans sa réalité la plus noble, est une initiation qui, petit à petit, connecte ces trois espaces et crée une résonance qui va faire sens. Alors le "Je" sait qui il est. C’est à lire cela que Silvaine Arabo invite dans ces livres. Et c’est certainement parce qu’elle pressentait en avoir les clés qu’elle a décidé, des décennies après les avoir écrits, de porter à un éditeur des textes si anciens. Ainsi, ont paru, à un an d’intervalle, deux recueils  séparés par cinquante années.
(La photographie de couverture est de Silvaine Arabo)

Lire la suite

13/05/2020

Lire ERRI DE LUCA. "Europe mes mises à feu", "Le samedi de la terre", et les poèmes...

1. EUROPE De Luca.jpgLes cendres du froid sont dans le feu qui chante le refus.
René Char
Feuillets d’Hypnos (recueil dédicacé à Albert Camus)
 
Voici notre vie pétrie sans levain,
du pain envoyé sur les visages des eaux.
Erri De Luca
Aller simple, 2002, Seghers, bilingue (trad. Danièle Valin, parution du recueil en même temps en Italie)
 
L’univers était liquide, il fut divisé en deux,
un dessus et un dessous d’eaux,
avec le firmament au milieu.
Erri De Luca
Œuvre sur l’eau, 2012, Gallimard, bilingue (trad. Danièle Valin, recueil paru en 2005 en Italie)

Lire la suite

13/04/2020

Coronavirus. En pleine épidémie, que penser, que faire ?

n'ayez pas peur,opinion internationale,serge letang,françois scarbonchi,peur,coronavirus,covid-19,confinement,gestes-barrières,épidémie,pandémie,prévention,le grand continent,courrier international,lecture,livres,jdd"N'ayez pas peur !
Nous deux qui sommes au soir de nos vies, nous voudrions vous adresser un message./ Nous avions respectivement 24 et 21 ans, en 1944, à Cassino, en Italie ; une des plus terribles batailles, avec Stalingrad, de la deuxième guerre mondiale. Dans cette montagne, dans la boue, le bruit des canons, les éclats de mines et de mortiers, les rafales de mitrailleuses, nous montions à l’assaut./ 180 000 hommes-français, marocains, algériens, sénégalais, américains, anglais, polonais- furent tués, blessés, mutilés dans ces combats./ Nous avons survécu à cette abominable tuerie qui permit de vaincre la peste brune du nazisme pour instaurer en Europe, au nom des valeurs chères à notre République, une paix et une prospérité qui dure depuis 75 années./ Cela nous autorise à vous lancer cet appel de deux frères de guerre à des frères de contamination : N’AYEZ PAS PEUR !/ Si vous respectez les directives qui vous sont données et si vous restez solidaires, vous vaincrez le Covid-19 !"

Serge Letang, 100 ans et François Scarbonchi, 97 ans

"N'ayez pas peur ! L'Appel aux Français de deux grands aînés"… SUITE sur le site du journal… https://www.opinion-internationale.com/2020/03/31/nayez-p...

Lire la suite

10/03/2020

Femmes, les droits avant et après le 8 mars…

femmes,féminisme,8 mars,droits humains,laïcité,universalisme,égalité,associations,femmes contre les intégrismes,les vigilantes,regards de femmes,sisyphe.org,manifeste pour en finir avec les intégrismes,livres,bibliographies,chèvre-feuille étoilée,éditions des femmes,yael deckelbaum,souad labbizeLa journée du 8 mars est l’occasion d’un rappel, le moment d’une expression des femmes dans le monde. 
 
En marchant ou en prenant la parole, des messages sont portés, plus difficilement dans certains pays que dans d’autres. Femmes féministes ou simplement femmes qui, sans être engagées dans telle ou telle association, sont conscientes des problèmes qui demeurent, de l’inégalité des droits dans la société à l’inégalité des salaires, en passant par la 'charge mentale’ des responsabilités privées, et sans oublier la question des violences (agressions, harcèlement, féminicides). 

Lire la suite

17/02/2020

"L'Algérie de Kamel Daoud" (Oran en vedette). Documentaire de Jean-Marc Giri.

kamel daoud,jean-marc giri,oran,algérie,hirak










Sur la 5, en replay. Kamel Daoud, Oran... Des témoignages,
sans aucun tabou. Et des moments forts. Comme la parole
de ceux qui partagent vie intellectuelle et quotidien convivial
avec Kamel Daoud, connaissent beaucoup de lui. Un portrait
d'Oran, dans sa spécificité. Ville unique, imprégnée d'Espagne
aussi (on a entendu des échos d'espagnol). Et ce que dit Kamel
Daoud de son écriture en réponse au livre de Camus, L'étranger,
évacue les projections et instrumentalisations. Il insiste sur le fait
que son roman n'est pas "contre" Camus, mais, dit-il, "un exercice
d'admiration", un peu insolent, une "conversation". Il est,
en fait, un camusien authentique, avec la liberté de pensée de qui peut
affronter tout en aimant, non pas parce qu'il fait, lui, un contresens
sur l'intention de Camus dans sa propre création, mais pour être
dans une parole commune qui pose des nuances clés sur les
perceptions intimes du réel. Kamel Daoud parle, à un moment,
de l'altérité, du manque d'altérité quand l'autre est absent et
qu'on le réinvente négativement, justement parce qu'il est absent.

Lire la suite

07/12/2019

Sitting Bull, chef indien, biographie, par son arrière-petit-fils, Ernie LaPointe...

1 SITTING .jpgUn entretien. Et un livre, biographie de son 
ancêtre, double message - celui du chef sioux,
sagesse et spiritualité amérindienne, et celui
du descendant, héritier d'une culture et porteur
d'une inquiétude pour l'état de la planète,
mais aussi d'une paradoxale sérénité,
car, pour lui, ce qui est a sa cohérence
au-delà du temps immédiat.

Par Ernie LaPointe, auteur de l'ouvrage
"Sitting Bull, sa vie, son héritage",
Flammarion, 2019.
L'article, Le Monde des religions, 
"Comment l'héritier de Sitting Bull
voit la vie"...
http://www.lemondedesreligions.fr/papier/2019/96/comment-...
Page éditeur, Flammarion... 

24/07/2019

Des faits. Céline, Voyage au bout du nazisme. Preuves.

1. TAGUIEFF.jpgA lire, CITATIONS et liens… Les FAITS, les preuves...
 
Annnick Duraffour, chronique, CAIRN-info, 2013… "Il assiste au meeting de Doriot du 1er février 42. La presse doriotiste se flatte de sa présence en publiant une photographie ainsi légendée : 'Le grand écrivain Louis-Ferdnand Céline a assisté à la réunion du Vel d'Hiv. Le voici suivant avec émotion l'exposé de Jacques Doriot.' " (...) "Nous voyons en lui un spécimen de ce que l'humanité peut porter de plus vil et de plus dangereux pour les autres. Céline est dans la littérature française une exception sinistre..." (Informations, dans ce texte, sur les dénonciations de Juifs par Céline. Et précisions sur la volonté de faire pression pour faire appliquer des méthodes radicales d'épuration ethnique...   
………………

Entretien avec Pierre-André Taguieff
, L’Express, 2018. "Céline, agent d’influence nazi"… 
………………..
Tribune de Pierre-André Taguieff, FigaroVox, 2018. "Céline, collaborateur enthousiaste du régime nazi."..
"L'admiration pieuse et inconditionnelle pour le « génie littéraire » nommé Céline, avec son cortège de légendes fabriquées par le « grantécrivain » lui-même, a longtemps fait partie du culturellement correct. Le snobisme célinophile permettait aux esprits grégaires de se prendre pour des aventuriers de l'esprit, des anticonformistes d’élite.’’ (…)''De Faurisson à Sollers en passant par Nabe et Soral, des marginaux aux installés de la célinerie, les prédicants célinistes ont tous entonné le credo victimaire."

Lire la suite

08/07/2019

Des recueils de poésie à lire en vacances... (et après aussi).

Une_anthologie_de_la_poesie_francaise.jpgQuant à la poésie (gemme, cosse, graines, floraison) c’est le territoire originaire de la parole, personne ne peut apprendre à personne à écrire de la poésie. Une boussole oriente et dénude les mots jusqu’à la pleine page silencieuse du poème de la voix. 
      Patrick Laupin, Le Rien qui précède
 éd. Gros textes, coll. La petite porte, 2019
(Poète, auteur du livre sur  Mallarmé, coll. Poètes d’aujourd’hui, Seghers, 2004. Recueils chez différents éditeurs).
La poésie n’est pas pour moi un exercice réussi lorsque les contraintes ou les procédures ont été respectées, elle est à chaque fois invention d’une écrire-vivre, tension de langue contre ce qui nous rend muets.
Antoine Emaz 
 
Quelqu’un, sur Facebook, a réagi aux listes de livres  « d’été » que font les journaux, les blogs, les sites, les revues en ligne. Constatant un déni d’existence opposé à la poésie, il a fait une liste de recueils… Oui. On propose de quoi se distraire, se délasser. Romans, romans, et romans. La poésie ? Oubliée. (Et j’ajoute à cela l’oubli des aphorismes, catégorie d’ailleurs niée dans le classement des bibliothèques. Mais dans certains recueils de poésie, ils sont présents aussi). Réaction ? Faire des listes de recueils de poésie à mettre dans les valises. Au choix de chacun. Ceci n’étant pas négation du reste. Pour ma part je lirai en vacances de la poésie, toujours. (Plus précisément je relirai surtout, découvrirai un peu.) Mais je ne me priverai pas de romans policiers, de livres de science-fiction, et, même, de mangas (j’en ai repérés). Et il y aura aussi systématiquement un temps pour les journaux et une philosophie non-systémique, en plus de grands textes de sagesse, à relire. (Car la poésie des petites fleurs loin des sursauts du monde et des questionnements sur vivre et mourir - ce qu'aborde la haute spiritualité - ce n'est pas mon truc).

Lire la suite

21/06/2019

Traversée thématique. De l'aleph au son, des livres et des livres... Le silence.

SILENCE.jpgJe prolonge ici une recherche commencée avec une note en 2013 (lien ajouté, note qui suit). Silence entre les mots, entre les textes, par les textes... Titres de livres à découvrir. Poésie, spiritualité, art, philosophie... J'ai noté en titre "De l'aleph au son"... Car le silence est  présent dès l'alphabet dans le processus d'écriture, et paradoxalement il permet d'arriver au son : musique des mots, musique de la poésie, chant intérieur du sens.  

                                 BIBLIOGRAPHIE... 

POÉSIE, fragments.

. Traduit du silence, Joë Bousquet, 1942. L’Imaginaire/Galliimard, 1995 

. Les récifs du silence, d’Ahmed Azeggah, éd. Quatre vents, 1974 

. Ce pays du silence, Charles Juliet, P.O.L., 1992

. Entre parole et silence /Haïkus, de Georges Bogey, Éds de L’Astronome, 2009 

Lire la suite

28/05/2019

"Chaque pas est une séquence". Sur deux livres d'Éric Dubois.

DUBOIS 1 .jpg"Chaque pas est une séquence"
 
C’est important, un titre. Cela donne une clé, est déjà un poème minimal, la trace d’une langue. Celui-ci est un message, qui parle à la fois de vie et d’écriture.
Avancer, dans les difficultés des jours, les siennes et celles du monde auquel le poète est sensible, car pas enfermé dans la contemplation de soi, tout en étant attentif au devenir de soi.
Je crois ce recueil central, par rapport à ce que j’ai pu lire d’autre d'Éric Dubois. Il est paru en 2016. On y trouve un travail sur le langage, un questionnement sur ce qui se joue dans le langage, celui du poème mais pas seulement. 
"Arpenteur du silence" est le premier vers, comme un programme d’écriture et de démarche intérieure, dans cette recherche, apparemment paradoxale, de sens là où il n’y a pas de sens dit. Où il faut peut-être même se méfier de ce qui serait trop dit.
Ce sens il commence par le trouver dans la matérialité du réel, dans les éléments et paysages du monde : l’eau, la pluie, la pierre, le soleil, le sable, le vent, les arbres.

Lire la suite