10/05/2015
"Suspendus à l’indéfini"... Images, entre indéfini et défini. Fragments d’autoportrait indirect...
03:24 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indéfini, défini, danse, poésie, polka magazine, création, autoportraits, citations, carolyn carlson, photographie
08/05/2015
Place Igor Stravinsky, Paris, 7 mai 2015. Des voix et des images pour les dissidents d’Arabie saoudite. MAIS (voir fin de note)
Photographies... Manière de prolonger ces moments solidaires, de faire trace. Seuls visages visibles, militants qui ont donné leur accord ou qui ont posé volontairement (ceux qui ont prêté leur voix un instant à chacun des prisonniers...). Je photographie les messages, dans le contexte du lieu, aidée pour certaines images par des mains tenant des papiers : symboles forts, ces mains tissant ces fils tendus vers d’autres, pour ne pas les oublier...
02:59 Publié dans AUTEURS,blogueurs,journalistes.réprimés/menacés, Photographies/textes © MC SanJuan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arabie saoudite, dissidence, liberté d’expression, raif badawi, waleed abu al-khair, samar badawi, abdullah al-hamid, droits humains, amnesty, r.s.f., citations, photographie, ali mohammed al nimr, ashraf fayad
02/05/2015
De phrases en phrases lues relues, danser en esprit. CITATIONS (exergues de 2010...).
"Vent tissé", seuils et pas... (C’était le titre de la note du 04-12-2010. Exergues...).
Trames... Vent tissé, fils brisés, parfois. Tisser, c’est faire pont, mais c’est aussi dénouer les nœuds mensongers, dénoncer l’injuste, par le murmure ou par le cri. Cependant, toujours, revenir au silence, au poème, au regard… Voici mon manifeste aux mots empruntés. Goût de citer, d’extraire, qui n’est séparable, pour moi, ni de la lecture, ni de l’écriture… Seuils et pas.
23:49 Publié dans CITATIONS.exergues.incipit.excipit, Photographies/textes © MC SanJuan, Trames nomades.axes.EXERGUES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations, poésie, trames nomades, trames, nomades, photographie, exergues, écriture, création, tissage, métissage
01/05/2015
POÉSIE VISUELLE, note introductive. Textes, livres, sites...
Voici une introduction à la poésie visuelle... Mon regard, pour commencer. Puis des citations issues d'une recherche universitaire, dont la lecture de ce qui est lisible en ligne est fort abordable. De nombreux liens suivent (page BNF, textes, SITES - certains très beaux visuellement - livres, bibliographies, vidéo, film, portails de liens, répertoires... Etc.)
Passionnantes approches, qui peuvent ouvrir une porte (des portes) vers une étude approfondie et éclairante. Ceci peut concerner des passionnés, déjà intéressés et lecteurs "visuels", mais aussi être l'occasion d'une découverte aux promesses infinies, pour les autres.
23:54 Publié dans LIVRES, bibliographes, anthologies, POESIE VISUELLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie visuelle, regard, images, photographie, art, arts visuels, livres, citations, bibliographies
29/03/2015
Confidences d’un homme en quête de cohérence, de Thierry Janssen. En exergue, Nietzsche
Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.
Friedrich Nietzsche
(Citation que Thierry Janssen a mise en exergue du livre Confidences d'un homme en quête de cohérence, Les liens qui libèrent, 2012, et Pocket, 2014 )
Superbe phrase de Nietzsche, superbe choix dont on comprend la raison quand on lit ce livre. Un homme agissant, capable de changer de métier, d’y revenir autrement, de se dévoiler totalement. (Autant que peut se dévoiler quelqu’un qui fait le récit de sa démarche, de son advenir, en allant chercher dans les ombres et les douleurs ce qui nourrit sa richesse intérieure, ce qui construit). Capable, aussi, l’auteur, de décrypter les clés des accidents de la vie, un problème de santé qui a du sens, comme tout peut se déchiffrer et signifier, mais parce qu’il le trouve lui-même (car il met en garde, dans ces pages, sur ceux qu’il appelle les "donneurs de sens", c’est-à-dire ceux qui font métier de capter le sens des autres, de dicter leur traduction personnelle, charlatans de l’interprétation, alors que seul l’individu peut savoir lire la signification personnelle de son histoire singulière). Je connaissais déjà Thierry Janssen, par des articles, des conférences, mais je n’avais encore rien lu des livres publiés, tout en sachant que je le ferais, estimant ce que je percevais de cette conscience libre.
28/03/2015
Lire Jiddu Krishnamurti. Le Livre de la Méditation et de la Vie... Ecouter...
Lire, relire, mais par fragments... Car c’est dense, et qu’on se retrouve devant un espace de questions, de paradoxes, d’apparentes contradictions. De retour à faire sur soi, mais un soi en construction et déconstruction permanente, qui est censé chercher sa liberté intérieure, une bascule de conscience.
Je reprends donc juste quelques pages, pour une relecture. Sur l'’écoute. Quand le bruit des discours extérieurs nous recherche, dans la politique et les débats...
Ecouter... pages 21 à 26. Jiddu Krishnamurti parle à un public qui l’écoute... Et il parle de l’écoute, interrogeant cet acte même. Mais qu’est-ce qu’écouter ? Est-ce simplement être là, intéressé ou captivé, s’oubliant soi pour recevoir la parole de l’autre ? Ou au contraire est-ce d’abord faire place à une sorte de silence, à l’écoute de soi (et par quel silence ?).
23:55 Publié dans SPIRITUALITÉ.sagesses.mystique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jiddu krishnamurti, krishnamurti, le livre de la méditation et de la vie, livres, spiritualité, sagesse, écoute, silence, liberté, meditationfrance, méditation, paradoxes, citations
23/03/2015
Martine BLIGNY, peintre. ART en Arles... Exposition collective
dans le favorable, le considérable, / j’avance
J’ai mis en exergue de ma note une citation de poète qui me semble traduire aussi la démarche de l'artiste, c’est l’impression qu’on a, regardant. Et cet exergue va bien avec la photographie où on la voit peindre.
Pour ses peintures il semble que Martine Bligny puise dans une mémoire souterraine, ancestrale, et c’est cependant d’une puissante modernité...
En regardant ses créations on entre dans un mystère qui nous fait traverser le temps, alors que les visages peints, eux, semblent le traverser pour sourdre des murs et advenir. Comme si l’artiste, peignant, n’avait fait qu’aller chercher dans la mémoire des pierres la trace de traits dont elle porterait le souvenir en elle, profondément. Des bleus, des ombres, couleurs qui diffusent intérieurement une lumière sourde, qui peut-être émane des yeux de ces êtres si loin si proches, ou de l’énergie des corps. Antiquité ? Moyen-Âge ? Errants d’ailleurs mais de notre siècle ? Visages de danseurs méditants, immobiles, qui nous regardent.
17:42 Publié dans ART.tous arts visuels | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, exposition, arles, vénus éternelle, femmes, corps, visages, martine bligny, bligny, peintre, poésie, citations
22/03/2015
D’ombre et de lumière... La poésie contre l’arrogance brumeuse...
J’écris pour que la vie soit respectée par tous /// je donne ma lumière à ceux que l’ombre étouffe
Messaour Boulanouar
La Meilleure Force (et poème cité dans l’Anthologie de la poésie algérienne, Quand la nuit se brise, dirigée par Abdelmadjid Kaouah, éds Autres temps, 2004 /Points, 2012)
Que d’ombre... dans les paroles des uns et des autres, quand on aborde le sujet de l'Algérie (colonisation, décolonisation, communautés). Que d'ombre... chez ceux qui ont besoin de reprendre, pour on ne sait quelle satisfaction perverse, des litanies de rejet, dans leur seule poussière de mots sans lumière. Et cela se retrouve autant dans une certaine sorte de presse (celle qui choisit le masque nationaliste : qu'il soit fait de passion française ou de passion algérienne) que sur des sites et sur les réseaux sociaux (le fiel masqué... derrière des pseudos - ou sans pseudos, mais à l'abri de la distance, derrière son clavier). Sans doute ne lisent-ils pas assez la poésie, qui, peut-être, peut, par les mots, faire entrer un peu de conscience complexe...
02:53 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées, ALGERIE/Algériens.hist.mémo.culture, PN.H.peuple.Camus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, algériens, pieds-noirs, poésie, quand la nuit se brise, citations, messaour boulanouar, abdelmadjid kaouah, jean pélégri, ma mère l’algérie, rené-jean clot, une patrie de sel, ahmed azeggah, arrêtez, livres, éthique, humanisme, mémoire, identité
12/03/2015
FEMMES... Retour sur le 8 mars. Et permanence des questions : droits, création, monde...
Je suis survivante / parfois tortue millénaire / parfois oiseau de proie
J’irai encore, de Myriam Montoya, poème intégral (bilingue) sur le site de Terres de femmes http://terresdefemmes.blogs.com/anthologie_potique/myriam...
17:03 Publié dans FEMMES/féminisme, POÉSIE, WEB..LIENS.sites.presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droits humains, poésie, solidarité, 8 mars, femmes, monde, afrique, haïti, citations, terres de femmes, asia bibi, création
27/02/2015
Revue A L'Index, dernier numéro paru
Cela remonte de sous le sol / la terre parle la terre chante / des mélopées calcaires avec des raucités archaïques / lourdes comme les pierres des temps anciens / qui sonnent des peurs emprisonnées / contre les parois des igues » (...) «En ces temps mutilés /où l'on ne pense qu'à crédit / il est des jours des nuits aussi / comme des livres ouverts / il suffit juste d'oser déchiffrer / l'alphabet du passé de la terre / pour savoir d'où et quand viendra l’orage
Jacques Nuñez-Teodoro, Un jour sur la terre II, À L’Index n° 27.
Lire la poésie c'est surtout relire. Feuilletant de nouveau le numéro 27 de la revue je redécouvre les poèmes de Jacques Nuñes-Teodoro comme si je ne les avais jamais lus.
23:52 Publié dans Recensions.REVUES.poésie.citations.©MC San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques nuñez-teodoro, jean-claude tardif, poésie, le livre à dire, citations, à l’index, gabriel okoundji
31/01/2015
Contre le négationnisme, vigilance
N'oubliez pas que cela fut, / Non, ne l'oubliez pas
Primo Levi, Si c’est un homme (poème liminaire)
Vint, vint. / Vint une parole, vint (...) Cendre. / Cendre, cendre. / Nuit.
Paul Celan, Grille de parole
Saviez-vous que la souffrance n’a pas de limite / l’horreur pas de frontière / Le saviez-vous/ Vous qui savez.
Charlotte Delbo, Aucun de nous ne reviendra
Et cependant malgré les témoignages et le travail de mémoire, d'histoire, il suffit de faire des recherches sur Internet pour tomber par hasard sur des blogs négationnistes, et sur des pages négationnistes sur des sites qui n’ont rien à voir avec l’Histoire, même factice. On croise des rumeurs sur des forums, du complotisme dans des commentaires de vidéos ou d’articles, du mensonge et du mensonge... Donc, oui, il est nécessaire de lutter, tous, contre cela : la Toile ne doit pas être le domaine de la propagande négationniste et haineuse. La menace (qui sévit sur les sites complotistes) est réelle, réagir est nécessaire.
01:42 Publié dans A.B.C. Un sujet de A à Z, Complotisme/Négationnisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, mémoire, négationnisme, complotisme, citations, poésie, primo levi, paul celan, charlotte delbo, u.e.j.f., u.d.a., shoah, auschwitz-birkenau, auschwitz, nternet, pétition, boris cyrulnik
07/01/2015
Terrorisme. « Il n’y a rien à négocier avec les fascistes », Charb, 2012
Peins un Mahomet glorieux, tu meurs. / Dessine un Mahomet rigolo, tu meurs. / Gribouille un Mahomet ignoble, tu meurs. / Réalise un film de merde sur Mahomet, tu meurs. / Tu résistes à la terreur religieuse, tu meurs. / Tu lèches le cul aux intégristes, tu meurs. / Prends un obscurantiste pour un abruti, tu meurs. / Essaie de débattre avec un obscurantiste, tu meurs. / Il n’y a rien à négocier avec les fascistes.
Charb, 2012
Non, rien à négocier... Mais toujours tout à dire, et, toujours, totalement affirmer le refus. Sans confusion, sans amalgame.
18:19 Publié dans ACTU/MÉMO.valeurs.idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : obscurantisme, fascisme, charlie hebdo, journalistes, dessinateurs, je suis charlie, idéologie, valeurs, terrorisme, citations
18/12/2014
« Portrait du poète en soufi ». Lire Abdelwahab Meddeb, conscience éclairante...
Incipit : "Ô souffle ô voix / ô saveur ô parfum / l'eau que la bouche donne et reçoit / la fleur qui dans l'oreille bruit / le jardin où les mains sont fleurs / le nombril que l'œil boit " (1, p.7)
Citations :" que serait l'aurore / sans le noir de la nuit? " (deux vers du fragment '54', p.47)
"matière soufie dense infinie en perpétuelle / découverte dire encore et toujours et à jamais / sur la voie inventer ses haltes ses points de fuite / et reprendre le chemin de logis en maison / où se vit et s'entend la jouissance autre / parfois sur le pré de désolation ou à son bord / ou à l'ombre de la maison de contrition / ailleurs ça peut être sur les rives de la jubilation / en mouvement sans cesse sans s'arrêter / porteur d'un feu qui..." (...) // (début du poème '97', p.107)
"Portrait du poète en soufi", coll. L’Extrême contemporain, éd. Belin, 2014 (155 poèmes comme fragments de méditation).
J'admire depuis fort longtemps cet auteur, brillant intellectuel né en Tunisie, qui, au-delà de ses dons de poète, de lecteur, de penseur, avait une faim du monde, un désir d'universalité, une grande exigence spirituelle. Force éthique exprimée dans la douleur du constat que nous sommes forcés, tous, de faire, devant la lâcheté hypocrite des enfermements complaisants dans la bêtise et la haine (dans la bêtise de la haine...). Dénonciation des murs dressés par les fausses croyances identitaires, par une sorte de goût mortifère du conflit avec l'Autre qu'on croit autre, ce goût de la mort contre la vie... Il le dit, notamment, cela, avec rage et souffrance, en humaniste profond, dans le texte "Pornographie de l'horreur". Voix perdue, l'immédiate : il est décédé en novembre 2014. Mais ses livres demeurent : la voix porte, à la fois intemporelle - par sa dimension spirituelle - et intensément dans le temps de nos vies, temps de ce monde qu'il pensa.
J'ai choisi trois pages pour introduire cette lecture : la présentation du livre sur le site de l'édition, le portrait que fait Nicolas Truong de l'écrivain, un texte de lui sur le conflit israélo-palestinien.
Fiche éditeur : ("Pensées d'un néo-nomade" : "Le poète, soufi d'un nouveau genre en quête de la poésie globale de notre temps, trouve sa matière en réinventant sa patrie dans un nomadisme à l'horizon du monde" / (...) "Abdelwahab Meddeb, tunisien de culture française, est une personnalité importante du monde culturel. Il est écrivain, poète, philosophe et universitaire. Il produit et anime chaque vendredi sur France Culture l'émission "Cultures d'islam". Il a enseigné aux universités de Yale, Genève et Nanterre. Il a été lauréat en France de plusieurs prix littéraires.") :http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-portrait-du-poete-en-soufi-23819.php
PORTRAIT « Mort de l’essayiste et romancier Abdelwahab Meddeb (1946-2014) », Le Monde, 06-11-2014, par Nicolas Truong : http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/11/06/mort-de-l-essayiste-et-romancier-abdelwahab-meddeb-1946-2014_4519799_3382.html (CITATIONS : «Poète, islamologue, essayiste et romancier, né en 1946 à Tunis, Abdelwahab Meddeb est mort à la clinique Bizet, à Paris, mercredi 5 novembre, d’un cancer du poumon. Grand érudit, pétri de culture musulmane et occidentale, il plaidait sans relâche pour un Islam des Lumières, un dialogue des civilisations face au choc des nations, des images et des représentations. / « Passionné par la littérature la plus exigeante, ce sont les attentats du 11 septembre 2001 qui conduisirent ce poète et romancier franco-tunisien à descendre dans l’arène des débats. « Si, selon Voltaire, l'intolérance fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l'Allemagne, l'intégrisme est la maladie de l'islam », écrivait-il en ouverture à La Maladie de l’islam (Seuil, 2002), son ouvrage-phare, dans lequel il invitait le monde musulman à balayer « devant sa porte » et à rompre avec la spirale de la violence et du ressentiment. Il ne cessa de combattre l’islamisme radical, tout comme le mépris ignare pour les musulmans dans lequel se complaisent certains intellectuels français. / « Une position singulière, qui lui valut d’avoir des adversaires dans chaque camp. Mais aussi de nombreux amis et soutiens, tels... » (... voir l’article...). » / (...) «"Je porte en moi la maladie de l’islam’’ », disait-il encore alors qu’il luttait contre son cancer. » / « Pour lutter contre le littéralisme et l’intégrisme, séparer le politique du théologique, il propose de chercher dans la tradition du soufisme d’Ibn Arabi (1165-1240) notamment, la voie d’un islam ouvert à la pluralité des mondes. Cette préoccupation est au cœur du Portrait du poète en soufi, son dernier ouvrage. »)
Cette remarquable ouverture de conscience se voit dans ce texte qui met dos à dos les violences et la terreur dans le conflit Israël-Palestine : « Pornographie de l'horreur », A.Meddeb, Le Monde, 12-01-2009 : http://www.lemonde.fr/idees/article/2009/01/12/pornographie-de-l-horreur-par-abdelwahab-meddeb_1140741_3232.html
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Autre note (sur un article et des liens), 07-11-2019... http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2019/11/07/ab...
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MC San Juan
23:58 Publié dans ISLAM.islamS.soufisme.spiritualité, Recensions.LIVRES.poésie.citations©MC.San Juan | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abdelwahab meddeb, poète, poésie, soufi, soufisme, conscience, voix, voie, portrait du poète en soufi, tunisie, culture, incipit, citations, islam, intégrisme, islam des lumières, pluralité, nomade, nomadisme, humanisme, éthique, mystique, théologie
21/11/2014
ALBERT CAMUS, relire « Noces », et « Retour à Tipasa »… citations...
Au théâtre du Balcon, Avignon, par le Thalie Théâtre et Annick Gambotti, représentation de deux textes de Camus : « Noces » et « Retour à Tipasa ». Prétexte pour relire... et citer.
NOCES…
INCIPIT (« Noces à Tipasa », premières phrases de « Noces »…) : « Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. »
EXCIPIT (« Le Désert », dernières phrases de « Noces »…) : « Florence ! Un des seuls lieux d’Europe où j’ai compris qu’au cœur de ma révolte dormait un consentement. Dans son ciel mêlé de larmes et de soleil, j’apprenais à consentir à la terre et à brûler dans la flamme sombre de ces fêtes. J’éprouvais… mais quel mot ? quelle démesure ? comment consacrer l’accord de l’amour et de la révolte ? La terre ! Dans ce grand temple déserté par les dieux, toutes mes idoles ont des pieds d’argile. »
CITATIONS (Noces) : http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/albert-camus-noces-2065.php?citations
« RETOUR à TIPASA » (« L’Eté »)…
INCIPIT : « Depuis cinq jours que la pluie coulait sans trêve sur Alger, elle avait fini par mouiller la mer elle-même. «
EXCIPIT : « Mais peut-être un jour, quand nous serons prêts à mourir d’épuisement et d’ignorance, pourrai-je renoncer à nos tombeaux criards, pour aller m’étendre dans la vallée, sous la même lumière, et apprendre une dernière fois ce que je sais. »
Extrait(texte) : http://amorysparadise.tumblr.com/post/72781146963/lete-de-albert-camus-extrait-du-retour-a-tipasa
Très intéressants sont les EXERGUES choisis par Camus pour nous faire entrer dans ces deux livres, ou certains chapitres, par le sens qu’ils affirment, la force de cette lutte entre ombre et lumière, en soi pour cet accord que cherche Camus entre révolte et amour, et, dehors, entre regard sur la part sombre et mortifère du réel (créé par l’homme, le hasard ou une éventuelle transcendance peut-être présente dans ce que les paysages disent du monde) et la splendeur lumineuse du monde naturel. Pas d’athéisme affirmé chez Camus mais une sorte de mysticisme agnostique déchiré. Exergues, donc. Pour « Noces » c’est Stendhal (La duchesse de Palliano) et la mort du Cardinal Carrafa étranglé par le bourreau : « Le bourreau étrangla le Cardinal Carrafa avec un cordon de soie qui se rompit : il fallut y revenir deux fois. Le Cardinal regarda le bourreau sans daigner prononcer un mot. » La mort, le crime, l’horreur… Pour « Retour à Tipasa » c’est une citation extraite de Médée : « Tu as navigué d’une âme furieuse loin de la demeure paternelle, franchissant les doubles rochers de la mer, et tu habites une terre étrangère ». Echo, dans « La mer au plus près », qui suit « Retour à Tipasa » dans « L’Eté » : « J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fastueuse, puis j’ai perdu la mer… ». Cependant l’exergue de l’ensemble est une citation de Holderlin : « Mais toi, tu es né pour un jour limpide… ». La lumière, encore… Le choix d’un exergue c’est part intégrante de l’écriture, tissage entre lire et écrire.
00:17 Publié dans Albert CAMUS, CITATIONS.exergues.incipit.excipit, INCIPIT.EXCIPIT.citations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : camus, albert camus, culture, littérature, livres, citations, noces, l’été, retour à tipasa, tipasa, alger, algérie, soleil, lumière, mer, incipit, explicit, exergues
06/08/2014
« Dans mes veines ce n’est pas du sang qui coule, c’est l’eau… ». Lire Jean Venturini, poète…
Guerre au Proche-Orient, désastres violents en Irak, Syrie, et ailleurs (images de corps martyrisés)… Vacances, tout de même, près ou loin – qui font s’échapper de l’actualité autant que des habitudes, changer de regard et de paysage… Et la poésie ? Quelle place lui donnera-t-on en cet été ? Lire et relire, bien sûr… Jean Venturini, par exemple. Lui qui, par son écriture et sa vie, est au croisement de ce que je viens d’évoquer. Révolte et colère (or n’est-ce pas ce que nous ressentons en voyant les ravages des conflits, la furie de ce goût de la mort des humains, avec tant de variantes ?). Regard : les yeux aimés, la beauté de visages ou d’arbres, la lumière, des couleurs, et même la laideur, puisque c’est du vivant, que c’est. La part de l’ombre en soi, murmurée ou criée, contemplée avec lucidité (or si tous nous faisions cet effort de descente dans ce labyrinthe d’émotions, de frustrations, de blessures… peut-être y aurait-il moins de projections, de volonté d’anéantissement des autres quand on les décrète étrangers, ennemis, maudits ?). Guerre : c’est bien cela qui a tué Jean Venturini en 1940, même si le naufrage de son sous-marin semble avoir été dû à la rencontre accidentelle d’un champ de mines. Pas de champ de mines sans guerre…
……………
Il y a quelques années, ayant vainement cherché un exemplaire du recueil épuisé de Jean Venturini, dont je ne connaissais que le poème de l’anthologie de Pierre Seghers… j’avais fini par mettre une annonce de recherche sur le site d’une association de collectionneurs (chercheurs de documents en rapport avec la culture des pays d’Afrique du Nord). Et j’avais été contactée par la personne qui possédait le rare ouvrage (et qui m’offrit la copie pour qu’enfin je puisse lire l’œuvre intégrale : merci !). Comme lui je regrettais que ce poète ne soit plus réédité : quelle tristesse de voir disparaître la trace d’une écriture brûlante, sacrifiée avec la vie de l’auteur dans ce naufrage de 1940. Que serait devenu ce jeune rimbaldien vivant au Maroc ? Seghers voyait en lui la promesse d’une œuvre à poursuivre. Si Antoine Lantéri avait perdu ce livre, ou l’avait oublié, son héritier n’aurait jamais pu lancer sa recherche et nous n’aurions pas dans les mains tous les autres textes (car personne ne se préoccupait de faire revivre ce recueil et la voix de Jean Venturini).
OUTLINES a été réédité… enfin, en 2009. Avec un avant-propos de Jean-Luc FALCO, qui explique comment cela a été possible, la préface originelle de René GUILLOT, ému par la jeunesse du poète tôt disparu, par la force des élans de l’auteur, par sa révolte entre colères et rêves d’amour. L’ouvrage est complété par une documentation sur le sous-marin Le Morse et son naufrage. Eds VAILLANT : http://www.editionsvaillant.net/
Fiche sur DECITRE, librairie en ligne (on peut commander ainsi l’ouvrage, ou chez son libraire de quartier) : http://www.decitre.fr/livres/outlines-9782916986067.html
Relisant le recueil, là, pour en choisir des citations, je remarque l’importance des points de suspension dans ses textes... Ne pas clore, laisser la pensée poursuivre son errance dans les mots non écrits, ou le rêve. Noter la phrase, le vers, mais poser ainsi, aussi, l’hésitation : on n’aura pas tout dit, ni trouvé exactement les mots adéquats, car jamais le poème n’est vraiment achevé intérieurement (« Demain peut-être en cherchant bien, je trouverais d’autres mots – plus beaux. » - Phrases dans l’ombre). Et le poème est ouvert à d’autres sens derrière les mots, dans le silence : les points de suspension valent retournement, comme si le silence était une marge en miroir, qui amplifie la phrase.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Jean Venturini, est né en Tunisie en 1921 mais a vécu ensuite au Maroc. Il est mort en mer quand le sous-marin Le Morse (où il s’était engagé comme marin radio) a été détruit par des mines, en 1940 au large de Casablanca. Son poème Sang est visionnaire : « Dans les veines ce n’est pas du sang qui coule, c’est l’eau, l’eau amère des océans houleux… »
« Outlines », est son seul recueil de poèmes (éd. 1939, puis 1940). 48 poèmes dont « Sang », qui fut publié dans l’anthologie de Pierre Seghers, « Le Livre d’Or de la Poésie française » (des origines à 1940), éd. Marabout. Jean Venturini est le dernier poète cité dans ce volume : http://fr.wikipedia.org/wiki/Outlines
Pierre SEGHERS écrivait ceci à son sujet, introduisant le texte choisi : « Révolté, rimbaldien, son unique recueil « Outlines » parut en novembre 1939 à Casablanca. Il annonçait un grand poète. Comment ne pas penser, le lisant, que le poète est un « voyant », qu’il est doué d’une extraordinaire prescience ? »
PAGE dédiée au poète sur wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Venturini
Monographie, par Madeleine Kérisit : http://www.auxmarins.net//fiche_marin/7305/Venturini
Evocation du marin Jean Venturini (M. Kérisit), sur http://www.amedenosmarins.fr/pages/Jean_Venturini_marin_mort_pour_la_France_et_poete-2908728.html
CITATIONS (et fragment de l'hommage de Max-Pol Fouchet, revue "Fontaine", 1940) sur : http://fr.wikiquote.org/wiki/Jean_Venturini
Le poème « SANG » : http://egoak.free.fr/VENTURIN.htm
Deux poèmes sur un blog : SANG » et « FAREWELL » : http://raynaldopierrelouis.over-blog.com/2014/05/deux-poemes-tires-du-recueil-outlines-de-jean-ventur.html
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CITATIONS, en feuilletant les pages du recueil… Pour donner envie de lire le recueil entier :
VENTS :
« Vrai, j’ai trop erré… / J’ai trop pleuré… / Mes yeux / S’en sont allés / Et mon cœur est vieux… / Ma gorge est nouée d’avoir trop râlé / Mes amours et mes haines… / Oh qui cassera mes chaînes ? »(Chanson de fou)
« J’ai dans mes veines un sang rouge / Epais comme du vin nouveau… du gros vin / Lourd et sombre, plein d’alcools encore inavoués… /// Un sang qui gronde et noue mes tempes… /// (…) Et qui sait mon cœur, comme du pus… /// …Peut-être ai-je aussi un peu de la lumière du ciel / Un peu de la tendresse et de la paix du monde / Qui murmurent quand ma brute s’endort » (Hérédité)
« Ceux de la nuit / Qui s’en vont dans la brume et dans la pluie / Sont mes frères… / Je les reconnais les gueux, les hères, / Leurs visages blêmes et laids / Me sont familiers… « (Ceux de la nuit)
« Je sais les fugues de lumière sur l’eau des mares… / Et la douceur immense des couchants violets / Qui flottent sur les horizons qui s’effarent, / Funèbres reflets de pourpres inviolées. » (Paysan)
« J’ai jeté vers le ciel de hauts gibets pour / y pendre mes rêves… / (…) Aux arbres de la forêt j’ai noué des cordes pour pendre mes rêves… » (La sérénade aux pendus)
« Je veux la nuit profonde des hivers blancs, / muette et froide comme les caveaux sous la terre… /la nuit muette, pleine de l’élan / dur des arbres nus vers les gouffres sans lumière. » (Nuit)
« Dans mes veines ce n’est pas du sang qui coule, c’est l’eau, l’eau amère des océans houleux… » (Sang)
« Mais il n’y a personne devant moi, c’était / Un souvenir entré par les fenêtres avec / Le souffle chaud du vent d’été… » (Fenêtres)
« Alors je suis parti en une recherche effarée, / J’ai erré dans la nuit sans bords / Pour trouver la lisière que l’aube colore… / … L’aube était morte, linceulée de ses voiles déchirés. » (Recherches) [ En exergue, une citation de René GUILLOT : « De la terre au ciel en passant par où ? » (Chemin)
« Sur les flots glauques comme l’émeraude de ses yeux, / Je souffrirai des lunes pleines du mal de souvenir / Puis tout mourra dans mon cœur silencieux… / Alors enfin libre je ne pourrai plus revenir.» (L’appel)
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MAROC :
« Moi je songe à des fontaines, à des chants murmurés / dans la paix fraîche des harems… » (Marrakech)
« Dans les bleus froissements d’ailes des ramiers, / le soir s’en est venu dormir sur les palmiers… /// (…) Demain peut-être en cherchant bien, je trouverais d’autres mots – plus beaux. » (Phrases dans l’ombre)
« Ils ont marché longtemps, les vents… » (Révolte). Poème dédié à René GUILLOT.
« Menaces de sang dans le soleil / Les étandards chérifiens / Fouaillent les ciels trop bleus. /// Un jour viendra, un jour glorieux / Où leurs étoiles vertes / Bondiront dans la lumière » (Un jour)
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ELLES (en exergue, Rimbaud (« Je voudrais vous casser les hanches / D’avoir aimé ») :
« Vous êtes entrées au jardin de mon âme » (Jeunes filles)
« …Viendra-t-il jamais, ce vent qui doit calmer ma fièvre ? » (Jeux d’eau)
« Mourir comme le jour bleu qui s’achève, / Et mêler mon âme aux senteurs pourries de l’automne. » (Automne)
« Ton souvenir c’est un naufrage / Dans les eaux calmes du large… / Une cassure sur le miroir / De ma mémoire… » (Marines)
« Ne regarde jamais du côté de la mer… « (Naufrage)
« Mais les chimères aussi meurent.. » (Vous en souvenez vous)
RENOUVEAU
« J’ai trop pensé, j’ai trop rêvé » (Renouveau)
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